Extrait de l’Abécédaire féministe
À la recherche du patriarcat…
L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 25.561 items et 23 rubriques : I. Culture (1130) ; II. Droit (445) ; III. Êtres humains (1396) ; IV. Corps (624) ; V. Enfants (360) ; VI. Femmes (3435) ; VII. Hommes (1698) ; VIII. Relations entre êtres humains (939) ; IX. Famille (643) ; X. Féminisme (488) ; XI. Justice (1093) ; XII. Langage (1144) ; XIII. Patriarcat (837) ; XIV Penser (1770) ; XV. Politique (2770) ; XVI. Pornographie (178) ; XVII. Proxénétisme (487) ; XVIII. « Sciences » sociales (769) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1210) ; XXI. Histoire (969) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (273) ; XXIII. Violences (703) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (2168)
26 octobre 2024
V. Êtres humains. Enfants
En noir. ‘nouveaux’ items (et modifiés)
Êtres humains. Enfants (1, 2, 3, 4, 5); Enfants (Achat) ; Enfants (« Aide sociale à l’enfance ») ; Enfants (Amérindiens) ; Enfants (Animalisation) ; Enfants (« Asservis ») ; Enfants (Assassinés) ; Enfants (Autistes) ; Enfants (Autorité) ; Enfants (Bagnes) ; Enfants (« Bâtards ») (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Enfants (Bazin Hervé) ; Enfants (Benzine Rachid) ; Enfants (« Bêtes ») ; Enfants (Bettelheim Bruno) ; (1, 2, 3) ; Enfants (« Bezprizorny ») (1, 2) ; Enfants (Blocus de Leningrad) ; Enfants (Boursiers) ; Enfants (Brésil. 1985) ; Enfants (« Cancre Le ») ; Enfants (Caresses) ; Enfants (Chagrin) ; Enfants (Certificat d’études) ; Enfants (Chambaz Bernard) ; Enfants (Chardonne Jacques) ; Enfants (« Chasse à l’enfant La » ; Enfants (Chateaubriand François-René de) (1, 2, 3) ; Enfants (« Chose ») ; Enfants (Colère) ; Enfants (Colonialisme) (1, 2) ; Enfants (Conscience de soi) (1, 2) ; Enfants (Contrôle des naissances) ; Enfants (Complexe d’Œdipe) ; Enfants (Comtesse de Ségur) ; Enfants (Contrebandiers de Moonfleet Les) ; Enfants (Convertis au catholicisme) ; Enfants (« Coupables ») ; Enfants (Crime d’État. France) (1, 2, 3) ; Enfants (Criminalisés) ; Enfants (Curieuse petite fille) ; Enfants (David-Neel Alexandra) ; Enfants (Décès) (1, 2) ; Enfants (Defoe Daniel) ; Enfants (Deligny Fernand) ; Enfants (« Délinquants ») ; Enfants (Désirés) ; Enfants (Dickens Charles) (1, 2, 3, 4) ; Enfants (Diderot Denis) (1, 2, 3) ; Enfants (Divorce) (1, 2) ; Enfants (Dolto Françoise) (1, 2) ; Enfants (Dostoïevski Fiodor) (1, 2) ; Enfants (Droits) ; Enfants (« Droit de propriété ») ; Enfants (Dumont René) ; Enfants (Durand Édouard) (1) ; Enfants (Éducation) (1, 2, 3, 4, 5) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23) ; Enfants (Éducation Nationale. France) ; Enfants (Éducation « tyrannique ») ; Enfants (Enfance « heureuse ») ; Enfants (« Enfantillage ») ; Enfants (Enfermement) ; Enfants (Enlevés à leurs parents) ; Enfants (Esclavage) ; Enfants (« Escaliers de la butte Les ») ; Enfants (« Étoile jaune ») (1, 2) ; Enfants (Euthanasie) ; Enfants (Famille) ; Enfants (Fielding Henry) ; Enfants (Filles) (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Enfants (Femmes. Mères) ; Enfants (Ferrat Jean) ; Enfants (Ferrer Francisco) ; Enfants (Ferrière Adolphe) ; Enfants (Freud Sigmund) ; Enfants (« Fruit ») (1, 2, 3, 4) ; Enfants (Fugues) ; Enfants (Garde des) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Enfants (Garçons) ; Enfants (Garçons / filles) (1) ; Enfants (« Gâtés ») ; Enfants (Genevoix Maurice) ; Enfants (Geoffrin Madame) (1, 2) ; Enfants (Gide André) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Enfants (Godard Jean-Luc) ; Enfants (Gogol Nicolas) ; Enfants (Green Graham) ; Enfants (Green Julien) ; Enfants (« Grouillement ») ; Enfants (Guerre. Israël. Palestine) ; Enfants (Handicapés) ; Enfants (Hanouna Cyril) ; Enfants (Hitler Jugend) ; Enfants (« Horde ») ; Enfants (Hormones) ; Enfants (Hugo Victor) (1, 2, 3, 4) ; Enfants (Injustice) ; Enfants (Internat) ; Enfants (Jesenskà Milena) (1, 2, 3) ; Enfants (Jésus) ; Enfants (« Jeune pousse ») ; Enfants (Jeunes Les) ; Enfants (Jeunesse) ; Enfants (Jorn Asger) ; Enfants (Jouets) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Enfants (« Joueur de flûte de Hamelin Le ») ; Enfants (Justice) ; Enfants (Kafka Franz) (1, 2) ; Enfants (Korczak Janusz) (1, 2) ; Enfants (La Bruyère Jean de) (1, 2, 3) ; Enfants (Léautaud Paul) ; Enfants (« Légitimes ») (1, 2, 3, 4) ; Enfants (Lewis Carroll) ; Enfants (London Jack) ; Enfants (Louis Édouard) ; Enfants (« Ma maman ») ; Enfants (Mann Thomas) ; Enfants (Majorité) ; Enfants (Marche) ; Enfants (« Marché ») ; Enfants (« Maréchal, nous voilà ! ») ; Enfants (Marelle La) (1, 2) ; Enfants (Mariage) ; Enfants (Mariage. Âge du mariage) ; Enfants (Masturbation) ; Enfants (Mauriac François) ; Enfants (Maurois André) ; Enfants (Médiation scolaire) ; Enfants (Mensonges) (1) Par ordre chronologique (1) ; Enfants (Métis) ; Enfants (Miller Alice) (1, 2, 3) ; Enfants (Mineur-es) ; Enfants (Morand Paul) ; Enfants (Mortalité) (1, 2, 3) ; Enfants (Musulmans) ; Enfants (Naissance) ; Enfants (Nourrices) ; Enfants (Nuit du chasseur La) ; Enfants (Obéir) (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Enfants (Ocelot Michel) ; Enfants (Orientation) ; Enfants (Pakistan. Été 2022) (1, 2) ; Enfants (Parents) (1, 2) ; Enfants (Parole des enfants) ; Enfants (« Pass sanitaire ») ; Enfants (Pauvreté) (1, 2) ; Enfants (Pédagogie) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Enfants (Père) ; Enfants (Pérec Georges) ; Enfants (Petit poucet Le) ; Enfants (« Petit séminaire ») ; Enfants (« Petite marchande d’allumette (La) ») ; Enfants (« Petite Sirène (La) ») ; Enfants (« Placement ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Enfants (Plaisir) ; Enfants (Politique) (1, 2) ; Enfants (Prévert Jacques) (1, 2) ; Enfants (Prison) ; Enfants (Procès d’Outreau) ; Enfants (« Produits ») (1, 2) ; Enfants (Propriété) ; Enfants (Punition) (1, 2) ; Enfants (Psychiatrie) ; Enfants (Rapts d’enfants) ; Enfants (Retraites) ; Enfants (Révoltes) ; Enfants (Rochefort Christiane) ; Enfants (Rolland Romain) ; Enfants (Rousseau Jean-Jacques) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Enfants (Russie Stalinienne) ; Enfants (Sade) ; Enfants (Sagouin Le) ; Enfants (Sand George) (1, 2, 3, 4) ; Enfants (« Sans-papiers ») ; Enfants (Scoutisme) (1, 2, 3) ; Enfants (Sevrage) ; Enfants (Sexualité) ; Enfants (Shanghai. 1937) ; Enfants (Silence) ; Enfants (Simenon Georges) ; Enfants (Soljenitsyne Alexandre) ; Enfants (Staël Germaine de) (1, 2, 3) ; Enfants (Talmont Virginie) ; Enfants (Taylor Charles) ; Enfants (Tchékhov Anton) (1, 2) ; Enfants (Thackeray William Makepeace) ; Enfants (Tolstoï Léon) (1, 2, 3, 4, 5) ; Enfants (Torture) ; Enfants (Tour de Babel [La]) ; Enfants (Travail. France. 1839) ; Enfants (Travail. États-Unis. 2023) ; Enfants (Travail dans les champs) ; Enfants (Travail dans les usines) ; Enfants (« Troupe. Enfants de ») ; Enfants (« Trouvés ») ; Enfants (Tuberculeux) ; Enfants (Tués par leurs mères) ; Enfants (Tunisie) ; Enfants (Ukraine) ; Enfants (« Utérins ») ; Enfants (Vallès Jules) (1, 2) ; Enfants (« Vente ») ; Enfants (Vérité) ; Enfants (Violences à l’encontre des enfants) ; Enfants (Voltaire) (1, 2, 3) ; Enfants (Yourcenar Marguerite) (1, 2) ; Enfants (Zola Émile)
26 octobre 2024 : 360 items
Êtres humains. Enfants :
Enfants (1) : La « découverte » des « enfants » - et non pas de « la sexualité enfantine » - en tant qu’êtres humains en processus d’autonomisation fut l’une des plus grandes révolutions de la modernité.
Le livre d’Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, paru en 1973 à Milan, traduit et publié en 1974 par les Éditions des femmes fut pionnier en matière d’analyse féministe. Il connut un grand succès et eut un grand retentissement dans le monde. Auparavant, Janusz Korczak [1878-1942], avait bouleversé la réflexion sur la pédagogie et mis en œuvre une expérience de la « République des enfants ». 1 D’autres ont suivis : Maria Montessori [1870-1952], Paul Robin [1837-1912], Célestin Baptistin Freinet [1896-1966], AS. Neill [1883-1973].
* Ajout. 27 juin 2022. Je découvre une très forte critique féministe de Geneviève, Josette, Martine du livre d’Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, parue dans le numéro 358 des Temps Modernes de mai 1976, Petites filles en éducation. [p.2014 à 2032] (Poursuivre)
Enfants (2) : (22 décembre) 2021. Entendu : « L’enfant qui traverse la grossesse. » 2
Enfants (3) : L’archaïsme n’est pas la préhistoire de l’enfance.
Enfants (4) : « Protéger les enfants » : arrêter d’employer des mots qui veulent tout et rien dire, qui ont justifié des horreurs, qui ne proposent rien, qui n’engagent à rien.
Enfants (5) : Survivre à son enfance…
Par ordre alphabétique. Enfants :
Enfants (Achat) : Je lis dans l’Introduction [1996] du livre Ourika [1823] de Madame de Duras [1777-1828] :
« Avant d’être un personnage de roman, Ourika avait été un être réel. Son histoire était simple et rappelait un peu celle de la célèbre Melle Aïssé, [1693-1733] la petite Circassienne ramenée en 1698 de Turquie par M. de Ferriol [1652-1722]. De son premier séjour au Sénégal, où il occupait le poste de gouverneur, le chevalier Stanislas de Boufflers [1738-1815] avait rapporté en août 1786 une fillette de trois ou quatre ans dont il avait fait cadeau à sa tante la maréchale de Beauvau [1729-1807].
Il parle d’elle dans son journal : ‘Elle est jolie, non pas comme le jour mais comme la nuit. Ses yeux sont comme de petites étoiles, et son maintien est si doux, si tranquille, que je suis touché aux larmes en pensant que cette pauvre enfant m’a été vendue comme un petit agneau.’ C’était en effet une victime arrachée à la mort ou au trafiquant d’esclaves, mais la philanthropie n’explique pas tout et un mignon moricaud s’offrait un peu comme un perroquet ou un sapajou. » 3 (Cf. Enfants. Vente, Femmes. Animalisation des femmes. Relations entre êtres humains. Cadeau, Politique. Esclavage)
Enfants (« Aide sociale à l’enfance ») : (14 octobre) 2024. Lu sur France info : « C'est une affaire hors norme qui doit être jugée à partir d'aujourd'hui à Châteauroux. Pendant sept ans, de 2010 à 2017, des familles dans l’Indre, la Haute-Vienne et la Creuse ont accueilli sans autorisation des dizaines d'enfants suivis par l'Aide sociale à l'enfance du Nord. Une vingtaine de jeunes ont témoigné de violences graves et répétées, le plus souvent de la part de deux hommes. Dix-neuf personnes comparaissent.
- « 19 personnes jugées à Châteauroux, mais aucun responsable de l'ASE. »
- « Alors que la responsabilité de l'Aide sociale à l'enfance du Nord est directement pointée par les parties civiles, le service du département ne fait pas partie des accusés qui seront jugés. »
Enfants (Amérindiens) : (25 octobre) 2024. Lu sur Franceinfo : « Le président américain Joe Biden a annoncé hier qu'il allait présenter des excuses présidentielles historiques aux peuples amérindiens, dont les enfants ont été arrachés à leur famille durant plus d'un siècle par le gouvernement fédéral américain, pour les placer dans des pensionnats dans lesquels ils étaient maltraités. »
Enfants (Animalisation) : 1962-1988. Certains enfants Réunionnais arrachés à leur famille pour être déportés en France étaient nommés « petits singes », « petits oiseaux des iles » … 4 Dénominations non exhaustives. (Cf. Êtres Humains, Enfants. Crimes d’État, Famille, Justice. Crimes d’État, Politique. Animalisation du monde, Colonialisme)
Enfants (Assassinés) : 1940. Lu dans l’Anthologie du reportage littéraire Polonais :
« Un jour de l’hiver 1940, il vit dans une rue de Wegrow [Pologne] des SS qui trainaient un petit garçon. L’enfant avait été surpris en train de dérober du foin réquisitionné pour l’armée. À un moment, l’un des SS sortit son pistolet et appuya le canon sur la tempe du garçon. Hosenfeld cria :
-‘ Vous n’allez quand même pas tuer cet enfant ! ‘
- ’ Si tu ne fermes pas ta grande gueule, on va te descendre toi aussi’ éructa le SS. Après quoi, il appuya sur la détente. » 5
Enfants (« Asservis ») : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
« Je puis jurer que jusqu’à mon asservissement sous un maître, je n’ai pas su ce que c’était qu’une fantaisie. » 6 (Livre 1) (Cf. Êtres humains, Enfants. Rousseau Jean-Jacques)
Enfants (Autistes) : 2014. Lu sur le blog The autist, après avoir reproduit une ‘ordonnance de placement’ d’un enfant évoquant « […] des troubles de nature psychotique qui remettent au question la nature du lien mère-enfant, voire questionne un éventuel traumatisme précoce » :
« Une majorité d’enfants autistes en France ont un diagnostic de ‘psychose infantile’, ‘dysharmonie psychotique’, etc... […]
L’avantage d’un diagnostic de psychose est qu’on peut rendre responsable la relation mère-enfant et ainsi justifier une prise en charge psychanalytique, dans l’intérêt de l’enfant et de la mère qu’il faut également ‘soigner’ et donc justifier un placement en hôpital ou institution. » 7 (Cf. Enfants. « Placement », Femmes. Mères, Psychanalyse)
Enfants (Autorité) : Ce qui interdit l’expression de l’intelligence, c’est l’autorité si souvent non expliquée, si souvent, non légitimée :
« En rang », « silence », « debout », « assis », « entrez », « sortez », « prenez votre cahier », « apprenez par cœur », « récitez-moi votre leçon », « montrez votre devoir », « zéro de conduite », « vous n’avez rien compris », « devoir sur table », « au coin », « taisez-vous », « prenez des notes », « passez au tableau », « tenez-vous tranquilles », « qui a fait cela ? »…
Enfants (Bagnes) : 1949. Georges Sadoul [1904-1967], dans son Histoire du cinéma mondial. Des origines à nos jours, évoque, concernant le cinéma américain de l’après première guerre mondiale, le film de Cecil B. de Mille [1881-1959] « Les Damnés du cœur (La fille sans Dieu) - 1929 - un mélodrame dirigé contre l’athéisme qui contient une peinture remarquable des bagnes d’enfants. » 8 (Cf. Culture. Mélo. Cinéma, Femmes. Bagnes, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants. « Bâtards » :
Enfants (« Bâtards ») (1) : Remplacer l’horrible expression d’enfant « bâtard », d’enfant illégitime, par : Un enfant dont le père a violé la mère, n’a pas épousé la mère, a refusé de ‘reconnaître’ l’enfant, laissant la mère seule avec l’enfant. Si fréquent et si rarement dénoncé ?
* Ajout. 26 décembre 2021. Tout simplement, ne parler que de lui /d’elle ?
Enfants (« Bâtards ») (2) : Un enfant nommé « bâtard » : une faute ? une erreur ? un accident ? un péché ? une profanation ? un sacrilège ? Rarement un-e enfant né-e à la suite d’un viol, un-e enfant né-e de l’amour.
Par ordre chronologique. Enfants. « Bâtards » :
Enfants (« Bâtards ») (1) : 376 avant J-C. Platon [428-348 avant J-C], dans La République, auteur de :
« […] Mais lorsque l’un ou l’autre sexe aura passé l’âge de la génération, nous laisserons les hommes libres de s’unir à qui ils voudront, hormis leurs filles, leurs mères, leurs petites filles et leurs aïeules ; et les femmes, de même, hormis leurs fils, leurs pères et leurs parents en ligne directe, descendante ou ascendante. Nous leur accorderons cette liberté après leur avoir recommandé de prendre toutes les précautions possibles pour que nul enfant, fruit de ces unions, ne voie le jour, et s’il en est un qui se fraie de force sa route vers les lumières, de disposer de lui en tenant compte que la cité ne se charge pas de le nourrir. » (Cf. Femmes. Corps, IVG, Enfants. Fruit. Famille, Patriarcat. Platon, Violences. Infanticides) 9
Enfants (« Bâtards ») (2) : (16 septembre) 1768. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Charles Bordes [1711-1781], auteur de :
« Il est très vrai que Jean-Jacques [Rousseau. 1712-1778] a mis tous ses petits bâtards à l’hôpital. Je suis fort aise qu’il fasse une fin, et que la sorcière termine ses amours en épousant son sorcier. » 10 (Cf. Femmes. Mères. Levasseur Thérèse, Hommes. Grossiers, Relations entre êtres humains. Injures. Voltaire, Patriarcat. Pères)
Enfants (« Bâtards ») (3) : (6 mars) 1932. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de :
« Un déjeuner chez l’administrateur […]. L’agent spécial [?] est là, avec son petit garçon métis, qu’il élève. Honnêteté rare chez les coloniaux qui, trop souvent, ne se gênent guère pour peupler les orphelinats de bâtards. »
Que de grossière violence dans la dernière phrase… Quant à la mère de l’enfant… 11 (Cf. Enfants. Métis, Patriarcat. Pères, Politique. Colonialisme. Démocratie. Peuple, Ethnologie, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Enfants (« Bâtards ») (4) : 1970. Alfred Döblin [1878-1957], dans Berlin. Alexanderplatz, auteur de :
« À la fin du procès, ces enfants-là pourront garder leurs prénoms. Pour ce qui est du nom de famille, rien à faire. Ils s’appelleront Hundt, comme leur maman et sont tous des bâtards à l’usage desquels il y a le paragraphe du code civil : ‘Un enfant naturel et le père du dit ne sont considérés comme parents à aucun degré.’ » 12
N.B. Quand cet article du code civil allemand valide en 1930 - qui reconnait la paternité mais en nie les effets - sera-t-il supprimé ? (Cf. Droit. Patriarcal, Famille, Patriarcat, Pères)
* Ajout. 27 mai 2023. Jean-Noël Jeanneney, sur France Culture, emploie encore le terme d’« enfant naturel » - censé s’opposer en droit à l’« enfant légitime » - mais aussi celui d’« enfant adultérin » - concernant Lucien-Anatole Prévost-Paradol [1829-1870]. (Poursuivre)
Enfants (« Bâtards ») (5) : (24 novembre) 1978. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] concernant Louis Aragon [1897-1982] :
« Aragon, incorrigible surréaliste, s’est acheté un masque rouge à la Biennale. Il l’a porté à la Fête de l’Huma - sidérant symbole - il l’a mis trois heures sur six au cours de l’entretien qu’il vient d’enregistrer avec Ristat [Jean].
Le mystère de sa naissance, toujours pas éclairci - même à quatre-vingt-deux ans.
La blessure de la bâtardise, inguérissable. » 13
N.B. Louis Aragon était le fils (caché) de Louis Andrieux, qui fut préfet de police de Paris.
Pour cacher cette réalité, il fut présenté comme le fils adoptif de sa grand-mère maternelle, le frère de sa mère et le filleul de son père. (Cf. Femmes. Grands-mères)
Enfants (« Bâtards ») (6) : (18 février) 1981. Jean-Louis Barrault [1910-1994], présentant dans sa première mise en scène, celle de Tandis que j’agonise - 1930 - de William Faulkner [1897-1962], le personnage de la mère, auteur de :
« Elle parlait avec le prêtre dont elle avait eu ce bâtard. » 14 (Cf. Femmes. Mères, Patriarcat. Pères)
Enfants (« Bâtards ») (7) : 2011. Alain Rey [1928-2020], dans son Dictionnaire amoureux des dictionnaires, concernant Charles Nodier [1780-1844] auteur de :
« Jean Charles Emmanuel Nodier est né à Besançon, vingt-deux ans avant Victor Hugo qui devint plus tard son ami. Il était bâtard, son père l’ayant eu de sa servante Suzanne Paris. Enfant illégitime et prodige [...]. » 15
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Enfants (Bazin Hervé) : 1948. Hervé Bazin [1911-1996], dans Vipère au poing, auteur de :
« Où peut-on être mieux qu’au sein d’une famille ? Partout ailleurs ». Il est des enfances dont on se relève mal. (Cf. Femmes. Mères, Relations entre êtres humains. Haine)
Enfants (Benzine Rachid) : 2019. Rachid Benzine, Voyage au bout de l’enfance. Un grand, vraiment grand, (petit) livre, concernant un enfant qualifié d’« enfant-de-Daech ». Republié par Le Seuil en 2022.
Enfants (« Bêtes ») : (7 mai) 2024. Entendu sur France Culture, qu’un enfant avait dit :
« Moi, je suis un peu bête ».
Par ordre chronologique. Enfants. Bruno Bettelheim :
Enfants (Bettelheim Bruno) (1) : 1973. Ce n’est qu’après la mort de Bruno Bettelheim [1903-1990], celui qui fut pendant des dizaines d’années présenté internationalement comme un grand « pédagogue », « psychothérapeute », « psychanalyste », créateur et directeur pendant trente ans de l’École d’orthogénie de l’Université de Chicago [traitant des enfants psychotiques, autistes], qu’il fut très fortement critiqué.
Et pourtant, dès 1973, la lecture du livre intitulé : Dialogues avec les mères, dont la première tâche : est d’ « éduquer les parents » dévoile un homme d’une évidente violence - le principe même en est souvent justifié - d’une totale confusion, d’un évident conformisme sociétal, patriarcal, politique, d’une incessante perversité.
On y voit, sans aucune ambiguïté, un homme tyrannique, sadique, malhonnête à l’égard des parents auxquels il est censé présenter des solutions concernant leurs enfants…, sans même les connaitre.
J’ai pensé relever les exemples les plus révélateurs ; j’y ai renoncé, plusieurs pages de citations seraient nécessaires. À lire pour comprendre les multiples mécanismes de l’emprise, ici si clairement lisibles.
Pourquoi tant de mères [et de pères] ont-ils continué à s’adresser pourtant à lui, à vouloir croire à ses ‘analyses’, à supporter ses humiliations doit être posée : sa renommée ? son prestige ? son autorité ? son autoritarisme ? la caution de l’Université à ses « travaux » ? La psychanalyse ? Sûrement, mais insuffisant… 16 (Cf. Êtres humains. « Pervers », Dialogues, Famille, Psychanalyse, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Violences incestueuses. Négation de. Bettelheim Bruno)
Enfants (Bettelheim Bruno) (2) : 1976. Bruno Bettelheim [1903-1990], dans L’amour ne suffit pas, auteur de :
« Comme Eddie, beaucoup de nos enfants ont des angoisses particulières qui non seulement les empêchent de profiter des promenades dans les rues ou des voyages hors de l’Institution, mais également, ce qui est pire, d’élargir leur compréhension du monde à la façon des enfants normaux, au hasard de leurs observations. » 17 (Cf. Psychanalyse, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Violences incestueuses. Négation de. Bettelheim Bruno)
Enfants (Bettelheim Bruno) (3) : 1976. Bruno Bettelheim [1903-1990], dans Psychanalyse des contes de fées, auteur de :
« Les adultes croient souvent que le châtiment cruel du méchant dans les contes de fées perturbe et terrorise inutilement l’enfant. C’est exactement le contraire qui est vrai : l’enfant est rassuré de savoir que le châtiment suit le crime. Il se sent souvent traité injustement par les adultes et par le monde en général et il lui semble que personne n’essaie d’y remédier. Se fondant uniquement sur ces expériences, il vaut que ceux qui le trompent et le rabaissent […] soit très sévèrement châtiés. S’ils ne le sont pas, l’enfant pense que personne ne le protège sérieusement ; plus dur sera le châtiment infligé aux méchants, plus l’enfant se sentira en sécurité. » 18 (Cf. Justice, Psychanalyse)
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Enfants. « Bezprizorny » :
Enfants (« Bezprizorny ») (1) : 1936. André Gide [1869-1951], dans Retour de l’URSS, auteur de :
« J’espérais bien ne plus voir de bezprizornys [« Enfants abandonnés »]. À Sébastopol, ils abondent. En l’on en voit encore plus à Odessa, me dit-on. Ce ne sont plus tout à fait les mêmes que dans les premiers temps. Ceux d’aujourd’hui, leurs parents vivent encore, peut-être ; ces enfants ont fui leur village natal, parfois par désir d’aventure ; plus souvent, parce qu’ils n’imaginaient pas qu’on pût être, nulle part ailleurs, aussi misérable et affamé que chez eux. Certains ont moins de dix ans. » (Lire la suite, concernant notamment « les rafles de la police ») 19
Enfants (« Bezprizorny ») (2) : 1949. Georges Sadoul [1904-1967], dans son Histoire du cinéma mondial. Des origines à nos jours, évoque le film de Nicolaï Ekk [1902-1976], le chemin de la vie [1931] :
« Son film abordait un cruel problème créé en URSS par les années de guerre civile : des troupes d’enfants abandonnées, les Bezprizorny, étaient devenus des véritables brigands, organisés en bandes, et qui se comptèrent par centaines de milliers. Ce fléau (sic) avait été vaincu par des méthodes inverses de la ‘correction’ et fondées sur la coopération des enfants. Il ne restait que quelques milliers de Bezprizorny à l’époque où fut réalisé le film qui traita en somme d’un problème historique. (sic) » 20 (Cf. Enfants. Éducation, Histoire)
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Enfants (Blocus de Leningrad) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femme, écrit :
« En juin 1942, j’ai reçu ma feuille de route. […] pour rejoindre Leningrad. Notre mission était de préserver les navires en les masquant par la fumée. Nous étions nous ravitaillées, si peu que ce fut, alors qu’on voyait ces gens-là marcher dans la rue et tomber d’inanition. Mourir en marchant. Des gosses venaient nous voir de temps à autre, et nous partagions avec eux nos maigres rations dans l’espoir de les requinquer un peu. Ce n’était plus des gosses, mais des espèces de petits vieillards. Des momies. Ils nous racontaient que tous les chiens et les chats de la ville avaient déjà été mangés. Il n’y avait plus un moineau, plus une pie. Et puis ces enfants ont cessé de venir… Nous les avons longtemps attendus… Ils sont probablement morts. » 21
Enfants (Boursiers) : 1879. Jules Vallès [1832-1885], dans L’enfant, auteur de :
« (concernant le professeur Turfin) Il a du mépris pour les pions, du mépris pour les pauvres, maltraite les boursiers et se moque des mal vêtus. [….]
Je le hais… » En note de La Pléiade, je lis :
« Les boursiers, dans les collèges du XIXème siècle, étaient par définition de familles pauvres et se faisaient souvent reprocher leur éducation aux frais de l’État par leurs camarades de la bourgeoisie, et, parfois, par les professeurs et l’administration. Cela pouvait aller jusqu’aux brimades diverses. Là-dessus, tous les témoignages concordent ; celui, célèbre de Prévost-Paradol [Lucien-Anatole. 1829-1870], lui-même boursier ; celui de Du Camp [Maxime. 1822-1894] et d’autres encore. » 22
Enfants (Brésil. 1985) : (22 janvier) 1985. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Salvador. […] La misère ici, n’est pas un vain mot. […] Au restaurant, des gosses affamés se battent en sauvages pour dévorer ce qu’il y a dans nos assiettes. Ventres ballonnés, mains tendues, bébé mourant à l’église du Bomfim… » 23 (Cf. Économie)
Enfants (« Cancre Le ») : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Paroles, auteur de :
Le Cancre :
« Il dit non avec la tête / mais il dit oui avec le cœur / il dit oui à ce qu’il aime / il dit non au professeur / il est debout / on le questionne / et tous les problèmes sont posés / soudain le fou rire le prend / et il efface tout / les chiffres et les mots / les dates et les noms/ les phrases et les pièges / et malgré les menaces du maître / sous les huées des enfants prodiges / avec les craies de toutes les couleurs / sur le tableau noir du malheur / il dessine le visage du bonheur. » 24 (Cf. Enfants. Prévert Jacques)
Enfants (Caresses) : 1879. Jules Vallès [1832-1885], dans première rédaction de L’enfant [Document Lucien Scheler] auteur de :
« Je suis dans une petite école, tenue par une vieille demoiselle, qu’on appelle mademoiselle Labre : elle a, pour l’aider, sa nièce, Melle Irma, qui m’aime un peu ; je suis son petit chéri. C’est comme cela qu’elle m’appelle, et elle m’embrasse souvent : elle me fait quelquefois l’embrasser sur le cou, et elle déboutonne même sa chemisette pour que je lui donner des baisers sur l’épaule. Je suis monté dans sa chambre, un jour qu’elle s’habillait, et elle a ôté sa robe devant moi : puis elle m’a serré dans ses bras nus, et je sentais la chair de ses jambes ; sa tante l’appelée à ce moment-là, elle est devenue toute pâle et elle m’a caché, puis elle a regardé dans l’escalier ; et voyant qu’il n’y avait personne, m’a vite fait descendre.
Le petit Ginet m’a dit qu’elle l’avait embrassé de même, toute décolletée ; il m’a dit autre chose, qu’elle l’avait caressé plus que moi un matin, pendant qu’il était seul avec elle, dans la classe. Je voudrais qu’elle me tînt encore contre elle ! et je lui ai demandé en tremblant si elle aurait de nouveau besoin de moi dans sa chambre. Elle a fait de grands yeux longs et elle a souri en me donnant une tape sur la joue : je sens encore sa main contre mon visage ; de toutes les caresses que j’ai reçues, pas une n’a été plus douce ; tout mon corps d’enfant en a tressailli, et je crois que mon coeur battait dans ma poitrine d’oiseau. » 25 (Cf. Relations entre êtres humains. Caresses)
Enfants (Certificat d’études) : 1994. Louis Nucéra [1928-2000], dans Mes ports d’attache, auteur de :
« Quand ma mère sut que j’avais réussi au certificat d’études, elle me pressa contre elle et me dit : ‘A présent je suis tranquille, tu ne mourras pas de faim’. » 26
Enfants (Chagrins) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de
:
« Assurément, si nous pouvions nous rappeler ces premières souffrances, ces conjectures confuses et cette conception de la vie étrangement dépourvue de perspective, qui donnaient à ces souffrances leurs intensité, nous ne traiterions pas à la légère les chagrins de nos enfants. » 27
Enfants (Chambaz Bernard) : (19 janvier) 2020. Bernard Chambaz, enseignant, auteur de :
« Je ne dis pas : ‘il y a des bons élèves et de mauvais élèves’, mais : ‘il y a des élèves qui ont de bons résultats, et d’autres de mauvais résultats.’ » 28
Enfants (Chardonne Jacques) : (juillet) 1959. Jacques Chardonne [1884-1968], interrogé par Madeleine Chapsal [1925-2024], auteur de :
« Vous n’imaginez pas comme j’étais intelligent à douze ans ! » 29 (Cf. Êtres humains. Soi)
Enfants (« Chasse à l’enfant La ») : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Paroles, auteur de :
« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! / Au-dessus de l'île / On voit des oiseaux / Tout autour de l'île / Il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Qu'est-ce que c'est que ces hurlements ? /
Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan ! / C'est la meute des honnêtes gens / Qui fait la chasse à l'enfant / Il avait dit ‘J'en ai assez de la maison de redressement’ / Et les gardiens, à coup de clefs, lui avaient brisé les dents / Et puis, ils l'avaient laissé étendu sur le ciment
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! / Maintenant, il s'est sauvé / Et comme une bête traquée / Il galope dans la nuit / Et tous galopent après lui / Les gendarmes, les touristes, les rentiers, / les artistes
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! / C'est la meute des honnêtes gens / Qui fait la chasse à l'enfant / Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis / Tous les braves gens s'y sont mis / Qui est-ce qui nage dans la nuit ? / Quels sont ces éclairs, ces bruits ? / C'est un enfant qui s'enfuit / On tire sur lui à coups de fusil
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! / Tous ces messieurs sur le rivage / Sont bredouilles et verts de rage / Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! / Rejoindras-tu le continent ? Rejoindras-tu le continent ?
Au-dessus de l'île / On voit des oiseaux / Tout autour de l'île / Il y a de l'eau » 30 (Cf. Enfants. Prévert Jacques)
Par ordre chronologique. Enfants. François-René de Chateaubriand :
Enfants (Chateaubriand François-René de) (1) : 1844. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans La vie de Rancé, rencontre à Londres le jeune futur comte de Chambord [1820-1883], celui qui pour les royalistes auraient pu être un futur Henri V, et le nomme « l’héritier des siècles ». 31 (Cf. Histoire. Mémoire)
Enfants (Chateaubriand François-René de) (2) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Quand un homme est devenu fameux, on lui compose des antécédents ; les enfants prédestinés, selon les biographes, sont fougueux, tapageurs, indomptables ; ils apprennent tout ou n’apprennent rien ; le plus souvent aussi, ce sont des enfants tristes, qui ne partagent point les jeux de leurs compagnons, qui rêvent à l’écart et sont déjà poursuivis du nom qui les menace. » 32
Enfants (Chateaubriand François-René de) (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], concernant la ‘révolution’ de juillet 1830, dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Les enfants, intrépides parce qu’ils ignorent le danger, ont joué un triste rôle dans les trois journées [27-29 juillet 1830] ; à l’abri de leur faiblesse, ils tiraient à bout portant sur les officiers qui se seraient crus déshonorés en les repoussant. Les armes modernes mettent la mort à la disposition de la main la plus débile. Singes laids et étiolés, libertins avant le pouvoir de l’être, cruels et pervers, ces petits héros des trois journées se livraient à des assassinats avec tout l’abandon de l’innocence. »
Mais, le 7 août 1830, dans son discours à la Chambre, il affirmait :
« Nos enfants de quatorze ans sont des géants. » 33 (Cf. Hommes. « Libertins »)
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Enfants (« Chose ») : (6 mai) 2024. Entendu dans le podcast de France Culture, « Les enfants peuvent-ils parler ? » une petite fille de 11 ans, particulièrement lucide, affirmer :
« Les enfants sont plus qu’une petite chose qui sert à rien. »
Enfants (Colère) : (30 juin) 2018. [Marché de La Bourboule] Un couple de retraité-es, accompagné d’un petit garçon de 3, 4 ans, font devant moi la queue pour acheter des fruits. La discussion entre eux excluait manifestement l’enfant. Il a alors manifesté un léger mouvement de rébellion (toucher un fruit) : pour attirer l’attention sur lui ? exprimer son refus de sa situation ? sa colère ? Il fut alors réprimandé par sa grand-mère. Là, à mon grand étonnement, il fit, en silence, avec ses petits bras, un geste de boxeur, à deux reprises, mais qu’il réfréna sans la toucher. Nouvelle réprimande, plus sévère, avec menaces, de son grand-père. Et là, à nouveau, il donna un coup de pied de boxeur, à nouveau réfréné, sans le toucher.
J’ai alors pensé que pendant des siècles, cet enfant, sans plus réfléchir, aurait été jugé, qualifié de coléreux, irrespectueux, désobéissant, méchant ; et que peu se seraient interrogés sur ses grands-parents qui manifestement ne l’aimaient pas.
Je me suis aussi demandée où il avait appris ces gestes de quasi professionnel…
Je me suis enfin demandée quand, comment, sa colère dont il avait déjà intériorisé le fait qu’elle devait être réfrénée se manifesterait, sous quelle forme et contre qui… (Cf. Famille. Couple)
Par ordre chronologique. Enfants. Colonialisme :
Enfants (Colonialisme) (1) : 1907. Roland Dorgelès, dans Sur la route madarine, auteur de :
« (Au Vietnam) Lorsque le roi Thành Thai [1879-1954] fut destitué par les Français en 1907, une délégation se rendit au Palais, le petit prince [fils du roi et d’une ‘concubine’] se mit à pleurer, à appeler sa mère, à trépigner, mais le major qui l’avait attiré à la lumière, l’examina sans se laisser émouvoir. ’Ma foi, celui-ci m’a l’air assez bien, dit-il en le tripotant, comme s’il avait eu à choisir, dans une portée de jeunes chiens, celui qu’on ne noierait pas… - Il vous plait ? Eh bien allons-y. » 34 (Cf. Politique. Colonialisme)
Enfants (Colonialisme) (2) : (22 janvier) 1917. Alexandra David-Neel [1868-1969], dans sa Correspondance avec son mari, dénonçant les multiples expressions du colonialisme, notamment français, évoque, sans sources, le sort imposé à des petites filles Congolaises :
« Les pionniers belges au Congo ont acheté des petites esclaves en guise d’appât pour la chasse aux tigres et les ont attachées sur des fourmilières pour que leurs cris de douleurs attirent les fauves. » 35 (Cf. Enfants. Filles, Patriarcat. Colonialisme, Politique. Animalisation du monde. Colonialisme. Esclavage, Proxénétisme. France Culture, Violences)
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Enfants (Conscience de soi) : 2011. Neuf livres lus récemment (concernant les enfants qui n’ont pas été tués par des adultes, parents le plus souvent) :
«Moi Christiane F…,13 ans, droguée, prostituée. Mercure de France. 1981 ; Isabelle Aubry, La première fois, j'avais 6 ans… 2008. Document. Oh Éditions ; Nathalie Schweighoffer, J'avais 12 ans… Document Fixot. 1990 ; Sabine Dardenne, J'avais 12 ans, j'ai pris mon vélo et je suis partie pour l'école. Pocket. 2005 ; Samira Bellil, Dans l'enfer des tournantes. Folio. 2004 ; Khady, Mutilée. Pocket. 2010 ; Natascha Kampupar ordre chronlolgquesch, 3096 jours. Éditions France Loisirs. 2011 ; Patricia Patty, Mon enfance assassinée. J’ai lu. 1997 ; Martine Provins, La soupe aux cailloux. Calvaire et courage d’une enfant martyre. Carrere. 1986. »
Ces livres démontrent non seulement la permanence de la conscience de soi, même sous le joug des plus grandes violences, des plus terrifiantes tortures, mais aussi la capacité de ces enfants, de ces adolescent-es, ici, des jeunes filles, de ces jeunes femmes à analyser, dévoiler, dénoncer tous les rapports de pouvoir, là où ils sont, d’abord, là où on ne veut pas les voir. De grands livres politiques. La science politique devrait commencer là. (Cf. Politique. Torture)
Enfants (Conscience de soi) : 2004. Alice Miller [1923-2010] écrit dans Notre corps ne ment jamais :
« Quand je regarde en arrière, je suis moi-même ébahie de la détermination, de l’endurance, et de l’inflexibilité dont mon Moi vrai s’est montré capable pour venir à bout de toutes les résistances externes et internes. » 36
Si, certes, ce n’est pas le corps qui ment, mais l’enfant ; si, certes, il n’existe pas de « Moi vrai », ce type de constat s’avère sans doute plus riche d’enseignements que tant et tant d’analyses… (Cf. Êtres humains. Culpabilité. Soi, Corps, Justice, Famille, Patriarcat, Politique, « Sciences » sociales. Psychiatrie, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
* Ajout. 23 avril 2017. Il importe cependant d’ajouter à ce constat d’Alice Miller, dans La connaissance interdite, la réflexion qu’elle poursuit sur ce sujet :
« Un journaliste m’a raconté qu’un psychiatre à la retraite lui avait dit : ‘Il n’y a pas besoin de tant s’exciter sur les mauvais traitements infligés aux enfants ; ce que vous appelez les mauvais traitements, un enfant y survit sans grande difficulté, les enfants sont de véritables virtuoses de la survie’. Sur ce dernier point, le médecin avait incontestablement raison, le drame est qu’il ne connaissait manifestement pas le prix de cette survie. » 37
- Y penser notamment lorsque l’on invoque « la résilience », terme qui ne nous est pas impunément si abondement distillé… (Cf. Enfants. Miller Alice, Hommes. « Intellectuels ». Cyrulnik Boris, Langage. Critique de mot : « Résilience »)
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Enfants (Contrôle des naissances) : L’infanticide et la mortalité infantile n’ont pas été suffisamment intégrées dans les analyses historiques concernant le contrôle des naissances. (Cf. Démographie, Famille, Histoire, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Infanticides)
Enfants (Complexe d’Œdipe) : 1848. Sigmund Freud [1856-1939) dans Ma vie et la psychanalyse, auteur de :
« Plus tard, mais encore dans les premières années de l’enfance, s’établit la relation du complexe d’Œdipe, au cours de laquelle le petit garçon, concentre ses désirs sexuels sur la personne de sa mère et voit se développer en lui des sentiments hostiles contre son père, qui est son rival. La petite fille prend une attitude analogue […] » La quelle ? Absurde : l’enfant, - en réalité le petit garçon - être sexuel, sexualisé, conscient - inconscient ? - d’être « le rival de son père » … Et, d’emblée, marqué par « l’hostilité ». (Cf. Psychanalyse)
* Ajout. 5 avril 2023. J’ai trouvé la réponse concernant « la petite fille » dans le texte, Psychanalyse et médecine [1925] :
« Pour le garçon, la mère est le premier objet d’amour ; pour la fille, le père autant qu’une disposition bisexuelle en même temps l’attitude opposée. » 38
Enfants (Comtesse de Ségur) : 1859. La comtesse de Ségur [1799-1844], dans Les vacances, décrit ainsi l’éducation de Jacques qui était « aimait beaucoup son papa, qui était bon et bien complaisant pour lui » et qui « pourtant ne le gâtait pas ». :
« Quand Jacques avait eu des colères dans sa petite enfance, son papa le mettait dans un coin et le laissait crier, après lui avoir donné deux ou trois petites tapes. Quand jacques avait été impoli avec un domestique ou maussade avec un camarade, son papa l’obligeait à demander pardon. Quand Jacques avait été gourmand, il était privé toute la journée de sucreries, de gâteaux et de fruits. Quand Jacques avait désobéi, il était renvoyé dans sa chambre, et son papa et sa maman ne l’embrassaient guère jusqu’à ce qu’il avait [ait] demandé pardon. De cette manière, Jacques était devenu un charmant petit garçon : toujours gai parce qu’il n’était jamais ni grondé, ni puni ; toujours aimable, parce qu’on l’avait habitué à penser au plaisir des autres et à sacrifier le sien. Il aimait son papa et aurait toujours voulu être avec lui, mais M. de Traypi avait des occupations qui ne lui permettait pas de toujours avoir Jacques près de lui ; et Jacques, habitué à obéir, s’en alla cette fois encore sans humeur ni tristesse. » 39 (Cf. Enfants. Éducation, Femmes. Mères, Relations entre êtres humains. Pardon, Famille, Patriarcat. Pères, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Contrebandiers de Moonfleet les) : 1955. [Fritz Lang] John Mohune, auteur de :
« La leçon a été profitable, Monsieur ».
Enfants (Convertis au catholicisme) : 1905. Daniel Defert, dans Une vie politique [2014], écrit :
« Ma mère, née juive, douloureusement juive, avait été abandonnée à la naissance. C’était l’époque où, après la séparation de l’Église et de l’État, on ne convertissait plus les enfants de l’assistance publique au catholicisme. » 40 Ce qui était donc la situation, la norme, avant 1905… et sans doute bien après ; ces conversions ayant pendant la seconde guerre un moyen de tenter de les sauver de la mort. (Cf. Femmes. Assistance publique, Politique. Séparation de l’Église et de l’État)
Enfants (« Coupables ») : 1991. Lu dans Les maisons de correction. 1830-1845 d’Henri Gaillac [1920-2011] :
« Le sort des jeunes délinquants emprisonnés suscitait donc toujours la compassion des ‘philanthropes’, mais les années 1889 à 1898 virent surtout naître un intérêt très vif pour les enfants victimes et moralement abandonnés. […]
Georges Bonjean, le 8 septembre 1880, créa, rue de Lille, à Paris, une Société générale de protection pour l’enfance abandonnée ou coupable. […]
Rappelons ici que la loi du 19 avril 1898 n’a pas prévu d’autorisation spéciale pour les œuvres destinées à recevoir les enfants victimes ou coupables. »
Victimes ou coupables…. 41 (Cf. Droit, Justice, Famille, Relations entre êtres humains. Compassion, Violences. Victimes. Violences à l’encontre des enfants)
Par ordre chronologique. Enfants. Crime d’État. France :
Enfants (Crime d’État. France) (1) : 1962-1988. Lorsque l’État français, incarné par Michel Debré [1912-1996] député de la Réunion, décida - au déni de toute idée, fusse-t-elle la plus primaire, la plus élémentaire du « droit » - d’arracher des milliers d’enfants Réunionnais, Martiniquais, Guadeloupéens…) à leur ‘famille’ entre 1962 et 1988, de les déraciner, de les expatrier, de les déporter, ce n’est ni « un drame », ni « un épisode d’importance nationale », ni « l’un des plus gros scandales de la République », c’est une « déportation », un crime d’État raciste et colonialiste, devant être traité en tant que tel. 42
Enfants (Crime d’État. France) (2) : 2016. George Pau-Langevin, en 2016, ministre socialiste « des outremers », aux fins de refuser le principe même des indemnisations, avança ‘l’argument’ suivant :
« Les victimes ont déjà besoin d’y voir plus clair pour se reconstruire… »
Le qualificatif de la critique, sauf à m’enfermer dans la colère, me manque…. 43 (Cf. Enfants. « Placement », Femmes. « Politiques ». Pau-Langevin George, Famille, Politique. État, Démographie)
Enfants (Crime d’État. France) (3) : (30 août) 2018. Sur France Inter, dans l’émission « Affaires sensibles » de Fabrice Drouelle, honteusement intitulée : « Le grand préfet et les déracinés » il ne fut pas même question de ces indemnisations. 44
Au-delà du titre déjà politiquement signifiant, la gêne pour qualifier ces déportations d’enfants fut flagrante. On entendit les formulations suivantes :
« Gamins abandonnés ou parfois enlevés à leurs parents, pris en charge par les services sociaux et envoyés sans sommation à des milliers de kilomètres de leur quotidien », « histoire tragique des enfants de la Creuse», « sort tragique des enfants Réunionnais », « enfants arrachés de leur ile », « tourbillon de trajectoires brisées et de souffrances personnelles », « drame», « pas glorieux », « enfants détruits », « catastrophe humaine », « clochardisation et délinquance » ;
- mais aussi : « mineurs transplantés », « enfants arrachés de leur ile », « exil », « transfert massif d’enfants Réunionnais », « émigration de masse », « politique de transferts » ;
- et enfin : « transplantation », « transferts forcés », « exil forcé », « enlèvements »,
« déportation », « trafic d’enfants programmé ».
L’historien invité, Ivon Jabolonvka, l’était pour un livre intitulé Enfants en exil, Transfert [!] des pupilles [!] Réunionnais en métropole [!] - dans l’hexagone français ? -, publié en 2007.
Onze années donc délibérément figées dans l’avancement du dévoilement de ces crimes. Et, à la question de savoir quel fut le traitement (peu critique, d’après ce que l’on comprenait) qu’il avait réservé dans son livre à Michel Debré), il réagit « en tant qu’historien » ainsi : « Je ne l’accable pas, parce que j’essaie de comprendre avant de condamner »…
Quant à l’analyse politique, on entendit les termes : « épisode », de « mensonges », de « dérives de la politique de Michel Debré », de « résidu colonialiste », d’« indifférence coloniale », de « non-dit post-colonial », de « non-dit de la pensée républicaine » et même dans une formulation bien abstraite de « violence d’État », tandis que Fabrice Drouelle conclut son émission par :
« La république n’est pas toujours vertueuse. »
Ainsi cette débauche de termes évita de nommer, et donc de poser la responsabilité de l’État français. Des réparations, des excuses, des condamnations, des jugements politiques, il ne fut pas question ; interdisant donc que soit même posée celle de l’indemnisation des victimes …
La volonté de banaliser, de cacher, de minimiser, de déresponsabiliser l’État français de ses crimes est toujours à l’œuvre. (Cf. Langage. Euphémisme, Politique. Colonialisme. Médias, Histoire, Violences à l’encontre des enfants. Réunionnais en France)
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Enfants (Criminalisés) : « Maisons de redressement » ; « Maisons de redressement de l’enfance délinquante » ; « Patronages de relèvement moral » ; « Maisons d’éducation surveillée » ; « Centres de rééducation » ; « Centres éducatifs fermés » ; « Centres éducatifs renforcés » ; « Établissements pénitentiaires pour mineurs » ; « Établissements publics d’insertion de la défense » …
Enfants (Curieuse petite fille) : (mars) 2012. [place du Panthéon] Une petite fille accompagnée de sa mère me dit que le bouquet de narcisses que j’avais à la main était très joli. Je lui réponds que je suis d’accord avec elle, puis la discussion s’engage sur les fleurs, sur son jardin et s’élargit à d’autres sujets. Nos chemins divergent. Je dis au revoir, suivi de :
« C’est agréable de discuter avec une petite fille curieuse ». Elle entend mal et demande à sa mère ce que j’ai dit :
« La dame a dit que c’était agréable de discuter avec une petite fille curieuse et bien élevée. » (Cf. Enfants. Filles)
* Ajout. 21 décembre 2019. (30 juin) 1980. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Il aura fallu la pleutre religion catholique pour faire de la curiosité un défaut. » 45
Enfants (David-Neel Alexandra) : 1912. Alexandra David-Neel [1868-1969], le 21 décembre 1912, de Katmandou, huit ans après la mort de son père, évoque ses parents :
« […] Comme ils se sont rendus malheureux et comme ils m’ont fait une triste jeunesse…Nous étions tous trois si divers, si différents l’un de l’autre, comme si nous eussions appartenu à des races, à des mondes différents. Avec de l’intelligence, de la tolérance, nous aurions pourtant pu être heureux. Oh ! quelle folie aveugle les êtres ! Pauvre papa, malgré nos divergences nous avions pourtant bien des points communs, mais cela il ne voulait, il ne pouvait le voir et, c’était ce qui, en moi, lui ressemblait qui l’exaspérait le plus. Ma mère, elle, voyait plus juste, elle ne se trompait pas sur les points communs à mon père et à moi. C’était ce qui l’enrageait de retrouver, en moi, tout ce qui lui déplaisait dans son mari. Bien terrible chose que d’avoir des enfants, et terrible chose aussi, que d’être enfant ! » 46
Par ordre chronologique. Enfants. Décès :
Enfants (Décès) (1) : (13 septembre) 1660. Samuel Pepys [1633-1703], dans son Journal, auteur de :
« L’après-midi, ma femme alla à l’enterrement d’un enfant de ma cousine Scott. Il est à noter qu’en l’espace d’un mois ma tante Wight a donné naissance à deux filles, ma cousine Stradwick à une fille et un garçon, ma cousine Scott à un garçon, et que tous sont morts. » 47
Enfants (Décès) (2) : 1987. Marie Métrailler [1901-1979], dans La poudre de sourire, auteure de :
« Quand un enfant nouveau-né [dans le Valais Suisse], ou un très jeune enfant mourrait, on était partagé entre deux sentiments : celui que l’enfant manquerait, oh ! combien ! , et le sentiment qu’il était à l’abri, au ciel,… s’il avait été baptisé avant sa mort. Le sentiment de le savoir à l’abri était explicable : la vie était incertaine, on avait si peu. Une bouche de plus à nourrir, c’est quelque chose. […]
Au retour [de l’enterrement] la tristesse s’estompait ; l’ombre du malheur était remplacé par une espèce de sérénité. L’enfant était un ange au paradis, parfaitement heureux ; il ne connaitrait jamais le péché, la faim, la lutte pour la vie, la décrépitude. Cette réelle sérénité trouvait sa source dans l’amour qu’on portait à ce petit être venu de Dieu, si vite retourné à lui. On le retrouverait, un jour, plus tard, dans l’éternité. » 48
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Enfants (Defoe Daniel) : 1722. Daniel Defoe [1660-1731], dans Moll Flanders, auteur de :
« […] Je commençai maintenant sérieusement de réfléchir sur ma condition et sur l’inexprimable malheur qui m’arrivait d’avoir un enfant sur les bras, et je ne savais qu’en faire. » 49
Enfants (Deligny Fernand) : 1977. Fernand Deligny [1913-1996], éducateur « hors du commun », auteur de :
« Quand on m’adressait un enfant difficile, j’envoyais l’enfant jouer et je chambrais le père. » 50
* Ajout. 28 juillet 2022. Fernand Deligny a été conseiller de François Truffaut [1932-1984] pour Les 440 coups [1959]. (Cf. Culture, Cinéma, Patriarcat. Pères)
Enfants (« Délinquants ») : Combien d’enfants à travers le monde sont-ils devenus - en réalité ont-ils été dénommés « délinquants » - simplement parce qu’ils avaient peur d’être ‘grondés’, parce qu’ils ne voulaient, parce qu’ils ne pouvaient plus supporter d’être humiliés, battus, violés, violentés, parce qu’ils avaient faim, parce qu’ils avaient été abandonnés ? : Tous ?
Enfants (Désirés) : 1988. Vu une photo d’un enfant portant une pancarte :
« Every Child, a wanted child » [Chaque enfant, un enfant désiré] 51
Élargit considérablement la réflexion par rapport au slogan : « Un enfant quand je veux, si je veux » et en rupture radicale avec « Mon corps m’appartient ». (Poursuivre) (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient »)
Par ordre chronologique. Enfants. Charles Dickens :
Enfants (Dickens Charles) (1) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« M. Chillip s’était remarié à une grande femme osseuse, au nez aquilin ; ils avaient un petit bébé rabougri, qui ne pouvait soutenir sa lourde tête, avec deux yeux ternes et fixes qui semblaient toujours demander pourquoi il était venu au monde. » 52
Enfants (Dickens Charles) (2) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« […] « Je vous répète, David, que lorsqu’on est jeune, il faut travailler dans le monde, au lieu de rêver ou de bouder. Cela est vrai, surtout pour un jeune garçon de votre caractère, qui a grand besoin d’être corrigé, et à qui on ne peut rendre un plus grand service qu’en l’obligeant de se faire aux habitudes de la vie active, qui peuvent seules le plier et le rompre.
- Et là, dit sa sœur, il n’y a pas d’entêtement qui tienne ; ce dont il a besoin, c’est d’être brisé. Il faut le briser, et il le sera !’. » 53
Enfants (Dickens Charles) (3) : 1850. Je ne me souviens pas avoir éprouvé, dans David Copperfield, de Charles Dickens [1812-1870], tant de tristesse, de colère qu’à la lecture de la manière dont les enfants étaient traités, battus, et humiliés à l’institution Salem, l’horreur étant à son sommet avec l’écriteau attaché en permanence dans le dos de l’enfant avec cet écriteau :
« Prenez garde, il mord. ».
- « Ce que j’eus à souffrir avec cet écriteau, personne ne peut le deviner. […]
- « Où que se trouvât mon dos, je me figurais toujours qu’il y avait quelqu’un derrière. » […] « Je me rappelle que j’avais effectivement peur de moi comme d’une espèce d’enfant sauvage qui mordait. ». 54
Enfants (Dickens Charles) (4) : 1861. Charles Dickens [1812-1870], dans Les grandes espérances, auteur de :
« Mais comment aurais-je pu, pauvre petit villageois ébloui que j’étais, éviter cette prodigieuse incohérence dans laquelle tombent chaque jour les meilleurs et les plus avisés des hommes ? » 55
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Par ordre chronologique. Enfants. Denis Diderot :
Enfants (Diderot Denis) (1) : (1er mai) 1759. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Grimm [Friedrich Melchior. 1723-1807] :
« Je suis fou de ma petite fille ! Ah mon ami, le joli caractère, la jolie âme ! Quelle femme on ferait de cet enfant, si la mère le permettait. » 56 (Cf. Femmes. Devenir une femme. Mères, Langage, Patriarcat. Pères)
N.B. Marie-Angélique Diderot est née le 2 septembre 1753.
Enfants (Diderot Denis) (2) : (12 septembre) 1761. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Sophie Volland [1716-1784] :
« J’ai l’âme flétrie de tous côtés. Il y avait environ vingt-cinq jours que je n’avais aperçu mon enfant. Je l’ai trouvée tout à fait empirée. Elle grasseye ; elle minaude, elle grimace ; elle connaît tout le pouvoir de son humeur et de ses larmes, et elle boude et pleure pour rien. Elle a la mémoire pleine de sots rébus ; elle dit des mots des rues ; elle est dégingandée ; on ne peut ne venir à bout ; le goût du travail et de la lecture, qui lui était naturel, se perd. Je vois tout cela ; et je m’en désolerais si l’effet de ma présence depuis quelques jours ne me laissait espérer quelques réformes. […]
Sa mère, qui s’en est emparée, ne souffrira jamais que j’en fasse quelque chose (sic). Eh bien ! Elle ressemblera à cent mille autres, et elle aura un sot mari, comme il y aura cent mille à parier contre un que cela arrivera, elle en sera moins mécontente que si une meilleure éducation l’eût rendu plus difficile. » 57 (Cf. Êtres humains. Âmes, Enfants. Filles, Femmes. Pleurs, Politique. Réformes)
Enfants (Diderot Denis) (3) : (31 juillet) 1762. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Sophie Volland [1716-1784] :
« Tout se porte bien autour de moi. Je suis charmé de ma petite, parce qu’elle raisonne tout ce qu’elle fait. […]
Quel dommage que l’éducation réponde si mal aux talents naturels ! La jolie femme (sic) que ce serait un jour ! Mais cela n’entend du soir au matin que des quolibets, des sottises. Quoi que je fasse dans la suite, il restera toujours quelque vestige de cette première incrustation mauvaise. » 58 (Cf. Enfants. Éducation, Filles)
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Par ordre chronologique. Enfants. Divorce :
Enfants (Divorce) (1) : 1971. Ménie Grégoire [1919-2014], dans Les cris de la vie, auteure de :
« Tant que les enfants du divorce n’auront pas en poche le numéro de téléphone du juge qui les a ‘jugés’ avec leurs parents, ils resteront, au regard de la loi comme dans la vie, des objets, c’est à dire des victimes. » 59 (Cf. Êtres humains, Droit, Justice. Famille. Divorce, Patriarcat)
Enfants (Divorce) (2) : Amy Winehouse, [1983-2011], à 9 ans, alors que ses parents divorcent et que son père, qu’elle adore, quitte la maison, dit à sa mère :
« Maman, papa est parti, je peux avoir un hamster ?», elle augure alors - sans réduire l’une à l’autre -, une vie bouleversée.
- Un jugement, la concernant, entendu : « une fille amoureuse d’un salopard. » 60 (Cf. Femmes. Artistes, Famille. Divorce)
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Enfants. Françoise Dolto :
Enfants (Dolto Françoise) (1) : 1985. Lu, dans La cause des enfants, de Françoise Dolto [1908-1988], la référence à « [...] cré[er] chez l’enfant une identité responsable de son corps. » 61
Ou, comment créer une « trinité » composée non pas du « père, du fils et du saint esprit », mais d’un « enfant », d’une « identité » et d’un « corps » …
On serait schizophrène, si tant est que le qualificatif soit acceptable, à moins…
Et si l’on ajoute encore la différence entre les garçons et les filles… (Cf. Êtres humains, Corps, Psychanalyse)
Enfants (Dolto Françoise) (2) : (29 octobre) 1989. Entendu de Françoise Dolto [1908-1988] :
« La question de l’éducation des filles est beaucoup plus difficile à aborder parce que la majorité des parents […] ont beaucoup plus de difficultés à aborder la question avec les filles qu’avec les garçons…C’est l’avis général…C’est bien à la mère de famille de faire l’éducation sexuelle des filles, de même que pour les garçons, c’est l’affaire des pères… » (Écouter la suite, plus accablante…) 62 (Cf. Enfants. Filles, Psychanalyse, Sexes. Éducation sexuelle)
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Enfants. Fiodor Dostoïevski :
Enfants (Dostoïevski Fiodor) : 1873. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans Petits tableaux, auteur de :
« (Concernant les enfants - d’« ouvriers » - qu’il rencontre le dimanche sur la perspective Nievski à Pétersbourg) Et comme ils sont tous maigrichons, pâlots, malingres, anémiques, et comme ils ont de mornes petites visages, surtout ceux qui sont encore portés à bras ! Quant à ceux qui marchent, ils ont tous les jambes arquées, ils vacillent tous en marchant d’un côté sur l’autre. Presque tous sont soigneusement habillés. Mais, grand dieu ! un enfant, c’est comme une fleur, comme une feuille qui pointe au printemps sur une branche ; cela a besoin de lumière, d’air, d’espace, d’une nourriture fraîche, et voilà : au lieu de tout cela, une caves étouffante pleine d’on ne sait quelles odeurs de Kvas ou de choux, une effroyable puanteur la nuit, une nourriture malsaine, les cafards et les puces, l’humidité froide, les murs suintants, et dehors la poussière, les tas de briques et les plâtras… » 63
Enfants (Dostoïevski Fiodor) : (février) 1876. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans Journal d’un écrivain, auteur de :
« […] Comment pouvez-vous imposer à ce petit être un fardeau de responsabilité que peut-être vous ne seriez pas en mesure de porter vous-même ? […] Vous me direz que notre devoir est bien de remettre les enfants dans la bonne voie. Écoutez-moi bien : nous n’avons pas à nous ériger en êtres supérieurs aux enfants ; nous sommes pires qu’eux. Même si nous leur apprenons quelque chose pour les rendre meilleurs, eux aussi nous apprennent bien des choses et eux aussi nous rendent meilleurs par le seul contact que nous avons avec eux. […] » 64
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Enfants (Droits) : (7 mai) 2024. Entendu sur France Culture :
- Question d’une adulte : « Les enfants, ils ont des droits ? »
- Réponse d’une enfant : « Pas trop ». (Cf. Droit)
Enfants (« Droit de propriété ») : 1975. Paul Lombard [1927-2017], dans Divorcer, auteur de :
« L’amour maternel, comme l’amour paternel, constituent trop souvent un succédané du droit de propriété. » 65
Pertinent, à ceci près que les mères et les pères ne sont pas traités par la justice à égalité, ni même à équivalent, et que le supposé ‘amour’ des uns et des autres n’a pas la même histoire, ni la même signification. (Cf. Enfants. Propriété, Femmes, Famille. Divorce, Justice. Avocat)
Enfants (Dumont René) : 1977. René Dumont [1904-2001], dans Seule une écologie socialiste…, auteur de :
« J’ai vu (sans date) en Égypte des rangées d’enfants de cinq à sept ans, dirigés par un contremaître qui avait à la main un fouet très impressionnant ; ces enfants arrachaient les mauvaises herbes d’un champ de blé. Assurément, pour atteindre toutes ces petites plantes, leurs mains étaient plus efficaces. » 66 (Cf. Corps. Mains, Économie)
Enfants (Durand Édouard) : Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants. CIIVISE. Édouard Durand
Enfants. Éducation :
Enfants (Éducation) (1) : (30 mars) 2015. Au Luxembourg, un petit garçon d’environ cinq ans, court derrière ses parents et perd l’une de ses chaussures. Il s’arrête, sa mère se retourne, voit la chaussure abandonnée quelques mètres plus loin, revient sur ses pas, va la chercher et la remet à son fils qui l’attendait sur place. J’ai vu dans cette courte scène, l’apprentissage - déjà normalisée - de la dépendance à autrui.
Cette séquence (politique) de vie m’a remémorée la réaction de l’un de mes cousins, père de huit enfants, dont l’évidente autonomie était visible dans la différence notable de leurs trajectoires de vie, comparée à celle des autres membres de la famille de mes parents. Je lui avais demandé, tant cette famille se démarquait de celle de mes autres cousin-es, comment lui et son épouse les avaient élevés. Sa réponse fut la suivante :
« C’est simple : quand les enfants tombaient, on ne les relevait pas. »
Enfants (Éducation) (2) : Et si l’éducation n’était que - ou était principalement - un processus - plus ou moins long - d’apprentissage de dépossession de soi ? (Poursuivre)
Enfants (Éducation) (3) :
- Parles de la manière dont tu dois parler ;
- Apprends ce que tu dois apprendre ;
- Lis ce que tu dois lire ;
- Vois ce que tu dois voir ;
- Comprends ce que tu dois comprendre ;
- Écoute ce qu tu dois écouter ;
- Comprends ce que tu dois comprendre…
- Souviens toi de ce dont tu dois te souvenir …
Et oublie le reste, ou va-t’en…
Comment ne pas penser que parmi ceux et celles qualifié-es de meilleures, les conformistes seraient les plus nombreux-ses ?
Enfants (Éducation) (4) : Par l’imposition de ses normes, de sa hiérarchie, de ses notations, de ses impositions, par la sélection, par l’orientation, l’école contribue efficacement à l’intériorisation, par ceux et celles qui ont « échoué », de leur propre infériorité.
Enfants (Éducation) (5) : On ne sort jamais indemne de son éducation.
Par ordre chronologique. Enfants. Éducation :
Enfants (Éducation) (1) : (21 janvier) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Nicolas-Anselme Collenot [1732-1815], auteur de :
« L’éducation des collèges et des couvents a toujours été mauvaise, en ce qu’on y enseigne la même chose à cent enfants qui ont des talents différents. » 67
Enfants (Éducation) (2) : 1822. Stendhal [1783-1842], dans De l’amour, pose, sans fard, la fondamentale question suivante :
« On convient qu’une petite fille de dix ans a vingt fois plus de finesse qu’un petit polisson du même âge. Pourquoi à vingt ans est-elle une grande idiote, gauche, timide et ayant peur d’une araignée, et le polisson, un homme d’esprit ? » 68 (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Devenir une femme, Patriarcat)
Enfants (Éducation) (3) : 1845. Giacomo Leopardi [1798-1837], dans ses Pensées, auteur de : « La bonne éduction, ou plutôt ce qu’il est convenu de nommer ainsi, consiste en grande partie à duper celui qui la subit afin qu’il sacrifie son intérêt personnel à celui des autres. » 69
Enfants (Éducation) (4) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« Dans une école régentée par la cruauté pure et simple, peu importe qu’elle soit ou non présidée par un âne, il n’y a pas de danger qu’on apprenne grand-chose. Je crois que nos élèves, pris dans leur ensemble, étaient d’une ignorance crasse ; ils étaient trop tourmentés et trop battus pour pouvoir apprendre quelque chose ; peut-on jamais rien faire au milieu d’une vie perpétuellement agitée, tourmentée, malheureuse ? » Adjoindre à cette analyse, les violences exercées sur les enfants dans les familles, et leurs substituts (foyers…). 70 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants. Dickens Charles)
Enfants (Éducation) (5) : 1857. Robert Owen [1771-1858], dans son Autobiographie [The life or Robert Owen written by himself. p.191-194], concernant les écoles de New Lanark, auteur de :
« La première instruction que je leur donnais [à James Buchanan et Molly Young] fut qu’ils ne devraient jamais et sous aucun prétexte battre les enfants, ni les menacer par la moindre parole ni le moindre geste, ni employer un langage injurieux ; mais qu’ils devaient au contraire leur parler avec une expression agréable et sur un ton aimable. Ils devaient, poursuivais-je, dire aux enfants petits et grands (car ils avaient la charge de tous les enfants entre un et six ans) qu’ils devaient faire en toute occasion tout leur possible pour rendre heureux leurs camarades de jeu, et que les ainés, entre quatre et six ans, devaient prendre spécialement soin des petits, qu’ils devaient les aider à apprendre à se rendre mutuellement heureux. […]
La salle de classe… était ornée de peintures représentant surtout des animaux, ainsi que des cartes, et elle était souvent garnie d’objets naturels provenant des jardin, des champs et des bois, dont l’examen et l’explication excitaient toujours leur curiosité et suscitaient une conversation animée entre les enfants et leurs instructeurs, qui acquéraient eux-mêmes de nouvelles connaissances en essayant d’instruire leurs jeunes amis, comme je leur recommandais toujours de considérer de traiter leurs élèves. […] » 71
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Par ordre chronologique. Enfants. Éducation. George Sand :
Enfants (Éducation. Sand George) (6) : 1852. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, auteure de :
« J’entends dire à tous les hommes qu’ils ont perdu leur temps et leur amour de l’étude au collège. Ceux qui en ont profité sont des exceptions. N’est-il donc pas possible d’établir un système où les intelligences ordinaires ne seraient pas sacrifiées aux besoins des intelligences d’élite ? » 72 (Cf. Penser. Intelligence, Politique. « Élites »)
Enfants (Éducation. Sand George) (7) : (7 février) 1870. George Sand [1804-1876], dans une lettre à sa belle-fille Lina Dudevant-Sand [1842-1901], née sous le nom de Lina Calamatta, auteure de :
« Ma Lolo [la fille de Lina et de Maurice Dudevant-Sand] a donc des grosses colères. Tu pourrais les lui épargner si tu n’avais pas de vivacités, des intonations et des mouvements nerveux dont tu ne te rends pas compte, et qui font trop vibrer son appareil nerveux à elle. Tu la gâtes beaucoup, tu lui cèdes plus qu’il ne faut. Elle t’adore, elle est d’autant plus susceptible et comme affolée, quand, d’un geste brusque ou d’un ton sec, tu veux la contenir. Tu fais trop d’attention à la tyrannie qu’elle veut exercer sur sa sœur, elle est comme tous les enfants. Il faut s’y opposer tranquillement et si elle pleure te dire que c’est inévitable. Moi, je la trouve très facile à persuader ; mais il ne faut pas être irrité soi-même, et tu ne sais pas combien tu manifestes ton irritation au dehors. Sois sûre que les peines que nous causent les enfants viennent de nous plus que d’eux. Nous les envisageons trop comme des personnes. Devant une méchanceté de leur part, nous leur parlons comme s’ils en avaient la même conscience que nous. Ils ne comprennent rien à notre indignation, elle leur fait plus de mal que de bien. Rappelle-toi ta propre enfance, tu n’en es pas si loin. [Elle a 28 ans] » 73
Enfants (Éducation. Sand George) (8) : (21 février) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Maurice [1823-1889] et Lina Dudevant-Sand [1842-1901] qui lui avaient confié la garde de leur fille, Aurore, auteure de :
« Elle ne me demande pas où vous êtes, mais elle s’aperçoit bien que vous n’y êtes pas, et si on la laissait à elle-même un instant, le chagrin viendrait ; réussirais-je à la distraire et à détourner l’explosion jusqu’au retour ? J’y mets tout mon temps et toute la vie. […] »
Ou : comment se formate, par le mensonge, la sensibilité. (Cf. Enfants. Sevrage)
- Le même jour, George Sand poursuit son analyse, dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880] :
« Elle joue et rit, puis s’arrête, ses grands beaux yeux me fixent, elle dit : Mon père… Une autre fois, elle dit : maman. Je la distrais, elle n’y songe plus et puis elle recommence. C’est très mystérieux les enfants. Ils pensent sans comprendre. Il ne faudrait qu’une parole triste pour faire sortir son chagrin. Elle le porte sans le savoir. […] Je crois qu’il faut tenir la sensibilité endormie le plus longtemps possible […]. » 74
Enfants (Éducation. Sand George) (9) : (29 mai) 1870. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Nina Dudevant-Sand [1842-1901], auteure de :
« Aurore est sage et douce comme un amour. Mirliton toujours riante et furieuse, je ne me charge pas de la civiliser. Elle n’écoute rien que sa volonté, et je [ne] sais pas sévir. » 75
Enfants (Éducation. Sand George) (10) : (18 novembre) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Francis Laur [1844-1934], auteure de :
« Nos deux fillettes [ses petites filles] sont très gentilles, très bonnes et bien disposées à se laisser bien élever. » 76
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Enfants (Éducation) (11) : 1865. La comtesse de Ségur [1799-1874], dans Un bon petit diable, auteure de :
« Boxear : ‘Ah ! … Monsieur est beau parleur ! Monsieur est raisonneur ! Monsieur est insubordonné, révolutionnaire, etc. Voilà comment nous venons à bout des beaux parleurs (il lui tire les cheveux) ; des raisonneurs (il lui donne des claques), des insubordonnés (il lui donne des coups de règle), des révolutionnaires (il lui donne des coups de fouet). Allez, Monsieur, chercher un pupitre vacant.’ […]
Le maître l’examinait avec attention. ‘Il ne sera pas facile à réduire, pensa-t-il ; pas une larme, pas une plainte ! Il faudra pourtant en venir à bout.’ » 77
Enfants (Éducation) (12) : (23-24 janvier) 1880. Gustave Flaubert [1821-1880], dans une lettre à sa nièce Caroline [1846-1931], concernant ses lectures pour rédaction du chapitre Education de Bouvard et Pécuchet :
« J’avais gardé L’éducation des filles [1688] de Fénelon [1651-1715], un bon souvenir. Mais je change d’avis, c’est d’un bourgeois à faire vomir ! - Je relis toute L’Émile [1762] de Rousseau [Jean-Jacques. [1712-1778] Il y a bien des bêtises ! Mais comme c’était fort pour le temps et original ! » 78
Enfants (Éducation) (13) : 1914-1918. Liliana Lounguine [1920-1997], dans Mot à mot. Une vie dans le siècle soviétique, évoque le jardin d’enfants que sa mère avait créé en Russie pendant la guerre de 1914-1918 pour les enfants juifs dont les pères avaient été mobilisés :
« Elle tenait quotidiennement la chronique du jardin d’enfants et rédige une note sur chaque enfant. […]
Tout est noté ; tout revêt une importance exceptionnelle aux yeux de maman et c’est pourquoi le travail au jardin d’enfants (elle avait trouvé deux assistantes pour la seconder) ressemble à une occupation poétique comme si elle y cultivait des fleurs rares. Chaque enfant était un spécimen unique en son genre qu’il fallait arroser d’une eau particulière et traiter selon un régime spécifique et voici que, peu à peu, au fil de la lecture de son journal, ces enfants s’épanouissaient : l’un se mettait à chanter, puis un autre à danser, un autre encore à fabriquer des modelages ou à lire des poésies. Complétement meurtris, ils se métamorphosaient en petites plantes élevées avec amour. » 79
Enfants (Éducation) (14) : Dans une école de Maria Montessori [1870-1952], un inspecteur demande à un enfant :
« Vous faites ce que vous voulez ? », réponse d’un enfant :
« On veut tout ce que l‘on fait. » 80 Véridique ? (Cf. Langage, Penser. Obéir, Politique. Hiérarchie)
Enfants (Éducation) (15) : 1940-1941. Philippe Pétain [1856-1951], auteur de :
« L’école est le prolongement de la patrie. Elle doit faire comprendre à l’enfant les bienfaits de l’ordre humain qui l’encadre et le soutient. Elle doit le rendre sensible à la beauté, à la grandeur, à la continuité de la patrie (sic). Elle doit lui enseigner le respect des croyances morales et religieuses, en particulier de celle que la France profère depuis les origines de son existence nationale. » 81 (Cf. Penser. Croyance, Politique, Nationalisme, Histoire)
Enfants. Éducation. János Székely :
Enfants (Éducation) (16) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« - J’irai à l’école ! criai-je dans le silence de l’automne. J’airai à l’école !
De ce jour, j’eus réellement le sentiment d’être promis au bonheur. […]
Je me représentais l’instruction comme le destrier magique des contes de fées qui, lorsqu’on sait l’enfourcher, vous libère des ornières d’une vie misérable et vous emporte vers un miraculeux paradis. » 82
Enfants (Éducation) (17) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Trois ou quatre fois par semaine, l’instituteur organisait ce qu’il appelait des ‘causeries d’après-midi‘. Il n’était pas obligatoire d’y assister. […] Il débutait en général par quelques plaisanteries enfantines, par une ou deux histoires drôles qui excitaient une hilarité saine et ensoleillée parmi ces robustes petits paysans. Puis, peu à peu, de façon quasi imperceptible, il passait à ses sujets plus sérieux. Il choisissait une question, nous demandait ce que nous en pensions et écoutait notre opinion avec la gravité habituellement réservée aux adultes. Chacune de nous avait la liberté de dire ce qu’il voulait. Il ne nous coupait jamais la parole, il s’intéressait aux idées de tous et ne donnait son avis que lorsque nous avions fini. […] » 83 (Lire la suite)
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Enfants (Éducation) (18) : 1971. Doris Lessing [1919-2013], dans une préface à son livre Le carnet d’or [1962], écrit :
« […] Idéalement, on devrait dire et redire aux enfants pendant toute leur scolarité quelque chose du genre : ‘Vous êtes en train de subir un endoctrinement. Nous n’avons pas encore su mettre au point un système éducatif qui ne soit pas aussi un système d’endoctrinement. Nous sommes navrés, mais c‘est tout ce que nous savons faire. Ce que vous apprenez ici, constitue un amalgame de préjugés actuels et représente les choix d’une culture spécifique. Il suffit de jeter un œil à l’histoire pour constater comme ces choix doivent être éphémères. Ceux qui vous enseignent sont des gens qui ont su s’accommoder d’un régime de pensée établi par leurs prédécesseurs. Il s’agit d’un système qui se perpétue lui-même. Ceux d’entre vous qui êtes plus robustes et indépendants que les autres, serez encouragés à partir et chercher un moyen de vous instruire vous-mêmes - de former votre propre jugement. Quant à ceux qui resteront, ils devront se rappeler toujours et sans cesse qu’ils sont formés dans un moule et suivant un schéma afin de correspondre aux besoins spécifiques et particuliers de notre société actuelle. » 84 (Cf. Penser. Pensées. Préjugés)
Enfants (Éducation) (19) : 1975. Guy des Cars [1911-1993], dans J’ose, auteur de :
« Douze ans pensionnaire, levé à six heures trente, la glace à casser dans les lavabos les matins d’hiver, des versions grecques et latines de quatre pages, du poisson pas toujours frais le vendredi mais qu’il fallait mâcher pendant qu’un élève lisait le vie des saints, de châtiments durs et la messe considérée comme une distraction, cela ne constitue pas, à priori de bons souvenir […] chez les ‘bons pères’, dans ‘nos Maisons’ comme disent les jésuites en parlant de leurs institutions. » 85
Enfants (Éducation) (20) : 1975. Jean Monnet [1888-1979], dans ses Mémoires, auteur de :
« Je n’avais jamais aimé l’école. Je refusais, ou quelque difficulté m’empêchait d’apprendre par cœur une science livresque. » 86
Enfants (Éducation) (21) : 1983. Nathalie Sarraute [1900-1999], dans Enfance, se souvient, qu’enfant, sous les pressions de sa mère, en dépit de ses refus, elle dût montrer à « un monsieur » - qu’elle doit, sans le connaître, nommer « l’oncle » - ce qu’elle écrivait et qui n’était, pour elle, destiné qu’à elle :
« L‘oncle ouvre le cahier à la première page… les lettres à l’encre rouge sont très gauchement tracées, les lignes montent et descendent… Il les parcourt rapidement, feuillette plus loin, s’arrête de temps en temps… Il a l’air étonné… Il a l’air mécontent… Il referme le cahier, il me le rend et il dit :’Avant de se mettre à écrire un roman, il faut apprendre l’orthographe.’ J’ai remporté le cahier dans ma chambre, je ne sais plus ce que j’en ai fait, en tout cas, il a disparu et je n’ai plus écrit une ligne… » 87 (Cf. Langage. Orthographe)
Enfants (Éducation) (22) : (30 octobre) 2017. Jean Paul Brighelli, auteur notamment de La fabrique du crétin. Vers l’apocalypse scolaire [2022], sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), auteur de :
« Un enfant, c’est une éponge » et termine ses attaques contre l’école par :
« Il faut remettre de l’ordre ».
N. B. : « Être une vraie éponge », évoque la capacité d’un enfant à absorber, sans réfléchir, des connaissances ou un savoir-faire. Ici, pour lui inculquer l’ordre…
Enfants (Éducation) (23) : (29 décembre) 2021. Entendu l’expression : « investissement en capital humain ». Il fallait comprendre ce que d’autres nomment : « éducation ».
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Enfants (Éducation Nationale. France) : (novembre) 2017. Entendu : un élève d’une ZEP [Zone d’éducation Prioritaire] de Drancy concernant l’un des professeurs :
« Quand on est dans sa classe, c’est comme gagner au loto. » (Cf. Enfants. Éducation nationale)
Enfants (« Éducation tyrannique ») : 1995. Maurice Tubiana [1920-2013], auteur de :
« Tous les enfants musiciens que leur père tyrannique assoie à trois ans devant un clavier ne deviennent pas des Mozart. Mais de tous les Mozart potentiels, les surdoués qui naissent chaque jour, seuls deviennent un Mozart ceux qui ont subi cette terrible éducation. » 88 (Cf. Hommes. Tyrans, Patriarcat. Pères, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (« Enfance heureuse ») : Évoquer, comme c’est si souvent le cas, une « enfance heureuse », c’est nécessairement [se] mentir [à soi-même]. C’est aussi dévoiler ses blocages, ses non-dits, ses refoulements…
Enfants (« Enfantillage ») : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, auteure de :
« […] Quand une personne d’âge mûr et d’un grand esprit commet un enfantillage devant un enfant, combien de temps, d’efforts et de perfections ne faut-il pas pour en effacer en lui l’impression ? » 89
Enfants (Enfermement) : Orphelinats, pensionnats, internats, familles, maisons de correction, maisons de redressement, centres d’éducation surveillés, prisons [pour mineurs], asiles psychiatriques, centres éducatifs fermés, centres d’éducations renforcés, centres éducatifs fermés, refuges, petits séminaires, colonies correctionnelles, colonies pénitentiaires [agricoles], foyers disciplinaires, maisons de filles repenties, Bons Pasteurs, camps de rétention… (Cf. Enfants. « Sciences » sociales. Psychiatrie, Famille)
Enfants (Enlevés à leurs parents) : (5 novembre) 1893. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit à N.N. Gué père [1831-1894] :
« J’ai reçu de Khilkov [1858-1914] aujourd’hui une nouvelle stupéfiante. Sa mère est arrivée chez lui avec un officier de police de Tiflis, qui agissant sur ordre venu de très haut, lui a retiré les enfants, sa mère les a emmenés avec elle, pour le moment ils sont dans la région de Kharkov, ils doivent ensuite partir pour Saint-Pétersbourg. » Une note précise :
« En octobre 1893, la mère de Khilkov, la princesse Khilkova, en l’absence de son fils en exil au Caucase, vint chez sa belle-fille et se fit remettre de force ses petits-enfants. En lutte contre la religion orthodoxe, Khilkov avait refusé de se marier religieusement et de faire baptiser ses enfants, ce qui, selon la loi russe, autorisait les pouvoirs publics à retirer aux enfants la garde de leurs enfants. Tolstoï écrivit d’abord à la princesse Khilkova qui se montra intraitable, puis à Alexandre III, en janvier 1894, lors que la femme de Khilkov vint à Moscou pour demander qu’on lui rende ses enfants. Il ne reçut pas de réponse, les enfants ne furent jamais rendus à leurs parents. » 90
Enfants (« Escaliers de la butte Les ») : 1955. Les escaliers de la butte [Jean Renoir. 1874-1979]
« […] Petite mandigote, je sens ta menotte qui cherche ma main
Je sens ta poitrine et ta taille fine, j'oublie mon chagrin
Je sens sur ta lèvre, une odeur de fèvre, de gosse mal nourri
Et sous ta caresse, je sens une ivresse qui m'anéantit. […] »
Enfants (Esclavage) : L’arrière grand’mère de Billie Holiday [1915-1959], esclave, eut seize enfants dont le ‘père’ était le propriétaire esclavagiste. Tous sont morts « sauf un : son grand- père ». La violence du constat [m’] empêche la réflexion. (Poursuivre)
- Comment penser être esclave d’un homme qui [vous] fabrique des enfants, eux/elles-mêmes esclaves du même homme ? Détruit le concept de « père », ou plus justement en dévoile les innombrables mensonges. (Cf. Êtres humains. Esclavage, Enfants, Patriarcat. Paternité, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Infanticides. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage ») 91
Enfants. « Étoile jaune » :
Enfants (« Étoile jaune ») (1) : (29 mai) 1942. La huitième ordonnance allemande « concernant les mesures contre les juifs » impose en public le port de l’étoile dite jaune « dès l’âge de 6 ans. »
« L’étoile juive est une étoile à six pointes ayant les dimensions de la paume d’une main et les contours noirs. Elle est en tissu jaune et porte, en caractères noirs, l’inscription JUIF. Elle devra être portée bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine et solidement cousue sur le vêtement. » (Cf. Êtres humains. « Étoile jaune »)
Enfants (« Étoile jaune ») (2) : (29 juin) 1942. Je lis dans le Journal d’Hélène Berr [1921-1945] : Sur les 80 femmes déportées [à la caserne] des Tourelles [Boulevard Mortier à Paris], l’une d’entre elles « l’avait été parce que son enfant de 6 ans et demi ne portait pas l’étoile. » 92 (Cf. Êtres humains. « Étoile jaune », Femmes. Déportées)
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Enfants (Euthanasie) : 2014. Depuis une loi de 2012, étendue aux mineur-es depuis 2014 (la retrouver), la Belgique autorise l’euthanasie d’u-ne mineur-e, et ce sans limite d’âge. La seule demande étant que l’enfant soit dans « une situation médicale sans issue, entraînant le décès à brève échéance » et que sa souffrance soit « constante et insupportable ». L’accord des parents et ou du tuteur ou de la tutrice est exigé, tandis que l’enfant doit être en « capacité de discernement ». 93
Enfants (Famille) : 1997. George Steiner [1929-2020], dans Errata, concernant les souvenirs de son enfance au lycée français de Manhattan, pendant la deuxième guerre mondiale, évoque « les enfants juifs dont certains avaient laissé leur famille derrière eux. » 94 (Cf. Famille)
Enfants (Fielding Henry) : 1749. Henry Fielding [1707-1754], dans l’Histoire de Tom Jones, auteur de :
« Ne calomnie pas ma fille, répondit le vieillard avec quelque émotion ; ne calomnie pas mon Henriette. Je l’ai élevée à n’avoir aucune inclination contraire aux miennes. En lui permettant de faire tout ce qu’il lui plaît, je l’ai accoutumée à se plaire à faire ce que je veux. » 95 (Cf. Penser. Obéir)
Enfants. Filles :
Enfants (Filles) (1) : Les filles, ça se cache pour rire et pour parler, ça bavarde, ça bavasse, ça chuchote, ça minaude, ça cancane, ça ricane, ça badine, ça glousse ;
ça fait sa chochotte, sa mijaurée, sa pipelette, sa sainte nitouche, sa pimbêche,
ça fait des cachotteries, des agaceries, des mignardises…
- Dépassé, tout cela ? (Cf. Langage. Mots. Critique de : « Ça »)
Enfants (Filles) (2) : Combien de petites filles à travers le monde, à travers les siècles, peuvent-elles se retrouver dans cette présentation de leur éducation, si éducation il y a : leur cacher le monde pour que, démunies, elles s’y engouffrent, y soient engouffrées, corps et biens, le mariage parachevant le processus ?
Enfants (Filles) (3) : (15 août) 2022. Anniversaire de la prise de pouvoir par les Talibans en Afghanistan, des millions de filles, de jeunes filles savent qu’elles n’ont plus aucun espoir, aucun avenir, aucun projet qu’elles puissent imaginer, espérer.
- Du fait de l’énormité, de l’extrême gravité de cette réalité, simplement l’écrire me paraît honteux, tant il le relativise, le sous-estime. (Poursuivre) (Cf. Femmes. Jeunes filles)
Par ordre chronologique. Enfants. Filles :
Enfants (Filles) (1) : (21 août) 1804. Stendhal [1783-1842], écrit à sa soeur Pauline Beyle [1786-1857] :
« Toutes ces petites filles d’ici m’ennuient ; leur tendresse n’est que minauderie et que petites grâces étudiées ; rien d’absolument franc, de naturel, d’énergique. » 96 (Cf. Enfants. Éducation, Patriarcat)
N.B. Sans doute Stendhal évoquait, ici, les jeunes filles. (Cf. Femmes. Jeunes filles)
Enfants. Filles. George Sand :
Enfants (Filles) (2) : (20 février) 1864. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Maurice [1823-1889] et Lina Dudevant-Sand [1842-1901], auteure de :
« J’ai été voir le prince [Napoléon Jérôme Bonaparte. 1822-1891] hier matin. J’ai demandé à voir son fils. L’enfant est très beau et très joli, avec un air mélancolique et timide. Il tiendra de sa mère plus que de son père. Il est très mignon et obéissant comme une fille. » 97
* Ajout. 2 octobre 2021. George Sand avait préalablement noté et écrit que ‘le prince’ nomme son fils « son gros imbécile » [9 février 1864]. (Cf. Patriarcat, Politique. Obéir)
Enfants (Filles) (4) : (6 septembre) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], concernant ses petites filles, auteure de :
« Hélas, ce sont des filles, on les élève avec amour comme des plantes précieuses. Quels hommes rencontreront-elles pour les protéger et continuer notre œuvre ? […] »
- Et le 5 décembre 1871, elle écrit à Edmond Plauchut [1824-1909] :
« […] Pauvres enfants, quels maris trouveront-elles ? » 98 (Cf. Enfants. Éducation, Femmes, Hommes, Famille. Mariage, Patriarcat)
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Enfants (Filles) (5) : (novembre) 1866. Gustave Flaubert [1821-1880], dans une lettre à Ernest Feydeau [1821-1873] dont l’épouse, après un garçon, venait d’accoucher d’une fille, évoque une chanson de Béranger [1780-1857]. La voici :
«Les filles, couplets à un ami que sa femme venait de rendre père d’une quatrième fille :
Quand les filles naissent chez vous. Pour le plaisir de ce monde. / Dites-moi, messiers les époux / Pourquoi chacun de vous gronde. / Aux filles, morbleu, nous tenons ; / Faites-en, faites-en des gentilles : / Quelles soient anges ou démons, / Faites des filles / ; Nous les aimons. » 99 (Cf. Patriarcat. Pères)
Enfants (Filles) (6) : 1985-2001. Les prénoms des sept filles de la famille Shangguan, Laidi, Zhaodi, Lingdi, Xiangdi, Pandi, Niandi, Quindi, dans Beaux seins, belles fesses, de Bo Yan, sont traduits en note, soit respectivement : ‘Fais venir le petit frère’, ‘Appelle le petit frère’, ‘Amène le petit frère’, ‘Pense au petit frère’, ‘Espère le petit frère’, Songe au petit frère’, ‘Réclame le petit frère.’ » 100
Enfants (Filles) (7) : (28 septembre) 2019. Entendu sur France culture évoquer « les petites filles » Indiennes comme des « vecteurs de fertilité ». 101 (Cf. Êtres humains, Femmes. Jeunes filles, Démographie)
Enfants (Filles) (8) : (3octobre) 2022. Entendu sur France Culture évoquer « une enfant féminine. »
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Enfants (Femmes. Mères) : 1970. Slogan des années 70 : « Un enfant, quand je veux, si je veux. »
Titre d’un livre et d’une affiche du MFPF [Mouvement français pour le Planning Familial] en 1978.
- Aussi novatrice et radicale cette demande fut-elle alors, l’occultation de la question « avec qui ?, sans qui ? pour qui ? pourquoi ? » fut lourde de conséquences politiques. Pouvait-elle l’être alors ? (Cf. Êtres humains, Corps, Femmes, Hommes, Famille)
Enfants (Ferrat Jean) : 1991. Jean Ferrat [1930-2010] chante : « Nul ne guérit de son enfance », dont voici deux strophes :
« […] Le vent violent de l'histoire allait disperser à vau-l'eau / Notre jeunesse dérisoire, changer nos rires en sanglots / Amour orange amour amer, l'image d'un père évanoui / Qui disparut avec la guerre, renaît d'une force inouïe […]
Celui qui vient à disparaître, pourquoi l'a-t-on quitté des yeux ? / On fait un signe à la fenêtre sans savoir que c'est un adieu / Chacun de nous a son histoire et dans notre cœur à l'affût /
Le va-et-vient de la mémoire ouvre et déchire ce qu'il fût. » (Cf. Histoire. Mémoire)
Enfants (Ferrer Francisco) : 1992. Lu dans une note de La Pléiade des Oeuvres complètes. I de Jacques Prévert [1900-1977], en complément du poème Souvenir :
« Autodidacte (comme Prévert), l’anarchiste catalan, Francisco Ferrer [1859-1909] tenta de rénover l’école en fondant en 1901 à Barcelone la Escula moderna, où se pratiquait un enseignement laïc, scientifique et libertaire, et en publiant, dans sa propre maison d’éditions, des ouvrages pédagogiques, dont certains en collaboration avec l’anarchiste Élisée Reclus [1830-1905]. Ses points de vue sur l’enseignement n’étaient pas du goût de tout le monde. En 1907, il fut emprisonné à la suite de l’attentat contre Alphonse XII [1857-1885], puis relâché faute de preuves. En juillet 1909, cinq jours de troubles à Barcelone, où la population était hostile à la guerre colonialiste au Maroc, servirent de prétexte pour l’arrêter. Jugé hâtivement par un Conseil de guerre, il fut accusé, sans aucune preuve, d’être le chef de la rébellion. Juste avant d’être fusillée, le 13 octobre 1909, il cria : ‘Vive l’école moderne !’. Son procès fut révisé en 1911 - Jacques Prévert avait alors onze ans - et sa condamnation reconnue ‘erronée’. » 102 (Cf. Enfants. Pédagogie, Famille. Reclus Élisée, Justice, Penser. Idées. Reclus Élisée, Penser. Reclus Élisée, Politique. Anarchisme)
Enfants (Ferrière Adolphe) : Adolphe Ferrière [1879-1960], pédagogue, « une des grandes figures de L’éducation nouvelle » auteur de cette critique - jamais dépassée ? :
« Sur les indications du diable, on créa l’école.
L’enfant aime la nature, on le parqua dans des salles closes
L’enfant aime voir son activité servir à quelque chose, on fit en sorte qu’elle n’ait aucun but
Il aime bouger, on l’obligea à se tenir immobile
Il aime manier les objets, on le mis en contact avec les idées
Il aime se servir de ses mains, on n’a mis en jeu que son cerveau
Il aimer parler, on le contraignit au silence
Il voudrait raisonner, on le fit mémoriser
Il voudrait chercher la science, on la lui servit toute faite
Il voudrait s’enthousiasmer, on inventa les punitions
Alors, les enfants apprirent ce qu’il n’auraient jamais appris sans cela : ils surent dissimuler, ils surent tricher, ils surent mentir. » 103 (Cf. Enfants. Pédagogie)
Enfants (Freud Sigmund) : 1905. Sigmund Freud [1856-1939], dans Trois essais sur la théorie sexuelle, auteur de :
« Il est instructif de constater que l'enfant, sous l'influence de la séduction, peut devenir pervers polymorphe, pouvant être dévoyé vers tous les outrepassements possibles. Cela montre que, dans sa prédisposition, il en apporte avec lui l'aptitude ; c'est pourquoi la mise en œuvre ne rencontre que des résistances minimes, parce que les digues animiques s'opposant aux débordements sexuels - pudeur, dégoût et morale - ne sont pas, selon l'âge de l'enfant, encore mises en place ou sont seulement en cours de formation. […] » 104 (Cf. Êtres humains. Pudeur, Corps. Pudeur, Relations entre êtres humains. Influence, Psychanalyse)
N.B. Jacques van Ruiller, dans son texte intitulé Fausse citation de Freud : ‘L’enfant est un pervers polymorphe’ [Blog. Médiapart. 20 janvier 2020] note que Freud, dans son dernier livre, Abrégé de psychanalyse [1939], évoque sa conception de la sexualité de l’enfant, mais sans évoquer « la prédisposition à des perversions ». Mais sans la récuser.
Il ne voit pas non plus que les liens que Freud effectue ici entre les enfants et « la femme moyenne n'ayant pas été touchée par la culture, chez qui subsiste la même prédisposition perverse polymorphe » et les enfants l’accablent encore plus. (Cf. Êtres humains. « Pervers », « Sciences » sociales. Psychanalyse)
* Ajout. 22 octobre 2022. L’immense responsabilité de Sigmund Freud en matière de justification de la permanence des violences à l’encontre des enfants et donc de sa vision du monde, n’a pas été dénoncée, à quelques exceptions remarquables près, à la mesure de sa gravité. Il ne fallait pas délégitimer le « grand homme ». (Cf. Hommes. « Grands », Famille, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Par ordre chronologique. Enfants. « Fruit » :
Enfants (« Fruit ») (1) : 1995. Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant
- Noces barbares (Les) [1987. Marion Hänsel, d’après Yann Quéffelec] : « Ludovic est le fruit d’un viol. Sa mère, Nicole, le rejette. […] »
- Toxi [1952. Robert-Adolf Stemmle] : « Une petite fille noire, âgée de cinq ans, fruit des amours d’une Allemande et d’un G.I est abandonnée par sa mère […]. » 105
Enfants (« Fruit ») (2) : (1er novembre) 2018. Entendu une mère parlant de son nouveau-né :
« Mon bébé, c’est le fruit de mon amour. » 106 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)
Enfants (« Fruit ») (3) : (22 mai) 2019. Lu dans Le Canard enchaîné, concernant l’association Les enfants du silence qui regroupe les enfants de prêtres, lesquels seront reçus le 13 juin 2019 par une délégation de la Conférence épiscopale :
« L’existence de cette marmaille, considérée comme ‘le fruit du péché’ est longtemps restée sous une épaisse chape de plomb. » 107 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)
Enfants (« Fruit ») (4) : (28 septembre) 2019. Juliette Gréco [1927-2020] se souvient que sa mère lui disait qu’elle était « le fruit d’un viol ». 108 (Cf. Violences. Viols)
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Enfants (Fugues) : Les fugues, sont le plus souvent, au mieux, considérées comme des « appels au secours ». Dès lors, disparaissent, les réactions, mais aussi les luttes des enfants contre les injustices, les limitations familiales, les contrôles parentaux, les dépendances, les interdictions, les hiérarchies, les violences.
Enfants. Garde des enfants [à ne pas confondre avec le ‘droit de garde’] :
Enfants (Garde des enfants) (1) : L’angoisse des mères. (Cf. Femmes. Mères)
Par ordre chronologique. Enfants. Garde des enfants :
Enfants (Garde des enfants) (1) : 2004. Marie Fourcade, dans son texte Les Britanniques en Inde, 1858-1947 ou le règne du ‘cyniquement correct [1858-1947]’, concernant la politique coloniale Britannique de large diffusion de l’opium, au XIXème siècle en Inde, écrit :
« Le plus grave est l’ingestion de l’opium par les enfants. Les femmes qui travaillent dans les fabriques de Calcutta et de Bombay en font prendre le matin à leurs nourrissons pour qu’ils dorment toute la journée et ne les importunent pas dans leur travail par leurs vagissements affamés. Dans les villages, elles étourdissent leurs bébés avant de partir aux champs. » 109
Enfants (Garde des enfants) (2) : 1976. Mary Chamberlain, dans Paysannes des marais, concernant le travail des femmes en Angleterre au début du XXème siècle (et sans doute avant et après) au moment du glanage des blés, écrit :
« Ma mère partait et elle nous emmenait tous les quatre, les ainées surveillaient les petites dans les champs. Certaines femmes portaient leur bébé sur le dos et elles leur donnaient un peu de laudanum [sirop comportant de l’opium] sur un morceau de sucre, pour qu’ils continuent à dormir. Je crois que presque toutes les femmes le faisaient quand elles liaient les gerbes, parce que, ça, c’était du travail pour le Maître, alors il fallait que les enfants restent tranquilles. Parfois, elles leur en donnaient trop. » 110
- À : Laudanum, sur Wikipédia (sans source), je lis :
« Charles Dickens [1812-1870] raconte comment les mères qui travaillent en usine confient leurs enfants à des nourrices qui leurs administrent du cordial de Godfrey (à base de laudanum) pour être tranquille. Quand le cordial ne produit plus d'effet, la nounou ‘y ajoute un peu de laudanum ou même un peu d'opium pur, et son nourrisson redevient aussi paisible que la mort’. Le système était très répandu. » (Cf. Enfants. Nourrices, Femmes. Nourrices. Travail des femmes)
Enfants (Garde des enfants) (3) : (août) 1932. Lu dans les Carnets de Louis Guilloux [1899-1980] :
« […] Vous aviez une autre petite fille, demandais-je ? / Elle est morte. / Elle avait quel âge ? / Deux ans. / Comment est-elle morte ? De maladie ? - Non. Brûlée. Elle était toute seule. Elle s’est approchée du feu et le feu a pris dans sa robe. Quand les voisins sont venus, il était trop tard. / Mais, vous, ou étiez-vous ? / Au port. À ramasser les patates qui tombent des wagons. » 111 (Cf. Dialogues)
Enfants (Garde des enfants) (4) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femme, interroge une aviatrice russe pendant la seconde guerre mondiale :
« […] Il y avait énormément de travail, du matin au soir je devais m’occuper de ma fille : or nous vivions tout le temps, dans des camps. Le matin, je l’enfermais à clé, je lui laissais la kacha [bouillie], et dès quatre heures du matin, on volait. Je ne rentrais qu’à la tombée du soir et, elle qu’elle ait mangé ou non, était toute barbouillée de cette kacha. Elle avait trois ans. Une puce. » 112
Enfants (Garde des enfants) (5) : Iran. Années 1950. Je lis dans les Mémoires de Farha Pahlavi (épouse du Shah d’Iran) que dans campagnes Iraniennes, les ouvrières des plantations de thé - payées au poids ramassé dans la journée -n’avaient pas d’autre solution que de venir travailler avec leurs bébés et que, « pour qu’ils se tiennent tranquilles et dorment, [elles] leur donnaient une minuscule dose d’opium. Une fois, l’un d’entre eux s’était cyanosé et nous étions pétrifiées à regarder sa jeune maman lui verser de l’eau sur la tête et lui tapoter les joues pour qu’il recouvre la vie. » 113
- « Minuscule » ? (Cf. Famille, Femmes. Travail)
Enfants (Garde des enfants) (6) : 1970. France. Je me souviens d’une femme (dite de ménage) ne pouvant partir travailler qu’après avoir donné du Théralène (sirop provoquant le sommeil) à sa fille laissée seule, souvent fort longtemps, dans son berceau, puis dans son lit.
- Qu’en est-il en France, en 2016 ? D’autres exemples ? Et dans le monde ? (Cf. Famille, Femmes. Travail)
Enfants (Garde des enfants) (7) : 1983. Lu concernant le Brésil :
« Les femmes qui travaillent ont des problèmes de garde d’enfants insolubles. Il n’y a pas si longtemps dans le Nord-Est les mères enterraient leurs enfants dans le jardin jusqu’à mi-corps en leur laissant à boire et à manger à portée de main. » 114 (Cf. Femmes. Travail des femmes, Famille)
Enfants (Garde des enfants) (8) : 2009. John Updike [1932-2009], dans Terroriste, auteur de :
« Ma Mère […] n’a pas pu s’offrir le luxe de continuer [ses études], car je n’étais qu’un enfant encore trop jeune pour aller à l’école. » 115 (Cf. Femmes. Travail)
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Par ordre chronologique. Enfants. Garçons :
Enfants (Garçons) (1) : 1976. Bruno Bettelheim [1903-1990], dans sa Psychanalyse des contes de fées, écrit concernant le conte : Jack et la tige du haricot :
« […] Aucun enfant normal ne pourrait pendant le jour exagérer d’une façon si fantastique les espoirs qu’éveille en lui la découverte récente de sa masculinité. » 116 (Cf. Enfants. Bettelheim Bruno, Homme, Famille, Patriarcat, Sexe. Hommes)
Enfants (Garçons) (2) : (17 août) 2024. Entendu dans une émission de France Culture de 1978 : « les enfants mâles de plus de neuf ans ».
Par ordre chronologique. Enfants. Garçons / Filles :
Enfants (Garçons / Filles) (1) : (18 février) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Claude-Ignace Pajot de Vaux [1723-1808], évoquant la future naissance et le baptême d’un enfant à naître, qu’il souhaite « mettre sous la protection de saint François d’Assise, mon bon patron », écrit :
« Si c’est un garçon, il tiendra de vous le grand cordon si renommé de ce saint François. Si c’est une fille, elle aimera un jour ce beau cordon. » 117 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer, Patriarcat)
N.B. Saint François d’Assise ne voulut avoir pour vêtement qu’une grossière tunique, et pour ceinture qu’une pauvre corde : cette corde était un symbole de pénitence, de pauvreté et de chasteté. (Cf. Êtres humains. Vêtements)
Enfants (Garçons / Filles) (2) : 1864. La comtesse de Ségur [1799-1874] publie Les malheurs de Sophie, livre dans lequel elle est ainsi présentée :
- Sophie n’est « pas obéissante) (p.22), est « honteuse » (p.24), « étourdie » (p.25), « ne réfléchit pas » (p.26), est « effrayée » (p.29), n’est « pas obéissante » (p.33), est « une petite désobéissante » (p.34), « coquette » (p.39), « fait des sottises » (p.43), « gourmande » (p.44), « si sotte » (p.46), « une petite gourmande » (p.47), « gourmande » (p.48), a « menti » (p.51), a « mangé comme une gloutonne » (p.51) est « désobéissant[e] » (p.69), est « désobéissante et gourmande » (p.72, 75), « punie » [régulièrement] (p.75), est en « colère ; c’est un nouveau défaut » (p.75), a « été méchante » (p.80) est « humiliée » (p.84), « fait la fausse » (p.86), est « confuse et mécontente » (p.86), est « bête » (p.89), est « enchanté de son esprit » [après avoir été montrée stupide] (p.90), n’est « pas sage » (p.93), « est fouettée comme elle n’avait jamais été fouettée. Sophie eut beau crier, demander grâce, elle reçut le fouet de bonne manière, et il faut avouer qu’elle le méritait. » (p.110), est « affligée et repentante » (p.111), est une « petite menteuse » (p.132), est « désobéissante » (p.137).
- Son cousin Paul est : « un bon petit garçon sans rancune » (p. 60), « aime mieux obéir » (p.72), est « obéissant et courageux » (p.75), « était très bon » (p.78), « est très bon » (p. 80), « a bon cœur » (p.80), est « excellent » (p. 80), est « si généreux » (p.81), « si gentil » (p.84), « ne fait pas de bêtise et ne fait pas le sage » (p.86), « était très bon » (p.87), « est bon » (p.87), « est bon et honnête » (p.111), est « récompensée pour sa bonté, son obéissance et sa sagesse » [et Sophie est « encouragée à imiter son cousin et se monter toujours douce, obéissante et travailleuse »] (p.117), « ne ment jamais » (p.131), est « si bon » mais « n’a pas de mérite à l’être » parce qu’il « aime Sophie et qu’en lui faisant plaisir, il se fait plaisir à lui-même » (p.133).
N.B. Sophie a quatre ans et Paul a six ans. 118
Enfants (« Gâtés ») : Un enfant « gâté » : un enfant que l’on veut croire aimé ? Mais n’est-il pas d’abord celui qui, après l’avoir ressenti, sans l’avoir ni analysé, ni jugé, peut le premier, répondre à la question ?
Enfants (Genevoix Maurice) : 1980. Maurice Genevoix [1890-1980], dans Trente mille jours, se souvient de deux épisodes de son enfance :
- « Bien des jours ont passé. Je vais avoir six ans. Je suis ‘un homme’. C’est ce que m’a dit mon père sur le chemin de la grande école. Sa main tient fermement la mienne. [...] »
- [Il se casse la jambe] « Il y avait alors deux et demi que j’étais entré à la grande école. Étais-je ‘ un homme’ ? C’était ce que m’avait dit mon père […] et c’est ce qu’il me redit cette nuit-là, du fond du lit conjugal, à travers la porte restée entrebâillée : ’Prends sur toi, voyons, mon petit ! Tu es un homme que diable !’ Et moi, tenaillé par des élancements cruels : ‘Je te le jure, papa ! Même un homme crierait comme moi !’ » 119 (Cf. Hommes, Famille, Patriarcat)
Enfants. Geoffrin Madame :
Enfants (Geoffrin Madame) (1) : Voici ce que D’Alembert [1717-1783], dans une lettre à Condorcet [1743-1794], écrivit de Madame Geoffrin [1699-1777] :
« Madame Geoffrin avait tous les goûts d’une âme sensible et douce ; elle aimait les enfants avec passion ; et n’en voyait pas un seul sans attendrissement ; elle s’intéressait à l’innocence et à la faiblesse de cet âge ; elle aimait à observer en eux la nature, qui, grâce à nos mœurs, ne se laisse plus voir que dans l’enfance ; elle se plaisait à causer avec eux, à leur faire des questions et ne souffrait pas que les gouvernantes leur suggérassent la réponse. ‘J’aime bien mieux, disait-elle, les sottises qu’il me dira que celles que vous leur dicterez.’ » 120 (Cf. Enfants. École. Pédagogie, Êtres humains. Âmes, Femmes. Gouvernantes)
Enfants (Geoffrin Madame) (2) : 1782. Et voici ce que Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans les Rêveries d’un promeneur solitaire, écrivit, la concernant :
« Madame Geoffrin [1699-1777] s’embarrassait fort peu que les enfants eussent du plaisir avec elle, pourvu qu’elle en eût avec eux. » Et il poursuivait :
« Mais, pour moi, ce plaisir est pis que nul, il est négatif quand il n’est pas partagé. » […] 121
Distinguo d’importance… (Cf. Enfants. Rousseau Jean-Jacques)
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Par ordre chronologique. Enfants. André Gide :
Enfants (Gide André) (1) : 1921. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit dans les Feuillets joints :
« […] Car enfin sur une quarantaine de familles que j’ai pu observer, je n’en connais peut-être pas quatre où les parents n’agissent pas de telle sorte que rien ne serait plus souhaitable pour l’enfant que d’échapper à leur empire. » 122 (Cf. Famille)
Enfants (Gide André) (2) : (21 juillet) 1923. André Gide [1869-1951] - il a alors 54 ans - dans son Journal, écrit :
« À Nice, passé la matinée à jouer avec un admirable enfant de quatre ans, brun comme un cèpe, rieur, effronté, et à causer avec sa sœur de dix-huit ans, aussi brune que lui, rieuse, et qu’on sent nue sous sa flottante robe noire. Elle me laisse emmener le petit aux galeries Lafayette, où je lui achète un pistolet avec fléchettes. Pour l’amour d’eux, je serais volontiers resté à Nice et j’ai failli rater mon train. » (Cf. Relations entre êtres humains. Admiration, Violences à l’encontre des enfants. Gide André)
Enfants (Gide André) (3) : (21 février) 1925. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Circulé dans le quartier arabe [de Marseille] que je ne connaissais pas encore. Misère sordide et tristesse. […] Enfants en haillons, transis. » 123
Enfants (Gide André) (4) : (8 décembre) 1925. André Gide [1869-1951], dans son Voyage au Congo, décrit « la rencontre […] d’une troupe de prisonniers […] onze, la corde au cou […] chacun d’eux portait une charge de manioc sur la tête, […] mais ils semblaient à peine en état de se porter eux-mêmes. » Et il poursuit :
« Un seul d’entre eux ne portait rien ; un petit de dix à douze ans, affreusement maigre, excédé de misère, de jeûne et de fatigue ; par instant, il tremblait de tous ses membres, et la peau de son ventre était agité de frémissements spasmodiques. Le dessus de sa tête était comme râpé, le cuir chevelu remplacé, par zones, par cette sorte de peau qui se forme sur les blessures ou sur les surfaces du corps échaudées. Il semblait incapable à jamais de sourire. […] » 124 (Cf. Corps. Peau, Politique. Colonialisme, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Gide André) (5) : (1er mai) 1927. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Volontiers j’habiterais à Neuchâtel, où le souvenir de Rousseau rôde encore et où les enfants sont plus beaux que partout ailleurs (au-dessous de 16 ans, pas admis au cinéma). » 125 (Cf. Enfants. Rousseau Jean-Jacques, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Gide André)
Enfants (Gide André) (6) : (30 juin) 1930. André Gide [1869-1951] après avoir regardé des enfants jeter des pierres à un crapaud, écrit dans son Journal, qu’il leur « fait honte ».
Un seul petit lui sembla « assez sensible, presque ému par les soins [au crapaud] qu’il me voyait prendre ; mais il n’était plus là. Un peu plus tard, je l‘entendis raconter aux autres, avec force détail, tout ce que j’avais fait, ce qui dut paraitre aux autres bien ridicule.
J’observe beaucoup et longuement ces très jeunes enfants des gens qui viennent ici pour la cure [à Challes-les-Eaux]. Que d’infatuation, que de vantardise, de sottise ! Et l’on sent derrière eux toute la niaiserie des parents, et leur éducation déplorable. » 126
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Enfants (Godard Jean-Luc) : 1985. Lire, concernant la manière dont Jean-Luc Godard [1930-2022] traite les enfants, notamment une petite fille, les critiques que lui adresse, dans La cause des enfants, Françoise Dolto [1908-1988], sur les fondements précisément repris et donc lisibles de ses questions, ses comportements lors d’une émission de télévision (Présentatrice Hélène Vida). Elle en conclue :
« Son comportement auprès des enfants est choquant. C’est la caméra-viol. Il n’a absolument pas compris les enfants. […] » Puis :
« Si Godard était là, je lui dirais : vous violez les enfants sans aucun intérêt scientifique. » 127 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Gogol Nicolas) : (14 octobre) 1833. Nicolas Gogol [1809-1852], dans une lettre à sa mère, lui écrit :
« Mon enfance me revient jusqu’à présent souvent à l’esprit. Vous faisiez tout pour m’éduquer le mieux possible. Mais malheureusement, les parents sont rarement de bons éducateurs pour leurs enfants. » 128
Enfants (Green Graham) : (24 mars) 2024. (23 mars) 2024. [Ière diffusion. 18 mars 1959] Entendu dans l’émission de France Culture, consacrée à Graham Green [1904-1991] :
« Aujourd’hui encore quand il veut se représenter l’enfer, il évoque ses souvenirs d’enfance :’Cloisons de pichepin dans des dortoirs où jamais tout le monde n’était endormi en même temps, cabinets d’aisance sans serrure, promenade en rangs par deux sur les routes de banlieue, pas de solitude nulle part, jamais. »
Enfants (Green Julien) : (29 mai) 1961. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, écrit :
« Quel chaos dans mon enfance ! Je n’ai eu aucune éducation sexuelle. Il était interdit de parler de ces choses. Quant à l’éducation religieuse : Voici la Bible, que l’enfant se débrouille avec le livre ! J’ai découvert ce qu’on appelle le mal par mes propres moyens, je l’ai appris dans les musées, dans les livres d’images qu’on croyait innocents. Qu’un plus grand désordre ne soit pas sorti de là, je m’en étonne aujourd’hui. Il n’y a pas eu un homme pour me parler, pour me guider, un homme réfléchi, intelligent, pour me dire ce qu’il fallait (sic). » 129 (Cf. Patriarcat. Pères, Sexes. Éducation sexuelle)
Enfants (« Grouillement ») : 1929. Albert Londres [1884-1932], dans sa série de reportages consacrées aux juifs dans le monde, publié sous le titre : Le juif errant est arrivé, se promène dans le quartier juif de Londres, White Chapel et écrit :
« Il était six heures du soir. La rue était économiquement éclairée. Des enfants par centaines, y arrivaient par les deux bouts. Les enfants, ici, allaient donc à l’école à l’heure ou partout les autres la quittaient. Nous marchions au milieu d’un grouillement de mômes. Ils sautaient, ils couraient et disparaissaient tous dans un même gouffre. C’étaient les petits juifs qui, sortant de l’école anglaise, se hâtaient vers Talmud-Thora [école juive d’études primaires]. Et il note ensuite :
« Des garçons, bien sûr, les filles du peuple élu n’ayant aucun droit aux connaissances. » 130 (Cf. Enfants. Filles, Êtres humains. « Grouillement », Patriarcat, Politique. Démocratie. Peuple)
Enfants. (Guerre. Israël. Palestine) : (1er mars) 2024. Selon l’UNICEF, « au 1er mars 2024, le bilan faisait état d’au moins 1.200 morts dont 36 enfants et plus de 7.500 blessés en Israël. 138 personnes seraient encore retenues en otage.
Dans la bande de Gaza, 30.228 personnes, dont plus de 5.350 enfants et au moins 3.250 femmes, seraient décédées. Près de 71.377 personnes auraient été blessées dont 12 300 enfants. Plus de 12700 enfants sont séparés de leurs parents. Des milliers d’autres sont portés disparus. Les femmes et les enfants représentent 70 % des victimes. Le bilan s’alourdit chaque jour de façon stupéfiante. La bande de Gaza est aujourd’hui l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant.
La Cisjordanie est également le théâtre de violences. Au moins 106 enfants auraient été tués et des centaines d’autres, obligés de fuir. 2023 aura été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les enfants de Cisjordanie. » (Cf. Femmes. Femmes et enfants, Politique. Guerre. État. Israël)
Enfants (Handicapés) : (17 octobre) 2015. Extrait d’un dialogue entre une journaliste et une mère d’enfant handicapée, Églantine Eméyé.
- Question de la journaliste : « Cette histoire qui s’est passée il y a quelques semaines dont on a beaucoup parlé, la petite Méline… avec cette maman qui a choisi d’abréger les souffrances de sa fille de 8 ans, polyhandicapée ou très handicapée, pour, je cite : ‘elle le vit comme un acte d’amour parce qu’elle ne voyait pas d’issue heureuse’. Elle a été condamnée à 5 ans de prison avec sursis. Je ne vous demande pas de commenter la décision de justice, évidemment. Mais est-ce que vous pouvez comprendre le geste de cette mère ?
- Réponse : Pour parler crument. 1. Je comprends le geste de cette mère. 2. Je pense que c’est la société qu’il faut condamner. »
- Question de la journaliste : Pourquoi ?
- Réponse : On n’imagine pas la douleur que c’est. Vous avez parlé de la solitude…. Les médecins ne nous tendent pas assez la main. J’ai cherché des solutions. Je suis journaliste ; je sais où frapper, je sais quelles portes aller ouvrir. Je me suis sentie extrêmement seule. Il y a un manque de structures. Dans mon cas, Samy ne dormait jamais, jamais plus de trois heures. Et les réveils, c’était d’une violence insoutenable. Moi, je suis sa maman ; lutter physiquement contre mon fils toutes les nuits, c’est quelque chose qui est inimaginable. Et quand parfois je demandais : mais bon sang ! aidez-moi ! jamais personne, jamais aucun médecin, jamais aucune éducatrice, jamais personne n’a suggéré un seule fois de me relayer une nuit. Comment voulez-vous, humainement, physiquement qu’on tienne. J’ai tenu, je ne sais pas par quel miracle. Je comprends que certains craquent. » 131
- Une juste et si triste représentation de notre société. (Cf. Êtres humains. Handicapés, Dialogues, Femmes. Mères, Justice)
Enfants (Hanouna Cyril) : (16 août) 2017. Cyril Hanouna, producteur-animateur de l’émission « Touche pas à mon poste » [TPMP], dans Paris Match, auteur de :
« Mes enfants sont ma soupape de décompression. » 132 (Cf. Langage. Possessif. Hanouna Cyril)
Enfants (Hitler Jugend) : (24 juillet) 2022. À l’écoute, à la vue du reportage consacré aux Jeunesses Hitlériennes, je découvre soudainement que ces centaines de milliers, ces millions de jeunes rassemblés, encadrés, endoctrinés, uniformisés, éduqués en guerriers, militarisés, flattés, considérés par Adolf Hitler [1889-1945] comme « l’incarnation de l’allemagne de demain, notre sang, notre chair, notre âme, la postérité de notre peuple », hypnotisés, fanatisés, étaient exclusivement des jeunes garçons.
Adolf Hitler exigeait d’eux, notamment, qu’ils soient « durs comme l’acier de Krupp. »
L’un d’entre eux, aujourd’hui âgé, se souvient avec émotion que sa mère lui a avoué après la guerre que ses parents avaient « peur » de lui.
N.B. Les jeunes femmes organisées dans la Ligue des jeunes filles allemandes sont vues une fois, dans ce reportage, faisant de la gymnastique rythmique : ce qui les différencie est manquant. 133
Enfants (« Horde ») : (30 juillet) 2018. Gilles Philippe, professeur de linguistique, concernant Georges Bernanos, évoque « sa horde d’enfants ». 134 (Cf. Enfants. Animalisation)
N.B. Georges Bernanos [1888-1948] et son épouse [Jeanne Talbert d’Arc. 1893-1960] ont eu six enfants.
Enfants (Hormones) : 2000. Fatéma Oufkir [1935-2016], dans Les jardins du palais, écrit :
« Tout d’abord le jeune roi [Hassan II. 1929-1999] porta son regard et sa préférence sur Fatéma [nièce de l’un des douze caïds - le caïd de Khénifra - qui avaient signé jadis la déposition de son père, Mohammed V. 1909-1961], petite fille de 13 ans, belle comme le jour. On le savait, on le disait, cette fillette était destinée à devenir la première épouse. Au point que les médecins, la sachant encore impubère, avaient commencé à la traiter à coups d’hormones afin qu’elle puisse enfanter dans les plus brefs délais et donner au trône l’indispensable héritier. » 135 (Cf. Corps, Enfants, Femmes. Devenir une femme. Jeunes filles, Famille. Polygamie. Monarchie Marocaine)
Par ordre chronologique. Enfants. Victor Hugo :
Enfants (Hugo Victor) (1) : 1831. Victor Hugo [1802-1885], dans Les feuilles d’automne, auteur de :
« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, / Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte [1769-1821], / Et du premier consul, déjà, par maint endroit, / Le front de l'empereur brisait le masque étroit. / Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, / Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole, / Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois / Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ; / Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère, / Abandonné de tous, excepté de sa mère, / Et que son cou ployé comme un frêle roseau / Fit faire en même temps sa bière et son berceau. / Cet enfant que la vie effaçait de son livre, / Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre, / C'est moi. »
Enfants (Hugo Victor) (2) : (2 décembre) 1852. Victor Hugo [1802-1885], dans Les châtiments. Souvenirs de la nuit du 4 :
« […] Vous ne compreniez point, mère, la politique. / Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique, / Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ; / Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, / De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, / Ses chasses ; par la même occasion, il sauve / La famille, l'église et la société ; / Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, / Où viendront l'adorer les préfets et les maires ; / C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères, / De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, / Cousent dans le linceul des enfants de sept ans. »
Enfants (Hugo Victor) (3) : 1856. Victor Hugo [1802-1885], dans Les contemplations, auteur de :
« Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent. »
Enfants (Hugo Victor) (4) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
« L’enfance a cela d’ineffable qu’on peut épuiser sur elle tous les amours. » 136
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Enfants (Injustice) : 1861. Charles Dickens [1812-1870], dans Les Grandes espérances, auteur de :
« L’éducation de ma sœur m’avait rendu sensible. Dans le petit univers où se déroule l’existence des enfants, quel que soit l’éducateur, il n’est rien qui soit aussi finement perçu, ni aussi finement ressenti que l’injustice. Ce n’est sans doute qu’à des petites injustices qu’un enfant peut se trouver exposé ; mais l’enfant est petit, son univers est petit, et son cheval à bascule se dresse à autant de mains de hauteur, compte tenu de l’échelle, qu’un cheval de chasse irlandais bien charpenté. En moi-même, depuis ma première enfance, j’avais poursuivi un incessant conflit contre l’injustice. Je savais, depuis le jour où j’avais su parler, que ma sœur, avec ses contraintes arbitraires et violentes était injuste envers moi. […] » 137
Enfants (Internat) : 1985. Claude Roy [1915-1977], dans Permis de séjour. 1977-1982, auteur de :
« […] J’ai connu, pourtant, de douze à dix-sept ans, ce qui s’appelait banalement alors la vie d’internat. Je l’ai vécu comme l’expérience du bagne […] Napoléon semblait encore vivant après deux siècles. On avait accompli son projet de former les enfants dans des casernes à science, chambrées, caporaux, réveil au tambour, eau froide, rangs par quatre et le colonel-proviseur au sommet de la hiérarchie des grades. Je fus ce petit vieillard de treize ans en sarrau noir, qui a toujours froid, engelures aux doigts et engelures à l’âme. » 138 (Cf. Violences, Violences à l’encontre des enfants. Internat. Roy Claude)
Par ordre chronologique. Enfants. Milena Jesenskà :
Enfants (Jesenskà Milena) (1) : (22 avril) 1921. Jesenskà Milena [1896-1944], évoquant l’immense pauvreté, à Vienne [Autriche], auteure de :
« Enfants emmaillotés, recroquevillés, bien souvent empruntés, petits êtres tremblants dans la rue glacée, petites têtes aux cheveux sales et ébouriffés, il faudrait avoir le cœur bien dur pour passer à côté de vous sans vous mettre une aumône dans votre main tendue.
Parfois vous êtes comédiens car vous ne comprenez pas ce qu’est la misère, et, en fait, vous avez parfois envie d’en rire ; la reconnaissance vous est aussi étrangère que la franchise et vous parlez de la maladie de votre mère ou de la mort de votre père sur le ton d’un commerçant en train de conclure une bonne affaire. Mais si vous êtes comédiens, n’est-ce pas notre faute ?
Nous qui voulons vous voir agiles et adroits, ne jonglons-nous pas avec la vie bien plus que vous ne le faites ? » 139 (Enfants. Pauvreté)
Enfants (Jesenskà Milena) (2) : (1er juin) 1938. Jesenskà Milena [1896-1944], dans Vivre, évoquant les conséquences de l’envahissement allemande nazi des Sudètes [Tchécoslovaquie] sur les enfants :
« En séance de gymnastique, le professeur exige que les enfants saluent : Heil ! ou alors Sieg Heil ! Certains enfants ont refusé. Ils n’étaient pas nombreux, les pauvres : dans une grande ville, ce furent deux courageuses petites filles. On les a gardées en retenue et elles ont perdu leur droit à la soupe populaire. [Dix lignes censurées] » 140 (Cf. Enfants. Filles)
Enfants (Jesenskà Milena) (3) : (1er juin) 1938. Jesenskà Milena [1896-1944], dans Vivre, évoquant les conséquences de l’envahissement allemande nazi des Sudètes [Tchécoslovaquie] sur les enfants :
« J’ai parlé à un industriel de Cheb. Un oiseau rare : c’est un allemand, qui n’est ni juif ni partisans de Henlein [1898-1945]. Il interdit à ses enfants de fréquenter les gymnases allemands, de participer aux défilés allemands, aux retraites aux flambeaux, etc. Ses enfants en souffrent terriblement. Ils sont encore jeunes et ne comprennent pas pourquoi leurs parents ne leur permettent pas de faire toutes ces choses qui sont la joie de leurs camarades. Ils se sentent exclus des activités de l’école, en marge, stigmatisés pour toujours.
Les parents ont peur de raconter trop explicitement que, bien qu’Allemand, ils ne sont pas nazis, parce que à l’école, on ordonne aux enfants de moucharder tout ce qu’ils ont entendu à la maison. Et ici, dans cette région, chacun dépend de l’autre.
Plus un petit enfant peut dénoncer de choses, plus il sera apprécié, complimenté, plus il se sentira important. Les enfants espionnent les parents à qui mieux mieux. À la maison, ils écoutent aux portes et ensuite vont rapporter ce qu’ils ont entendu.
Presque tous les enfants de la région se livrent ainsi à la délation. Le plus habile des agents secrets serait incapable de traquer autant de détails que ces pauvres petits êtres tordus. L’instituteur connaît comme sa poche les secrets de toutes les familles.
Et les parents ont peur non seulement de leurs patrons, de leurs voisins, de leurs oncles ou de leur cousines - mais aussi de leurs propres enfants. » 141 (Cf. Famille. Politique. Guerre)
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Enfants (Jésus) : Jésus, auteur de :
« Laissez venir à moi les petits enfants ».
Enfants (« Jeune pousse ») : (10 septembre) 2019. Olivia Gesbert sur France Culture emploie l‘expression de « jeune pousse » concernant Greta Thurnberg. 142 (Cf. Êtres humains. Politique. Écologie)
Enfants (Jeunes Les) : (24 juin) 2024. Jordan Bardella, présentant le programme du Rassemblement national évoquant « les jeunes » les qualifient de : « forces vives et capital humain ». (Cf. Politique. Extrême-droite, Économie)
Enfants (Jeunesse) : La jeunesse est la période de sa vie où l’on découvre que l’on n’est pas seul-e au monde et qu’il faut, que l’on veuille ou non d’adapter, trouver sa place. Elle est le plus souvent douloureuse, et le plus souvent non vécue comme telle, car si peu est fait pour en expliquer les mécanismes, les contraintes, les difficultés, les joies, qu’ils/elles restent incompréhensibles. La force, les ordres, l’obéissance, les violences, en général, y supplèent.
* Ajout. 20 octobre 2023. Certain-es, à leur mort, semblaient n’avoir toujours bien compris qu’elle devait être dépassée.
Enfants (Jorn Asger) : (5 avril) 2024. Entendu sur France Culture [1ère diffusion. 3 juin 1993], concernant Asger Jorn [1914-1973] :
«Des enfants, il en a fait pas mal ». (Cf. Langage. Verbe. Faire, Patriarcat. Père)
Par ordre chronologique. Enfants. Jouets :
Enfants (Jouets) (1) : 1762. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Émile ou de l’éducation, auteur de :
« La poupée est l’amusement spécial de ce sexe ; voilà très évidemment son goût déterminé sur sa destinée. Le physique de l’art de plaire est dans la parure ; c’est tout ce que des enfants peuvent cultiver de cet art. Voyez une petite fille passer la journée autour de sa poupée […] Dans cette éternelle occupation le temps coule sans qu’elle y songe. […] Mais direz-vous, elle pare sa poupée et non sa personne. Sans doute ; elle voit sa poupée et ne se voit pas, elle ne peut rien faire pour elle-même, elle n’est pas formée, elle n’a ni talent ni force, elle n’est rien encore, elle est toute dans sa poupée, elle y met toute sa coquetterie. Elle ne l’y laissera pas toujours, elle attend le moment d’être sa poupée elle-même. » 143 (Cf. Êtres humains, Femmes. Coquettes, Patriarcat)
Enfants (Jouets) (2) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables, écrit :
« La poupée est un des plus impérieux besoins et en même temps un des plus charmants instincts de l’enfance féminine.
Soigner, vêtir, parer, habiller, déshabiller, rhabiller, enseigner, un peu gronder, bercer, dorloter, endormir, se figurer que quelque chose est quelqu’un, tout l’avenir de la femme est là.
Tout en rêvant et tout en jasant, tout en faisant de petits trousseaux et de petites layettes, de petits corsages et de petites brassières, l’enfant devient une jeune fille, la jeune fille devient grande fille, la grande fille devient femme.
Le premier enfant continue la dernière poupée.
Une petite fille sans poupée est à peu près aussi malheureuse et tout à fait aussi impossible qu’une femme sans enfant. » 144 (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Devenir une femme. « Féminin ». Jeunes filles. Mères, Famille, Patriarcat)
Enfants (Jouets) (3) : 1877. Marie d’Agoult [Daniel Stern. 1805-1876], dans Premières années, écrit :
« Je n’ai jamais eu le goût des poupées ; tout enfant, il me fallait déjà la vie et la vérité. » 145
Enfants (Jouets) (4) : (13 novembre) 1918. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Tout Paris est dehors [pour fêter la fin de la guerre]. Place de la Concorde […] Les enfants jouent avec les canons, tirent ce qu’ils peuvent tirer. Même les petites filles s’amusent avec ces joujoux qui ne sont pas faits pour elles. […] » 146 (Cf. Politique. Guerre)
Enfants (Jouets) (5) : 1974. Je lis dans Rue du prolétaire rouge, récit de la vie de Nina et Jean Kéhayan, à Moscou de 1972 à 1974 :
« Aux veilles de Noël, il nous a fallu faire des prouesses d’imagination pour offrir aux petits garçons de notre entourage autre chose que des mitraillettes, fusils, pistolets, tanks, soldats, porte-fusées à pile, etc. » 147
Enfants (Jouets) (6) : 2010. Ryszard Kapuściński [1932-2007], dans Le Shah, rapporte les souvenirs d’un adulte de son enfance de meurt-la-faim sous le règne du Shah d’Iran [1919-1980] :
« Le seul jouet de mon enfance, c’étaient des pierres que je tirais derrière moi : une pierre avec une ficelle. J’étais le cheval, et le caillou, le carrosse doré du shah. » 148
Enfants (Jouets) (7) : 2015. Dans le catalogue « Jouets », « Le Noël des Merveilles » Carrefour de décembre 2015, je découvre que les Jouets Garçons (p.23 à 46) et Filles (p.47 à 69) sont strictement séparés, le bleu étant la couleur dominante pour les premiers, le rose pour les secondes.
- Pour les premiers, Les garçons, on découvre :
« Robot interactif, jeep radiocommandée, grande boite de construction créative, innombrables trains, hélicoptères, trains, pelleteuses, tracteurs, grues, voitures, buggys, jeeps, garages, camions, dont l’un de « combats avec fonction lance-missiles » (« dès trois ans ») (p.35), hydravions, motos, bolides, attaque de dragons, coffret de constructions, tous les dérivés commerciaux Stars wars (3 pages), drone basic avec un pistolet et projectiles, sous l’intitulé « Nerf », une multiplicité d’armes, de pistolets, de « semi-automatiques », arbalète « Gestuelle réelle de tir » toutes spécifiées : « dès huit ans » (p.32), drone d’extérieur radiocommandée avec caméra (« dès 12 ans »). »
- Pour les secondes, Les filles, on découvre :
« La fée volante, les jumeaux ‘Atchoums’ (« Soigne-les vite pour qu’ils guérissent »), Princesse Cadance cœurs lumineux (« Active ses pouvoirs magiques grâce à sa corne et son tatouage qui s’illuminent. En plus, elle parle ! » ), coffret de quatre poupées (« Pour vivre la magie de l’amitié, ce coffret de 4 poupées girls ultra tendance »), des arbalètes, un pistolet double canons (« avec bracelets à breloques que l’on peut détacher et porter » (« dès 4 ans» ), la loge de la chanteuse (« Transforme Livi en super star pour son grand concert »), d’innombrables poupées, dont la poupée Violette « avec guitare et make-up », la poupée Elsa, chanteuse des neiges (« Elsa entonnera sa célèbre chanson ‘Libérée, délivrée’, pour que tu chantes et tu danses avec elle », (« dès 3 ans »), dont la poupée Barbie (Barbie Courtney princesse rock’n roll, Barbie et son véhicule, Barbie studio création design, Barbie style et paillettes), la poupée freak du chic, la poupée clan de rebels, la poupée géante (« Tu pourras l’habiller avec tes propres vêtements, elle est presque aussi grande que toi» ), la loge de star (« Loge contenant une poupée Nancy et sa coiffeuse. Nombreux accessoires pour prendre soin de Nancy comme un star », nombreuses têtes à coiffer (« dès 3 ou 5 ans» ), un coffret de maquillage (idem), un gant magique Elsa Lance glace (« Deviens comme Elsa et envoie de la glace et de l’eau comme par magie »), un château spectacle rock’n roll royal (« Un château qui s’ouvre en deux temps et révèle 5 univers cachés pour permettre aux princesses de s’exercer »), « mon poupon », « Nouveau-né, quatre pattes, prends son bain, et ses tenues, et sa chaise haute, et ses poussettes », « mon bébé » (apprend à marcher, apprend à parler, fait ses dents) et la poussette jumeaux, la poussette combi + landau (« dès 3 ans »), le centre de maternité, la nursery, le Cicciobello ‘bobo’ (« Prends soin de lui, il a besoin de toi ! Trouve le traitement approprié pour le guérir ! Inclus 7 accessoires », Cicciobello ‘Miam miam’ (« Quatre actions de jeu : manger, boire, mal au ventre ; l’heure du pot. Occupe-toi bien de lui, comme une vraie petite maman. Sans saletés ! »), de nombreuses cuisines, plusieurs caisse enregistreuses, un chariot de ménage avec aspirateur, une clinique vétérinaire, un set d’appareils électro ménagers, des coloriages, des instruments de musiques … »
Le patriarcat uni au capitalisme (ici, renforcé par la segmentation du marché qui augmente le profit) ; le bellicisme, l’impuissance des petites filles confrontées au culte de la force unies pour les petits garçons ; la machine unie à l’abêtissement ; la mobilité unie à l’enfermement ; la paternité absente liée à l’exclusive maternage réservée aux filles laissées toujours seules avec des rêves débiles. Et tout ceci uni dans cette même finalité : accentuer, aggraver, la division des tâches, des fonctions, des statuts et conforter le patriarcat et la domination masculine. Au-delà de la caricature, et pourtant ici, bien réels.
Dernier point : Tous les garçons représentés sont de peau blanche, saur un seul, de peau noire qui, pourvu d’une « Méga Elite cyclone », avec « un barillet de 6 méga fléchettes pour une distance de plus de 23 m ! » et toutes les petites filles sont de peau blanche ; aucune donc de peau noire, ni brune, ni arabe, ni ‘asiatique’, ni indienne, ni métis… (Cf. notamment Guerre. Drones)
Enfants (Jouets) (8) : (26 avril) 2017. Ce matin, rue Monge, un père poussait la poussette vide de sa petite fille (2/3 ans), tandis qu’elle-même, à ses côtés, poussait une poussette de poupée, vide, elle aussi. (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Poussette)
Enfants (Jouets) (9) : (juillet) 2017. Une petite-fille sur les genoux de sa grand-mère jouait avec sa poupée Barbie. Je découvre que Barbie portait des bottines noires lacées à talons très hauts et était pourvue de deux grandes ailes en plastique. (Cf. Enfants. Filles)
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Enfants (« Joueur de flûte de Hamelin ») : (26 juin) 1284. Un horrible conte allemand censé s’est produit au 13ème siècle, transcrit notamment par Jacob Grimm [1785-1863] :
« Alors que la ville de Hamelin est envahie par les rats et que les habitants meurent de faim, un joueur de flûte inconnu arrive dans la ville et se présente comme un dératiseur. Le maire de Hamelin promet au joueur de flûte une prime de mille écus pour débarrasser la commune des rats qui l'infestent. L'homme prend sa flûte et, par sa musique, attire les rats qui le suivent jusqu'à La Weser la rivière qui arrose la ville, où ils se noient. Bien que la ville soit ainsi libérée des rongeurs, les habitants reviennent sur leur promesse et refusent de payer le joueur de flûte, le chassant à coups de pierres. Il quitte le pays, mais revient quelques semaines plus tard. Lors d'une nuit paisible, il joue de nouveau de sa flûte, attirant cette fois les enfants de Hamelin. Cent trente garçons et filles le suivent hors de la ville jusqu'à une grotte qui se referme derrière eux. Selon certaines versions, le joueur de flûte emmène les enfants de Hamelin eux aussi à la rivière, ou au sommet d'une montagne. Les parents, eux, ne les reverront jamais. »
Enfants (Justice) : Quand apprend-on à un enfant ce qu’est l’injustice ? à la reconnaître ? à ne pas l’accepter ? Ou plus justement, comment lui fait-on oublier ce sentiment qu’il ressent sans le nommer ?
Par ordre chronologique. Enfants. Franz Kafka :
Enfants (Kafka Franz) (1) : (26 novembre) 1911. Franz Kafka [1883-1924], dans son Quatrième cahier, auteur de :
« (Concernant sa tante Julie) À l’âge de dix ans, elle a été placée comme cuisinière : on l’envoyait chercher des choses par grand froid dans sa petite jupette trempée, ça faisait éclater la peau de ses jambes, la petite jupe gelait et ne séchait que le soir dans son lit. » (Cf. Corps, Femmes. Servantes, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Kafka Franz) (2) : (12 novembre) 1914. Franz Kafka [1883-1924], dans son Dixième cahier, auteur de :
« Les parents qui attendent de la gratitude de la part de leurs enfants (il y en a même qui l’exigent) sont comme des usuriers, ils veulent bien risquer leur capital pourvu qu’ils touchent leurs intérêts. » 149 (Cf. Êtres humains, Économie)
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Enfants. Janusz Korczak :
Enfants (Korczak Janusz) (1) : 1915. Janusz Korczak [1878-1942], dans Comment aimer un enfant, auteur de :
« Plaignons les enfants chez qui on a réussi à tuer tout désir d’insoumission !
Ce sont ces rébellions et ces plaintes qui nous permettent de pénétrer la plupart des mystères de l’âme enfantine. » 150 Mais c’est tout le livre si novateur à tant et tant d’égards qu’il faudrait lire. (Cf. Êtres humains. Âmes, « Sciences » sociales. Korczak Janusz)
Enfants (Korczak Janusz) (2) : 1915. Janusz Korczak [1878-1942], dans Comment aimer un enfant, auteur de :
« Bon, obéissant, gentil, facile… Pense-t-on jamais à cet homme veule, lâche et faible qu’il risque de devenir ? » 151
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Enfants. Jean de La Bruyère :
Enfants (La Bruyère Jean de) (1) : 1688. Jean de La Bruyère [1645-1696], dans Les Caractères - De l’homme -, auteur de :
« Il n’y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d’une première vue, et ils savant les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus aisément. […] L’unique soin des enfants est de trouver l’endroit faible de leurs maîtres, comme de tous ceux à qui ils sont soumis : dès qu’ils ont pu les entamer, ils gagnent le dessus, et prennent sur eux un ascendant qu’ils ne perdent plus. Ce qui nous fait déchoir une première fois de cette supériorité à leur égard est toujours ce qui nous empêche de la recouvrer. » 152 (Cf. Penser)
Enfants (La Bruyère Jean de) (2) : 1688. Jean de La Bruyère [1645-1696], dans Les Caractères - De l’homme -, auteur de :
« Qui doute que les enfants ne conçoivent, qu’ils ne jugent, qu’ils ne raisonnent conséquemment ? Si c’est seulement sur de petites choses, c’est qu’ils sont enfants et sans une longue expérience ; et si c’est en mauvais termes, c’est moins de leur faute que celle de leurs parents ou de leurs maîtres. » 153 (Cf. Enfants. Pédagogie, Penser)
Enfants (La Bruyère Jean de) (3) : 1688. Jean de La Bruyère [1645-1696], dans Les Caractères - De l’homme -, auteur de :
« C’est perdre toute confiance dans l’esprit des enfants, et leur devenir inutile, que de les punir des fautes qu’ils n’ont point faites, ou même sévèrement de celles qui sont légères. Ils savent précisément et mieux que personne ce qu’ils méritent, et ils ne méritent guère que ce qu’ils craignent. Ils connaissent si c’est à tort ou à raison qu’on les châtie, et ne se gâtent pas moins par les peines mal ordonnées que par l’impunité. » 154 (Cf. Justice. Impunité, Penser)
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Enfants (Léautaud Paul) : (1er août) 1947. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire, à 75 ans, se remémore des souvenirs d’enfance et écrit :
« Malheureux enfant et si émotif, il se survit en moi toute ma vie. » 155 (Cf. Êtres humains. Soi. Léautaud Paul)
Par ordre chronologique. Enfants. « Légitimes » :
Enfants (« Légitimes ») (1) : 1941. Alors que Clara Malraux [1898-1982] juive, isolée, résistante, « magnifique de courage » selon Jean Lacouture [1921-2015], risquait sa vie et celle de [leur] sa fille de 10 ans alors handicapée dont elle a seule la charge et la responsabilité, André Malraux [1901-1976] - qui vit avec Josette Clotis [1910-1944] laquelle vient d’avoir un fils - cherche, après plusieurs années d’absence, à la revoir. Il lui demande pendant la guerre de divorcer et lui dit :
« […] Il faut que nous divorcions. Je ne veux pas d’un fils illégitime ». Et Clara lui répond :
« Comme je voudrais que ma fille soit illégitime et qu’elle n’ait pas une mère juive. » […] 156
* Ajout. 11 juillet 2017. 2003. Jean Lacouture [1921-2015], auteur de cette mensongère présentation :
« Ils se sont séparés au moment de la guerre, mais sans divorcer, Malraux estimant indigne de répudier une juive dans le climat qui régnait. » 157
Chaque mot - ou presque - mérite, par ailleurs, une analyse critique. (Cf. Famille. Divorce, Langage)
Enfants (« Légitimes ») (2) : 2018. Dominique Paoli [1941-2021] nièce de Charles Maurras [1868-1952] et présidente de Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) de juillet 2017 à sa mort, auteure de :
« Charles Maurras n’a pas eu d’enfants, en tout cas, pas d’enfants légitimes. » 158
Enfants (« Légitimes ») (3) : (8 juillet) 2019. Lu dans Le Figaro concernant la présentation à l’occasion d’une « querelle conjugale » de Boris Johnson, probable, à ce jour, futur premier ministre anglais :
« Situation familiale : deux fois divorcé, quatre enfants légitimes, un ou deux autres hors mariage, vie en concubinage avec Carrie Symonds. 31 ans. » (Cf. Hommes. Grossiers. « Politique », Famille. « Concubinage ». Mariage, Patriarcat. Pères)
Enfants (« Légitimes ») (4) : En 2020, 40 % des enfants sont nés hors liens - justesse du terme - du mariage.
* Ajout. 6 août 2020. 2005. Victorine [1911-2010], sur France Culture, « la vieille Bretonne » auteure de :
« Avant c’était un péché. Maintenant il faut croire que ce n’est plus un péché, car tout le monde fait pareil. » 159 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour », Violences. Violences à l’encontre des femmes. Victorine)
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Enfants (Lewis Carroll) : 1863. Lewis Carroll [1932-1998] a relevé le nom de 107 photos de petites filles, regroupées par leurs prénoms, par leurs dates de naissances, certaines nues, photographiées par lui. 160
Ni l’accord, pour certaines, demandé et accordé par les parents, ni l’argument selon lequel aucun scrupule ne devrait être pris en compte ne peuvent être considéré comme valant caution de quoi que ce soit :
« J’espère que vous m’autoriserez à photographier tout au moins Janet nue ; il paraît absurde d’avoir le moindre scrupule au sujet de la nudité d’une enfant de cet âge. » (Wikipédia) Car, jamais, ici, les petites filles, certaines embrassées par lui, ne sont prises en compte. Et le terme d’« innocence » ne devrait pas être employé ; pas plus que celui d’« anachronisme ». (Cf. Femmes. Nues, Histoire. Anachronisme)
* Ajout. 7 mai 2022. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, évoque « l’enfantillage esthète de Lewis Carroll ». 161
Enfants (London Jack) : Jack London [1876-1916], auteur de :
« Je n’ai jamais eu d’enfance. Il me semble que je suis toujours à la recherche de cette enfance perdue. » 162
Enfants (Louis Édouard) : 2014. Édouard Louis, dans Pour en finir avec Eddy Bellegueule, après avoir été violé par son cousin, auteur de :
« J’avais onze ans et j’étais déjà plus vieux que ma mère. » 163 (Cf. Violences. Viols)
Enfants (« Ma maman ») : Une sélection, parmi cent, parmi cent mille chansons :
1) 1938. Rina Ketty [1911-1996] chante : Je n’ai qu’une maman, c’est toi
« Maman te voilà bien surprise / De me voir ici ce matin / Pourtant il faut que je te dise / Combien mon coeur a de chagrin / Depuis qu'un tribunal infâme / Veut qu'on vive séparément / Il vient chez nous une autre femme / Qu'on me fait appeler maman
Écoute-moi petite mère / Je me moque bien de leurs lois / Je n'aime pas cette étrangère
Je n'ai qu'une maman c'est toi (x2)
Pour elle une haine profonde / En mon âme vient de germer / Papa me sermonne et me gronde / Pourtant je ne peux pas l'aimer / Il a voulu que je l'embrasse / L'autre soir et j'en ai pleuré /
Puisque cette autre te remplace / Maman c'est moi qui m'en irai
Pardonne-moi petite mère / Si tout mon être est en émoi / Mais on a beau dire et beau faire /
Je n'ai qu'une maman, c'est toi (x2)
Hier, j'ai vu seul petit père / Et j'ai dit : Tu n'as pas raison / Quand tu repousses ma prière /
Maman doit vivre à la maison / Mais papa, toujours insensible, / Malgré son douloureux regard / M'a répondu : C'est impossible / Tu comprendras cela plus tard
Il te maudit petite mère / Je ne veux pas savoir pourquoi / Mais quel que soit ce grand mystère / Je n'ai qu'une maman c'est toi (x2)
Allons adieu maman jolie / Je reviendrai te voir souvent / Ne craint pas que mon coeur t'oublie / Crois en l'amour de ton enfant / Petit père a l'âme très bonne / Le temps calmera son courroux / Bientôt je veux qu'il te pardonne / Et te ramène près de nous
Ne pleure pas petite mère / Car un beau jour sous notre toit / Le bonheur reviendra j'espère /
Et le bonheur maman c'est toi (x2) »
2) 1958. Luis Mariano [1914-1970] chante : Maman, la plus belle du monde
« Maman, c'est toi la plus belle du monde, / Aucune autre à la ronde, / N'est plus jolie.
Tu as, pour moi, avoue que c'est étrange, / Le visage d'un ange, du paradis.
Dans tous mes voyages, / J'ai vu des paysages / Mais rien ne vaut l'image /
De tes beaux cheveux gris.
C'est toi, Maman la plus belle du monde / Et ma joie est profonde, / Lorsqu'à mon bras / Maman, Tu mets ton bras. /
Maman, c'est toi la plus belle du monde, / Car tant d'amour inonde tes jolis yeux. /
Pour toi, c'est vrai, je suis malgré mon âge, / le petit enfant sage des jours heureux. / J'avais fait des rêves, où l'on m'aimait sans trêve, / Mais les rêves s'achèvent et toi seule m'est restée.
c'est toi Maman la plus belle du monde, / et lorsque tout s'effondre autour de moi, / Maman, toi tu es là. »
3) 2016. Ma maman, c’est toi
« Aujourd'hui, je vais te parler de quelqu'un qui est très important pour moi / Elle est gentille, douce et je l'aime très fort / As-tu deviné qui c'était / C'est toi ma maman adorée / C'est toi qui me fais rêver (Maman) / C'est toi qui fais mon bonheur / Je t'aime de tout mon cœur / Qui m'a appris les additions / Maman plus moi égal que des bisous / Qui m'a appris les multiplications / Maman fois moi égal plus de bisous / Et voilà, je profite de ce moment pour te dire que je suis fier d'être ton enfant / J'ai la meilleure des mamans / Et je compte bien le dire à tous les grands / C'est toi ma maman adorée / C'est toi qui me fais rêver (Maman)/ C'est toi qui fais mon bonheur/ Je t'aime de tout mon cœur / Qui m'a donc appris le français / Maman je t'aime, maman, bisous bisou/ Et qui m'a donc appris l'anglais / I love you mummy, I love you kiss kiss / C'est toi ma maman adoré / C'est toi qui me fais rêver (Maman) / C'est toi qui fais mon bonheur / Je t'aime de tout mon cœur/ C'est toi ma maman adorée / C'est toi qui me fais rêver (Maman) / C'est toi qui fais mon bonheur / Je t'aime de tout mon cœur. »
Enfants (Mann Thomas) : 1901. Thomas Mann [1875-1955], dans Les Buddenbrook, évoquant la jeunesse et particulièrement celle du petit Johan, âgé de quatre ans et demi, auteur de :
« […] Avant tout, l’imagination pure, puissante, fervente, chaste, encore sereine et spontanée de cet âge bienheureux où la vie craint de nous effleurer, où ni devoir, ni responsabilité ne se hasardent à mettre la main sur nous, où il nous est permis de voir, d’entendre, de rire, de nous étonner et de rêver sans que le monde déjà nous réclame des services… où l’impatience de ceux que nous voudrions pourtant aimer n’exige pas encore de nous des marques prématurées de notre aptitude à rendre ces services. Hélas ! Avant peu, tout va s’abattre sur nous comme une masse brute, pour nous violenter, nous dresser, nous mater, nous diminuer, nous pervertir… » 164
Enfants (Majorité) : Ce passage à l’âge ‘adulte’ permet de considérer qu’un crime pusse être qualifié comme tel si la victime est âgée de 17 ans et ne pose plus problème à 18 ans. L’analyse se complexifie encore lorsque l’on aborde la question de la différence juridique ancestrale entre majorité dite civile et majorité dite sexuelle. (Cf. Justice, Famille. Mariage. Age du mariage. Proxénétisme, Sexes)
Enfants (Marche) : Pour grandir, il faut toujours une première marche.
Enfants (« Marché ») : 2017. Un recruteur militaire américain, concernant la signification de leur présence dans 3.000 établissements scolaires américains, affirme tranquillement :
« Les lycées, c’est notre marché. »
Il est aussi précisé, dans la présentation du reportage que :
« L’armée américaine, présente dans 146 pays dans le monde, doit convaincre chaque année 80.000 jeunes de rejoindre ses rangs. » 165 (Cf. Politique. Guerre, Économie. Marché)
Enfants (« Maréchal, nous voilà ! ») : 1941. Hymne de l’État français sous Vichy, à la gloire du maréchal Pétain [1856-1951], chanté dans toutes les écoles françaises (et dans les colonies). Refrain :
« Maréchal, nous voilà ! / Devant toi le sauveur de la France, / Nous jurons, nous tes gars, / De servir et de suivre tes pas / Maréchal, nous voilà ! / Tu nous as redonné l’espérance / La Patrie renaîtra ! / Maréchal, maréchal, nous voilà ! » 166 (Cf. Êtres humains, Hommes, Patriarcat, Penser. Obéir, Politique. Nationalisme)
Enfants. Marelle La :
Enfants (Marelle La) (1) : Un jeu de filles, gratuit, facile à faire - il suffit d’une craie ou d’une pierre qui servent à marquer l’espace qu’il ne faut pas quitter et que l’on dessine soi-même. On part dans cet espace étroitement limité - qui ressemble à une église - de la case « terre » (dessinée) pour arriver la case « ciel » (dessinée) et, après des risques d’embuches, on revient au point de départ. On y joue à cloche-pied - un handicap de départ que l’on s’auto-inflige - et il suffit alors simplement de pousser une pierre, selon quelques modalités faciles mais imposées, et sans jamais sortir du cadre. Il est en outre interdit de touche les lignes dessinées, ni avec les pieds, ni avec le caillou, ni avec les mains en cas de perte d’équilibre.
À comparer avec le foot. (Cf. Enfants. Jeux. Filles)
Enfants (Marelle La) (2) : Je découvre cette chanson :
« Le jeu de la marelle / Va de la terre jusqu’au ciel / Entre la chance et le puits / Tu reviens et c’est fini. Petite, petite fille / Tu es là pour t’amuser / Lance bien la pierre / Prends garde où tu mets tes pieds. » 167
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Enfants. Mariage :
Enfants (Mariage) (1) : Que le mariage justifie qu’un-e enfant-e né-e en son sein bénéficie d’un statut autre que celui né hors de son sein (enfant - dit - « bâtard », naturel, adultérin, reconnu, légitimé par jugement…) suffit à en condamner l’institution.
Enfants (Mariage. Âge du) (2) : 1792. Selon le décret du 20 septembre 1792, l’âge requis pour le mariage était de 13 ans pour les filles et de 15 ans pour les garçons. Des enfants mariables, déjà, garçons et filles, par le droit, différenciés.
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Enfants (Masturbation) : Pourquoi qualifier la masturbation d’un enfant - garçon et fille - de « pulsion » et non pas de « curiosité » - liée ou non au plaisir ? Et, est-il nécessaire, légitime, de la qualifier de « sexuelle » ? Non. (Cf. Corps, Femmes. Masturbation, Relations entre êtres humains. Masturbation, Psychanalyse, Sexes. Masturbation)
Enfants (Mauriac François) : 1965. Interview de François Mauriac [1885-1970], alors âgé de 80 ans :
« […] J’aime l’enfance, pas seulement la mienne, mais celles des autres. […]
Il y a chez un enfant de 12 ans, je parle d’un enfant ordinaire, un miracle, je trouve. Il y a cette découverte du monde qui relève du génie. Et il y a, en même temps, quoi qu’en ait dit Freud, et toutes ces histoires, il y a une grande pureté, en même temps. Le sexe n’est pas commencé, ou enfin sous une forme tellement inconsciente que ça ne compte pas. Il y a la découverte du monde. Il n’y a pas encore toute l’impureté de la vie. C’est un âge que, moi, je trouve merveilleux. […]
C’est [n’est] vrai que des garçons, parce que les filles, elles sont tout de suite, des femmes. Il n’y a pas d’enfance pour les filles. Je ne crois pas. Il n’y a pas de véritable enfance. Elles ne sont jamais innocentes. Tandis que les garçons le sont. »
- Question : Comment expliquez-vous ce que vous venez de dire ?
« C’est parce que c’est physiologique. Il est évident que les filles sont des femmes beaucoup plus tôt que les garçons ne sont des hommes. Elles le sont incroyablement tôt. […]
La coquetterie des filles, le désir de plaire… La femme est là, déjà, tout de suite. Je le trouve, c’est mon expérience à moi. C’est leur charme d’ailleurs naturellement. Elles ont bien moins innocentes que les garçons. Il me semble. Mais c’est une expérience personnelle. […] » 168 (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Mères. Mauriac François, Femmes. Coquettes, Patriarcat. Mauriac François)
Enfants (Maurois André) : (18 juillet) 1951. André Maurois [1885-1967], auteur de :
« C’est à l’école que l’enfant devient un homme. » 169 (Cf. Culture, Enfance. Jeunesse, Patriarcat)
Enfants (Médiation scolaire) : Au lieu et place de l’instauration des médiations scolaires institutionnelles dans les établissements dits « difficiles », décider de l’instauration de la généralisation de la « communication non violente » dans tous les établissements.
Enfants. Mensonges :
Enfants (Mensonges) (1) : Les mensonges des enfants ne sont souvent que tentatives d’affirmations, afin d’échapper à ceux et celles qui les écrasent mais dont ils n’ont pas encore conscience.
Par ordre chronologique. Enfants. Mensonges :
Enfants (Mensonges) (1) : 1987. Paul Vaillant-Couturier [1892-1937], dans Enfance, auteur de :
« Paul mentait, comme tous les enfants. Les enfants vivent dans une atmosphère perpétuelle de mensonge. Dès la première enfance les ‘grandes personnes’ comment à leur mentir et exiger des enfants qu’ils ne mentent pas. » 170
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Enfants (Métis) : 1961. Catherine Paysan [1926-2020], dans Nous autres, les Sanchez, auteure de :
« Elle interpella d’une voix sourde mais assez terrible, l’employée :
‘Vous n’avez jamais vu de petits métis ; eh bien, regardez-les, ils ont du sang indien, espagnol, noir et normand. Ils ont deux yeux, une bouche, dix doigts même un derrière, Madame… Ils sont vivants ; ce sont mes enfants, ils sont intelligents, bien élevés, ils n’ôtent le pain de la bouche de personne ; ils ont même, par-dessus le marché, le droit d’être différents de vous, comme vous avez le droit d’être différente d’eux.‘
Elle fit demi-tour devant les deux femmes cramoisies. Nous franchîmes l’avenue au pas de charge. […] » 171
Enfants. Alice Miller :
Enfants (Miller Alice) (1) : Alice Miller [1923-2010] n’est pas, lue, citée, analysée, appréciée, réfléchie, critiquée donc, à la mesure de ses immenses apports à la compréhension de notre monde. Cohérent : si aucun-e enfant-e n’était plus maltraité-e, comment les puissant-es pourraient-ils-elles le rester ? 172
* Ajout. 21 février 2015. Pas uniquement « les puissant-es » : chacun-e d’entre nous. - La force de l’analyse d’Alice Miller est, sans nous contraindre en rien, par l’honnêteté, la rigueur de sa démarche, de responsabiliser chacun-e d’entre nous. Nous ne pouvons, tous et toutes, qu’en être profondément marqué-es.
- En sus, elle dévoile, aisément, que le formalisme binaire des soi-disantes oppositions entre analyses individuelles et collectives (politiques, sociétales...) ne sont que les manifestations de notre incapacité à appréhender le monde. Non…, plutôt des immenses difficultés nécessaires pour le comprendre.
Enfants (Miller Alice) (2) : Si vous voulez connaître les enfances d’Hitler, de Nietzsche, Proust, Rimbaud, Virginia Woolf, Mishima, Kafka, Saddam Hussein et de tant d’autres et comprendre (du moins partiellement) comment elles ont agi sur leur destin ; si vous souhaitez mieux comprendre comment intelligence de soi et intelligence du monde sont indissociables ; si vous pensez que la valeur d’une analyse a à voir avec l’humanité de l’analyste ; si vous voulez comprendre comment une analyse qui occulte, ignore la pensée féministe peut cependant l’enrichir considérablement, lisez Alice Miller [1923-2010].
Enfants (Miller Alice) (3) : (2 mars) 2024. Dans l’émission Toute une vie de France Culture - que j’attendais avec plaisir - : Alice Miller (1923-2010), une psychologue engagée, je constate, en sus du sobre et peu ‘engagé’ qualificatif par lequel elle est définie, qu’elle n’est plus présentée comme « psychanalyste », mais, pour ainsi dire, rétrogradée au rang de « psychologue ».
Je constate aussi que l’essentiel de la parole est donné à Elisabeth Roudinesco - dont j’ai relevé qu’elle emploie la formulation : « avoir un abus sexuel », qui, par ailleurs, affirme savoir ce dont elle parle car « sa mère s’occupait d’enfants de 0 à 3 ans placés dans les dépôts de l’assistance publique », être plus qu’ambigüe concernant « l’inceste » et dont j’entends en conclusion les paroles suivantes :
« Les théories d’Alice Miller - « Elle est intéressante » - sont trop extrémistes ».
Je lis, enfin, là encore en conclusion, sur le site de France Culture :
« Alice Miller a donc reproduit ce qu’elle avait vécu et maltraité son fils comme ses patients et elle-même avaient été maltraités. »
Pourquoi cette grossière dévalorisation, elle « engagée » d’Alice Miller, cette femme si remarquable et dont l’apport fut si considérable ? Pour réhabiliter en toute clarté, en toute franchise, la psychanalyse, son « histoire », Freud, y compris le Freud qui a répudié la réalité des violences vécues dans leur enfance par ses premières analysées, le Freud qu’Alice Miller, Marie Balmary et nombre de féministes avaient dénoncé du fait ici de sa malhonnêteté intellectuelle, de la gravité de ses conséquences, à la mesure de leurs violences. (Cf. Psychanalyse, Violences. Violences à l’encontre des enfants, des femmes)
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Enfants (Mineur-es) : 2017. Qui ne voit que dénoncer la délinquance des mineur-es, « véritable fléau pour notre société » pour l’UMP, le Front national et tant d’autres, a d’abord et avant tout pour fonction de tenter de cacher le dévoilement, la mise à nu, la condamnation, la judiciarisation accélérée depuis quelques dizaines d’années des violences à leur encontre du fait d’adultes, dans la ‘famille’, les institutions religieuses, associatives, sectaires, dans l’enseignement, l’armée, etc.… (Cf. Droit, Famille, Justice, Violences)
Enfants (Morand Paul) : (10 juillet) 1968. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1984] :
« Comme la conversation roule sur les enfants, Morand [Paul. 1888-1976] déclare : ‘Ne pas en avoir est une joie de tous les instants.’ » 173
Enfants. Mortalité :
Enfants (Mortalité) (1) : 1840. Louis-René Villermé [1782-1863], dans Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton de laine et de soie, auteur de :
« L’excessive mortalité qui moissonne les familles d’ouvriers employés dans les tissages et les filatures de coton de Mulhouse, porte plus particulièrement sur les premiers temps de la vie. En effet, tandis que la moitié des enfants nés dans la classe des fabricants, négociants et directeurs d’usine, atteindraient sa vingt-neuvième année, la moitié des enfants de tisserands et de simples travailleurs des filatures aurait cessé d’exister, on ose à peine le croire, avant l’âge de deux ans accomplis.
Il faut attribuer une aussi épouvantable destruction à la misère des parents, surtout des mères qui ne peuvent donner le sein à leurs nourrissons que pendant le trop petit nombre d’heures qu’elles passent chez elles. Le reste du temps, ces nourrissons manquent de tous les soins, de toutes les choses qui leur seraient nécessaires pour vivre.
Mais comment admettre que notre état de société offre réellement des conditions dans lesquelles la mort dévore la moitié des enfants avant leur deuxième année accomplie ? Quelles privations, quelles souffrances cela ne fait-il pas supposer ! » 174 (Cf. Corps. Seins, Enfants « Trouvés », Femmes. Garde des enfants. Mères. Travail)
Enfants (Mortalité) (2) : 1970. À Lyon, au XVIIIème siècle, des 5.000 à 6000 enfants nés chaque année, il meurt en nourrice entre 1500 et 2200. 175 (Cf. Femmes. Nourrices)
Enfants (Mortalité) (3) : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, présente à Lille lors du congrès des Radicaux en octobre 1937, auteure de :
« Un prêtre me raconta : ‘Dans mon enfance, je connaissais des ouvrières si dénuées que lorsqu’elles perdaient un enfant, elles m’apportaient son cadavre à l’église dans une boîte, assistaient à la messe, et allaient ensuite, elles-mêmes, enfouir leur boite au cimetière. À cette époque les femmes ne redoutaient pas douze, quinze, vingt maternités. La mortalité infantile ravageait les familles. » Et notamment les mères… 176 (Cf. Corps. Cadavres, Enfants. Pauvreté, Femmes. Mères)
N.B. « Redouter » : « Craindre comme menaçant » ; « craindre, appréhender ».
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Enfants (« Musulmans ») : (2 novembre) 2020. Le jour de la rentrée scolaire, un enfant de 7 ans en CE1, rentre en pleurs chez lui. Sa maîtresse, lors de la minute de silence imposée par le ministère de l’Éducation nationale, avait présenté l’assassinat de Samuel Paty ainsi :
« Un musulman a assassiné un professeur. »
Enfants (Naissance) : (16 janvier) 1949. Le docteur Frédéric Leboyer [1917-2018], auteur notamment de : Une naissance sans violence [1974], insiste justement sur la nécessité de distinguer l’accouchement et la naissance. 177 (Cf. Femmes. Accouchements)
Enfants (Nourrices) : 1868-1872. Georges Sand [1804-1876], dans sa Correspondance [tomes 21 et 22] évoque « les enfants et les nourrices », « des enfants et des nourrices », « la nourrice, la bonne et l’enfant » mais aussi « ses fillettes et ses bonnes », « deux enfants et une bonne », « toi, une nounou et deux fillettes », « une bonne et les deux petites » …. (Cf. Êtres humains, Femmes. Nourrices, Langage. Conjonction. Possessif)
Enfants (Nuit du chasseur La) : 1955. Dernières paroles de La nuit du chasseur [Charles Laugthon] :
« Ils supportent et ils résistent. » (Cf. Culture. Cinéma)
Enfants. Obéir :
Enfants (Obéir) (1) : Lu : « Les enfants doivent obéir aux parents ; la mère doit obéir au mari ». Ce ‘constat’ interdit toute réflexion sur les différences entre garçons et filles (subsumés dans le terme d’ « enfants »), sur celles entre le père et de la mère (subsumés dans le terme de « parents ») et, en assimilant « la mère » au « mari », occulte les pouvoirs des pères et maris sur leurs épouses et leurs enfants. (Cf. Penser. Obéir)
Par ordre chronologique. Enfants. Obéir :
Enfants (Obéir) (1) : 1932. Refrain de la chanson : Papa n’a pas voulu. Jean Nohain. Mireille :
« Papa n'a pas voulu / Et maman non plus / Mon idée leur a déplu / Tant pis n'en parlons plus / Les enfants obéissants / Font tout ce que disent leurs parents. » (Cf. Penser. Obéir)
Enfants (Obéir) (2) : 1968. Cf. « Fais-pas ci, fais-pas ça » chanté par Jacques Dutronc [paroles de Philippe Kelly Remix]. (Cf. Penser. Obéir)
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Enfants (Ocelot Michel) : 2018. Michel Ocelot, metteur en scène du film Dilili, auteur de :
« Les petits garçons ont des difficultés à s’identifier aux petites filles ; les petites filles s’identifient très facilement aux petits garçons. » 178 (Cf. Culture, Cinéma, Patriarcat)
Enfants (Orientation) : (17 septembre) 2021. Didier Daeninckx, auteur de :
« Les matières que je préférais à l’école, c’était l’histoire, la géographie, le français ; c’est pour ça qu’on m’a dirigé au lycée technique, pour apprendre la comptabilité. » 179
Enfants. Pakistan. Été 2022 :
Enfants (Pakistan. Été 2022) (1) : (14 octobre) 2022. Dans le district de Dahu envahi par les eaux, une mère, démunie de tout, fusse du minimum vital :
« Nous devons choisir entre soigner les enfants et les nourrir. » 180
Enfants (Pakistan. Été 2022) (2) : (14 octobre) 2022. Safraz Laldin directeur de l’ONG (française) ACTED au Pakistan nomme, dans l’ordre, « les risques » pour les enfants :
« 1) : le travail des enfants ; 2) l’exploitation sexuelle » […]) 181 (Cf. Langage, Proxénétisme. Comment le faire disparaître)
N.B. Je lis la présentation d’ACTED : (6.200 employés) Agir aujourd’hui. Investir demain.
Enfants. Parents :
Enfants (Parents) (1) : Que les enfants soient considérés par les parents comme un bouleversement de vie positif, un enrichissement personnel (non monétaire, faut-il le préciser ?) est-il une idée nouvelle.
Enfants (Parents) (2) : Entendu :
« Les enfants portent le fardeau de leurs parents. »
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Enfants (Parole des enfants) : (429 avant J.C) Dans Œdipe Roi de Sophocle [495-406 avant J.C) Œdipe, au tout début de la pièce, auteur de :
« Enfants, jeune lignée de notre vieux Cadmos, que faites-vous, là ainsi, à genoux, pieusement parés de rameaux suppliants. […] Allons ! vieillard, explique-toi, tu es tout désigné pour parler en leur nom. »
Enfants (« Pass sanitaire ») : (été) 2021. Depuis l’obligation du « pass sanitaire » dans les piscines [12 juillet 2021], je n’ai plus vu d’adolescent-es dans la piscine municipale de Trouville [12-17 juillet], ni dans celle de La Bouboule [30 août- 9 septembre 2021]. Quelques rares (petits) enfants, avec leurs parents ; les piscines elles-mêmes étant quasiment vides. (Cf. Politique. Coronavirus)
Par ordre chronologique. Enfants. Pauvreté :
Enfants (Pauvreté) (1) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Tu nes pas un mauvais garçon, dit enfin ma mère, sans me regarder. Mais la vie est mauvaise. Et c’est mauvais d’être pauvre.
- Tu as raison, acquiesçais-je. » 182 (Cf. Économie. « Pauvres Les »)
Enfants (Pauvreté) (2) : 1979. Annie Goldmann, dans Les filles de Mardochée. Histoire d’une émancipation, se remémorant son enfance dans la Tunisie coloniale, écrit :
« Je me souviens de Marie, une petite compagne de classe qui, pour économiser les cahiers chichement octroyés par la maîtresse aux enfants nécessiteux, s’appliquait à écrire au crayon en lettres de deux millimètres, sans laisser ni marges ni espaces blancs ; une fois le cahier terminé, elle recommençait la même opération, cette fois à l’encre. Son cahier ressemblait à un palimpseste avec deux couches d’écriture de couleurs différentes, où l’espace était si soigneusement contrôlé qu’il n’y avait plus aucune trace de papier. » 183 (Cf. Politique. Colonialisme, Économie. « Pauvres Les »)
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Enfants. Pédagogie :
Enfants (Pédagogie) (1) : Comment mieux comprendre les refus, les récusations, les critiques faites à la pédagogie libertaire ? En situant, en explicitant la nature des normes considérées plus ou moins comme acquises qu’elle conteste ?
Enfants (Pédagogie) (2) : La pédagogie, la plus libertaire au monde, ne peut évacuer, ni dépasser, ni résoudre, la question du pouvoir conféré à des adultes sur des enfants.
Par ordre chronologique. Enfants. Pédagogie :
Enfants (Pédagogie) (1) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« Pour faire croitre et prospérer la stupidité, il n’y a rien de tel que de déverser sur un esprit une grande quantité de connaissances dans des disciplines qui ne l’intéressent pas. » 184
Par ordre chronologique. Enfants. Pédagogie. Léon Tolstoï :
Enfants (Pédagogie) (2) : 1877. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, auteur de :
« […] Je n’ai jamais vu d’enfants mieux élevés que les vôtres.
Lvov ne dissimula pas un sourire de satisfaction.
- Je désire seulement qu’ils vaillent mieux que moi. […] » 185 (Cf. Dialogues)
Enfants (Pédagogie) (3) : 1877. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, auteur de :
« […] Leur éducation ne laisse vraiment rien à désirer.
Si vous saviez la peine qu’elle me donne ! À peine un mauvais penchant dompté, un autre se manifeste. Comme je vous l’ai déjà dit, sans le secours de la religion, aucun père ne pourrait venir à bout de sa tâche. » (Cf. Dialogues) 186
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Enfants (Pédagogie) (4) : 1883. Ernest Renan [1823-1892], dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse, auteur de :
« L’essentiel, en effet, dans l’éducation, ce n’est pas la doctrine enseignée, c’est l’éveil. » 187
Enfants (Pères) : Cf. Patriarcat. Pères
Enfants (Pérec Georges) : 1975. Georges Pérec [1936-1982], auteur de :
« Je n’ai pas de souvenir d’enfance jusqu’à ma douzième année, à peu près. Mon histoire tient en quelques lignes. J’ai perdu mon père quatre ans, ma mère à six […] » 188
Enfants (Le petit poucet) : 1697. Charles Perrault [1628-1703], dans Le petit poucet, auteur de (résumé par Wikipédia) :
« […] C'est ainsi que le petit poucet et ses frères se retrouvent perdus dans la forêt. Ils arrivent alors devant une chaumière et demandent à y loger. La femme habitant en cette maison essaie de les persuader de ne pas entrer puisque son mari est un ogre qui mange les petits enfants. Mais le petit poucet, préférant l'ogre aux loups de la forêt, insiste pour y entrer avec ses frères. Le soir venu, la femme les cache sous un lit, mais son ogre de mari attiré par une ‘odeur de chair fraîche’ a vite fait de découvrir la cachette des jeunes enfants. Elle réussit toutefois à le convaincre de remettre au lendemain son festin.
Les petits sont ensuite couchés dans la chambre des sept filles de l'ogre. Durant la nuit, Poucet échange son bonnet et celui de ses frères contre les couronnes d'or des filles de l'ogre, dans l'éventualité où l'ogre exécuterait son forfait pendant leur sommeil. En effet, l'ogre entre dans la chambre pendant la nuit, et, croyant que ce sont les sept garçons, tue ses sept filles. L'ogre retourne se coucher, les petits s'enfuient et l'ogre fou de rage part à leur recherche en enfilant ses bottes de sept lieux. Fatigué, il s'assied sur la pierre sous laquelle les enfants se sont cachés et s'endort. Le Petit Poucet convainc ses frères de rentrer à leur maison tandis qu'il enfile les bottes de sept lieues et court jusqu'à la chaumière de l'ogre pour récupérer son trésor. Ses parents ne sont alors plus obligés d'abandonner leurs enfants et la famille est heureuse. » (Cf. Culture. Patriarcale. Corps, Femmes. Mères. Comment faire disparaître les femmes, Famille, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (« Petit séminaire ») : 1952. Je lis dans Léon Morin prêtre de Béatrix Beck [1914-2008] :
« À douze ans, je suis entré au petit séminaire. » 189
- Comme lui, combien de millions de garçons, souvent pauvres, dépourvus de toute autonomie ont-ils été embrigadés dans l’église catholique, dans les ordres, pour en faire des prêtres, des moines, à vie, et ce, dès 11 ans ? (Cf. Hommes. Moines, Patriarcat. Église catholique)
Enfants (Petite marchande d’allumette La) : 1845. Dans le conte de Hans Christian Andersen [1805-1875] La petite marchande d’allumettes [La petite fille et les allumettes], la petite fille pauvre rêve au bonheur, mais meurt de froid. 190 (Cf. Enfants. Filles, Économie. « Pauvres Les »)
* Ajout. 23 novembre 2023. Je découvre aussi quelle n’osait pas rentrer chez elle « parce que son père la battrait. »
Enfant (Petite sirène (La) : 1837. Dans le conte de Hans Christian Andersen [1805-1875], La petite sirène refuse de tuer son amoureux et meurt. (Cf. Enfants. Filles)
Enfants. « Placement » :
Enfants (« Placement ») (1) : Le « placement » d’enfants évoque certes les enfants abandonnés à la naissance, mais aussi les décisions arbitraires de l’État de retirer un enfant, des enfants, à sa, à leur mère, pour qu’il soit « placé » à « l’assistance », la DASS [Direction des affaires sanitaires et sociales] dans un orphelinat, adopté ou non, pour procurer ou non une filiation ou un revenu, à une autre « famille ».
Par ordre chronologique. Enfants. « Placement » :
Enfants (« Placement ») (1) : 1973. Georgette Elgey [1929-2019], dans La fenêtre humaine, auteure de :
« [En 1940, après avoir évoqué à Paris « les affiches […] annonçant des exécutions »], je nous revoie avec quelques camarades lisant dans le métro une affiche promettant aux enfants de moins de quinze ans, dont les parents étaient mis en cause, leur placement dans des institutions spécialisées. » 191
Enfants (« Placement ») (2) : 2015. Après vision du beau et juste film, L’Astragale [Brigitte Sy, 2015] : combien de femmes, notamment dites prostituées ont-elles entendu des policiers leur faire ce chantage :
« Tu parles ou on met ton gosse à l’assistance » et, quelles que soient leurs réactions, vivre avec cette ‘alternative’ dans la tête ?
Enfants (« Placement ») (3) : 2018. Entendu émanant de deux ‘sources’ différentes :
- « Je suis de l’assistance » et :
- « J’ai un gosse de l’Assistance ». (Cf. Langage. Verbe. Avoir. Être)
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Enfants (Plaisir) : Lier le plaisir de l’enfant à « la sexualité infantile » est, parmi tant d’autres, l’une des grandes fautes de la psychanalyse. (Cf. Psychanalyse, Sexes)
Enfants. Politique :
Enfants (Politique) (1) : Parler de politique aux enfants, c’est ne pas les prendre pour des imbéciles.
Enfants (Politique) (2) : (3 octobre) 2017. Léna, 11 ans, dans une manifestation de la France insoumise (où néanmoins son père l’avait accompagnée), portait une pancarte :
« François Ruffin, adopte-moi, mon père a voté Macron ! » La lucidité, la clarté, la maturité qu’elle exprime, en sus, est fascinante. 192 Revigorant… Libre ?
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Enfants. Jacques Prévert :
Enfants (Prévert Jacques) (1) : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Histoires et d’autres histoires. Jour de fête, auteur de :
« […] Cet enfant n’en fait qu’à sa tête
Nous voulons qu’il en fasse à la nôtre. […] » 193
Enfants (Prévert Jacques) (2) : 1949. Jacques Prévert [1900-1977], dans Spectacle. Intermède, auteur de :
« Les enfants sont tout, sauf ce qu’on leur enlève. » 194
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Enfants (Prison) : 1971. Daniel Defert dans Une vie politique [2014], évoquant un meeting organisé par le GIP (Groupe Information Prison) à Nancy, après avoir noté que « les anciens détenus dits de ‘droit commun’ arrivèrent en masse avec l’intention de témoigner » poursuit :
« Ils étaient pratiquement tous des enfants de la DASS. » 195 (Cf. Politique. Prison)
Enfants (Procès d’Outreau) : (juin) 2015. Hier, lors d’une émission consacrée à Florence Aubenas, 196 auteure d’un livre tiré à plus de 400.000 exemplaires intitulé La méprise, l’Affaire d’Outreau 197 - celle-ci, retraçant les étapes de son enquête, affirme :
« […] Le mot qui est dit pour ce quartier c’est : ‘Dans ce quartier, on se tapait un gosse comme on se tapait une bière’. Il faut l’entendre…»
Puis, après avoir évoqué « le comportement à l’école » de Dimitri Delay (déplacé dans une autre école d’un quartier chic) qui pose pour le moins problème (« Il se rue sur les petites filles en disant : je vais te faire l’amour ; il se met des crayons dans l’anus en pleine classe »], Florence Aubenas poursuit :
« Mais à la Tour de Renard (à Outreau), quand on a dit : ‘Mais attendez ! vous n’aviez pas remarqué cela ?’, les gens disent : ‘Si ! mais dans ce quartier, tous les enfants font ça ! ce n’est pas grave ! » Et elle conclut :
« Je pense que c’est ça un des problèmes de la France d’aujourd’hui.»
- Mais alors, au-delà du couple Thierry Delay / Myriam Badaoui, qui sont les auteurs des violences ici évoquées ? Ont-ils été recherchés, trouvés, poursuivis, condamnés ? Et qui sont, où sont toutes les victimes ? Ont-elles été recherchées, trouvées ? Ont-elles obtenu justice, réparations ? Le fiasco de « l’affaire d’Outreau », des services sociaux, de la justice, n’est-il pas à rechercher ici aussi ?
- Et enfin, concernant les enfants de Myriam Badaoui et Thierry Delay, Florence Aubenas (ma seule référence ici) cite ces phrases prononcées par leurs enfants :
« Nous sommes victimes d’inceste » et : « Il n’y a pas que nos parents ».
Leurs parents auraient-ils été vraiment les seuls à violer, torturer leurs enfants ? Et que dire des « 70 mis en causes » au début de l’enquête ? - dont seuls « 17 » - ont été jugées, condamnés puis amnistiés ?
Sont-ils tous sortis de l’imagination de Myriam Badaoui, soutenue, encouragée par le juge d’instruction Fabrice Burgaud ? Non. (Cf. Famille. Couple, Relations entre êtres humains. Aimer. « Faire l’amour », Justice. Procès, Violences. Violences à l’encontre des enfants, Violences. Incestueuses)
Par ordre chronologique. Enfant « Produit » :
Enfants (« Produit ») (1) : 1965. Pierre Citron [1919-2010], dans sa préface à La femme de trente ans [1844] d’Honoré de Balzac [1799-1850], auteur de :
« Ainsi Hélène, meurtrière et justicière (elle a fait disparaître en son frère le produit de l’adultère maternel) […]. » 198 (Cf. Femmes. Adultère)
Enfants (« Produit ») (2) : (30 octobre) 1993. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« […] Son fils Paolo qui a l’air d’un Mexicain typique avec une épaisse moustache noire, bien qu’il soit le produit d’une Anglaise et d’un juif hongrois. » 199 (Cf. Économie)
N.B. Majuscules et minuscules repris de l’édition. (Cf. Langage. Majuscule)
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Enfants (Propriété) : 1811. Madame Félicité de Genlis [1746-1830] raconte dans Les souvenirs de Félicité L*** :
« Aujourd’hui, après dîner, j’entre dans la chambre de Mme la duchesse de Chartres [1769-1821] elle n’y était pas, mais je trouve un spectacle charmant ; j’y vois assise sur un canapé, une pauvre jeune femme avec trois charmants petits maillons [en note : « nourrissons »] de dix jours. ‘La princesse, dit-elle, a voulu voir mes trois garçons’ - Ils sont jumeaux ? - Oui… trois jumeaux ! - Et ils se portent bien. Je suis du quartier ; la princesse a su que j’étais accouchée de trois enfants que je n’avais pas de quoi en mettre deux en nourrice, et elle m’a fait venir.‘
Comme la pauvre femme me donnait cette explication, Mme la duchesse de Chartres qui était allée chercher dans une pièce voisine de l’argent et deux nourrices, est rentrée suivie de deux grosses paysannes; et m’adressant la parole : ‘N’est-ce pas, me dit-elle, que c’est heureux d’avoir trouvé cela ? (Ce furent des propres paroles).
- Oui, madame, ai-je répondu, et il faut convenir que vous méritez d’être heureuse en ce genre comme en toutes choses.’
La mère a eu de l’argent : on lui a demandé lequel de ses deux enfants elle voulait garder, elle a répondu qu’ils se ressemblaient tant qu’elle ne savait pas lequel choisir. En effet, ces trois petits garçons, blancs comme de la neige, se ressemblent comme trois gouttes de lait. Les grosses paysannes se sont emparées de leurs nourrissons, la mère en a gardé un, et ces bonnes femmes, parfaitement heureuses, sont sortie en comblant de bénédictions le bienfaisante princesse. » 200 (Cf. Femmes. Charité. Nourrices. Mères, Famille, Langage. Zeugma, Patriarcat. Pères, Économie. Propriété, Histoire)
Par ordre chronologique. Enfants. Punition :
Enfants (Punition) (1) : 1855. George Sand [1804-1876] évoque, dans Histoire de ma vie, l’enfance de son amie Marie Dorval [1798-1849] :
« Sa mère était de ces natures exaltées qui excitent de trop bonne heure la sensibilité de leurs enfants. À la moindre faute de Marie, elle lui disait : ‘Vous me tuez, vous me faites mourir de chagrin !’ Et la pauvre petite, prenant au sérieux ces reproches exagérés, passait des nuits entières dans les larmes, priant avec ardeur, et demandant à Dieu, avec des repentirs et des remords navrants, de lui rendre sa mère, qu’elle s’accusait d’avoir assassinée ; et le tout pour une robe déchirée ou un mouchoir perdu. » 201 (Cf. Femmes. Artistes. Mères, Relations entre êtres humains. Remords. Reproches)
Enfants (Punition) (2) : (25 décembre) 2023. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Une punition, c’est une preuve d’amour. »
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Enfants (Psychiatrie. France. XXème siècle) : 1934-1938. Françoise Dolto [1908-1988], dans son Autoportrait d’une psychanalyste se remémore :
« Je voulais être pédiatre. Quand j’ai eu fini médecine, je me suis inscrite comme pédiatre. Au cours de mes études, il m’a fallu faire un stage en psychiatrie. Je l’ai fait (en 1938 ?) dans le service d’Heuyer [1884-1977], dont la thèse de doctorat en médecine, soutenue en 1941, s’intitulait : ‘Enfants anormaux et délinquants juvéniles : nécessité de l'examen psychiatrique des écoliers’. [Il] était psychiatre d’enfants à l’hôpital Vaugirard. Et j’ai appris, horrifiée, chez Heuyer, ce qu’il ne fallait pas faire. Dans ce service venaient tous les enfants de France et de Navarre.
Pour moi, le pédiatre se devait d’être en empathie avec l’enfant dont il s’occupait, au lieu de lui dire : ‘Tu n’as même pas de peine alors que tu as fugué ! Tu vois que ta mère a failli devenir folle et tu t’en fous !’ Et comme ces propos rendaient l’adolescent furieux, Heuyer ajoutait : ‘Inintimidable’. Puis, il écrivait dans le dossier : ‘Enfant Initimidable. Mère : grosse débile. Maison de correction’ Ça me semblait épouvantable. » 202 (Cf. Enfants. Dolto Françoise, Famille. Dolto Françoise, Histoire, « Sciences » sociales. Psychanalyse. Psychiatrie)
Enfants (Rapts d’enfants) : (après) 1945. Léon Poliakov [1910-1997], dans le Bréviaire de la haine, auteur de :
« La moindre indication nous manque sur le sort ultérieur [après juin 1944] de dizaines ou même de centaines de milliers d’enfants russes, ainsi enlevés à leurs familles et entrainés dans la retraite de plus en plus chaotique des armées allemandes. Par contre, en ce qui concerne les enfants tchèques, dont les experts nazis, ainsi que nous l’avons vu estimaient que la majeure partie était germanisable, ainsi qu’en ce qui concerne des milliers d’enfants polonais une action d’envergure fut entreprise après la guerre afin de les dépister et de les ramener dans leurs foyers. Un service de recherches organisé en 1946 par l’UNRRA [Administration des nations Unies pour le secours et la reconstruction. 9 novembre 1943] put relever plus de 60.000 cas de rapts d’enfants : mais malgré des enquêtes inlassablement poursuivies, à peine 10.000 enfants, soit moins d’un dixième des cas connus purent être dépistés. » 203
Enfants (Retraites) : (17 mai) 2024. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Si on ne fait plus d’enfants, qui va financier nos retraites ? »
Mais, je dois préciser que j’avais entendu cet ‘argument’ chez bien d’autres auparavant. (Cf. Êtres humains, Économie. Utilitarisme)
Enfants (Révoltes) : Ce sont, en règle générale, les comportements, les agissements exprimant les révoltes des enfants qui provoquent chez les adultes, inquiétudes et, si souvent, réprimandes, répressions, violences, mais ce ne devrait-il pas être d’abord ceux qui expriment leur soumission ? (Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Rochefort Christiane) : 1976. Christiane Rochefort [19017-1998], dans Les enfants d’abord, un livre pionnier, auteure de :
« De tous les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets.»
Enfants (Rolland Romain) : Romain Rolland [1866-1944], auteur de :
- « Dans cette triple prison de la vieille maison, de ma poitrine oppressée et du cercle maléfique de la mort, poussa ma première conscience d’enfant, sous les regards inquiets de la tendresse maternelle. »
- « Je n’ai nulle part été aussi inadapté à la vie que dans mon enfance. » 204
Par ordre chronologique. Enfants. Jean-Jacques Rousseau :
Enfants (Rousseau Jean-Jacques) (1) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, écrit :
« […] Quoique né homme à certains égards, j’ai été longtemps enfant et je le suis encore à beaucoup d’autres. » (Livre 4).
Il écrit plus tard, concernant ses relations avec Thérèse Levasseur [1721-1801] :
« Je n’avais point de famille ; elle en avait une ; et cette famille dont tous les naturels différaient trop du mien, ne se trouva pas telle que j’en pusse faire la mienne. Là fut la cause première de mon malheur.
Que n’aurais-je point donné pour me faire l’enfant de sa mère ! » (Livre 9) 205 (Cf. Famille)
Enfants (Rousseau Jean-Jacques) (2) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, concernant son séjour à Venise, alors qu’il est secrétaire d’ambassade, écrit :
« Carrio (un de ses amis) était galant. Ennuyé de n’aller toujours que chez des filles engagées à d’autres, il eut la fantaisie d’en avoir une à son tour, et comme nous étions inséparables, il me proposa l’arrangement peu rare à Venise d’en avoir une à nous deux. J’y consentis. Il s’agissait de la trouver sûre. Il chercha tant qu’il déterra une petite fille d’onze à douze ans qui son indigne mère cherchait à vendre. Nous fûmes la voir ensemble. Mes entrailles s’émurent en voyant cet enfant. Elle était blonde et douce comme un agneau : on ne l’aurait jamais cru italienne. On vit pour très peu de choses à Venise : nous donnâmes quelque argent à la mère et pourvûmes à l’entretien de la fille. Elle avait de la voix ; pour lui procurer un talent de ressource, nous lui donnâmes une épinette et un maître à chanter. Tout cela nous coûtait à peine à chacun deux sequins par mois et nous épargnait davantage en autres dépenses : mais comme il fallait attendre qu’elle fût meure (mûre), c’était semer beaucoup avant que de recueillir. Cependant, contents d’aller là passer des soirées, causer et jouer très innocemment avec cet enfant, nous nous amusions plus agréablement peut être que si nous l’avions possédée. Tant il est vrai que ce qui nous attache le plus aux femmes est moins la débauche qu’un certain agrément de vivre auprès d’elles. Insensiblement mon cœur s’attachait à la petite Anzoletta, mais d’un attachement paternel, auquel les sens avaient si peu de part qu’à mesure qu’il augmentait il m’aurait été moins possible de les y faire rentrer, et je sentais que j’aurais en horreur d’approcher de cette fille devenir nubile, comme d’un inceste abominable. » (Livre 7) 206 (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Animalisation des femmes, Hommes. « Galants », Relations entre êtres humains. Attachement, Violences. Violences. Incestueuses)
Qui sait ce qu’est devenue Anzoletta après le départ de Rousseau ?
Mais au-delà de cette description tragique, il faut constater ici que Rousseau applique aux femmes, à son bénéfice et à son usage, ici à une petite fille, les règles les plus classiques de l’économie libérale. (Cf. Proxénétisme, Économie)
Enfants (Rousseau Jean-Jacques) (3) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, (Livre 8) écrit :
« J’ai déjà dit que le ministre [Emmanuel-Christophe. pasteur protestant. [?-1776] Klupffell était aimable. […]. Klupffell avait mis dans ses meubles une petite fille qui ne laissait pas d’être à tout le monde, parce qu’il ne pouvait l’entretenir à lui seul. Un soir, en entrant au café nous le trouvâmes qui en sortait pour aller souper avec elle. Nous le raillâmes ; il s’en vengea galamment en nous mettant du même soupé, et puis en nous raillant à son tour. Cette pauvre créature me parut d’un assez bon naturel, très douce et peu faite à son métier, auquel une sorcière qu’elle avait avec elle la stylait de son mieux. Les propos et le vin nous égayèrent au point que nous nous oubliâmes. Le bon Klupffell ne voulut pas faire ses honneurs à demi et nous passâmes tous trois successivement dans la chambre voisine avec la pauvre petite qui ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. […] » 207 (Cf. Enfants. Filles, Femmes. « Créatures », Proxénétisme)
Enfants (Rousseau Jean-Jacques) (4) : 1762. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Émile ou de l’éducation, auteur de :
« Enseignez premièrement aux enfants à parler aux hommes ; ils sauront bien parler aux femmes quand il faudra. » 208
* Ajout. 16 septembre 2015. À la lecture de la très forte critique d’Élisabeth de Fontenay, malheureusement dévaluée par le titre de son texte : Pour Émile et par Émile, Sophie ou l’invention du ménage [parue en 1976 dans le numéro des Temps Modernes intitulé : Petites fille en éducation], je me rends compte que le fait d’avoir sélectionné, privilégié cette seule citation, certes signifiante, est non seulement partiel, dérisoire, mais surtout une mise au silence de la gravité des prises positions, en termes de justifications du patriarcat, du Rousseau de Émile ou de l’éducation (Titre V plus particulièrement). 209 Ceci étant, serait-il possible de lire La nouvelle Héloïse, comme une (partielle) critique de la Sophie de l’Émile ?
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Enfants (Russie Stalinienne) : 1988. Lire Une fille de traitre d’Anna Lorne. [Gallimard. 180 p.] Un grand (petit) livre.
Enfants (Sade) : 1785. 1795. Sade [1740-1814], auteur de :
- (dans Les cent-vingt journées de Sodome) : « La sensibilité …était le premier sentiment qu’il fallait émousser dans les enfants, en les accoutumant de bonne heure aux spectacles les plus féroces. » 210
- (dans La philosophie du boudoir) : « La cruauté est le premier sentiment qu’imprime en nous la nature ; l’enfant brise son hochet, mord le téton de sa nourrice, étrangle l’oiseau bien avant l’âge de raison. » 211 (Cf. Êtres Humains. Nature, Corps. Sein, Femmes. Nourrices, Pornographie, Violences. Sade)
Enfant (Sagouin Le) : 1951. Le sagouin, roman de François Mauriac [1885-1970] : un bien grossier titre pour l’histoire bien triste d’un petit garçon étouffé, écrasé par une famille bourgeoise, notamment par une mère monstrueuse, et qui n’a connu d’un jour de bonheur, un jour d’espoir, avant d’être suicidé. 212 (Cf. Enfants. Mauriac. Enfants)
Enfants. George Sand :
Enfants (Sand George) (1) : (22 juin) 1837. George Sand [1804-1876], paru dans Entretiens journaliers, écrit :
« Depuis huit jours, j’ai eu plusieurs tentatives de suicides et les devoirs de famille m’ont paru insupportables. Enfants, enfants, vous êtes des tyrans, vous nous forcez à vivre. » 213 (Cf. Femmes. Mères, Famille, Langage. Verbe. Avoir)
Enfants (Sand George) (2) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, auteure de :
« Les enfants, comme les poètes, sont amoureux de ce qui n’existe pas. » 214
Enfants (Sand George) (3) : (16 août) 1859. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Mercedes Le Barbier de Tinan, [1814-1891], auteure de :
« Moi, dont le fils ne se décide pas à se marier et dont l’unique petite-fille est morte, je sens un immense vide dans ma vieillesse. Une maison sans jeunes enfants est un corps sans âme. Aussi je cherche à me faire illusion en replissant la mienne des enfants de mes amis. » 215 (Cf. Êtres humains. Âmes)
Enfants (Sand George) (4) : (10 juin) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Esther Lambert [1831-?], auteure de :
« Pauvres enfants, sans eux, on deviendrait triste, hargneux et misanthrope. » 216 (Cf. Enfants. Éducation)
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Enfants (« Sans-papiers ») : 2007. [chanson écrite ‘en atelier’ avec les enfants] :
« Nous sommes des enfants de sans-papiers / Nous sommes des enfants de sans-papiers / Nous sommes des enfants de sans-papiers / Un sans papier c’est quelqu’un qui n’a pas de carte de séjour, même s’il est en France depuis longtemps / Comme beaucoup d’entre vous, nos parents sont venu d’ailleurs / Ils ont fui la violence, la misère, ils sont venus pour travailler, et pour nous donner une vie meilleure / Certains d’entre nous sont nés ici / Avec ou sans papiers, la France est notre pays / Maintenant on est en danger et on doit se cacher / Pourquoi cette injustice / Nous ne voulons plus vivre dans la peur / Nous voulons que la France nous adopte / On veut être régularisés / Laissez-nous grandir ici / Laissez-nous grandir ici / Laissez-nous grandir ici. » 217
Enfants. Scoutisme :
Enfants (Scoutisme) (1) : Je réalise - bien tard - que lorsque j’étais petite fille, les jeunes garçons scouts s’appelaient les « Louveteaux » et les filles les « Jeannettes ». (Cf. Patriarcat, Politique. Animalisation du monde)
Enfants (Scoutisme) (2) : (13 juillet) 2018. À 8 heures du matin, en short mais fort bien mis, un chef scout - il en avait les insignes - d’environ 50 ans raccompagne à la gare un jeune homme d’environ 20 ans. Je note le sifflet qu’il avait autour du cou.
Lui parti, je discute du camp scout dont le jeune homme venait et dont il était le « chef intendant ». Je note, dans sa courte présentation, quatre (ou 5 ?) fois le mot « chef », dont il me précisa les diverses fonctions auxquelles ils étaient assignés.
Je lui parle alors des enfants en vacances au camp (150) et lui demande si celui-ci était « mixte ». Un peu étonné, me sembla-t-il de ma question, il me répondit par la négative. « Pourquoi ? » demandais-je. Il me répondit, un peu pris au dépourvu, me sembla-t-il, là encore :
« C’est dans les valeurs du scoutisme ».
* Ajout. 6 juillet 2024. Vu, à la gare d’Angoulême, une dizaine « scouts et guides de France », dont je lis que « la fusion a été réalisée en 2004. »
Enfants (Scoutisme) (3) : (23 février) 2024. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Les mouvements scouts sont en manque de chefs. »
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Enfants (Sevrage) : (14 octobre) 1867. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Eugène [1825-1900] et Esther Lambert [1831-?], auteure de :
« Enfin, depuis cinq jours, me voilà ici pour assister au sevrage d’Aurore [sa petite fille] qui croit sérieusement que le chien Fadet a fait caca dans le fichu de sa nourrice, et qui en a pris son parti bravement. » De l’apprentissage du mensonge… 218
Enfants (Sexualité) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de : « Ainsi que la plupart des enfants, je considérais l’amour et la sexualité comme deux choses différentes. » 219 (Cf. Sexes)
Enfants (Shanghai. 1937) : 2010. Lisa See, dans Filles de Shanghai, auteure de :
« Les réfugiés continuent d’affluer par milliers, fuyant l’avancée de l’armée japonise. Il y a tellement de nourrissons abandonnées, morts le long des trottoirs, que l’Association des bénévoles chinois a mis sur pied une patrouille spéciale, chargée de recueillir les dépouilles de ces malheureux et de les entasser dans des camions pour aller les incinérer à l’intérieur des terres. » 220
Enfants (Silence) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Charles-Joseph savait qu’après toute sévère critique de son père, un silence était de rigueur. Il fallait accepter le jugement avec toute sa signification, l’assimiler, le graver en soi-même, s’en imprégner dans son cœur et son cerveau. » 221 (Cf. Patriarcat. Pères, Penser)
Enfants (Simenon Georges) : 1981. George Simenon [1903-1989], dans ses Mémoires intimes, s’adressant à sa fille, Marie-Jo [1953-1978], auteur de :
« Le sort m’a donné deux fils avant toi et je n’ai pas été déçu. Marc et Johnny, jeunes mâles ont été accueillis dans l’allégresse, comme devait l’être, après toi, ton frère Pierre. Je n’en ai pas moins eu longtemps la nostalgie d’une fille, d’une petite femelle d’homme dont je puisse suivre l’éclosion. » 222 Faut-il rappeler, au risque d’un amalgame qui peut (légitimement ?) être analysé, interprété, vécu comme grossier, que sa fille s’est suicidée ? (Cf. Enfants. Filles, Femmes. Mères. Simenon George, Femmes. « Femelles », Hommes. Grossiers)
Enfants (Soljenitsyne Alexandre) : 1955-1964. Alexandre Soljenitsyne [1918-2008], dans Le premier cercle, auteur de :
« Leur conception de l’existence était la même : ‘Nous n’avons qu’une vie !’ Alors, acceptons tout ce que la vie peut nous offrir, sauf une chose : la naissance d’un enfant, car l’enfant est une idole qui absorbe votre substance, dessèche tout votre être, sans rien donner en échange de vos sacrifices, pas même la plus banale gratitude. » 223
Enfants. Germaine de Staël :
Enfants (Staël Germaine de) (1) : (24 novembre) 1805. Germaine de Staël [1766-1817], dans une lettre à son fils Auguste [1790-1827], lui écrit :
« […] Cher Auguste, regarde donc un peu autour de toi, et apprends la vie : cette étude là en vaut bien une autre. » 224
Enfants (Staël Germaine de) (2) : 1805. Germaine de Staël [1766-1817], notamment dans ses lettres en 1805 à son fils Auguste [1790-1827], lorsqu’elle évoquait son « père » [qui était Monsieur Louis de Narbonne [1755-1813] non pas Monsieur de Staël], nommait en réalité : Jacques Necker [1732-1804], c’est-à-dire, son propre père, le grand-père de son fils.
Elle peut aussi le nommer « notre sublime ami ». 225
* Ajout. 13 mai 2019. Elle peut aussi, toujours en écrivant à son fils Auguste, évoquer « notre père » :
« […] C’est le désir passionné que tu sois digne de notre père. » 226
Enfants (Staël Germaine de) (3) : (14 janvier) 1806. Germaine de Staël [1766-1817] écrit à son fils Auguste [1790-1827] :
« […] Je ferai de toi un homme, une femme, tout. […] » 227
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Enfants (Talmont Virginie) : 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« À onze ans, j’écris dans mon journal intime : ‘Plus que sept ans à tenir. À dix-huit, je me casse.’ » 228
Enfants (Taylor Charles) : 2000. Ryszard Kapuściński [1932-2007], dans Ébène. Aventures africaines, concernant le Libéria, auteur de :
« Plus loin, je suis encerclé par des gamins aux visages bouffis et aux yeux troubles, certains sans bras ou sans jambes. Ce sont les anciens soldats des Small boys Units de Charles Taylor, les détachements les plus terribles. Taylor recrute des gosses et leur donne des armes. Il leur donne aussi de la drogue et, une fois qu’ils sont sous son emprise, il les pousse au combat. Complètement abrutis, ces enfants se comportent comme des Kamikazes, ils se jettent dans le feu de la bataille, foncent sur les balles, sautent sur des mines. Quand ils deviennent trop dépendants et ne sont plus rentables, Taylor les expulse. Certains arrivent à gagner Monrovia et terminent leur brève existence dans des fossés ou des décharges, achevés par le paludisme, le choléra ou les chacals. » 229 (Cf. Politique. Guerre)
Par ordre chronologique. Enfants. Anton Tchékhov :
Enfants (Tchékhov Anton) (1) : 1887. Anton Tchékhov [1860-1904], dans La vieille maison, auteur de :
« Vassili a bien envie de pleurer, mais il ne le faut pas. Si son père qui a mal à la tête entend pleurer, il va crier, trépigner et le battre et, quand il est saoûl, il conge dur. La vieille prendre le parti de Vassili et son père la battra aussi ; pour finir, Iégorytch s’en mêlera, se collettera avec son père. Ils tomberont tous les deux, ils se rouleront par terre, se débattront et exhaleront une fureur avinée, bestiale, la grand-mère pleurera, les gosses hurleront, les voisins enverront chercher le concierge. Non, mieux vaut ne pas pleurer. » 230 (Cf. Violences)
Enfants (Tchékhov Anton) (2) : 1892. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Ma femme, auteur de :
« Dans mon enfance, lorsque j’avais mal, je me serrais contre ma mère ou ma nourrice, et lorsque je cachais mon visage dans les plis de leur robe tiède, il me semblait que je me cachais de la douleur. » 231 (Cf. Femmes. Mères. Nourrices)
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Enfants (Thackeray William Makepeace) : 1848. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans La foire aux vanités, auteur de :
« Si on laissait les enfants abandonnés à eux-mêmes, si les maîtres cessaient de les tracasser, si les parents ne prétendaient pas diriger leurs pensées et dominer leurs goûts - ces goûts ou pensées qui sont un mystère pour tout le monde ; car vous et moi, que savons-nous l’un de l’autre, de nos enfants, de nos pères, de nos voisins ? - et à coup sûr, les pensées de ces pauvres enfants sont bien plus pures, bien plus sacrées que celles de ces êtres abrutis et corrompus auxquels est remis le soin de les diriger - je le répète, si les parents et les maîtres laissaient un peu plus les enfants à eux-mêmes, le nombre des mauvais sujets ne s’accroitraient pas autant, et ils en seraient quittes, pour le présent, à faire de moins grandes provisions de science. » 232 (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité)
Par ordre chronologique. Enfants. Léon Tolstoï :
Enfants (Tolstoï Léon) (1) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Marie avait deux passions et par suite deux joies : son neveu et la religion. Ce furent là dorénavant les thèmes favoris des railleries du prince [son père]. Quel que fut le sujet de la conversation, il la détournait toujours vers les superstitions des vieilles filles et l’excès d’indulgence envers les enfants. ‘ Tu voudrais faire du petit Nicolas une vieille fille comme toi ; tu as tort ; le prince André a besoin d’un fils et non d’une fille.’ » 233 (Cf. Femmes. « Vieilles filles », Relations entre êtres humains. Indulgence, Famille, Patriarcat)
Enfants (Tolstoï Léon) (2) : (25 juin) 1893. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Pourquoi cet enfant-ci aurait-il tous les soins, toute l’assistance du savoir pour son développement physique et intellectuel, tandis que cet autre délicieux enfant, avec les mêmes et d’encore meilleures aptitudes, deviendra rachitique, dégénéré, à demi nabot par manque de lait et restera un illettré, un sauvage, un homme ligoté par les superstitions, une simple et grossière main-d’œuvre ? » 234
Enfants (Tolstoï Léon) (3) : 1899. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Résurrection, auteur de :
« L’histoire de détenue Maslova était une histoire bien banale. Maslova était l’enfant naturelle d’une fille de ferme qui vivait avec sa mère, gardeuse de bétail dans un domaine appartenant à deux vieilles demoiselles. Chaque année, cette fille-mère accouchait. Suivant l’usage dans campagnes, le nouveau-né était aussitôt baptisé, mais comme il était indésirable, inutile et gênant dans le travail, la mère ne le nourrissait pas. Bientôt, il mourait de faim.
Ainsi disparurent cinq enfants. On les baptisait, on ne les nourrissait pas et ils mourraient […] » 235 (Cf. Économie. « Pauvres Les », Violences à l’encontre des enfants. Infanticides)
Enfants (Tolstoï Léon) (4) : 1906. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Souvenirs, auteur de :
« Peu de temps après, on transporta ma tante dans une maison d’accouchement où elle mit au monde un enfant mort. Craignant les suites du chagrin de la mort de son enfant, on lui dit que l’enfant était en vie et on prit une petite fille née au même moment chez une domestique que l’on connaissant, femme d’un cuisinier de la Cour. Cette petite fille était cette Pachenka, qui vécut chez nous et qui était déjà adulte à l’époque de mes premiers souvenirs. J’ignore quand fit révélée à Pachenka l’histoire de sa naissance, mais lorsque je la connus, elle savait déjà qu’elle n’était pas la fille de ma tante. » 236
N.B. Léon Tolstoï dans Anna Karénine reprend quasi identiquement ce souvenir familial, nomme Pachinka, Varinka et écrit :
« Par la suite Mme Stahl apprit que la petite n’était pas sa fille ; elle continua pourtant à s’en occuper, d’autant plus que les vrais parents de l’enfant vinrent bientôt à mourir. » 237 (Cf. Femmes. Mères, Famille, Langage. Verbe. Prendre, Politique. Servage)
Enfants (Tolstoï Léon) (5) : 1951. Je lis dans les notes de La Pléiade concernant Anna Karénine de Léon Tolstoï [1828-1910] :
« Tolstoï perdit plusieurs enfants. En 1973, le petit Pétia, âge d’un an et demi, fut emporté par le croup. ‘Cette année, il nous est arrivé un malheur. Nous avons perdu notre plus jeune fils, le sixième… De toutes les pertes que nous pouvions éprouver, c’est la plus légère, mais c’est tout de même douloureux, surtout pour ma femme.’
À propos de la mort d’un de ses autres fils, Vassia, emporté en deux jours par la scarlatine, Tolstoï écrit : ‘Cette disparition m’est pénible, mais je ne la ressens pas de loin aussi vivement que Sonia [son épouse], premièrement parce que j’ai un autre ‘vie’ spirituelle, deuxièmement parce que son chagrin m’empêche de ressentir personnellement cette perte et parce que je vois que quelque chose de grand s’accomplit en elle ; j’ai pitié d’elle et son état m’émeut. Dans l’ensemble, je puis dire que je suis dans une bonne période.’ » (Lettre de mars 1874 et mars 1895 à Alexandra Tolstoï.) 238 (Cf. Patriarcat. Pères)
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Enfants (Torture) : (2 avril) 2022. Lu dans La voix du Nord :
« Yannis, 5 ans, puni pour un ‘pipi au lit’, au bord du canal d’Aire-sur-la-Lys, en pleine nuit pas cinq degré dehors. […] Selon un avocat de l’accusé, Julien Masson [condamné à 28 ans de prison], Yannis aurait couru sur le chemin de halage, éclairé par une simple lampe torche. Il aurait chuté cinq fois sur le parcours et reçu un coup de lampe ‘sec’ sur la tête avent d’être suspendu par les pieds au-dessus du canal pour se laver les mains et recevoir de l’eau du canal sur le visage. Cette version se heurte aux expertises scientifiques et à la photo de cet enfant, Yannis, défiguré, trente impacts sur la tête, une cinquantaine au total sur le corps. Des vêtements mouillés à tordre. […] Yannis a été immergé jusqu’au cou dans le canal. » (Cf. Patriarcat. Pères, Politique. Guerre. Torture, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Tour de Babel La) : 2014. La Tour de Babel : un film merveilleux de Julie Bertuccelli qui attendrirait un bourreau et qui réconcilierait avec la terre entière. (Cf. Culture. Cinéma)
Enfants (Travail. États-Unis. 2023) : (31 mai) 2023. Lu dans Le Canard enchaîné (p.5) :
« Plusieurs États américains, dont l’Arkansas, l’Iowa et le New Jersey, autorisent désormais le travail des enfants [L’Express. 25 mai 2023]. En 2022, ‘ les inspecteurs ont épinglé (sic) 835 entreprises employant plus de 3800 mineurs’, tandis que ‘des enquêtes journalistiques ont révélé des abus (sic) choquants concernant ces quelques 300 enfants, certains âgés de 10 ans, recrutés chez Mc Donald’s dans le Kentucky.’ ».
Enfants (Travail. France. 1839) : (26 octobre) 2024. Réponse, le 31 mai 1839, à la Chambre des pairs, du Ministre des finances au rapporteur de « la loi relative à la durée journalière du travail et aux enfants employés dans les manufactures » :
« Certes, il n’y a pas de spectacle plus douloureux que celui des malheureux enfants attachés (sic) à un grand nombre de manufactures en France. Tous les inconvénients (sic) dont la pétition nous a entretenus, cette énervation physique et morale qui pèse (sic) sur ces enfants, tous ces inconvénients sont d’une très grande gravité ; mais pour la loi, elle présente des difficultés extrêmes… […]
Ces difficultés, comme vous le voyez, sont immenses. […]
Mais, je le répète, il y a des abus, et le gouvernement devra nécessairement les faire cesser, soit par un règlement, soit par une loi qu’il vous présenterait dans la prochaine session. » 239 (Cf. Politique. Abus. Loi)
N.B. Il faudra attendre la loi du 22 février 1851 pour limiter à 10 heures par jour le travail des apprentis jusqu’à 14 ans et à 12 heures jusqu’à 16 ans. Mais les filles étaient-elles « apprenti-es » ?
Enfants (Travail dans les champs) : 1974. Lu dans Working. Histoires orales du travail aux États-Unis, de Studs Terkel [1912-2008] :
« Ces années-là [pendant la grande dépression], les producteurs organisaient une semaine qu’ils intitulaient : ‘Ramassez votre récolte’. Ils faisaient sortir des écoles tous les enfants des migrants et ils les mettaient à ramasser dans les champs à la période de pointe. Quand les enfants retournaient à l’école, au bout de la semaine, ils recevaient une petite étoile dorée. Ils s’arrangeaient pour que ça ait l’air civique ce qu’on avait fait. » 240
Enfants (Travail dans les usines) : 1813. 1874. Robert Owen [1771-1858] auteur de :
- 1813. Dans Une nouvelle conception de la société ou Essai sur le principe du caractère humain (non traduit en français. 2022), auteur de :
« Il ne faut pas imaginer que des enfants aussi jeunes pouvaient rester debout dans la filature depuis dix heures du matin jusqu’à sept heures du soir, sans interrompre leur travail, à part la pause des repas, et faire après cela de grands progrès pour s’instruire. Les faits le montrent bien ; car nombre d’entre eux devenaient des nains physiquement et mentalement, et certains étaient difformes. »
- 1874. Dans son Autobiographie, auteur de :
« Les faits que nous rassemblâmes me parurent terribles et presque incroyables. Loin que ce fut l’exception, nous constatâmes qu’en général, des enfants de dix ans travaillent régulièrement quatorze heures par jour, avec seulement une demi-heure de pause pour le repas de midi qu’ils prenaient dans l’usine. Dans les filatures de coton fin, ils étaient astreints à ce travail par un température qui dépassaient ordinairement 42° ; et dans toutes les manufactures de coton, ils respiraient une atmosphère plus ou moins délétères pour les poumons à cause de la poussière et des minuscules fibres de coton qui y étaient répandues… Il va sans dire qu’un tel système ne pouvait être maintenu sans châtiments corporels ; la plupart des surveillants portaient ouvertement de fortes lanières de cuir et nous vîmes battre avec rigueur mêmes les enfants les plus jeunes. Nous allâmes voir les médecins qui soignaient ces enfants et nous consignâmes leurs noms et les faits dont ils témoignèrent. Leurs histoires hantèrent mes rêves. Dans certaines grandes usines, un quart ou un cinquième des enfants étaient infirmes, difformes, ou définitivement estropés par un travail excessif et parfois par les brutalités. Les plus jeunes tenaient rarement plus de trois ou quatre ans sans contracter de maladie grave qui se terminait souvent par leur mort. Quand nous nous déclarâmes surpris que les parents condamnassent volontairement leurs fils et leurs filles à un esclavage aussi intolérable, il sembla ressortir des explications que la plupart des pères étaient en chômage et donc, dans une certaine mesure, poussés à ce sacrifice, faute de pain ; tandis que d’autres, abrutis par l’alcool, voyaient avec indifférence ce surmenage des enfants en comparaison duquel l’infanticide en Chine pourrait presque être qualifié d’humain. » 241 (Cf. Enfants. Éducation, Violences. Violences à l’encontre d’enfants. Infanticides)
Enfants (« Troupe. Enfants de ») : 1952. Yves Gibeau [19016-1994], dans Allons z’enfants, auteur de :
« Logés, chauffés, vêtus, surtout sustentés aux frais de l’État, il semblait que les élèves n’eussent pas le droit de se plaindre et de récriminer. Qu’un collégien, au lycéen, un pensionnaire quelconque exprimât son dégoût pour des lentilles caoutchouteuses ou des macaronis fourrés de vers, voilà qui paraissait logique, autorisé, recommandé même. Mais les parents d’un enfant de troupe que le gouvernement exonérait déjà de toute dépense pour ses études bénéficiaient encore d’une prime mensuelle ‘de sacrifice’ du jour qu’il était inscrit sur les registres du ministère de la guerre jusqu’à son incorporation. Heureux les papas qui avaient pensé, dès la naissance de leur garçon, à solliciter son entrée aux Écoles [militaires] ! C’était douze bonnes années de revenu facile, juste rétribution, en somme, pour nombre de loyaux services, en Chine, à Verdun, à Mostaganem ou dans un modeste bureau officiel. D’ordinaire si prompt, l’adjudant Chalumot ne vendit cependant son fils qu’à l’âge de huit ans. […] »
À 18 ans, Simon Chalumot, le héros du livre, reçut « deux mille francs », qu’il renvoyât à son père accompagné du ‘coupon’ suivant : « Ceci te revient de droit. C’est la prime d’engagement de cinq ans que tu m’as fait contracter avec l’armée française. Comme tu as disposé de mo entièrement, de ma personne, de mes pensées, de mes désirs, il est bien normal que tu disposes aussi du produit de ma vente. » 242 (Cf. Patriarcat. Pères, Politique. Colonialisme. Guerre)
Enfants (« Trouvés ») : 1838. Je lis et découvre dans De la mortalité des enfants trouvés [considérés dans ses rapports avec le mode d’allaitement et sur l’accroissement de leur nombre en France] Louis-René Villermé [1782-1833] que :
- Certains enfants déposés dans les « tours » étaient des enfants morts-nés (p.53)
- Nombre d’enfants n’ont pas été « réellement abandonnés. On les a déposés dans les tours pour procurer à leurs mères qui les élèvent elles-mêmes l’indemnité payée aux nourrices d’enfants trouvés. »
- Et, qu’en 1834, une mesure a été prise par le gouvernement qui « consiste à envoyer les enfants trouvés d’un département ou d’un arrondissement dans les départements ou arrondissements voisins, afin que les mères, ne pouvant devenir nourrice de leurs propres enfants, se décident à les élever à leurs propres frais. » (p.58)
- Enfin, voici la fin : « Concluons que si les résultats fournis par les hospices doivent toujours être aussi désastreux, il a eu raison celui qui a osé dire qu’on pourrait mettre au-dessus de ces maisons : ‘Ici, on fait mourir les enfants aux frais du public’ ; et que Malthus a eu raison aussi quand il a dit : un homme indifférent sur les moyens n’aurait rien de mieux à faire que de multiplier des établissements où les nouveaux-nés seraient reçus sans distinction, ni limite. […]. » (p.59, 60) 243 (Cf. Femmes. Mères, Économie. Pauvres Les)
Enfants (Tuberculeux) : Les enfants tuberculeux, dans les années 1970, et sans doute, bien avant, au plateau d’Assy en Savoie étaient soignés (notamment) par des cures de sommeil. 244
Enfants (Tués par leurs mères) : 1859. George Eliot [1819-1880], dans Adam Bede, auteur de :
« […] Je ne sais quel sentiment j’avais pour l’enfant. Il me semblait le haïr ; c’était comme un poids lourd suspendu à mon cou, et cependant ses cris me transperçaient, et je n’osais regarder ses petites mains et son visage. […] » 245 (Cf. Femmes. Mères)
Enfants (Tunisie) : 2019. Madame Manel Fdhili, enseignante à Makther [Près du Kef. Tunisie, où 75 % des élèves abandonnent l’école après le primaire]. Elle décrit ses élèves :
« Des gosses de 4 ou 5 ans se lèvent chaque jour à 4 heures du matin pour se rendre à l’heure de à l’école. Ils arrivent trempés, les vêtements pleins de boue, le cartable déchiré et dans un état de fatigue extrême. Que pouvez-vous attendre d’eux ? Et pourtant, ils sont là ! Les yeux qui brillent, avec cette envie d’apprendre, une envie que vous ne verrez nulle part ailleurs. Figurez-vous qu’après l’école, certaines d’entre eux, aident leurs parents aux champs pour subvenir à leurs besoins.
Du réveil au coucher, les enfants font le parcours du combattant. Le chemin qui mène à l’école est parsemé d’embuches. Des terrains boueux, rocheux avec des cours d’eau plus ou moins en crue selon la saison. L’hiver un froid glacial s’abat sur la région. Sans compter que les élèves portent les mêmes habits durant toute l’année. Il n’y a aucune route goudronnée ni moyen de transport. Certains de mes élèves sont restés bloqués plus de deux mois chez eux en attendant que le temps s’améliore.
Je n’ose pas me prononcer sur nos conditions de travail. Que les membres du gouvernement viennent voir par eux-mêmes.
L’école se résume à deux salles de classe délabrées et à une cour… enfin, si on peut appeler cela une cour. Il n’y a pas de salle d’études où les enfants peuvent patienter au chaud avant d’entamer le prochain cours. Du coup, ils traînent dehors, assis par terre à faire leurs devoirs. La plupart ne mangent pas à midi ou grignotent un morceau de pain. […]
On pourrait penser qu’ils nous donnent du fil à retordre … mais non, ce sont de véritables petits anges. […]
À peine quittent-ils l’école que les enfants reprennent leur rôle de bergers en compagnie des chèvres. De plus, la plupart des parents ne savent ni lire, ni écrire.
Vous n’imaginez pas l’écart culturel, voire temporel qui existe entre les Tunisiens de la côte et ceux des champs. Ce n’est ni le même pays, ni la même époque, ni les mêmes préoccupations. Cela dit, l’envie d’apprendre est là ! L’envie de s’en sortir par le biais du savoir est bien là ! Donnez-nous les moyens d’aider ces petits.
Ils sont si fatigués par la vie qu’ils mènent que lorsqu’ils s’assoient quelques heures le temps d’une leçon, ils y prennent du plaisir. […] »
Un message ? :
« Que ces députés arrêtent de parler dans le vide. […] » 246 (Cf. Culture, Politique)
Enfants (Ukraine) : (22 mars) 2022. Du fait de la guerre que la Russie mène en Ukraine, les bébés « commandés » aux femmes Ukrainiennes, ne pouvant être « livrés » aux « acheteurs » sont « stockés », avec le « risque » pour les mères qui les ont « gardés » qu’elles ne « s’attachent » à eux. En attendant de pouvoir être « récupérés », faute d’identité, ils sont pourvus d’un prénom provisoire.
Il faut abolir ladite GPA dans le monde entier. Il s’agit d’un crime. (Cf. Êtres humains, Femmes. GPA)
Enfants (« Utérins ») : (3 mai) 2015. Entendu ce jour :
« Nous sommes 14 enfants et aucun du même père. Nous sommes des utérins, ce qu’on appelle des utérins...parce que c’était un peu les enfants de la honte… » (Un homme de 68 ans). 247
N.B. 1. Signification d’« utérin », selon Le Littré :
«Terme d'anatomie. Qui concerne la matrice. Globe utérin, la masse arrondie que forme dans l'hypogastre l'utérus pendant la grossesse et pendant les huit à dix jours qui suivent l'accouchement avant que l'utérus ait repris sa forme et son volume habituels. Terme de pathologie. Granulations utérines, petites tumeurs irrégulières siégeant dans la cavité du corps de l'utérus et quelquefois du col. Fureur utérine, synonyme de nymphomanie. Les utérins, classe de médicaments hétérogènes, qui ont pour propriété commune d'agir plus particulièrement sur l'utérus, d'exciter les contractions de sa membrane charnue et les sécrétions de sa muqueuse. Il se dit des frères et des sœurs nés de la même mère, sans avoir le même père. ‘Les parents utérins ou consanguins ne sont pas exclus par les germains [Code civil]. »
N.B. 2. Signification d’ « utérin » selon le Larousse :
« Se dit des membres de la branche maternelle d'une famille, en comprenant à chaque génération les seuls enfants des filles de cette famille. (Les frères et sœurs utérins s'opposent aux frères et sœurs consanguins, qui sont du même père mais d'une mère différente, et aux frères et sœurs germains, qui ont le même père et la même mère.) » (Cf. Corps. Utérus, Femmes. Accouchements, Famille. Frères et sœurs, Langage)
Enfants. Jules Vallès :
Enfants (Vallès Jules) (2) : (9 janvier) 1882. Jules Vallès [1832-1885], dans Le Réveil, auteur de :
« Va-t-on continuer à dire que Dickens [Charles. 1812- 1870] fut monotone, avec ses récits d’enfants martyrisés et que l’auteur de Jacques Vingtras [1879] fut criminel envers sa mère en contant ses premières douleurs ?
J’ai sous les yeux, la déposition de ce pauvre petit être qui est venu montrer son visage pâli, son corps chétif, les trous de ses plaies devant un jury qui lui faisait peur, en face d’un Christ moins crucifié que lui […].
Mais le supplicié d’un jour n’a pas encore sept ans.
On voit couler du rouge sous les épines au front de Jésus - on ne voit pas crever les larmes et se cailler le sang dans le cœur des petits martyrs. Ils sont pourtant blessés pour toujours, estropiés peut-être pour la vie, les cœurs qui ont tremblé dans des poitrines meurtries qu’essayaient de crever le coup de soulier des parents.
Il pensa à se tuer dit-il !...
Il voulait cesser de vivre avant d’être entré dans la vie […]
On a condamnés ses bourreaux à huit mois de prison. […]
Il ne s’agit pas de s’acharner sur un assassin. Il s’agit d’empêcher, si l’on peut, les assassinats.
Mais ce ne sera jamais l’autorité, le pouvoir, La loi qui sauront ou voudront sauver ces victimes - surtout celles-là. » 248 (Cf. Droit, Justice, Politique. Lois, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (Vallès Jules) (2) : (16 janvier) 1882. Jules Vallès [1832-1885], dans Le Réveil, auteur de :
« Ceux qui ont lu Jacques Vingtras [1879] peuvent se rappeler qu’à un moment, alors que Jacques est menacé de la prison par son père, il s’écrie :
‘On a proclamé les droits de l’homme. Quand je serai grand, je ferai proclamer les droits de l’enfant.’ » [...]
Ceux-là même qui brutaliseraient leurs fils ou leur petite fille se jetteraient comme un Hercule qui mutilerait un adversaire à terre ! En rentrant, ils tapent comme des sourds sur des têtes de dix ans !
Essayons une campagne contre ces crimes, dussions nous n’être que vingt. […]
Je m’adresse à tous ceux qui ont peur de la loi et la haine de l’autorité. Cela suffit. […]
‘L’indignation contre la routine et la lâcheté légalisée’- Je ne demande pas autre chose […]. » 249 (Cf. Droit, Justice, Politique. Lois, Violences. Violences à l’encontre des enfants)
Enfants (« Vente ») : (30 septembre) 1920. Alexandra David-Neel [1868-1969], concernant la situation en Chine, à la veille de l’hiver 1920, écrit :
« L’année a été pluvieuse à l’extrême, les pommes de terre sont pourries, la récolte qui était abondante est gâtée aussi. Que vont manger les gens cet hiver ? La misère va être terrible. Ils vont vendre leur bétail et leurs enfants comme cela se fait en Chine. » 250 (Cf. Enfants. Achat, Famille, Économie)
Enfants (Vérité) : (12 janvier) 2020. Un enfant au sortir de Disneyland :
« Mickey, ce n’est pas vrai. C’était une personne. » 251 (Cf. Penser. Vérité)
Enfants (Violences à l’encontre des enfants) : Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants
Par ordre chronologique. Enfants. Voltaire :
Enfants (Voltaire) (1) : (2 janvier) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Étienne-Noël Damilaville [1723-1768], auteur de :
« […] Mais la vie est-elle toujours quelque chose de si plaisant qu’il faille se repentir de ne l’avoir pas donnée à d’autres ? » 252 (Cf. Culture. Livres, Femmes. Mères, Famille, Patriarcat. Pères, Démographie. Voltaire)
Enfants (Voltaire) (2) : (30 janvier) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Germain-Gilles-Richard de Ruffey [1706-1794], concernant Marie-Françoise Corneille [1742-1805] et son mariage [que « je fais dans quelques jours »], auteur de :
« Je n’ai point d’enfants et je m’en suis fait. » 253 (Cf. Famille, Langage. Verbe. Faire)
Enfants (Voltaire) (3) : (3 novembre) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Bernard-Louis Chauvelin [1716-1773], auteur de :
« C’est à de vieux laboureurs comme moi qu’il faudrait des enfants ; un ambassadeur n’en a pas tant besoin. Ne pouvant en avoir par moi-même, j’en fais faire par d’autres. Melle Corneille [1742-1805] que j’ai mariée va me rendre ce petit service et me fera grand-père dans quelques mois. » 254 (Cf. Familles. Nombreuses)
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Enfants. Marguerite Yourcenar :
Enfants (Yourcenar Marguerite) (1) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, auteure de :
« Notre époque ignore et nie trop le génie de l’enfance. » 255
Enfants (Yourcenar Marguerite) (2) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, auteure de :
« J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant. Je pense qu’il faudrait des études de base très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de toute détruire. Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir. On essaierait de les familiariser à la fois avec les livres et avec les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaitrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. Il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts. On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays. En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés. On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importante plus tôt qu’on ne le fait. » 256 (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains, Femmes. Accouchements, Penser. Préjugés, Politique. Écologie. Guerre, Nationalisme, « Sciences » sociales, Histoire, Économie. Publicité, Sexes. Éducation sexuelle)
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Enfants (Zola Émile) : 1885. Émile Zola [1840-1902], dans Germinal, auteur de :
« Et dans ce cri, il y avait le souvenir de sa dure jeunesse, la misère héréditaire faisant de chaque petit de la portée un gagne-pain pour plus tard. » (Cf. Famille. Économie. « Pauvres Les », Violences. Violences à l’encontre des enfants)
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1 Concernant Janusz Korczak, lire Alain Buhler : L’adieu aux enfants. Olivier Orban. 1978. 294p. ; Janusz Korczak, Comment aimer un enfant. Robert Laffont. 1979. 352p.
2 France Culture, Savant sans le savoir. 21 décembre 2021
3 In : Romans de femmes du XVIIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1085p. 1996. p.969, 970
4 France Inter, Le grand Préfet et les déracinés. 30 août 2018
5 La vie est un reportage. Anthologie du reportage littéraire Polonais. Les éditions Noir sur Blanc. 264p. 2005. p.73, 74
6 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.14
7 Blog l’Express, The autist. France 2014. La mère encore et toujours rendue responsable de l’autisme de son enfant. 28 août 2014
8 Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial. Flammarion. 702p. 1949. p.211
9 Platon, La république. Garnier Flammarion. 1966. 503p. p.216
10 Voltaire, Correspondance. IX. (juillet 1767-septembre 1769). La Pléiade. 1601p. 1985. p.611
11 Michel Leiris, L’âge d’homme, précédée de L’Afrique fantôme. La Pléiade. 1387p. 2014. p.282
12 Alfred Döblin, Berlin. Alexanderplatz. Folio. Gallimard. 627p. 2003. p.474
13 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.529
14 France Culture, Entretiens avec Jean-Louis Barrault. 18 février 1981. [2ème édition. 19 juillet 2022]
15 Alain Rey, Dictionnaire amoureux des dictionnaires. Plon. 998p. 2011. p.722
16 Bruno Bettelheim, Dialogues avec les mères. La première tâche : éduquer les parents. Le grand livre du mois (avec l’autorisation des Éditions Laffont). 2000. 307p.
17 Bruno Bettelheim, L’amour ne suffit pas. Le livre de poche. 565p. 1970. p.426
18 Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Robert Laffont. Le livre de poche. 512p. 1976. p.216
19 André Gide, Retour de l’URSS. Gallimard. 125p. 1936. p.123
20 Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial. Flammarion. 702p. 1949. p.298
21 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu, 415p. 2016. p.132, 133
22 Jules Vallès, L’enfant. In : Jules Vallès, Oeuvres II. 1871-1885. La Pléiade. 2045 p. 1989. p.242, note p.1544
23 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.777
24 Jacques Prévert. Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1452p. 1992. p.43
25 In : Jules Vallès, Oeuvres II. 1871-1885. La Pléiade. 2045 p. 1989. p.151, note p.1509
26 Louis Nucéra, Mes ports d’attache. Les cahiers rouges. Grasset. 305p. 2010. p.305
27 George Eliot, Le moulin sur la Floss. Folio. Classique. Gallimard. 738p. 2003. p.102
28 France Culture, La nuit rêvée de Bernard Chambaz. 19 janvier 2020
29 Jacques Chardonne. In : Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne. 10/18. 316p. 1973. p.123
30 Jacques Prévert. Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1452p. 1992. p.57, 1040, 1041
31 In : Victor-L.Tapié, Chateaubriand par lui-même. Écrivains de toujours. 166p. 1965. p.162
32 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.679
33 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. II. La Pléiade. 1496p. 1988. p.430, 468
34 Roland Dorgelès, Sur la route madarine. Paris. 1905. p.140. Cité par Pierre Brocheux, Le colonialisme français en Indochine. In : Le livre noir du colonialisme. (Cordonné par Marc Ferro). Hachette. Littérature. 2004. 1120p. p.473, 474
35 Alexandra David-Neel, Correspondance avec son mari. Édition intégrale. 1904-1941. Plon. 943p. 2001. p.431
36 Alice Miller, Notre corps ne ment jamais. In : L’essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 1002p. 2011. p.982
37 Alice Miller, La connaissance interdite. Affronter les blessures de l’enfance dans la thérapie. Aubier. 256p. 1990. p.83, 84
38 Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse. Idées. Gallimard.184p. 1981. p.46, 134
39 Comtesse de Ségur, Les vacances. Hachette. 315p. 1928. p.75
40 Daniel Defert, Une vie politique. Éditions du Seuil. 364p. 2014. p.18
41 Henri Gaillac, Les maisons de corrections. 1830-1845. Éditions Cujas. 463p. 1991. p.229
42 Cf. notamment, bien qu’insuffisamment critique, TV. Public Sénat. Bumidom, Des Français venus d’Outremer. 6 août 2017
43 M. Le magazine du Monde, Les enfants volés de la Réunion. 27 août 2016
44 France Inter, Le grand préfet et les déracinés. 30 août 2018
45 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.577
46 Alexandra David-Neel, Correspondance avec son mari. Édition intégrale. 1904-1941. Plon. 943p. 2001. p.251
47 Samuel Pepys, Journal. I. 1660-1664. Bouquins. Robert Laffont. 1994. 1365p. p.201
48 Marie Métrailler, Marie-Magdeleine Brumagne, La poudre de sourire. L’Age d’homme. 223 p. 1987. p.193
49 Daniel Defoe, Heurs et malheurs de la célèbre Moll Flanders. In : Moll Flanders. La Pléiade. 1728p. 1969. p.778
50 France Culture, Fernand Deligny. Épisode 3. 1er mai 2021 [Ière diffusion. 1977]
51 In : Dany Cohn-Bendit, Nous l’avons tant aimée, la révolution. Points actuels. Le Seuil. 284p. 1988. p.141
52 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.403
53 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.218
54 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.137, 138
55 Charles Dickens, Les grandes espérances. Folio. Classique. Gallimard. 741p. 1999. p.207
56 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.94
57 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.344
58 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.400
59 Ménie Grégoire, Les cris de la vie. Tchou. 271p. 1971. p.151
60 In : France Culture, Il était une voix. Amy Winehouse. 7 décembre 2019
61 Françoise Dolto, La cause des enfants. Le livre de poche. 638p. 1985, p.109
62 France Culture, Françoise Dolto : ‘Moi, j’y crois raison au Père Noël. Je crois à un jour par an où nous donnons à tout le monde pour le plaisir de donner’. 22 octobre 1989. [1ère diffusion. 9 juillet 2017]
63 Dostoïevski, Journal d’un écrivain. La Pléiade. 1611p. 1972. p.170
64 Dostoïevski, Journal d’un écrivain. La Pléiade. 1611p. 1972. p.428
65 Paul Lombard, Divorcer. La Table ronde. 238p. 1975. p.147
66 René Dumont, Seule une écologie socialiste… Robert Laffont. 286p. 1977. p.70
67 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.1012
68 Stendhal, De l’amour. Michel Lévy Frères. 371p. 1857. p.185
69 Giacomo Leopardi, Pensées. Éditions Allia. 158p. 1994. p.83
70 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.155
71 In : Robert Owen, Textes choisis. Traduit de l’anglais. Les classiques du peuple, Éditions sociales. 204p. 196. p.109
72 Georges Sand, Histoire de ma vie. La Pléiade, (page à retrouver)
73 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXI. 992p. 1986. p.816
74 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXI. 992p. 1986. p.342, 343
75 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p.77
76 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p. 617
77 Comtesse de Ségur, Un bon petit diable. Hachette. 256p. 1947. p.102
78 Gustave Flaubert, Correspondance. V. (janvier 1876-mai 1880). La Pléiade. 1556p. 2007. p.792
79 Liliana Lounguine, Mot à mot. Une vie dans le siècle soviétique. Les éditions des quatre vivants. 398p. 2017. p.25
80 France Culture, Maria Montessori [1870-1952] - Le mystère de l’enfant. 9 septembre 2017
81 Maréchal Pétain, La France nouvelle. Principes de la communauté. Suivis des Appels et Messages. 17 juin 1940-17 juin 1941. Fasquelle. 1941. 171p. p.10
82 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.115, 116
83 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.118, 119
84 Doris Lessing, Le carnet d’or. Le livre de poche. 945p. 2014. p.23, 24
85 Guy des Cars, J’ose. Le livre de poche. 254p. 1975. p.34
86 Jean Monnet, Mémoires. Le livre de poche. 827p. 1976. p.44
87 Nathalie Sarraute, Enfance. Folio. Gallimard. 277p. 1995. p.83 à 85
88 Maurice Tubiana, Introduction au livre de Thérèse Planiol, Une femme, un destin. Éditions Rive droite. 225p. 1995. p.16
89 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.650
90 Léon Tolstoï, Lettres II. 1880-1910. Gallimard. 452p. 1986. p.171, 408
91 France Culture, Billie Holiday, Une vie, une voix. 24 juillet 2015. 15h 25
92 In : Hélène Berr, Journal. Points. Tallandier. 329p. 2009. p.51, 52, 87
93 Le Monde, Pour la première fois, un mineur a été euthanasié en Belgique. 17 septembre 2016 ; RTBF, Euthanasie des mineurs : seulement deux cas, depuis la nouvelle loi. 15 septembre 2017
94 George Steiner, Errata. Récit d’une pensée. Gallimard. 1231p. 1997. p.46
95 Henry Fielding, Histoire de Tom Jones. Folio. Classique. Gallimard. 1142p. 2007. p.839
96 Stendhal, Correspondance. 1800-1821. I. La Pléiade. 1637p. 1962. p.146
97 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVIII. 761p. 1984 p.269
98 George Sand, Correspondance. Georges Lubin, Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p.529, 654
99 Gustave Flaubert, Correspondance. III. (janvier 1859-décembre 1868). La Pléiade. 1727p. 1991. p.571, 1430
100 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. note. p.34
101 France Culture, Prune Nourry. 28 septembre 2019
102 In : Jacques Prévert. Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1452p. 1992. p.716, 1338
103 In : France Culture, Une pédagogue dans le mouvement ? Maria Montessori et l’éducation nouvelle. 19 juillet 2023
104 Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle. (page à retrouver)
105 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z. 1479p. 1995. p.360, 1097
106 TF1. 1er novembre 2018
107 Le Canard enchaîné, Mon père est mon papa. 22 mai 2019. p.8
108 France Culture, À voix nue. Juliette Gréco. 28 septembre 2020
109 Marie Fourcade, Les Britanniques en Inde [1858-1947] ou le règne du ‘cyniquement correct’. In : Marc Ferro, Le livre noir du colonialisme. Hachette Littérature. 1119p. 2004. p.437
110 Mary Chamberlain, Paysannes des marais. Des femmes. 217p. 1976. p.34, 35
111 Louis Guilloux, Carnets. 1921-1944. Gallimard. 414p. 1978. p.101
112 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu. 415p. 2016. p.65, 66
113 Farah Pahlavi, Mémoires. J’ai lu. 407p. 2004. p.40
114 Terre des femmes. Panorama de la situation des femmes dans le monde. (Sous la direction d’Élisabeth Paquot), La Découverte. Maspero. Boréal Express. 448p. 1983. p.227
115 John Updike, Terroriste. Points. Éditions du Seuil. 320p. 2009. p.46
116 Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Robert Laffont. Le livre de poche. 512p. 1976. p.283
117 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.1052
118 Comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie. Maxi poche. Jeunesse. Éditions de la seine. 2005. 156p.
119 Maurice Genevoix, Trente mille jours. Seuil. 279p. 1980. p.56, 69
120 Source à retrouver
121 Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.1089, 1823, 1824
122 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.718
123 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.804
124 André Gide, Voyage au Congo. In : Journal. 1939-1949. Souvenirs. La Pléiade. 1280p. 1954. p.803, 804
125 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.834
126 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.993, 994
127 Françoise Dolto, La cause des enfants. Le livre de poche. 638p. 1985. p.140 à 144
128 In : Nicolas Gogol. Nouvelles complètes. Vie et Oeuvre de Nicolas Gogol. Quarto. Gallimard. 999p. 2010. p.23
129 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.239, 240
130 Albert Londres, Le juif errant est arrivé. 10/18. 321p. 1984. p.34
131 France 2, On n’est pas couché. 17 octobre 2015
132 Match, Mes enfants sont ma soupape de décompression. 16 août 2017
133 France 5, Les jeunesses Hitlériennes. L’endoctrinement d’une nation. 24 juillet 2022
134 France Culture, Avoir raison avec Bernanos. La vocation d’écrire. 30 juillet 2018
135 Fatéma Oufkir, Les jardins du roi. Le livre de poche. Michel Lafon. 254p. 2000. p.73
136 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988. p.155
137 Charles Dickens, Les grandes espérances. Folio. Classique. Gallimard. 741p. 1999. p.115
138 Claude Roy, Permis de séjour. 1977-1982. Folio. Gallimard. 372p. 1985. p.152
139 Milena Jesenskà, Vivre. Lieu commun. 285p.1985. p.52
140 Milena Jesenskà, Vivre. Lieu commun. 285p.1985. p.201
141 Milena Jesenskà, Vivre. Lieu commun. 285p.1985. page à retrouver
142 France Culture, La grande table. Idées. 10 septembre 2019
143 Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation. Garnier Flammarion. 629p. 1966. p.479
144 Victor Hugo, Les misérables. La Pléiade. 1805p. 1951. p.445
145 Marie d’Agoult, Premières années. Folio. Gallimard. 141p. 2009. p.19
146 Journal de l’abbé Mugnier.1879-1939. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 639p. 2007. p.346
147 Nina et Jean Kéhayan, Rue du prolétaire rouge. Seuil. 222p. 1978. p.50
148 Ryszard Kapuściński, Le Shah. Flammarion. 241p. 2010. p.77
149 Kafka, Journaux et lettres. 1914-1924. La Pléiade. 1793p. 2022. p.26
150 Janusz Korczak, Comment aimer un enfant. Robert Laffont. 352p. 1979. p.200
151 Janusz Korczak, Comment aimer un enfant. Robert Laffont. 352p. 1979. p.35
152 Jean de La Bruyère, Les Caractères. Folio. Classique. Gallimard. 505p. 2001. p.242
153 Jean de La Bruyère, Les Caractères. Folio. Classique. Gallimard. 505p. 2001. p.243
154 Jean de La Bruyère, Les Caractères. Folio. Classique. Gallimard. 505p. 2001. p.243
155 Paul Léautaud, Journal littéraire. Choix de pages. Folio. Gallimard. 1304p. 2013. p.1141
156 France Culture, Une vie, une œuvre, Clara Malraux [1898-1982], une intensité plus qu’humaine. 15 novembre 2007. [Rediffusion le 24 juin 2017]
157 Jean Lacouture, Profession Biographe. Conversations avec Claude Kiejman. Hachette Littératures. 237p. 2003. p.109
158 Radio courtoisie, 13 février 2018. 19h 20
159 France Culture, Victorine, la veille Bretonne. 6 août 2002 [1ère diffusion. 20 octobre 2005]
160 France Culture, Lewis Carroll. L’imagination au pouvoir. 7 août 2020
161 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.520
162 France Culture, Jack London. 8 avril 2020
163 Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule. Seuil. 220p. 2014. p.108
164 Thomas Mann, Les Buddenbrook. Le livre de poche. Fayard. 2019. 764p. p.444
165 Arte, USA. Les petits soldats de l’Amérique. 3 août 2017
166 Maréchal nous voilà ! 1941. Paroles de André Montagnard et Charles Courtioux
167 Bunty Cutler, 211 idées pour devenir une fille brillante. Marabout. 288p. 2012. p.196
168 France Culture, Impromptu de vacances. François Mauriac. 4 décembre 2014 [1ère diffusion. 23 août 1965]
169 In : France Culture, Les archives de l’été. 4 août 2021
170 Paul Vaillant-Couturier, Enfance. Messidor. 242p. 1987. p.89
171 Catherine Paysan, Nous autres, les Sanchez. Éditions Denoël. 215p. 1962. p.49
172 Cf. L’Essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 2011. 1102 p.
173 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017.p.343
174 Louis-René Villermé, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton de laine et de soie. Études et documentation internationales. 670p. 1989. p.507
175 In : M. Garden, Lyon et les lyonnais au XVIIIème siècle. 1970. p.137-138. In : Entrer dans la vie. Naissances et enfances dans la France traditionnelle. Collection Archives, Gallimard. Julliard. 246 p. 1978. p.169
176 Louise Weiss, Combats pour les femmes. Albin Michel. 270p. 1980. p.196, 197
177 In : France Culture, Les prémisses de la famille. 2 août 2021
178 Radio France Internationale, 10 octobre 2018. 15h 30
179 France Culture, Le cours de l’histoire. Fous d’histoire. Didier Daeninckx. 17 septembre 2021
180 France Culture, Le Pakistan envahi par les eaux, en première ligne du dérèglement climatique. 14 octobre 2022
181 France Culture, Le Pakistan envahi par les eaux, en première ligne du dérèglement climatique. 14 octobre 2022
182 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.214
183 Annie Goldmann, Les filles de Mardochée. Histoire d’une émancipation. Denoël / Gonthier. 153p. 1979. p.105
184 George Eliot, Le moulin sur la Floss. Folio. Classique. Gallimard. 738p. 2003. p.415
185 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.726
186 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.726
187 Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse. Folio. Gallimard. 332p. 1983. p.109
188 Georges Pérec, W ou le souvenir d’enfance. Denoël. 1975
189 Béatrix Beck, Léon Morin prêtre. Gallimard. 237p. 1952. p.193
190 Andersen, Contes. Garnier Flammarion. 318p. 1970. p.183 à 187
191 Georgette Elgey, La fenêtre ouverte. Récit. Fayard. 218p.1973. p.37, 38
192 France Inter, Le moment Meurice. Léna l’insoumise. 3 octobre 2017
193 Jacques Prévert. Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1452p. 1992. p.826
194 Jacques Prévert. Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1452p. 1992. p.376
195 Daniel Defert, Une vie politique. Éditions du Seuil. 364p. 2014. p.69
196 France Inter, 116 rue Albert Londres. Florence Aubenas. 14 juin 2015
197 Florence Aubenas, La méprise : l’Affaire d’Outreau. Le Seuil. 2005. 252p.
198 In : Honoré de Balzac, La femme de trente ans. Garnier-Flammarion. 242p. 1965. p.36
199 Matthieu Galey, Journal intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.708
200 Félicité de Genlis, Les souvenirs de félicité L***. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.451
201 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.222
202 Françoise Dolto, Autoportrait d’une psychanalyste. 1934-1998. Points Actuels. 284p. 1992. p.122,123
203 Léon Poliakov, Bréviaire de la haine. Le IIIème Reich et les juifs. Le livre de poche. 505p. 1974. p.409, 410
204 In : Jean-Bertrand Barrère, Romain Rolland par lui-même. Écrivains de toujours. Éditions du seuil. 191p. 1955. p.13
205 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.175, 415
206 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.(à retrouver)
207 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.354
208 Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation. Livre I. Folio. Essais. Gallimard. 1139p. 1969. p.132
209 Élisabeth de Fontenay, Pour Émile et par Émile, Sophie ou l’invention du ménage. Les Temps Modernes, Petites filles en éducation. mai 1976. n° 358. p.1774 à 1785
210 Sade, Les cent vingt journées de Sodome, In Œuvres. I. La Pléiade. 1363p. 1990. p.291
211 Sade, La philosophie dans le boudoir, In : Œuvres. III. La Pléiade. 1638 p. 1998. p.68
212 François Mauriac, Le sagouin. Plon. Presses pocket. 1977. 140p.
213 George Sand, Entretiens journaliers. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 1972. p.997
214 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.630
215 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XV. 964p.1981. p.478
216 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p.411
217 Laissez-les grandir ici, Film collectif fait avec le réseau Éducation sans frontières. RSF. In : France Culture, Ariane Doublet. Passeurs de réel. 23 août 2017. [1ère diffusion. 16 mai 2007]
218 George Sand, Correspondance. Georges Lubin, Classiques Garnier. Tome XX. 942p. 1985. p.572
219 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.67
220 Lisa See, Filles de Shanghai. J’ai lu. 510p. 2010. p.108
221 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.35
222 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.577
223 Alexandre Soljenitsyne, Le premier cercle. Le livre de poche. 823p. 1972. p.493
224 Germaine de Staël, Correspondance générale. Tome VI. Klincksieck. 671p. 1993. p.15
225 Germaine de Staël, Correspondance générale. Tome VI. Klincksieck. 671p. 1993. p.10, 16 note 7, 23, 29, 32, 52, 64
226 In : Georges Solovieff, Madame de Staël, ses amis, ses correspondants. Choix de lettres [1778-1817]. Éditions Klincksieck. 586p. 1970. p.319
227 Germaine de Staël, Correspondance générale. Tome VI. Klincksieck. 671p. 1993. p.36
228 Virginie Talmont, Inceste. Récit. J’ai lu. 190p. 2004. p.19
229 Ryszard Kapuściński, Ébène. Aventures africaines. Plon. Pocket. 373p. 2002. p.288
230 Anton Tchékhov, La vieille maison. In : Œuvres. II. La Pléiade. 1021p. 1970. p.329
231 Anton Tchékhov, Ma femme. In : Œuvres. II. La Pléiade. 1021p. 1970. p.943
232 William Makepeace Thackeray, La foire aux vanités. Folio. Classique. Gallimard. 1071p. 2005. p.91
233 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.625 (Livre 2)
234 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. II. (1890-1904). La Pléiade. 1399p. 1980. p.285
235 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.988
236 Léon Tolstoï, Souvenirs. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.401, 402
237 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.246, 247
238 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. note. p.602
239 In: Louis-René Villermé, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton de laine et de soie. Études et documentation internationales. 670p. 1989. p.597, 598
240 In : Studs Terkel, Working. Histoires orales du travail aux États-Unis. Éditions Amsterdam. 2005. 492p. p.63
241 In : Robert Owen, Textes choisis. Traduit de l’anglais. Les classiques du peuple, Éditions sociales. 204p. 196. p.104, 105
242 Yves Gibeau, Allons z’enfants. 591p.1961. p.70, 380
243 Louis-René Villermé, De la mortalité des enfants trouvés. 1838. (Sur Gallica)
244 France Culture, Perrine Lamy-Quique, La salle des machines. 9 janvier 2022
245 George Eliot, Adam Bede. Archipoche. 783p. 2022. p.652
246 Tunis Hebdo, ‘J’ai peur que mes élèves se fassent kidnapper par les factions de Daech !’. 22 au 28 avril 2019
247 France Culture, Sur les docks. Enfants placés. 3 mai 2015
248 In : Jules Vallès, Oeuvres II. 1871-1885. La Pléiade. 2045 p. 1989. p.748, 749
249 In : Jules Vallès, Oeuvres II. 1871-1885. La Pléiade. 2045 p. 1989. p.753, 756
250 Alexandra David-Neel, Correspondance avec son mari. Édition intégrale. 1904-1941. Plon. 943p. 2001. p.621
251 France Culture, Promenade à Disneyland. 12 janvier 2020
252 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.9
253 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.76
254 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.421
255 Marguerite Yourcenar, Les yeux ouverts. Entretiens avec Matthieu Galey. Le livre de poche. 314p. 1980. p.29
256 Marguerite Yourcenar, Les yeux ouverts. Entretiens avec Matthieu Galey. Le livre de poche. 314p. 1980. p.254, 255