lettres politiques
 Marie-Victoire Louis

Lettre à Thierry Baudoin - FIDH

date de rédaction : 08/10/1999
mise en ligne : 03/09/2006 (texte déjà présent sur la version précédente du site)
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Paris, le 8 octobre 1999

Monsieur Thierry Beaudoin
Président
FIDH
17 passage de la main d’or
Paris 75011
Fax: 01 43 55 18 80

Par fax et par lettre

Monsieur le Président,


Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint copie de la « Lettre ouverte à Monsieur Romano Prodi, président de la Commission européenne et à Madame Nicole Fontaine, présidente du Parlement Européen », intitulée: « Contre l’Europe proxénète. Nous appelons à entrer en résistance ».

Ce texte, rédigé à l’occasion du cinquantenaire de la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949 pour la répression de la traite des êtres humains et l’exploitation de la prostitution d’autrui est lancé par le « Comité permanent de liaison des associations abolitionnistes françaises pour l’abolition du proxénétisme et la prévention de la prostitution. »

Ayant été mandatée par la FIDH pour défendre les thèses abolitionnistes en matière de prostitution et de proxénétisme lors de la 43 ème session de la condition de la femme à l’ONU en février 1998, et étant rédactrice de ce texte (qui a bénéficié des critiques et des apports de nombreuses personnes) je m’adresse donc à vous pour savoir si la FIDH est signataire de ce texte.

Je me permets d’attirer votre attention sur l’importance, en matière de « droits de l’homme », de la question de la légitimation du proxénétisme.

Si ce projet faisant des corps et des sexes un objet du marché mondial devait être entériné - et il est en passe de l’être - ce sont les droits de tous les hommes et de toutes les femmes, qui risqueraient d’être de facto annihilés.

Comment dorénavant lutter contre les violences étatiques et contre les violences - dite de manière inappropriée - « privées »; comment lutter contre la domination masculine, l’exploitation économique et la répression étatique s’il était reconnu que, pour une catégorie de personnes (essentiellement des femmes de tous âges, et par millions) la violence sexuelle serait partie intégrante du « contrat de travail » des personnes prostituées? Et qu’un tel « contrat » serait légitimé par les États, par la communauté internationale ?

Je suis, bien entendu, à votre disposition pour toute discussion, renseignement, précision complémentaires.


Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.

Marie-Victoire Louis.

Copie à
Madame Sidhem Poulain
Claude Katz

P.J: Lettre ouverte à Romano Prodi et Nicole Fontaine


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