Prostitution. Proxénétisme. Traite des êtres humains
 Marie-Victoire Louis

Interview de Mademoiselle de Liancourt

A propos de la prostitution en période de guerre,
suivi d’annexes.

« Cette violence dont nous ne voulons plus »
N° spécial 11 / 12
Prostitution
Mars 1991
p. 82 à 89

date de rédaction : 03/01/1991
date de publication : 01/03/1991
mise en ligne : 18/10/2006 (texte déjà présent sur la version précédente du site)
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Thérèse de Liancourt : J'ai 72 ans. Depuis que je suis à la retraite, je m'occupe d'une association qui s’appelle les Equipes d'action contre la traite des femmes.

T.d. L. : Rien ne m'y préparait, à aucun point de vue. Cela m'a intéressée car je me suis souvenue des problèmes que j'avais eus dans ma jeunesse et au cours de ma carrière militaire. J'ai passé 25 ans dans l'armée et j'y ai vu des choses qui m'ont révoltée. L’armée est une institution que je respecte énormément et que j'aime

T.d.L. : A notre niveau, en tant que convoyeuse de l'air, nous n'étions concernées par les B.M.C. que lorsque nous avions à transporter d'un endroit à un autre les filles accompagnées de leur mère maquerelle. Nous trouvions cela plutôt drôle, sans plus.

Un jour, cependant, nous étions en opérations dans la plaine des Jarres et je faisais des rotations pour aller chercher les blessés sur Saïgon. J'entends des cris, je sors et je vois deux jeunes femmes vietnamiennes qui, dans un camion militaire, se crêpaient littéralement le chignon en hurlant. Tout autour d'elles, il y avait plein d'hommes qui suivaient le camion et qui se marraient. Un infirmier du B.M.C. sort, les prend ensemble parce qu’on n'arrivait pas à les séparer pour leur faire une piqûre afin de les calmer. .
`Je demande aux garçons qui étaient là qui étaient ces filles. Et on me répond que c’étaient les filles du B.M.C. qui s'étaient disputées à cause de clients. Je demande pourquoi elles étaient dans un pareil état nerveux. L'infirmier me répond, un peu gêné :
- "Vous savez, il y a deux régiments qui viennent de rentrer d'opérations, elles ont beaucoup travaillé aujourd'hui...".
- "Mais encore ?"
-  "L'une a fait plus de 50 gars et l'autre au moins 60, alors vous comprenez..."
- "Quoi !!"

Maintenant, je sais que dans les maisons d'abattage, elles « font » entre 80 et 120 hommes, on pourrait dire que cela n'est pas beaucoup. Mais là, je tombais de la lune. Je trouvais cela ahurissant, révoltant, indigne. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je suis montée sur ce camion et je les ai engueulés !  « Vous êtes tous des salauds, et en plus vous trouvez le moyen de rire, au lieu d'avoir honte de vous. Mais enfin vous savez très bien qui sont ces femmes, vous les avez ramassées dans les villages où vous avez enlevé, fait prisonnier ou tué leurs hommes à l'occasion. Elles sont seules et en plus vous les prenez pour en faire vos putains... Essayez de penser que vos filles, vos femmes, vos sœurs auraient pu être traitées comme cela par les Allemands... Il n'y a pas si longtemps que nous avons été occupés. Et vous trouvez drôle»...

Cette fois-ci, c'était moi qui la piquais, la crise de nerfs, enfin presque...
Inutile de vous dire que dès que j'ai commencé à parler sur ce ton, plus personne ne riait, ils sont tous partis sur la pointe des pieds et je me suis trouvée seule, avec mon indignation, sur la ridelle du camion où j'étais montée.
Je suis allée retrouver les filles qui dormaient déjà du fait des sédatifs...
J'ai demandé à l'infirmier si on ne pouvait pas leur donner deux ou trois jours de congé, au moins, pour qu'elles se reposent.
Il a fait quelque chose à ce niveau-là.

L'armée, on n'est pas des salauds.
Il y a eu un petit sursaut chez tout le monde.

T.d.L. : Oui. Mais je dois dire qu'une autre chose a probablement contribué à ce que je réagisse ainsi : j'ai moi-même été 14 mois en prison, à 20 ans, en 1941, après avoir été torturée.
Je sortais de mon couvent et du giron de ma famille : j'en étais encore aux enfants dans les choux et dans les roses. Ça n'a été ni drôle ni facile. J'ai mis 30 ans à digérer cela, maintenant, je peux en parler. Nous étions à Compiègne ("le camp de la mort lente"), dans une prison de femmes, uniquement juives, sauf moi.

J'ai compris plus tard qu'on avait été considérées par les Allemands comme les B.M.C. des troupes allemandes.

Nous étions nombreuses, complètement à part, la baraque était toute propre, toute blanche, et il y avait des infirmières qui s'occupaient de nous. C'était clair et net. Ils ont pris les plus jeunes et les plus avenantes. Toutes les filles mariées, le plus souvent, se laissaient faire et me reprochaient de ne pas en faire autant : "Au moins quand ils font cela, ils ne font pas autre chose" disaient-elles. Moi je rouspétais, je me défendais contre les assauts des Allemands : j'étais punie tout le temps, dès que j'avais refusé un gars. Aussi ai-je été mise assez rapidement en cellule, enfermée à part.

C'est ainsi que j'ai découvert "l'amour" d'une façon un peu curieuse.

J'ai eu beaucoup de mal par la suite à me réinsérer dans une vie normale sur ce plan-là... Il faut croire que je devais être très équilibrée psychologiquement. C'est assez bouleversant. Je ne pouvais plus danser, embrasser un gars, c'était impossible. Quand un type qui était gentil, me prenait par la taille, je sursautais et je m'éloignais. Il a fallu beaucoup d'amour pour qu'un homme arrive à me faire perdre toutes ces inhibitions.

Et je me suis trouvée au Vietnam devant une armée en guerre, en campagne, victorieuse d'une certaine façon qui faisait de même.
Je ne crois pas y avoir pensé sur le coup, mais cela a dû certainement agir.

T.d.L. : Ensuite j'en ai parlé avec des officiers et je leur ai dit qu'il n'était pas possible que cela se pratique. On me répondait : « Il faut comprendre, c'est presque impossible de s'en passer, les hommes ont besoin de ça quand ils côtoient la mort tous les jours, c'est très difficile ». Ce n'était pas mon point de vue, mais j'ai entendu beaucoup cette défense.

En fait, personnellement, j'ai éprouvé par moi-même ce sentiment, au moment de Dien Bien Phu. J'ai été prise dans un véritable tourbillon quand on a commencé à sortir les blessés de là. Nous volions entre 14 et 15 heures par jour ; on dormait quand on pouvait ou on ne dormait pas... d'ailleurs on ne dormait pas.
L'un des dispacheurs para qui était toujours à côté de nous pour nous aider à monter non pas les brancards, car on aurait perdu trop de temps, mais les hommes, à la main, est mort d'une balle en pleine tête à côté de moi, tué net.
Mais c'était tout le temps....
On n’arrêtait même pas les moteurs. On était canardés sans arrêt, sous les projecteurs. Tout le temps où l'avion était au sol, ils nous tiraient dessus de partout, les avions arrivaient criblés de balles, c'était assez impressionnant, tout de même !

Pendant les trois semaines qu'ont duré l'évacuation, du 15 mai au début juin, je n'ai pas couché une seule fois dans mon lit. C'était pareil pour mes camarades. Nous étions dix convoyeuses, ce n'était pas beaucoup pour plusieurs centaines de mille hommes. Mais nous, nous pouvions choisir.

J'ai eu la même réaction tout au cours de cette période, quasi automatique, et je n'étais pas seule à l'avoir : je descendais de l'avion après m'être occupée des blessés, je regardais à droite et à gauche, je faisais un signe et je partais avec un gars. J'aime mieux vous dire qu'ils ne disaient jamais non. Je me souviens, c'était moi qui le déshabillais pour trouver... enfin... un homme entier, sain, propre, pas blessé, avec tout ce qui lui fallait, bien portant...

On avait frôlé la mort, la maladie, les blessures, il y avait des gangrènes, des choses horribles. Vous ne pouvez pas imaginer. On avait un besoin, un besoin absolu de quelque chose qui était entier, bien portant.

Quand j'y pense avec du recul, c'est horrible..., moi, élevée aux Oiseaux... le couvent, les bonnes sœurs, enfin, tout ce qui faut... que je me sois conduite comme cela...

Eh bien, dites-vous bien que les garçons ne me l'ont jamais reproché. Tous l'ont compris ; c'est une chose qui n'a jamais été répétée, jamais été dite. Ils étaient très fiers de nous, ils trouvaient cela extraordinaire, ces filles qui étaient là avec les risques qu'elles prenaient. Ils comprenaient parce qu'ils devaient avoir eux aussi la même réaction.
C'était pareil pour les hommes, certainement.
Souvent j'en ai parlé avec eux ; ils m'ont dit : "C'est une réaction, Thérèse, c'est la réaction de la vie contre la mort. On a besoin de donner vie parce que l'on a frôlé la mort ». Il faut absolument remplacer cela. Il faut faire un enfant. C'est presque instinctif. C'est le problème qui arrive avec les troupes en campagne. Quand autrefois les hommes qui arrivaient dans une ville qu'ils avaient prise, les sacs, les pillages, les viols, c'était incroyable et bien, c'était pour ça. La mort de tous les côtés, ça oblige à donner vie.

Pour un homme comme pour une femme, donner la vie c'est d'abord faire l'amour. C'est peut-être quelque chose qui explique cela, je ne dis pas qui excuse.

T.d.L. : Non, parce que j'ai été amenée à comprendre qu'il y avait des raisons très valables pour lesquelles le commandement avait prévu cela de manière régulière et officielle, tout en faisant son possible pour que les filles soient dans les meilleures conditions.
Mais tout de même... ce n'est pas normal, de toute façon.
Moi, je me disais, il faudra un jour que je me batte contre ça.
Et je l'ai fait et d'autant plus facilement qu'il n'y avait plus de guerre.

Actuellement, je suis d'ailleurs sûre qu'à l'opération Daguet, il y a sûrement B.M.C.. C'est impossible autrement. Ils ne peuvent pas tenir les hommes sans ça. C'est terrible... c'est presque beau d'ailleurs.
Il faut reconnaître que des hommes seuls, en grande quantité, c'est terrible. C'est magnifique, c'est terrible. Je peux en parler parce que j'ai toujours été seule avec beaucoup d'hommes ; j'ai même passé l4 mois seule femme dans une chambre d'une vingtaine d'hommes.

T.d.L. : Le commandant de la place était le patron... Quand les hommes arrivaient, on leur passait un liquide aseptisant; on leur donne des capotes, en principe...
Mais les filles étaient terriblement surveillées. Et le type qui attrapait une chaude pisse, c'était 15 jours d'arrêt de rigueur. On suppose qu'ils ont été ailleurs que là où ils devaient aller et qu'ils n'ont pas fait attention. C'était tant pis pour eux.
Il y avait des heures différentes pour les hommes, les sous-officiers, les officiers, pour que les hommes ne se croisent pas.
Mais pour les officiers supérieurs, c'était la fille qui se déplaçait, après minuit.
C'étaient des filles qui étaient sur place.
Le médecin de l'unité s'occupait complètement d'elles avec deux infirmiers. Aucune n'était française. On les amenait d'ailleurs, hors de leur village. C'était l'armée qui les payait : elles avaient un statut de militaire et recevaient une solde, payée par l'unité.
D'ailleurs, à Dien Bien Phu, dans le camp retranché, il y avait quatre filles des B.M.C. d'un goum marocain car ils se déplaçaient toujours avec leurs femmes. Elles étaient d'ailleurs tout à faits consentants ; elles étaient ravies de faire ça, car elles gagnaient beaucoup d'argent... enfin, un peu... et cela constituait leur dot quand elles rentraient chez elles et après elles se mariaient. Ces quatre femmes ont soigné les blessés, ont été admirables de dévouement et de gentillesse. Et lorsque Geneviève de Galard - qui était supposée être la seule femme dans le camp retranché - a voulu parler d'elles, on l'a obligée à se taire. On lui a dit : "Vous comprenez le bourgeois à Paris, il ne sait pas qu'il y a des B.M.C... Il ne faut pas trop le dire..." Mais ce n'est pas chouette, parce qu'elle a été libérée et les quatre autres, on n'a jamais su ce qu'elles étaient devenues. Elles ont dû servir de la même manière, mais pour les Vietnamiens. Je n'aime pas ces choses-là ; il n'y a pas eu égalité.

T.d.L. : Oui, dans le sud tunisien, dans les oasis, il y avait ce que l'on appelait les maisons de thé. C'était épatant. On y allait souvent. Presque toujours, le chef de poste vous emmenait boire un thé... pas autre chose... chez les filles parce que c'était la seule maison convenable et bien installée: C'était complètement incorporé.à l'armée.

T.d.L. : Ils ont été supprimés en 1974. Je disais que c'était une tache sur l'armée, qu'en temps de paix, rien ne les justifiait plus: «Quand vous pensez, vous le commandant de l'unité, que vous êtes le chef proxénète... Ce n'est pas possible...» Beaucoup de choses ont changé lorsqu'on a raccourci le service militaire, le plus souvent les soldats habitent dans leur ville, ils rentrent le week-end chez eux...
Les derniers B.M.C. sont ceux de la Légion étrangère en Corse.
Ce qui avait joué aussi dans leur maintien, c'est que dans l'armée on a toujours peur de voir se développer l'homosexualité.
L'armée, c'est quelque chose de viril, par définition.
Or, il faut qu'il y en ait l'un des deux qui le soit tout de même moins... viril...
Là, ça devient catastrophique.

Décembre 1990

Document 1 127ème Division
État-major
1er Bureau
N°3
223/1

au Q.G.le 3 Mai 1919
Ordre général d'opérations : III ème Partie.

Le Général a reçu plusieurs lettres anonymes de chasseurs, fantassins et cavaliers, se plaignant de ne plus pouvoir pénétrer dans les maisons de tolérance accaparées par les tirailleurs opérant en grandes bandes. Ces derniers resteraient trop longtemps en exercice et occasionneraient de fréquents embouteillages.

L'Administration supérieure de la Sarre et les autorités municipales se préoccupent d'augmenter notablement l'effectif des filles de joie. Mais, en attendant que cet effectif ait pu être renforcé, il faut que les tirailleurs se montrent plus expéditifs dans leurs ébats. Des théories leur seront faites à ce sujet».

Le Général Commandant la 127 ème Division
Signé: BRISSAUD-DESMAILLET

P.C., le 6 Novembre 1939

COMMANDEMENT D'ÉTAPES
S.P. 38 - Point B.
1 er Bureau
N° 639/SDE

Le Général CHANOINE Commandant la Zone d'Étapes du G.Q.G.
à Monsieur le Général Commandant en Chef des Forces Terrestres
1 er et 4ème Bureaux

Objet : Maisons de tolérance

J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint à toutes fins utiles une lettre qui m'a été adressée par l'Association Amicale des Maîtres d'hôtels Meublés de France et des Colonies. Cette lettre semble intéresser l'ensemble des zones d'étapes des armées. En ce qui concerne la zone des étapes du G.Q.G., la création de nouvelles maisons de tolérance ne paraît pas s'imposer. L'ouverture prochaine du régime des permissions doit d'ailleurs permettre à chacun d'assurer, dans les conditions les plus sûres et les plus confortables, son ravitaillement individuel sentimental.

Le Général Commandant la Zone d'Étapes du G.Q.G.
Signé: CHANOINE
PARIS, le 2 Novembre 1939

ASSOCIATION AMICALE DES MAITRES
D'HOTELS MEUBLES DE FRANCE ET DES COLONIES
(Association régie par la loi du 1er Juillet 1901
Siège social : 73 rue de Nazareth
Paris III e
Téléph : Turbigo: 98-
Service Interurbain
Compte Ch. Postaux PARIS 1575-40


Monsieur le Général- Commandant la zone des Étapes G.Q.G.


Monsieur le Général-Commandant,


Notre groupement a l'honneur de porter à votre connaissance, que le cas échéant il se tiendrait à votre entière disposition, pour vous apporter si vous le désirez, son aide, en ce qui concerne l'organisation de Maisons de Tolérance dans les secteurs de l'arrière occupés par les troupes Françaises ou Alliés, et, où vous jugeriez utile qu'une telle Maison soit nécessaire.

Notre organisation nous permet de vous présenter des postulantes pour tenir les dites Maisons.

Pour chacune des postulantes, nous établirons un dossier concernant les garanties morales de l'intéressée.

Ce dossier comprendra une demande sous seings privés, un acte de naissance et un Casier Judiciaire vierge.

Les postulantes présentées par notre Amicale posséderont toutes des références professionnelles, elles auront en outre toutes connaissances nécessaires pour respecter, et faire appliquer les règlements sanitaires en vigueur. Elles devront s'engager à joindre leurs efforts au Service de Santé Militaire et veiller à ce que les dames pensionnaires à leurs Établissements, soient toujours dans un état sanitaire satisfaisant. Elles collaboreront donc à la lutte contre le péril vénérien, lequel est un fléau pour l'Armée.

Espérant que la présente vous intéressera, nous restons à votre entière disposition.

Et vous présentons, Monsieur le Général-Commandant, nos très respectueuses salutations.


LE PRÉSIDENT,
Signé :P.Martin`
LE VICE-PRÉSIDENT,
Signé: Pujo(?)
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Signé : G. PEGEOT (?)


Xème Régiment         Xème Bataillon

NOTES DE SERVICE


Après entente avec le X ème Régiment de T.M. ; la maison de tolérance de B..... sera laissée à la disposition du ..... Bataillon du RTM, le 15 novembre à partir de 8 heures.
Les compagnies se succèdent dans l'ordre suivant: :

8 à 9h30 : 6è Cie
9h30 à 11 h : 7è Cie
13h30 à 15h : 5è Cie
15h à 18h : C.A.B.2

I. Discipline - La discipline aux abords et à l'intérieur de la maison de tolérance sera assurée par un poste de police que la 6è Cie mettra en place à 7h.451e 15 novembre, jusqu'à 18 heures. Ce poste de police, commandé par un adjudant-chef ou un adjudant énergique aidé d'un sous-officier adjoint, comprendra 12 tirailleurs, dont 50 % d'Européens.
Tenue - Casque, musette, bidon, masque, armement individuel sans munition, couvre-pieds, quart, cuiller, gamelle. Ravitaillement du poste armé: à la diligence du Commandant de Compagnie.

Il. Les Tirailleurs se présenteront encadrés. Les sections se succèderont à une demi-heure d'intervalle.
Pour faciliter le débit et éviter un stationnement prolongé, ces Sections seront composées de 30 tirailleurs.
L'engagement est prévu de la façon suivante:
Les 10 premiers prennent leur ticket (12 frs) et commencent l'opération.
Les 10 suivants se préparent.
Les 10 derniers seront en réserve au bar.

Tenue : Chéchia, musette, contenant le savon et une serviette, masque.

NOTA.- Le chef de Bataillon rappelle qu'il est interdit de consommer des boissons alcoolisées. Les chefs de fractions sont responsables de la discipline en cours de route et sur les lieux; aucune autorisation spéciale ne doit être accordée pour se rendre dans les localités voisines,. Enfin le Chef de Bataillon compte sur le bon esprit de tous pour qu'aucune affaire grave entre tirailleurs et militaires étrangers au Corps ne risque de troubler ces moments de plaisir.


P.C. du Bataillon du B.T.
Le Chef de Bataillon
Le 14/11/1939

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Notes de bas de page
1 Ajout. Juin 2006. Aujourd’hui, je n’emploierai plus ces mots.
2 Ces documents m'ont été prêtés par D. Pouillo-Palco

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