Extrait de l’Abécédaire féministe
À la recherche du patriarcat…
L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 25.989 items et 23 rubriques : I. Culture (1139) ; II. Droit (445) ; III. Êtres humains (1422) ; IV. Corps (637) ; V. Enfants (366) ; VI. Femmes (3471) ; VII. Hommes (1736) ; VIII. Relations entre êtres humains (950) ; IX. Famille (653) ; X. Féminisme (490) ; XI. Justice (1102) ; XII. Langage (1167) ; XIII. Patriarcat (845) ; XIV Penser (1793) ; XV. Politique (2821) ; XVI. Pornographie (180) ; XVII. Proxénétisme (503) ; XVIII. « Sciences » sociales (778) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1239) ; XXI. Histoire (982) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (285) ; XXIII. Violences (721) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (2221)
25 novembre 2024
Cf. En complément : Êtres humains :
http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1214&themeid=990
VIII. Êtres humains. (Relations entre êtres humains)
En noir. Items nouveaux (et modifiés)
I. Relations entre êtres humains : Abaissement (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Absurdité ; Admiration (1, 2, 3, 4, 5) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22) ; Adversaire (1, 2) ; Affabilité ; Aide ; Aliénation ; Amabilité ; Ambition ; Amitié Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Applaudissements (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Arbitre ; Attachement ; Attali (Jacques) ; Attaques ; Attentions (1) Par ordre chronologique (1) ; Avoir raison (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Baiser ; Begin (Menahem) ; Besoin ; Bienfaisance (1, 2, 3, 4) ; « Bienfaits » (1, 2) ; Bienséances ; Boltanski (Luc) ; Bonheur ; Boxe (1, 2) ; Brassens (Georges) ; Cadeau (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Caresses (1, 2) ; Caricature ; Carnet d’adresses (1) Par ordre chronologique (1) ; Chantage ; Charité (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; « Choix » ; « Cinq minutes Chrono » ; Cœur ; Colère (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; « Comme il faut » ; Comparaison (1, 2, 3) ; Compassion (1) Par ordre chronologique (1) ; Complaisance (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Complice ; Compliments. Éloges, Louanges […] (1, 2, 3, 4, 5, 6) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Compromis ; Compton-Burnett (Ivy) ; Concession (1, 2) ; Confiance (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; « Connaitre les gens » ; Conseil (1, 2, 3) ; Considération ; Contemplation ; Contrat (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Convenances ; Conversations ; Coronavirus ; « Couper les ponts » ; Courtoisie ; Crainte (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Crédibilité ; Critique (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Custine (Astolphe de) ; Danton ; Dédain (1, 2) ; Déférence (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Demande ; Démission ; Dépendance ; Dérision ; Dévisager (1) Par ordre chronologique (1) ; Dialogues ; Discrétion (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Dispute ; Dignité ; Distance Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Distinction ; Don (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Douleur ; Duel ; Échange (1, 2, 3) ; Échec ; Économie ; Écrit (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Écrit (Journal personnel) (1, 2), Par ordre chronologique (1, 2) ; Égalité (1, 2, 3) ; Engagement ; Émotions (1, 2, 3, 4) ; Empathie ; Engagement ; Entente ; Estime (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Excuse (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Exemple (1, 2, 3, 4) ; Faiblesse ; « Faibles » ; Failles ; Faute ; « Faire-valoir » (1) Par ordre chronologique (1) ; Festival de la jeunesse (Moscou. 1957) ; Fête ; Fidélité ; Flagornerie (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Flagornerie (Voltaire) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Flatterie (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Flaubert (Gustave) ; Folie ; Foot ; Force ; Frontière (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Gaffe (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Gagner ; Galanterie (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Générosité ; Giroud (Françoise) ; Grève des éboueurs ; Grossièreté ; Harmonie ; Hiérarchie (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Hommage (1, 2, 3) ; « Honneur » (1) Par ordre chronologique (1) ; « Honneurs » ; Honte ; Hospitalité ; « Humanité » ; Humiliations (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Humour (1, 2) ; Hypocrisie (1, 2, 3) ; Idéal ; Indifférence (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Indulgence Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Influence ; Injures (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Injures (Réactions à l’) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Injures (à l’encontre des femmes) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Intelligence (1) Par ordre chronologique (1) ; Interactions humaines ; « Interventions » ; Jalousie (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Jeu ; « Je vous laisse juge » (et la suite) ; Luxe (1) Par ordre chronologique (1) ; Maladresse ; Malentendu (1) Par ordre chronologique (1) ; Masturbation ; Mauvaise foi ; Méfiance ; Menace ; Mensonge (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Mensonge (Inutile de cacher) ; Mépris (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; « Mondanités » ; « Modération » ; « Moqueries » ; Murs ; Musique ; Obséquiosité ; Obstination ; Offense ; Opinion ; Pardon (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Paranoïaque (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Parole (1) Par ordre chronologique (1) ; Partage des tâches ; « Pas de ça chez moi » ; Passion Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Pitié (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Peur (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Plainte (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Plaire (1, 2) ; Plaisanterie (1) Par ordre chronologique (1) ; Plaisir (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; « Plan cul » ; Part (Faire sa) ; Personne ; Personne (Belle) (1) Par ordre chronologique (1) ; « Pervers [narcissique, polymorphe…] » (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Politesse (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Préjudice ; Prières ; Proie ; Promesse ; Promiscuité (1, 2) ; Propres ; Querelle ; Question (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Réceptivité ; Recevoir ; Récompense (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Refus de répondre à une question) ; « Reconnaissance » ; Regard (« Appuyé ») ; Remerciements (1, 2, 3, 4, 5, 6) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; Remontrance ; Remords ; Rencontre ; Reniement ; Reproches (1, 2) ; Respect (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; (« Révolution culturelle ») ; Rire (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1) ; Ruptures (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Salons ; Sarcasme ; Séduction (1, 2) ; Séduisant-es ; Services ; Sida (Transmission) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Silence ; Solidarité (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Statu quo ; Subordination ; Suggestion ; « Sujet grave » ; Supériorité ; Tiers ; [Traités de] « savoir-vivre » (1, 2, 3) ; Tutoiement Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Valet (1) Par ordre chronologique (1) ; Vanité (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; Vengeance (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Vérité ; Voisin-es d’immeuble ; Voix ; Vol ; Woolf (Virginia) ; Yourcenar (Marguerite) ; (621)
II. Relations entre êtres humains. Aimer / Haïr :
I. Aimer : Aimer (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Par ordre alphabétique Aimer (Alceste) ; Aimer (Anonyme) ; Aimer (L’Art d’aimer. Ovide) (1, 2, 3) ; Aimer (Bakounine Mikhaïl-Michel) ; Aimer (Balzac Honoré de) (1, 2, 3) ; Aimer (Banks Russel) ; Aimer (Belle Marie-Paule) ; Aimer (Catherine II) ; Aimer (Céline Louis-Ferdinand) ; Aimer (Charrière Isabelle de) (1, 2) ; Aimer (Cixous Hélène) ; Aimer (Claudel Paul) ; Aimer (Conquêtes) (1, 2) ; Aimer (Corps) ; Aimer (Dalle Béatrice) ; Aimer (Dostoïevski Fiodor) (1, 2, 3) ;Aimer (Eliot Gorge) ; Aimer (Finkielkraut Alain) ; Aimer (Giraud Yvette) ; Aimer (Goethe) ; Aimer (Hugo Victor) (1, 2, 3, 4) ; Aimer (Jankélévitch Vladimir) ; Aimer (Jerphagnon Lucien) ; Aimer (Lafayette Madame de) (1, 2) ; Aimer (La Fontaine Jean de) ; Aimer (Lespinasse Julie de) ; Aimer (Macron Emmanuel) ; Aimer (Moustaki Georges) ; Aimer (Portalis Jean-Étienne-Marie) ; Aimer (Prévert Jacques) ; Aimer (Riccoboni Marie-Jeanne) (1, 2) ; Aimer (Rochefort Christiane) ; Aimer (Rousseau Jean-Jacques) (1, 2) ; Aimer (Sand George) (1, 2) ; Aimer (Tagore Rabindranath) ; Aimer (Tchékhov Anton) (1, 2) ; Aimer (Tolstoï Léon) (1, 2) ; Aimer (Voltaire) (1, 2, 3) ;
- Amant-es : Amants (1, 2) ; Amant (Et Mari) (1) Par ordre chronologique (1, 2) ;
- Amour : Amour (1, 2) ; Par ordre alphabétique Amour (Arabe) ; Amour (Aveugle) ; Amour (Balzac Honoré de) (1, 2) ; Amour (Brassens Georges) (1, 2) ; Amour (Charlebois Robert) ; Amour (Chose) ; Amour (Diderot Denis) ; Amour (Eliot George) ; Amour « Faire l’amour » (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94 ,95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 118) ; Amour (Flaubert Gustave) (1, 2) ; Amour (Fontaine Brigitte) ; Amour (France Anatole) ; Amour (Gide André (1, 2) ; Amour (Giraud Brigitte) ; Amour (Graffigny Françoise de) ; Amour (Guillemin Henri) ; Amour (Hardiesse en amour) ; Amour (Leclerc Annie) ; Amour (Lessing Doris) ; Amour (Liberté) (1, 2) ; Amour (Maladie) ; Amour (Michel Louise) ; Amour (« Mon amant de Saint-Jean ») ; Amour (Mariano Luis) ; Amour (Offenbach Jacques) ; Amour (Passion) (1, 2, 3) ; Amour (Poil de carotte) ; Amour (Préservatif) (1, 2, 3) ; Amour (Réhabilitation) ; Amour (Rousseau Jean-Jacques) ; Amour (Roy Claude) ; Amour (Sangnier Marc) ; Amour (Simmel (Georg) ; Amour (Stendhal) ; Amour (Tristan Flora) ; Amour (Tulard Jean) ; Amour (Wolf Francis) ; (242)
II. Haïr : Haine (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; Par ordre alphabétique Haine (Berdiaev Nicola) ; Haine (Bory Jean-Louis) ; Haine (Castoriadis Cornelius) ; Haine (Danton) (1, 2) ; Haine (Diderot Denis (1, 2) ; Haine (Eberhardt Isabelle) ; Haine (Ehrenbourg Ilya) ; Haine (Ferré Léo) ; Haine (Haffner Sebastian) ; Haine (Hugo Victor) ; Haine (Huguenin Jean-René) ; Haine (Lacenaire Pierre-François) ; Haine (Leiris Michel) ; Haine (Luther King Martin) ; Haine (Mann Thomas) (1, 2) ; Haine (Manouchian Missak) ; Haine (Manzoni Alessandro) ; Haine (Mauriac François) ; Haine (Peckinpah Sam) ; Haine (Pétain Philippe) ; Haine (Roland Romain) ; Haine (Rousseau Jean-Jacques) (1, 2) ; Haine (Saint-Exupéry Antoine de) ; Haine (Sand George) (1, 2, 3, 4) ; Haine (Serge Victor) ; Haine (Simone Nina) ; Haine (Székely János) ; Haine (Thackeray (William Makepeace) ; Haine (Tolstoï Léon) (1, 2, 3) ; Haine (Tronchin Théodore) ; Haine (Trump Donald) ; Haine (Vallès Jules) (1, 2) ; Haine (Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Haine (Zemmour Éric) (1, 2) ; Haine (Zola (Émile) (1, 2) ; Haine (des étrangers/ères) (1, 2) ; Haine des hommes (Du fait des femmes) ; Haine des femmes (Du fait des femmes) ; Haine des femmes (Du fait des hommes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14) ; Haine (du Féminisme) (85) ;
25 novembre 2024 : 950
I. Relations entre êtres humains :
Par ordre alphabétique. Relations entre êtres humains :
Relations entre êtres humains. Abaissement :
Relations entre êtres humains (Abaissement) (1) : Abaisser quiconque ne rehausse personne.
* Ajout. 11 juillet 2023. Répondre à une injure, c’est s’abaisser au niveau de la personne qui a cru vous injurier.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Abaissement :
Relations entre êtres humains (Abaissement) (1) : 1791. Françoise-Radegonde Le Noir [1739-1791] religieuse au couvent de la visitation Sainte-Marie de Limoges, écrit « sa propre vie », « par ordre exprès de son de son confesseur à qui elle l’adresse en forme de lettre » :
« […] Je n’avais rien d’attrayant, ni du côté du corps, ni du côté de l’esprit ; j’étais dépourvue de tout talent et n’avait en ma faveur qu’un certain caractère bon et souple, assez ordinaires aux personnes humiliées, et qui ont besoin des autres.
Que cet état d’abaissement est favorable à la vertu ! Ces souffrances et l’humiliation portent comme naturellement l’âme à Dieu. […]. » (Cf. Femmes. Religieuses, Famille. Mariage, Patriarcat. Dieu) 1
Relations entre êtres humains. Abaissement. Ivy Compton-Burnett :
Relations entre êtres humains (Abaissement) (2) : 1967. Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans La chute des puissants, auteure de :
« Plus on s’abaisse, plus la suffisance vos guette. » 2
Me fait penser à tant de prières que, jeunes, l’on nous contraignait à répéter.
Exemple : « Je ne suis pas digne de… »
Relations entre êtres humains (Abaissement) (3) : 1967. Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans La chute des puissants, auteure de :
« On n’a pas besoin de s’abaisser tellement quand on est déjà bas. » 3
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Relations entre êtres humains (Absurdité) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de :
« Elle participait comme tout un chacun à l’absurdité universelle, pensai-je, ce qui signifiait que nous nous ressemblions. Ma présence ici relevait également de l’absurde. Il fallait bien que j’arrive à faire cohabiter mes propres absurdités avec la sienne. » 4
Relations entre êtres humains. Admiration :
Relations entre êtres humains (Admiration) (1) : Toute admiration, idées incluses - en ce qu’elle est un écran à la critique - est aliénation.
Relations entre êtres humains (Admiration) (2) : Sous couvert d’élever certain-es, on abaisse tous / tes les autres.
Relations entre êtres humains (Admiration) (3) : L’admiration clôt l’imaginaire, laissé en de ça de son modèle.
Relations entre êtres humains (Admiration) (4) : L’admiration suspens le raisonnement.
Relations entre êtres humains (Admiration) (5) : Faut-il, pour que l’admiration ait un sens, que la personne qui en est l’objet y accorde de la valeur, en tienne compte ? Non ? (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Admiration :
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Admiration. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Admiration) (1) : (22 juin) 1740. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Pierre-Louis Moreau de Maupertuis [1698-1759], auteur de :
« Vous savez que je vous ai toujours aimé quoique je vous admirasse, ce qui est assez rare à concilier. » 5
Relations entre êtres humains (Admiration) (2) : (26 février) 1759. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Albrecht von Haller [1708-1777], auteur de :
« On aime à être obligé de ceux dont on est l’admirateur. » 6
Relations entre êtres humains (Admiration) (3) : (16 novembre) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à madame du Deffand [1696-1780], auteur de :
« L’admiration, dit-on, est fille de l’ignorance […]. » 7
Relations entre êtres humains (Admiration) (4) : (14 novembre) 1776. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Condorcet [1743-1794], auteur de :
« De l’admiration à l’imitation, il n’y a qu’un pas. […] » 8
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Relations entre êtres humains (Admiration) (5) : 1811. Félicité de Genlis [1746-1830], dans Les souvenirs de Félicité L***, écrit :
« […] Il n’y a qu’un sot qui puisse admirer ce qui repousse. Mais il y a des gens dont on n’obtient le respect qu’en les intimidant, leur admiration n’est qu’une espèce de frayeur. » 9 (Cf. Relations entre êtres humains. Respect)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Admiration. Honoré de Balzac :
Relations entre êtres humains (Admiration) (6) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Trop facilement accordée, l’admiration est un signe de faiblesse […]. » 10
Relations entre êtres humains (Admiration) (7) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« L’envie délie autant de langues que l’admiration en glace. » 11 (Cf. Langage)
Relations entre êtres humains (Admiration) (8) : 1846. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La cousine Bette, auteur de :
« On ne sait pas combien de temps vont encore les gloires éteintes, soutenues par les admirations arriérées. » 12 (Cf. Histoire. Mémoire)
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Relations entre êtres humains (Admiration) (9) : 1833-1859. Eugène Delacroix [1798-1863], dans Carnet Héliotrope, auteur de :
« […] Mais l’admiration est un impôt dont la plupart des hommes ne sont que trop impatients de s’affranchir. L’œil se lasse de contempler longtemps le même genre de prodige, et après avoir suivi avec délices une élévation rapide, attend et épie la chute presque avec une égale impatience. » 13
Relations entre êtres humains (Admiration) (10) : 1845. Giacomo Leopardi [1798-1837], dans ses Pensées, auteur de :
« Le monde tourne en dérision ce qu’il devrait admirer, et blâme, tel le renard d’Ésope, l’objet de ses envies. […] Un geste généreux, une action héroïque, qui méritent d’être admirés, ne soulèvent que raillerie, car les hommes, surtout à égalité de condition, se croiraient humiliés s’ils se laissaient aller à l’admiration. » 14
Relations entre êtres humains (Admiration) (11) : (28 avril) 1849. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal, concernant son épouse, écrit :
« L’admiration ? Je l’accepte, si c’est l’un des moyens qui puissent augmenter la tendresse. » 15 (Cf. Penser. Utilitarisme)
Relations entre êtres humains (Admiration) (12) : (15 octobre) 1857. Jules Vallès [1832-1885] dans Le Présent, auteur de :
« Il y a en France beaucoup d’admirations de commande, des enthousiasmes de convention, des bouquets de lauriers tout faits, qu’on jette aux pieds de certaines idoles, sans savoir si jamais elles ont mérité ces éloges et ces amours ! » 16 (Cf. Patriarcat, Penser, Politique)
Relations entre êtres humains (Admiration) (13) : (22 août) 1861. Alexandre Dumas fils [1824-1895] à Georges Sand [1804-1876], auteur de :
« J’aurais pu vous renvoyer toutes les lettres que je reçois par Nohant, elles ont toutes des admirations pour vous. Mais vous vous fichez bien des admirations. Vous aimez mieux qu’on vous aime tout bonnement, vous pas difficile - Eh ben - on vous aime. » 17
Relations entre êtres humains (Admiration) (14) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Elle était gaie aussi parce qu’elle avait un homme pour l’admirer (l’admiration d’autrui était l’huile indispensable au bon fonctionnement de sa machine), et cet admirateur était Pétia. » 18
Relations entre êtres humains (Admiration) (15) : Marie Bashkirtseff [1858-1884], en réaction à une réponse méprisante que lui avait adressée Alexandre Dumas fils [1824-1895], auteure de :
« Je vous annonce, Monsieur, le divorce de mon admiration de votre personne. » 19 (Cf. Femmes. Orgueil, Remarquables. Bashkirtseff Marie, Relations entre êtres humains. Mépris, Famille. Divorce, Politique. Admiration)
Relations entre êtres humains (Admiration) (16) : 1886. Émile Zola [1840-1902], dans L’œuvre, auteur de :
« Du reste, ils étaient peu difficiles, ils montraient une belle gloutonnerie de jeunesse, un furieux appétit de lecture, où s’engouffraient l’excellent et le pire, si avides d’admirer, que souvent les œuvres exécrables les jetaient dans l’exaltation des purs chefs d’œuvres. » 20
Relations entre êtres humains (Admiration) (17) : (3 janvier) 1874. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« J’ai fini de rire de la bêtise humaine, je la fuis et tâche de l’oublier. Quant à l’admiration, je suis toujours prête, c’est le régime sain par excellence […]. » 21
Relations entre êtres humains (Admiration) (18) : (28 décembre) 1924. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Félix Bertaux [1881-1948], auteur de :
« De plus en plus, j’éprouve le sentiment que l’admiration est la meilleure part de l’homme et, tout comme dans la vie individuelle, il n’est rien de plus naturel et de plus humains que d’admirer chez autrui ce que soi-même on n’est pas, on ne peut pas et on n’a pas ; ainsi devrait-il en être dans la vie des peuples. Une admiration réciproque formant la base affective de la vie internationale, et le monde aurait un aspect bien différent ! » 22 (Cf. Politique. Morale)
Relations entre êtres humains (Admiration) (19) : 1929. Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« - L’affection pour Sophia conduit à de nombreuses embûches, affirma Dinah, et l’admiration ne sert à rien parce qu’elle la trouve toute naturelle et ne vous en tient pas compte. » 23
Relations entre êtres humains (Admiration) (20) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« […] Je n’avais jamais admiré les gens riches ; mais j’imaginais qu’ils devaient être d’une meilleure étoffe que de pauvres hères comme nous, tout juste comme les vêtements les plus chers sont d’un drap plus fin. Et maintenant, je voyais mon erreur. Ainsi, ce sont-là les gens qui nous privent de tout, même du lait de notre mère, pensais-je. Pourquoi ? mais pourquoi donc ? De quel droit ? […] » 24 (Cf. Droit, Êtres humains. Vêtements, Femmes. Mères. Nourrices, Penser, Économie. « Pauvres Les »)
Relations entre êtres humains (Admiration) (21) : 1983. Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« L’admiration [pour elle] ne sert à rien parce qu’elle la trouve toute naturelle et ne vous en tient pas compte. » 25
Relations entre êtres humains (Admiration) (22) : 2014. Pascal Bruckner, dans Un bon fils, auteur de :
« Il y a quelque chose de cruel dans l’admiration car elle ne pardonne aucune défaillance. » 26 Ne serait-ce pas plutôt la preuve de l’erreur du postulat : l’admiration implique une contrepartie ? (Poursuivre)
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Relations entre êtres humains. Adversaire :
Relations entre êtres humains (Adversaire) (1) : Moins il / elle s’estimait, plus les adversaires qu’il / elle se choisissait étaient des êtres dégradés, et le / la dégradaient en retour.
Relations entre êtres humains (Adversaire) (2) : Être grand-e de la grandeur de son adversaire ; être petit-e de la petitesse de son adversaire.
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Relations entre êtres humains (Affabilité) : Absolument compatible avec le plus grossier despotisme.
Relations entre êtres humains (Aide) : 1861. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans Souvenirs de la maison des morts, auteur de :
« Aléi m’aidait souvent aux travaux, à la caserne, il faisait ce qu’il croyait m’être agréable et me procurer quelque soulagement : il n’y avait dans ces attentions ni servilité, ni espoir d’un quelconque avantage, mais seulement un sentiment chaleureux et cordial qu’il ne cachait nullement. » 27 (Cf. Relations entre êtres humains. Attentions)
Relations entre êtres humains (Aliénation) : Se libérer de soi / S’alléger de soi / Se dépouiller de soi / S’échapper de soi / Se déporter de soi / Se désaxer de soi / Se vider de soi / Se délivrer de soi / Se défaire de soi / Se déposer de soi / Se retirer de soi / Se guérir de soi / Se désaliéner de soi / Se séparer de soi / Se retirer de soi / Se déchanter de soi / S’indigner de soi / Se déposséder de soi / Se désenchanter de soi…
- Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi tout ça ?
- Pourquoi se rendre aveugle, sourd-e, muet-te, insensible à soi ?
- Pour être disponible, être reconnu-e, être séduit-e, être aimé-e par l’autre ?
- Pour être pénétré-e, absorbé-e, englouti-e, dépersonnalisé-e, œuvrée, approprié-e, chosifié-e, nié-e, méprisé-e, dévasté-e, menacé-e, accusé-e, apeuré-e, neutralisé-e, destabilisé-e, enlaidi-e, appauvri-e, exploité-e, anéanti-e par l’autre ?
- Pour être rendu-e silencieux-se, interdit-e de sentiment, d’expression, de sortie, de parole ? De vie. (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (Amabilité) : L’amabilité, si, nous dit-on, douce à vivre, cache trop souvent les rapports de pouvoirs. Comme à l’inverse…
N.B. Écrit, après avoir entendu une vendeuse à une cliente dire : « Vous ne savez pas compter ? », et une seconde dans une brocante : « Vous ne voulez pas que je vous le donne ! ; Tous des radins ! » ; « Ce prix ne me payse même pas le prix de mon emplacement ! »
Relations entre êtres humains (Ambition) : (4 janvier) 1757. Voltaire [1696-1778], dans une lettre à la duchesse de Louise-Dorothée de Saxe-Gotha [1710-1767], auteur de :
« L’ambition a toujours bouleversé la terre, et deux ou trois personnes ont toujours fait le malheur de deux ou trois cent mille. » 28 (Cf. Politique. Guerre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Amitié :
Relations entre êtres humains (Amitié) (1) : (21 septembre) 1764. Voltaire [1694-1778], écrit à madame du Deffand [1696-1780] :
« [...] Je vous écris parce que vous vous croyez malheureuse et que vous avez une âme forte à qui je dis quelques fois des vérités fortes, parce que vous m’avez dit quelque fois que mes lettres vous consolaient un moment, parce que j’aime à vous parler des malheurs de la vie humaine, des préjugés qui l’empoisonnent et des horreurs ridicules dont on accompagne la mort. [...] Vivez, philosophez avec vos amis, […] qu’ils vivent pour eux et pour vous.
Adieu, madame, je vous aime de loin, et je vous aime encore plus de près. » 29 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer, Penser. Préjugés)
Relations entre êtres humains (Amitié) (2) : (10 octobre) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« […] Mais nos vraies discussions doivent rester entre nous comme des caresses entre amants et plus douces, puisque l’amitié a ses mystères aussi sans les orages de la personnalité. » 30 (Cf. Relations entre êtres humains. Caresses)
Relations entre êtres humains (Amitié) (3) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques le fataliste, auteur de :
« Vous ne savez pas ce qu’est le nom d’ami donné par un supérieur à son subalterne. » 31 (Cf. Politique. Hiérarchie)
Relations entre êtres humains (Amitié) (4) : 1886. Émile Zola [1840-1902], dans L’œuvre, auteur de :
« Un rêve d’éternelle amitié l’immobilisait, des jeudis pareils se succédaient à l’infini, jusqu’aux derniers lointains de l’âge. Tous éternellement ensemble ! tous partis à la même heure et arrivés dans la même victoire ! » 32
Relations entre êtres humains (Amitié) (5) : (22 mai) 1912. Franz Kafka [1883-1924], dans le Sixième cahier de son Journal, auteur de :
« Hier, merveilleuse soirée avec Max [Brod. 1884-1968]. Quand je m’aime, je l’aime encore plus fort. » 33
Relations entre êtres humains (Amitié) (6) : (novembre) 1968. Raymond Aron [1905-1983], dans l’Introduction de son livre - recueil d’articles - intitulé : Marxismes imaginaires, auteur de :
« Des lecteurs m’ont reproché l’agressivité excessive et parfois méprisante de ces études et de ces polémiques. L’amitié que me portent certains de ces lecteurs ne me laisse d’autre recours que de plaider coupable et de reconnaître le bien-fondé de ces critiques. » 34 (Cf. Penser. Polémique, Politique. Marxisme, Philosophie. Aron Raymond)
Relations entre êtres humains (Amitié) (7) : (18 avril) 2017. Lu dans Le Figaro-Madame, sous le titre : Carla Bruni Sarkozy, Élisabeth II, Guillaume Canet : La semaine people :
« Cette semaine, Caitlyn Jenner a appris à tenir un enfant et Rihanna a revêtu cuissardes vernies et masque anti-pollution. Ici la folle semaine de nos amies les célébrités. » 35
À ne pas réfuter, à titre de plaisanterie : cette pseudo proximité - baptisée « amitié » - certes ici poussée à son point le plus ultime, a pour fonction d’imposer un mode de vie, de dissoudre les antagonismes, de nier le réel, et notamment l’idée même d’un « soi », seul à même de construire une amitié.
Relations entre êtres humains (Amitié) (8) : (19 juin) 2023. Entendu sur France Culture :
« Dernièrement, je suis devenue ma propre amie ; franchement, c’est génial. » 36 (Cf. Êtres humains. Soi)
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Relations entre êtres humains. Applaudissements :
Relations entre êtres humains (Applaudissements) (1) : Comment peut-on supporter, sans gêne, d’être applaudi-e ? Les refuser d’emblée, comme les compliments, c’est d’emblée récuser de part et d’autre une fausse connivence inhérente à toute duplicité.
* Ajout. 7 janvier 2022. Comment alors exprimer sa satisfaction, le plaisir éprouvé ? Réfléchir.
Relations entre êtres humains (Applaudissements) (2) : 2022. Entendre, à l’occasion des débats électoraux, les véritables hurlements de joie lors des phrases censées être approuvées par l’auditoire, préalablement ‘chauffé’ sans doute, rappelle tant de souvenirs terrifiants.
* Ajout. 6 août 2024. En pire, les Jeux olympiques, notamment en cas de victoire française…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Applaudissements :
Relations entre êtres humains (Applaudissements) (1) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, auteur de :
« La pièce finie, j’entends des battements de mains et des cris qui ne finissaient pas. […] Voilà M. Lekain et M. Brizard qui me prennent par le bras, et me trainent sur le théâtre.
J’avais vu des auteurs soutenir avec courage, une pareille cérémonie ; je n’y étais pas accoutumé ; on n’appelle pas les poètes en Italie sur la scène pour les complimenter ; je ne concevais pas comment un homme pouvait dire tacitement aux spectateurs : ‘Me voilà, Messiers, applaudissez-moi.’ » 37
Relations entre êtres humains (Applaudissements) (2) : (22-23 mars) 1791. Mirabeau [1749-1791], à l’assemblée nationale, dans son Discours sur le projet de loi relatif à la régence, auteur de :
« Puisqu’on a cité Cromwell [Oliver. 1599-1658], je rappellerai un mot de cet homme qui connaissait si bien les choses et les hommes, puisqu’il en avait tiré un si grand parti, et qu’il leur avait imprimé une direction si puissante. Il passait avec Lambert [John. 1619-1684], son fidèle compagnon ; les applaudissements, les cris de joie, les bravos retentissaient autour d’eux. Lambert était enthousiasmé de ces acclamations. Cromwell, ce grand scrutateur du cœur humain, pour dégriser son ami, lui dit : ‘On nous applaudirait bien d’avantage si nous allions à la potence.’ » 38 (Cf. Hommes. « Politiques », Politique)
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Relations entre êtres humains (Arbitre) : (30 janvier) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Germain-Gilles-Richard de Ruffey [1706-1794], auteur de :
« L’un et l’autre [un père et un fils] perdraient leur considération à disputer davantage. C’est à eux à être arbitres, et non à avoir besoin d’arbitres. » 39 (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Attachement) : Ils s’attachèrent l’un-e à l’autre pour se préserver d’eux-mêmes. (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Attali Jacques) : 2009. Jacques Attali, dans Survivre aux crises, dans une rubrique intitulée, Respect de soi-même, présentant sa « stratégie de survie », écrit :
« D’abord vouloir vivre et pas seulement survivre. Pour cela, prendre pleinement conscience de soi, attacher de l’importance à son propre sort, n’avoir ni honte de soi, ni haine de soi. Se respecter et donc chercher sa raison de vivre, s’imposer un désir d’excellence dans son corps, sa teneur, son apparence, la réalisation de ses aspirations. À cette fin, ne rien attendre de personne […]. » 40
Charmant personnage, brillante perspective, heureux avenir… (Cf. Êtres humains. Soi, Hommes. « Modestes », Relations entre êtres humains. Respect, Langage. Possessif)
Relations entre êtres humains (Attaque) : 1948. Louis Aragon [1897-1982], dans Les voyageurs de l’impériale, auteur de :
« […] Il procédait toujours ainsi par des sortes de brusques attaques, puis un repli, une diversion qui permettrait à l’adversaire, je veux dire à son interlocuteur, de s’habituer à l’idée lancée, à laquelle on pouvait ensuite tranquillement revenir. » 41 (Cf. Penser. Idées, Politique. Adversaire)
Relations entre êtres humains. Attentions :
Relations entre êtres humains (Attentions) (1) : L’attention aux autres est souvent le fait de petits égards, de petits regards, de petits mots, de petits scrupules, de petites politesses, de petites absences, de petits gestes, de petites obligeances, de petits silences, de petits cadeaux, de petits oublis…
Pour les apprécier, pour en juger la valeur, pour en comprendre la signification, il faut d’abord savoir qu’une personne existe à vos côtés.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Attentions :
Relations entre êtres humains (Attentions) (1) : 1749. Denis Diderot [1713-1784], dans Lettre sur les aveugles à l’égard de ceux qui voient, auteur de :
« Que les aveugles seraient malheureux sans les mêmes petites attentions de ceux qui les environnent ! Nous-mêmes, que serions-nous à plaindre sans elles ! Les grands services sont comme de grosses pièces d’or ou d’argent qu’on a rarement l’occasion d’employer ; mais les petites attentions sont une monnaie courante qu’on a toujours à la main. » 42 (Cf. Relations entre êtres humains. Services)
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Avoir raison :
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (1) : 1751. Voltaire, [1694-1778], dans Le siècle de louis XIV, auteur de :
« (concernant Fontenelle. Bernard le Bouyer de [1657-1757]) « Il vit combien il est dangereux d’avoir raison dans des choses où des hommes accrédités ont tort. » 43
Relations entre êtres humains (Avoir Raison) (2) : (9 juillet) 1762. Voltaire [1694-1778] dans une lettre à Claude-Philippe Fyot de la Marche [1694-1768], auteur de :
« Il faut toujours avoir raison ; c’est là une terrible tâche. » 44 (Cf. Penser. Raison. Avoir)
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (3) : (7 mai) 1901. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Effrayant est le type de gens qui veulent toujours avoir raison. Ils sont prêts à condamner des innocents, des saints, Dieu lui-même, pourvu seulement, qu’eux aient raison. » 45 (Cf. Patriarcat. Avoir raison)
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (4) : 1936. André Gide [1869-1951], dans Retour de l’URSS, auteur de :
« Que Staline ait toujours raison, cela revient à dire : que Staline a raison de tout. » 46 (Cf. Politique, Histoire. Critique)
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (5) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, auteure de :
« Martha eut donc sa première discussion politique au bureau ; elle fit farouchement observer que ce n’étaient pas les Républicains qui se rebellaient mais Franco. Elle se trouvait solidement armée grâce aux arguments du New Statesman, et mieux armée encore par la conviction d’avoir raison, mais quel est l’intérêt d’avoir raison, si l’on se trouve devant un regard vide et inaltérable d’ignorance satisfaite ? […] » 47 (Cf. Patriarcat. Avoir raison, Penser, Politique. Histoire)
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (6) : (12 octobre) 2022. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Nous avons raison de dire que nous avons raison. »
Relations entre êtres humains (Avoir raison) (7) : (9 janvier) 2024. Thérèse Hargot, « sexologue », auteure de Tout le monde en regarde (ou presque). Comment la porno détruit l’amour, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Je suis convaincue d’avoir raison. Je ne laisserai personne me dire que j’ai tort. »
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Relations entre êtres humains (Baiser) : 1952. Doris Lessing [1919- 2013], dans Les enfants de la violence, auteure de :
« […] Il la contempla si longtemps qu’elle commença à se voir avec les yeux de Perry. […] Il se pencha jusqu’à l’embrasser, et fermant les yeux, elle laissa disparaître cette image d’elle-même, prête à se perdre. Mais le baiser persistait, avec une rudesse qui semblait exiger une résistance, qui forçait sa bouche pour la blesser, et comme son esprit observait : il calcule, il m’essaie, elle eut un réveil brutal et redevint consciente de chaque partie d’elle-même, telle qu’il pouvait la voir. […] » 48 (Cf. Êtres humains, Corps. Bouche)
Relations entre êtres humains (Begin Menahem) : 1978. Menahem Begin [1913-1992], prix Nobel de la paix avec Anouar El Sadate [1919-1981] auteur, à la Knesset, concernant les massacres des Palestinien-nes des camps de Sabra et Chatila, encerclés par l’armée Israélienne attaqués par les phalangistes chrétiens Libanais, de :
« À Chatila, à Sabra, des non-juifs ont massacré des non-juifs, en quoi cela nous concerne-t-il ? » 49 Terrifiant… (Cf. Politique. État. Israël. Nationalisme. Guerre. Morale)
Relations entre êtres humains (Besoin) : Pourquoi certaines personnes ont-elles besoin pour vivre de s'opposer à d'autres et pourquoi certaines ont-elles besoin des autres pour vivre ? (Cf. Êtres humains. Soi)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Bienfaisance :
Relations entre êtres humains (Bienfaisance) (1) : 1772-1776. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Rousseau juge Jean-Jacques, auteur de :
« J’ai toujours trouvé autant de bassesse que de fausseté dans cette maligne ostentation de bienfaisance, qui n’avait pour but que d’en avilir l’objet. » 50
Relations entre êtres humains (Bienfaisance) (2) : 1830. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Gobseck, auteur de :
« Je m’en suis donc allé, me mettant en garde contre mes idées généreuses, car j’ai souvent eu l’occasion d’observer que quand la bienfaisance ne nuit pas au bienfaiteur, elle tue l’obligé. » 51
Relations entre êtres humains. Bienfaisance. Léon Tolstoï :
Relations entre êtres humains (Bienfaisance) (3) : 1887. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La mort d’Ivan Ilitch, auteur de :
« Mais la soirée fut très réussie. La meilleure société y assistait, et Ivan Ilitch dansa avec la princesse Troufonova, la sœur de la célèbre fondatrice de la société de bienfaisance : ‘Dissipe ma peine’ ». 52
Relations entre êtres humains (Bienfaisance) (4) : (17 mars) 1907. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit, concernant « la bienfaisance », dans son Journal :
« On soustrait au peuple ce dont il a besoin, et on le prive ainsi de la possibilité de se nourrir de son travail, et ensuite s’efforce de soutenir ces gens faibles, en partageant avec eux une partie de ce qui lui a été soustrait. » 53
Tout est dit ? (Cf. Penser, Politique, Économie)
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. « Bienfaits » :
Relations entre êtres humains (« Bienfaits ») (1) : (1er novembre) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Antoine-Jean-Gabriel Le Bault [?-?] auteur de :
« Nous l’avons accablé de bienfaits, et il s’arme aujourd’hui de nos bienfaits contre nous-mêmes. » 54
Relations entre êtres humains (« Bienfaits ») (2) : (juillet) 1767. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Falconet [1716-1791], évoquant les relations de Catherine II [1729-1796] et de sa « cour » avec lui, auteur de :
« Je me sentais accablé sous le poids de tant de bienfaits multipliés. Je me secouais sous ce poids. Je cherchais à me soulager en proposant quelques espèces d’échange. D’abord, on ne m’a point répondu. On m’a laissé gémir. On n’a voulu de moi qu’un homme écrasé de grâces, de bontés et d’honneurs. » 55
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Relations entre êtres humains (Bienséances) : 1827. Alessandro Manzoni [1785-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« Les bienséances consistent à ne rien dire qui puisse déplaire, et particulièrement à qui n’est pas accoutumé à l’entendre. » 56
Relations entre êtres humains (Boltanski Luc) : (28 novembre) 2016. Luc Boltanski, auteur de :
« L’identification des [aux ?] autres est une violence. » 57 Ouvre ou ferme la réflexion ? En tout état de cause, contribue à la dévaluation, à la dévalorisation, à la perte de sens du terme de « violence ». (Cf. Sociologie, Violences)
Relations entre êtres humains (Bonheur) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
« La soif du bonheur ne s’éteint point dans le coeur d’un homme. Maman [madame de Warens] vieillissait et s’avilissait. Il m’était prouvé qu’elle ne pouvait plus être heureuse ici-bas. Restait à chercher un bonheur qui me fut propre, ayant perdu tout espoir de jamais partager le sien. » 58
Relations entre êtres humains. Boxe :
Relations entre êtres humains (Boxe) (1) : 1980. Les combats de boxe filmés - au plus près des coups portés et reçus - dans Raging bull [Martin Scorsese. La vie du boxer Jake LaMotta 1922-2017] - sont terrifiants. Plus graves encore - ou non - que dans la réalité ? (Cf. Culture. Cinéma, Corps, Violences)
Relations entre êtres humains (Boxe) (2) : (12 août) 2020. Michel Simon [1895-1975] interrogé en 1956 sur la boxe, qu’il pratiquée et enseignée, auteur de :
« Je n’aime pas la boxe, c’était pour moi une erreur de jeunesse. Je n’aime pas donner des coups mais j’ai appris à donner des coups pour ne pas en recevoir. Voilà la nuance. […]
C’est un sport que je déconseillerai à tous les jeunes, parce que tous mes amis boxers sont morts dans des conditions atroces, dans des asiles de fous, ruinés physiquement, gâteux à 40 ans, voilà ce qu’on ne dit jamais. Évidement. Et je voudrais mettre en garde les jeunes qui se livrent à ce sport [...], une chose extrêmement dangereuse qui laisse des suites pour toute la vie. » 59 (Cf. Êtres humains, Corps)
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Relations entre êtres humains (Brassens George) : Georges Brassens [1921-1981], auteur de :
« La seule révolution, c’est de tenter de s’améliorer soi-même en espérant que les autres feront la même démarche. » 60 (Cf. Politique. Révolution)
Relations entre êtres humains. Cadeau :
Relations entre êtres humains (Cadeau) (1) : Chaque fois qu’elle revoyait son cadeau, elle pensait à lui, mais aussi aux circonstances, à la signification qu’il avait alors, à celles qu’il aurait pu avoir…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Cadeau :
Relations entre êtres humains (Cadeau) (1) : (31 janvier) 1927. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Karl Arnold [1883-1953], auteur de :
« Mais faire un véritable cadeau, n’est-ce pas se priver de ce que l’on eut préféré garder pour soi ? » 61
Relations entre êtres humains (Cadeau) (2) : 2009. Yvette Szczupak-Thomas [1929-2003], dans Un diamant brut, évoquant ses relations avec le peintre Miro [1893-1983], écrit :
« […] Poussant les petites feuilles (de papier, dessinées par lui) près de ma main, il ne prononça jamais la phrase : ‘Je t’en fais cadeau’. Dans sa bouche, une telle précision aurait pris l’allure d’une rudesse. » 62 (Cf. Hommes. Présents)
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Relations entre êtres humains. Carnet d’adresses :
Relations entre êtres humains (Carnet d’adresses) (1) : Son carnet d’adresse, c’était son tableau de chasse.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Carnet d’adresses :
Relations entre êtres humains (Carnet d’adresses) (1) : (8 novembre) 2023. Le Canard enchaîné (p.2) cite Julia Clavel, qui, quittant l’Élysée pour être embauchée par le groupe Orpea, lui « offre l’un des plus jolis carnets d’adresses de la capitale. » (Cf. Hommes. « Cumulards », Économie)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Caresses :
Relations entre êtres humains (Caresses) (1) : 1792. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« La religieuse m’embrassait par le milieu du corps, et elle trouvait que j’avais la plus jolie taille. Elle m’avait attirée à elle ; elle me fit asseoir sur ses genoux ; elle me relevait la tête avec les mains et m’invitait à la regarder ; elle louait mes yeux, ma bouche, mes joues, mon teint ; je ne répondais rien, j’avais les yeux baissés, et je me laissais aller à toutes ces caresses comme une idiote. » 63
Relations entre êtres humains (Caresses) (2) : 1827. Alessandro Manzoni [1785-1873], dans Les Fiancés, auteur de :
« C’était le jour venu ; l’heure approchait ; Germaine, retirée avec Lucia dans son parloir particulier, lui faisait plus de caresses qu’à l’ordinaire, et Lucia les recevait et y répondait de plus en plus tendrement : comme la brebis, qui frémit sans crainte sous la main du berger qui la palpe et l’entraîne doucement, et se retourne pour lécher cette main, sans savoir que dehors l’attend le boucher, à qui ce berger vient de la vendre. » 64
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Relations entre êtres humains. Caricature) : 1837. Honoré de Balzac [1798-1850] dans César Birotteau, auteur de :
« L’architecte examina ce petit vieux avec le plaisir que tout artiste éprouve en voyant une caricature qui confirme ses opinions sur les bourgeois. » 65
Relations entre êtres humains (Chantage) : (28 mai) 1815. Germaine de Staël [1776-1817] écrit à Benjamin Constant [1767-1830], à laquelle il devait de l’argent - qu’il ne voulait pas lui rembourser - :
« Vous me menacez de mes lettres. Ce dernier trait est digne de vous, menacer une femme de lettres intimes qui peuvent compromettre elle et sa famille pour ne pas lui payer l’argent qu’on lui doit, c’est un trait qui manquait à M. de Sade… Je déclarerai qu’une femme ne peut pas s’exposer à la menace d’un homme de publier ses lettres et ce nouveau genre de moyen de s’enrichir sera connu car avant vous personne n’eût osé le concevoir. Ce manque de fortune que vous affichez, quand vous avez joué tout l’hiver comme vous avez joué, est une moquerie. »
- (31 mai) 1815. Dans son Journal intime, Benjamin Constant écrit :
« Lettre furieuse de Mde de St. Je l’attends et je l’écrase. » 66
* Ajout. 28 juin 2017. Cet épisode ne saurait être révélateur de la complexité de leurs relations, au sein desquelles la richesse de Germaine de Staël joua un rôle important. Celle-ci, alors qu’elle tentait de ramener Benjamin Constant à elle, met, en décembre 1809, « 200 louis à sa disposition », qu’il refusera et qui seront finalement annulés en mars 1810. 67 (Cf. Femmes. Remarquables, Staël Germaine de, Penser. Principes, Patriarcat. Mépris, Violences. Sade)
Relations entre êtres humains. Charité :
Relations entre êtres humains (Charité) (1) : La charité, qu’il faut distinguer de la pitié, de la compassion, de la générosité, de l’aide…, elle aussi doit être resituée dans son contexte politique, social, plus particulièrement patriarcal ; et aussi critiquable soit-elle, sa signification implique, en sa faveur, a minima, la conscience de l’autre. Des autres.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Charité :
Relations entre êtres humains (Charité) (1) : (13 février) 1768. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Adam, comte Lewenhaupt [?-1775], évoque « la charité qui me fait gémir sur mon prochain, plaindre ses chaînes et souhaiter sa délivrance. » 68 (Cf. Politique. Charité)
Relations entre êtres humains (Charité) (2) : 1770. Denis Diderot [1713-1784], dans Les deux amis de Bourbonne, auteur de :
« L’Évangile ne cesse de nous recommander la commisération pour les pauvres ; mais on double le mérite de sa charité par un bon choix des misérables. » 69 (Cf. Êtres humains. Soi, Femmes. Charité, Économie. « Pauvres Les »)
Relations entre êtres humains (Charité) (3) : (20 juillet) 1890. Léon Tolstoï [1828-1910], retranscrit dans son Journal, ce passage de L’évangile :
« Ne faites pas vôtre aumône devant les hommes. […] » 70
Relations entre êtres humains (Charité) (4) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’Argent, auteur de :
« […] Il vivait plus haut, dans un songe souverain de justice. L’idée de charité le blessait, le jetait hors de lui : la charité, c’était l’aumône, l’inégalité consacrée par la bonté ; et il n’admettait que la justice, les droits de chacun reconquis, posées en immuable principe de la nouvelle organisation sociale. Ainsi, à la suite de Marx […]. » 71 (Cf. Justice, Politique. Égalité, Économie. Charité)
Relations entre êtres humains (Charité) (5) : 1894-1899. André Girard [1860-1942], dans - ce qui sera présenté comme son - Dictionnaire de l’anarchie [2021], auteur de :
« La charité, ce pis-aller humiliant pour qui donne et qui reçoit, n’a quelque excuse que par le sentiment qui la guide. Une émotion sincère, une fraternelle et égalitaire sympathie en corrigent un peu l’injustice originelle. […] » 72 (Cf. Relations entre êtres humains. Excuse, Politique. Anarchisme)
Relations entre êtres humains (Charité) (6) : (19 février) 1931. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire, auteur de :
« À deux heures et demi, rue Dauphine, en retournant au Mercure [de France] après déjeuner, un homme et une femme d’aspect misérable au possible, l’homme tenant par la main, un malheureux enfant de trois ans environ, emmitouflé dans je ne sais quelles loques et grignotant un morceau de pain. J’ai mis deux francs dans la main du gosse en disant à l’homme : ‘Vous lui achèterez un petit quelque chose’. Je pouvais à peine parler tant j’avais d’émotion.
Il faudrait au moins lui donner un billet de 100 francs. » 73 (Cf. Économie. Charité)
Relations entre êtres humains (Charité) (7) : 1939. John Steinbeck [1902-1968], dans Les raisins de la colère, auteur de :
« L’hiver passé, on a crevé de faim. Moi et les petits. Et il pleuvait, fallait voir… Un type nous a dit d’aller à l’Armée du salut. […] On avait faim… Il a fallu se mettre à plat ventre pour avoir à manger. Ils nous ont enlevé toute notre dignité. Ils nous… Je les hais ! » 74 (Cf. Relations entre êtres humains. Colère. Haine, Économie. « Pauvres Les »)
Relations entre êtres humains (Charité) (8) : Pierre Dac [1898-1975], auteur de :
« Donner avec ostentation ce n’est pas très joli, mais ne rien donner avec discrétion ne vaut guère mieux. » 75 (Cf. Relations entre êtres humains. Discrétion)
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Relations entre êtres humains (« Choix ») : Tout renvoi, tout référence, toute explication faisant état de « choix » de l’un-e, esquive la responsabilité de l’autre, de tous / toutes les autres.
Relations entre êtres humains (« Cinq minutes. Chrono ») : (14 octobre) 2022. Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise [LFI] à l’assemblée, à la sortie de Matignon, concernant la réforme des retraites, après avoir rappelé que le groupe LFI n’avait rien à négocier avec le gouvernement, a précisé que la rencontre avait duré « cinq minutes chrono ».
Quand on a les idées claires…
Relations entre êtres humains (Cœur) : (23 décembre) 1774. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte d’Argental [1700-1788], auteur de :
« Mon très cher ange, je mets toutes vos douleurs avec les miennes dans mon cœur, ce cœur est en pièces, les pièces sont à vous. » 76 (Cf. Corps, Relations entre êtres humains. Douleur)
Relations entre êtres humains. Colère :
Relations entre êtres humains (Colère) (1) : Apprendre à reconnaître la violence qui est en nous, pour reconnaître les différentes manifestations, les différentes significations de la colère, et si possible en comprendre les causes ; apprendre à l’apprivoiser, la doser, l’espacer, la calmer afin de la digérer au meilleur moment et d’être le mieux à même d’en comprendre les fondements. Afin de la transformer en critiques libératoires.
Relations entre êtres humains (Colère) (2) : Apprendre - afin de ne pas en être submergé-e, ni de la relativiser et encore moins de la refouler - à gérer le ressenti de sa colère en fonction de sa volonté, sa décision de, sa capacité à l’exprimer.
Relations entre êtres humains (Colère) (3) : La colère, non exprimée, à l'encontre des agissements des « autres » est présentement de peu de conséquences profitables pour soi ; en la transférant en réflexions pour soi, pour l’autre, elle devient alors fort utile…
Relations entre êtres humains (Colère) (4) : Ce n’est pas la personne - l’évènement, l’histoire, la chose, le mot - qui nous met en colère c’est le malaise qu’elle provoque en nous. Juste ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Colère :
Relations entre êtres humains (Colère) (1) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans Théorie des sentiments moraux, auteur de :
« Le comportement furieux d’un homme en colère est plus susceptible de nous exaspérer contre lui que contre ses ennemis. Parce que nous sommes ignorants de la provocation qu’il a subie, nous ne pouvons ni ramener son cas en nous-mêmes, ni rien concevoir aux passions qu’elle excite. Au contraire, nous voyons clairement la situation de ceux contre qui s’exerce sa colère et à quelle violence ils peuvent être exposés de la part d’un adversaire si enragé. Aussi sympathisons-nous volontiers avec leur crainte ou leur ressentiment et sommes-nous immédiatement disposés à pendre parti contre celui qui paraît les mettre tellement en danger. » Comme c’est juste, et peut expliquer tant et tant de situations, comprendre tant et tant de réactions, dans tant et tant de domaines… 77 (Cf. Politique. Adversaire)
Relations entre êtres humains (Colère) (2) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Comme il arrive souvent aux gens emportés, la colère l’envahissait déjà mais il en cherchait encore l’objet. » 78
Relations entre êtres humains (Colère) (3) : 1965. Nelson Mandela [1918-2013], dans Un long chemin vers la liberté, apprend en prison que les autorités avaient rejeté la demande de visite de son épouse. Il demande un rendez-vous avec le lieutenant Prins, directeur de la prison, lequel réagit notamment par une « remarque tellement grossière et injurieuse qu’[il] se met en colère. » Nelson Mandela régit verbalement par des insultes et des injures. Après avoir constaté que : « ce jour-là [Il] violé [ses] principes », il en conclut :
« J’avais réduit Prins au silence, mais il m’avait fait perdre mon calme et je considérais cela comme une défaite vis à vis de mes adversaires. » 79 (Cf. Penser. Principe, Politique. Adversaire. Principe)
Relations entre êtres humains (Colère) (4) : 1970. Louis Nucéra [1928-2000], auteur de :
« Si vous n’écrivez pas un livre de colère, vous entérinez tout qui se produit journellement, et, à ce moment-là, vous êtes cuit. » 80 (Cf. Culture. Livres, Êtres humains, Philosophie. Nucéra Louis)
Relations entre êtres humains (Colère) (5) :1981. Lu dans Tous les hommes sont frères, recueil de textes de Gandhi [1869-30 janvier 1948] :
« De dures expériences m’ont appris à ne pas laisser s’exprimer ma colère. Et de même qu’en comprimant la vapeur, on obtient une nouvelle source d’énergie, de même qu’en comprimant sa colère, on peut obtenir une force capable de bouleverser le monde entier. »
« Ce n’est pas que je ne sois jamais en colère ; mais je ne donne pas libre cours à ma colère. Pour supprimer toute impulsion coléreuse, je m’efforce de cultiver la patience, et je dois dire qu’en général, j’y arrive. Je me contente de contrôler ma colère aussitôt qu’elle se fait sentir en moi. Il est vain de me demander comment j’y parviens. Il s’agit là d’une habitude que chacun doit cultiver et acquérir à force de constance. » 81
Relations entre êtres humains (Colère) (6) : 2001. Lorsque Germaine Tillion [1907-2008] fait part de sa réaction, à l’annonce de l’armistice annoncée le 22 juin 1940 par Philippe Pétain [1856-1951], elle n’emploie pas le terme de « colère », elle dit :
« Je suis indignée, dégoûtée, révoltée. » 82 (Cf. Langage. Mots, Politique. Guerre)
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Relations entre êtres humains (« Comme il faut ») : (16 octobre) 1853. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans des Feuilles annexes de son Journal :
« Les gens dits convenables, les gens ‘comme il faut’, se plaçant très haut dans leur propre opinion, dès qu’ils sortent de leur sphère et entrent dans une sphère où l’on n’apprécie pas les qualités conventionnelles de la convenance, tombent beaucoup plus bas que les gens non convenables, lesquels, ne s’enorgueillissant de rien, s’efforcent d’acquérir ce qui est bien. Les premiers regardent d’en haut et ne font rien, c’est pourquoi ils tombent ; les seconds regardent d’en bas et se donnent de la peine, c’est pourquoi ils montent. » 83 (Cf. Politique. Hiérarchie. Morale)
Relations entre êtres humains. Comparaison :
Relations entre êtres humains (Comparaison) (1) : Lier, dissocier, distinguer entre « comparaison », « confrontation », « concurrence », « compétition », puis : « division », « opposition » …
Relations entre êtres humains (Comparaison) (2) : Elle pensa rehausser la femme qu’elle admirait en la comparant avec un homme censé, depuis des siècles, avoir une valeur sans commune mesure avec elle. L’exercice a pu ponctuellement obtenir cet effet, mais, sans commune mesure, créa par une absurde simplification, de nombreuses confusions, tout en confortant une pensée hiérarchique, sans dommage pour le patriarcat.
Relations entre êtres humains (Comparaison) (3) : J’ai remarqué que souvent, bien trop souvent, les comparaisons des femmes entre elles étaient bien proches de leur mise en concurrence.
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Relations entre êtres humains. Compassion :
Relations entre êtres humains (Compassion) (1) : La compassion, le soulagement, la lâcheté peuvent fort bien coexister.
N.B. « Compassion » : « La compassion est une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et poussé à y remédier. »
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Compassion :
Relations entre êtres humains (Compassion) (1) : (22 octobre) 1911. Franz Kafka [1883-1924], dans le Premier cahier de son Journal, auteur de :
« Si cette compassion [que nous éprouvons pour ces comédiens] est d’une intensité démesurée, c’est parce qu’elle affecte de viser autrui tout en se rapportant à nous, en réalité. » 84
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Relations entre êtres humains. Complaisance :
Relations entre êtres humains (Complaisance) (1) : Sa complaisance si aisément déchiffrable révélait l’être déplaisant qu’il était, mais aussi celui qu’il pensait ainsi masquer.
Relations entre êtres humains (Complaisance) (2) : « Complaisance » : « Disposition à s’accommoder aux goûts d’autrui pour lui plaire » ; « sentiment dans lequel on se complait par faiblesse, vanité. » Pourquoi, comment ? : par institutionnalisation de la dépendance, par manque d’assurance en soi, par intériorisation culturelle de la légitimité de la hiérarchie, faute de pouvoir dire ‘je’…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Complaisance :
Relations entre êtres humains (Complaisance) (1) : (30 juillet) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à madame du Deffand [1696-1780], auteur de :
« Il est bon d’avoir votre suffrage, mais je veux l’avoir par la force de la vérité, et je ne vous prierai pas même d’avoir la moindre complaisance. » 85 (Cf. Penser. Vérité. Voltaire)
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Relations entre êtres humains (Complice) : Que l’épouse écrasée soit souvent la meilleure complice de l’assassin - lorsqu’elle n’est pas sa victime - c’est normal : elle est la plus dominée par lui, l’a été le plus durablement et continue à l’être après son inculpation ; elle est donc, dès lors, la moins à-même de le dénoncer.
Ce jugement est porteur de nombreux élargissements et devrait remettre en cause tant et tant de condamnations de femmes si injustes.
Relations entre êtres humains. Compliments. Éloges. Louanges… :
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (1) : Prise de pouvoir, à faible coût. N’en accepter jamais aucun : abaisse et son auteur-e et la personne destinataire. Là encore, que l’hypothèse même en soit exclue.
* Ajout. 16 novembre 2016. Plus prosaïquement, les compliments ont aussi pour fonction de dissuader les critiques.
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (2) : Remplacer les compliments en constats, possibles objets de discussions, débats, oppositions…
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (3) : Il s’affirmait « gêné » par les compliments qui lui étaient exprimés. Il lui eut suffi de ne pas être en relation avec ceux / celles qui n’en conféraient aucun.
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (4) : Combien, en complimentant, pensent, ou espèrent confusément, adouber ? Ou, pour les moins assurés d’eux-mêmes, créer, peu ou prou, une personne lige ?
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (5) : Les compliments détournent - quand ils n’en tuent pas l’hypothèse, l’idée, l’envie - l’attention de la valeur.
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (6) : À accepter des compliments, sous une forme ou une autre, que cautionne-t-on ? que dévalue-t-on ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Compliments. Louanges… :
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (1) : 1688. Jean de La Bruyère [1645-1696], dans Les Caractères - De la société -, auteur de :
« Il y aurait une espèce de férocité à rejeter indifféremment toute sorte de louanges : l’on doit être sensible à celles qui nous viennent des gens de bien, qui louent en nous sincèrement des choses louables. » 86
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (2) : 1727. Marivaux [1686-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Ce discours fut suivi de beaucoup de protestations d’amitié qui n’avaient qu’un défaut, c’est qu’elles étaient trop polies ; je les aurais crues plus vraies, si elles avaient été plus simples : le bon cœur ne fait point de compliments. » 87
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (3) : (20 juin. 1er juillet) 1731. Commentaire d’un éditeur du Nouvelliste du Parnasse à la suite d’une lettre de Voltaire [1694-1778] :
« […] Peut-on croire que celui qui se rend si peu de justice en s’abaissant, la rende aux autres, en les louant ? » 88
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (4) : (13 septembre) 1754. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] répond à madame Bourette [1714-1784] :
« Recevez, Madame, mes très humbles remerciements des vers que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer : leur éloge m’est interdit, puisqu’ils semblent destinés au mien ; et vous pardonnerez sans doute un peu la grossièreté à un homme aussi peu accoutumé à recevoir des compliments qu’à en faire. Mais rien ne m’empêchera de rendre en toute occasion justice à vos talents, qui m’étaient connus, ni d’être toute ma vie, avec reconnaissance et respect, Madame, etc. » 89 (Cf. Relations entre êtres humains. Remerciements)
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…). Denis Diderot :
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (5) : 1758. Denis Diderot [1713-1784], dans Des auteurs et des critiques [Chapitre XXII du Discours sur la poésie dramatique] évoque « la vanité des éloges qu’on prodigue sans connaissance et qu’on accepte sans pudeur. » 90 (Cf. Corps. Pudeur, Êtres Humains. Pudeur, Relations entre êtres humains. Vanité)
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (6) : (2 au 6 ou 8 novembre) 1760. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Sophie Volland [1716-1784], auteur de :
« Pourquoi la louange embarrasse ? - C’est qu’il est contre la justice qu’on se doit, de la refuser, puisqu’on sent qu’on la mérite ; et contre la modestie qu’on exige, de l’accepter, puisque ce serait alors se réunir aux autres, pour se préconiser soi-même. » 91 (Cf. Êtres humains. Soi)
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Relations entre êtres humains (Compliments. Voltaire) (7) : (14 août) 1765. M. Monnet [?-?] écrivit à l’acteur et dramaturge anglais, David Garrick [1717-1779] concernant Voltaire [1694-1778], que celui-ci « a souvent gâté ceux qui ont eu la faiblesse de se fier à ses compliments, ou pour mieux dire, à sa fausseté. » 92 (Cf. Relations entre êtres humains. Compliments)
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (8) : (3 juillet) 1775. Monsieur Vivant-Denon [1747-1825] clôt sa lettre à Voltaire [1694-1778] en ces termes :
« Je ne m’aviserai pas, Monsieur, de vous faire des compliments ; vous êtes au-dessus de mes éloges, et vous n’avez pas besoin de mes humilités : et puisque j’ai trouvé un moyen d’être votre camarade, je me contenterai de vous assurer que vous n’en avez point qui vous soit plus parfaitement dévoué. » 93 Fière, subtile critique de Voltaire…
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (9) : (19 octobre) 1789. Mirabeau [1749-1791], à l’assemblée nationale, dans son Discours à la première séance de l’Assemblée à Paris, auteur de :
« Je hais le ton des éloges, et j’espère que nous approchons du temps où l’on ne louera plus que par le simple exposé des faits. » 94 Plût au ciel… (Cf. Penser. Faits)
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (10) : 1802. Félicité de Genlis [1746-1830], dans Mademoiselle de Clermont, évoque les louanges « […] qui sont toujours si imprévues et si concises qu’on n’a le temps ni de s’armer contre elles, ni de les repousser. » 95 Vrai aussi pour les violences…
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (11) : 1855. George Sand [1804-1876], auteure de :
« […] Ce n’était pas des compliments qui devaient fermer la blessure de l’amitié. Des compliments, je n’y tenais pas ; je n’en ai jamais eu besoin. » 96 (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Éloges) (12) : (19 mars) 1863. Ivan Tourgueniev [1818-1883] écrit, en réponse à la lettre, très élogieuse, de Gustave Flaubert [1821-1880] :
« Votre lettre m’a fait rougir autant qu’elle m’a fait de plaisir, et c’est beaucoup dire. De pareils éloges rendent fier, et je voudrais les avoir mérités. Quoi qu’il en soit, je suis très heureux de vous avoir plu, et je vous remercie de me l’avoir dit. » 97
Relations entre êtres humains (Compliments. Éloges. Louanges…) (13) : 2015. Magdeleine Paz [1889-1973], dans Je suis l’étranger, auteure de :
« Il est des exigences qui valent mieux que tous les éloges. » 98 (Cf. Femmes. Remarquables. Paz Madeleine, Penser. Vérité, Politique. Vérité)
Relations entre êtres humains (Compromis) : 1887. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La mort d’Ivan Ilitch, auteur de :
« Piotr Ivanovitch entra, ne sachant pas très bien, ainsi que cela arrive toujours en pareil cas, comment il devait se conduire. Il ne savait qu’une chose, c’est qu’un signe de croix en de telles circonstances ne fait jamais de mal. Mais il n’était pas certain s’il fallait encore pour saluer le corps ; il se décida donc pour un compromis ; étant entré, il fit un signe de croix et inclina légèrement la tête. » 99
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Relations entre êtres humains (Compton-Burnett Ivy) : 1929. Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« Sophia gardait le silence, calmée, comme toujours, par l’exposé du point de vue d'autrui. » 100
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Concession :
Relations entre êtres humains (Concession) (1) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« Toute concession implique une vigilance moins vive que la résistance. C’est le sommeil partiel de la pensée ; notre personnalité est alors submergée par celle d’un autre. » 101 (Cf. Femmes. Écrivaines. Eliot George, Penser)
Relations entre êtres humains (Concession) (2) : (1er février) 1961. Jean-René Huguenin [1936-1962] écrit dans son Journal :
« Assez de concessions ! Guerre sans merci aux tièdes, aux esthètes du Nouveau Roman, aux prêtres de gauche, aux bourgeois, aux ‘jeunes gens du monde’, à tous les médiocres, les arrangeurs, les négociateurs de compromis entre la Science et l’Art, la matière et l’esprit, Karl Marx et Dieu, l’argent et l’âme ! » 102
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Relations entre êtres humains. Confiance :
Relations entre êtres humains (Confiance) (1) : Vous entendez : « Je te fais confiance, tu dois me faire confiance… » : fuir ; « Je te fais confiance, tu me fais confiance » : fuir aussi, après réflexions…
La confiance ne s’affirme pas, elle se construit, elle est vérifiée, elle est vécue.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Confiance :
Relations entre êtres humains (Confiance) (1) : 1895. Anton Tchékhov [1860-1904], dans L’épouse, auteur de :
« Elle ne faisait jamais confiance à personne et si nobles que fussent les intentions, elle y soupçonnait toujours des impulsions mesquines ou basses et des intérêts égoïstes. » 103
Relations entre êtres humains (Confiance) (2) : 1973. Un autre regard, lui positif, sur la confiance : Charles Chaplin [1889-1974], dans son Histoire de mon enfance, auteur de :
« Sous la direction de Sennett [Mack. 1880-1960], je me sentais à l’aise, car tout naissait spontanément sur le plateau. Comme personne n’était catégorique, ni sûr de lui (pas même le metteur en scène), j’en concluais que j’en savais autant que mon voisin. Cela me donna confiance ; je commençais à lancer des suggestions que Sennett acceptait volontiers. » 104
Relations entre êtres humains (Confiance) (3) : 2018. Dans le film La mort de Staline, dialogue entre la fille de Staline, Svetlana Allilouïeva [1926-2011] et Lavrenti Beria [1899-1953] après la mort de Staline :
« Pourquoi devrais te faire confiance ? »
« Parce que je suis le seul à te dire de ne faire confiance à personne. » (Cf. Culture. Cinéma, Dialogues)
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Relations entre êtres humains (« Connaître les gens ») : (29 juillet) 1867. George Sand [1804-1876], dans une lettre à François Rollinat [1806-1867], auteure de :
« Pour être utile aux gens, il faut les connaître et savoir présenter les choses. Autrement on les blesse sans les éclairer. » 105
Relations entre êtres humains (Conseil) (1) : Date ? Nicolas Gogol [1809-1852], dans Ce qu’est une femme de gouverneur [Lettre à A.O.S …], auteur de :
« Selon moi, pour pouvoir aider quelqu’un, il faut le connaître de part en part, faute de quoi je n’arrive même pas à comprendre qu’on puisse donner à qui que ce soit quelque conseil que ce soit. Tout conseil donné dans ces conditions se présentera par des mauvais côtés, semblera difficile à suivre, d’exécution malaisée. » 106
Relations entre êtres humains. Conseil. Fiodor Dostoïevski :
Relations entre êtres humains (Conseil) (2) : 1875. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans L’adolescent, auteur de :
« - Sache-le, mon ami, tous ces conseils salutaires par avance ne sont que des intrusions dans la conscience d’autrui. » 107 (Cf. Êtres humains. Conscience)
Relations entre êtres humains (Conseil) (3) : 1875. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans L’adolescent, auteur de :
« Sans doute, il était pratique, et il lui avait donné réellement plusieurs conseils excellents en apparence, mais tous ces conseils, comme par hasard, s’étaient trouvés inexécutables. Il jugeait parfois de trop haut et sans la moindre timidité devant elle […]. » 108
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Relations entre êtres humains (Considération) : (10 novembre) 1858. George Sand [1804-1876], écrit à Valérie Néraud [1828-1907] :
« Je ne veux pas de votre considération respectueuse, mais d’un peu de votre amitié car vous avez beaucoup de la mienne. » 109 (Cf. Relations entre êtres humains. Amitié)
Relations entre êtres humains (Contemplation) : Il disait la contempler : il se mirait en elle.
Relations entre êtres humains. Contrat :
Relations entre êtres humains (Contrat) (1) : Pour penser et agir en termes de ‘contrat‘ - fut-il implicite, fut-il fictif - encore faut-il que l’une des parties ne craigne pas que l’égalité - fut-elle implicite, fut-elle fictive - ne l’engloutisse pas.
Relations entre êtres humains (Contrat) (2) : Avant tout accord contractuel entre deux personnes, les intérêts de chacune d’entre elles et donc les rapports de force réciproques, notamment en matière de rupture, doivent être formellement explicités. Je doute que beaucoup d’entre eux subsistent.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Contrat :
Relations entre êtres humains (Contrat) (1) : (30 octobre) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Octavie Durey de Mesnières [Octavie Belot. 1719-1804], auteur de :
« Il faut dans les traités que la bonne foi soit réciproque. Dites-moi hardiment ce que vous avez sur le cœur et je vous répondrai de même. » 110 (Cf. Femmes. Écrivaines. Belot Octavie)
Relations entre êtres humains (Contrat) (2) : 2018. Nikos Aliagas, animateur, se justifiant de regarder sans cesse son smartphone, évoque, au nom de la nécessité d’être au courant de (?) : « un pacte moral avec les gens ».
L’avantage du « pacte » sur le « contrat », c’est que l’on peut être seul à le définir, sans aucun engagement avec quiconque…
Et quant à la définition de « morale » … 111
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Relations entre êtres humains (Convenances) : Nécessité d’avoir un comportement, une conduite, une tenue compatible avec les convenances supposées socialement dominantes pour éviter les médisances et sauver les apparences… (Cf. Femmes. Convenances)
* Ajout. 1er janvier 2019. 1966. François Mauriac [1885-1970], dans ses Mémoires intérieurs, écrit :
« Quel que soit mon goût pour les bonnes manières, je sais aujourd’hui ce qu’en vaut l’aune. » 112
Relations entre êtres humains (Conversation) : (juillet) 1874 (?). George Sand [1804-1876], dans une lettre à Henry Harisse [1829-1910], auteure de :
« Il ne faut pas porter son cœur trop avant dans le monde. Le monde est un champ d’observations, ce n’est pas un foyer de lumière et d’affections. Partout il est égoïste et frivole, comme toutes les réunions qui n’ont pas d’autre but que de tuer le temps ou de poursuivre des intérêts personnels. Individuellement, les hommes distingués qui forment les réunions choisies ont une valeur qui s’émousse dans le frottement un peu puéril de ce qu’on appelle la conversation. Ils cherchent souvent le paradoxe, histoire de s’amuser et d’étonner les autres. Ils n’oseraient écrire toujours ce qu’ils disent. Si vous ne les connaissez que dans les salons, vous ne les connaissez que par la surface. » 113
Relations entre êtres humains (Coronavirus) : (19 septembre) 2022. Lu dans un Centre médical :
« Les gestes simples contre le coronavirus : Je limite mes contacts avec les autres. Je ne serre pas la main. Je n’embrasse pas. Je ne rends pas visite aux personnes malades. Je ne prête pas ma bouteille. » (Cf. Relations entre êtres humains. Distance. Frontières, Politique. Coronavirus)
Relations entre êtres humains (« Couper les ponts ») : Ils voulaient « couper les ponts » : ils construisirent un mur… sur le pont…
Relations entre êtres humains (Courtoisie) : 1967. André Malraux [1901-1976], dans les Antimémoires, concernant Charles de Gaulle [1890-1970], après avoir écrit :
« Il aime la courtoisie de l’esprit », précise :
« Malgré sa courtoisie, on semblait toujours lui rendre compte. » 114
Relations entre êtres humains. Crainte :
Relations entre êtres humains (Crainte) (1) : Craindre, c’est reconnaître le pouvoir de celui / celle qui l’impose. Vivre dans la crainte d’autrui, c’est lui reconnaître le pouvoir qu’il / elle a sur vous (et sur d’autres) et en légitimer la perpétuation. Dénoncer ce pouvoir, c’est nécessairement, prendre des risques, y compris concernant sa propre vie. C’est aussi procéder à des ruptures qui lui donnent un sens.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Crainte :
Relations entre êtres humains (Crainte) (1) : 1843. Astolphe de Custine [1790-1857], dans La Russie en 1839, auteur de :
« On ne méprise pas ce qu’on craint. » 115 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris)
Relations entre êtres humains (Crainte) (2) : 1847. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, auteure de :
« Il m’avait tenue dans la crainte, parce qu’il m’avait tenue dans le doute. » 116 (Cf. Patriarcat, Penser)
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Relations entre êtres humains (Crédibilité) : Pour être entendu-e, il faut d’abord être crédible. Une vie y suffit rarement, mais rien n’interdit de penser que ce constat ne puisse être - ponctuellement ? - invalidé.
Relations entre êtres humains. Critique :
Relations entre êtres humains (Critique) (1) : Quand on ne connait d’autre que soi, d’autre valeur que la sienne, comment pourrait-on comprendre, être sensible à la critique d’autrui ?
* Ajout. 28 janvier 2022. (13 août) 1766. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Charles-Frédéric-Gabriel Christin [1741-1799], auteur de :
« […] La plupart des hommes n’y font pas attention ; mais les âmes sensibles sont toujours touchées de ce qui effleure à peine les autres. » 117
Relations entre êtres humains (Critique) (2) : La critique est une nécessité citoyenne, intellectuelle, mentale, morale, politique ; la critique est une hygiène libératrice de vie.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Critique :
Relations entre êtres humains (Critique) (1) : (11 mai) 1738. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Nicolas-Claude Thieriot [1697-1772], écrit :
« [Il faut] préférer toujours celui qui critique à celui qui loue. » 118
Relations entre êtres humains (Critique) (2) : (20 juin) 1738. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à M. R. [Jean-Baptiste Rousseau. 1671-1741], auteur de :
« […] Le mal qu’on dit d’autrui ne produit que du mal. » 119 (Cf. Relations entre êtres humains. Compliments. Louanges […], Penser)
Relations entre êtres humains (Critique) (3) : (3 août) 1863. George Sand [1804-1876], dans une lettre écrite à Émile de Girardin [1802-1881], auteure de :
« Il me semble que toute critique est morte quand le flambeau de la libre discussion sur tous les sujets n’est plus dans votre main. » 120
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Relations entre êtres humains (Custine Astolphe de) : (15 août) 1816. Astolphe de Custine [1790-1857], dans une lettre à Rahel Varnhagen [1771-1833], auteur de :
« [C’est qu’] avec vous, je suis tout moi. » 121 Une [trop ?] belle preuve de confiance … (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Danton) : 1793-1794. Danton [1759-1984] déclara à Louis Gohier [1746-1830], son successeur au ministère de la justice en 1793, concernant les Conventionnels :
« Ils refusaient de me croire pour conserver le droit de me perdre. » 122
Pertinente analyse. Explique nombre de silences, autrement difficilement compréhensibles. (Cf. Hommes. « Politiques », Histoire. Révolution française)
Relations entre êtres humains. Dédain :
Relations entre êtres humains (Dédain) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, évoque « la hauteur de ses dédains ». 123
La « hauteur » d’un « mépris orgueilleux », là, c’est vraiment très haut…
Relations entre êtres humains (Dédain) (2) : 1869. Victor Hugo [1802-185], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Le dédain, c’est le soufflet à distance. » 124
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Relations entre êtres humains. Déférence :
Relations entre êtres humains (Déférence) (1) : Sans déférence, pas de totalitarisme.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Déférence :
Relations entre êtres humains (Déférence) (1) : (7 janvier) 1867. George Sand [1804-1876], écrit à la princesse Mathilde [1820-1904] :
« Madame, votre Altesse impériale est mille fois trop bonne de penser à moi. Je vais beaucoup mieux et je pars pour Nohant. Je suis à elle de tout, tout mon cœur. À mon retour, si elle le permet, j’irais la remercier de son bon souvenir qui me ranime et me guérit. » 125
Terme trop faible… Ou, plutôt, inapproprié ? (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (Déférence) (2) : (7 janvier) 1867. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Hippolyte Taine [1828-1893], auteure de :
« J’ai toujours peur de tomber dans l’outrecuidance quand je critique des hommes plus instruits et plus forts que moi à tous égard ; aussi je ne leur donne jamais mon avis sans leur demander pardon d’avoir un avis. »
Ceci une fois posé, la franchise de sa critique du livre de Taine [Monsieur Graindorge. 1867] est sans concessions. 126 (Cf. Hommes. « Intellectuels », Langage. Verbe. Tomber, Penser. Liberté)
Relations entre êtres humains (Déférence) (3) : (26 septembre) 1948. Michel Droit [1923-2000] s’adressant à André Maurois [1885-1967] :
« Maître, je vous remercie infiniment d’avoir bien voulu nous dire quelques mots. » 127 Terme, là encore, trop faible.
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Relations entre êtres humains (Demande) : 1866. George Eliot [1819-1880], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« ‘Mais non, je vous en prie’, dit Harold, avec cette sorte de demande qui est en fait une décision. » 128 (Cf. Dialogues)
Relations entre êtres humains (Démission) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
« Il voulait me garder et me mater, en me tenant loin de mon pays et du sien, sans argent pour y retourner, et il aurait réussi, s’il s’y fut pris modérément. […] Dès que je vis que je perdais toutes mes peines, que l’Ambassadeur me faisait des crimes de mes services, au lieu de m’en savoir gré, que je n’avais plus à espérer chez lui que désagrément au-dedans, injustice au-dehors, et que dans le décri général où il s’était mis, ses mauvais offices pouvaient me nuire sans que les bons puissent me servir, je pris mon parti et lui demandai mon congé, lui laissant le temps de se pourvoir d’un Secrétaire. » 129
N.B. Si la sociologie du travail s’était donné le temps et les moyens de présenter, d’analyser les démissions, comme présente ici la sienne Jean-Jacques Rousseau, elle aurait fait un grand pas en avant dans l’analyse critique des relations entre êtres humains, de la hiérarchie, et notamment de celle du capitalisme. (Cf. Relations entre êtres humains. Services, Sociologie, Économie)
Relations entre êtres humains (Dépendance) : (9 juillet) 1942. Lu dans le Journal d’Hélène Berr [1921-1945] :
« […] Il m’écrit que ses projets dépendent de moi. Et je ne veux pas ; je veux être libre, je ne veux pas que d’autres dépendent de moi. » 130
Relations entre êtres humains (Dérision) : 2004. Philippe de Gaulle, dans De Gaulle, mon père, (concernant les menaces des « quarterons de généraux ». 23 avril 1961) à la question :
« Des témoins ont rapporté qu’il [Charles de Gaulle. 1890-1970] opposait la dérision à l’inquiétude de ses ministres et aux rodomontades des généraux », il répondit :
« Sûrement pas la dérision. Ce n’était pas la psychologie familiale que de se moquer avec mépris. » 131 (Cf. Famille, Relations entre êtres humains. Mépris)
Relations entre êtres humains. Dévisager :
Relations entre êtres humains. Dévisager : Souvenir d’une expérience qui m’a beaucoup marquée : il y a environ trente ans - j’étais encore à l’AVFT -, alors assise dans le métro en face d’une femme, transformée en homme, ou l’inverse, j’ai regardé avec insistance, longuement, sûrement grossièrement, notamment ses mains, mais sans doute pas uniquement, pour autant que je m’en souvienne. Lorsqu’elle s’est levée, elle m’a donné un grand coup dans les côtes. Justement. Une bonne et efficace leçon.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Dévisager :
Relations entre êtres humains (Dévisager) : 1931. Hermann Broch [1886-1951], dans Les somnambules, évoque Joachim « à qui il arrivait […] même de dévisager tous les civils avec cette particulière effronterie dont on n’use d’ordinaire qu’avec les femmes. » 132 (Cf. Hommes. Grossiers, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Dialogues) : Cf. Dialogues
Relations entre êtres humains. Discrétion :
Relations entre êtres humains (Discrétion) (1) : Construire sa vie de manière à ce qu’elle ne soit pas à discrétion d’un-e autre. Et lorsqu’elle l’a été, en tirer les conséquences appropriées.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Discrétion :
Relations entre êtres humains (Discrétion) (1) : 1664. Molière [1622-1673], dans Le mariage forcé, auteur de :
« Toute votre personne sera à ma discrétion et je serais à même de vous caresser comme je voudrai. » [Acte I. Scène III] (Cf. Famille. Mariage. « Forcé »)
Relations entre êtres humains (Discrétion) (2) : 1688. Jean de La Bruyère [1645-1696], dans Les Caractères - De l’homme -, auteur de :
« Lorsqu'on désire, on se rend à discrétion à celui de qui l'on espère […]. » 133 (Cf. Êtres humains. Désir)
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Relations entre êtres humains (Dignité) : (20 avril) 2024. J’ai rencontré une aide-soignante qui travailla dans un EHPAD et qui m’a transmis la réaction d’homme âgé - il avait 103 ans- qui venait de s’y installer, auquel elle devait faire sa toilette et notamment lui laver les pieds. Il refusa et lui répondit :
« Je ne permettrai à personne de me laver les pieds ».
La demande de dignité pour soi implique le respect de celle des autres.
Relations entre êtres humains (Dispute) : 2016. Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« Les semaines passaient, marquées seulement par leurs disputes et les périodes de solitude et de silence entre ces disputes. Mauvaise passe pour eux, car ils ne savent, ni l’un ni l’autre, ce qui leur arrive, ni comment y mettre un terme. » 134
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Distance :
Relations entre êtres humains (Distance) (1) : 1914-18. Fernand Léger [1881-1955], dans l’une de ses lettres du front, écrit qu’il « y avait des tranchées qui n’avaient pas plus de 50 centimètres d’écart, et si proches que les soldats de chaque côté [français et allemands] s’envoyaient des objets. » 135 (Cf. Politique. Frontières. Guerre. Nationalisme)
Relations entre êtres humains (Distance) (2) : 1936. Je lis dans le Journal d’un curé de campagne de George Bernanos [1888-1948] :
« Je crois que ceux-ci [« les petits bourgeois »] sont préoccupés sans cesse de garder les distances (pour employer leur propre langage), au lieu, que lui, [« M. le comte »] garde son rang », lequel exige une distance. 136 (Cf. Politique. Hiérarchie)
Relations entre êtres humains (Distance) (3) : 2000. Régis Debray, dans Loués soient nos seigneurs. Une éducation politique, évoquant l’évolution politique du régime Castriste, auteur de :
« Bientôt, l’ancien camarade (étymologiquement, qui partage le lit), auquel il était arrivé, dans la Sierra Maestra, de dormir sous la même couverture [que Fidel Castro.1926-2016], devait, par disposition réglementaire, lorsqu’il se trouve en sa présence, se tenir à dix pas du Commandant en chef, au garde-à-vous, les yeux baissés. » 137 (Cf. Politique. Hiérarchie)
Relations entre êtres humains (Distance) (4) : 2009. Clara Rojas, dans Captive, enlevée avec Ingrid Betancourt, puis otage de 2002 à 2008 des FARC [Forces armées révolutionnaires de Colombie] rapporte que « la distance minimale entre les otages et les guérilleros était de huit mètres. » 138 (Cf. Politique. Pouvoir)
Relations entre êtres humains (Distance) (5) : (avril) 2017. L’évêque de Dax, Hervé Gaschignard, ayant démissionné, du fait d’« attitudes - qualifiées d’ - « inappropriées », le vicaire général du diocèse d'Aire-et-Dax, Denis Cazaux, lors d'une conférence de presse, faisant état de « trois témoignages », affirme qu’« il ne s'agit pas de faits de pédophilie ». […] Et, pour appuyer son analyse, il poursuit :
« Ce qui remonte des rumeurs, c'est plutôt la façon de se situer... Tout éducateur de jeunes se doit de trouver une juste distance », a-t-il expliqué. 139
Cette référence au nécessaire respect de « la juste distance » est juste, mais plus qu’insuffisant ; le contexte n’aide pas à l’analyser comme telle. (Cf. Relations entre êtres humains. Respect, Justice. Rumeur, Politique. Frontières, Violences. Violences à l’encontre des enfants, des femmes. Harcèlement sexuel)
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Relations entre êtres humains (Distinction) : Accepter une distinction (présentations élogieuses, discours laudateurs, médailles, prix, notes, applaudissements…), c’est accepter que certains-es soient en droit, en pouvoir, de la conférer.
Relations entre êtres humains. Don :
Relations entre êtres humains (Don) (1) : Y a-t-il des dons qui, sans coût pour l’autre, sans contre-don, enrichissent ? Oui, sans doute… Comment ? Par la banalisation du don, par l’anonymat… dans l’attente de l’avènement d’un monde de la gratuité.
Relations entre êtres humains (Don) (2) : Entendu : « Un don, sans le savoir… »
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Don :
Relations entre êtres humains (Don) (1) : (17 juin) 1940. Philippe Pétain [1856-1951], auteur de :
« Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. »
Laquelle ne lui avait rien demandé… (Cf. Êtres humains. Personne. Soi, Politique, Économie)
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Relations entre êtres humains (Douleur) : 1844. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La femme de trente ans, auteur de :
« Il y a beaucoup d’hommes dont le cœur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme : pour eux, la douleur semble être une promesse de constance ou d’amour. » 140 (Cf. Femmes, Hommes, Relations entre êtres humains. Promesse, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Duel) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« Je puis dire à ma gloire que jamais ne me suis engagé dans un duel à moins d’avoir une véritable, avantageuse et prudente raison de le faire. » 141 (Cf. Hommes. « Honneur », Politique. Utilitarisme)
Relations entre êtres humains (Échec) : Un échec ? Ou plutôt : l’achèvement d’un processus ? ; ou plutôt : une espérance irréalisée ?
Mais aussi : un impossible que l’on ne souhaitait, ne pouvait, ne voulait pas voir, ni donc comprendre ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Échange :
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Échange. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Échange) (1) : (4 octobre) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à madame du Deffand [1696-1780], auteur de :
« Vous n’aurez cette épître que quand vous m’aurez dit, envoyez-la moi ; car ce n’est pas assez de prier quelqu’un à souper, il faut que l’on ait de l’appétit. » 142
Relations entre êtres humains (Échange) (2) : (21 décembre) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au conseil suprême de Montbéliard, auteur de :
« Je serais fâché de vous jeter dans le moindre embarras, mais je vous supplie de me tirer de celui où je suis. » 143
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Relations entre êtres humains (Échange) (3) : (21 février) 2020. Entendu ce jour, sur France Culture, ces deux formulations : ‘découvrir de l’« interlocution » avec […]’, ‘être en « interlocution » avec […]’ : sous couvert d’échanges, mise à distance de la personne qui s’exprime et de celle à laquelle elle s‘adresse, toutes les deux occultées par l’abstraction de l’expression. 144 (Cf. Langage, Penser. Pensées. Abstraction)
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Relations entre êtres humains (Économie) : (12 juillet) 2017. Lord Robert Skideslky, historien de l’économie, dans les documentaires d’Arte de 2014 consacré au capitalisme, auteur de :
« Ce que les économistes ont négligé, ce sont les relations humaines. » 145
Pas moins… De l’art de la litote…
À moins que ce qui est écrit ne soit trop clair. (Cf. Économie. Capitalisme. Économistes)
Relations entre êtres humains. Écrit :
Relations entre êtres humains (Écrit) (1) : Tout écrit a pour finalité d’être critiqué, corrigé, dévoilé, dépassé, enrichi.
Pousser des portes, [entr]ouvrir des voies : déjà de grandes ambitions.
Relations entre êtres humains (Écrit) (2) : Tout écrit engage la responsabilité de son auteur-e qui doit en assumer intégralement toutes les conséquences. Complexe certes, mais en poser le principe éviterait que tant d’intellectuel-les, dit-es ou non engagé-es, se défaussent de ladite responsabilité, ce qui ne contribue pas peu à leur délégitimation.
* Ajout. 23 janvier 2017. 1979. Pour une position opposée, Cf. Cornelius Castoriadis [1922-1997], L’Affaire Negri. 146 Sans remettre en cause le principe plus haut affirmé, l’analyse de Castoriadis ouvre la voie à plus d’analyses, de précisions, de rigueur.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Écrit :
Relations entre êtres humains (Écrit) (1) : 1873. John Stuart Mill [1806-1873], dans son Autobiographie, auteur de :
« Ce que je pus faire par mes écrits, je le fis. » 147
Une fière modestie, une juste appréciation, une sage aspiration de la vie… Chez lui, crédible.
Relations entre êtres humains (Écrit) (2) : 1951. Paul Léautaud [1872-1956], dans ses Entretiens avec Robert Mallet [1915-2002], après avoir refusé l’offre du directeur du Mercure de répondre à un article intitulé, Le talent et l’abjection du sieur Léautaud-Boissard, auteur de :
« Je tiens que quiconque publie seulement trois lignes est justiciable de l’opinion de n’importe qui. C’est mon principe absolu. » 148 Si vrai, inattaquable …
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Relations entre êtres humains. Écrit. Journal Personnel :
Relations entre êtres humains (Écrit. Journal Personnel) (1) : La force d'un Journal - si tant est que les idées de son auteur-e ne soient pas trop ‘faibles’ - tient au fait qu'il ne doit être écrit que pour soi, et n’être donc lu par quiconque. D’où, sans doute, l'affaiblissement de l'intérêt du Journal d'Anaïs Nin [1903-1979] - qui le réécrivit - ou des écrits autobiographiques de Simone de Beauvoir [1908-1986] au fur et à mesure de leurs publications, dus à leur notoriété.
Relations entre êtres humains (Écrit. Journal Personnel) (2) : Dans l’hypothèse d’une publication, le respect dû aux personnes évoquées, citées, critiquées doit être pensé, assumé, explicité [?]. (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Écrit. Journal personnel :
Relations entre êtres humains (Écrit. Journal personnel) (1) : 1855. George Sand [1804-1976], dans Histoire de ma vie, concernant, plus largement, ses écrits, auteure de :
« […] Vis à vis du public, je ne m’attribue pas le droit de disposer du passé de toutes les personnes dont l’existence a côtoyé la mienne. » 149
Relations entre êtres humains (Écrit. Journal personnel) (2) : (10 octobre) 1943. Hélène Berr [1921-1945], dans son Journal, auteure de :
« Écrire, et écrire comme je veux, c’est à dire avec une sincérité complète, en ne pensant jamais que d’autres liront, afin de ne pas fausser son attitude […], c’est une tâche très difficile et qui exige un effort constant. » 150
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Relations entre êtres humains. Égalité :
Relations entre êtres humains (Égalité) (1) : Postuler que les êtres humains sont égaux interdit toute pensée de la domination et donc toute pensée féministe.
Relations entre êtres humains (Égalité) (2) : L’expression d’une manifestation d’égalité, par elle revendiquée, était, pour lui, blessure narcissique.
Relations entre êtres humains (Égalité) (3) : L’égalité, c’est - souvent oublié - aussi :
« C’est tout le monde ou personne. »
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Relations entre êtres humains. Émotions :
Relations entre êtres humains (Émotions) (1) : Le spectacle de l’émotion remplace le vécu de la sensibilité ; le commentaire sur l’émotion étouffe le peu qui aurait pu s’y exprimer.
Relations entre êtres humains (Émotions) (2) : Sans capacité d’émergence de ses propres émotions, il n’y a pas d’intelligence possible. Or, le concept même d’intelligence a été pensé sans que cette question ne soit posée.
Relations entre êtres humains (Émotions) (3) : L’immense majorité des femmes ont été et sont encore renvoyées à [et rabaissées par] ce qu’elles ont si souvent tenté, en vain, d’exprimer : leurs « émotions ».
Exclues de la ‘raison’ - pensée autoritaire non fondée - nécessaire à leur exclusion du pouvoir, exclues de l’accès à la pensée critique, de l’école même, il n’était pas encore suffisant de les laisser s’exprimer par les seuls pleurs, il fallait encore les mépriser : « sensiblerie », « pleurnicheries » …
Relations entre êtres humains (Émotions) (4) : Cette division des sensibilités étant acquise - les hommes, singulièrement, se réservant néanmoins le droit de définir et de valoriser leurs propres émotions, peut-on encore s’étonner de la violence du monde ? (Poursuivre)
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Relations entre êtres humains (Empathie) : Après l’empathie, la révolte… [qui ne l’exclue pas…] ?
Relations entre êtres humains (Engagement) : La valeur et donc la validité d’un engagement se mesure à l’aune de la personne qui l’exprime. Banal, évident, mais alors pourquoi en tenons-nous si peu compte ? De l’extraordinaire force des projections imaginatives sur l’autre…au détriment de soi.
Relations entre êtres humains (Entente) : 1972. Simone de Beauvoir [1908-1986], dans Tout compte fait, auteure de :
« […] Elle était gaie, ironique, et parfois très drôle. Surtout, il y avait entre nous [Elle et Jean-Paul Sartre] ce lien mal définissable, une entente : une manière de se comprendre au quart de mot, de porter spontanément les mêmes jugements sur les choses et sur les gens, d’être sensibles aux mêmes nuances, de rire ou de sourire au même moment. » 151
Relations entre êtres humains. Estime :
Relations entre êtres humains (Estime) (1) : Pour regretter - pour lui /elle - sans que l’intérêt personnel n’entre en première ligne de compte - qu’une personne prenne une décision qui ne vous satisfait pas, voire qui se fait en votre défaveur, il faut l’estimer.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Estime :
Relations entre êtres humains (Estime) (1) : 1847. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, après que M. Rochester lui ait demandé de l’épouser, refuse les cadeaux qu’il veut lui offrir, auteure de :
« Je ne veux qu’une conscience tranquille, Monsieur, je ne veux pas être accablée par des obligations accumulées. » Elle ne lui demande que [son] « estime ; ainsi je vous donne la mienne en retour, nous serons quitte sur ce point. » M. Rochester lui répond alors :
« Ma foi, pour ce qui est de l’aplomb, de l’impudence congénitale et de l’orgueil inné et sans mélange, vous n’avez pas votre pareille. » 152 (Cf. Dialogues, Politique. Égalité, Patriarcat)
Relations entre êtres humains (Estime) (2) : (4 mars) 1863. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Paul Meurice [1818-1905], auteure de :
« Ce que j’exige de vous, au nom de l’estime que nous avons l’un pour l’autre, c’est de me dire tout simplement les choses comme elles sont, sans crainte de me piquer ou seulement de me chagriner. » 153
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Relations entre êtres humains. Excuse :
Relations entre êtres humains (Excuse) (1) : Elle pensait, en s’excusant, se rehausser à ses yeux.
Relations entre êtres humains (Excuse) (2) : Une excuse exprimée sous contrainte ne vaut rien ; sans contrainte, vaut que la valeur que la personne qui l’exprime lui accorde.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Excuse :
Relations entre êtres humains (Excuse) (1) : 1600. William Shakespeare [1564-1616], dans Henry IV, auteur de :
« Je ne vous excuserai pas ; vous ne serez pas excusé ; je n’accepterai aucune excuse ; il n’y a pas d’excuse qui tienne ; vous en serez pas excusé. » 154
Relations entre êtres humains (Excuse) (2) : 1866. George Eliot [1819-1880], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« Madame Transome, dit Jermyn, les lèvres blêmes, inutile d’en dire davantage. Je retire toutes les paroles qui vous ont offensée.
- Vous ne pouvez pas les retirer. Un homme peut-il s’excuser d’être ignoble ? » 155 (Cf. Dialogues, Justice. Procès, Patriarcat)
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Exemple :
Relations entre êtres humains (Exemple) (1) : 4 avant J.C-65 après J.C. Sénèque, auteur de :
« Tu feras beaucoup pour elle [Novatilla] quand tu ne ferais que lui donner l’exemple. » 156 (Cf. Politique. Exemple)
Relations entre êtres humains (Exemple) (2) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, auteure de :
« D’autres caractères, plus brillants et plus actifs en apparence, m’ont souvent prêté le courage. Rollinat [François. 1806-1867] ne m’a jamais prêché que d’exemple, sans se douter même de la valeur et de l’effet de cet exemple. » 157 (Cf. Politique. Exemple)
Relations entre êtres humains (Exemple) (3) : 1966. Jérôme Gauthier, journaliste du Canard Enchaîné, concernant Louis Lecoin [1888-1971] :
« Il restera l’exemple qu’on n’est pas forcé de suivre, mais qu’on n’a pas le droit de ne pas essayer de suivre. » 158
Mais, attention : l’exemplarité est cachée, tapie derrière « l’exemple ». (Cf. Politique. Exemple)
Relations entre êtres humains (Exemple) (4) : 1977. Boris Vian [1920-1959], dans sa Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber, auteur de :
« Les hommes de ma génération en ont assez des leçons ; ils préfèrent les exemples. » 159 (Cf. Politique. Exemple)
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Relations entre êtres humains (Faiblesse) : La faiblesse aspire souvent à se nourrir de la force d’autrui ? En obtient-elle ? À quel bénéfice / coût humain ?
Relations entre êtres humains (« Faibles ») : (9 avril) 1964. George Sand [1804-1864], dans une lettre à Alexandre Bixio [1808-1865], auteure de :
« Ne repoussez pas les faibles ; c’est la majorité humaine […]. » 160
Relations entre êtres humains (Failles) : À rechercher les failles de ses adversaires, on risque fort de s’y engouffrer… et de frôler la bassesse.
Relations entre êtres humains. Faire-valoir :
Relations entre êtres humains (Faire-valoir) (1) : Certain-es faisaient valoir - voire se vantaient de - leur culture, leur famille, leur conjoint-e, leur-s enfant-s, leur-s diplôme-s, leur-s fonction-s, leur discrétion, leurs biceps, leur sexe, leur mémoire, leurs livres, leur passé, leurs voyages, leur générosité, leurs invitations, leur passé, leurs ami-es, leur-s engagement-s militant-s…
Lui / elle ne disait rien, écoutait et tentait de vivre tant bien que mal d’une certaine fidélité, souvent malmenée, chaotique, à ce qu’il / elle pensait le moins dommageable pour lui / elle et pour les autres…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Faire-valoir :
Relations entre êtres humains (Faire-valoir) (1) : (29 mai) 1759. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Ivan Ivanovitch Schouvalov [1727-1787], après avoir récusé tout « panégyrique », auteur de :
« À parler sérieusement, tout ce qui tend à nous faire trop valoir nous met toujours au-dessous de ce que nous sommes. » 161 Puissant.
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Relations entre êtres humains (Faute) : Il ne savait comment réparer la faute qu’il avait commise envers elle ; il trouva plus facile de la nier, elle.
Relations entre êtres humains (Fête) : (5 août) 2020. Devant la recrudescence de la propagation du coronavirus, faute de mesures effectives, faute d’hôpitaux, faute de vaccins, dans les aléas du confinement, etc., etc., l’OMS lance à la jeunesse cette question :
« Avez-vous vraiment besoin de faire la fête ? »
- Et « de vivre », est-ce vraiment nécessaire ? (Cf. Dialogues, Politique. Coronavirus)
Relations entre êtres humains (Festival de la jeunesse. Moscou. 1957) : Un ex-communiste se souvient du Festival de la Jeunesse organisé à Moscou du 28 juillet au 11 août 1957 :
« Nous, on venait pour être comme eux, eux, voulaient être comme nous. » 162
Relations entre êtres humains (Fidélité) : (février) 1932. Dans son Journal, Anaïs Nin [1903-1970], rapporte un dialogue entre June (épouse d’Henry Miller) et elle-même (si je refuse de la qualifier de sa ‘maîtresse’, comment la définir à son égard ?), tel que rapporté par cette dernière :
- « June m’a dit : ‘Comment puis-je être fidèle à Henry, alors qu’il ne m’aime pas toute entière, alors qu’il juge une si grande part de moi-même et qu’il l’abhorre même. »
- « Oui, ai-je acquiescé, celui qui est vraiment infidèle, c’est celui qui fait l’amour à une fraction seulement de vous. Et qui renie le reste. » 163
Cet échange bouleverse bien des clichés. (Cf. Dialogues, Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)
Relations entre êtres humains. Flagornerie :
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (1) : La flagornerie, indissociable de l’obséquiosité, est l’une des nombreuses voies d’entrées de l’allégeance à une personne, et donc à la servilité. S’en prémunir d’emblée : la porte, une fois ouverte, ne peut que difficilement se refermer. Affirmer vouloir en différer la critique, dans l’attente de circonstances plus favorables, ne fait que dévoiler sa quasi inéluctable perpétuation…
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (2) : C’est d’abord celui/celle à qui la flagornerie est adressée qui en est responsable. Pourquoi ? Parce qu’il a : un, le pouvoir ; deux : celui de la refuser, qui plus est, sans dommage pour lui / elle. Il lui suffit de l’exprimer.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Flagornerie :
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (1) : 1997. Lu dans Deux ou trois choses que je sais d’eux d’Anne Sinclair, livre consacré aux ‘hommes politiques’ :
« Il est d’ailleurs fascinant de voir la facilité avec laquelle les hommes, fussent-ils les plus intelligents, les plus fins, les plus avertis, accueillent avec délice la douceur de la flatterie. Aucun compliment ne leur semble assez fort pour rendre compte de leur génie. Jamais ils ne méprisent le flagorneur qui en fait trop, mais au contraire, le regarde avec bienveillance et aménité.
À Lille, au soir d’une des derniers meetings de François Mitterrand [1916-1996] en 1988, Pierre Bergé [1930-2017], le patron de Saint-Laurent, l’éphémère directeur de l’Opéra Bastille, lui parle avec animation. Emporté par sa flamme de militant, il commence une phrase par : ‘Vous, Monsieur qui êtes le plus grand président que la France ait jamais connu’…
Et Mitterrand de roucouler de plaisir alors que journalistes et invités qui partagent ce dîner improvisé, dissimulent leur gêne d’être témoins de tant de flatteries de la part du citoyen, et de tant de complaisance à l’écouter de la part du prince. » (Cf. Culture. Flagornerie, Relations entre êtres humains. Complaisance. Flatterie. Mépris, Hommes. « Politiques ». Bergé Pierre. Mitterrand François) 164
Incidemment : comment une femme capable ici de cette lucidité a-t-elle pu s’accommoder de tant d’années vécues avec Dominique Strauss-Kahn ? Et de tant de mensonges… (Cf. Proxénétisme. Strauss-Kahn Dominique)
* Ajout. 11 juillet 2023. Mais, sans doute, est-ce justement parce que…
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (2) : 2002. Nicole Fontaine [1942-2018], présidente du parlement européen, rapporte un propos de Jacques Chirac [1932-2019] :
« Votre élection, vous ne la devez qu’à vous-même. »
Le « Je ne le crois pas » par lequel elle lui répond, pèse de peu de poids… à moins qu’il ne s’avère beaucoup trop lourd pour éclairer la réalité… 165 (Cf. Dialogues, Hommes. « Politiques », Femmes. « Politiques »)
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (3) : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud [1916-2003], une ambition française, auteure de :
« Dans cet exercice [d’écriture], elle aura été souveraine, jusqu’à modeler à sa main une forme d’écriture ciselée au plus près, beaucoup imitée, jamais égalée, jusqu’à façonner une génération entière de journalistes, de femmes plus encore que d’homme subjugués, qui, l’âge mûr et souvent le succès venu, ne parleront d’elle qu’en rougissant encore. »
« Dorénavant, aux yeux des femmes de sa génération et de celles qui suivront, occupées à se défaire avec plus ou moins de bonheur de leurs liens de sujétion traditionnels, Françoise incarnera la modernité et s’attirera à jamais leur reconnaissance » 166 (Cf. Culture. Flagornerie, Féminisme, Patriarcat)
N.B. Le livre lui-même demandé par Françoise Giroud à Christine Ockrent - et qui ne devait être publié qu’après sa mort - n’est pas flagorneur. Mais, pourquoi, ces jugements qui, poussés à l’excès, en deviennent ridicules ?
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (4) : (17 juin) 2013. Un cas de figure remarquable [un lamentable modèle du genre ?, une triste caricature ?] fut la lettre (brouillon), non datée, publiée par Le Monde, et à ma connaissance, non démentie par elle, de Christine Lagarde (son ancienne ministre des Finances) à Nicolas Sarkozy, retrouvée lors d’une perquisition à son domicile. Si elle ouvre de larges horizons à la réflexion, elle dévoile et les conditions d’entrées dans la vie politique, et ainsi que celles nécessaires y rester.
En voici la teneur :
« Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement »
1) Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.
2) J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon.
3) Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.
4) Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.
5) Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible. Avec mon immense admiration. Christine L. » 167 Terrible ; quelle bassesse : plus encore… (Cf. Culture. Flagornerie, Femmes. « Politiques ». Lagarde Christine, Hommes. « Politiques ». Sarkozy Nicolas, Relations entre êtres humains. Admiration, Politique)
* Ajout. 31 janvier 2021. Gérard Davet et Fabrice Lhomme n’écrivent, pour leur part, qu’elle fut « prise plusieurs fois en flagrant ‘délit de ‘Sarkolâtrie’ ». 168
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (5) : (14 novembre) 2020. Régis Debray à Alain Finkielkraut, dans une émission de France Culture qu’il lui avait consacrée, auteur de :
« Vous avez tout dit, Alain. »
Puis, entre autres marques d’allégeances - d’ailleurs, réciproque (la « médiologie », qualifié de « science ») - Régis Debray, évoquant « l’Académie » [française], peut poursuivre :
« Je dis cela pour vous saluer au passage… » 169 (Cf. Relations entre êtres humains. Flagornerie, Hommes. « Intellectuels », Langage. Académie française, Politique. Médias)
Relations entre êtres humains (Flagornerie) (6) : 2022. Un animateur d’une chaîne cryptée à un journaliste :
« Vous êtes, dit-on, le journaliste le mieux informé de Paris. »
« - Mais je n’ai rien prévu de ce qui est arrivé ! » répond-il honnêtement. (Cf. Dialogues)
Relations entre êtres humains. Flagornerie. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Flagornerie. Voltaire) (1) : Voltaire [1694-1778], un grand flagorneur devant l’éternel : a-t-il jamais été dépassé ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Flagornerie. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Flagornerie. Voltaire) (1) : (14 novembre) 1776. Condorcet [1743-1794], dans une lettre adressée à Voltaire [1694-1778], lui exprime une critique (concernant notamment des vers qu’il avait adressés à monsieur et madame Necker), fort pertinente, fort juste, et qui plus est valable bien au-delà de cet exemple :
« Je suis fâché de ces vers. Vous ne savez pas assez quel est le poids de votre nom, et que vous n’avez pas besoin de louer un sous-ministre pour qu’il respecte tout ce qui tient à vous. Ces espèces d’hommages rendus successivement à des gens de partis différentes nuisent à la cause commune. [Monsieur Necker] avec toute sa vanité ne croira jamais que vous puissiez le mettre sur la même ligne que Caton ; il sent qu’il aura beau s’enfler et qu’il crèvera plutôt que d’y atteindre. Ainsi vous lui avez fait moins de plaisir que vous n’avez fait de peine aux partisans de Caton [Les ‘philosophes’]. Or, ce parti est celui de la raison et de la vertu. »
- La Pléiade qualifie en 1987 cette lettre d’« assez désagréable ». 170 (Cf. Culture. Flagornerie, Relations entre êtres humains. Vanité. Respect)
Relations entre êtres humains (Flagornerie. Voltaire) (2) : 1986. Concernant une lettre de Voltaire du 17 octobre 1769 adressée à Catherine II [1729-1796], particulièrement apologétique, une note de La Pléiade [1986] croit bon préciser :
« En proposant de remplacer Te Deum [Toi, dieu nous te remercions] par Te Deam c’est à dire Toi, Déesse, Voltaire pousse l’éloge de Catherine jusqu’aux limites permises, et au-delà. » 171 (Cf. Langage. Féminisation du Langage)
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Relations entre êtres humains. Flatterie :
Relations entre êtres humains (Flatterie) (1) : Les pseudo-compliments, sur leur apparence essentiellement, débités aux femmes, si souvent encore vécus par elles comme des flatteries gratifiantes dévoilent les déserts amoureux, affectifs, intellectuels dans lesquels tant vivent.
Relations entre êtres humains (Flatterie) (2) : Flatter, c’est mépriser. Beaucoup plus grave, c’est s’estimer en droit d’en avoir le pouvoir.
* Ajout. 22 mai 2021. La flatterie, c’est aussi ce qui est nécessaire pour ceux et celles à qui d’autres relations n’ont pas été possibles, n’ont pas été permises, pour être accepté-es par ceux et celles qu’ils / elles servent, dont ils dépendent (souvent pour leur survie).
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Flatterie :
Relations entre êtres humains (Flatterie) (1) : 1747. Françoise de Graffigny [1695-1758], dans Lettres d’une Péruvienne, évoquant les comportements des hommes, notamment à l’égard des femmes, écrit :
« Ils manquent rarement d’ajouter un compliment superflu à celui qui l’était déjà, dans l’intention de persuader qu’ils n’en font point. C’est avec des flatteries outrées qu’ils protestent de la sincérité des louanges qu’ils prodiguent. » 172 (Cf. Femmes. Écrivaines. Graffigny Françoise de. Remarquables. Graffigny Françoise de, Féminisme. Féministe. Graffigny Françoise de, Patriarcat. Graffigny Françoise de)
Relations entre êtres humains (Flatterie) (2) : 1755. Marguerite-Jeanne de Staal-Delaunay, [1684-1750], dans les Mémoires de Madame de Staal, alors en prison, écrit :
« La dépendance a fait naître la flatterie ; les captifs l’emploient auprès de leurs geôliers comme les sujets envers leurs souverains. » 173 (Cf. Politique. Hiérarchie. État, Prison. Staal-Delaunay Marguerite-Jeanne de)
Relations entre êtres humains (Flatterie) (3) : 1811. Félicité de Genlis [1746-1830], dans Les souvenirs de Félicité L***, écrit concernant Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] :
« Il rendait une entière justice aux talents de M. de Voltaire. […] Il ajoutait que l’orgueil et la flatterie l’avait corrompu. » 174 (Cf. Relations entre êtres humains. Injures. Flagornerie. Voltaire)
Relations entre êtres humains (Flatterie) (4) : 1829. Saint-Simon [1675-1755], dans ses Mémoires, concernant Louis XIV [1638-1715], auteur de :
« Ses ministres, ses généraux, ses maîtresses, ses courtisans s’aperçurent bientôt après qu’il fut le maître, de son faible plutôt que de son goût pour la gloire. Ils le louèrent à l’envie et le gâtèrent. Les louanges, disons mieux, la flatterie lui plaisait à tel point que les plus grossières étaient bien reçues, les plus basses, encore mieux savourées. […]
La souplesse, la bassesse, l’air admirant, dépendant, rampant, plus que tout l’air de néant sinon par lui, étaient les uniques voies pour lui plaire. » 175 (Cf. Hommes. Remarquables. Louis XIV, Langage. Possessif, Politique. Autorité. État)
Relations entre êtres humains (Flatterie) (5) : 1830. Stendhal [1783-1842], dans Le rouge et le noir, auteur de :
« Fille d’un homme d’esprit qui pouvait devenir ministre et rendre ses bois au clergé, Melle de la Mole avait été au couvent du Sacré-Cœur, l’objet des flatteries les plus excessives. Ce malheur jamais ne se compense. On lui avait persuadé qu’à cause de tous ses avantages de naissance, de fortune, etc., elle devait être plus heureuse qu’une autre. C’est la source de l’ennui de princes et de toutes leurs folies. » 176
Relations entre êtres humains. Flatterie. Astolphe de Custine :
Relations entre êtres humains (Flatterie) (6) : 1839. Astolphe de Custine [1790-1857], dans ses Lettres de Russie, auteur de :
« […] Le mensonge du despote, quelque grossière soit la feinte, paraît toujours une flatterie à l’esclave ». (Cf. Êtres humains. Relations entre êtres humains. Mensonge, Politique) 177
Relations entre êtres humains (Flatterie) (7) : 1839. Astolphe de Custine [1790-1857], dans ses Lettres de Russie, auteur de :
« Quand on se montre fier par flatterie, la cause me fait haïr l’effet. » 178
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Relations entre êtres humains (Flatterie) (8) : 1847. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, auteure de :
« - Voilà que vous n’êtes même plus poli ; mais je préfère la grossièreté à la flatterie. J’aime mieux être une créature qu’un ange. Voici ce que j’ai à vous demander […]. » 179
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Flatterie. Léon Tolstoï :
Relations entre êtres humains (Flatterie) (9) : (2 mai) 1857. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit sans ses Carnets :
« La flatterie agit sur les imbéciles de telle sorte que, pour être tels que les décrits le flatteur, ils sont prêts à tout faire, - sur les gens intelligents elle agit en les mettant d’humeur heureuse. » 180
Relations entre êtres humains (Flatterie) (10) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Il l’enjôlait par cette flatterie raffinée, mêlée de présomption, qui consiste à reconnaitre tacitement que son interlocuteur est, avec soi-même, le seul homme capable de comprendre et toute la sottise d’autrui et la profonde sagesse de leurs idées à eux. » 181
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Relations entre êtres humains (Flatterie) (11) : 1986. Lu dans Hard times. Histoires orales de la grande dépression de Studs Terkel [1912-2008] :
« C’était une femme merveilleuse, avec un grand cœur. Elle était là [dans une « agence » pour « demander de la nourriture »], déjà âgée, et sa santé n’était plus aussi bonne. Elle m’a dit : ‘Oh, c’est bien l’Seigneur qui vous a envoyée du Ciel pour me sauver. Les temps sont durs. Comme vous êtes belle. Vous ressemblez à un ange.’ Elle me flattait, d’une manière typique des Nègres du Sud pour assurer leur survie. Je me sentais humiliée de la voir se mettre dans cette position et en passer par là. » 182
Relations entre êtres humains (Flaubert Gustave) : 5 avril (1846). Gustave Flaubert [1821-1880], dans une lettre à Emmanuel Vasse [?-?], auteur de :
« Reste toujours comme tu es, ne te marie pas, n’aie pas d’enfants, aie le moins d’affections possibles, offre le moins de prise à l’ennemi. » 183 (Cf. Culture. Flaubert Gustave, Femmes, Amour. Flaubert Gustave, Famille)
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Relations entre êtres humains (Folie) : L’invocation de la folie de l’autre calme, pour certain-es, l’angoisse de soi.
Relations entre êtres humains (Foot) : (30 octobre) 2021. Je fais, tôt, le matin, plus d’une heure de queue à l’entrée d’un centre de biologie pour avoir un test (Covid) PCR. Un jeune Cerbère [un homme, pas un chien à trois têtes] impénétrable, intransigeant, efficace, en gardait, en régulait farouchement l’accès. À la sortie, il s’adresse soudainement à moi, souriant, et me dit : « ça fait vraiment plaisir ». Je me creuse la tête pour comprendre son évolution et découvre qu’en ouvrant mon parapluie (acheté 3 euros) laissé à l’entrée, je lis inscrit en gros lettres : « Droit au but » dont je découvre après que c’est l’emblème de l’OM (Marseille).
* Ajout. 22 juin 2023. Re-pluie, je ressors, deux ans après, mon parapluie. Deux hommes s’adressent à moi, et me disent, complices : Vive l’OM. Je leur dis que je ne connais rien au foot et que j’avais acheté mon parapluie parce qu’il n’était pas cher. Toujours souriants, toujours aimables, ils me répondent, sur le ton de : ce n’est pas grave : « On aime beaucoup votre parapluie [au sein duquel je devais me trouver] ».
Avis aux déprimé-es….
* Ajout. 21 septembre 2023. Une jeune fille à Monoprix : « Madame, il est trop beau, votre parapluie ! » [que je n’avais pas utilisé depuis le 22 juin]
Relations entre êtres humains (Force) : La mise en œuvre de la force ne s’impose que faute d’être reconnue ; alors, souvent la violence y supplée. (Cf. Patriarcat, Violences)
Relations entre êtres humains. Frontières :
Relations entre êtres humains (Frontières) (1) : Elle pensait qu’il avait besoin, pour délimiter son espace, de tracer des frontières. En réalité, il en effaçait les marques pour s’approprier le tout.
Relations entre êtres humains (Frontières) (2) : J’ai dit : « Pas touche ! ».
Cf. aussi : « Bas les pattes ! »
Relations entre êtres humains (Frontières) (3) : L’injure marque la frontière de son territoire, mais il exprime aussi la volonté, le besoin d’effacer, de franchir les frontières de l’autre pour l’atteindre, pour s’accaparer de lui…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Frontières :
Relations entre êtres humains (Frontières) (1) : 1811. Félicité de Genlis [1746-1830], dans Les souvenirs de Félicité L.***, rapporte cette réaction de Lekain [1729-1786] acteur tragique célèbre :
« J’ai vu aujourd’hui Lekain donner à un débutant une leçon de déclamation ; ce jeune homme, au milieu de la scène, saisit le bras de la princesse ; Lekain, choqué de ce mouvement, lui a dit : ‘Monsieur, si vous voulez paraître passionné, ayez l’air de craindre de toucher la robe de celle que vous aimez.’ » 184 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer)
Relations entre êtres humains (Frontières) (2) : 1995. Lu dans la critique du film : T’empêches tout le monde de dormir [1982. Gérard Lauzier] :
« Après deux tentatives infructueuses, un bohème, Yves séduit Isabelle, et s’installe chez elle. Il devient envahissant, couchant même avec l’amie d’Isabelle, Babette. » 185 (Cf. Culture. Cinéma, Êtres Humains. Frontières, Corps, Politique. Frontières, Violences. Viols)
Relations entre êtres humains (Frontières) (3) : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud [1916-2003] une ambition française, rapporte que celle-ci donnait « ses vieux vêtements » [de marque] à sa secrétaire. ‘C’était un peu choquant, raconte Catherine Nay : ‘Des mois durant on a admiré son ciré noir à col de tricot, et le voir porté par quelqu’un d’autre, ça faisait tout drôle.’ » 186 (Cf. Êtres humains. Frontières. Vêtements)
Relations entre êtres humains (Frontières) (4) : 2004. Philippe de Gaulle, dans De Gaulle. Mon père [1890-1970], déniant le fait que Nikita Khrouchtchev [1894-197] aurait pu « prendre les mains » de son père :
« […] On n’aurait jamais essayé de faire cela avec lui ou pire de lui taper sur l’épaule », précise qu’il en était de même « en famille » : « Ce n’était pas l’habitude de se permettre cette liberté avec l’un ou l’autre. Chacun restait à sa place, sans contact physique. À plus forte raison, avec des étrangers. » Et il termine :
« Il voulait toujours observer une certaine distance avec les gens. » 187 (Cf. Corps, Politique)
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Relations entre êtres humains. Gaffe :
Relations entre êtres humains (Gaffe) (1) : Une gaffe : souvent, une vérité mal venue. (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Gaffe :
Relations entre êtres humains (Gaffe) (1) : 1929. Panaït Istrati [1884-1935], dans Vers l’autre flamme, concernant la Russie soviétique en 1927-1929, auteur de :
« Dans mes incessants voyages, d’un bout à l’autre de l’URSS […], j’ai encore trouvé quelques rares individus qui m’ont parlé avec flamme, mais à qui on rend la vie dure, car ils font gaffe sur gaffe. » 188 (Cf. Politique)
Relations entre êtres humains (Gaffe) (2) : (août) 1935. Paul Claudel [1868-1955], dans son Cahier VII, auteur de :
« Ces gaffes qui sont accueillies par un de ces silences q[ue] l’on peut qualifier d’assourdissants. » 189
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Relations entre êtres humains (Gagner) : Se battre pour gagner : loin d’être évident. Par ailleurs, si l’adversaire n’est pas persuadé-e que vous n’abandonnerez jamais le combat, celui-ci est quasiment perdu d’avance. Enfin, ne jamais oublier l’évidence, à savoir que la seule lutte perdue est celle qui n’est pas menée et / ou qui est abandonnée en cours de route. Et, l’essentiel : il ne suffit pas de gagner, il faut gagner sans renoncements. Vaste ambition… (Cf. Penser. Principe, Politique. Adversaire. Guerre. Clausewitz Carl von, Lutte)
Relations entre êtres humains. Galanterie :
Relations entre êtres humains (Galanterie) (1) : Absolument compatible, comme « la distinction », le « raffinement », avec la plus grossière goujaterie, avec le plus sordide calcul, le plus éhonté mensonge, le plus évident égotisme.
Relations entre êtres humains (Galanterie) (2) : Un homme « galant » est présenté à une femme galante. Il se mue à l’instant en homme grossier : il y avait eu, pensa-t-il, tromperie sur la marchandise.
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Galanterie :
Relations entre êtres humains. Galanterie. Marivaux :
Relations entre êtres humains (Galanterie) (1) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Et tant pis, tant de galanterie et tant d’esprit n’était pas bon signe : il fallait apparemment que son amour ne fût plus si sérieux, ni si fort ; et il ne me disait de si jolies choses qu’à cause qu’il commençait à n’en plus sentir de si tendres. » 190
Relations entre êtres humains (Galanterie) (2) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« […] En venez-vous chercher la réponse ? La voici, monsieur : c’est que votre lettre et vos visites m’offensent, et que le petit service que vous avez rendu, dont je vous savais gré, ne vous dispensait pas d’observer les égards que vus me devez, surtout dans les circonstances de l’engagement où vous êtes avec une jeune personne que vous ne pouvez quitter sans perfidie. C’est celle que vous avez à voir ici, monsieur et non pas moi, qui ne suis point faite pour être l’objet d’une galanterie aussi injurieuse. » 191
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Relations entre êtres humains (Galanterie) (3) : (17 octobre) 1769. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Catherine II [1729-1796], concernant un Français [Wargemont] qui combattait aux côtés des Turcs, lui écrit :
« Je lui en fis honte, je lui présentais combien sa rage était peu chrétienne ; je lui mis devant les yeux la supériorité de Nouveau testament sur l’Alcoran [Le coran] mais surtout je lui dis que c’était un crime de lèse-galanterie française de combattre pour de vilaines gens qui enferment les femmes, comme l’héroïne de nos jours [Catherine II]. » 192 (Cf. Hommes. « Galants », Féminisme, Politique. Guerre)
Relations entre êtres humains (Galanterie) (4) : 1773. Paul Thiry D’Holbach [1723-1789], dans Le système social, auteur de :
« L’homme riche s’efforce de jouter contre les Grands, par un luxe destiné à le faire admirer par ses parasites ou des envieux qui l’immolent ensuite à la risée publique. Les femmes ne semblent venues au monde que pour étaler dans les cercles des robes, des parures et des modes souvent bizarres que leur esprit fécond enfante chaque jour ; le commerce entre les deux sexes, connu sous le nom de galanterie, n’a pour l’ordinaire que la vanité pour base ; l’amour sincère en est parfaitement exclu. En un mot, la société n’est qu’un lieu de trafic où chacun apporte ses vanités diversifiées. » (III, Chap. VIII). 193 (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité)
Relations entre êtres humains (Galanterie) (5) : 1811. Félicité de Genlis [1746-1830] écrit dans Les souvenirs de Félicité L*** :
« Tout ce qui vient du sentiment ne vieillit point ; mais la galanterie subit le sort des modes : ce qui était du meilleur goût, dans ce genre, il y trente ans, parait ridicule aujourd’hui. » 194 Plut au ciel qu’elle eut raison plus tôt ! (Cf. Hommes. Galants, Patriarcat. Permanence)
Relations entre êtres humains (Galanterie) (6) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, concernant certes, non pas les relations entre hommes et femmes, mais entre nations en guerre, auteur de :
« Que vient faire la galanterie dans la guerre ? N’est-ce pas ce qu’il y a de plus infâme au monde ? Il faudrait s’en souvenir et ne pas en faire un amusement. » 195 (Cf. Langage, Politique. Guerre)
Relations entre êtres humains (Galanterie) (7) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’Argent, auteur de :
« Les femmes ne le préoccupaient guère, depuis que les affaires le reprenaient tout entier ; et il ne cédait qu’à l’involontaire galanterie qui fait qu’un homme, en France, ne peut se retrouver seul avec une femme, sans craindre de passer pour un sot, s’il ne la conquiert pas. » 196 (Cf. Hommes. « Galants »)
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Relations entre êtres humains (Générosité) : 1888. Pour se prémunir des risques des dangers mortifères de la « générosité », lire, écouter le si éclairant L’ami dévoué d’Oscar Wilde [1854-1900]. 197
Relations entre êtres humains (Giroud Françoise) : 2003. Albina du Boisrouvray se souvient des « maximes » de Françoise Giroud [1916-2003] :
« Ne jamais entrer dans un dialogue qui mènerait à une impasse, ne jamais risquer une discussion entraînant la dispute avec quelqu’un qu’on n’estime pas, ne pas s’enfermer dans un contentieux. » 198 (Cf. Dialogues)
Relations entre êtres humains (Grève des éboueurs) : (21 mars) 2023. Combien de personnes parmi celles qui se sont, ne serait-ce que plaintes des conséquences de la grève des éboueurs, à savoir l’amoncellement des poubelles dans les rues, ont-elles, ne serait-ce qu’un instant, pensé que ces hommes ont, tous les jours, toute l’année, pour horizon de vue, d’odeur, de saleté, d’horreurs et d’imaginaire nos poubelles.
* Ajout. 23 mars 2023. Vu, lors des manifestations, un homme portant une pancarte : « Vive les éboueurs ».
Relations entre êtres humains (Grossièreté) : M’étonnant de ce qu’il pouvait être si foncièrement grossier, eu égard à la ‘courtoisie’ dont il se targuait, j’ai pensé que sa réflexion en la matière s’était sans doute arrêtée à l’interdiction enfantine de ne « pas dire des ‘gros mots’ ». Quant à ses relations avec les femmes, peut-être ses agissements s’étaient-ils, eux aussi, arrêtés à laisser passer d’abord les femmes à l’ouverture d’une porte.
Relations entre êtres humains (Harmonie) : 1957. Un exemple d’harmonie : Ella Fitzgerald [1917-1996] chantant avec Louis Armstrong [1901-1971]. (Cf. Culture. Musique)
Relations entre êtres humains. Hiérarchie :
Relations entre êtres humains (Hiérarchie) (1) : L’humiliation - le plus souvent, non décidée, non voulue, non pensée - est au fondement de tout système hiérarchique, de son sommet à ses bases.
Elle en est le socle, la colonne vertébrale, l’épine dorsale, la cheville ouvrière, la pierre de touche, l’atout de survie, le nerf de la guerre, son arme première et dernière.
Relations entre êtres humains (Hiérarchie) (2) : Quand ils / elles ne sont pas décisionnaires, tant estiment ne pas être concerné-es. À grand tort.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Hiérarchie :
Relations entre êtres humains (Hiérarchie) (1) : 1816. Sur le radeau de la Méduse, abandonnées par le commandant Hugues Duroy de Chaumareys - qualifié par Arte simplement « d’imprévoyant » -151 personnes (dont une femme) « contraintes d’y prendre place » doivent survivre sur ce radeau de 20 mètres sur 12. Treize jours de dérive après, lorsqu’elles sont sauvées, elles ne sont plus que 15, « dont 14 officiers ou notables, destinées à des fonctions précises dans la nouvelle colonie. Seul un soldat est encore vivant. »
Pour rappel : auparavant, « le commandant et la plupart des officiers avaient embarqué sur les chaloupes. »
- Présentation par Arte du documentaire consacré à la dramatique histoire de Radeau de la Méduse ainsi qu’au tableau de Théodore Géricault [1791-1824] : « Un documentaire-fiction ambitieux qui magnifie puissance créative et instinct de survie. » On y lit aussi qu’il s’agit d’« un des faits divers les plus dramatiques de la marine française ».
Pour ne pas avoir à critiquer la hiérarchie dans la marine française - voire partiellement réhabiliter son commandant - dont cet abandon fut l’une de ses hontes ? 199 (Cf. Politique. Hiérarchie, Histoire)
Relations entre êtres humains (Hiérarchie) (2) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans la marche de Radetzky, auteur de :
« Charles-Joseph souriait à Kindermann. Bärenstein, le porte-étendard, avait commencé depuis longtemps déjà une partie de dominos et il était sur le point de perdre. Il considérait comme un devoir de perdre quand il jouait avec des officiers d’active. Dans le civil, il gagnait toujours. C’était un joueur redouté dans le monde des avocats. Mais quand il rejoignait son corps pour sa période annuelle., il se dépouillait de sa supériorité et s’efforçait de faire des sottises.
- Il perd sans discontinuer, dit Kindermann à Charles-Joseph.
Le lieutenant Kindermann était persuadé que les ‘pékins’ étaient des êtres inférieurs. Ils ne pouvaient même pas gagner aux dominos ! » 200 (Cf. Politique. Hiérarchie, Histoire)
Relations entre êtres humains (Hiérarchie) (3) : (août-septembre) 1974. Jean-Paul Sartre [1905-1980], auteur de :
« La hiérarchie, c’est ce qui détruit la valeur personnelle des gens. » 201
Un peu [trop] court. (Cf. Politique. Hiérarchie)
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Relations entre êtres humains. Hommage :
Relations entre êtres humains (Hommage) (1) : Il pensait, par l’intérêt qu’il affirmait lui porter, lui rendre hommage en condescendant s’abaisser jusqu’à elle.
Relations entre êtres humains (Hommage) (2) : Je vois écris le terme de « femmage ». Après une première incompréhension, un quasi refus, il m’est rapidement apparu, après réflexions, comme évident.
* Ajout. 29 avril 2019. Enfin…presque…
Relations entre êtres humains (Hommage) (3) : Accepter des hommages est avilissant (et / ou déshonorant ?)
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Relations entre êtres humains. « Honneur » :
Relations entre êtres humains (« Honneur ») (1) : L’« honneur » n’est que l’une des expressions de ce qu’une société considère comme relevant de ses « mœurs ». Dès lors, faire appel à l’« honneur », ce n’est que céder aux injonctions dominantes, spécifiques à son milieu ; la conception de l’honneur des truands n’est pas celle des moines, celle des officiers, pas celle des soldats.
Le drame dans lequel les femmes furent piégées fut qu’elles ont dû intérioriser, à coups de violences et d’injustices, la conception que les hommes, dans leur diversité, se faisaient de l’honneur, mais qui pourtant n’étaient les plus souvent valables que les concernant. (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. « Honneur » :
Relations entre êtres humains (« Honneur ») (1) : (6 septembre) 1768. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Falconet [1716-1791], écrit :
« Je défie tous les méchants de la terre. Ils peuvent m’ôter la vie ; mais il n’y a que moi qui puisse me déshonorer. » 202
Relations entre êtres humains (« Honneurs ») : (28 juin) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-François-René Tabareau [?-?], auteur de :
« Les honneurs ne guérissent personne. » 203
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Relations entre êtres humains (Honte) : 1986. Lu dans Hard times. Histoires orales de la grande dépression de Studs Terkel [I912-2008] :
« Souvent quand une famille avait de la nourriture, ils la partageaient. Et tout le monde en avait un peu. Mêmes les gens qui s’en sortaient bien, ils avaient honte. Parce qu’eux, ils mangeaient, et que les autres, non. » 204 (Poursuivre) (Cf. Politique, Économie)
Relations entre êtres humains (Hospitalité) : 1884. Friedrich Nietzsche [1844-1900], dans Maximes et interludes, auteur de :
« Hospitalité : Le sens des usages de l’hospitalité c’est de paralyser chez l’étranger l’élément hostile. Dès que l’on ne considère plus l’étranger d’abord comme un ennemi, l’hospitalité régresse […] ». 205 (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (« Humanité ») : Elle ressentait qu’il lui reconnaissait une certaine ‘humanité’ mais elle savait aussi que sa conception du monde en limitait très strictement, la concernant, l’éventuelle prise en compte. Elle le comprit alors mieux encore lorsqu’il qualifia ses analyses, de « très personnelles » : cela lui évitait d’avoir à les mettre en relation avec sa propre ‘humanité‘, à les juger à cette aune. Et à s’interroger plus avant. (Cf. Hommes, Patriarcat)
Relations entre êtres humains. Humiliations :
Relations entre êtres humains (Humiliations) (1) : Il / elle s’abstenait d’agir, au risque d’humiliations. Pour les un-es, il s’agissait d’une - lucide ? - appréciation d’une situation ; pour les autres, d’une analyse coût / risque ; pour d’autres enfin, d’une préférence, d’un choix, d’une décision.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Humiliations :
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Humiliations. Voltaire.
Relations entre êtres humains (Humiliations) (1) : (21 avril) 1760. Voltaire [1694-1778], écrit à Frédéric II. [1712-1786], auteur de :
« […] Je bénirai le jour où je cesserai en mourant d’avoir à souffrir, et surtout de souffrir par vous. […].
Puis il évoque : « le malheureux plaisir que vous vous êtes toujours fait de vouloir humilier tous les autres hommes, de leur dire, de leur écrire des choses piquantes d’autant plus indignes de vous, que vous êtes plus élevé au-dessus d’eaux par votre rang et par vos talents uniques. […] » 206 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer)
Relations entre êtres humains (Humiliations) (2) : (15 octobre) 1776. Voltaire [1694-1778], écrit une lettre au duc de Richelieu [1699-1788] concernant ce qu’il avait nommé ses « sottises » (les écrits de Voltaire) :
« Elles n’ont jamais obtenu de vous que des plaisanteries dont vous avez accablé votre très humble serviteur.
Vous savez bien que vous aimez à humilier votre prochain le plus que vous pouvez.
Vous avez passé votre vie à rire souvent aux dépends d’autrui [comme lui...] ; on ne réforme point son caractère.
Vous m’avez intimidé en vous faisant adorer. » 207 (Cf. Relations entre êtres humains. Plaisanterie. Aimer, Patriarcat, Humiliation)
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Relations entre êtres humains (Humiliations) (3) : 1805. La princesse Daschkoff [1743-1810], ‘dame d’honneur’ de Catherine II [1729-1796], dans ses Mémoires, auteure de :
« Si j’ignore ce que c’est qu’une humiliation, c’est que je n’en vois, je n’en comprends que dans la dégradation du caractère. » Analyse ambigüe : question de traduction ? Pour mieux comprendre :
« Le silence de son Ministre [prince Potemkine. 1739-179, ministre de Catherine II. [1729-1796], je l’avouais franchement, ne blessait pas ma fierté qui était au-dessus d’une humiliation […]. » 208 (Cf. Patriarcat, Humiliation)
Relations entre êtres humains (Humiliations) (4) : 1847. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, auteure de :
« Toute fois un sarcasme, qu’il fût caché ou à découvert, n’avait plus sur moi le pouvoir qu’il possédait autrefois ; assises entre mes cousines, je fus surprise de voir comment je me sentais à l’aise malgré l’indifférence absolue de l’une et les attentions à demi ironiques de l’autre ; Eliza ne m’humiliait pas plus que Georgina ne m’irritait. Le fait est que j’avais d’autres sujets de méditation ; depuis quelques mois s’étaient développés en moi des sentiments tellement plus puissants que tous ceux qu’elle pouvait faire naître, avaient été suscités des souffrances et des plaisirs tellement plus aigus et perçants qu’il n’était plus en leur pouvoir de m’infliger ou de m’en octroyer, que leurs grands airs de m’affectèrent ni en bien ni en mal. » 209
Une leçon, dont seul le vécu peut expliquer pertinence, de sagesse et de vérité.
Relations entre êtres humains (Humiliations) (5) : 1931. Hermann Broch [1866-1951], dans Les somnambules, auteur de :
« […] Le commandant ne ressentit que de l’humiliation d’avoir accordé sa confiance à une âme basse […]. » 210
Relations entre êtres humains (Humiliations) (6) : (13 janvier) 1948. Michel Leiris [1901-1990] écritn dans son Journal :
« Comment chez Proust [Marcel. 1871-1922], la situation sociale de chacun (dans le ‘monde’ tout au moins) se mesure exactement par la capacité qu’il a d’humilier les autres et de sa propre possibilité d’être lui-même humilié. » 211
Relations entre êtres humains (Humiliations) (7) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« […] Il ne me vint jamais à l’esprit, comme cela s’était produit en d’autres occasions, qu’elle avait éprouvé la nécessité de m’humilier afin de mieux supporter sa propre humiliation. » 212
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Relations entre êtres humains. Humour :
Relations entre êtres humains (Humour) (1) : Reprendre, sous couvert d’« humour », d’une manière ou d’une autre, aux fins de les critiquer, les formulations, expressions d’un-e‘autre’, n’est-ce pas - souvent - une forme de reconnaissance de l’autre qui exprime aussi un abaissement de soi ?
Relations entre êtres humains (Humour) (2) : Toute ma vie, j'ai considéré - sans que cela ne me gêne le moins du monde - que je n'avais « aucun humour ». Jusqu'à, assez récemment, j'ai compris que - simplement - je ne trouvais pas drôle ce que d'autres trouvaient drôle.
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Relations entre êtres humains. Hypocrisie :
Relations entre êtres humains (Hypocrisie) (1) : Si l’hypocrisie, c’est « l’hommage que le vice rend à la vertu » [La Rochefoucauld. 1613-1680], c’est, dès lors, considérer que le ‘vice’ et la ‘vertu’ comme étant - bien que formellement opposées - d’équivalente, de comparable signification.
Relations entre êtres humains (Hypocrisie) (2) : L’hypocrisie est la livrée que le monde impose à ceux et celles qui ne peuvent ni ne veulent l’interroger.
Relations entre êtres humains (Hypocrisie) (3) : L’invocation de l’hypocrisie justifie tout et n’importe quoi ; n’a aucune portée analytique ; d’emblée, à elle seule, invalide la pertinence de la critique.
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Relations entre êtres humains (Idéal) : 2006. Sándor Màrai [1900-1989], dans Métamorphoses d’un mariage, auteur de :
« On refuse toujours de prêter des dimensions humaines à l’idéal qu’on s’efforce d’atteindre. » 213
Relations entre êtres humains. Indifférence :
Relations entre êtres humains (Indifférence) (1) : L’indifférence, stade indépassable du mépris ? Non. Relève d’un autre rapport à l’autre, ou plutôt de l’absence ou du refus de rapport… (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (Indifférence) (2) : Montrer, afficher son indifférence - dont les États sont souvent coutumiers - est aussi la preuve que l’on a été touché-e ; une preuve - infantile - de faiblesse ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Indifférence :
Relations entre êtres humains (Indifférence) (1) : 1996. Lu, dans les notes du Tome II des Oeuvres complètes de Jacques Prévert [1900-1977] de La Pléiade :
« […] En réalité, pour Prévert, l’indifférence est une arme, ou plutôt une carapace, mais plus encore. Elle est aussi la volonté de se représenter comme indifférent ce qui ne dépend pas de lui. […]
Sorte de manière d’immobiliser le temps, de neutraliser douleur et sentiments pendant quelques instants. […]
On s’interroge à nouveau sur le sens de l’indifférence : serait-elle l’équivalent du non-amour, de la froideur absolue, de l’absence totale de sensations et des sentiments. Dans le poème suivant, elle est définie comme étant la soeur du désespoir. Pourtant, elle est plus qu’un remède à la souffrance : elle est aussi le désir violent d’être heureux, de ne pas se laisser avoir par ceux qui veulent vous entrainer avec eux dans le malheur, le désamour de la vie. » […]
Ne pas se laisser importuner par le jugement des autres, par ce qu’ils veulent faire de vous, voilà également à quoi sert le sentiment d’indifférence. […]
Être indifférent peut s’entendre, et l’on sait que Prévert a l’habitude de jouer sur les équivalences de l’homophonie, être un différent ou être dans (in) la différence. Cette indifférence heureuse et libre n’est donc pas un sentiment monstrueux d’égoïsme, mais le besoin d’être soi-même, d’agir comme on l’entend (ou de ne pas agir), de ne jamais se laisser envahir par le désespoir, de ne pas se complaire dans la douleur […]. »
Un modèle d’analyse. 214
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Indulgence :
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Indulgence. Honoré de Balzac :
Relations entre êtres humains (Indulgence) (1) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Lucien [de Rubempré] ignorait combien les grands esprits ont d’indulgence. » 215
Relations entre êtres humains (Indulgence) (2) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l’ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l’étendue de la corruption humaine ; puis, quand leur éducation en ce genre est faite, elles s’élèvent à une indulgence qui est le dernier degré du mépris. » 216
(Cf. Relations entre êtres humains. Mépris)
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Relations entre êtres humains (Indulgence) (3) : 1975. Jean-Louis Barrault [1910-1994], dans Comme je le pense, faisant état des dix journées des Assises internationale sur le théâtre ayant eu lieu en 1974 (183 artistes venant de 20 pays différents) écrit notamment :
« […] Les moments de joie profonde furent nombreux. Il y eut également des moments de pénible cruauté. Il fallait certes s’attendre à ce que tout ne fut pas excellent. Il y eut même des interventions franchement manquées. Mais je fus frappé par le refus systématique de toute indulgence. […] » 217 (Cf. Culture)
N.B. « Indulgence » : « Facilité à excuser ». Synonymes : « Clémence. Patience. Bienveillance. Gentillesse. Tolérance ».
Relations entre êtres humains (Indulgence) (4) : 2004. Philippe de Gaulle, dans De Gaulle, mon père [1890-1970], concernant la teneur des sermons du dimanche à l’église de Colombey-les-deux-Eglises, rapporte une réaction de son père :
« Tout le monde n’est pas Bossuet » [1627-1704]. » 218
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Relations entre êtres humains (Influence) : George Eliot [1819-1880], dans une conversation rapportée par Lady Ritchie [1837-1919], :
« Nous devrions nous soucier de notre influence, disait-elle. Nous savons d’expérience combien les autres affectent notre vie, et nous devons nous souvenir qu’à notre tour nous produisons le même effet sur les autres. » 219
Relations entre êtres humains. Injures :
Relations entre êtres humains (Injures) (1) : Injurier un être humain, c’est tout à la fois exprimer la somme des dénégations accumulées, souvent pendant des siècles, génériquement adressées contre telle ou telle ou telle catégorie de personnes et la transférer sur une ou plusieurs personnes, devenues des cibles à atteindre.
Relations entre êtres humains (Injures) (2) : L’injure est à la fois l’expression d’une faiblesse révélant et l’impossibilité (ou le refus) d’une analyse critique et le besoin de faire mal, de dominer l’autre.
En d’autres termes, l’injure a moins l’autre pour objet qu’elle ne signifie une volonté par l’abaissement de l’autre de se rehausser à ses propres yeux.
L’injure ne prouve que la facilité de pensée et la fragilité de l’envoyeur.
Relations entre êtres humains (Injures) (3) : Certaines personnes pensent par l’injure s’élever au niveau de la ‘cible’ qu’elles ont décidé de privilégier. D’autres se contentent de leur voisin-e de palier. D’autres enfin, plus nombreux, considèrent qu’en élargissant le spectre de leurs injures à l’autre moitié de la terre, ils s’élèvent au-dessus d’elles toutes.
* Ajout. 13 avril 2016. Vauvenargues [1715-1749], auteur de :
« Les espérances les plus ridicules et les plus hardies ont été quelque fois la cause des succès extraordinaires. » 220 Comme les injures ?
Relations entre êtres humains (Injures) (4) : Être ignoré-e : le meilleur moyen de ne pas être injurié-e ? Ne facilite cependant pas les échanges…
Relations entre êtres humains (Injures) (5) : À quoi sert, à qui sert, de réagir à l’injure ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Injures :
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Injures. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Injures) (1) : (19 janvier) 1758. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], auteur de :
« Il y a quarante ans et plus que je fais le malheureux métier d’hommes de lettres, et il y a quarante ans que je suis accablé d’ennemis.
Je ferais une bibliothèque des injures qu’on a vomis contre moi et des calomnies qu’on a prodiguées. J’étais seul, sans aucun partisan, sans aucun appui, et livré aux bêtes comme le premier chrétien. C’est ainsi que j’ai passé ma vie à Paris. » 221
Relations entre êtres humains (Injures) (2) : 1759-1770. Y a-t-il une injure - plusieurs d’entre elles ayant été plusieurs fois répétées à divers interlocuteurs - dont Voltaire [1694-1778] n’ait pas accablé Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] qu’il affirme, en sus, « haïr » ?
Qu’on en juge : « pauvre original », « polisson », « franc polisson », « polisson orgueilleux », « polisson insolent », « blaireau », « écervelé » , « sauvage », « fou », « grand fou », « bien méchant fou », « tout à fait fou », « fou à lier », « archi fou », « étrange fou », « fou sérieux », « fou le plus méprisable que j’ai jamais connu », « le plus détestable fou que j’ai jamais lu », « inconcevable fou », « monstre de vanité et de contradictions, d’orgueil et de bassesse », « enragé contre le genre humain », « le plus orgueilleux de tous les écrivains médiocres, le plus malhonnête homme », « l’homme le plus mal élevé qui soit au monde », « un petit bout d’homme pétri de vanité » ; « vilain petit corps à bonnes fortunes », « sophiste », « séditieux », « apostat » - tout en lui ‘reconnaissant’ « le droit à l’apostolat » -, « misérable », « charlatan », « misérable charlatan », « méchant », « domestique », « indigne », « coquin », « déclamateur », « scélérat », « malhonnête », « délateur et calomniateur », « calomniateur atroce », « calomniateur infâme », « cynique », « Judas », « fanatique », « faux frère », « petit bonhomme », « tête sans cervelle », « insensé », « singe de la philosophie », « pseudo-philosophe », « ce philosophe des petites-maisons », « le fléau des philosophes », « plagiaire », « sorcier », « agresseur », « monstre », « monstre d’insolence et d’ingratitude », « sot », « pédant », « barbare », « ridicule », « chien basset », « dogue », « petit Diogène manqué », « laquais de Diogène », « l’insolent orgueil d’un valet de Diogène qui insulte notre nation », « descendant du chien de Diogène », « bâtard du chien de Diogène », « Diogène sans cœur », « vieux singe de Diogène », « chien descendu d’un bâtard de ce chien [de Diogène] », « le chien qui suivait Diogène était moins méprisable que lui », « s’étant mis tout nu dans le tonneau de Diogène [il] s’est exposé, à la vérité, à être mangé des mouches », « Je crois que la chienne d‘Érostrate ayant rencontré le chien de Diogène fit des petits dont Jean-Jacques est descendu en ligne droite », et même, avec La Bletterie [1696-1772], « l’excrément du siècle » [4 janvier 1769]…
- Quant à Thérèse Levasseur [1721-1801], Voltaire la nomme « la gueuse », « sa gueuse », « sa sorcière », et sa « Vachine ». 222
N.B. Tandis que George Sand [1804-1876] la qualifie d’« ignoble ». [5 décembre 1871] (Cf. Femmes. Animalisation des femmes, Hommes. Grossiers. Voltaire, Relations entre êtres humains. Vanité. Haïr. Voltaire, Penser, Politique. Égalité. Voltaire)
* Ajout. 6 décembre 2021. (12 septembre) 1756. Voltaire écrit à Jean-Jacques Rousseau :
« Je voudrais vous ressembler en tant de choses » […] et
« Personne ne vous estime plus que moi, malgré mes mauvaises plaisanteries. » 223 (Cf. Relations entre êtres humains. Plaisanterie)
* Ajout. 19 novembre 2021. (4 juin) 1762. Voltaire, au milieu d’une bordée d’injures, écrit significativement : « Je l’aurai incessamment. » 224
Il aurait mieux fait de s’abstenir d’ainsi se dévoiler, mais ses injures l’avaient déjà fait.
* Ajout. 11 septembre 2019. (25 avril) 1760. Toutes ces injures n’empêchent pas Voltaire [1694-1778] d’avoir écrit à madame du Deffand [1697-1780] :
« Il ne faut dire d’injures à personne. » 225
- Et le 13 juillet 1768 : « Je n’ai jamais attaqué personne, mais je puis me défendre. » 226
* Ajout. 21 novembre 2021. (15 septembre) 1762. Et à Denis Diderot [1713-1784] :
« Comment peut-on imaginer que j’ai persécuté Jean-Jacques [Rousseau] ? Voilà une étrange idée : cela est absurde. » 227 (Cf. Penser. Vérité. Voltaire)
* Ajout. 6 octobre 2018. Sans référence à Voltaire, Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions évoque, concernant l’année 1762, « le nombre et la violence des outrages dont on m’accablait à l’envi. J’étais un impie, un athée, un forcené, une bête féroce, un loup. » (Livre 12) 228
* Ajout. 14 août 2019. Une efficace pédagogie - philosophie plutôt - que celle de Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], aux fins de dissuader de toute injure… : une simple phrase, qui, elle-même avait été procédée d’une lettre personnelle [17 juin 1760] adressée à Voltaire commençant par :
« Je ne vous aime point, Monsieur ; […] » - à laquelle Voltaire n’a pas répondu - publiée elle aussi dans Les confessions. (Cf. Aimer. Relations entre êtres humains. Rousseau Jean-Jacques)
* Ajout. 21 avril 2020. En avril 1776, Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], distribuera aux passants une lettre-circulaire dans laquelle on pouvait lire :
« Voltaire, que j’empêche de dormir, parodiera ces lignes. Ses grossières injures sont un hommage qu’il est forcé de me rendre malgré lui. » 229 Fort juste.
* Ajout. 22 janvier 2022. (25 novembre) 1765. Frédéric II [1712-1786], dans une lettre lucide et fort critique écrite à Voltaire, après avoir évoqué sa « redoutable massue d’Hercule », le nomme : « le patriarche des écraseurs ». 230 (Cf. Hommes. « Grands »)
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Relations entre êtres humains. Injures. Georges Sand :
Relations entre êtres humains (Injures) (2) : 1842. George Sand [1804-1876], dans Un hiver à Majorque, auteure de :
« Et puis, s’il y a de la vanité et de la sottise à publier les compliments qu’on reçoit, n’y en aurait-il pas peut-être plus encore, par le temps qui court, à faire bruit des injures [très à la mode actuellement] qu’on reçoit ? » 231 (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité)
Relations entre êtres humains (Injures) (3) : (24 octobre) 1868. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Edmond Plauchut [1824-1909], auteure de :
« Quant aux ennemis proprement dits de mes idées, je serais vexée de leurs éloges, donc je ne suis pas fâchée de leurs injures. » 232 (Cf. Relations entre êtres humains. Compliments. Éloges. Louanges…)
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Relations entre êtres humains. Injures. Léon Tolstoï :
Relations entre êtres humains (Injures) (4) : (13 septembre) 1890. Léon Tolstoï [1818-1910] écrit dans son Journal :
« Aujourd’hui, une lettre d’Amérique avec des coupures de journaux - un interview - d’un évêque shaker, des jugements injurieux et méprisants sur moi, et je suis si médiocre en ce moment que ça m’a fait mal. » 233 (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Injures) (5) : 1899. Léon Tolstoï [1818-1910], dans Résurrection, (sous réserve de vérification avec le texte russe), écrit :
« Je t’apprendrai (ici un juron inconvenant) à protester (nouveau juron) […] » 234
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Relations entre êtres humains (Injures) (6) : 1896. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Ma vie. Récit d’un provincial, auteur de :
« Je ne me disputais pas avec mes compagnons. On n’arrêtait pas de jurer, de sacrer, de formuler des vœux du genre de ‘que tes yeux en crèvent, que la peste t’étouffe’, néanmoins nous vivions en bonne intelligence. » 235
Relations entre êtres humains (Injures) (7) : (17 novembre) 1903. Georges Clemenceau [1841-1923], au sénat, auteur de :
« Il est impossible de concevoir un homme plus détaché de Rome que je ne le suis. J’en suis arrivé au point que je n’éprouve même pas le besoin de l’insulter. » 236
Relations entre êtres humains (Injures) (8) : (17 janvier) 1934. Lou Sin [1881-1938], dans ses Essais choisis, auteur de :
« Mais s’il est vrai que l’injure cause du tort à beaucoup de personnes innocentes, condamner l’injure sans distinction équivaut à protéger tous les coquins. » 237
Relations entre êtres humains (Injures) (9) : 1986. Lu dans Studs Terkel [1912-2008], Hard times. Histoires orales de la grande dépression :
« La sympathie pour le vieux était telle que si un gars du Congrès avait proposé de le condamner pour injure, il aurait commis un suicide politique. » 238
Relations entre êtres humains (Injures) (10) : (25 avril) 2000. Michèle Uzan, cheffe du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Henri Verdier, auteure d’un rapport sur la prévention et la prise en charge des grossesses des adolescentes, auditionnée à l’assemblée nationale, déclara :
« En conclusion, sachez que ce rapport m’a valu 12.000 lettres d’injures et des menaces de mort de la part d’individus qui refusent de voir la réalité. L’AP-HP a porté plainte pour moi. » 239 (Cf. Femmes, Famille, Patriarcat. Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Injures) (11) : 2010. Pierre Chalmin, auteur du Dictionnaire des injures littéraires en exergue de son livre, en guise de remerciements :
« À ma femme Erica enfin pour sa sainte abnégation, et à ma fille Louise (6 mois) pour son rire approbateur comme j’essayais sur elle diverses injures visant les bas-bleus. » 240 (Cf. Femmes. « Intellectuelles ». « Bas-bleus », Relations entre êtres humains. Remerciements)
Relations entre êtres humains (Injures) (12) : (21 août) 2019. Un dessin paru dans Le Canard enchaîné :
1) Des joueurs de foot crient : « Ho Hisse ! Enculééé ».
2) Un homme leur dit : « Je vous rappelle que les propos homophobes sont interdits dans les stades… ».
3) Les joueurs crient alors : « Ho Hisse ! Fils de pute ! »
4) L’homme réagit : « Bon. C’est mieux… ». 241 (Cf. Droit. Discriminations. Relations entre êtres humains. Haine, Langage. Féminisation du langage, Patriarcat)
Relations entre êtres humains (Injures) (13) : 2024. Les injures, grossières, indécentes, incessantes de Donald Trump à Jo Binden, à ses opposant-es, sont à re-lier avec celles que Mohammed Ali adressait à ses - boxeurs - opposants.
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Relations entre êtres humains. Injures. Réactions à l’injure :
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (1) : Avant de réagir à une injure, savoir qu’elle n’engage que la personne qui l’exprime ; puis, s’interroger sur les fondements sur lesquels celle-ci est affirmée et sur la légitimité de celui/celle qui l’exprime. Reposant.
* Ajout. 21 novembre 2019. Découvert sur Internet (sans source, sans date) cette phrase de Francis Bacon [1561-1626] :
« L’hérétique n’est pas celui que le bucher brûle, mais celui qui l’allume. »
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Injures. Réactions à l’injure :
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (1) : Sénèque [4 av. J.C-64 apr. J.C], auteur de :
« C’est d’une grande âme de mépriser les injures ; la vengeance la plus insultante est de considérer l’offenseur comme indigne de votre vengeance. Beaucoup ont retourné le poignard dans la plaie, en tirant satisfaction d’une légère blessure ; l’homme grand et noble est celui qui, comme le lion, écoute sans s’émouvoir l’aboiement des roquets. »
Sénèque n’y parvint cependant pas toujours. 242 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris. Vengeance)
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (2) : 1675-1677. Le cardinal de Retz [1613-1679], dans ses Mémoires, auteur de cette réaction de bon sens :
« […] En fait de calomnie, tout ce qui ne nuit pas sert à celui qui est attaqué. » 243
* Ajout. 10 juin 2019. Une tautologie ?
Relations entre êtres humains. Injures. Réactions à l’injure. Denis Diderot :
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (3) : (11 juillet) 1768. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à mademoiselle Jodin [1741-1790], auteur de :
« Une injure répondue à une injure faite sont deux injures et l’on doit être plus honteux de la première que de la seconde. » 244
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (4) : 1830. Denis Diderot [1713-1784], dans Le paradoxe sur le comédien, auteur de :
« Vous, m’offenser ! Je ne vous fais pas cet honneur ! » 245 (Cf. Relations entre êtres humains. Offense)
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Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (5) : 1862. Dans Les Misérables de Victor Hugo [1802-1885], lu cet échange entre monsieur Madeleine intervenant pour défendre Fantine - qui l’avait injurié - et l’inspecteur Javert :
« Javert. Cette misérable vient d’insulter monsieur le maire.
Ceci me regarde dit M. Madeleine. Mon injure est à moi. J’en puis faire ce que je veux.
Je demande pardon à monsieur le maire. Son injure n’est pas à lui, elle est à la justice.
Inspecteur Javert, répliqua monsieur Madeleine, la première justice, c’est la conscience. J’ai entendu cette femme. Je sais ce que je fais. […] » 246 (Cf. Êtres humains. Conscience, Justice)
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (6) : (16 décembre) 1907. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Réjouis-toi si l’on t’injurie » ; et une note de La Pléiade du tome III de la publication de ses Journaux et Carnets précise :
« Paroles que répétait chaque matin Tolstoï dans sa prière. »
Dans une autre note de La Pléiade - si utiles…- j’avais lu que Maurice Maeterlinck [1862-1949] avait critiqué Tolstoï « d’adresser au monde un message de maladive humilité qui n’était pas supérieur à ce que pouvait inventer un moine du Xème siècle. » 247
Relations entre êtres humains (Injures. Réactions à l’injure) (7) : Stefan Zweig [1881-1929], dans son Fouché [1759-1820], auteur de :
« […] Il n’y a pas de femme de lavoir qui injurie sa voisine de palier de manière plus effrénée que Napoléon [1769-1821] insultant le duc de Périgord, le vétéran de la Révolution, le premier diplomate de France [Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. 1754-1838]. Les assistants sont figés. Chacun se sent mal à l’aise […] Seul Talleyrand, à ce point cuirassé contre les attaques, qu’il s’est endormi une fois, raconte-t-on, à la lecture d’un pamphlet dirigé contre lui, ne sourcille pas, beaucoup trop fier pour se sentir offensé par de telles injures. Une fois l’orage apaisé, il traverse, en silence, de son pas boiteux, le parquet luisant, et puis, dans l’antichambre, il contente de lancer un de ces petits mots empoisonnés qui blessent plus mortellement que les plus bruyants coups de poing : ‘Quel dommage qu’un si grand homme soit si mal élevé !’, dit-il avec calme, tandis que le laquais le revêt de son manteau. » 248
Relations entre êtres humains. Injures à l’encontre des femmes :
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (1) : « putes », « salopes », « connes », « poufiasses », « pétasses » et quelques autres injures d’aussi raffinée facture… : prendre un grand drap blanc, toutes les y enfouir, le jeter dans un puits sans fond, jeter plein de pierres dedans, et définitivement les y enterrer. Avec une grande fête ?
* Ajout. 20 janvier 2015. Réaction légitime, mais strictement émotive. La réalité, telle que je la perçois, c’est que traiter les femmes en de tels termes, c’est tout simplement les légitimer comme telle.
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (2) : Me concernant, le seul souvenir d’enfance qui me vient à l’esprit est que les filles étaient souvent appelées :
« les quilles ». Une enfance protégée des agressions du monde... (analyse superficielle)
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (3) : La méthode la plus banale de ne pas critiquer les injures à l’encontre des femmes est de ne pas les relever, de ne pas les nommer.
Un exemple : (25 avril) 1760. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à D’Alembert [1717-1783], fait état des « vieilles catins dévotes de la Cour ». Mais, une note de La Pléiade précise : « Parmi les dévotes de la cour, on peut citer… » Et l’auteur les nomme. 249
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (4) : Il avait ‘pris’ à son ami sa maîtresse ; leurs relations une fois révélées, il la traita de « trainée » : il se sentit alors moins coupable.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Injures à l’encontre des femmes :
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (1) : 1920. Souvenirs reproduits par Thérèse Planiol [1914-2014] : « Idiote », « cruche », « gourde », « oie », « dinde », « crétine », « abrutie » : voici, avant le certificat d’études, les épithètes qui qualifiaient les élèves, après qu’une première sélection eut isolé les « fortes » et « les bonnes à rien ». 250 (Cf. Femmes, Patriarcat)
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (2) : 1949. Poème de Jacques Prévert [1900-1977] : Il a tourné autour de moi
« Il a tourné autour de moi
pendant des mois, des jours, des heures
et il a posé la main sur mon sein
en m’appelant son petit cœur
Et il m’a arraché une promesse
comme on arrache une fleur à la terre
Et il a gardé cette promesse dans sa tête
comme on garde une fleur dans une serre
J’ai oublié ma promesse
et le fleur tout de suite a fané
Et les yeux lui sont sortis de la tête
il m’a regardée de travers
Et il m’a injuriée. […] » 251 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Injures à l’encontre des femmes) (3) : Catherine Sauvage [1929-1998] se souvient d’injures (et d’objets lancés sur elle) qui, à ses débuts, à Marseille, lui étaient sur scène, adressés :
« Va te rhabiller » et « À poil ! » 252
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Relations entre êtres humains. Intelligence :
Relations entre êtres humains (Intelligence) (1) : Il conférait des labels d’intelligence [politique] avec l’assurance de celui pour lequel la sienne était hors de propos, ce qui pour le moins la relativisait.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Intelligence :
Relations entre êtres humains (Intelligence) (1) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« C’est la vérité, Philip. Quel plus grand bonheur ai-je jamais connu que celui d’être avec vous ? … depuis que j’étais petite fille… depuis l’époque ou Tom était gentil avec moi. Et votre intelligence me tient lieu d’univers ; vous pouvez me dire tout ce que je désire savoir. Je crois que je ne me lasserais jamais d’être avec vous. » 253 (Cf. Penser. Intelligence)
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Relations entre êtres humains (« Interactions humaines ») : (28 octobre) 2020. Lu dans Le Canard enchaîné :
« ‘L’accélération de l’épidémie surprend tout le monde en Europe. Les mesures de freinage de la propagation du virus passent par une réduction importante des interactions humaines’. Ce sont les premiers mots d’Emmanuel Macron lundi soir [26 octobre] lors d’une réunion en petit comité. » Au sens propre, terrifiant. 254 (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Politique. Coronavirus)
Relations entre êtres humains (« Interventions ») : (2 janvier) 1941. Paul Claudel [1868-1955] écrit dans son Cahier VIII :
« J’ai demandé au général Franco [1892-1975] d’intervenir en faveur de mon fils prisonnier. Il m’a répondu par un refus, disant qu’il ne pouvait s’occuper d’affaires ayant un caractère ‘personnel’. » 255
Relations entre êtres humains. Jalousie :
Relations entre êtres humains (Jalousie) (1) : La jalousie : une immaturité.
Relations entre êtres humains (Jalousie) (2) : De la jalousie entre « élèves », le « maître » est responsable.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Jalousie :
Relations entre êtres humains (Jalousie) (1) : 1833. Claire Démar [1799-1833], auteure de :
« La jalousie, qu’est-ce qu’autre chose, je vous prie, que l’expression la plus haute, la mieux prononcée de cet égoïsme qui rapporte tout à soi, qui voudrait, exempt de toute condition, de toute entrave, de toute abnégation personnelle, enchaîner à jamais le corps et l’esprit, la pensée, le vouloir, la sensation de tout être aimé, le courber à sa loi, à son plaisir, à son caprice ? […] » 256 (Cf. Êtres humains. Soi, Corps, Économie. Jalousie)
Relations entre êtres humains (Jalousie) (2) : 1836. Pierre-François Lacenaire [1803-guillotiné en 1836], dans ses Mémoires, rapporte un souvenir de sa vie [en antidote] :
« […] Je revins de meilleure heure que je n’avais compté ; je n’eus rien de plus pressé que de me présenter chez elle. J’y trouvais à mon grand désappointement, un jeune homme de ma connaissance qui avait obtenu d’elle du premier coup ce qu’elle m’avait refusé avec tant d’opiniâtreté ; il est vrai qu’il avait fait les choses plus grandement que moi. À cette vue, bien qu’amoureux fou un quart d’heure avant, ma passion s’éteignit tout d’un coup ; loin de m’emporter, je partis d’un grand éclat de rire, je remerciai celui qui avait déchiré le bandeau, et je sortis, avec mon rival, non pour me battre, mais pour boire un bol de punch à sa réussite et à ma guérison. Dès lors, j’ai évité constamment et avec le plus grand soin l’attachement, même le plus léger en apparence. J’avais appris ce que c’était que l’amour […]. » 257 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour. Attachement)
Relations entre êtres humains (Jalousie) (3) : 1949. Nicola Berdiaev [1874-1948], dans son Essai d’autobiographie spirituelle [posthume donc], auteur de :
« J’ai constamment considéré la jalousie comme un des sentiments les plus bas qui soient, un sentiment asservissant autant que servile. La jalousie et la liberté humaine ne sont pas compatibles. Le mobile de la jalousie est l’instinct de possession, de domination, parvenu à un stade de déchéance. […] » 258
Relations entre êtres humains (Jalousie) (4) : Graham Greene [1904-1991], auteur de :
« La jalousie n’est en fait que la projection sur l’autre de ses propres égarements. » 259
Peut, en cas de nécessité, aider à y voir plus clair…
Relations entre êtres humains (Jalousie) (5) : (mai) 1943. Anaïs Nin [1903-1977] écrit dans son Journal :
« Je n’ai jamais pu de ma vie causer à d’autres femmes la moindre peine ou susciter la moindre jalousie. C’est comme si toujours je revivais la peine de ma mère souffrant des infidélités de mon père. » 260 (Cf. Femmes. Remarquables. Nin Anaïs)
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Relations entre êtres humains (Jeu) : 1934. Karel Capek [1890-1938], dans Une vie ordinaire, auteur de :
« Le jeu, c’est une chose sérieuse, il a ses lois et impose son règlement. Jouer, c’est se plonger dans un recueillement tendre et passionné tout en orientant notre attention ; pourvu que ce qui nous absorbe ainsi soit bien isolé du reste du monde, bien délimité par des lois appropriées et extrait de la réalité environnante. […] » 261
Relations entre êtres humains (« Je vous laisse juge » et la suite) : 2004. Philippe de Gaulle, dans De Gaulle, mon père [1890-1970], à la question de savoir ce que son père aurait pensé de la statue des Champs Élysées, inaugurée en 2001, répondit :
« Je suis sûr qu’il aurait dit ce qu’il a dit à beaucoup d’écrivains qui l’avaient portraituré et qu’il aimait bien : ‘Vous m’avez dépeint comme vous me voyez. Je vous laisse juge. Ne me demandez pas mon jugement sur la manière dont vous me considérez.’ » 262
Relations entre êtres humains. Luxe :
Relations entre êtres humains (Luxe) (1) : La référence au luxe - injure en soi à la pauvreté - corrompt la pensée par l’indifférence aux moyens nécessaires pour y parvenir.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Luxe :
Relations entre êtres humains (Luxe) (1) : 1839. Astolphe de Custine [1790-1857], en réaction au luxe de la Cour de Nicolas 1er [1796-1855], auteur de :
« Toute société où la classe moyenne n’existe pas devrait proscrire le luxe comme un scandale, parce que [dans les pays organisés], ce sont les profits que cette classe moyenne retire de la vanité des classes supérieures qui motivent et excusent l’opulence des riches. » 263
Cette réflexion, un peu confuse, a le mérite de porter un jugement moral sur le « luxe », de lier « luxe » et « vanité », et de comprendre leurs effets d’entrainement réciproques. (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité, Économie. Luxe)
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Maladresse : Une maladresse : souvent, un choc de cultures.
Relations entre êtres humains. Malentendu :
Relations entre êtres humains (Malentendu) : Un malentendu : souvent une paresse de l’esprit ; un malentendu qui dure : une erreur qui persiste.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Malentendu :
Relations entre êtres humains (Malentendu) : 1977. François Gantheret [1934-2018], dans sa Préface au livre de Georg Groddeck, [1866-1934] intitulé Ça et moi, concernant les relations entre Georg Groddeck et Sigmund Freud [1856-1937], écrit :
« Et, en l’occurrence, quand ce qui ne change pas est un malentendu, et qu’il est central, force nous est de penser que de ce malentendu, les deux hommes sont preneurs, qu’ils y tiennent, qu’il leur est nécessaire. Que chacun y trouve le lieu d’inscription de contradictions qui lui sont propres et qu’un accord tacite existe pour déranger le moins possible cet état de choses. Comprendrait-on sans cela le tenace obscurcissement des différences fondamentales entre les deux hommes ? L’impatience saisit parfois, à la lecture ; qu’ils s’expliquent une bonne foi ! Mais non, les questions essentielles sont sans cesse évoquées et sans cesse esquivées. Sois celui que je ne puis être sans déchirement, je suis ce que tu ne peux être : voilà le marché. Le commerce entre les deux hommes est un commerce bi-univoque, avec leur propre négatif extériorisé. » 264 (Cf. Psychanalyse)
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Relations entre êtres humains (Masturbation) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, auteure de :
« […] Elle était murée dans une résistance attentive. Il s’allongea près d’elle, et commença à la serrer contre lui. Formée par les descriptions poétiques et littéraires de l’acte sexuel, et par les descriptions scientifiques des manuels sexuels, elle n’était pas préparée pour le rite égoïste et complaisant auquel il se livrait. Lorsqu’il lui prit la main et la tira vers le devant de son corps, elle se raidit ; il tira plus fort en gémissant : ‘Sois gentille, mon chou, fais-moi plaisir’, tandis que de l’autre main il lui tripotait les seins. Elle s’assit et lui demanda rageusement : ‘Que veux-tu donc que je fasse, au juste ?’ […]. » 265 (Cf. Corps. Mains. Seins. Relations entre êtres humains. Baiser. Aimer. « Faire l’amour », Sexes. Masturbation. Hommes)
Relations entre êtres humains (Mauvaise foi) : Si la mauvaise foi est l’argument-massue pour évacuer la question de sa responsabilité personnelle, alors elle est un excellent analyseur de la personne qui croit l’utiliser à son profit. (Poursuivre)
Est-on conscient-e de sa mauvaise foi ? (Cf. Femmes. Mauvaise foi)
Relations entre êtres humains (Méfiance) : (16 novembre) 1863. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles de La Rounat [1818-1884], auteure de :
« C’est vous qui en croyant voir de la méfiance où il n’y en a pas, faites de la méfiance sans le savoir. » 266
Relations entre êtres humains (Menace) : 1792. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« […] Et comptez qu’on n’en viendra aux menaces que quand on aura vu que la douceur et la séduction ne pourront rien, et qu’on s’interdira les voies de force. » 267
Relations entre êtres humains. Mensonge :
Relations entre êtres humains. Mensonge (1) : Mentir, c’est (aussi) s’abaisser au niveau de la personne à laquelle on s’adresse.
Relations entre êtres humains. Mensonge (2) : De nombreux mensonges ne sont pas connus, révélés, dénoncés parce que les questions n’ont pas été autorisées, permises, facilitées, posées et / ou interdites.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Mensonge :
Relations entre êtres humains (Mensonge) (1) : 1843. Astolphe de Custine [1790-1857], dans ses Lettres de Russie, un livre de philosophie politique, auteur de :
« Le mensonge est si avilissant que forcer le tyran à l’hypocrisie, c’est une vengeance qui console la victime. » 268 S’en réjouir ? Pas vraiment. (Cf. Relations entre êtres humains. Hypocrisie. Vengeance, Politique, Philosophie)
Relations entre êtres humains (Mensonge) (2) : (5 avril) 1843. Concernant François-René de Chateaubriand [1768-1848], Astolphe de Custine [1790-1857], auteur de :
« La vieillesse rend le grand écrivain envieux et imprudent. Il dit tout ce qu’il taisait. […] » 269
Assez fréquent, effectivement…
Relations entre êtres humains (Mensonge) (3) : 1888-1891. Je lis dans le Tome VI de la Correspondance d’Émile Zola [1840-1902] que Jeanne Rozerot [1867-1914] fut embauchée comme femme de chambre-lingère d’Alexandrine Zola en mai 1888, qu’Émile Zola fut l’amant de Jeanne Rozerot en décembre 1888, que celle-ci accoucha de leur premier enfant, Denise, le 27 décembre 1889, de leur second enfant, Jacques, le 25 septembre 1891 et que son épouse Alexandrine Zola [1839-1935] ne fut au courant de l’autre vie de son époux, devenu père, qu’à cette date. 270 (Cf. Famille. Couple, Patriarcat. Pères)
Relations entre êtres humains (Mensonge) (4) : Martin Luther King [1929-1968], auteur de :
« Aucun mensonge ne peut durer éternellement ». (No lie can live for ever). Juste, sans doute, mais pas toujours, loin de là, à l’échelle - des siècles - des système de domination, mais assurément pas à l’aune des vies singulières : les cimetières sont remplis de meurtriers-ères tranquillement mort-es dans leurs lits et de leurs victimes si souvent décédées du fait de mensonges, de dénis, de refoulements, qui, faute de pouvoir être dits, n’ont pu être dénoncés. Et, qui, dès lors, si souvent, en sont mortes, faute de justice aussi.
- Tenter de distinguer ce qui est grossièrement regroupé sous ce terme de ‘mensonge’ : entre ceux qui ont pour finalité consciente ou non de ‘tromper’ l’autre ; de se sortir d’une situation difficile, ou inextricable ; de s’adapter à ce qui est pensé attendu de vous ; de vivre par l’imaginaire dans un autre monde ; de ceux, enfin, qui sont le seul moyen de survivre, ou, plus communément, de refuser d’obéir afin de se conserver ou de construire une marge d’autonomie, un soi, dans un monde fait de contraintes. (Cf. Êtres humains. Soi. Cacher. Inutile de, Justice, Politique, Penser. Obéir. Vérité)
Relations entre êtres humains (Mensonge) (5) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« On s’en sort des humiliations quotidiennes en essayant comme Robinson de se mettre à l’unisson des gens riches, par les mensonges, ces monnaies du pauvre. » 271 (Cf. Économie. Pauvres Les)
Relations entre êtres humains (Mensonge) (6) : 1976. Adrienne Rich [1929-2012], dans Les femmes et le sens de l’honneur. Quelques réflexions sur le mensonge, auteure de :
« [...] On nous amenées à mentir jusque dans nos corps : teindre, foncer ou pâlir, friser ou défriser nos cheveux, épiler nos sourcils, raser nos aisselles, porter des bourrures à divers endroits où nous comprimer dans des corsets, marcher à petits pas, vernir les ongles de nos mains et de nos pieds, porter des vêtements qui accentuent notre impuissance.
On a exigé de nous différents mensonges, selon ce que les hommes du temps voulaient entendre. L’épouse victorienne et la ‘belle du Sud’ devaient être dépourvues de sensualité, et totalement passives, alors que de nos jours la femme ‘libérée’ doit faire semblant de jouir à chaque fois.
On nous a caché ou déformé la vérité de nos corps : on nous a empêchées de connaître les parties les plus intimes de nous-mêmes.
On a puni et réprimé nos instincts : on a pratiqué des clitoridectomies sur des religieuses ‘perverses’ et sur des épouses ‘difficiles. Nous n’arrivions plus très bien à distinguer les mensonges dont nous étions complices de ceux qui nous étaient imposés. Ainsi, le mensonge du ‘mariage heureux’, de la vie conjugale.
On nous en a fait complices et nous avons joué jusqu’au bout la comédie du bonheur tranquille, jusqu’à ce que nous allions devant les tribunaux témoigner des viols, des sévices corporels et psychologiques, des humiliations publiques et privées que nous avons subies. le mensonge patriarcal a manipulé les femmes à la fois par les mots et par le silence. Des faits essentiels nous ont été cachés.
On a porté contre nous de faux témoignages. » […] 272
Quel plaisir de lire une telle analyse, si fondamentale… (Cf. Êtres humains. Humiliations. Pervers. Mode. Soi, Corps, Justice, Langage, Famille. Mariage, Mode, Patriarcat, Silence, Politique. Vérité)
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Relations entre êtres humains (Mensonge. Inutile de cacher) : Il y a toujours un moment où, dans une maison de famille, l’on découvre, trempant dans un verre d’eau, le dentier caché jusqu’alors, le tampax usagé oublié sous un lit, la casserole mal lavée dans un coin, les bouteilles vides dans un placard, le boitier de la pendule cassé. Et, entre deux personnes censées être fidèles l’un à l’autre, le ticket de métro qui dévoile tout...
* Ajout. 3 juin 2014. En complément, lire de Suétone, Vies des douze Césars. 273 (Cf. Politique. Vérité)
* Ajout. 29 juillet 2017. En complément, dans un autre ordre d’idées, la référence à la si remarquable rigueur de la publication des lettres de George Sand [1804-1876], comme de celles de Germaine de Staël [1766-1817], devrait (pourrait ?) suffire à dissuader du mensonge.
* Ajout. 14 novembre 2021. Concernant plus précisément la remarquable publication par Georges Lubin [1904-200] de la correspondance de George Sand [1804-1876], on connait précisément tous les paragraphes des lettres dans lesquelles, après leur mort, son fils a supprimé tout ce qui concernant Alexandre Manceau [1817-1865], le dernier amour / ami de sa mère, et même les lettres où il a transformé son nom pour le faire disparaître. (Cf. lettre du 11 août 1861)
N.B. En revanche, la note de Georges Lubin concernant cette lettre n’est pas acceptable et en réalité incompréhensible de sa part : après avoir écrit :
« Voilà comment on fausse la vérité historique. Maurice n’est pas excusable […] » Il écrit :
« Qu’il voulût éliminer toute trace de Manceau, nous l’admettons, mais alors il suffisait de remplacer ici son nom par un ‘on’ anonyme. » 274 (Cf. Femmes. Mères. Sand George, Penser. Vérité)
Relations entre êtres humains. Mépris :
Relations entre êtres humains (Mépris) (1) : D’un regard, elle lui retira le mépris de la bouche ; il dut le ravaler et s’éloigna. Elle, continua son chemin.
Relations entre êtres humains (Mépris) (2) : Le mépris est souvent silencieux ; c’est la raison pour laquelle il est moins entendu que l’injure. Il n’en est pas moins plus parlant. Il faut juste savoir l’entendre. Ou, ne pas s’en soucier.
Relations entre êtres humains (Mépris) (3) : Le mépris est nécessairement méconnaissance, voulue ou non, de soi et / ou de l’autre. (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (Mépris) (4) : Le mépris affiché n’est crédible que jusqu’au moment où l’être méprisé ne peut plus, décemment, l’être pour quiconque. Alors, c’est le ridicule. Et le temps n’arrange rien…
Relations entre êtres humains (Mépris) (5) : Ils / elles croyaient par leur silence signifier leur mépris. Jusqu’au jour où leur silence signa leur ridicule.
Relations entre êtres humains (Mépris) (6) : Ils / elles affectaient le mépris pour ne pas avoir à reconnaître leur impuissance à la critique. Le reconnaitre était, en l’état, impossible. Ils / elles avaient perdu la main. Cela leur apprendra le respect.
Relations entre êtres humains (Mépris) (7) : Le mépris n’est, dans ses intentions, efficace que jusqu’au moment où les personnes objets du mépris trouvent matière, manière, occasion, à regarder de leur propre point de vue ceux / celles qui, le plus souvent, n’avaient pas même évoqué l’hypothèse d’être vues.
Relations entre êtres humains (Mépris) (8) : Il la méprisait parce qu’elle était femme ; elle le méprisait parce qu’il n’était pas assez homme pour la femme qu’elle était.
Relations entre êtres humains (Mépris) (9) : Il méprisait autrui au point que nulle offense ne l’atteignait jamais.
Relations entre êtres humains (Mépris) (10) : La considération n’empêche pas le mépris.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Mépris :
Relations entre êtres humains (Mépris) (1) : 1811. Jane Austen [1775-1817], dans Raison et sentiments, auteure de :
« Mais, jusqu’alors, elle n’avait pas eu l’occasion de leur montrer à quel point, elle pouvait porter, le cas échéant, le mépris des sentiments d’autrui. » 275
Relations entre êtres humains (Mépris) (2) : 1871. George Eliot [1819-1880], dans Middlemarch, auteure de :
« Ne croyez-vous pas que les hommes s’exagèrent la nécessité de flatter la sottise de tout un chacun, tant et si bien qu’ils se font mépriser par les imbéciles mêmes qu’ils flattent ? » 276
Relations entre êtres humains (Mépris) (3) : (30 avril) 1944. André Gide [1869-1951] écrit dans son Journal :
« Les jeunes gens sont bien déçus, qui viennent à moi dans l’espoir de m’entendre prononcer quelques sentences mémorables. Les aphorismes ne sont pas mon fait. Je ne leur dis que des banalités, des platitudes ; mais surtout, je les interroge ; et c’est bien là ce qu’ils préfèrent : parler d’eux. Je les écoute et ils repartent ravis. » 277 Quel mépris de soi, de l’autre… assumé.
Relations entre êtres humains (Mépris) (4) : 1972. Claude Roy [1915-1977], dans Nous, auteur de : « Robert Antelme [1917-1990. auteur de : L’espèce humaine. 1947] avait constaté que, pour l’aristocratie des camps [de concentration nazi], le mépris de ceux qu’elle asservit vient après coup, comme une justification de ce qu’elle fait afin de maintenir sa situation de privilégiée : on ne profite pas de la faiblesse de l’homme parce qu’on le méprise. On le méprise pour pouvoir se donner raison de profiter de sa misère, de lui voler la ration de soupe, de vivre sur sa mort. »
Riche inversion de l’analyse, applicable dans de nombreux contextes, de nombreuses situations… (Cf. Politique. Hiérarchie) 278
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Relations entre êtres humains (« Mondanités ») : 1912. Lettre d’Édith Wharton [1862-1937] à son ami, Monsieur Léon Bélugou [1865-1934] :
« Les affaires privées (son divorce notamment), aussi graves soient-elles, n’empêchent pas les activités mondaines. Il faut faire bonne figure devant le monde, sauver la face, garder l’estime, ne pas donner prise à la médisance, nouer de nouvelles amitiés. » 279 (Cf. Famille. Divorce, Politique. Lois. Mœurs)
Relations entre êtres humains (« Modération ») : (30 août) 1753. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Marie-Louise Denis [1712-1790], auteur de :
« Vous me parlez de modération, ma chère enfant, c’est apparemment résignation que vous voulez dire. » 280 (Cf. Féminisme, Langage, Politique. Résignation)
Relations entre êtres humains (« Moqueries ») : 1934. Karel Capek [1890-1938], dans Une vie ordinaire, auteur de :
« […] Et se moquer de tout, ça procurait au moins l’illusion de se distinguer des autres. » 281 (Cf. Êtres humains, Politique)
Relations entre êtres humains (Murs) : 1974. Doris Lessing [1919-2013], dans Mémoires d’une survivante, auteure de :
« Les murs [de son appartement] étaient épais, destinés à des familles pouvant payer le prix d’une intimité respectée. » Et de :
« Elle avait besoin, extrêmement besoin, de savoir quels murs, quel abri, elle allait pouvoir resserrer autour d’elle comme une couverture pour se rassurer. » 282
Relations entre êtres humains (Musique) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzty, auteur de :
« Pendant le repas, la musique retentissait, lointaine mais distincte, malheureusement elle ne jouait pas tous les jours. Elle était bonne et utile. Douce et conciliatrice, elle enlaçait la solennelle cérémonie du repas, elle ne permettait pas que s’établît aucune de ces brèves et rudes conversations, si pénibles que le préfet aimait tant à engager. On pouvait se taire, écouter, goûter la musique. » 283 (Cf. Culture. Musique)
Relations entre êtres humains (Obséquiosité) : (31 janvier) 1939. André Gide [1869-1951], dans ses Carnets d’Égypte, écrit :
« L’âge ne me guérit pas d’une tendance à l’obséquiosité ; rien à faire. Chacun a sa façon de se protéger ; c’est la mienne ; mais n’allez pas croire que je l’approuve. » 284
Relations entre êtres humains (Obstination) : 1812. Astolphe de Custine [1790-1857], dans Mémoires et voyages, auteur (peu importe de qui il s’agissait) de :
« […] Peut être n’a-t-il pas tort ; mais je ne veux pas lui donner raison, moins par entêtement que par paresse ; car si je reconnaissais son droit, il faudrait y souscrire en faisant sa volonté, et j’aime mieux continuer de faire la mienne. » 285 Lucide …
Relations entre êtres humains (Offense) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« On s’irrite moins en raison de l’offense reçue qu’en raison de l’idée que l’on s’est formée de soi. » 286
Relations entre êtres humains (Opinion) : (12 ? novembre) 1864. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Jules Duplan [?- ?], auquel il demande de commander, pour lui, afin de l’offrir, « un bouquet de camélias blancs, tout ce qu’il y a de plus beau, je tiens à ce qu’il soit archichic », poursuit et s’explique : :
« Il faut toujours donner de soi une bonne opinion, quand on appartient aux classes inférieures de la société. » 287
Relations entre êtres humains. Paranoïaque :
Relations entre êtres humains (Paranoïaque) (1) : Qualifier quelqu’un-e de parano [ïaque] et / ou juger bon se prémunir de l’accusation de l’être est un moyen infaillible de ne pas avoir à s’interroger sur l’analyse des causes, des explications, des analyses d’un malheur, d’une vie.
Relations entre êtres humains (Paranoïaque) (2) : « Je ne suis pas parano, mais… » : la crainte, y compris émanant de soi-même, d’être accusé-e d’être, considéré-e comme paranoïaque a pour résultat de refouler les questions qui pourraient, au moins partiellement, expliquer les mécanismes nécessairement systémiques des rapports de chacun-e dans le monde.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Paranoïaque :
Relations entre êtres humains (Paranoïaque) (1) : (1er janvier) 1777. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte d’Argental [1700-1788], écrit :
« J’ai contre moi le parti anglais, le parti juif, le parti dévot, tous les auteurs, tous les journalistes » […], puis il évoque « la rage des barbares qui [le] persécutent. »
Ces jugements de Voltaire le concernant, devrait - car son jugement est, du moins, en partie, juste - dissuader quiconque d’utiliser, si souvent à tort et à travers, le terme de « paranoïaque ».
Dans une lettre précédente, en date du 4 juin 1776, Voltaire avait critiqué « les pédants en robe qui ne peuvent avoir un reste de crédit qu’en armant continuellement le fanatisme contre la raison. » 288 Si Voltaire avait bien du « crédit » et luttait au nom de « la raison », il ne faut jamais oublier qu’aussi célèbre a-t-il été de son vivant, il fut l’objet d’un nombre incessant d’attaques, d’accusations, de censures, de diffamations, d’exclusions (notamment de Paris pendant 30 ans), auxquel-les il lui a fallu beaucoup de forces pour résister.
Ne pas oublier non plus qu’il ne fut pas, pour sa part, avare d’accusations, d’injures, de persécutions. (Cf. Relations entre êtres humains. Injures. Voltaire)
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Relations entre êtres humains. Pardon :
Relations entre êtres humains. Pardon (1) : On demande pardon, lequel peut donc être refusé ; on peut aussi, par la même occasion - ou non -, se pardonner à soi-même.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Pardon :
Relations entre êtres humains (Pardon) (1) : (19 octobre) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-André de Luc [1727-1817], écrit concernant Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] :
« S’il avait entendu ses intérêts et ceux de ses amis, il aurait eu une conduite moins insensée et moins malhonnête. S’il est possible qu’il se repente et se corrige, je lui pardonnerai sincèrement. » Un vrai tue-pardon… (Cf. Relations entre êtres humains. Injures)
- Le 13 février 1766, Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] écrit à François D’Ivernois [1757-1842] :
« Le moins d’explication que vous aurez avec lui sur mon compte sera le mieux. […] Il veut pardonner et protéger. Nous sommes fort loin du compte. » 289
Relations entre êtres humains (Pardon) (2) : 1796. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« J’ai le caractère porté à l’indulgence ; je puis tout pardonner aux hommes, excepté l’injustice, l’ingratitude et l’inhumanité. » 290 (Cf. Relations entre êtres humains. Indulgence)
Relations entre êtres humains (Pardon) (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1868-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« On se donne un renom de vertu à peu de frais : l’âme supérieure n’est pas celle qui pardonne, mais celle qui n’a pas besoin de pardon. » 291
Relations entre êtres humains (Pardon) (4) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La curée, auteur de :
« Puis, comme il n’aimait pas les réflexions désagréables, il se pardonna. » 292
Relations entre êtres humains (Pardon) (5) : Paul Fort [1872-1960], dans un poème adressé à une femme nommée par lui ‘Petit Verglas’ :
« À Mireille dit ‘Petit Verglas’
Ne tremblez pas, mais je dois le dire elle fut assassinée au couteau par un fichu mauvais garçon, dans sa chambre, là-bas derrière le Panthéon, rue Descartes, où mourut Paul Verlaine.
O ! oui, je l'ai bien aimée ma petite ‘Petit Verglas’ à moi si bonne et si douce et si triste. Pourquoi sa tristesse ? Je ne l'avais pas deviné, je ne pouvais pas le deviner.
Non, je l'ai su après tu me l'avais caché que ton père était mort sur l'échafaud, Petit Verglas ! J'aurais bien dû le comprendre à tes sourires.
J'aurais dû le deviner à tes petits yeux, battus de sang, à ton bleu regard indéfinissable, papillotant et plein de retenue.
Et moi qui avais toujours l'air de te dire ‘Mademoiselle, voulez-vous partager ma statue ?’ Ah ! J'aurais dû comprendre à tes sourires, tes yeux bleus battus et plein de retenus.
Et je t'appelais comme ça, le Petit Verglas, que c'est bête un poète ! O petite chair transie ! Moi, je l'ai su après que ton père était mort ainsi...
Pardonne-moi, Petit Verglas. Volez, les anges ! » (Cf. Culture, Justice, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Pardon) (6) : 1950. Violette Leduc [1907-1972], dans La folie en tête, auteure de :
« […] Je lui demandais pardon pour ce qu’il m’avait fait. » 293
Relations entre êtres humains (Pardon) (7) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Mémoires Barbares, auteur de :
« [À Londres] De son côté, Aron [Raymond. 1905-1983] avait publié un fameux éditorial [août 1943. Paru dans La France Libre] : ‘À l’ombre de Bonaparte’ que de Gaulle [1890-1970] ne lui pardonnera jamais. » 294
Relations entre êtres humains (Pardon) (8) : (2 mars) 2022. Entendu : De nombreux Russes déclarent leur « honte » de la politique décidée par Vladimir Poutine et demandent « pardon » aux Ukrainien-nes.
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Relations entre êtres humains. Parole :
Relations entre êtres humains (Parole) (1) : On « donne la parole » aux êtres humains pour retarder le moment où ils seront à même de la prendre. Seuls.
Ce qui signifie, pour ceux / celles qui s’estiment légitimes d’en contrôler l’accès, attendre les circonstances les moins dommageables.
Jusqu’au jour où plus personne n’accepte d’attendre, ni de poser de questions, à qui que ce soit.
Et où chacun-e parle en son nom, tout simplement. Dans ce qui s’appelle alors : des dialogues, des critiques…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Parole :
Relations entre êtres humains (Parole) (1) : (24 mai) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au chevalier Trophime-Gérard de Lally-Tollendal [1702-1766], auteur de :
« J’ai peur que l’homme puissant, à qui vous vous êtes adressé, ne vous ai donné des paroles, et non une parole. » 295 (Cf. Langage)
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Relations entre êtres humains (Partage des tâches) : (9 mars) 2016. Slogan revivifiant lu lors de la manifestation contre la loi El Khomri :
« Qui va faire la vaisselle ? Nous, on fait la révolution ». (Cf. Dialogues, Féminisme, Patriarcat. Révolution)
Relations entre êtres humains (« Pas de ça chez moi ») : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Mémoires barbares, concernant André Labarthe [1931-2018], « bouillant scientifique plein de charme » nommé à Londres par Charles de Gaulle [1890-1970] secrétaire d’état à la recherche, auteur de :
« Un jour, dans le cabinet du général, il parlait d’abondance en se promenant de long en large, il s’était permis de s’asseoir un instant sur le bureau du général. ‘Pas de ça chez moi’, avait dit De Gaulle. Labarthe était parti furieux, et Giraud avait eu le même mot, à Alger, en 1943, quand Labarthe était entré chez lui une rose à la main. » 296
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Passion :
Relations entre êtres humains (Passion) (1) : (20 février) 1752. Voltaire [1694-1778] écrit à Frédéric II, roi de Prusse [1712-1786] :
« […] Ma passion pour vous vous a fait le maître de ma destinée. » 297 (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Aimer. Voltaire)
Relations entre êtres humains (Passion) (2) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans Théorie des sentiments moraux, auteur de :
« Parfois nous sentons pour autrui une passion qu’il semble entièrement incapable de sentir lui-même ; car lorsque nous nous mettons à sa place, l’imagination fait naitre cette passion dans notre cœur, alors que la réalité ne le fait pas naître dans le sien. » 298
Relations entre êtres humains (Passion) (3) : (28 août) 1770. Dans la lettre de Voltaire [1694-1778] à Catherine II [1729-1796], qui accepte d’être appelée par lui « [sa] favorite » [Elle « prend même hardiment ce titre ». Lettre du 20 juillet 1770], celui-ci lui écrit :
« […] Vous êtes devenue ma passion dominante [...]. » 299 (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Aimer. Voltaire)
Relations entre êtres humains (Passion) (4) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, après avoir regretté qu’il n’y ait point - à l’instar de celles chargées de « corriger ou développer les instincts » - de « règles et de lois morales pour diriger et éclairer les sentiments » ; après avoir aspiré à l’existence d’un « catéchisme de l’amour », « excessif de sa nature », écrit :
« Toute ma vie j’ai été le jouet des passions d’autrui, par conséquence leur victime. » 300
Ce constat lucide, amer, sur sa vie récuse tant d’analyses la concernant et oblige à profondément les renouveler. (Cf. Femmes. Écrivaines, Remarquables. Sand George)
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Relations entre êtres humains. Pitié :
Relations entre êtres humains (Pitié) (1) : Il / elle s’enfonçait toujours un peu plus bas dans la déchéance pour susciter, pour contraindre à la pitié. Et souvent, il / elle en obtenait une nouvelle caution, une nouvelle justification, pour continuer à faire pitié. (Cf. Langage. Verbe. Faire)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Pitié :
Relations entre êtres humains (Pitié) (1) : 1747. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, auteure de :
« La pitié, Jane, de la part de certaines personnes est une sorte de tribut néfaste et insultant, qu’on a le droit de repousser et de renvoyer au visage de celui qui vous l’offre ; mais c’est là une sorte de pitié naturelle aux coeurs insensibles et égoïstes ; c’est une souffrance hybride et intéressée qu’on éprouve en entendant décrire des maux et à laquelle se mêle un mépris ignorant pour ceux qui les ont endurés. Mais telle n’est pas votre pitié, Jane […] Votre pitié, ma chérie, est la mère meurtrie de l’amour. […] » 301
Relations entre êtres humains (Pitié) (2) : 1792. Denis Diderot [1713-1784], dans Sur l’inconséquence du jugement public, auteur de :
« Je ne me plaindrai point, parce que la plainte importune d’abord, finit par aigrir le mal ; et parce que la pitié est un sentiment qui dégrade celui qui l’inspire. » 302 (Cf. Relations entre êtres humains. Plainte)
Relations entre êtres humains (Pitié) (3) : 1915. Rabindranath Tagore [1861-1941], dans La maison et le monde, auteur de :
« Ce que nous appelons pitié n’est le plus souvent pitié qu’envers nous-mêmes. Nous n’avons pas le courage de blesser nos doux instincts. Et nous nous refusons à frapper. Pitié, non pas, mais lâcheté simplement. » 303
Relations entre êtres humains (Pitié) (4) : 1967. (traduction française) Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans La chute des puissants, auteure de :
« La pitié ne fait pas de mal, lorsqu’elle contient une dose suffisante de mépris. » 304 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris)
Relations entre êtres humains (Pitié) (5) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de :
« Celui-ci criait : ‘Ayez pitié de moi ! ’. Mais personne ne savait ni ne voulait plus avoir pitié. Le mot lui-même était en voie de disparition. Ce n’est pas par hasard qu’en de nombreuses langues ce terme a une connotation humiliante : en français il se teinte de mépris, en allemand d’exaspération et en anglais de malveillance ironique. » 305 (Cf. Langage. Mots)
Relations entre êtres humains (Pitié) (6) : (25 octobre) 2024. Entendu sur France Culture, une Libanaise, après un bombardement :
« Israël n’a pas pitié de nous. » (Cf. Politique, État. Israël)
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Relations entre êtres humains. Peur :
Relations entre êtres humains (Peur) (1) : Les êtres humains peu sûrs d’eux-mêmes - nous tous / tes ? - ont peur de ce qui les environne. Quel est le meilleur moyen de conjurer leur peur ? : la diffuser autour d’eux, pensant alors s’en protéger.
Relations entre êtres humains (Peur) (2) : Ne pas oublier que plus l’on exprime sa peur (son angoisse), plus on donne les moyens de l’utiliser contre soi…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Peur :
Relations entre êtres humains (Peur) (1) : (20 septembre) 2020. Pascal Perrineau, « politologue », dans l’émission L’esprit public de France Culture consacrée à la question : Rentrée 2020. Les peurs françaises se déconfinent ? répondit :
« Moi, j’ai peur des gens qui ont peur. » De la dissolution du Politique… (Cf. Politique. Perrineau Pascal. Peur)
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Relations entre êtres humains. Plainte :
Relations entre êtres humains (Plainte (1) : [Se] Plaindre : Est-ce s’interdire de comprendre ? d’analyser ? de dénoncer ?
Dès lors, expliquerait mieux le refus de la compassion ?
Est-ce aussi refuser la compassion ?
Relations entre êtres humains (Plainte) (2) : Elle se plaignait régulièrement de son mari. Un jour, une de ses amies lui dit qu’elle ne voulait plus qu’elle lui transmette ses plaintes sans rien faire pour les faire cesser, peu ou prou ; qu’entendre inutilement ce que son mari lui faisait subir la salissait, elle aussi ; que ces plaintes occupaient son esprit, envahissaient son espace. Plus encore, leur seule écoute la transformait en caution, de facto et de jure, impuissante, de la violence du mari. Elle ne supportait plus ce processus de transfert de responsabilité qui prolongeait le statu quo, et en sus, faisait peu de cas de ses engagements féministes.
Plainte (3) : Toute plainte, laissée à elle-même, est caution de ce qu’elle est censée dénoncer.
* Ajout. 6 août 2024. Et pourtant la dénonciation est dite… (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Plainte :
Relations entre êtres humains (Plainte) (1) : (Après) 1749. Denis Diderot [1713-1784], dans Addition à la Lettre sur les aveugles, auteur de :
« Il y a des malheureux qui savent souffrir sans se plaindre. Je crois, ajouta-t-elle, que je les aurais bientôt devinés, et que je ne les plaindrais que davantage. » 306 (Cf. Dialogues)
Relations entre êtres humains (Plainte) (2) : (20 octobre) 1764. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Charles-Jean-François Hénault [1685-1770], auteur de :
« […] Je ne suis pas assez sot pour me plaindre […] » 307
Ce dont il ne se priva pas, par ailleurs… (Cf. Femmes. Silence. Souffrance)
Relations entre êtres humains (Plainte) (3) : (novembre) 1799. Maurice Dupin [1778-1808. père de George Sand. 1804-1876], dans une lettre à sa mère, lui écrit :
« Pardonne moi de t’avoir causé ces tourments ! Je m’en veux de te faire souffrir, et pourtant ! … Mais quand tu te plains, il me semble toujours que c’est moi qui ai tort. » 308 (Cf. Famille. Couple)
Relations entre êtres humains (Plainte) (4) : (27 novembre) 1879. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à sa nièce Caroline [1846-1931] :
« Assez de plaintes ! Ça ne sert à rien. » 309
Relations entre êtres humains (Plainte) (5) : (13 septembre) 1915. Franz Kafka [1883-1924], dans le Onzième cahier de son Journal, auteur de :
« Pourquoi est-il absurde de se plaindre ? Se plaindre, c’est poser des questions et attendre qu’une réponse arrive. Mais les questions qui ne trouvent pas elles-mêmes leur réponse au moment où on les formule ne trouvent jamais de réponse. Il n’y a pas de distance entre celui qui pose la question et celui qui donne la réponse. Il n’y a pas de distance à surmonter. Voilà pourquoi les questions et l’attente n’ont pas de sens. » 310 (Cf. Penser. Questions. Réponses)
N.B. Je n’ai pas compris le sens des trois dernières phrases.
Relations entre êtres humains (Plainte) (6) : (24 août) 1931. Antoni Gramsci [1891-1937], dans une Lettre de prison à sa mère, auteur de :
« […] Moi, je ne parle jamais de l’aspect négatif de mon existence, et avant tout, parce que je ne veux pas être plaint. J’étais un combattant qui n’a pas eu de bonheur dans la lutte immédiate et les combattants ne peuvent et ne doivent pas être plaints lorsqu’ils ont lutté, non parce qu’ils y étaient contraints, mais parce qu’ils l’ont voulu ainsi en toute connaissance de cause. Mais cela ne veut pas dire que ma vie cellulaire n’a pas son aspect négatif, qu’elle ne soit pas fort pesante et qu’elle ne puisse pas être aggravée par des êtres chers. […] » 311 (Cf. Femmes. Silence, Souffrance, Politique, Prison)
Relations entre êtres humains (Plainte) (7) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Et, comme un enfant, il éprouvait de la volupté à se perdre à la cruelle constatation de son impuissance à forcer la chance. Il avait grande pitié de lui-même. Et, en ce moment, se plaindre lui faisait du bien. Il prit quelques petits verres et se sentit aussitôt à l’aise dans son impuissance. » 312 (Cf. Relations entre êtres humains. Pitié)
Relations entre êtres humains (Plainte) (8) : 1993. Lu, dans la Vie de Léon Chestov [1866-1938], ce passage d’une lettre du 30 septembre 1937 concernant son frère qui venait de mourir :
« Il se plaignait, bien sûr, comment ne pas se plaindre ? Mais, même ses plaintes étaient douces, sans rancune, comme s’il avait peur de les faire peser sur son entourage. » 313
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Plaire :
Relations entre êtres humains (Plaire) (1) : Vauvenargues [1715-1749], auteur de :
« L’art de plaire, c’est l’art de tromper. » 314 Oui, simple, comme bonjour…
Relations entre êtres humains (Plaire) (2) : (septembre) 2017. Concernant Theresa May, la première ministre de Grande-Bretagne, je lis qu’après l’échec du parti conservateur aux élections législatives de juin 2017, elle « avait humblement demandé aux élus de son parti de ‘continuer à servir tant qu’il [leur] plaira‘. »
- Et cet article était situé à côté d’un second intitulé : « Theresa May en opération séduction à Tokyo. » 315
- Certes, le fait qu’elle soit une femme doit être pris en compte, mais le transfert d’un langage traditionnellement dévolu à la sphère des relations entre deux ou plusieurs personnes soit utilisé dans la sphère politique est politiquement signifiant… les deux étant liées par ailleurs. (Cf. Langage, Politique)
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Relations entre êtres humains. Plaisanterie :
Relations entre êtres humains (Plaisanterie) : Ce qui est présenté comme une plaisanterie, comme de l’humour, n’est souvent que l’expression d’une difficulté, d’une crainte, d’une hésitation à dire ce que l’on pense ; une manière de tester les réactions de l’entourage, de l’auditoire ; une manière de se protéger des critiques…
Et donc, une manière d’esquiver compréhensions, dialogues, clartés, franchises, vérités…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Plaisanterie :
Relations entre êtres humains (Plaisanterie) : 1813. Germaine de Staël [1766-1817], dans De l’Allemagne, auteure de :
« La plaisanterie française veut toujours humilier par le ridicule, sa tactique est d’éviter l’idée pour attaquer la personne, et le fond pour se moquer de la forme. » Que c’est, si souvent, juste.
Manifestement, Germaine de Staël sait de quoi elle parle et elle a trouvé la réaction adéquate :
« Les plaisanteries sont sans force quand on les dédaigne, et prennent toujours plus d’ascendant quand on les redoute. » 316 (Cf. Femmes. Humour)
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Relations entre êtres humains. Plaisir :
Relations entre êtres humains (Plaisir) (1) : Penser à la fonction et à la dénomination des « intendants des menus plaisirs du roi » pendant la royauté …
Ainsi qu’à leur permanence, sans oublier, dès lors, leur démocratisation.
Relations entre êtres humains (Plaisir) (2) : Ne pas parler de plaisir au lieu et place d’un-e autre ; en parler pour soi est en outre déjà suffisamment compliqué.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Plaisir :
Relations entre êtres humains (Plaisir) (1) : 1749. Henry Fielding [1707-1754], dans l’Histoire de Tom Jones, auteur de :
« Jamais pour me procurer du plaisir, je ne ferai sciemment le malheur d’un être humain. » 317
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Relations entre êtres humains (« Plan cul ») : Délicate manifestation de l’évidente supériorité de la culture occidentale sur celle de ses détracteurs.
Autre manifestation de ladite supériorité : faire voter une loi contre le voile islamique tout en traitant les femmes (du monde entier) comme nos sociétés le font en légitimant le proxénétisme et la pornographie.
Relations entre êtres humains (« Part. Faire sa part ») : À propos du mouvement Colibris, qui fait de cette revendication : « Faire sa part », sa philosophie : si tant est que l’abstraction de l’expression soit signifiante, et engage à quoi que ce soit, peut être un tout petit - comme le colibri - début de réflexion.
- Ceci posé, les femmes dans le monde font déjà amplement ‘leur part’, le plus souvent, pour d’autres qu’elles… (Cf. Penser. Pensées. Abstraction)
* Ajout. 18 février 2015. Apporter sa quote-part : déjà mieux.
* Ajout. 22 août 2018. (15 décembre) 1834. Honoré de Balzac [1799-1850] écrit à Ewelina Hanska [1801-1882] :
« J’apporte, comme une fourmi, chaque jour, un brin à mon tas. » 318
Relations entre êtres humains (Personne) : 2007. Lu, à propos de Thiers [1797-1877] :
« Tout part de sa personne, tout y revient aboutir. » 319 : ce constat n’est-il pas le mieux partagé au monde ? Chez les hommes, d’abord.
Dans le même sens, on pourrait ainsi interpréter la déclaration de Nicolas Sarkozy, le soir de sa défaite électorale, devant les militant-es UMP :
« J’ai essayé de faire de mon mieux [pour protéger les français des crises]. » (Cf. Êtres humains. Personne, Langage. Critique de mot : « Protéger », Hommes. « Politiques ». Sarkozy Nicolas, Politique. Démocratie. État)
* Ajout. Août 2017. (11 août) 2017. Du même Nicolas Sarkozy, à la retraite de la politique :
« Je regarde beaucoup la télé… vous savez. Je m’emmerde. » 320 (Cf. Culture, Politique. Médias)
Relations entre êtres humains. Personne. Belle :
Relations entre êtres humains (Personne. Belle) (1) : La rencontre d’une belle personne, vivante ou morte : l’un des plus beaux cadeaux de la vie ?
Oublions [après l’honnête homme, l’homme de cœur, l’homme de bien, l’homme de goût…] les esprits éclairés ? les belles âmes ? les nobles caractères ? les (grand-es) intellectuel-es (terme encore couramment employé… au masculin) ? les êtres distingués ? les héros admirables ? Mais aussi, les héroïnes, les muses, les ambassadrices, les icônes, les expertes…
* Ajout. 23 janvier 2015. Insatisfaisant pour justifier la validité de l’emploi de l’expression ; mais, maintenu, eu égard à son aspiration…
* Ajout. 17 mai 2017. Nicolas Boileau [1636-1711] :
« Rien n’est beau que le vrai. Seul le vrai est aimable » …
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Personne. Belle :
Relations entre êtres humains (Personne. Belle) (1) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, réfléchissant au désespoir d’une petite fille de 7, 8 ans, « déjà coquette » et accusée d’être « laide » écrit :
« Mes parents avaient dit cent fois devant moi que j’étais une superbe petite fille, et la vanité ne m’était pas venue pour cela ; je prenais cela pour un éloge donné à ma bonne conduite, car toutes les fois que j’étais méchante, on me disait que j’étais affreuse. La beauté pour les enfants me semblait donc avoir une acception purement morale. » 321 (Cf. Enfants, Femmes. Beauté. Coquettes, Relations entre êtres humains. Vanité, Penser. Morale)
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Relations entre êtres humains. « Pervers [narcissique, polymorphe…] ») :
Relations entre êtres humains (« Pervers [narcissique, polymorphe…] ») (1) : Les personnes qualifiées de ‘pervers narcissiques’ - des hommes dans l’immense majorité des cas - ne font pas le mal, ne font pas du mal, parce qu’on les offense, mais elles suscitent, provoquent, inventent les offenses pour faire le mal, pour faire du mal.
Insensibles, dépourvus de toute empathie, de toute humanité : ils ne vivent que par et pour la violence qu’ils infligent et qu’ils doivent sans cesse réactiver, la résistance de leurs victimes s’avérant un excitant supplémentaire.
Ils ne doivent dès lors jamais laisser leur cruauté sans objet ; leurs victimes n’étant que des occasions de leur soif, de leur faim de domination : toute tentative d’explication, de justification de leur part est perdue d’avance.
Ils ne peuvent se penser dans le monde ; ils sont le monde. Faute d’objet-s à leur violence, ils meurent ; et, pour éviter leur mort, ils doivent préalablement tuer leurs victimes, le plus souvent à petit feu, souvent pendant des années.
- La question de la validité de l’emploi de l’expression de « pervers narcissiques » qui les transforment en exceptions par rapport à la norme - l’homme normal - dès lors légitimée, est posée. En effet, alors qu’ils ne vivent, littéralement parlant, que par ou pour l’exercice du pouvoir, de leur pouvoir, ils ne peuvent que se comprendre par rapport aux pouvoirs mis en œuvre par le monde qui les accepte si aisément.
Ne doivent-ils pas plutôt alors être considérés comme fonctionnels dans le cadre d’un monde qui, pour être efficacement utilitariste, doit être violent, et pour cela, égotiste, psychotique, inhumain ?
- La solution pertinente, nécessaire, qui est en règle générale faite à leurs victimes : « fuyez », ne résous pas le problème - politique - qu’ils posent. 322
Relations entre êtres humains (« Pervers [narcissique, polymorphe…] ») (2) : Entendu parler « de comptes (en banque) siphonnés ». Par - grossière - analogie, me vient à l’esprit que les-dits « pervers narcissiques » siphonnent les vies de leurs victimes.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains (« Pervers [narcissique, polymorphe…] ») :
Relations entre êtres humains (« Pervers [narcissique, polymorphe…] ») (1) : (18 octobre) 1760. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Sophie Volland [1716-1784], auteur de :
« Le seul moyen sûr avec des fripons, c’est de sortir de leurs mains ; n’importe comment. » 323 Vrai aussi donc concernant les dragueurs, harceleurs, injurieurs, mépriseurs, violents…
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Relations entre êtres humains. Politesse :
Relations entre êtres humains (Politesse) (1) : La politesse ne dit rien de la nature des rapports de supériorité, de domination, d’autorité. La politesse peut les atténuer, les infléchir, les aggraver. La politesse peut aussi marquer le mépris, la condescendance. La politesse peut même se substituer, par son formalisme, à toute prise ne compte de l’autre, des autres…
Relations entre êtres humains (Politesse) (2) : Il est un précepte de ‘bonne éducation‘ qui affirme : « L’exactitude est la politesse des rois. »
Ne serait-il pas plus approprié de dire, plus simplement, plus démocratiquement, que l’exactitude est une marque de respect de l’autre, de soi, de la parole donnée, de la parole échangée ?
* Ajout. 17 janvier 2020. Hélène L'Heuillet, dans Éloge du retard [Albin Michel. 2020] auteure de :
« Bien souvent, le retard est l’apanage des puissants. Comment teste-t-on la docilité de l’autre ? En le faisant attendre. » 324
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Politesse :
Relations entre êtres humains (Politesse) (1) : (11 mai) 1789. Robespierre [1758-1894], dans ses Mémoires, concernant Necker [Jacques. 1732-1804], auteur de :
« À Versailles […]. Je le vis donc, et j’en fus accueilli avec cette politesse cérémonieuse d’un homme qui se croit bien au-dessus de l’hommage qu’on lui rend, mais qui calcule l’avantage qu’il doit retirer du bon accueil qu’il se soumet à faire. » 325 Fin psychologue…
Relations entre êtres humains (Politesse) (2) : 1793. Jeanne-Marie Roland [1754-1793] décrit dans ses Mémoires comment l’un de ses nombreux prétendants fut éconduit et elle conclut :
« Il s’en suivit la recommandation de ne plus remettre les pieds à la maison, accompagnée de la politesse qu’on doit aux malheureux. » 326
Relations entre êtres humains (Politesse) (3) : (8 février) 1799. Maurice Dupin [1778-1808. père de George Sand. 1804-1876], dans une lettre à sa mère, lui faisant un portrait du général Harville [1749-1815], le présente ainsi : « l’air et le port extrêmement noble, assurance d’un homme de cour, par conséquent extrêmement poli avec les inférieurs » et poursuit :
« Le vulgaire est enchanté de sa politesse, parce qu’il adresse volontiers la parole et que plusieurs prennent cette marque de supériorité pour de la familiarité et de la cordialité ; tandis que rien n’annonce plus la puissance que cette manière d’interpeller ceux qui n’oseraient pas vous parler les premiers. » 327
Relations entre êtres humains (Politesse) (4) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Dans les commencements, si quelques gentilhommes ou quelques femmes venus (sic) en visite chez Naïs rencontraient Lucien, tous avaient pour lui l’accablante politesse dont usent les gens comme il faut avec leurs inférieurs. Lucien trouva d’abord ce monde fort gracieux ; mais plus tard il reconnut le sentiment d’où procèdent ces fallacieux égards. […] » 328
Relations entre êtres humains (Politesse) (5) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« ‘Ah ! Dieu du ciel ! comme nous sommes polis, s’écria Mlle Mowcher […]. Avouez qu’il y a terriblement de sornettes et de fariboles dans ce monde.’ » 329 (Cf. Penser. Vérité)
Relations entre êtres humains. Politesse. Witold Gombrowicz :
Relations entre êtres humains (Politesse) (6) : 1956. Witold Gombrowicz [1904-1969] écrit dans son Journal :
« L’Espagnol avec qui nous avons dîné hier : un monsieur d’un certain âge, d’une politesse raffinée. Mais cette politesse est un filet lancé sur les gens pour les capturer. Tellement poli qu’on reste devant lui sans défense. Politesse - pieuvre tentaculaire - cruelle et dévorante. » 330
Relations entre êtres humains (Politesse) (7) : 1956. Witold Gombrowicz [1904-1969], dans son Journal, rapporte ce propos de Gustave Thibon [1903-2001] concernant Simone Weil [1909-1943] :
« Je me souviens d’une jeune ouvrière chez qui elle [Simone Weil] avait découvert - du moins c’est ce qui lui semblait - une vocation à une vie intellectuelle et qu’elle régalait infatigablement de magnifiques topos concernant les Upanishad [ensemble de textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion Hindoue]. La pauvre fille s’y ennuyait à mourir, mais - par politesse, par timidité - elle n’osait protester. » 331
Et Witold Gombrowicz poursuit :
« Ainsi, ‘la pauvre fille s’ennuyait à mourir’ ? […] ‘Par politesse et par timidité, la jeune fille n’osait protester.’ Mais c’est comme nous, nous tous, qui supportons par pure politesse toute sorte de sages, de saints, de héros, et de toute la religion et de toute la philosophie par-dessus le marché ! […] » (Cf. Femmes. Jeunes filles, Penser, Philosophie)
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Relations entre êtres humains (Préjudice) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans Théorie des sentiments moraux, auteur de :
« Un individu ne doit jamais se préférer à un autre individu au point de lui nuire ou de lui porter préjudice afin d’en retirer un avantage, même si l’avantage retiré par le premier est beaucoup plus grand que le mal ou le préjudice subi par le second. […] »
Pour ne pas faire de contresens historique, tout en sauvegardant la justesse de la position de principe, il est nécessaire de reproduire l’exemple qui suit : « Le pauvre ne doit ni tromper ni voler le riche, même si son gain lui est plus avantageux qu’elle n’est nuisible à l’autre. »
Pour Adam Smith, « la propriété et la vie humaine [sont] le fondement de la justice et de l’humanité. » 332 (Cf. Êtres humains, Droit. Droits de l’homme, Justice, Langage. Conjonction, Politique. Morale, Philosophie. Économie. « Pauvres Les », Proxénétisme)
* Ajout. 25 avril 2022. Le problème réside notamment en ce qu’Adam Smith considère la propriété et la vie humaine à égalité, faisant de celle-ci, de l’être humain donc, une propriété légitime. (Cf. Proxénétisme. Smith Adam)
Relations entre êtres humains (Prières) : Ce n’est assurément pas le fait que je sois l’objet de de ses prières qui me gêne, mais le fait qu’il ait jugé nécessaire de m’en informer.
Relations entre êtres humains (Proie) : Arthur Schopenhauer [1788-1860], dans un poème (sans date), auteur de :
« […] Repais [toi ?] de tes proies qui ne sont que vanité et fausseté / Car seuls te reviennent la poussière et le clinquant. / Ta proie a peu de valeur et la perte en est minime. […] » 333
Quel homme charmant… (Cf. Hommes. Remarquables. Schopenhauer Arthur, Relations entre êtres humains. Vanité, Philosophie)
Relations entre êtres humains (Promesse) : Une promesse est faite pour être tenue. Normalement…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Promiscuité :
Relations entre êtres humains (Promiscuité) (1) : 1885. Émile Zola [1840-1902], dans Germinal, auteur de :
- « Mais, depuis un instant, des bruits s’entendaient derrière le mur, dans la maison voisine. Ces constructions de brique, installées économiquement par la Compagnie, étaient si minces que les moindres souffles les traversaient. On vivait coude à coude, d’un bout à l’autre ; et rien de la vie intime n’y restait caché, même aux gamins. »
- « Depuis que sa nature s’affinait, il [Étienne Lantier] se trouvait blessé davantage par la promiscuité du coron. Est-ce qu’on était des bêtes, pour être ainsi parqués, les uns contre les autres, au milieu des champs, si entassés qu’on ne pouvait changer de chemise sans montrer son derrière au voisin ! » 334
Relations entre êtres humains (Promiscuité) (2) : 1932. Colette [1873-1954], dans Ces plaisirs, auteure de :
« (Dans une fumerie d’opium) […] Sa compagne aux fourrures alla retrouver la jeune femme saoule, qu’elle appela ‘ma jolie’ et je n’eus pas le temps d’incriminer leur amitié, car elles s’endormirent tout aussitôt, le ventre de l’une moulé à la croupe de l’autre, comme des cuillères dans le tiroir à argenterie. » 335 (Cf. Êtres humains, Corps, Femmes. Lesbiennes)
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Relations entre êtres humains (Propres) : Il est des êtres qui croient effacer leurs turpitudes - et se refaire une beauté - en se lavant au savon des êtres propres.
Relations entre êtres humains (Querelle) : (8 avril) 1874. Isabelle de Charrière [1740-1805] à Benjamin Constant [1767-1830], auteure de :
« (concernant Pierrot [Pierre Malarmay de Roussillon. 1770-1802]) Notre querelle nous a fait du bien en ce qu’elle m’a conduit à lui parler plus clair. » 336 (Cf. Penser. Pensées. Claires)
Relations entre êtres humains. Question :
Relations entre êtres humains (Question) (1) : S’interroger, avant toute réponse, sur la pertinence de l’objet questionné, sur le pourquoi de ladite question, sur la légitimité - et donc sur le pouvoir - de la personne requérant une réponse.
Relations entre êtres humains (Question) (2) : En donnant un accord au principe d’un entretien, d'un interview, d’une émission, penser que l’on n’est plus à même, sauf rares exceptions, d’en récuser les questionnements, et plus encore, que l’on en cautionne la problématique. On est contraint-e de penser dans le cadre des catégories d’analyse de la personne qui pose les questions.
On est au sens propre, à leur merci ; valide pour les émissions en direct, comme pour les autres ; comme pour les articles…
- « C’est moi qui pose les questions ! » déclarent avec une assurance étonnante tant de journalistes lorsqu’ils/elles sont déstabilisé-es, critiqué-es par leurs « invité-es ». Pourquoi certaines personnes questionnent-elles, sans avoir, elles, jamais à répondre ? Là, est le pouvoir. Aujourd’hui décrédibilisé.
* Ajout. 27 août 2018. Répondre à une question, c’est en accepter les présupposés ; c’est accepter chacun des termes qui la constitue. La reformuler donc et expliquer pourquoi…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Question :
Relations entre êtres humains (Question) (1) : 1977. Pierre Desgraupes [1918-1993], dans Le mal du siècle, auteur de :
« C’est en réfléchissant, justement, à cet aspect plutôt décevant de mon métier (l’oubli) que le dessin (ou le dessein) de ce livre m’est apparu. ‘Comment, me disais-je, voilà bientôt trente ans que tu interviewes des gens éminents, tu leur as posé, pendant toute ta vie, des tas de questions et tu ne t’es jamais demandé à toi même pourquoi tu les posais ou quelles réponses tu en attendais personnellement… c’est insensé !’ » 337
Relations entre êtres humains (Question) (2) : 1981. « Vous me faites répondre avant que j’en décide » ai-je, justement, entendu de Jacques Lacan [1901-1981]. 338
Ne pas laisser le temps de la réaction est une coutume classique pour empêcher l’intelligence de s’exprimer. (Cf. Politique. Médias)
Relations entre êtres humains (Question) (3) : (1er juin) 2014. D’emblée, invitée à une émission, Brigitte Fontaine déclare :
« C’est moi qui pose les questions ! » 339 Ça fait du bien ! Enfin, un peu de courage… (Cf. Femmes. Artistes, Politique. Journaliste. Médias)
* Ajout. 21 février 2020. Entendu ce jour sur France Culture une journaliste à son invitée, sur le mode de la demande sinon d’excuse, du moins de justification :
« Pardon, c’est moi qui pose la question » … ce qui révèle la hiérarchie communément admise.
* Ajout. 19 juillet 2022. (18 novembre) 1970. Jacques Chancel [1928-2014] interviewe Jacques Monod [1910-1976], « prix Nobel » est-il ainsi présenté. Une discussion s’ébauche - sur le « devoir » et le « destin » de l’homme - et ce dernier l’interroge :
Witold Gombrowicz :
« Comment réagissez-vous, Jacques Chancel ? », ce à quoi celui-ci lui répond :
« C’est moi qui pose les questions. » 340 (Cf. Dialogues)
* Ajout. 15 février 2024. Lionel Jospin, ancien premier ministre, à la responsable de l’émission de France Culture, Avec philosophie, auteur de :
« Je vous laisserai conduire cet échange. »
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Relations entre êtres humains (Réceptivité) : Elle : « Vous m’avez beaucoup fait de bien aujourd’hui ». Lui : « Je vous fait du bien à chaque fois. Simplement, aujourd’hui, vous étiez plus réceptive. » Sans doute, juste.
Mais, fut-elle réceptive à lui, ou au « bien » qu’il lui a « fait » ? Qu’il lui a fait ou qu’il lui aurait fait ? Et sur quels fondements, sur quel accord de principe préalablement discuté ? (Cf. Dialogues)
Relations entre êtres humains (Recevoir) : À celle, à celui qui a beaucoup reçu, il sera beaucoup demandé. Critique du concept de « droit » ?
Relations entre êtres humains. Récompense :
Relations entre êtres humains (Récompense) (1) : Il est tant des récompenses qui coûtent bien peu à ceux et celles qui les offrent et qui sont une insulte à ceux et celles à qui elles sont offertes ; et qui contribuent ainsi au maintien de l’ordre du monde.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Récompense :
Relations entre êtres humains (Récompense) (1) : 1521. Machiavel [1469-1527], dans L’art de la guerre, auteur de :
« Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre. » 341 (Cf. Politique. Guerre)
Relations entre êtres humains (Récompense) (2) : (vers le 10 janvier) 1738. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Pierre-Louis Moreau de Maupertuis [1698-1759], lui écrit :
« […] Il vient un temps où l’estime arrache les récompenses. » 342
De l’esprit de calcul…
Relations entre êtres humains (Récompense) (3) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans Théorie des sentiments moraux, auteur de :
« Récompenser, c’est rémunérer, rétribuer, rendre le bien pour le bien reçu. Châtier, c’est aussi rémunérer, rétribuer, mais d’une façon différente ; c’est rendre le mal pour le mal commis. » 343 (Cf. Enfants. Éducation)
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Relations entre êtres humains (Reconnaissance) : ‘Vous ne me connaissez pas, mais moi, je vous connais’ : cette simple entrée en matière lui suffisait pour qu’il se sente reconnu, conforté, exister.
Relations entre êtres humains (Refus de répondre à une question) : Légitime. La reposer, en discuter les fondements, la reformuler, selon son entendement, si nécessaire. Et, en fonction de la réaction, décider. Là est le respect. Est-ce la situation commune, dans une émission, un commissariat, dans un emploi, lors d’un procès ? Non. (Cf. Relations entre êtres humains. Respect, Justice, Politique. Répression. Médias)
Relations entre êtres humains (« Regard appuyé ») : Un « regard appuyé » (fixe, lourd, insistant) est généralement considéré comme contraire aux règles élémentaires de la politesse, du respect… Lorsqu’il est le fait d’un homme concernant une femme, il peut - doit ? - être considéré, interprété, vécu par celle qui en est l’objet comme l’expression de l’intérêt qu’il lui porte. Dépassé ?
Relations entre êtres humains. Remerciements :
Relations entre êtres humains (Remerciements) (1) : Refuser le principe des remerciements ne signifie pas en interdire l’expression, ni savoir en comprendre l’intentionnalité, ni même en exprimer soi-même. La liberté de chacun-e est aussi dans l’expression différenciée de ce que l’on considère comme un ‘remerciement’. Les discussions peuvent alors s’engager.
Relations entre êtres humains (Remerciements) (2) : Un souhait : Que les femmes cessent de dire « Merci » - ce que j’ai fait - lorsqu’un homme leur dit : « Vous êtes jolie, ravissante, en beauté, votre robe vous va à ravir… », etc. etc.
Relations entre êtres humains (Remerciements) (3) : Dire merci pour ne pas avoir à se remettre en cause ? Écrit après lecture de la tribune, Levons l’omerta signée par un « Rassemblement de responsables associatifs et politiques de tous bords », concernant la dénonciation du harcèlement sexuel, dans lequel on pouvait lire :
« Merci à celles qui ont eu le courage de briser la loi du silence et de mettre, avec encore plus de force dans le débat public, la réalité de ces comportements. » 344
Relations entre êtres humains (Remerciements) (4) : Je suis choquée à chaque fois qu’à la radio - sur France Inter, Le téléphone sonne notamment - j’entends des personnes remercier que « l’on prenne leur appel ». D’une part, les-dits appels sont de la raison d’être de cette émission, sans lesquels celle-ci n’existerait pas. D’autre part, on peut penser que lesdits remerciements, voire plus, pourraient être un critère du choix du passage à l’antenne. Enfin, est occulté le fait que les critères de sélection des interlocuteurs/trices sont politiquement fonctionnels. En conclusion : la responsabilité de nous transmettre les dits remerciements incombe à France Inter : il suffit de dire aux personnes qui veulent transmettre leurs messages que les remerciements n’ont pas lieu d’être.
Relations entre êtres humains (Remerciements) (5) : Il est des ‘Merci’ qui n’épuisent pas les remerciements.
Relations entre êtres humains (Remerciements) (6) : Un même mot : « Merci » peut être employé pour le sacrifice d’une vie et pour un ourlet reprisé.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Remerciements :
Relations entre êtres humains (Remerciements) (1) : (12 février) 1860. George Sand [1804-1874], dans une lettre à Louis Ratisbonne [1827-1900], auteure de :
« Je viens vous remercier, Monsieur, d’un excellent article de vous que j’ai reçu tard. Mais je ne sais pas remercier sans m’en excuser, car il me semble que la critique sérieuse ne doit pas être remerciée, pas plus que la magistrature équitable. » 345 Une sage hauteur de vue.
Relations entre êtres humains (Remerciements) (2) : (Début) 1871. Alexandre Dumas fils [1924-1895] écrit à Alphonse Karr [1808-1890] :
« Mon cher ami - J’avais lu tout l’article non pas parce qu’il était question de mon père, mais parce qu’il était de vous. Je ne vous ai pas remercié parce que s’il fallait remercier toutes les fois que vous avez de l’esprit et du cœur, on n’en finirait pas. Mais je vous serre bien tendrement la main. » 346
Relations entre êtres humains (Remerciements) (3) : (14 mars) 1877. Gustave Flaubert [1821-8880] écrit à Ivan Tourgueniev [1818-1883] :
« Je ne vous remercie pas de ce que vous faites pour moi, ce serait vous injurier. » 347
Relations entre êtres humains (Remerciements) (4) : (13 mai) 1897. Rainer Maria Rilke [1875-1926] écrit à Lou Andreas Salomé [1861-1937] :
« J’ai toujours pensé que quand un être doit en remercier un autre pour quelque chose de très précieux, cela doit rester entre eux un secret. » 348
Relations entre êtres humains (Remerciements) (5) : (3 janvier) 1921. Sigmund Freud [1856-1939] écrit à madame Abraham [Edwige Bürgner. ?-?], épouse de Karl Abraham [1877-1925] :
« […] J’aurais dû répondre moi-même aux petits [leurs deux enfants], mais je craignais d’écorner leur morale, car j’aurais sans doute été porté à les engager à avouer que les plus beaux cadeaux sont gâchés par l’obligation de remerciements. » 349 (Cf. Psychanalyse. Abraham Karl. Freud Sigmund)
Relations entre êtres humains (Remerciements) (6) : 1955. Jacques Prévert [1900-1977], dans Art abstrus, a écrit :
« Il y a une nuance entre dire et demander merci. » 350
Relations entre êtres humains (Remerciements) (7) : 1975. Au MLAC [Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception], à Rouen :
« À aucun moment, nous avons voulu en ouvrant ce local et en faisant des avortements être de ‘merveilleuses bonnes sœurs’ au profit de quelques femmes qui auraient eu ‘la chance‘ de nous trouver. C’est pourquoi, nous vivons très mal les cas où, après l’avortement, on nous dit merci. » 351 Une belle et bonne analyse politique. (Cf. Femmes. Avortements)
Relations entre êtres humains (Remerciements) (8) : 2009. Joseph E. Stiglitz [prix Nobel d’économie, conseiller économique auprès de Bill Clinton, vice-président de la banque mondiale entre 1997 et 2000], en introduction de son livre (en poche, en français) La grande désillusion, remercie de nombreuses personnes, puis il écrit :
« Certains membres des organisations économiques internationales qui m’ont aidé m’ont aussi demandé de ne pas les remercier, et j’ai respecté leur souhait. » 352
Révèle aussi sans doute l’absence de la liberté d’expression dans les organisations évoquées. (Cf. Politique. Transparence, Économie. F.M.I)
Relations entre êtres humains (Remerciements) (9) : 2017. Agnès Varda [1929-2019] raconte que lorsqu’elle rencontre des personnes qui l’aborde et qui lui disent :
« Merci et non pas bravo […], ce ne sont pas des compliments, c’est de la gentillesse. » 353 (Cf. Femmes. Artistes. Varda Agnès)
Relations entre êtres humains (Remerciements) (10) : (9 mars) 2024. Entendu sur France Inter :
« Merci de vous réveiller avec France Inter » (Cf. Politique. Liberté de la presse. Médias)
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Relations entre êtres humains (Remontrance) : Toute remontrance retarde-t-elle le moment - quelques secondes, mais aussi souvent des dizaines d’années après - de la prise de conscience personnelle ?
Relations entre êtres humains (Remords) : 1781. Denis Diderot [1713-1784], dans l’Entretien d’un père avec ses enfants, auteur de :
« Le remords naît peut-être moins de l’horreur de soi que de la crainte des autres ; moins de la honte de l’action que du blâme et du châtiment qui la suivraient s’il arrivait qu’on la découvrit. » 354
Relations entre êtres humains (Rencontre) : Elle lui dit : ‘Voici ce que je suis’.
Il lui dit : ‘Voici qui je suis’.
Relations entre êtres humains (Reniement) : Ils ont exigé leur reniement pour ne pas avoir, personnellement, eux, à se déjuger.
Relations entre êtres humains. Reproches :
Relations entre êtres humains (Reproches) (1) : (4 avril) 1794. Benjamin Constant [1767-1830], dans une lettre Isabelle de Charrière [1740-1805], auteur de :
« (Concernant une « sotte » lettre qu’il avait reçu ») Je lui répondrai que, n’ayant rien à me reprocher, je n'ai pas besoin de son approbation, et que si j'avais de reproches à me faire, son approbation ne me consolerait pas. » 355
Relations entre êtres humains (Reproches) (2) : 1827. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Elle s’emporta peut-être, et les reproches durs ne réussissent point ; ce sont des affronts qui ne corrigent personne, et nos torts disparaissent dès lors qu’on nous offense. » 356
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Relations entre êtres humains. Respect :
Relations entre êtres humains (Respect) (1) : Le respect fait taire la reconnaissance.
Relations entre êtres humains (Respect) (2) : Le respect cautionne l’ascendant.
* Ajout. 12 septembre 2023. Dès lors, comment puis-je employer, positivement, simplement tel que et parce que je le ressens, le terme de « respect » ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Respect :
Relations entre êtres humains (Respect) (1) : 1902. Samuel Butler [1835-1902], dans Ainsi va toute chair, auteur de :
« ‘Les gens de par ici sont vraiment respectueux’ me chuchota Christina, ‘ils savent ce qui est dû à leurs supérieurs’. » 357 (Cf. Politique, Hiérarchie)
Relations entre êtres humains (Respect) (2) : 1963-1964. Martin Luther King [1929-1968], dans Révolution non violente, (En 1963. À Birmingham. Alabama, après la défaite électorale de Bull Connor [1897-1973] et son élection] et la déclaration d’Albert Boutwell :
« Nous citoyens de Birmingham, nous nous respections et nous nous comprenons mutuellement »), auteur de :
« [Il] montra par là qu’il ne comprenait rien aux deux cinquièmes des citoyens de Birmingham, pour qui la ségrégation, même polie n’est pas le respect. » 358 (Cf. Politique. Racisme)
Relations entre êtres humains (Respect) (3) : 1967. Jacques Brel [1929-1978], auteur de :
« Quelqu’un qui demande impose le respect. » 359
Relations entre êtres humains (Respect) (4) : 1983. Chantal Akerman [1950-2015], auteure de :
« L’amour induit un tas de choses… Le respect, non. Le respect, ce n’est pas la névrose, le respect, c’est génial. » 360
Relations entre êtres humains (Respect) (5) : 2017. Il dit :
« Je ne fume pas devant mon père. C’est une marque de respect. »
Non. C’est le signe d’un interdit et l’une des expressions d’un pouvoir patriarcal.
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Relations entre êtres humains (« Révolution culturelle ») : 2005. Yu Hua, dans Brothers, concernant la « grande révolution culturelle » Chinoise - mai 1966-avril 1969 -, auteur de :
« Li Guangtou et Song Gang savaient que ces gens coiffés de chapeaux pointus, portant des pancartes et frappant sur de vieux couvercles de casserole étaient ce que tout un chacun appelait des ennemis de classe. N’importe qui avait le droit de les gifler, de leur donner des coups de pieds dans le ventre, de se moucher et de s’essuyer les doigts sur leur cou et de se déboutonner pour pisser sur eux. Ils subissaient ces humiliations sans un mot, sans oser lever les yeux, et les autres riaient à gorge déployée en leur ordonnant de se souffleter eux-mêmes, de crier des slogans où ils s’attaquaient d’abord à eux-mêmes et ensuite à leurs ancêtres... » 361 (Cf. Politique. Violences)
Relations entre êtres humains. Rire :
Relations entre êtres humains (Rire) (1) : Rire d’un-e adversaire est une expression de sa propre faiblesse qui, souvent, annonce la lâcheté qui suit.
Relations entre êtres humains (Rire) (2) : Rire, c’est signifier une connivence : sur quoi ? avec qui ? dans quelles nécessaires ambiguïtés ? avec quels besoins de s’assimiler à l’autre, de se fondre dans un tout qui vous nie mais qui ponctuellement vous donne le sentiment de vous renforcer d’avec autrui, d’autrui.
Relations entre êtres humains (Rire) (3) : Il existe des rires grivois, grossiers, bêtes, méprisants, heureux, joyeux, jaunes, forcés, sous cape, gênés, gracieux, bienveillants, vulgaires, badins, aux anges, dédaigneux, engageants, francs, niais, sardoniques, inquisiteurs…
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Rire :
Relations entre êtres humains (Rire) (1) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« Steerforth riait si fort que je ne pus m’empêcher d’en faire autant ; je ne sais sans cela si j’aurais ri. » 362
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Relations entre êtres humains. Ruptures :
Relations entre êtres humains (Ruptures) (1) : Rompre, c’est aussi recomposer, renouer autrement. De petites ruptures peuvent amener de grandes ruptures. Et de grandes ruptures à des profondes libérations.
Relations entre êtres humains (Ruptures) (2) : Pour un éloge de la rupture.
Les ruptures permettent de :
- voir mieux, autrement
- prendre de la distance familiale, affective, politique, nationale
- de desserrer des liens, tendus, étouffants
- rompre avec des habitudes, des codes, des normes
- changer de cap, d’horizons
- d’être confronté-es à d’autres
- se remettre en cause
- penser autrement
- renverser la table et / ou de changer de table…
Et ce, dans les meilleures des hypothèses : avoir une assurance en soi, de soi, si possible réelle. Mais laquelle se construit aussi sur les, grâce aux ruptures.
Relations entre êtres humains (Ruptures) (3) : Les ruptures sont souvent vécues d’autant plus douloureusement que les liens étaient plus profonds, ou du moins, étaient crus comme tels.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Ruptures :
Relations entre êtres humains (Ruptures) (1) : 1855. George Sand [1804-1876] évoquant, dans Histoire de ma vie, sa relation avec Frédéric Chopin [1810-1849], écrit :
« […] Nous ne nous sommes donc jamais adressés un reproche mutuel, sinon une seule fois, qui fut, hélas !, la première et la dernière. Une affection si élevée devait se briser, et non s’user dans des combats indignes d’elle. » 363
Relations entre êtres humains (Ruptures) (2) : 1983. Raymond Aron [1905-1983], dans ses Mémoires, écrit :
« Ce sont les entretiens de Sartre [Jean-Paul. 1905-1970] et de Rousset [David. 1912-1997] qui mirent publiquement fin à notre amitié de jeunesse. Merleau-Ponty [Maurice. 1908-1961], après avoir lu les propos qui me visaient, fit observer à Sartre que ces attaques, de toute évidence, entraînait le rupture entre nous deux. Sartre aurait répondu à peu près : ‘Oui, mais il n’y a rien à sauver’. Peut-être avait-il raison. » 364
Relations entre êtres humains (Ruptures) (3) : 1999. Madeleine Chapsal [1925-2024], dans Trous de mémoire, auteure de :
« Mais c’est grâce aux ruptures que j’ai pu vivre d’autres merveilleux moments ! Chaque aventure qui s’efface fait place nette pour une autre. Aurais-je autant de souvenirs heureux, éblouissants, romanesques en diable, s’il n’y avait eu autant de pages tournées ? » 365
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Relations entre êtres humains (Salons) : (7 mars) 1806. Stendhal [1783-1842], écrit à sa soeur Pauline Beyle [1786-1857] :
« Songe bien en entrant dans un salon quelconque que tu n’es là que pour procurer du plaisir à tous ceux qui y sont. » 366
Relations entre êtres humains (Sarcasme) : Le sarcasme masque souvent la gêne du jugement.
- Et dans la foulée…, l’ironie évite l’argumentaire. (Cf. Penser. Argumentaire)
Relations entre êtres humains. Séduction :
Relations entre êtres humains (Séduction) (1) : La séduction : entre l’envie et l’effroi. L’effroi a été structuré par l’envie ; l’envie a été structurée par l’effroi. Du fait de la confusion, non clarifiée : l’impuissance, la sidération. (pas clair)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Séduction :
Relations entre êtres humains (Séduction) (1) : 1981. Lu dans Tous les hommes sont frères, recueil de textes de Gandhi [1869-30 janvier 1948] :
« Aussi attirante une femme soit-elle, sa séduction ne s’exercera pas sur l’homme sans la connivence du désir. » 367 Que signifie : désir ?
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Relations entre êtres humains (Séduisant-es) : 1958. Michèle Bernstein [membre fondatrice de l’Internationale situationniste, épouse par ailleurs de Guy Debord [1931-1994], lui aussi, membre fondateur de l’Internationale situationniste] à propos des Situationnistes, auteure, en 1958, de :
« Nous sommes devenus plus forts, plus séduisants donc. » (1er bulletin de l’Internationale situationniste). 368
Une autre vision du gauchisme… (Cf. Femmes. Séduisantes, Hommes. Séduisants)
Relations entre êtres humains (Services) : (5 février) 1754. Voltaire [1694-1778] écrit à Marie-Louise Denis [1712-1790] :
« Je suis trop convaincu des sentiments que vous me conservez et qui font ma consolation pour douter que vous ne vouliez bien me rendre tous les petits services que je vous demande. »
- Traduction libre : continuez à m’estimer, j’en suis fort aise, eh bien, continuez à me servir.
Relations entre êtres humains (Servir) : Servir oblige.
Relations entre êtres humains. Sida. Transmission :
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (1) : Au nom de la défense de l’homosexualité, du risque de stigmatiser les porteurs du virus, d’affaiblir l’efficacité des politiques de dépistage, du pseudo « principe de responsabilité partagée », des millions de femmes ont été et sont encore les victimes désarmées de toute protection du VIH par les hommes, maris, violeurs, « clients », etc.
- La responsabilité des associations homosexuelles anti-sida est accablante. (Cf. Femmes. Sida, Hommes, Sida, Sexes. Préservatif)
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Sida. Transmission :
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (1) : 1992. Dans Les nuits fauves, film autobiographique réalisé par Cyril Collard [1957-1993] après un livre du même nom, celui-ci qui joue donc son propre rôle annonce à Roman Bohringer avec qui il a déjà eu des relations sexuelles qu’il est séropositif. Celle-ci, sous le choc, réagit d’abord ainsi :
« Tu ne m’as rien dit ! Tu n’as pas confiance moi ! » Puis :
« Je ne pense même pas à moi ; c’est pour lui que j’ai peur. Je ne pense qu’à lui. »
Un homme criminel, une femme aliénée.
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (2) : (10 décembre) 1992. Edgard Morin, directeur de recherches au CNRS, « auditionné » par la Commission d’enquête sur l’état de la connaissance scientifique et les actions menées à l’égard de la transmission du sida, auteur de :
« […] Mais c'est un fait que le non-emploi du préservatif peut favoriser le sida. Je ne sais pas doser le rôle de tout ceci dans la propagation du sida, bien que je ne le crois pas très important. » 369 (Cf. Sexes. Préservatif)
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (3) : 1994. Lu dans le livre d’Act Up. Le sida, Combien de divisions ? :
« Act Up est un groupe de militants qui se retrouvent dans la même communauté, celle des minorités toujours oubliées et réprimées : les homos, les lesbiennes, les toxicos, les malades, le sourds, les prisonniers et qui expriment à travers une identité médiatiquement forte un combat collectif contre l’épidémie. » 370 (Cf. Femmes. Sida, Féminisme. Combien de divisions ?, Langage. Zeugma, Politique. Communautés. Minorités, Sexes. […] Préservatif)
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (4) : (11 mai) 2000. Daniel Defert, président fondateur [1984-1991] de la première association française de lutte contre le sida Aides, récusa l’emploi de l’expression de « porteur sain » au nom de l’argument qu’elle transformerait des « agents à traiter » en « agents de contamination. » 371
Sans cautionner le terme de « porteur sain », la question de la responsabilité de chacun-e, subsumée dans une politique de « Santé publique », est ici, sans nuance, exclue. (Cf. Femmes. Sida, Langage, Sexes. Préservatif)
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (5) : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud [1916-2003], une ambition française, évoquant la transmission du sida par Cyril Collard - dont elle dévoila le nom - à une jeune femme, auteure de :
« L’horreur et le scandale : le réalisateur des Nuits fauves [1957-1993], mort en 1994 [1993], est devenu le héros d’une génération et d’un milieu qui se refusent à distinguer entre contaminateur et contaminé, entre coupable et victime de la maladie. » 372
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (6) : 2014. Elena Ferrante, dans L’enfant perdue, concernant la connaissance que certain-es avaient du sida, en Italie, dans les années 1980, auteure de :
« […] On ironisait sur une maladie que tout le monde prenait pour un coup monté du pape Wojtyla [1920-2005] afin d’entraver la libre manifestation de la sexualité sous toutes ses formes. » 373 (Cf. Femmes. Sida, Sexes)
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (7) : 2014. François Dosse, dans Castoriadis, Une vie, écrit, concernant le père [?-?] de Cornelius Castoriadis [1922-1997] :
« […] Le plus souvent le fils souffre de l'autoritarisme et de l'inconséquence de son père. César est en effet un homme à femmes qui néglige son épouse au point que lorsqu'il contracte la syphilis, il lui transmet la maladie. S'il lui prend la peine de se soigner, elle ne bénéficiera d'aucun soin. La mère de Cornelius en mourra en 1938, à l'issue d'une longue maladie qui l'aura finalement plongée dans la folie et l'incontinence. Devenue prématurément grabataire, elle est prise en charge par Cornélius qui n'a alors que seize ans. […] » 374
Il est des « transmissions » assassines ; il est de l’absence de jugement critique, de terribles cautions. (Cf. Femmes. Épouse de. Sida. Syphilis, Hommes. Sida, Patriarcat. Pères, Sexes. Syphilis, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Relations entre êtres humains (Sida. Transmission) (8) : (5 mars) 2019. Entendu, concernant la situation dans un pays Africain (dont j’ai oublié le nom) :
« La mère a ‘contaminé’ ses propres filles ». Mais qui a « contaminé » la mère (par ailleurs décédée) ? Puis on apprend incidemment que le père est séropositif. Et, in fine : Qui a « contaminé » le père ? 375 (Cf. Femmes. Épouse de, Sida, Homme. Sida, Patriarcat. Pères, Proxénétisme)
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Relations entre êtres humains (Silence) : 1876. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans sa nouvelle Douce, auteur de :
« […] Non, j’agis, pour ainsi dire par la fierté, je parlais presque par mon silence. Or je n’ai pas mon pareil pour parler par mon silence, j’ai passé presque ma vie à m’exprimer par le silence et j’ai vécu des tragédies entières seul avec moi-même en gardant le silence. » 376
Relations entre êtres humains. Solidarité :
Relations entre êtres humains (Solidarité) (1) : La solidarité n’a de sens que par rapport à la finalité qu’elle s’assigne, indissociable des moyens qu’elle se donne pour y parvenir.
Relations entre êtres humains (Solidarité) (2) : Et si la solidarité, un jour, ne pouvait plus être d’aucun secours pour quiconque ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Solidarité :
Relations entre êtres humains (Solidarité) (1) : 1847. George Sand, dans Histoire de ma vie, auteure de :
« La source la plus vivante et la plus religieuse du progrès de l’esprit humain, c’est pour parler la langue de mon temps, la notion de Solidarité. »
Et à ce mot, elle joint l’astérisque suivante :
« On eut dit sensibilité au siècle dernier, charité antérieurement, fraternité il y a cinquante ans. » 377 (Cf. Langage, Politique, Histoire)
Relations entre êtres humains (Solidarité) (2) : 1986. Lu dans Hard times. Histoires orales de la grande dépression de Studs Terkel [1912-2008] :
« (À Cleveland) Dès que la dépression est arrivée, on s’est organisé autour du thème suivant : le meilleur moyen de s’en tirer pour les gens qui n’ont pas de travail, c’est d’aller voir les ouvriers qui en ont déjà un et de leur dire : ‘Si vous vous mettez en grève, on ne vous prendra pas votre boulot. On viendra alimenter votre piquet de grève.’ On a publié une brochure que j’avais rédigé moi-même : la grève et la soupe populaire. L’idée c’était que les soupes populaires créaient du désespoir et les piquets de grève de l‘espérance. » 378
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Relations entre êtres humains (Statu quo) : Lorsque vous entendez : « Que pouvais-je faire de mieux ? » ; « Qu’auriez-vous fait à ma place ? » ; « Qu’avez-vous à proposer ?» soyez sûr-es que la question a souvent pour cause, et souvent pour effet, de justifier le statu quo.
Relations entre êtres humains (Subordination) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans Théorie des sentiments moraux, évoque certains hommes « des plus misérables qui peuvent s’abaisser à devenir [des] subordonnés. » 379
- Une note des traducteurs précise :
« C’est ‘dépendant’ [en anglais] qui est traduit par ‘subordonnés’, terme qu’il faut donc comprendre à la fois comme ‘inférieurs’ et ‘dépendants’. » Le distinguo est d’importance…
Relations entre êtres humains (Suggestion) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Il était habile à cet art qu’on appelle la suggestion, et qui consiste à faire dans l’esprit d’autrui une petite incision où l’on met une idée à soi. » 380 (Cf. Penser. Idées)
Relations entre êtres humains (« Sujet grave ») : 1866. George Eliot [1819-1880], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« Monsieur ! dit M. Lyon, de son ton le plus grave, en se levant à moitié, et en s’agrippant aux bras de son fauteuil, ‘ces sujets me touchent avec une trop grande acuité pour que vous ayez le droit de me les imposer ainsi, par simple légèreté.’ » 381 (Cf. Dialogues)
* Ajout. 11 juillet 2021. (9 janvier) 1934. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Ernst Bertram [1884-1957], auteur de :
« […] Mais j’emploie là un mot trop léger, pour des choses après tout d’une gravité vitale et mortelle. » 382 (Cf. Langage. Mots. Penser)
Relations entre êtres humains (Supériorité) : 2017. Entendu [adressé à une personne handicapée] :
« Ah ! dites vrai ! Se moque-t-on vraiment de vous dans la rue ? » : feindre de s’étonner de la bassesse de l’autre pour mieux affirmer sa supériorité (morale)… et évacuer toute analyse critique du monde. (Cf. Êtres humains. Handicapés)
Relations entre êtres humains (Tiers) : (9 janvier) 1873. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles-Edmond [1822-1899], auteure de :
« Depuis quand faut-il un tiers entre nous, n’est-ce pas contraire à toute amitié et à toute franchise ? » 383
Relations entre êtres humains. [Traités de] Savoir vivre :
Relations entre êtres humains ([Traités de] Savoir vivre) (1) : Impositions formelles. Maintiennent l’ordre bourgeois, démocratiquement calqué sur l’ordre aristocrate. Colmatent en les déguisant les peurs réciproques. Interdisent l’expression de toute individualité. Effacent toutes traces de sentiment vrais. Asservissent à la bienséance, fondée sur le respect d’une étiquette. Entérinent la peur du qu’en-dira-t-on. Un monde de conventions qui codifient et figent des logiques de valeurs fondé sur le paraître, c’est à dire sur des non valeurs. Marquent la hiérarchie des classes sociales. Aggravent la domination masculine : le ‘foyer’ étant censé être le royaume des femmes, ce sont sur elles que pèse le plus sévèrement le prix du respect de ces ‘bienséances’, de ces normes arbitraires, si opposées à la politesse, à la joie de vivre.
- Nouvel intitulé [2012] : « Self help books » ?
* Ajout. 8 février 2019. 1961. Lu dans le Journal de Witold Gombrowicz [1904-1969] :
« Je m’empresse de vous prévenir que je connais la règle, aussi bien du point de vue mondain que moral. Le prince Ypsilanti [1792-1828] n’a-t-il pas dit que ceux qui savent qu’il ne faut pas manger leur poisson avec un couteau peuvent manger leur poisson avec un couteau ? » 384
Relations entre êtres humains ([Traités de] Savoir vivre) (2) : 1855. George Sand [1804-1876], concernant sa belle-mère, madame Dudevant [?-?], dans Histoire de ma vie, écrit :
« Ce n’est pas qu’elle ne fût aimable : elle était gracieuse à la surface, un grand savoir-vivre lui tenant lieu de grâce véritable. […] » 385
Relations entre êtres humains ([Traités de] Savoir vivre) (3) : 1906. Jules-Bernard Abribat [1858-?] « juriste », publie dans la Revue Tunisienne :
« Quelques notes sur les règles de savoir-vivre dans la bonne société musulmane ». 386
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Tutoiement :
Relations entre êtres humains (Tutoiement) (1) : 1881. Edmond de Goncourt [1822-1896], dans La Faustin, auteur de :
« Ainsi, la Faustin avait voué à lord Annandale une reconnaissance sans égale de tout cela, tout bonnement de cela ; c’est qu’il ne la tutoyait jamais en public, ainsi que cela se passe, entre mari et femme dans un ménage supérieur, regardant le tutoiement comme le langage de la chambre à coucher. » 387 (Cf. Langage)
Relations entre êtres humains (Tutoiement) (2) : 1959. Colette [1873-1954], auteure de :
« [...] Je préfère ne pas écrire à Schwob [Marcel. 1867-1905]. Il ne veut plus que je le tutoie, et comme je le tutoie en pensée, ça me fatigue de traduire. » 388
Relations entre êtres humains (Tutoiement) (3) : 1996. Victor Klemperer [1880-1960], dans LTI. La langue du IIIème reich, auteur de :
« Tu et vous se mêlaient curieusement chez nous. Les uns, en particulier, bien sûr ceux qui avaient faits la première guerre mondiale, employaient le tu comme ils l’avaient employé à l’armée ; les autres s’en tenaient au vous, comme s’ils parvenaient grâce à cela à préserver leur ancien état. Pour ma part, j’ai perçu d’une manière très claire, pendant ces années [de nazisme] l’ambiguïté affective du tu ; lorsqu’un ouvrier aryen me tutoyait [Victor Klemperer, en tant que juif, travaillait alors comme ouvrier] - il n’était alors pas nécessaire qu’il exprimât une consolation particulière - je ressentais toujours cela comme un réconfort, comme une reconnaissance de l’égale humanité entre nous ; lorsque cela venait de la gestapo, qui nous tutoyait par principe, c’était à chaque fois pour moi un coup au visage. En outre, le tu de l’ouvrier ne me réjouissait pas seulement parce qu’il renfermait une protestation contre la barrière instaurée par l’étoile [jaune] ; mais quand il venait à être employé à l’usine même (où l’isolement complet du personnel juif n’était même pas entièrement réalisable, malgré toutes les ordonnances de la gestapo), je le prenais toujours aussi pour un signe de la méfiance disparue, ou du moins diminué, à l’égard du bourgeois et de l’universitaire. » 389
Relations entre êtres humains (Tutoiement) (4) : (29 octobre) 2020. Philippe de Gaulle interviewé par Paris Match, raconte :
« Mon père [Charles de Gaulle. 1890-1970] vouvoyait mes filles mais pas ma belle-fille. Ma sœur et moi vouvoyons notre mère, qui elle nous tutoyait tous. Quant à mon père, tantôt il vouvoyait, tantôt il tutoyait son épouse, mais en public, c’était généralement ‘vous’. Moi, il me tutoyait, et je le tutoyais. » 390 (Cf. Famille)
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Relations entre êtres humains. Valet :
Relations entre êtres humains (Valet) : Il refusait d’être traité comme un valet, ce qu’il estimait relever de son ‘honneur’, mais qu’un valet soit traité comme, lui, estimait devoir l’être, ne lui était jamais venu à l’esprit.
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Valet :
Relations entre êtres humains (Valet) (1) : 1861. Charles Dickens [1812-1870], dans Les grandes espérances, auteur de :
« […] J’avais engagé un valet botté - en botte à revers - à l’égard duquel on peut dire que je passais ma vie dans un état de servitude et d’esclavage. En effet, une fois que j’eus confectionné ce monstre […] il me fallut trouver un peu de travail et beaucoup de nourriture à lui donner ; et il se mit à faire de ces deux nécessités épouvantables la hantise de toute mon existence. » 391 (Cf. Êtres humains. Valet)
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Relations entre êtres humains. Vanité :
Relations entre êtres humains (Vanité) (1) : Vanité et [défense de ses] intérêts font souvent bon ménage.
Relations entre êtres humains (Vanité) (2) : Ce qui est qualifié de vanité par l’un-e peut aussi être vécu comme un légitime contentement de soi.
N.B. « Vanité » : « Caractère de ce qui est frivole, insignifiant. Chose futile, illusoire. Caractère de ce qui est vain, inefficace. »
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Vanité :
Relations entre êtres humains (Vanité) (1) : 1670. Blaise Pascal [1623-1662], dans les Pensées [1670], auteur de :
« La vanité est si ancrée dans le cœur de l’homme qu’un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et veut avoir des admirateurs, et les philosophes mêmes en veulent, et ceux qui écrivent contre veulent avoir la gloire d’avoir bien écrit, et ceux qui les lisent veulent avoir la gloire de les avoir lus, et moi qui écris ceci ait peut-être cette envie, et peut-être que ceux qui le liront… » 392 (Cf. Philosophie)
Relations entre êtres humains. Vanité. Marivaux :
Relations entre êtres humains (Vanité) (2) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Le service commença ; il y eu un sermon qui fut fort beau ; je ne dis pas bon ; ce fut avec la vanité des choses de ce monde, et c’est là le vice de nombre de prédicateurs ; c’est bien moins pour notre instruction qu’en faveur de leur orgueil qu’ils prêchent ; de sorte que c’est presque toujours le péché qui prêche la vertu dans nos chaires. » 393
Relations entre êtres humains (Vanité) (3) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Il est vrai qu’elle en aurait eu quelques-unes [des « grâces »] si elle s’était moins occupée de la vanité d’en avoir ; mais cette vanité gâchait tout, et ne lui en laissait pas une de naturelle. Il y a beaucoup de femmes comme elle qui seraient fort aimables si elles pouvaient un peu oublier qu’elles le sont. Celle-ci, j’en sûre, n’allait pas et ne venait de par le monde que pour se monter, que pour dire : Voyez -moi. Et elle ne vivait que pour cela. » 394
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Relations entre êtres humains (Vanité) (4) : 1815. Benjamin Constant [1767-1830], dans Principes de politique, après avoir évoqué « l’homme lui-même qui se métamorphose en instrument de sa propre vanité », poursuit :
« Car notre vanité est humble, en même temps qu’elle est effrénée : elle aspire à tout et se contente de peu. » 395
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Vanité. Honoré de Balzac :
Relations entre êtres humains (Vanité) (5) : 1830. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Gobesck, auteur de :
« La vanité, c’est toujours le moi. » 396 (Cf. Êtres humains. Soi)
Relations entre êtres humains (Vanité) (6) : 1844. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La femme de trente ans, auteur de :
« Vous aurez tort Monsieur, dit-elle en riant, il faut laisser la vanité à ceux qui n’ont pas autre chose à mettre en avant. » 397
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Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Vanité. Léon Tolstoï :
Relations entre êtres humains (Vanité) (7) : 1855. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Les récits de Sébastopol, auteur de :
« Vanité, vanité et vanité, partout, même au bord de tombe et entre gens qui sont prêts à mourir pour une conviction élevée. La vanité, ce doit être un des traits caractéristiques et la maladie principale de notre siècle. […] Pourquoi, dans notre siècle, n’y a-t-il que trois sortes de gens : les premiers acceptant le principe de vanité comme un fait nécessaire et donc juste et s’y soumettant librement, les seconds l’acceptant comme un état de choses malheureux, mais inévitable, et les troisièmes, agissant avec une servilité inconsciente sous influence ? » Et de :
« Kalouguine était encore stimulé par la vanité, le désir de briller, l’espoir d’une récompense, le souci de sa réputation et l’attrait du risque ; le capitaine lui avait déjà dépassé tout cela : il avait d’abord fait montre de vanité, de bravoure, avait couru des risques, avait espéré des récompenses, une grande réputation les avaient même obtenues ; mais maintenant tous ces stimulants avaient perdu pour lui leur vertu et il voyait les choses autrement. […] » 398
Les premiers vaniteux seraient « libres », les autres « inconscients » et « serviles » : ?
Relations entre êtres humains (Vanité) (8) : (29 août) 1889. Léon Tolstoï [1828-1910], dans une note - elle-même reprise dans la Notice de La Pléiade de La sonate à kreuzer [1889] - concernant l’écriture de cette nouvelle, auteur de :
« J’ai réfléchi que si je me débattais tellement avec mon texte, c’était par vanité. Je répugne à montrer au public une œuvre imparfaite, mal écrite et même médiocre. Et c’est déplorable. S’il y a là quoi que ce soit d’utile, de nécessaire aux hommes, ils le prendront dans sa médiocrité. Une nouvelle achevée, parfaite, ne rendra pas mes arguments plus convaincants. Il faut être pauvre d’esprit jusque dans l’acte d’écrire. » 399
Idée importante en elle-même et en ce qu’elle détruit tant et tant d’analyses sur la « littérature ». (Cf. Culture. Livres. Littérature, Penser, Politique)
Relations entre êtres humains (Vanité) (9) : (3 septembre) 1903. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Les félicitations me sont simplement pénibles et désagréables. […] Des chatouillements de vanité, grâce à Dieu, pas de trace. Peut-être bien n’y a-t-il rien à chatouiller. Il est temps. » 400
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Relations entre êtres humains (Vanité) (10) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
- « Il n’y a pas de vanité intelligente. »
- « N’importe quoi dans la vanité, c’est mieux que rien du tout. » 401
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Relations entre êtres humains. Vengeance :
Relations entre êtres humains (Vengeance) (1) : La vengeance peut s’imaginer, se rêver, se vivre par procuration, se monnayer, se sous-traiter, se transférer, se transmettre par héritage. Et même s’oublier…
Relations entre êtres humains (Vengeance) (2) : L’idée de vengeance construite sur les critères de l’honneur patriarcal implique une certaine conception de l’égalité ; c’est sans doute pour cela que les vengeances des femmes sont, sinon exceptionnelles, du moins si cachées et si craintes. (Poursuivre)
Relations entre êtres humains (Vengeance) (3) : Est-il si aisé de dissocier, de distinguer ce qui relève de la vengeance, de ce qui relève de la demande de restitution d’un dû, d’un dédommagement, de justice, du droit, d’une réminiscence de la loi du talion ?
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Vengeance :
Relations entre êtres humains (Vengeance) (1) : 1667. Racine [1639-1699], dans Andromaque, auteur de :
« Ma vengeance est perdue / S’il ignore en mourant que c’est moi qui le tue. » [Hermione. Acte IV. Scène 4]
Par ordre chronologique. Relations entre êtres humains. Vengeance. Voltaire :
Relations entre êtres humains (Vengeance) (2) : (20 avril) 1755. Voltaire [1694-1778] commence sa lettre adressée à Michel Guyot de Merville [1685-1755] par cette phrase :
« La vengeance, monsieur, fatigue l’âme, et la mienne a besoin d’un grand calme. » (Cf. Femmes. Vengeance)
Relations entre êtres humains (Vengeance) (3) : (8 juillet) 1771. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], auteur de :
« […] Notre consolation est d’écraser les pédants barbares qui nous ont persécutés. Ils seront plus mal traités que nous ; mais c’est la consolation des damnés. » 402
Relations entre êtres humains (Vengeance) (4) : (20 avril) 1772. Voltaire [1694-1778], écrit à Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore [1733-1807] :
« […] Au reste, vous feriez fort bien de vous défendre. Celui qui écrase un scorpion dont il est mordu n’a aucun reproche à se faire. La guerre défensive est de droit naturel ; il y a même de la pusillanimité à se laisser insulter. Bien des gens croient que si l’on ne se défend pas ce n’est que par faiblesse. Il y a du plaisir et de la justice à punir les méchants. Soyez sûr que lorsque vous vous vengerez en vengeant tant de gens de mérite, vous vous ferez beaucoup d’honneur, et qu’il est très bon d’assommer dans la boue les crapauds qui croassent. » 403 (Cf. Droit « Naturel », Justice, Femmes. Vengeance, Politique. Guerre)
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Relations entre êtres humains (Vengeance) (5) : 1773. Denis Diderot [1713-1784], dans Ceci n’est pas un conte, auteur de :
« Laissez-lui ses torts ; c’est une vengeance digne de vous. » 404
Relations entre êtres humains (Vengeance) (6) : 1829. Saint-Simon [1675-1755], dans ses Mémoires, concernant la déchéance politique du duc du Maine [1670-1736], auteur de :
« Je me mourrais de joie, j’en étais à craindre la défaillance ; mon cœur, dilaté à l’excès, ne trouvais plus d’espace à se tendre. La violence que je me faisais pour ne rien laisser paraître était infinie et néanmoins ce tourment était délicieux. Je triomphais, je me vengeais, je nageais dans ma vengeance… » 405
Relations entre êtres humains (Vengeance) (7) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« […] Mais qui me donnera le moyen de me venger, moi ? Je n’ai pas d’égal. Je ne puis pas me battre avec ce chien de français, avec ce m… de Versailles, et le tuer pour prix de sa trahison, comme si son sang était le mien. » 406 (Cf. Politique. Égalité)
Relations entre êtres humains (Vengeance) (8) : 1847. Charlotte Brontë [1816-1855], dans Jane Eyre, auteure de :
« Je restais seule, maîtresse du terrain. C’était la bataille la plus dure que j’eusse jamais livrée et la première victoire que j’eusse remportée […] et je savourais ma solitude de conquérante. […]
Pour la première fois, j’avais connu un peu de la saveur de la vengeance. Au moment de l’avaler, c’était comme un vin odorant, chaud et corsé ; son arrière-goût, métallique et corrosif, me donnait la sensation d’avoir été empoisonnée. » 407
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Relations entre êtres humains (Vérité) : (27 mars) 1738. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à l’abbé Moussinot [1701-1880], concernant un dénommé Darnaud « qui avait promis d’apprendre à écrire », auteur de :
« C’est un sot. Dites-lui cette vérité pour son bien. » 408 (Cf. Penser. Vérité. Voltaire)
Relations entre êtres humains (Voisin-es d’immeuble) : Deux souvenirs de plus de vingt années vécues à Neuilly concernant les contacts avec les voisin-es de notre [grand] immeuble : les premiers jours, pour demander à mes parents [dont les ami-es étaient autres et ailleurs [...] que ma jeune sœur et moi soyons « Enfants de Marie » ; les derniers jours, afin de leur demander de partager les frais de transport d’un ramoneur de cheminée.
- « Parlez à vos voisins » fut l’un des innombrables slogans de mai 68.
Relations entre êtres humains (Voix) : Il existe des voix chaudes, caressantes, cassantes, aimables, chantantes, grosses, méprisantes, séductrices, implorantes, neutres, artificielles, fausses, contrefaites, douces, éloquentes, fortes, autoritaires, insinuantes, fortes, affaiblies, épuisées, articulées, hésitantes, impérieuses, cuivrées, éclatantes, chevrotantes, blanches, belles, éteintes, hostiles, goguenardes…
Relations entre êtres humains (Vol) : Avant de juger un vol, distinguer ce qui relève de l’acte irraisonné, du désir, du besoin, pour soi, pour d’autres (et lesquels ?) de la nécessité (sur quels fondements ?) et de la négation, du déni de l’autre, de la frustration, de la vengeance, de l’accusation de la société (et sur quels fondements ?). Cet exercice, sans doute plus utile que les débats sur la [l’in] ‘conscience’ participerait à la prise de conscience des rapports entre soi et les autres.
Relations entre êtres humains (Woolf Virginia) : Virginia Woolf [1882-1941] écrivit dans sa vie 4.000 lettres. 409
Relations entre êtres humains (Yourcenar marguerite) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, auteure de :
« […] Nos expériences se mélangent et s’authentifient les unes par les autres. Toute sympathie et toute compréhension accordée aux êtres, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, qu’ils naissent de notre esprit, qu’ils nous accompagnent ou coupent notre chemin dans la vie, multiplient nos chances de contact avec la réalité. » 410 (Cf. Êtres humains, Penser)
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II. Êtres humains. Relations entre êtres humains. Aimer / Haïr :
I. Aimer :
Relations entre êtres humains (Aimer) (1) : Implique - a minima - de reconnaître l’autre et d’exister par soi-même. Serait-ce la première ou la seconde condition qui fasse le plus souvent défaut ?
- Ringard. Remplacer par « baiser » : chic, car convivial, grossier, fonctionnel, rapide et ‘libéré’ ; mais aussi « performer », « conclure » …
* Ajout. 17 novembre 2019. Entendu ce jour, pour la première fois, de la part de quelqu’un pour qui le terme relevait, dans son quotidien, de l’évidence : « Foutrer ».
Relations entre êtres humains (Aimer) (2) : Entendu récemment :
- au lieu et place de : « J’ai ‘fait l’amour’ » : « J’ai testé ».
- au lieu et place de : « Je vis [une relation] avec quelqu’un-e » : « J’ai quelqu’un en ce moment ».
- au lieu et place de : « Elle m’attirait, elle me plaisait » : « Ça donnait envie ». 411
Relations entre êtres humains (Aimer) (3) : Si toutes les femmes pour lesquelles des « odes à l’amour », des chansons d’amour ont été écrites avaient pu librement parler, le terme aurait sans doute perdu de sa si aliénante capacité d’attraction.
Relations entre êtres humains (Aimer) (4) : « Plaisir d’amour ne dure qu’un moment ; chagrin d’amour dure toute la vie » : ne prédispose pas vraiment à devenir féministe.
Relations entre êtres humains (Aimer) (5) : Lu sur un mur de la rue des Anglais [Paris 5è] :
« Aimez-vous. Bordel ! »
Relations entre êtres humains (Aimer) (6) : Combien d’amours, sans le moindre écho, ont-ils sclérosé de vies ?
Par ordre alphabétique. Aimer :
Aimer (Alceste) : 1666. Alceste dans Le misanthrope de Molière [1622-1673] évoquant sa conception de l’amour à Célimène :
« […] Oui, je voudrais qu’aucun ne vous trouvât aimable, / Que vous en fussiez réduite à un sort misérable, / Que le Ciel, en naissant, ne vous eût donné rien, / Que vous n’eussiez ni rang, ni naissance, ni bien, / Afin que de mon cœur l’éclatant sacrifice / Vous pût d’un pareil sort réparer l’injustice, / Et que j’eusse la joie et la gloire, en ce jour, / De vous voir tenir tout des mains de mon amour. » 412
Aimer (Anonyme) : (14 juillet) 2022. Lu, écrit sur un mur de la rue des Anglais (Paris 5ème) :
« Je t’aime. Et toi ? Réfléchis bien avant de répondre. Notre avenir en dépend. »
Aimer. L’Art d’aimer. Ovide :
Aimer (L’Art d’aimer. Ovide) (1) : Ovide [43 avant J.C- 17/18 après JC], auteur d’un sale livre L’art d’aimer - que rien ne rachète - et qui n’a rien à voir ni avec l’art, ni avec l’amour, à moins que ce dernier terme ne soit compris comme justifiant des siècles de dominations. Ce livre légitime en effet artifices, mensonges, dissimulation, duplicité, double jeu, infidélité, corruption, fausseté, lâcheté…Véritable manuel du harcèlement et du bien-fondé du viol, de la violence à l’encontre des seules femmes : tous les arguments les ayant depuis des siècles justifiés sont déjà présents. (Cf. Femme. Flèche)
* Ajout. 13 juin 2020. Dans les Mémoires d’Hadrien [1951], Marguerite Yourcenar [1903-1987] évoque « Ovide et sa mollesse de la chair ». 413 (Cf. Corps, Langage. Conjonction)
Aimer (L’Art d’aimer. Ovide) (2) : 2000. Michel Onfray, dans Théorie du corps amoureux, auteur de :
« [...] Ainsi, avec Ovide dont L’art d’aimer propose magistralement la quintessence du traité de libertinage. Tout dans cet ouvrage mérite aujourd’hui lecture, relecture et médiations attentives. Y compris ce qui appelle dépassement, ajustement ou formulation adaptée au troisième Millénaire. […]
Ovide propose un art, à savoir une technique, un savoir-faire, une théorie qui vise la pratique et suppose le passage à l’acte libertin. [...]
Le précepte qui anime l’Art d’aimer brille en toute simplicité ; céder occasionne moins de souffrance que résister. […]
Ovide propose une dissociation radicale de l’amour, de la sexualité, de la procréation, de la tendresse, du mariage, de la fidélité. Chacune de ces instances fonctionne de manière autonome et selon son ordre propre. […] » 414 (Cf. Corps, Êtres humains, Femmes, Hommes. « Intellectuels ». « Libertins », Langage. Critique de mot : « Passage à l’acte », Patriarcat, Politique. Céder)
Aimer (L’Art d’aimer. Ovide) (3) : Ménie Grégoire [1919-2014], dans Telle de que je suis, auteure de :
« Je bouquinais, une nuit, pour une version, dans les auteurs latins de mon père. En furetant, je vois : L’art d’aimer d’Ovide. J’avais dans les quinze ans. Je dis : ‘Tiens, un art ?‘ […] Je l’ai lu, passionnée, stupéfaite. Je me disais ‘Ah, tiens, c’est comme ça !’ Ce fut la meilleure désobéissance que j’ai faite dans ma vie. Quelle chance pour moi ! Dans les milliers de manuels besogneux qui ont paru depuis cinq ans, on n’a jamais rien écrit de semblable sur le sexe. Sur ce sujet, que je crois bien connaitre, puisque j’y travaille depuis trois ans tous les jours (sic), que j’ai tout suivi en France et en Amérique (sic), je puis affirmer que rien n’a le charme ni la santé mentale de L’art d’aimer d’Ovide. Il s’en faut et de beaucoup ! » 415 (Cf. Sexes)
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Aimer (Bakounine Mikhaïl-Michel) : (29 mars) 1845. Mikhaïl-Michel Bakounine [1814-1876], dans une lettre écrite à son frère Pavel, auteur de :
« Aimer, c’est vouloir la liberté, la complète indépendance de l’autre, le premier acte du véritable amour. C’est l’émancipation complète de l’objet que l’on aime ; on ne peut véritablement aimer qu’un être parfaitement libre, indépendant, non seulement de tous les autres, mais même et surtout de celui dont il est aimé et qu’il aime lui-même. Voilà ma profession de foi politique, sociale et religieuse, voilà le sens intime, non seulement de mes actions et de mes tendances politiques, mais aussi autant que je puis celui de mon existence particulière et individuelle ; car le temps où ces deux genres d’actions pouvaient être séparées est bien loin de nous ; maintenant l’homme veut la liberté dans toutes les acceptions et toutes les applications de ce mot, ou bien il ne la veut pas du tout. Vouloir en aimant la dépendance de celui que l’on aime, c’est aimer une chose et non un homme, car l’homme en se distingue de la chose que par la liberté ; et si l’amour aussi impliquant la dépendance, il serait la chose la plus dangereuse et la plus infâme du monde, parce qu’il [aurait] remis alors une source intarissable d’esclavage et d’abrutissement pour l’humanité. » 416
Belle et noble position, dont les femmes sont malheureusement absentes.
Par ordre chronologique. Aimer. Honoré de Balzac :
Aimer (Balzac Honoré de) (1) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« Il leur suffisait d’exprimer les plus coûteux désirs pour voir leur père s’empresser de les combler ; il ne demandait qu’une caresse en retour de ses offrandes. Goriot mettait ses filles au rang des anges, et nécessairement au-dessus de lui, le pauvre homme ! Il aimait jusqu’au mal qu’elles lui faisaient. » 417
Aimer (Balzac Honoré de) (2) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« Une femme doit trouver bien du plaisir à souffrir pour celui qu’elle aime. » 418
Aimer (Balzac Honoré de) (3) : 1841. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Mémoires de deux jeunes mariées, auteur de :
« […] Sache surtout moins s’il t’aime que si tu l’aimes : rien n’est plus trompeur que le mirage produit en notre âme par la curiosité, par le désir, par la croyance au bonheur. » 419 (Cf. Femmes, Patriarcat, Penser. Croyance)
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Aimer (Banks Russel) : 2016. Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« Hommes et femmes cherchent l’amour de l’Autre pour que leur vieux moi fendillé et mieux puisse être abandonné comme une peau de serpent qui mue et qu’un nouveau moi s’avance, propre, brillant, scintillant comme s’il était mouillé, miroitant de promesses et de talents que le vieux moi n’a jamais possédé. Quand vous cherchez l’amour de quelqu’un qui vous ressemble en genre, tempérament, culture ou type physique, vous le faites par amour de ces mêmes aspects de vous-même, genre, tempérament, culture, etc.. ; mais quand vous cherchez l’amour de quelqu’un qui est différent de vous, vous le faites, pour vous débarrasser de vous-même. » 420 Binaire, mais riche analyse…
Aimer (Belle Marie-Paule) : 2017. Marie-Paule Belle, concernant Françoise Mallet-Joris [1930-2016], auteure de :
« Françoise, c’était en même temps, comme ma sœur, ma mère, à la fin, ma fille, mon amante, mon amour. […] » 421 (Cf. Femmes)
Aimer (Catherine II) : (4-15 septembre) 1771. Catherine II [1729-1796] termine sa lettre à Voltaire [1694-1778], ainsi :
« Adieu, Monsieur, combattons les méchants qui ne veulent pas rester en repos et battons-les puisqu’ils le désirent, aimez-moi et portez-vous bien. » 422
Aimer (Céline Louis-Ferdinand) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« Je vous assure que je vous aime bien, Molly, et je vous aimerai toujours… comme je peux… à ma façon’.
Ma façon, c’était pas beaucoup. »
Une page plus loin, mais des années après avoir quitté l’Amérique et Molly :
« Bonne, admirable Molly, je veux, si elle peut encore me lire, d’un endroit que je ne connais pas, qu’elle sache bien que je n’ai pas changé pour elle, que je l’aime encore et toujours à ma manière, qu’elle peut venir ici quand elle voudra partager mon pain et ma furtive destinée. Si elle n’est plus belle, eh bien tant pis ! Nous nous arrangerons. J’ai gardé tant de beauté d’elle en moi, si vivace, si chaude que j’en ai bien pour tous les deux et pour au moins vingt ans encore, le temps d’en finir. » 423
Aimer. Charrière Isabelle de :
Aimer (Charrière Isabelle de) (1) : 1764. Isabelle de Charrière [1740-1805], auteure de :
« […] Si vous voulez que je vous aime toujours, il n’y a qu’à être toujours aimable. » (sans source) 424
Aimer (Charrière Isabelle de) (2) : (8 janvier) 1791. Isabelle de Charrière [1740-1805] écrit à Benjamin Constant [1767-1830] :
« […] C’est toujours bien inutile de me dire du bien de cet homme [Voltaire. 1694-1778] qui louait, prêtait, donnait quand il avait un service à demander, quelque livre ou pièce de théâtre à faire applaudir et qui hors de là ne se mettait en peine de personne, qui n’aima jamais personne, pas même sa Châtelet [Émilie du Châtelet. 1706-1749] et qui sût si âprement haïr et si cruellement déchirer ceux qui avaient le moins du monde égratigné son amour-propre. » 425 (Cf. Relations entre êtres humains. Haïr)
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Aimer (Cixous Hélène) : (23 octobre) 2020. Hélène Cixous, ce jour, sur France Culture, auteure de :
« J'ai des gens que j’aime […] ». (Cf. Êtres humains. Soi, Verbe. Avoir)
Aimer (Claudel Paul) : (29 juillet) 1950. Paul Claudel [1868-1955], écrit dans son Journal.
« Je ne vous aime pas, je vous préfère. » 426
Terrible… (Cf. Êtres humains. Soi)
Par ordre chronologique. Aimer. Conquêtes :
Aimer (Conquêtes) (1) : 1665. Lorsqu’évoquées, penser au Don Juan de Molière [1622-1673] évoquant ses « conquêtes » et déclarant à Sganarelle :
« J’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire et victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs ; je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y ait d’autres mondes, pour pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. » 427 (Cf. Hommes. Remarquables. Don Juan. Mozart, Politique. Guerre. Frontières)
Aimer (Conquêtes) (2) : 2001. Lu dans une note de la publication par la maison d’édition Les nuits rouges des textes de Mikhaïl-Michel Bakounine [1814-1876], présentés sous le titre Théorie générale de la révolution, ceci :
« Bakounine passa son enfance, entouré par des sœurs qu’il vénérait, et tout au long de sa vie, il bénéficia de nombreuses amitiés et protections féminines (George Sand, Madeleine Reichel, La princesse Obolenski, etc..), mais il fit assez peu de véritables conquêtes, semble-t-il. » 428
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Aimer (Corps) : Il vous dit : « J’aime tes yeux, tes seins, tes fesses, tes jambes, ton corps » etc… Il ne vous aime pas.
Aimer les « parties » [du corps, qui plus est], c’est mépriser le « tout » : vous.
Aimer (Dalle Béatrice) : (1er septembre) 2021. Béatrice Dalle, actrice, sur France Culture, La passion selon Béatrice, auteure de :
« Quand j’aime, je suis capable de tout. » (Cf. Femmes. Artistes)
Aimer. Fiodor Dostoïevski :
Aimer (Dostoïevski Fiodor) (1) : 1875. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans L’adolescent, auteur de :
- « […] Des gens intelligents, tu en trouveras toujours, mais qui t’aimera, si nous ne sommes pas là ?
- C’est justement pourquoi l’amour des parents est immoral, maman ; il est immérité. Et l’amour doit être mérité.
- Tu le mériteras plus tard, en attendant on t’aime gratis. » 429 (Cf. Enfants)
Aimer (Dostoïevski Fiodor) (2) : 1875. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans L’adolescent, auteur de :
« Tu es content que j’aie aimé ta mère ; tu ne croyais peut-être pas que je l’eusse aimée ? Oui, mon ami, je l’ai beaucoup aimée, mais ne je lui ai jamais fait que du mal. » 430
Aimer (Dostoïevski Fiodor) (3) : 1875. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans L’adolescent, auteur de :
« Il me semble que si vous aviez pu moins m’aimer, je vous aurais aimé alors
- Et de nouveau elle sourit timidement. » 431
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Aimer (Eliot George) : 1860. Il me plait d’écrire que la lettre d’amour de Philip Wacken à Maggie Tulliver dans Le moulin sur la Floss de George Eliot [1819-1880], fut, pour moi, bouleversante, m’a fait venir des larmes aux yeux. Mais elle ne serait pas si exceptionnelle si le livre lui-même, de la première à la dernière page, ne l’avait pas été.
De telles subtilités, une telle finesse d’analyse des sentiments rend bien modeste, bien grossier l’apparence du monde mais interroge sur les merveilles qui y sont enfouies et permet de découvrir en George Eliot une femme admirable. 432 (Cf. Femmes. Écrivaines. Eliot George)
Aimer (Finkielkraut Alain) : (21 juillet) 2012. Alain Finkielkraut, sur France Culture, auteur de :
« Je n’arrivais à aimer que les mal-aimés. » 433 Lui-même, en priorité ?
Aimer (Giraud Yvette) : 1950. Yvette Giraud [1916-2014] chante Aimer comme je t’aime :
« Aimer comme je t'aime / Ça devait m'arriver / C'est dans tous les poèmes / Sur les arbres gravés / Aimer comme je t'aime / Est un bienfait de Dieu / Et je peux sur ce thème / Broder des jours heureux, […]
Aimer comme je t'aime / C'est accepter joyeux / La vie et ses problèmes / Heureux ou malheureux / Oui... Chéri / Car je t'aime pour deux... […] » (Cf. Femmes. Artistes. Chanteuses françaises d’antan)
Aimer (Goethe) : Goethe [1749-1832], dans une lettre à sa sœur :
« Je t’aime, ça me regarde. » (non vérifié) 434
Par ordre chronologique. Aimer. Victor Hugo :
Aimer (Hugo Victor) (1) : (18 mai) 1862. Victor Hugo [1802-1885] écrit à George Sand [1804-1876] :
« Qui ne sait être charmant n’est pas grand et vous le prouvez, car vous êtes charmante. […] Je baise vos mains, Madame, et je vous remercie de vos adorables lettres. Je m’aperçois que je vous aime. Heureusement que je suis vieux. » 435
Aimer (Hugo Victor) (2) : (17 mai) 1864. Victor Hugo [1802-1885] écrit à George Sand [1804-1876] :
« Ah ! Circé ! Ah ! George Sand ! […] Vous m’aimez donc un peu, Madame ? Vrai ? eh bien, c’était une de mes ambitions. Je suis très ambitieux, je voudrais vous voir, c’est encore là mon rêve. […] » 436
Aimer (Hugo Victor) (3) : (4 août) 1864. Victor Hugo [1802-1885] écrit, après le décès de son petit-fils, à George Sand [1804-1876] :
« […] Vous souffrez. Voulez-vous permettre à quelqu’un qui vous admire et qui vous aime de prendre votre main dans les siennes et de vous dire que tout son cœur est à vous. […] Je mets mon respect à vos pieds, je vous aime bien. » 437
Aimer (Hugo Victor) (4) : (2 mars) 1870. Victor Hugo [1802-1885] écrit à George Sand [1804-1876] :
« […] Ma grande amie, mon illustre et chère George Sand, je vous vénère et je vous admire. » 438
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Aimer (Jankélévitch Vladimir) : Vladimir Jankélévitch [1903-1985], auteur de :
« Être aimé… Je crois toujours qu’on aime d’ailleurs. C’est un grand défaut. Ça vous rend malheureux en amour, ça vous rend malheureux en toutes choses. De croire qu’on est aimé. »
Une légère confusion entre « aimer » et « être aimé », me semble-t-il… 439 (Cf. Hommes. « Beaux-Parleurs », Philosophie)
Aimer (Jerphagnon Lucien) : 2012. Lucien Jerphagnon [1921-2011], auteur de :
« Connais-toi toi-même et fais ce que tu aimes. » 440 Avec qui ? Avec quelles conséquences pour autrui ? Dans quel monde ? Pour quel futur ? (Cf. Êtres humains. Soi, Philosophie)
Aimer. Lafayette Madame de :
Aimer (Lafayette Madame de) (1) : 1653. 1692. Madame de Lafayette [1634-1693], auteure de :
- le 18 septembre 1653, dans une lettre adressée à Gilles Ménage [1613-1692], :
« Je suis si persuadée que l’amour est une chose incommode que j’ai de la joie que mes amis et moi en soyons exempts. » ;
- le 6 novembre 1655, au même :
« Je vous aime et vous estime autant que j’ai jamais fait. » ;
- le 5 septembre 1656, au même :
« Puisse que toutes les assurances que je vous donne de mon amitié ne vous persuadent pas, je ne sais ce qu’il faut faire pour vous en persuader. Il me semble que quand je dis que j’aime quelqu’un, il faut me croire car ne je le dis pas si souvent. Adieu. »
- le 24 janvier 1692, « dans un billet que l’on considère comme le dernier qu’elle adressa à Madame de Sévigné » [1626-1696] elle lui écrit :
« Croyez, ma très chère, que vous êtes la personne du monde que j’ai le plus véritablement aimée. » 441
Aimer (Lafayette Madame de) (2) : La Rochefoucauld [1613-1680], dans le portrait présumé de madame de Lafayette [1634-1693], auteur de :
« L’ambition ne vous travaille point ; la crainte, l’espérance et le désir, ne vous agitent en quelque façon que ce soit ; et s’il y a quelque chose en vous condamnable, c’est seulement une certaine aversion invincible que vous avez indifféremment pour tout ce qui a de l’amour pour vous. » 442 Pas vraiment lucide…
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Aimer (La Fontaine Jean de) : 1669. Jean de La Fontaine [1621-1695], dans Les Amours de Psyché, auteur de :
« Aimez, aimez, tout le reste n’est rien. »
Aimer (Lespinasse Julie de) : 1774. Julie de Lespinasse [1732-1776] écrit au comte Jacques de Guibert :
« Mon ami, je vous aime ; je le sens, dans ce moment, d’une manière douloureuse ; votre rhume, votre poitrine font mal à mon âme : je crains, et cet affreux sentiment a été si souvent justifié, que je ne saurais me calmer. Si vous partez ce soir, vus ne dormirez point ; cela vous échauffera. Mon dieu, que ne puis-je souffrir tout ce que je crains que vous ne souffriez. [...] Conservez-vous ; Pensez que c’est me sauver la vie que de ménager votre poitrine. » 443 (Cf. Femmes. Aliénées)
Aimer (Macron Emmanuel) : (15 décembre) 2021. Emmanuel Macron, sur TFI, concernant les Français-es, auteur de :
« J'ai appris à mieux les aimer », reconnaissant que quand il a été élu, sa carrière politique était encore récente et qu'il n'était « pas familier avec [s]es compatriotes ». Il a plusieurs fois insisté au cours de l'entretien sur son « amour de la France » et « des Français ». « Ce que nous avons vécu ensemble est inoubliable », a-t-il conclu dans les dernières minutes. Pas vraiment à égalité … Faux, dénué de sens… Révélateur de l’homme. (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel)
Aimer (Moustaki Georges) : 2003. George Moustaki [1934-2013], en réaction à l’écoute d’une chanson du « quartet buccal », auteur de :
« Quand on aime les femmes, on aime bien que les femmes aiment les femmes. » 444
Aimer (Portalis Jean-Étienne-Marie) : Jean-Étienne-Marie Portalis [1746-1807] ‘père’ du Code civil de 1804, auteur de :
« Je sers qui m’aime. » 445
À faire connaître avant toute inscription en Facultés de droit ? (Cf. Droit, Justice, Famille. Mariage)
Aimer (Prévert Jacques) : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Paroles, La crosse en l’air, auteur de :
« […] Devinette chrétienne
Aimez-vous les uns les autres
Couci-couça, c’est la réponse […] » 446 (Cf. Dialogues)
Aimer. Marie-Jeanne Riccoboni :
Aimer (Riccoboni Marie-Jeanne) (1) : 1757. Marie-Jeanne Riccoboni [1713-1792], dans Lettres de Mistriss Fanni Butlerd, auteure de :
« Désirer la mort de son amant, plutôt que son inconstance, c’est s’aimer plus que lui ; c’est être plus attachée aux douceurs de l’amour, qu’à l’objet (sic) qui nous les faits goûter. » 447 (Cf. Aimer. « Faire l’amour »)
Aimer (Riccoboni Marie-Jeanne) (2) : 1757. Marie-Jeanne Riccoboni [1713-1792], dans Lettres de Mistriss Fanni Butlerd, auteure de :
« Ah, que l’amour me vend cher les plaisirs qu’il m’a donnés ! » 448 (Cf. Aimer. « Faire l’amour »)
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Aimer (Rochefort Christiane) : 1958. Christiane Rochefort [1917-1998], dans Le repos du guerrier, auteure de :
« Et si tu crois que l’amour est un bouclier, tu te trompes, c’est une brèche. » 449
Par ordre chronologique. Aimer. Jean-Jacques Rousseau :
Aimer (Rousseau Jean-Jacques) (1) : (17 juin) 1760. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans une lettre adressée à Voltaire [1694-1778], dont voici la fin, auteur de :
« […] Je ne vous aime point Monsieur ; vous m’avez fait des maux qui pouvaient m’être les plus sensibles, à moi votre disciple et votre enthousiaste. Vous avez perdu Genève, pour le prix de l’asile que vous y avez reçu ; vous avez aliéné de moi mes concitoyens pour le prix des applaudissements que je vous ai prodigués parmi eux : c’est vous qui me rendez le séjour de mon pays insupportable, c’est vous qui me ferez mourir en terre étrangère, privé de toutes les consolations des mourants et jeté pour tout honneur dans une voirie, tandis que, vivant ou mort tous les honneurs qu’un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays.
Je vous hais, enfin, vous l’avez voulu : mais je vous hais en homme encore plus digne de vous aimer si vous l’aviez voulu.
De tous les sentiments dont mon cœur était pénétré pour vous il ne reste que l’admiration qu’on ne peut refuser à votre beau génie, et l’amour de vos écrits.
Si je ne puis honorer en vous que vos talents, ce n’est pas ma faute.
Je ne manquerais jamais au respect que je leur dois, ni aux procédés que ce respect exige. Adieu, Monsieur. » 450 (Cf. Relations entre êtres humains. Injures. Admiration. Haïr)
Aimer (Rousseau Jean-Jacques) (2) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions écrivit, concernant Thérèse Levasseur [1721-1801], au début de leurs relations :
« [...] Nous sentions davantage de jour en jour combien nous étions faits l’un pour l’autre. » (Livre 8) 451
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Par ordre chronologique. Aimer. George Sand :
Aimer (Sand George) (1) : (26 janvier) 1867. George Sand [1804-1867], dans une lettre à Eugène [1825-1900] et Esther [1831-?] Lambert, auteure de :
« Aimez-vous bien, c’est le ragout qui fait avaler la mauvaise viande de la vie. » 452
Aimer (Sand George) (2) : (1er juillet) 1868. George Sand [1804-1867], dans une lettre à Edmond Plauchut [1824-1909], auteure de :
« Le travail me sauve et j’ai bien du monde de théâtre autour de moi, mais tout ça n’est pas mon Plauchut, mes Lambert et tous ceux qui m’aiment pour moi. » 453
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Aimer (Stendhal) : 1805. 1811. 1818. 1819. Stendhal [1783-1842], dans ses Lettres d’amour, auteur de :
- le 20 juin 1805, à Mélanie : « […] Il me semble que vous me haïssez, je relis toutes vos lettres en un clin d’œil, je n’y vois pas la moindre expression, non pas d’amour, je ne suis pas si heureux, mais même de la plus froide amitié. […] Aidez-moi, je vous en supplie à me guérir d’un amour qui vous importune sans doute, et qui, par-là, ne peut faire que mon malheur […]. »
- le 24 juin 1811, à Alexandrine : « […] C’est être aimé de vous qui ferait mon bonheur, et qui, même sans cela, flatterait mon amour-propre de la manière la plus sensible. »
- le 4 octobre 1818, à Matilde : « […] Je vous aime beaucoup plus loin de vous qu’en votre présence. Loin de vous, je vous vois indulgente et bonne pour moi, votre présence détruit ces belles illusions. »
- le 12 mai 1819, à Matilde : « […] Puis-je espérer, à force d’amour, de ranimer un cœur qui est peut-être mort pour cette passion ? Mais peut-être suis-je ridicule à vos yeux, ma timidité et mon silence vous ont ennuyée et vous regardiez mon arrivée chez vous comme une calamité. Je me déteste moi-même […]. Je n’ai du courage que loin de vous. En votre présence, je suis timide comme un enfant, la parole expire sur mes lèvres, je ne sais que vous regarder et vous admirer. […] »
- le 7 juin 1819, à Matilde : « […] Ah ! Madame, qu’il est aisé à l’homme qui n’a pas de passion d’avoir une conduite toujours mesurée et prudente. Moi aussi, quand je puis m’écouter, je crois ne pas manquer de discrétion ; mais je suis dominé par une passion funeste qui ne me laisse plus maître de mes actions.
Je m’étais juré de m’embarquer ou au moins de ne pas vous voir, et de ne pas vous écrire jusqu’à mon retour : une force plus puissante que toutes mes résolutions m’a entrainé aux lieux où vous étiez.
Je m’en aperçois trop, cette passion est devenue désormais la grande affaire de ma vie. Tous les intérêts, toutes les considérations ont pâli devant celle-là.
Ce funeste besoin que j’ai de vous voir m’entraîne, me domine, me transporte.
Il y a des moments, dans les longues soirées solitaires, où, s’il était besoin d’assassiner pour vous voir, je deviendrais assassin. […]
Mais non, Madame, votre âme a trop de noblesse pour ne pas avoir compris la mienne. […]
Je n’ai jamais eu de talent de séduite [séduction ?] qu’envers les femmes que je n’aimais pas du tout. Dès que j’aime, je deviens timide […]. » 454 (Cf. Êtres humains. Amour-propre, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
* Ajout. 16 septembre 2018. (7 janvier) 1805. Stendhal [1783-1842] écrit dans son Journal :
« Les caractères que je suppose à Porcia, Pauline, Victorine, sont rares. Cette vérité découverte m’ôtera ma timidité auprès des femmes. » 455 Quel homme charmant ! (Cf. Hommes. Grossiers)
Aimer (Tagore Rabindranath) : 1915. Rabindranath Tagore [1861-1941], dans La maison et le monde, auteur de :
« Je crois que je suis sur le point de comprendre une chose : l’homme a si bien attisé la flamme de l’amour qu’il lui a fait dépasser son domaine légitime ; et désormais, au nom de l’humanité même, il ne peut plus le ramener dans ses justes limites. À force d’adorer l’amour, l’homme a fait un dieu de sa passion. Mais il ne faut plus de sacrifices humains sur son autel. » 456 Combien juste et combien d’êtres sacrifiés….
Aimer. Anton Tchékhov :
Aimer (Tchékhov Anton) : 1895. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Trois années, auteur de :
« Il se rappelait les longues conversations de Moscou, auxquelles il participait si récemment encore, où l’on soutenait que l’on peut vivre sans amour, que la passion amoureuse est une psychose, et enfin que l’amour, ça n’existe pas, que la seule chose qui existe c’est l’attrait sexuel et le reste à l’avenant. […]. » 457
Aimer (Tchékhov Anton) : 1895. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Trois années, auteur de :
« Son amour grandissait chaque jour, il trouvait à Ioulia une nature poétique et élevée mais ce n’était pourtant pas l’amour réciproque et la réalité était qu’il achetait et qu’elle se vendait. » 458
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Par ordre chronologique. Aimer. Léon Tolstoï :
Aimer (Tolstoï Léon) (1) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Il semblait si naturel à Pierre que tout le monde l’aimât, le contraire l’eut tellement confondu, qu’il ne pouvait pas un instant mettre en doute la sincérité des gens qui l’entouraient. » 459
Aimer (Tolstoï Léon) (2) : 1877. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, auteur de :
« […] Il m’aimait, certes, mais il était surtout fier de m’avoir conquise. […] » 460
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Par ordre chronologique. Aimer. Voltaire :
Aimer (Voltaire) (1) : (3 septembre) 1753. Lettre de Voltaire [1694-1778] à Marie-Louise Denis [1712-1790], qu’il écrit à d’autres considérer « comme sa fille », auteur de :
« […] Moi, ne point vous aimer ! Mon enfant, je vous adorerai jusqu’au tombeau. Je vous aime tant que je n’irai point dans ce château où il y un tiers qui vous aime aussi : je deviens jaloux à mesure que je m’affaiblis [Il a 59 ans, elle, 41 ans], ma chère enfant. Je voudrais être le seul qui eut jamais le bonheur de vous foutre, et je voudrais à présent n’avoir jamais eu que vos faveurs, et n’avoir déchargé qu’avec vous. Je bande en vous écrivant, et je baise mille fois vos beaux tétons et vos belles fesses. Eh bien, direz-vous que je ne vous aime pas ! […] » 461 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour », Hommes. Bander. Grossiers, Jaloux, Langage. Possessif, Pornographie)
N.B. Cette lettre ne saurait être représentative ni de l’emploi du verbe « aimer » par Voltaire, dont il use et abuse, ni de ses relations avec sa nièce qu’il finira par appeler : « maman ». (Cf. Femmes. Remarquables. Denis Marie-Louise)
Aimer (Voltaire) (2) : 1740-1767. Voltaire [1694-1778] écrit à Frédéric II, roi de Prusse [1712-1786] :
- vers le 15 avril 1740 : « Votre idée m’occupe le jour et la nuit. Je rêve à mon prince [Il n’est encore que prince héritier] comme on rêve à sa maîtresse. » 462
- le 22 mars 1759 : « Si vous aviez connu mon cœur, j’aurais vécu auprès de vous sans m’embarrasser des housards. »
- le 27 mars 1759 : « Je ne voulais que votre bonté : je vous ai toujours dit vrai quand je vous ai dit que j’aurais toujours voulu mourir auprès de vous. » Lire toute la lettre. 463
- vers le 5 juin 1759 : « Ah ! croyez-moi, Sire, j’étais tout fait pour vous. »
- vers le 15 octobre 1759 : « Sire, il y avait autrefois un lion et un rat ; le rat fut amoureux du lion et alla lui faire la cour. Le lion lui donna un petit coup de patte. Le rat s’en alla dans sa souricière, mais il aima toujours le lion ; et voyant un jour un filet qu’on tendait pour attraper le lion et le tuer, il en rongea une maille. Sire, le rat baise très humblement vos griffes en toute humilité. […] Il aurait voulu mourir auprès de son lion. […] » 464
- le 5 janvier 1767 : « J’étais fait pour vous. » 465
La plus belle déclaration d’amour ? Et la plus terrifiante ?
Je pense que la seule personne que Voltaire, en dépit de toutes les vicissitudes de leurs relations, dans un incessant rapport de forces, ait vraiment aimé, si le mot signifie quelque chose, est Frédéric II. Mais, leurs relations, infiniment complexes, sont passionnantes.
* Ajout. 10 décembre 2021. Le 19 février 1757, Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth écrit, concernant Voltaire, à son frère Frédéric II :
« Il parle de vous comme un amant de sa maîtresse. » 466
N.B. 23 juin 1759. Voltaire peut aussi écrire au comte d’Argental [1700-1788] ce qui n’est pas incompatible avec mon sentiment tel que préalablement exprimé :
« Luc [Frédéric II] sera maté. Je me meurs d’envie de le voir humilié. » 467
Aimer (Voltaire) (3) : (23 décembre) 1768. Voltaire [1694-1778] écrit à Marie-Louise Denis [1712-1790] : « Je pleure amèrement Damilaville [1723-13 décembre 1768] : la nature avait fait cet homme-là pour moi. » 468 (Cf. Langage. Possessif)
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Amant-es :
Amants (1) : Ils se qualifiaient de « bons amants », d’autant plus aisément qu’ils n’avaient pas eu de concurrents. Ou, plus souvent sans doute encore, que ceux auxquels ils pouvaient être comparés ne pouvaient être évoqués. Heureusement, de moins en moins fréquent, mais le non-dit est encore très prégnant.
- Réjouissante rupture du fait de l’inversion du non-dit : Rachida Dati, alors candidate à la mairie de Paris à Claude Goasgen, député UMP, qui avait osé lui dire :
« Ne ramène pas dans la capitale tes mœurs du 9-3 » lui répondit :
« Tu te prends pour quoi pour me parler sur ce ton ? Tu t'y crois autorisé parce que j'ai refusé de coucher avec toi ? » 469
Amants (2) : 1844. Hortense Allart de Méritens, [1801-1879] auteure, un an après son mariage, de :
« Ô mes amants, mes aimables amants, amants d’un jour, de dix ans, amants d’indignations, amants de cœur, combien tout cela revient avec charme à la mémoire quand on vit seule et opprimée. » 470
Amants et maris :
Amants et maris (1) : L’amant se retire à l’arrivée du mari : la confirmation par le premier du bon droit d’usage du second. Comment peut-on dès lors respecter et le mari et l’amant ? Quitter les deux. (Cf. Famille. Mariage)
Par ordre chronologique : amants et maris :
Amants et maris (1) : 1721. Montesquieu [1689-1755], dans Les Lettres persanes, faisant état de la « querelle des femmes » entre l’orient et l’occident, écrit, concernant « les Européens » :
« Après tout, disent-ils, quand nous serions malheureux en qualité de maris, nous trouverions toujours moyens de nous dédommager en tant qu’amants. » 471
Cette analyse renouvelle-t-elle l’analyse critique du patriarcat ? (Cf. Patriarcat)
Amants et maris (2) : 1907. Léon Blum [1872-1950], dans Du mariage, auteur de :
« Et pour choisir un mari, le jugement serait plus sûr et plus libre, si l’on avait d’abord eu l’amant ! » 472 Juste.
Il fut un temps où je défendais, en petit comité, la thèse selon laquelle il devrait être interdit d’épouser le premier homme avec lequel une relation sexuelle avait eu lieu…
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Amour :
Amour (1) : Invalide dans son principe même celui de justice. D’où, notamment, la perpétuation de l’excuse pour crime dit « passionnel ».
* Ajout. 27 avril 2019. Évoquer, invoquer « l’amour passionnel » - en sus des critiques classiques - exclut toute possibilité de référence au bien, au mal ; déforme toute référence au licite, à l’illicite, détourne de celle de la responsabilité, à l’irresponsabilité, et nie la violence imposée et celle subie.
Amour (2) : L’amour ne peut être invoqué ni pour justifier le mariage entre personnes de même sexe, ni pour justifier la G.P.A [« gestation pour autrui »], ni pour les invalider.
Par ordre alphabétique. Amour :
Amour (Arabe) : (11 mars) 2018. Éric Geoffroy, auteur de :
« En arabe, il y a 60 mots pour désigner ‘l’amour’ ». 473
Amour (Aveugle) : 2003. Une femme - vivant avec 1.500 Frs par mois - qui avait travaillé toute sa vie gratuitement pour son mari, lequel était parti avec tout l’argent du couple à Tahiti, constatait, concluait simplement, sans plus de regrets, semblait-il, du moins à l’entendre :
« L’amour est aveugle ». (Cf. Famille. Couple)
Par ordre chronologique. Amour. Honoré de Balzac :
Amour (Balzac Honoré de) (1) : 1830. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Une double famille, auteur de :
« Granville commit alors l’énorme faute de prendre les prestiges du désir pour ceux de l’amour. » 474
Amour (Balzac Honoré de) (2) : 1837. Honoré de Balzac [1799-1850], dans César Birotteau, auteur de :
« Quelques moralistes pensent que l’amour est la passion la plus involontaire, la plus désintéressée, la moins calculatrice de toutes, excepté toutefois l’amour maternel. Cette opinion comporte une erreur grossière. Si la plupart des hommes ignorent les raisons qui font aimer, toute sympathie physique ou morale n’en est pas moins basée sur des calculs faits par l’esprit, le sentiment ou la brutalité. L’amour est une passion essentiellement égoïste. Qui dit égoïste, dit profond calcul […], en harmonie avec l’arithmétique des sentiments bourgeois. L’expliquer sera rendre compte des mariages toujours observés avec une constante surprise et qui se font entre de grandes, de belles femmes et de petits hommes, entre de petites, de laides créatures et de beaux garçons. » 475
Il manque ici une analyse féministe…
Amour. Georges Brassens :
Amour (Brassens Georges) (1) : Georges Brassens [1921-1981], dans sa chanson Sauf le respect que je vous dois, auteur de :
« […] Parlez-moi d'amour et je vous fous mon poing sur la gueule / Sauf le respect que je vous dois. […] » 476 (Cf. Famille. Mariage. Brassens Georges)
Amour (Brassens Georges) (2) : 1963. Georges Brassens [1921-1981], dans sa chanson : Une jolie fleur dans une peau de vache, auteur de [refrain) :
« […] Ell' n'avait pas de tête, ell' n'avait pas / L'esprit beaucoup plus grand qu'un dé à coudre, / Mais pour l'amour on ne demande pas / Aux filles d'avoir inventé la poudre... […] »
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Amour (Charlebois Robert) : (15 juillet) 2024. Robert Charlebois, auteur de :
« Je n’ai jamais rien compris à l’amour mais je peux vous en parler pendant des heures. » 477
Amour (Chose) : 1932. René Crevel [1900-1935], dans Le clavecin de Diderot, auteur de :
« La rage possessive s’obstinait à voir, jusque dans la créature préférée une simple chose à prendre. Et certes, pour que les affirmations : ‘tu es ma chose, je te possède’ et les acquiescements : ‘je suis ta chose, prends-moi’, fussent devenus des cris réflexes de la jouissance, il fallait bien que l’inégalité eût été, une fois pour toutes, admise entre et par les éléments du couple. D’où notion d’un amour esclavage, lequel, avec ce qu’il sous-tend de remords de la part du maître abuseur, de ressentiment de la part de l’esclave-abusée, devient vite amour enfer. » 478 (Cf. Famille. Couple, Politique. Abus. Égalité. Esclavage)
Amour (Diderot Denis) : 1772. Denis Diderot [1713-1784], dans Sur les femmes, auteur de :
« […] Cependant, que signifie ce mot si légèrement prononcé [par un homme, aurait-il dû préciser ?], si frivolement interprété : ‘Je vous aime !’. Il signifie réellement :
‘Si vous vouliez me sacrifier votre innocence et vos mœurs ; perdre le respect que vous vous portez à vous-mêmes, et que vous obtenez des autres ; marcher les yeux baissés dans la société, du moins jusqu’à ce que, par l’habitude du libertinage, vous ayez acquis l’effronterie ; renoncer à toute état honnête ; faire mourir vos parents de douleur, et m’accorder un moment de plaisir, je vous en serais vraiment obligé.’
Mère, lisez ces lignes à vos jeunes filles : c’est en abrégé, le commentaire de tous les discours flatteurs qu’on leur adressera et vous ne pouvez les en prévenir de trop bonne heure. […] » 479 (Cf. Enfants, Éducation, Femmes. Jeunes filles, Hommes. « Libertins », Patriarcat. Domination masculine)
Amour (Eliot George) : 1866. George Eliot [1819-1880], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« Il ne ressemblait à personne d’autre pour elle : il avait semblé lui apporter à la fois une loi, et l’amour qui donnait la force d’obéir à cette loi. » Terrible… 480 (Cf. Patriarcat. Femme, Politique. Loi, Obéir)
Amour. « Faire l’amour » :
Amour (« Faire l’amour ») (1) : Remplacer cette monstrueuse expression par : s’aimer, s’unir de et par les corps, sexuellement (et par l’esprit, l’émotion, si possible…), se confondre avec et dans une autre personne, s’étreindre ; [s’] échanger, partager l’amour…, tout ceci étant par ailleurs fort peu satisfaisant ?
Par ailleurs, du seul fait qu’il soit possible d’écrire, de dire, de « faire l’amour », sans avoir à dire, à expliciter « avec qui » risque fort d’invalider l’expression.
- Vrai aussi pour : « avoir des relations sexuelles ».
* Ajout. 19 février 2018. Autre formulation : « Se taper des nénettes » [ou des mecs]. 481
* Ajout. 23 septembre 2022. Ne pas oublier que l’expression : « faire l’amour » a, autrefois, signifié : « faire la cour » [aux femmes].
Amour (« Faire l’amour ») (2) : Sursignifié, surinvesti, survalorisé, surestimé, à l’exception de trop rares signifiants et heureux moments de vie, trop vite oubliés.
Amour (« Faire l’amour ») (3) : Ce sont deux êtres qui s’accordent l’un à l’autre. Pas deux corps. Dans l’idéal…
Amour (« Faire l’amour ») (4) : Il voulait entrer en elle pour sortir de lui ; elle voulait qu’il entre en elle pour sortir d’elle.
Amour (« Faire l’amour ») (5) : Comment tant d’hommes - et à leur suite, mais en bien plus faible écho, tant de femmes - ont-ils pu vanter le plaisir de faire l’amour, censé ou non être partagé, alors que pour les femmes, la terreur d’être enceinte a toujours accompagné l’acte d’amour ?
Amour (« Faire l’amour ») (6) : La plus grande injustice entre une homme et une femme, entre les hommes et les femmes est que lorsqu’ils font l’amour, la femme risque sa vie.
Et si souvent, d’une manière ou d’une autre, l’a perdue. Ne pas oublier, concernant les accouchements, les « fièvres puerpérales », les « hémorragie de la délivrance », sans oublier les risques de décès en conséquence des avortements.
Dans les deux cas, la mort est une menace, un risque, une probabilité, une peur crédible, légitime.
Amour (« Faire l’amour ») (7) : Des années plus tard, elle se souvenait d’un besoin (envie ?, désir ?) pressant de faire l’amour. Avec qui ? : elle ne sait plus. Le plaisir : elle l’a oubliée. Ce dont elle se souvient, c’est de la porte d’entrée de son appartement découverte, à son départ, laissée grande ouverte.
Amour (« Faire l’amour ») (8) : Il pensait qu’en baisant profondément une femme, il la connaitrait mieux « à fond » [après avoir lu Michel Leiris. 1901-1990].
Amour (« Faire l’amour ») (9) : L’union de deux corps ne peut révéler deux êtres. (Poursuivre)
Amour (« Faire l’amour ») (10) : Se lier à l’autre ? Se perdre dans l’autre ? Échanger avec l’autre ? S’épanouir grâce à l’autre ? Ne rien éprouver avec l’autre ? Se valoriser avec, grâce à l’autre ? Se subsumer dans l’autre ? Se chercher l’un et l’autre ? Se chercher l’un sans l’autre ? S’autodétruire avec l’autre ? Imaginer l’autre ? Transformer l’autre ? Nier l’autre ? …
Par ordre chronologique. Amour. « Faire l’amour » :
Amour (« Faire l’amour ») (1) : 1609. François de Salles [1507-1662], dans son Introduction à la vie dévote [III, 39], cité dans son Histoire de la sexualité par Michel Foucault [1926-1984], exhortant à la vertu conjugale, propose aux personnes mariées le modèle de l’éléphant :
« [Ce] n’est qu’une grosse bête, mais la plus digne qui vive sur la terre et qui a le plus de sens… Il ne change jamais de femelle et aime tendrement celle qu’il a choisie, avec laquelle néanmoins il ne parie que de trois ans et trois ans, et cela pour cinq jours seulement et si secrètement que jamais il n’est vu en cet acte […] » 482 (Cf. Femmes. « Femelles », Politique. Animalisation du monde)
Amour (« Faire l’amour ») (2) : 1660. Samuel Pepys [1633-1703] écrit dans son Journal :
- le 31 octobre 1660 : « Ma femme a tellement souffert ces derniers temps de son mal habituel que je n’ai pratiquement pas couché avec elle depuis 15 jours, ce qui me fait de la peine. »
- le 14 avril 1661 : « […] Ce soir, j’ai couché avec elle [son épouse], ce qui ne m’était pas arrivé depuis huit ou dix jours. » 483
Amour. « Faire l’amour ». Voltaire :
Amour (« Faire l’amour ») (3) : (17 septembre) 1725. Voltaire [1694-1778] (concernant le mariage de Louis XV [1710-1774], à 15 ans donc, et de Marie Leszczynska [1703-1768], laquelle avait 22 ans, qui eut lieu le 5 septembre 1725), dans une lettre écrite à la marquise de Bernières, auteur de :
« On fait tout ici (à Fontainebleau) pour réjouir la reine. Le roi s’y prend très bien pour cela. Il s’est vanté de lui avoir donné sept sacrements pour la première nuit, mais je n’en crois rien du tout. Les rois trompent toujours leurs peuples. [...] » 484 (Cf. Politique. Peuple)
Amour (« Faire l’amour ») (4) : (14 juillet) 1733. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Pierre-Robert Le Cornier de Cideville [1693-1776], concernant Melle Pélissier [1707-1749] chanteuse d’Opéra, écrit :
« Pour Melle Pélissier, elle se soutient encore attendu que le chevalier de Brassac la fout trois coups toutes les nuits. On dit que cela fait beaucoup de bien à la voix des femmes. » 485
Amour (« Faire l’amour ») (5) : (septembre) 1747. (27 juillet) 1748. Voltaire [1694-1778] adresse un poème à Marie-Louise Denis [1712-1790], dont il était alors l’amant qui se termine ainsi :
« [...] Comme vous je voudrais chanter / Cet amour qui par vous sait plaire : / Mais il faudrait se mieux porter / Pour en parler et pour le faire. »
- Il lui écrit aussi (en italien), le 27 juillet 1748 :
« [...] et si le malheureux état de ma santé me le permet, je me jetterai à vos genoux, et je baiserai toutes vos beautés. En attendant j’applique mille baisers aux seins ronds, aux fesses enchanteresses, à toute votre personne qui m’a fait si souvent bander et m’a plongé dans un fleuve de délices. » 486 (Cf. Êtres humains. Aimer, Corps, Relations entre êtres humains. Voltaire)
Amour (« Faire l’amour ») (6) : (23 août) 1765. Voltaire [1694-1778] concernant les relations d’un amant de Melle Clairon [1723-1803], dans une lettre au duc de Richelieu [1696-1788], - lequel fut aussi son amant - écrit qu’il « la rata trois nuits de suite, de ma connaissance. » 487 (Cf. Hommes. Grossiers)
Amour (« Faire l’amour ») (7) : (décembre) 1765. Voltaire [1694-1778], corrigeant une lettre écrite en 1752, auteur de :
« C’est lui [l’abbé de Châteauneuf] à qui cette célèbre vieille fit la plaisanterie de donner ses tristes faveurs à l’âge de soixante et dix ans. » 488
Amour (« Faire l’amour ») (8) : 1777. Voltaire [1694-1778], concernant le mariage, disons ‘arrangé’ par Voltaire de M. de Villette [1736-1793], 41 ans - dont il importe de dire ici qu’il était homosexuel - avec la fille adoptive de Voltaire, Melle de Varicourt [1757-1822] (surnommée Belle et Bonne], écrit :
- le 26 novembre 1777 à D’Alembert [1717-1783] : « Les nouveaux mariés s’occupent nuit et jour à me faire un petit philosophe. »
- le 8 décembre 1777 à M. Delaunay de Valéry [?-?] : « Pour M. le marquis de Villette, il est sans pitié pour sa nouvelle conquête, et ne lui donne pas le temps de respirer. »
- le 19 décembre 1777 à D’Alembert [1717-1783] : « M. de Villette a consommé son mariage dans la chaumière [Ferney] que vous avez daigné habiter quelque temps. » 489 (Cf. Relations entre êtres humains. Pitié)
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Amour. « Faire l’amour ». Henry Fielding :
Amour (« Faire l’amour ») (9) : 1749. Henry Fielding [1707-1754], dans l’Histoire de Tom Jones’, auteur de :
« […] Deuxièmement, ce que l’on appelle communément l’amour, c’est-à-dire le désir d’assouvir un appétit vorace grâce à une certaine quantité de blanche et délicate chair humaine, n’est en rien la passion dont je discute ici. C’est à plus proprement parler une faim ; et de même qu’aucun glouton n’a honte d’appliquer le mot amour à son appétit et de dire qu’il aime à la folie tel ou tel plat, l’amoureux de ce genre peut tout aussi justement dire qu’il a faim de telle ou telle femme. » 490
Amour (« Faire l’amour ») (10) : 1749. Henry Fielding [1707-1754], dans l’Histoire de Tom Jones, auteur de :
« […] Or, point n’est besoin d’être vraiment trop soupçonneux pour imaginer que M. Jones et sa compagne déguenillée avait en tête certains desseins qui, s’ils sont tolérés dans certains pays chrétiens, facilités dans d’autres et accomplis dans tous, sont cependant aussi expressément condamnés que le meurtre ou tout autre forfait par la religion universellement pratiquée dans ces pays. » 491
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Amour (« Faire l’amour ») : (11) 1757. Marie-Jeanne Riccoboni [1713-1792], dans les Lettres de mistriss Fanni Butlerd, auteure de :
- « […] Voyez quel est le sacrifice que vous exigez. Je sais qu’il est sans prix pour celui que le demande, l’espère, l’attend ; mais trop souvent dès qu’il est fait, dès que la victime est immolée, les fleurs qui la parent, se fanent et l’on n’aperçoit plus en elle qu’un objet ordinaire. Votre comparaison m’a fâchée, tout à fait fâchée. Comment, avec un esprit juste, avez-vous pu la faire ? Vous risquez, dites-vous, autant que moi. Vous, Milord ! Eh ! Quels dangers, quels périls, votre sexe peut-il redouter en se livrant à ses désirs. […]
Nous qui nous croyons d’être méprisées, dès que nous cessons de nous croire aimées ; nous qui joignons au regret de perdre notre bonheur, la honte de l’avoir goûté, nous, dont le front se couvre de rougeur, quand nous nous rappelons les moments les plus doux de notre vie, pouvons-nous sans frémir, écouter un sentiment aimable, séduisant, certes, il est vrai, mais dont les suites peuvent être si cruelles ? »
- « L’attachement d’une femme délicate est au-dessus des idées de votre sexe : vous ne connaissez qu’une preuve de votre amour ; mais vous ignorez combien fort est le sentiment qui nous conduit à vous l’abandonner. Non, vous n’aimez pas comme nous. » 492 Quelle superbe analyse… (Cf. Femmes. Remarquables. Riccoboni Marie-Jeanne, Hommes. Orgueil, Relations entre êtres humains. Attachement. Aimer, Féminisme, Patriarcat, Sexes. Hommes)
Par ordre chronologique. Amour. « Faire l’amour ». Denis Diderot :
Amour (« Faire l’amour ») (12) : (15 juillet) 1759. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Sophie Volland [1716-1784] :
« Bonjour, ma tendre amie, Je vous baise, oh ! je vous baise bien, n’est-il pas vrai ? Et c’est toujours le même plaisir pour moi… toujours. Ils n’en croiront rien ; mais cela sera en dépit des proverbes, fussent-ils de Salomon. Cet homme-là avait trop de femmes pour entendre quelque chose à l’âme de l’homme de bien, qui n’en estime et n’en aime qu’une. » 493 (Cf. Famille. Polygamie. Diderot Denis, Salomon)
* Ajout. 22 octobre 2020. Le 25 juillet 1762, il lui écrit :
« Si je vous étais une fois infidèle, il me semble que je ne m’en tiendrais pas là. Il ne faut donc pas commercer. ». 494 (Cf. Adultère)
Amour (« Faire l’amour ») (13) : 1772. Denis Diderot [1713-1784], dans Sur les femmes, auteur de :
« La soumission à un maître qui lui déplait est pour elle un supplice. J’ai vu une femme frissonner d’horreur à l’approche de son époux ; je l’ai vue plonger dans le bain, et ne se croire jamais assez lavée de la souillure du devoir.
Cette sorte de répugnance nous est presque inconnue. Notre organe est plus indulgent. Plusieurs femmes mourront sans avoir éprouvé l’extrême de la volupté. Cette sensation, que je regarderai volontiers comme une épilepsie passagère, est rare pour elles, et ne manque jamais d’arriver quand nous l’appelons. Le souverain bonheur les fuit entre les bras de l’homme qu’elle adore. Nous le trouvons à côté d’une femme complaisante qui nous déplait. Moins maîtresses de leurs sens que nous, la récompense est moins prompte et moins sûre pour elles. Cent fois leur attente est trompée. Organisées tout au contraire de nous, le mobile qui sollicité en elles la vérité est si délicat, et la source en est si éloignée, qu’il n’est pas extraordinaire qu’elle ne vienne point, ou qu’elle s’égare. […] » 495
Des vérités, réelles et approchées, des contradictions, des inconséquences, et…fort intéressant…
À retenir : « Notre organe est plus indulgent » et la polysémie du terme. (Cf. Sexes. Hommes)
Amour (« Faire l’amour ») (14) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques la fataliste, auteur de :
« Le Maitre : Rien ne peuple comme les gueux.
- Jacques : […] Et puis, c’est le seul plaisir qui ne coûte rien ; on se console pendant la nuit, des calamités du jour… » 496 (Cf. Dialogues)
Amour (« Faire l’amour ») (15) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques la fataliste, auteur de :
« […] Ah ! Javotte, neuf cent dix-sept livres pour une nit, c’est beaucoup trop pour vous et pour lui. Donnez-moi la bourse… »
La grande fille donna la bourse à son maître qui en tira un écu de six francs : ‘Tenez, lui dit-il, en lui jetant l’écu, voilà le prix de vos services ; vous valez mieux, mais pour un autre que Jacques. Je vous en souhaite deux fois autant tous les jours, mais hors de chez moi, entendez-vous ? ’Et toi, Jacques, dépêche-toi de remonter sur ton cheval et de retourner à ton maitre.’ » 497 (Cf. Femmes. Prix. Services. Valeur, Relations entre êtres humains. Services)
Amour (« Faire l’amour ») (16) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques la fataliste, auteur de :
« Le Maître : ‘Tous les jours on couche avec des femmes qu’on n’aime pas et l’on ne couche pas avec des femmes qu’on aime.’ » 498
Amour (« Faire l’amour ») (17) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques la fataliste, auteur de :
« Un de ses professeurs [de mathématique], Prémontval, devint amoureux de son écolière, et tout à travers les propositions sur les solides inscrits à la sphère, il y eut un enfant de fait. » 499
Amour (« Faire l’amour ») (18) : 1775. Denis Diderot [1713-1784], dans Jacques la fataliste, auteur de :
« Vilains hypocrites, laissez-moi en repos. F…tez comme des ânes bâtés ; mais permettez que je dise f…tre ; je vous passe l’action, passez-moi le mot. Vous prononcez hardiment tuer, voler, trahir et l’autre vous ne l’oseriez qu’entre les dents ! Est-ce ce que moins vous exhalez de ces étendues impureté en paroles, plus il vous en reste dans la pensée ? Et que vous a fait l’action génitale, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour en exclure le signe de vos entretiens et pour imaginer que votre bouche, vos yeux et vos oreilles en seraient souillés ? […] »
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Amour (« Faire l’amour ») (19) : 1778. Beaumarchais [1732-1799], dans Le mariage de Figaro [acte II. Scène 21], auteur de : Antonio :
« Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, il n’y a que cela qui nous distingue des autres bêtes. »
Amour. « Faire l’amour ». Jean-Jacques Rousseau :
Amour (« Faire l’amour ») (20) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
« Le premier de mes besoins, le plus grand, le plus fort, le plus inextinguible, était tout entier dans mon cœur : c’était le besoin d’une société intime et aussi intime qu’elle pouvait l’être : c’était surtout pour cela qu’il me fallait une femme plutôt qu’un homme, une amie plutôt qu’un ami. Ce besoin singulier était tel, que la plus étroite union des corps ne pouvait encore y suffire : il m’aurait fallu deux âmes dans un même corps ; sans cela je sentais toujours du vide. » (Livre 9)
Dans une note de La Pléiade [1959], je lis :
« Deux âmes dans un même corps, c’est aussi le fait de l’androgyne. » 500. Ce commentaire n’est pas justifié : l’androgyne était un, cette note évacue les rapports de l’un et de l’autre que Rousseau, lui, traite.
Amour (« Faire l’amour ») (21) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, après avoir évoqué l’abandon de ses cinq enfants qui ne lui avaient « pas laissé le cœur tranquille », poursuit :
« Je craignais la récidive et, n’en voulant pas courir le risque j’aimais mieux me condamner à l’abstinence que d’exposer Thérèse à voir se voir derechef dans le même cas ; J’avais d’ailleurs remarqué que l’habitation des femmes empirait sensiblement mon état. » (Livre 12)
Une note de La Pléiade [1959] précise :
« L’habitation des femmes : le commerce charnel. Ne s’emploie d’ordinaire que dans la locution : ‘avoir habitation avec telle ou telle personne. » 501
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Amour (« Faire l’amour ») (22) : 1783. Pierre Choderlos de Laclos [1741-1803, dans Les liaisons dangereuses - Lettre 135 du vicomte de Valmont à la marquise de Merteuil, auteur de :
« La voilà donc vaincue, cette femme superbe [Madame de Tourvel] qui avait osé croire qu’elle pouvait me résister ! Oui, mon amie, elle est à moi, entièrement à moi ; et depuis hier, elle n’a plus rien à m’accorder. »
Amour. « Faire l’amour ». Nicolas de Chamfort :
Amour (« Faire l’amour ») (23) : 1795. Nicolas de Chamfort [1741-1794], dans les Caractères et anecdotes, concernant les femmes, évoque « une épilepsie de quelques minutes. » 502
Amour (« Faire l’amour ») (24) : 1795. Nicolas de Chamfort [1741-1794], dans les Caractères et anecdotes raconte :
« La marquise de Saint-Pierre [? - ?] était dans une société où l’on disait que Monsieur de Richelieu [1696-1788] avait eu beaucoup de femmes sans en avoir jamais aimé une. ‘Sans aimer ! c’est bientôt dit, reprit-elle ; moi je sais une femme pour laquelle il est revenu de trois cents lieux.’ Ici, elle raconte l’histoire en troisième personne, et gagnée par sa narration : ‘Il la porte sur le lit avec une violence incroyable, et nous y sommes restés trois jours.’ » 503
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Amour (« Faire l’amour ») (25) : 1829. Saint-Simon [1675-1755], dans ses Mémoires, évoque son mariage avec « la fille aînée du maréchal de Lorges » - « le plus heureux jour de sa vie » - et poursuit :
« Sur les sept heures du soir, le contrat fut signé ; on servit un grand repas à la famille le plus étroite de part et d’autre ; et à minuit le curé de Saint-Roch dit la messe et nous maria dans la chapelle de la maison.
Nous couchâmes dans le grand appartement de l’hôtel de Lorges. Le lendemain eut lieu un grand dîner, après lequel la mariée reçut sur son lit toute la France. »
- Saint-Simon évoque aussi le mariage de M. de Lauzun, qui « avait un nom, un rang et des trésors » et avait 63 ans, avec une mademoiselle Lorges, devenue sa belle-sœur, 15 ans :
« Il n’y eut que sept ou huit personnes en tout au mariage, qui se fit à l’hôtel de Lorges à minuit. M. de Lauzun voulut se déshabiller seul avec ses valets de chambre, et il n’entra dans celle de sa femme qu’après que tout le monde en fut sorti, elle couchée et ses rideaux fermés, et lui assuré de ne trouver personne sur son passage.
Il fit le lendemain trophée de ses prouesses. » 504
- Saint-Simon évoque le mariage du marquis de Pompadour avec la troisième fille de M. et de Mme de Navailles :
« La première nuit des noces ne fut pas modeste : ils passèrent au lit trois jours et trois nuits, et cela se réitéra souvent par la suite. » (Cf. Famille. Mariage)
Amour (« Faire l’amour ») (26) : 1830. Stendhal [1783-1842], dans Le rouge et le noir, auteur de :
« Quelques heures après, quand Julien sortit de la chambre de Madame de Rênal, on eut pu dire, en style de roman, qu’il n’avait plus rien à désirer. » Suivi quelques lignes plus loin, de :
« Et même quand elle n’eut plus rien à lui refuser, elle […]. »
- Puis, plus loin, lorsque, après le séminaire, il retrouve madame de Rênal :
« Ainsi, après trois heures de dialogue, Julien obtint ce qu’il avait désiré avec tant de passion pendant les deux premières. » 505 (Cf. Dialogues, Langage. Style)
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Amour. Faire l’amour. Honoré de Balzac :
Amour (« Faire l’amour ») (27) : 1844. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La femme de trente ans, auteur de : « Nous nous jurâmes que la première mariée de nous deux raconteraient fidèlement à l’autre ces secrets d’hyménée, ces joies que nos âmes enfantines nous peignaient si délicieuses. Cette soirée fera ton désespoir, Louisa. Dans ce temps, tu étais jeune belle, insouciante, sinon heureuse ; un mari te rendra, en peu de jours, ce que je suis déjà, laide, souffrante et vieille. […] Lorsque mon mari entra, qu’il me chercha, le rire étouffé que je fis entendre sous les mousselines qui m’enveloppaient a été le dernier éclat de cette gaité douce qui anima les jeux de notre enfance. » 506 (Cf. Femmes. Comment devient-on une femme, Famille. Mariage, Viols)
Amour (« Faire l’amour ») (28) : 1844. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La femme de trente ans, auteur de :
« Je [Julie] suis sans voix pour me plaindre et sans paroles pour exprimer ma peine. Je souffre, et j’ai honte de souffrir en voyant Victor heureux de ce qui me tue. » 507
Par ordre chronologique. Amour « Faire l’amour ». Émile Zola :
Amour (« Faire l’amour ») (29) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La curée, auteur de :
« […] Et, comme le jeune homme la prenait à bras-le-corps, elle dit avec son rire embarrassé et mourant :
- Voyons, laissez-moi… Tu me fais mal.
Ce fut le seul murmure de ses lèvres. Dans le grand silence du cabinet, où le gaz semblait flamber plus haut, elle sentit le sol trembler et entendit le fracas de l’omnibus des Batignolles qui devait tourner le coin du boulevard. Et tout fut dit. Quand ils se retrouvèrent côte à côte, assis sur le divan, il balbutia, au milieu de leur malaise mutuel :
- Bah ! ça devait arriver un jour ou l’autre […]
- C’est infâme, ce que nous venons de faire là, murmura-t-elle, dégrisée, la face vieillie et toute grave. » 508
Amour (« Faire l’amour ») (30) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La curée, auteur de :
« Ils eurent une nuit d’amour fou. Renée était l’homme, la volonté passionnée et agissante. Maxime subissait. Cet être neutre, blond et joli, frappé dès l’enfance dans sa virilité, devenait, aux bras curieux de la jeune femme, une grande fille, avec ses membres épilés, ses maigreurs gracieuses d’éphèbe romain. Il semblait né et grandi pour une perversion de la volupté. Renée jouissait de ses dominations, elle pliait sous sa passion cette créature où le sexe hésitait toujours. […] » 509 (Cf. Êtres humains, Femmes, Hommes, Sexes)
Amour (« Faire l’amour ») (31) : 1875. Émile Zola [1840-1902], dans La faute de l’abbé Mouret, auteur de :
« […] Il ne dit rien, il la lia de ses bras, toujours plus étroitement. La fatalité des générations les entourait. Ils cédèrent aux exigences du jardin. Ce fut l’arbre qui confia à l’oreille d’Albine ce que les mères murmurent aux épousées le soir des noces.
Albine se livra. Serge la posséda. […]
Lorsque Albine et Serge s’éveillèrent de la stupeur de leur félicité, ils se sourirent. » 510
Amour (« Faire l’amour ») (32) : 1880. Émile Zola [1840-1902], dans Nana, auteur de :
« Avec lui, ça l’assommait, une corvée abominable ! » 511
Amour (« Faire l’amour ») (33) : 1886. Émile Zola [1840-1902], dans L’œuvre, auteur de :
« [le soir de leur mariage, lui, tardant de se « coucher ne même temps qu’elle »] - ’Voyons, ma chérie, nous en sommes pas d’hier ensemble … oui, tu avais arrangé ça, sans ta petite tête. Tu voulais être la mariée, hein ? Voyons, ne pleure pas, tu sais bien que je ne suis pas méchant.’
Il l’avait prise, elle s’abandonna. Mais ils eurent beau s’étreindre, la passion était morte. Ils le comprirent quand ils se lâchèrent et qu’ils se retrouvèrent étendus côte à côte, étrangers désormais, avec cette sensation d’un obstacle entre eux, d’un autre cops, dont le froid les avait déjà effleurés, certains jours, au début de leur liaison. Il y avait là quelque chose d’irréparable, un vide qui s’était produit. L’épouse diminuait l’amant, cette formalité du mariage semblait avoir tué l’amour. » 512 (Cf. Famille. Mariage, Patriarcat)
Amour (« Faire l’amour ») (34) : (21 février) 1888. Émile Zola [1840-1902] présente ainsi à Ernest Ziegler [1847-1902] « son prochain roman » :
« Il a pour titre Le rêve [1888] et pourra être mis dans les mains des jeunes filles. Je veux dire qu’il sera absolument chaste. C’est une histoire d’amour, passionnée, mais d’une pureté parfaite, je le dis encore. » 513
Amour (« Faire l’amour ») (35) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« Tous les quinze jours, le jeudi et le samedi, Séverine rejoignait Jacques […] n’abandonnant toujours que ses lèvres, dans des baisers sans fin. Elle ne mettait pas là sa pudeur, elle donnait à boire son souffle, goulûment, comme par amitié. Et lorsque, brûlant de cette flamme, il tentait de la prendre, elle se défendait, elle pleurait, en répétant chaque fois les mêmes raisons. Pourquoi voulait-il lui faire tant de peine ? Cela lui semblait si tendre, de s’aimer, sans toute cette saleté du sexe ! Souillée à seize ans par la débauche de ce vieux dont le spectre sanglant la hantait, violentée plus tard par les appétits brutaux de son mari, elle avait gardé une candeur d’enfant, une virginité, toute la honte charmante de la passion qui s’ignore. » 514 (Cf. Corps. Pudeur, Femmes. Pudeur, Êtres Humains. Pudeur, Femmes. Pudeur, Sexes, Violences)
Êtres Humains. Pudeur, Femmes. Pudeur, Sexes, Violences)
Amour (« Faire l’amour ») (36) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« Et, tout de suite, dès la première minute, presque sans paroles, ce fut elle qui l’attira d’une secousse, qui le força à la prendre. Elle n’avait pas prévu cela. Quand il était arrivé, elle ne comptait même plus qu’elle le verrait ; et elle venait d’être emportée dans la joie inespérée de le tenir, dans un brusque et irrésistible besoin d’être à lui, sans calcul, ni raisonnement. Cela était parce que cela devait être. » 515
Amour (« Faire l’amour ») (37) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« Pourquoi s’était-elle donc refusée si longtemps ? […] Son coeur, son corps ne vivaient que d’un besoin d’amour absolu, continu et c’était une cruauté affreuse, ces évènements qui la jetaient, effarée, à toutes ces abominations. […] Elle était restée vierge malgré tout, elle venait de se donner pour la première fois à ce garçon, qu’elle adorait, dans le désir de disparaître en lui, d’être sa servante. Elle lui appartenait, il pouvait disposer d’elle, à son caprice. » 516 (Cf. Femmes. Servantes)
Amour (« Faire l’amour ») (38) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« Jacques, déjà, ne reconnaissait plus en Séverine la femme des premiers rendez-vous, si douce, si passive, avec la limpidité de ses yeux bleus. Elle semblait s’être passionnée chaque jour, sous le casque sombre de ses cheveux noirs ; et il l’avait sentie peu à peu s’éveiller dans ses bras, de cette longue virginité froide, dont ni les pratiques séniles de Grandmorin [« le vieux »)], ni la brutalité conjugale n’avaient pu la tirer. La créature d’amour, simplement docile autrefois, aimait à cette heure, et se donnait sans réserve, et gardait du plaisir une reconnaissance brûlante. Elle en était arrivée à une violente passion, à de l’adoration pour cet homme qui lui avait révélé ses sens. […] » 517 (Cf. Corps. Cheveux. Yeux, Femmes. Vierges)
Amour (« Faire l’amour ») (39) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« […] Henri Dauvergne qu’il savait amoureux d’elle. La semaine précédente, il [Jacques] s’était imaginé que celui-ci s’enhardissait et qu’elle [Séverine] l’encourageait, par un besoin de distraction, voulant échapper à l’existence atroce qu’elle s’était faite. Roubaud le disait bien, elle finirait par coucher avec ce jeune homme, sans plaisir, dans l’unique envie de recommencer quelque chose. » 518
Amour (« Faire l’amour ») (40) : 1890. Émile Zola [1840-1902], dans La Bête humaine, auteur de :
« Déjà, dans la fureur de son désir possession, exalté par ses caresses, Jacques, n’ayant pas d’arme, avançait les doigts pour étrangler Séverine, lorsque d’elle-même elle céda à l’habitude prise, se tourna et éteignit la lampe. Alors il l’emporta, ils se couchèrent. Ce fut une de leurs plus ardentes nuits d’amour, la meilleure, la seule où ils se sentirent confondus, disparus l’un dans l’autre. […] » 519 (Cf. Êtres humains, Corps. Violences)
Amour (« Faire l’amour ») (41) : (7 décembre) 1892. Émile Zola [1840-1902], dans un article sur Paul Bourget [1852-1935] paru dans Le Gaulois, auteur de :
« La question de l’amour n’est-elle pas bien simple ? L’enfant doit être au bout, ou il n’y a qu’ordure. » 520
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Amour (« Faire l’amour ») (42) : 1849. Lu, dans Vie et Oeuvre de Nicolas Gogol [1809-1852] :
« Un des médecins de Gogol rapporte un aveu (sic) fait peu de temps avant sa mort : ‘Il n’avait eu depuis longtemps de relations [sexuelles] avec des femmes et il avouait de lui-même (sic) qu’il n’en sentait pas la nécessité et qu’il n’en avait jamais retiré de satisfaction particulière. » 521
Amour. « Faire l’amour ». Victor Hugo :
Amour (« Faire l’amour ») (43) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les Misérables, concernant les « amours » de Fantine et de Tholymyès, auteur de :
« Quoi qu’elle [Fantine] n’eût rien refusé, on ne le verra que trop, à Tholymyès (elle devient enceinte) […]. »
« Une heure après, quand elle fut rentrée dans sa chambre, elle pleura. Comme nous l’avons dit, c’était son premier amour ; elle s’était donnée à ce Tholymyès comme à un mari, et la pauvre fille avait un enfant. »
« Le père de son enfant parti - hélas ces ruptures-là sont irrévocables - elle se trouva absolument isolée […]. »
« Dix mois s’étaient écoulé depuis ‘la bonne farce’ (pour les quatre jeunes gens, dont Tholymyès, d’avoir abandonné, sans les prévenir, leurs amies). […]
« Que s’était-il passé pendant ces dix mois ? On le devine. Après l’abandon, la gêne. […] [Fantine] était restée seule. Son cœur devint sombre à l’endroit de cet homme. Quel parti prendre pourtant ? Elle ne savait plus à qui s’adresser. Elle avait commis une faute, mais le fond de sa nature, on s’en souvient, était pudeur et vertu. » 522 (Cf. Femmes. Enceintes. Mères. Pudeur. Vertu, Hommes, Famille, Patriarcat. Pères)
Amour (« Faire l’amour ») (44) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les Misérables, évoquant la nuit de noces de Cosette et de Marius, écrit :
« Si, à cette heure suprême, les époux éblouis de volupté et qui se croient seuls, écoutaient, ils entendraient de leur chambre un bruissement d’ailes confuses. Le bonheur parfait implique la solidarité des anges. Cette petite alcôve obscure a pour plafond tout le ciel. Quand deux bouches, devenues sacrées par l’amour, se rapprochent pour créer, il est impossible qu’au-dessus de ce baiser ineffable il n’y ait pas un tressaillement dans l’immense mystère des étoiles. » 523 (Cf. Êtres humains, Corps. Bouches, Sexes)
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Amour (« Faire l’amour ») (45) : 1863. Alexandre Dumas [1802-1870], dans Mes Mémoires, évoque ainsi la naissance de son fils, Alexandre [1824-1895] :
« Au chapitre 85, dont le titre-résumé se terminait ainsi : ‘Pierre du Portugal réussit. À quelle heure je suis sorti de ma voisine […] :
« Je rentrais fort tard [de la représentation au Théâtre-Français de Pierre du Portugal, tragédie en cinq actes par Lucien Arnault le 21 octobre 1823], si tard que ne trouvant de feu nulle part, je fus forcé de frapper à la porte de ma voisine pour lui demander la permission d’allumer ma bougie.
Elle me demanda des nouvelles de la présentation. Je lui en donnai avec tant de détails et si longuement que je ne sortis de chez elle qu’à neuf heures du matin.
J’ai tout lieu de croire que l’auteur de La dame aux camélias dut la naissance à cette nuit qui suivit Pierre du Portugal. » 524 (Cf. Enfants. « Bâtards », Femmes. Mères, Patriarcat. Pères. Dumas Alexandre)
Amour (« Faire l’amour ») (46) : 1868. Jean-Marie Déguignet [1834-1904], dans ses Mémoires, décrit son mariage et sa nuit de noces avec Marie-Yvonne, dont voici certains passages :
« Nous nous trouvions là, au milieu de ce bois, dans un nid d’amour, loin des regards indiscrets, deux êtres pleins de vie, de santé et de sève. Elle avait dix-neuf ans, paysanne forte et belle, et vierge encore, et moi, trente-quatre, toute la force de l’âge et non encore contaminé par des amours bestiales, comme beaucoup le sont à cet âge. Nous étions donc dans les meilleures conditions possibles pour nous livrer à l’amour vrai, à ce bonheur suprême auquel toutes les créatures ont droit. […]
Oui, quand deux êtres se trouvent ainsi pour la première fois, deux êtres jeunes et vigoureux poussés l’un vers l’autre par les mêmes sentiments et les mêmes besoins débordants, le moment est réellement sublime. […]
Nous pûmes nous livrer à ce bonheur suprême sans crainte, sans scrupule, sans fausse honte, avec tous les dons que la mère nature nous ait gratifiés. Jamais ce bonheur sublime ne fut mieux goûté ni mieux partagé qu’il ne le fut par nous deux, en vrais enfants de la nature, dans toutes nos forces et la maturité, dans la confusion et la fusion de nos deux êtres qui ne faisaient plus qu’une et même chair. […]
Oui, pour ces quelques heures de suprême bonheur, j’ai pardonné à Marie-Yvonne toutes les douleurs dont j’ai été accablé plus tard. » 525 (Cf. Relations entre êtres humains. Douleur)
Amour (« Faire l’amour ») (47) : 1899. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Résurrection, évoque Catherine Maslova, en prison, condamnée au bagne :
« Elle songeait que pour rien au monde elle n’épouserait un forçat lorsqu’elle serait [au bagne] à Sakhaline. Elle s’arrangerait autrement ; elle se mettrait avec un chef quelconque, avec un greffier, avec un surveillant ou un simple gardien. Ils sont tous amateurs de la chose : ‘Pourvu seulement que je ne maigrisse pas, autrement je serais perdue.’ » 526 (Cf. Femmes. Beauté, Famille. Mariage)
Amour (« Faire l’amour ») (48) : 1901. Thomas Mann [1875-1955], dans Les Buddenbrook, auteur de :
« Il y avait eu une lutte, un combat illicite et immoral entre la cuisinière Babette et M. Permaneder. » (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage ». Mann Thomas)
Amour. « Faire l’amour ». Franz Kafka :
Amour (« Faire l’amour ») (49) : (25 novembre) 1911-(3 janvier) 1912. Franz Kafka [1883-1924], dans le Quatrième cahier de son Journal, auteur de :
« Nous sommes allés voir A. M. Pachinger [Anton Maximilian. 1864-1938] […]. Sa vie consiste à collectionner à et copuler. […]
Sur les femmes : à entendre ses histoires sur sa puissance sexuelle, on se demande comment il s’y prend pour bourrer lentement son gros membre dans les femmes. Autrefois, son tour de force consistait à épuiser les femmes, à tel point qu’elles n’en pouvaient plus. Après ça, elles étaient sans âme, des bêtes. Oui, je peux imaginer cet abandon. » 527 (Lire la suite que je n’ai pas envie de reproduire) (Cf. Femmes. Animalisation, Sexes. Hommes)
Amour (« Faire l’amour ») (50) : (14 août) 1913. Franz Kafka [1883-1924], dans le Huitième cahier de son Journal, auteur de :
« Le coït, punition du bonheur d’être ensemble. Vivre le plus ascétiquement possible, plus ascétiquement encore qu’un célibataire, c’est la seule façon pour moi de pouvoir supporter le mariage. Mais elle ? » 528
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Amour (« Faire l’amour ») (51) : (1er décembre) 1923. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire, écrit :
« Madame a peut-être raison. Mes envies répétées de faire l’amour sont peut-être d’ordre pathologique. Moi, je reste cependant sceptique. Je mets cela sur le compte de la modération de toute ma vie jusqu’à 40 ans passés, sur le grand goût que j’ai pour elle, qui fait que je ne puis voir un coin de sa personne sans avoir aussitôt envie…, du reste, et aussi sur ceci que je n’ai jamais eu une maîtresse aussi remarquable… quand elle veut. Je mets cela aussi sur le compte de bien des choses dont j’ai été privé, comme la nudité féminine, pour laquelle il m’est venu un grand goût. Je suis même étonné quand je pense à ce que je suis devenu, à l’égard de toutes ces choses, après ce que j’étais en étant tout jeune homme, et même longtemps après, en pensant à rien, ayant peu de moyens, trouvant peu de plaisir et me bornant à l’essentiel. »
- Suivi le (28 juillet) 1924 : « Je comprends qu’on ait dit que la vie est finie pour un homme quand sa vie sexuelle est finie. »
- Suivi le (23 août) 1932 : « Le plus drôle, ça a été les plaintes et reproches du ‘Fléau’ sur mon peu d’entrain amoureux. Le fait est que je me serais fort bien passé de cet exercice. J’ai depuis quelques temps mile autres choses dans la tête : ma littérature en premier. […] J’ai bien ri de tous les sarcasmes du ‘Fléau’ sur ce grand changement, le rappel des prouesses passées et l’aplatissement actuel. » 529 (Cf. Corps. Nudité. Femmes, Femmes. « Féminin »)
Amour. « Faire l’amour ». André Gide :
Amour (« Faire l’amour ») (52) : 1925. André Gide [1869-1951], dans Les faux monnayeurs, retranscrit cet échange entre deux adolescents, Olivier et Bernard :
« […] Non, écoute. Je veux te dire quelque chose, mais je ne pourrai pas si je ne te sens pas tout près de moi. Viens dans mon lit. Et après que Bernard, qui s'est en un instant dévêtu, l'a rejoint : - Tu sais, ce que je t'avais dit l'autre fois... Ça y est. J'y ai été. Bernard comprend à demi-mot. Il presse contre lui son ami, qui continue : - Eh bien ! mon vieux, c'est dégoûtant. C'est horrible... Après, j'avais envie de cracher, de vomir, de m'arracher la peau, de me tuer. - Tu exagères. - Ou de la tuer, elle... - Qui était-ce ? Tu n'as pas été imprudent, au moins ? - Non, c'est une gonzesse que Dhurmer connaît bien ; à qui il m'avait présenté. C'est surtout sa conversation qui m'écœurait. Elle n'arrêtait pas de parler. Et ce qu'elle est bête ! Je ne comprends pas qu'on ne se taise pas à ces moments-là. J'aurais voulu la bâillonner, l'étrangler... - Mon pauvre vieux ! Tu devrais pourtant bien penser que Dhurmer ne pouvait t'offrir qu'une idiote... Était-elle belle, au moins ? - Si tu crois que je l'ai regardée ! - Tu es un idiot. Tu es un amour. Dormons... Est-ce qu'au moins tu as bien... – Parbleu ! C'est bien ça qui me dégoûte le plus : c'est que j'aie pu tout de même... tout comme si je la désirais. - Eh bien ! mon vieux, c'est épatant. - Tais-toi donc. Si c'est ça l'amour, j'en ai soupé pour longtemps. - Quel gosse tu fais ! - J'aurais voulu t'y voir. – Oh ! moi, tu sais, je ne cours pas après. » 530
Amour (« Faire l’amour ») (53) : (13 mai) 1937. André Gide [1869-1951] écrit dans son Journal :
« Je voudrais oublier tout ; vivre un long temps parmi des nègres nus, des gens dont je ne saurais pas la langue et qui ne sauraient pas qui je suis ; et forniquer sauvagement, silencieusement, la nuit, avec n’importe qui, sur le sable. » 531 (Cf. Êtres humains. Gide André, Politique. Colonialisme)
Amour (« Faire l’amour ») (54) : (25 novembre) 1940. André Gide [1869-1951] écrit dans son Journal :
« Cherchant les instants de la vie que l’on aurait le plus de goût à revivre, j’en viens à douter si ce ne sont pas ceux de pure volupté ; je veux dire de volupté purement sensuelle et où ne se mêlait aucunement le sentiment et la pensée.
Mais je ne dis pas que ce soient les moments que je revivrais le plus volontiers, car si grand que soit l’ébranlement nerveux qu’ils nous causent, notre être profond n’en est pas beaucoup enrichi. » 532
La fin, fort juste. (Cf. Êtres humains, Femmes, Hommes, Famille, Langage. Verbe. Faire, Patriarcat, Sexes)
Amour (« Faire l’amour ») (55) : (28 octobre) 1944. André Gide [1869-1951] écrit dans son Journal :
« L’activité ou la passivité dans les pratiques de l’amour distingue bien plus les hommes que l’objet même de leurs désirs. » 533 (Cf. Êtres humains, Femmes. « Objets »)
Amour (« Faire l’amour ») (56) : (24 janvier) 1948. André Gide [1869-1951] écrit dans son Journal :
« Aucune honte à la suite des voluptés faciles. Sorte de paradis vulgaire et de communion par en bas. L’important c’est de ne pas y prêter d’importance, ni de se croire avili par elles ; l’esprit n’y est nullement engagé, non plus que l’âme qui n’y fait pas trop attention. Mais, dans l’aventure, un amusement et un plaisir extraordinaire accompagné de la joie de la découverte et de la nouveauté. » 534 (Cf. Êtres humains)
Amour (« Faire l’amour ») (57) : 1952. André Gide [1869-1951], dans Ainsi Soit-il, il a alors 80 ans, écrit :
« [Il note] une particularité de sa [ma] nature : mon désir, fait en partie de curiosité, s’épuise très vite, et même le plus souvent lorsque le plaisir est parfait, je me sens saoulé d’un seul coup. Je n’éprouve le besoin ni de reprises, ni de redites. De sort que l’autre reste déçu. Il est bien rare que, dans quelque accouplement que ce soit, l’un des deux ne reste pas, plus ou moins péniblement, sur sa soif. » 535
Pas lui, manifestement. (Cf. Langage. Possessif)
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Amour (« Faire l’amour ») (58) : 1931. Thomas Mann [1875-1955], dans La montagne magique, auteur de :
« Mais la peur et la gaité ne s’excluent pas, en somme, tout le monde sait cela. Le garnement qui doit posséder pour la première fois une gamine a peur, lui aussi, et elle, de même, ce qui ne les empêche pas de fondre de plaisir. » 536 (Cf. Enfants)
Amour. « Faire l’amour ». Hermann Broch :
Amour (« Faire l’amour ») (59) : 1931. Hermann Broch [1866-1951], dans Les somnambules, auteur de :
« Quatre femmes frottaient le parquet de la salle des malades. Le médecin-major de 1ère classe, les regarda un instant : ‘Eh bien, comment donc allez-vous ?’ - Comme donc ça doit aller, Monsieur le major’. L’une d’elles leva la tête : ‘Mon mari arrive en permission la semaine prochaine !’ - ‘Magnifique, Tielden… alors les ressorts du lit vont craquer…‘ Le visage de Mme Tielden rougit sous sa peau basanée. » 537 (Cf. Corps. Peau)
Amour (« Faire l’amour ») (60) : 1931. Hermann Broch [1866-1951], dans Les somnambules, auteur de :
« Hanna redoutait son arrivée, comme si elle avait à lui cacher un amant clandestin. Cependant, elle fit chaque soir, sa toilette plus soigneusement et resta au lit le matin encore plus longtemps qu’à l’ordinaire, dans l’attente et la crainte que le permissionnaire de retour prit immédiatement possession d’elle. » 538
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Amour (« Faire l’amour ») (61) : 1932. George Orwell [1903-1950], dans une lettre adressée à une amie, auteur de :
« Très chère Eleanor, c’est tellement gentil de ta part de dire que tu pensais à nos journées ensemble avec plaisir. J’espère que tu me permettras encore de te faire l’amour un jour ou l’autre, mais sinon, cela n’a pas d’importance, je te serais toujours reconnaissant d’avoir été gentille avec moi. » 539
Comme cela est simple à exprimer… (Cf. Hommes. Remarquables. Orwell George)
Amour (« Faire l’amour ») (62) : 1932. François Mauriac [1885-1970], dans Le nœud de vipères, écrit :
« Nous ne rencontrions plus que dans ces gestes rituels où les corps agissent par habitude - ou un homme et une femme sont chacun à mille lieues de leur propre chair. » (Cf. Corps) 540
Amour (« Faire l’amour ») (63) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Viens ! murmura Mme Slama. […]
Tel un captif réduit à l’impuissance, entre ses paupières mi-closes, il la vit se déshabiller lentement, complètement, maternellement. Non sans quelque épouvante, il vit s’affaisser comme un chiffon, sur le plancher, chaque pièce de sa tenue du dimanche, il entendit le bruit sourd de ses chaussures et sentit immédiatement son pied dans la main de Mme Slama. D’en bas, un nouvel afflux de sang chaud et froid monta jusqu’à sa poitrine. Il se laissa tomber. Il reçut Mme Slama comme une grande vague de délices, de feu et d’eau.
Il se réveilla. Mme Slama debout devant lui. Elle lui passait ses vêtements un par un. Il commença à s’habiller vivement. Elle courut au salon, lui rapporta ses gants et son képi. Elle tira sur sa tunique, il sentait ses regards constamment attachés à son visage, mais il évitait de la regarder. Il rapprocha ses talons qui claquèrent, serra la main de la femme en regardant avec obstination son épaule gauche et partit. » 541
Par ordre chronologique. Amour. « Faire » l’amour. Louis Aragon :
Amour (« Faire l’amour ») (64) : 1936. Louis Aragon [1897-1982], dans Les beaux quartiers, auteur de :
« […] Comme on s’étonnait qu’il fût parvenu à la mettre enceinte, il disait que c’est tout simple quand on n’est pas feignant, il n’y a qu’à bien viser. » 542 (Cf. Femmes. Enceintes, Hommes. Grossiers, Patriarcat. Pères. Dada Amin)
Amour (« Faire l’amour ») (65) : 1942. Louis Aragon [1897-1982], dans Les voyageurs de l’impériale, auteur de :
« Il crut avoir tout fait en apportant à Paulette une fougue assez violente. Il était de ces hommes qui confondent amour et tempérament. Paulette dut donc le subir ; et quand elle eut remarqué que certaines simagrées abrégeaient l’ennui de toute cette affaire et avaient pour effet de rendre Pierre heureux, elle prit l’habitude de jeter quelques cris, alors qu’elle n’éprouvait rien, seulement pour en finir, et peut-être aussi par une sorte de gentillesse. » 543
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Amour (« Faire l’amour ») (66) : 1939. Refrain de la chanson Comme de bien entendu ! interprétée par Arletty [1898-1992] :
« Elle était jeune et belle, / Comme de bien entendu ! Il eut le béguin pour elle / Comme de bien entendu ! / Elle était demoiselle, / Comme de bien entendu ! / Il se débrouilla pour qu'elle ne le soit plus ! / Comme de bien entendu ! »
N.B. Paroles de Jean Boyer et musique de Georges van Parys.
Amour (« Faire l’amour ») (67) : 1939. John Steinbeck [1902-1968], dans Les raisins de la colère, auteur de :
« Le camion roulait sur la route brûlante et les heures passaient. Ruthie et Winfield s’endormirent. Connie tira une couverture d’un ballot, le jeta sur Rose de Saron et sur lui-même et, en retenant leur souffle, tous deux s’étreignirent dans la chaleur moite. Au bout d’un moment, Connie rejeta la couverture et le tourbillon de vent tiède parut rafraichissant à leurs corps humides. » 544
Amour. « Faire l’amour ». János Székely :
Amour (« Faire l’amour ») (68) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Je n’étais pas amoureux de Borcsa, je ne l’aimais même pas. Je la désirais comme on désire manger quand on a faim. […]
Elle fut le premier être humain à éveiller en moi l’idée qu’il existait peut-être d’autres sentiments que la cupidité, la bassesse ou la cruauté et qu’après tout, les adultes pouvaient ne pas mentir en parlant d’amour. » 545
Amour (« Faire l’amour ») (69) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Le lit gémit bruyamment. J’entendis des sons entrecoupés, inarticulés. Des mots s’élevèrent dans le silence et planèrent sombres et méconnaissables, tels des braises mourantes. Je croyais que seuls les agonisants geignaient, soupiraient, haletaient ainsi. J’aurais voulu être sourd. Et pourtant je guettais le moindre son, tel un médecin qui étudie les symptômes d’une maladie inconnue. » 546 (Cf. Enfants, Langage. Mots)
Amour (« Faire l’amour ») (70) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« J’entendis à nouveau les craquements de lit, les chuchotements, les halètements ; j’étais encore plus perplexe que la nuit dernière. Ma mère injuriait mon père il n’y avait qu’un instant. Maintenant, elle lui murmurait des douceurs. Elle me dégoûtait ; mon père me dégoûtait ; la vie me dégoûtait. » 547
Amour (« Faire l’amour ») (71) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Tout le jour, on ne parlait que de femmes. Les garçons échangeaient des détails techniques sur leurs prouesses, comme ils auraient échangé sur les timbres-poste. Seuls les amants novices et les étudiants en médecine discutaient des mystères de l’anatomie féminine en entrant dans des détails aussi minutieux. Ils faisaient les malins, les mots obscènes tombaient de leurs lèvres avec une superbe nonchalance ; et pourtant j’avais bien souvent l’impression qu’ils se sentaient aussi seuls, aussi effrayés que moi-même. » 548
Amour (« Faire l’amour ») (72) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Oui, maintenant… mais comment ? C’eut été facile avec une petite paysanne et pas compliqué avec une femme de chambre. Mais comment savoir à quoi s’en tenir avec cette mystérieuse grande dame, cette Excellence, qui vous laisserait admirer ses cuisses, puis s’en allait brusquement. Je n’osais bouger, tant j’avais peur de tout gâcher.
[…]
- ‘Pourquoi ne parles-tu pas ?’
- ‘Parce qu’un crapaud ne vous dégoûterait pas plus que moi’ » 549
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Amour (« Faire l’amour ») (73) : 1951. Le docteur Knoch [Louis Jouvet], dans le film Knoch [Guy Lefranc] d’après le roman de Jules Romain [1946-1972], demande à son premier client qu’il doit, afin de se construire une clientèle, persuader qu’il est malade, auteur de :
« Vous êtes marié ? […] Alors sagesse de ce côté-là ! » (Cf. Culture. Cinéma)
Amour (« Faire l’amour ») (74) : 1954. Françoise Sagan [1935-2004], dans son livre- autobiographie Avec mon meilleur souvenir [1984], analyse les réactions à la parution de son premier roman Bonjour tristesse. [1954] :
« On ne tolérait pas qu’une jeune fille de dix-sept ou dix-huit ans fit l’amour, sans être amoureuse, avec un garçon de son âge et ne fut pas punie. L’inacceptable étant qu’elle n’en tombât pas éperdument amoureuse et n’en fut pas enceinte à la fin de l’été. » 550 (Cf. Femmes. Enceintes. Jeunes Filles)
* Ajout. 26 juin 2022. Je me souviens qu’un jour ma mère m’avait dit que dit qu’à Nantes (dans la bourgeoisie catholique), juste après le mariage, discrètement, des questions étaient posés à la mariée pour savoir si elle n’était pas encore enceinte. Et il était bien vu de l’être. (Cf. Femmes. Mères)
Amour. « Faire l’amour ». Roger Vailland :
Amour (« Faire l’amour ») (75) : 1957. Roger Vailland 1907-1965], dans La loi, auteur de :
« Mariette, souffle-t-il, Mariette, ti voglio tante bene, je t’aime tant. Laisse-moi au moins te toucher… »
«Va faire tes chienneries avec ma sœur ! » 551 (Cf. Dialogues)
Amour (« Faire l’amour ») (76) : 1957. Roger Vailland [1907-1965], dans La loi, auteur de :
« Au lit, elle se prêtait sans plaisir, mais sans révolte. D’être obligée de subir, cela fait partie de désagréments auxquelles les femmes sont sujettes. » 552
Amour (« Faire l’amour ») (77) : 1957. Roger Vailland [1907-1965], dans La loi, auteur de :
« Quand elle exigea de faire chambre à part, il devint grossier : ‘Femme froide’, ‘glaçon’, ‘morceau de bois’. Il parla de ses ‘droits de mari’. Elle le toisa.
‘Vous êtes pire que mon père. Il ne parle que de chienneries, mais il ne les impose pas au nom de la loi’. » 553 (Cf. Droits, Femmes. « Froides », Hommes. Grossiers, Politique. Loi)
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Amour. « Faire l’amour ». Doris Lessing :
Amour (« Faire l’amour ») (78) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence. La cité promise (3), auteure de :
« À plusieurs reprises, très tard dans la nuit après ces longues soirées d’amitié et de discussion, l’émotion sexuelle avait surgi - bien sûr. Mais pas franchement. Légèrement ivres, ils se seraient mis au lit, y auraient trouvé du plaisir ou non et, le matin, se seraient retrouvés sur un ton d’excuses, et même d’embarras. Car ils auraient fait l’amour pour la simple raison qu’ils se trouvaient parfois seuls, un homme et une femme dans cette maison. Bon, cela aurait été naturel avec certains hommes. Mais pas avec Mark […] » 554
Amour (« Faire l’amour ») (79) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence. La cité promise (3), auteure de :
« Il venait trouver Marthe pour faire l’amour. Non pas pour son plaisir, ni pour son confort, ni pour satisfaire un fantasme, ni pour l’amitié. C’était pour faire exploser une tension psychique intolérable. […] » 555
Amour (« Faire l’amour ») (80) : 1962. Doris Lessing [1919-2013], dans Le carnet d’or, auteure de :
« Au lit, ce fut un choc délicieux de chair douce et ferme. […] Il la pénétra presque aussitôt et se mit à jouir en quelques secondes. Elle allait le consoler, se montrer pleine de tact, mais il se retourna sur le dos, brandit les bras, et s’exclama : ‘Eh bien ça alors !’
(Elle redevint elle-même, cohérente et intègre, et réfléchit).
Elle était allongée contre lui et bridait sa déception physique en souriant.
‘Ça alors ! ‘Il était ravi. ‘C'est exactement ce que j’aime. Pas de problèmes avec toi.’ » 556
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Amour (« Faire l’amour ») (81) : (26 septembre) 1960. Jean-René Huguenin [1936-1962], dans son Journal, auteur de :
« Je n’ai connu qu’une seule fois dans ma vie la chance de faire l’amour avec une femme dont j’étais amoureux. Le reste du temps (sic), je n’ai éprouvé que l’insatisfaction, l’ennui et la fatigue de ces corps immobiles, que le plaisir a privés de leur mystère, et dont la présence désormais inutile (sic) m’est odieuse.
- (14 octobre) 1960. :
« Je commence à redouter le plaisir, qui, aussitôt assouvi me fait éprouver le vide de mon cœur. Chaque fois, au moment même de la volupté, les mêmes mots fatigants : ‘C’est fini (sic). Il n’y a plus rien à dire. Qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi cette femme ne disparaît-elle pas ?’ Et cette femme éprise, bienheureuse (sic), en qui le plaisir n’est pas venu à bout de la tendresse (sic), continue de vouloir m’embrasser, me sourit, me caresse, tandis que je commence à chercher le moyen le moins indélicat de fuir le plus vite possible. » 557
Amour. « Faire l’amour ». Elena Ferrante :
Amour (« Faire l’amour ») (82) : 1962. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« Bien sûr, elle ne manifestait aucune affection particulière envers son mari, et la tendresse que j’avais perçue parfois dans ses gestes à l’époque de leurs fiançailles avait disparu ; pendant le dîner elle avait bien eu des expressions de dégoût en observant Stefano qui se gavait de tout ce qu’il trouvait à boire et à manger ; toutefois, à l’évidence, ils avaient trouvé un équilibre, aussi précaire soit-il. Quand Stefano, après quelques allusions, s’était dirigé vers leur chambre, Lila l’avait suivi sans tarder ni répondre : ‘Vas-y, je te rejoins plus tard’, résignée à une habitude qui ne se discutait pas. » 558 (Cf. Famille. Mariage)
Amour (« Faire l’amour ») (83) : 1962. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« ‘Comment tu as fait pour la convaincre ?‘
Elle fit une grimace joyeuse et répondit que maintenant, elle savait comment le prendre.
‘Si j’veux un truc, murmura-t-elle, comme si elle ne voulait pas s’entendre elle-même, y suffit que j’fasse un peu la putain’
Elle parla exactement comme ça, en dialecte, et ajouta quelques expressions pleines de grossièretés et d’autodérision pour me faire comprendre le dégoût que lui inspirait son mari et le dégoût qu’elle avait d’elle-même. » 559 (Cf. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)
Amour (« Faire l’amour ») (84) : 2018. Elena Ferrante, dans l’Enfant perdue, auteur de :
« Nino portait un maillot de corps, autrement il était nu, les jambes longues et maigres écartées, les pieds nus aussi. Silvana, penchée en avant, les mains agrippées au lavabo, avait sa grande culotte autour des genoux et sa combinaison noire remontée autour de la taille. D’une main, Nino caressait le sexe de la femme tout en tenant son ventre lourd avec son bras, de l’autre main il serrait l’énorme poitrine qui sortait de la combinaison et du soutien-gorge, et en même temps, il cognait son ventre plat contre les grosses fesses très blanches. » 560
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Amour (« Faire l’amour ») (85) : 1964. Jeanne Moreau [1928-2017] chante sa merveilleuse mais si triste chanson : L’horloger, lequel […]:
« Me voyant désemparée / Chez lui, m'avait fait monter / Profitant de mes sanglots / Piqua ma virginité /
Depuis, je remonte les montres / De mon mari l'horloger / J' n'arrête plus d' pleurer, d' pleurer / Ah, quel triste souvenir ! »
Amour (« Faire l’amour ») (86) : 1969. Je lis la note suivante de l’édition les Illusions perdues [1837-1848] d’Honoré de Balzac [1799-1850] en commentaire de la phrase : « Heureux tous les jours […] » :
« Il ne faut sans doute pas expliquer au lecteur (sic) le sens particulier - et d’ailleurs traditionnel et classique - qu’à dans ce cas le mot heureux. » 561 (Cf. Penser. Expliquer)
Amour (« Faire l’amour ») (87) : 1972. Strophe de la chanson de Michel Sardou, J’habite en France :
« Y ‘en a qui pensent et c’est certain / Que les Français se défendent bien / Toutes les femmes sont là pour le dire / On les ferait mourir de plaisir / À les entendre, on croirait bien / Que y a que les français qui font ça bien. » (Cf. Patriarcat, Politique. Nationalisme)
Amour (« Faire l’amour ») (88) : 1972. Refrain de la chanson de Georges Brassens [1921-1981] Quatre-vingt-quinze fois sur cent :
« Quatre-vingt-quinze fois sur cent / La femme s'emmerde en baisant. / Qu'elle le taise ou le confesse / C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses. / Les pauvres bougres convaincus / Du contraire sont des cocus. / À l'heure de l'œuvre de chair / Elle est souvent triste, peuchèr ! / S'il n'entend le cœur qui bat, / Le corps non plus ne bronche pas. »
Amour (« Faire l’amour ») (89) : 1974. Elsa Morante [1912-1985], dans La storia, auteure de :
« Ida ne comprenait pas le plaisir des sens, qui resta à jamais un mystère. Parfois, elle éprouvait seulement une sorte d’indulgence émue pour son mari, quand elle l’entendait qui haletait sur elle, bouleversé et rendu furieux par ce mystère délirant. Et au dernier cri qu’il poussait, très haut, comme à une exécution souhaitée ardemment, impitoyable et inéluctable, elle lui caressait, apitoyée, ses cheveux bouclés, des cheveux qui étaient encore ceux d’un adolescent, tout moites de sueur. » 562
Amour (« Faire l’amour ») (90) : 1974. Annie Leclerc [1940-2006], dans Parole de femme, auteure de :
« […] Je cherche sans trouver un mot qui, comme par hasard, manque : ni coït brutal et technique, ni amour, prude et religieux, ni baise, railleur au fond et agressif, mais quoi, alors ? Où est-il le mot vrai de nos corps ensemble ? » 563 (Cf. Langage. Mots)
Amour (« Faire l’amour ») (91) : 1974. Lu dans Paysannes des marais de Mary Chamberlain, le récit d’Ann Sharman, 20 ans, mariée à 17 ans, enceinte de son deuxième enfant, et dont le mari est manœuvre :
« […] J’avais 17 ans quand je me suis mariée, mais j’étais enceinte. […] Il me semble que je suis tombée enceinte la première fois parce qu’il n’y avait rien à faire au village. On sortait ou des trucs comme ça, mais il n’y avait vraiment pas grand-chose à faire. […] » 564 (Cf. Femmes. Enceintes)
Amour (« Faire l’amour ») (92) : 1974. Jeanne Moreau [1928-2017], dans Les valseuses [Bertrand Blier], :
« Ça vous dirait de faire l’amour avec une vieille ? » (Cf. Culture. Cinéma, Femmes. Âgées)
Amour (« Faire l’amour ») (93) : (19, 20, 21 décembre) 1975. Jean Genet [19010-1986], dans un entretien publié dans Die Zeit par Hubert Fichte [1935-1986], auteur de :
« […] Je n’ai jamais fait l’amour à vide… je veux dire sans contenu affectif. » Suivi de :
« J’ai aussi fait l’amour avec des types pour avoir de l’argent. » 565
Amour (« Faire l’amour ») (94) : 1977. François Châtelet [1925-1995], dans Chronique des idées perdues, concernant les étudiant-es d’après-guerre auteur de :
« Autour de moi, je voyais se faire, se défaire des amours, surgir des jalousies et des tensions, s’organiser des entreprises de séduction. Qu’impliquaient-elles quant aux relations charnelles ? Je ne saurais le dire. Ce qui m’apparait, c’est que s’imposaient deux limitations majeures et banales : l’absence de lieu où l’on puisse plaisamment faire l’amour et la peur de l’enfant. » 566
Amour (« Faire l’amour ») (95) : 1978. Stance de la chanson : Ah tu verras, tu verras - paroles et musique de Chico Buarque - chantée notamment par Claude Nougaro [1929-2004] :
« Et j´irai réveiller le bonheur dans ses draps / Je crèv´rai son sommeil, tu verras, tu verras / Je crèv´rai le sommier, tu verras, tu verras / En t´inventant l´amour dans le cœur de mes bras / Jusqu´au matin du monde. » (Cf. Culture, Hommes, Patriarcat, Violences)
Amour. « Faire l’amour ». William Styron :
Amour (« Faire l’amour ») (96) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« Elle se souvient de son incroyable gloutonnerie charnelle quand il plane ainsi. Se souvient avec un ravissement voluptueux de tout - non seulement des préliminaires tendres et voraces, ses doigts sur le bout de seins et leur quête douce et pourtant impérieuse entre ses cuisses, mais de tout le reste et très précisément d’une chose, de nouveau anticipée avec béatitude, une voracité fervente et sans frein enfin libérée […] ; le pouvoir extravagant qu’il a de la faire jouir - jouir non pas une ou deux fois, mais encore et encore jusqu’enfin, tout son être se perde dans son ultime néant presque sinistre, une mort goulue qui comme un tourbillon l’aspire dans les entrailles de sombres grottes et pendant laquelle elle ne peut pas dire si elle se perd en elle-même ou en lui, le sentiment de tomber en vrille pour s’engloutir dans une indissolubilité de la chair. » 567
Amour (« Faire l’amour ») (97) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« Bizarre, on ne faisait pas très souvent l’amour ensemble. Et pourtant on dormait dans le même lit. Il disait qu’il devait garder son énergie pour continuer à se battre. » 568
Amour (« Faire l’amour ») (98) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« Je m’imaginais notre lit matrimonial à la ferme, songeais à sa forme et à sa taille, me demandais si le matelas était doté d’assez d’amplitude, de souplesse et d’élasticité pour supporter les transports charnels auxquels il était sans doute promis. » 569
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Amour (« Faire l’amour ») (99) : 1984. Marguerite Duras [1914-1996], dans L’amant, auteure de :
« Et, pleurant, il le fait. […] » 570
Amour (« Faire l’amour ») (100) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Noces barbares, auteur de :
« La vierge de Giotto [devenue son épouse] promenait son chien, le soir au clair de lune, dans les jardins près des remparts. C’est là que nous nous donnâmes rendez-vous. Elle me résista tant qu’elle put. Moi aussi, à elle. Puis je me laissais couler au fond de la félicité. » 571
Amour (« Faire l’amour ») (101) : 1995. Lu dans Guide des films. 1895-1995. L.Z. de Jean Tulard, concernant les films suivants :
- Le mâle du siècle [1974. Claude Berri] : « Claude, un commerçant Lyonnais, nourrit une jalousie maladive à l’égard de sa femme Isabelle, sous prétexte qu’elle a eu un moment d’égarement un soir de vacances. »
- Un certain désir [1964. Hans Albin] : « Le mari s’intéresse aux jeunes gens et la femme s’étourdit la nuit dans les bras de marins de passage dans une chambre qu’elle loue au Pirée. » 572
- Une partie de campagne. [1936. Jean Renoir] : « […] Deux canotiers font la cour aux dames. Henriette connait une étreinte brève mais passionnée avec l’un d’eux. Les années passent. »
Amour (« Faire l’amour ») (102) : 2004. Jean Fayard [1902-1978], dans Une enfance en enfer, se souvient :
« Parfois il [son père] allait rejoindre maman dans son lit. Il lui retroussait sa chemise jusqu’au cou, lui tripotait les fesses, puis s’agitait sur elle en lui palpant les seins comme un boulanger pétrit sa pâte. On les entendait haleter et gémir sans comprendre, nous les regardions faire, cela ressemblait un peu à une bagarre mais ce n’était pas pareil. Papa se laissait retomber tout à coup sur maman puis, après un instant de repos, se relevait, le sexe pendant et dégoulinant, et venait se coucher avec René et moi. Maman se relevait alors pour éteindre la lumière et se recouchait aussitôt. » 573 (Cf. Corps. Seins)
Amour (« Faire l’amour ») (103) : 2004. Sándor Márai [1900-1989], dans Mémoires de Hongrie, auteur de :
« (Les Russes occupent sa maison) Un après-midi, un des ouvriers […] un Géorgien du nom d’Anatol apparut brusquement sur le seuil. C’était un homme plutôt paisible. […] Cet après-midi-là, donc, sous l’emprise d’un violent désir, il me supplia d’intervenir en sa faveur auprès des femmes. Je lui répondis que ce genre d’activités ne m’intéressaient pas, et lui conseillai de s’adresser à certaines beautés du village, auprès desquelles il ne manquerait pas de trouver une âme compréhensive. Mais Anatol insista : il était en bonne santé, prêt à se soumettre à l’examen du médecin du régiment.
‘J’ai des sous, regardez, s’écria-t-il, en tirant de la poche de sa vareuse un portefeuille bien garni. J’ai des montres, je vous donne tout, si vous m’aidez à trouver une femme !’
Hurlant, gesticulant, le Géorgien fondit brusquement en larmes. Il sanglotait, désemparé, semblable à un homme qui, tenaillé par la faim ou la soif, se verrait refuser une bouchée de pain ou une gorgée d’eau. Accroupies sur le sol, de la cuisine, les femmes regardaient gravement - non sans quelque fascination - cet homme qui mendiait l’amour. […]
Il repartit, désespéré, inconsolable. Je retournai ensuite dans la cuisine : les femmes paraissaient plutôt émues. Ce soldat déchaîné, comme un adolescent en furie, ne leur avait nullement paru ridicule. » 574
Amour (« Faire l’amour ») (104) : 2009. John Updike [1932-2009], dans Terroriste, auteur de :
« ‘Bon dieu, dit Jack Levy, c’est ça la vie. J’avais oublié et je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un puisse me la rappeler’. Prudemment, sans la nommer, vu les circonstances, il rend ainsi hommage à sa femme qui, il y a longtemps, lui avait elle aussi montré ce qu’était la vie.
Teresa Mulloy, nue à côté de lui, approuve. ‘Oui, mais ça ne dure pas longtemps’, corrige-t-elle pour se protéger. […] Elle n’a pas vraiment envie qu’il soit d’accord avec son énoncé cynique. […] Jamais il ne quittera sa grosse Beth et s’il le faisait, en voudrait-elle ? » 575
Amour (« Faire l’amour ») (105) : 2009. Manil Suri, dans Mother India, auteur de :
« Les sensations désagréables ne me dérangeaient plus autant qu’au début. Je les voyais comme des misères auxquelles on finit par reconnaître une chronicité immuable, auxquelles on n’a pas plus à se soucier qu’à remédier. Je ressentis de ce jour un soulagement à se laisser dérouler l’acte jusqu’au bout. Non qu’il s’y attachât pour moi un quelconque plaisir érotique, mais j’éprouvais tout de même la satisfaction de la chose accomplie, des devoirs contractuels respectés, de l’association de longue date maintenue en état de marche. » 576
Amour. « Faire l’amour ». Lisa See :
Amour (« Faire l’amour ») (106) : 2010. Lisa See, dans Filles de Shanghai, auteure de :
« Il est finalement l’heure de nous retirer dans nos chambres respectives. Mon père me chuchote à l’oreille : ‘Tu sais ce qui te reste à faire. Une fois la chose accomplie, le plus dur sera passé.’ […] La situation est embarrassante. Sam paraît anxieux à l’idée de devoir me toucher, mais nous finissons par faire ce qu’on attend de nous. Il y a une brève et violente douleur, puis tout est terminé. » 577
Amour (« Faire l’amour ») (107) : 2010. Lisa See, dans Filles de Shanghai, auteure de :
« May avait l’air vraiment entiché de ce garçon et je me demande si elle s’est livrée au commerce charnel avec lui ? Comment cela serait-il possible ? Alors qu’elle souffre à ce point du mal de mer ? Et comment cela serait-t-il possible tout court ? Mes pensées plongent alors dans des régions plus obscures. » 578
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Amour (« Faire l’amour ») (108) : (13 juillet) 2018. « Et sinon, est ce que tu baises ? » Titre d’une émission de France Culture, que ses deux responsables Jean Birnbaum et Hervé Gardette - assez pitoyables défenseurs des hommes-menacés-par-le-féminisme - ont sans doute voulu humoristique. 579 (Cf. Hommes. Journalistes, Politique. Médias)
Amour (« Faire l’amour ») (109) : (17 août) 2018. Dans l’émission consacrée par France Culture à Alan Turing [1912-1954], il est question de « ses frasques homosexuelles. » 580 (Cf. Langage, Sexes)
Amour (« Faire l’amour ») (110) : 2018. Lu dans Mille petits riens de Jodi Picoult :
« Brit s’est enfoncée sur moi, j’ai commencé à bouger en elle et ça a été le début de quelque chose. » 581
Amour (« Faire l’amour ») (111) : 2018. Arundhati Roy, dans Le Ministère du Bonheur Suprême, auteure de :
« Ils étaient toujours imbriqués comme deux morceaux d’un puzzle irrésolu (et peut-être insoluble) - la fumée de Tilo dans la consistance de Musa, sa solitude à elle dans son rassemblement, sa singularité dans sa simplicité, son insouciance dans sa retenue. Son silence dans son silence.
Et il y avait, bien sûr, d’autres éléments qui, eux, ne se complétaient pas.
Ce qui se passa cette nuit-là […] tint moins de l’amour que de la complainte. Leurs blessures étaient trop anciennes et trop fraîches, trop différentes et peut-être trop profondes pour se refermer. Mais durant quelques instants éphémères, ils surent les fusionner comme dettes de jeu accumulées et partager équitablement la douleur, sans poser un nom sur les torts ni préciser à qui - elle ou lui - ils étaient attribuables. Durant quelques instants éphémères, ils surent répudier le monde dans lequel ils vivaient et en susciter un autre, tout aussi réel. » 582
Amour (« Faire l’amour ») (112) : (27 avril) 2020. André Comte-Sponville, dans l’émission Les chemins de la philosophie, auteur de :
« Le désir sexuel est délicieux, en lui-même et on n’a qu’un désir, surtout nous les messieurs, que ça dure, que ça dure… ». 583
Encore un homme sensible aux désirs des femmes. (Cf. Hommes, Patriarcat, Sexes)
Amour (« Faire l’amour ») (113) : (28 décembre) 2020. Je lis sur France Culture :
« L’accès à la contraception a également redéfini les rapports de genre et à la sexualité. »
« Faire l’amour » implique a minima une relation entre deux personnes. Il y en avait une de trop : tout rabattre au singulier, à l’abstraction, et par la même occasion, supprimer toute référence, devenue inutile, aux êtres humains, aux personnes. 584 (Cf. Penser. Pensées. Abstraction)
Amour (« Faire l’amour ») (114) : (2 août) 2021. Entendu :
« J’ai trouvé ça nul, avilissant. »
Amour (« Faire l’amour ») (115) : (5 février) 2022. Entendu sur France Culture, concernant la syphilis que l’époux de Karen Blixen [1885-1962] lui avait, sans l’en informer, transmis : « le cadeau de noces de son mari », puis « le terrible cadeau de noces ». 585 (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Dons, Femmes, Hommes. Irresponsables, Famille. Mariage, Sexes. Syphilis, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Amour (« Faire l’amour ») (116) : (20 avril) 2022. Camille, dans En thérapie [Arte], auteure de :
« J’ai rien senti. C’est comme si je n’étais pas là. »
Amour (« Faire l’amour ») (117) : (15 septembre) 2022. [1ère diffusion. 21 avril 1992] Entendu sur France Culture, dans une émission intitulée Adolescence et contraception :
« Avoir un enfant dès le premier abord, non »
Amour (« Faire l’amour ») (118) : (12 novembre) 2024. Entendu sur France Culture :
« Les frontières du moi s’estompent. »
« C’est un saut dans l’inconnu. »
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Amour. Gustave Flaubert :
Amour (Flaubert Gustave) (1) : Gustave Flaubert [1821-1880], dans sa correspondance, auteur de :
« L’amour est comme un besoin de pisser. Qu’on l’épanche dans un vase d’or ou dans un pot d’argile, il faut que ça sorte. Le hasard seul nous procure les récipients. […] » 586 (Cf. Hommes. Grossiers, Relations entre êtres humains. Flaubert Gustave)
- En regard, Louise Colet [1810-1876] écrivait le concernant :
« Gustave m’aime exclusivement pour lui, en profond égoïste, pour satisfaire ses sens et me lire ses ouvrages. Mais de mon plaisir, mais de ma satisfaction, peu lui importe ! […] » 587 (Cf. Femmes. Écrivaines. Colet Louise, Hommes. Grossiers, Histoire. Archives)
* Ajout. 21 novembre 2022. Après avoir lu les lettres de Gustave Flaubert à Louise Colet, sans retirer la part de vérité que ces phrases signifient, il importe de [re] dire qu’elles ne reflètent en rien la richesse, la complexité de leurs relations, et notamment le réel, profond amour que Louise Colet fut pour Gustave Flaubert.
Amour (Flaubert Gustave) (2) : (16 décembre) 1846. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Louise Colet [1810-1876) :
« […] Pourquoi as-tu voulu empiéter sur une vie qui ne m’appartiens pas à moi-même et changer toute cette existence au gré de ton amour ? » 588
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Amour (Fontaine Brigitte) : « L’amour, c’est du pipeau, c’est bon pour les gogos » chanté par Brigitte Fontaine : revigorant. Facile ? … (Cf. Femmes. Artistes. Fontaine Brigitte)
Amour (France Anatole) : Anatole France [1844-1924], auteur, à son amante, de :
« Oh ! ma pensée, ô ma chair, ô mon amour, comme je me reposerais délicieusement en toi, si je n’y trouvais que moi-même et que moi seul. » 589
Un regret de lui et/ou une critique d’elle ? (Cf. Êtres humains. Soi)
Amour. André Gide :
Amour (Gide André) (1) : (29 septembre) 1929. Lu dans le Journal de Julien Green [1900-1998], Les années faciles :
« Gide [André. 1869-1951] hier […] est venu me voir. […] Il m’a parlé […] ‘Je me sens jeune avec les jeunes gens. Ils m’empêchent de vieillir.’ Puis ceci : ‘Sans Marc [Allégret.1900-1973], je serais déjà tout racorni’. Il me parle ensuite de mon bonheur et me demande si je m’en rends bien compte…Je lui dis combien l’amour m’a fait souffrir à l’Université. Il me dit alors que pour sa part l’amour ne l’a jamais fait souffrir, qu’il ne sait ce que c’est, et je ne puis m’empêcher de penser que voilà une parole bien extraordinaire. » 590
Amour (Gide André) (2) : (7 octobre) 1931. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« La glorification de ‘l’amour’ aura été une des pires et des plus ridicules erreurs de ce temps. Ce que j’en dis ne peut paraître blasphématoire qu’en raison de la confusion effroyable que ce mot ‘amour’ a introduit. Il désigne aussi bien l’ardeur la plus noble et la plus désintéressée, que la plus vile ; à la faveur de cette confusion, de quels passe-droits cette dernière bénéficie ! Presque tout ce qu’on dit sur ‘l’amour’ est entaché de complaisance. » 591 (Cf. Relations entre êtres humains. Complaisance, Corps, Amour. « Faire l’amour », Langage, Pornographie, Sexes)
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Amour (Giraud Brigitte) : 2007. Brigitte Giraud, auteure de :
« L’amour est très surestimé ». [Stock. 91 p.]
Amour (Graffigny Françoise de) : 1747. Françoise de Graffigny [1695-1758], dans ses Lettres d’une Péruvienne, concernant l’éducation des femmes au XVIIIème siècle écrit :
« Si je leur parle de sentiments, elles se défendent d’en avoir, parce qu’elles ne connaissent que celui de l’amour. […] » 592 (Cf. Femmes. « Ornements [décoratifs] », Famille. Mariage. Graffigny Françoise de, Féministe. Graffigny Françoise de, Patriarcat. Graffigny Françoise de)
Amour (Guillemin Henri) : 1994. Henri Guillemin [1903-1992], auteur de :
« Le plus fort argument en faveur de Victor Hugo [1802-1895], disait Claudel [1868-1955], est l’amour indestructible que lui porta Juliette Drouet [1806-1883]. Il en va de même de Céline [Louis-Ferdinand. 1894-1961]. Que Lucienne Almansor [Destouches] l’ait aimé comme elle l’a aimé, pendant 23 ans, de 1937 à son trépas, le chose en dit long sur le vrai Céline, le Céline de fond. [!] » 593
- Écrit en 1988 ! Et, malheureusement pour lui, dévoile la vision que son auteur avait, en sus des femmes, notamment, des hommes… (Cf. Femmes. Épouse de. Destouches Lucienne. Femmes. Remarquables. Drouet Juliette, Histoire. Historiographie. Patriarcale)
Amour (Hardiesse en amour) : 1696. Le comte de Bussy-Rabutin [1618-1693], auteur de :
« Comme je ne craignais rien, je hasardais tout, et les témérités étant d’ordinaire heureuses en ces matières, je ne perdis pas mes peines. Depuis ce temps-là, je n’ai pas douté que la hardiesse en amour n’avançât fort les affaires. Je sais bien qu’il faut aimer avec respect pour être aimé ; mais assurément, pour être récompensé, il faut entreprendre et l’on voit plus d’effrontés réussir sans amour que de respectueux avec la plus grande passion du monde. » 594 Bien vu…
Amour (Leclerc Annie) : 1974. Annie Leclerc [1940-2006], dans Parole de femme, auteure de :
« […] L’amour triomphant oublie la décence. » 595
Amour (Lessing Doris) : 1997. Doris Lessing [1919-2013], dans Dans ma peau, auteure de :
« […] Comment les épouses auraient-elles pu lui résister ? Sans parler des filles. Il y a des hommes qui - par une inconvenance fugace, par un regard, peut-être même sans le vouloir - promettent à une adolescente qu’elle deviendra un jour, elles aussi, membre de la franc-maçonnerie de l’amour. » 596 (Cf. Corps. Peau)
Amour. Liberté en amour :
Amour (Liberté en amour) (1) : 1976. Simone de Beauvoir [1908-1986], concernant ses relations avec Sartre [1905-1980], auteure de :
« Il y a une question que nous avions étourdiment esquivé : comment le tiers s'accommoderait-il de notre arrangement ? Il arriva qu'il s'y pliât sans peine ; notre union laissait assez de place pour des amitiés ou des camaraderies amoureuses, pour des romances fugaces. Mais si le protagoniste souhaitait davantage, des conflits éclataient. Sur ce point, une discrétion nécessaire a compromis l'exactitude du tableau peint dans La force de l'âge. » 597
L’évidence de la question posée : la négation de l’autre. L’euphémisme ainsi évoqué s’avéra si lourd de conséquences pour « le(s) tiers », objets, malgré eux, sans le savoir, d’« amours contingentes ». Et comment les-dits « tiers » pourrait accepter de disparaître dans un « on » indéfini et être qualifié-e de « protagonistes » ? Terrible. (Cf. Langage. Euphémisme)
- Le livre bouleversant - qui déconsidère Simone de Beauvoir - de Bianca Lamblin [1921-2011] Mémoires d’une jeune fille dérangée 598, fait partie de ceux que je n’oublierai pas.
Amour (Liberté en amour) (2) : « L’Amour libre contre la morale bourgeoise » : quintessence de confusions conceptuelles.
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Amour (Maladie) : 1994. Goliarda Sapienza [1924-1996], dans L’art de la joie, auteure de :
« Aucun médecin, aucune science n’a le moyen de soigner cette terrible maladie que les sots appellent l'amour ».
Elle évoque aussi l’amour comme « une drogue encore plus puissante que la religion. » 599
Amour (Michel Louise) : (17 août) 2021. Entendu sur France Culture concernant Louise Michel [1830-1905] :
« Sacrifier sa vie pour une cause, c’est sa façon d’aimer. » 600 Décidément, on ne s’en sort pas… (Cf. Culture. Patriarcale)
Amour (« Mon amant de Saint-Jean ») : 1942. La fin de la belle chanson Mon amant de Saint-Jean (chanté notamment par Lucienne Delyle [1913-1962]) :
« Moi, qui l'aimais tant / Mon bel amour / Mon amant de Saint-Jean / Il ne m'aime plus / C'est du passé / N'en parlons plus. (Bis) »
- Ou : Comment l’intelligence ne vient pas aux filles… (Cf. Culture, Patriarcat)
Amour (Mariano Luis) : 1952. Pour Luis Mariano [1914-1970], dans l’opérette Violettes impériales :
« L’amour est un bouquet de violettes », dont le refrain est :
« Ce soir, cueillons, cueillons ces fleurettes / Car, au fond de mon âme / Il n'est qu'une femme. / C'est toi qui sera toujours / Mon seul amour. »
- Combien de millions de femmes ont-elles rêvées leur vie sur cette chanson et ont en vain attendu qu’il leur advienne ? (Cf. Culture. « Mélo »)
Amour (Offenbach Jacques) : 1864. « Il nous faut de l’amour. Nous voulons de l’amour » : Chœur de La belle Hélène de Jacques Offenbach [1819-1880].
Par ordre chronologique. Amour. Passion :
Amour (Passion) (1) : Marie d’Agoult [Daniel Stern] [1805-1876], dans ses Mémoires [1833-1854], auteure de :
« Ma passion pour Franz (Liszt) [1811-1886] qui s’était encore exaltée dans la solitude de ces derniers mois, tenait du fanatisme. Je voyais en lui un être à part, supérieur à tout ce qui m’était jamais apparu.
Disposée comme je l’étais aux superstitions du cœur, j’en arrivais parfois, dans une sorte de délire mystique, à me sentir comme appelée par Dieu, offerte en quelque sorte à la grandeur, au salut de ce génie divin qui n’avait rien de commun avec le reste des hommes et ne devait pas subir la loi commune !
Dans ces extases amoureuses qui me venait sans doute du sang germain, rien ne me paraissait plus devoir rester en moi, désirs, volontés, affections, devoirs, conscience même, que pour lui être immolée ; j’aurais voulu être une sainte de l’amour, je bénissais mon martyre. […] » Lucide… 601
* Ajout. 19 janvier 2016. (24 septembre) 1835. De la même, dans sa première lettre à George Sand, elle lui écrit, concernant Frantz Liszt :
« C’est en lui que j’ai abdiqué la vie. Je n’ai conservé du passé que le souvenir d’une tombe et je ne suis plus aujourd’hui qu’un écho de ses sentiments, de ses désirs, de ses espérances, de ses joies et de ses peines. » 602 (Cf. Femme Remarquable. Agoult Marie d’)
N.B. La « tombe » fait référence au décès en 1834 de Louise d’Agoult, sa fille, née en 1828.
Amour (Passion) (2) : 1796. Germaine de Staël [1766-1817], dans De l’influence des passions sur le bonheur des individus, auteure de :
« Malgré le tableau que j’en ai tracé, il est certain que l’amour est de toutes les passions la plus fatale au bonheur de l’homme. » 603
Amour (Passion) (3) : 1813. Germaine de Staël [1766-1817], dans les Réflexions sur le suicide, définit la passion comme « cette griffe de vautour sous laquelle le bonheur et l’indépendance succombent. » 604 Lucide, encore… (Cf. Femmes. Écrivaines. De Staël Germaine de)
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Amour (Poil de carotte) : 1894. Fin de Poil de carotte de Jules Renard [1864-1910] :
« Sœur Ernestine va bientôt se marier. Et madame Lepic permet qu'elle se promène avec son fiancé, sous la surveillance de Poil de Carotte.
‘Passe devant, dit-elle, et gambade’ ! Poil de Carotte passe devant. Il s'efforce de gambader, fait des lieues de chien, et s'il s'oublie à ralentir, il entend, malgré lui, des baisers furtifs. Il tousse. Cela l'énerve, et soudain, comme il se découvre devant la croix du village, il jette sa casquette par terre, l'écrase sous son pied et s'écrie : - ‘Personne ne m'aimera jamais, moi !’
Au même instant, madame Lepic, qui n'est pas sourde, se dresse derrière le mur, un sourire aux lèvres, terrible.
Et Poil de Carotte ajoute, éperdu : - Excepté maman. » 605
Pour en mieux saisir la signification, relire le si triste, si dramatique Poil de carotte… (Cf. Êtres humains, Enfants, Femmes. Mères)
Amour. Préservatif :
Amour (Préservatif) (1) : « Faire l'amour » sans préservatif, terrorise et/ou révèle son irresponsabilité. « Faire l'amour » avec, n’est pas évident, ni facile, ni agréable, voire carrément pénible, fait débander... Jamais évoqué dans les campagnes publiques (contre le sida) : signifierait que la vérité est plus souhaitable que le mensonge et que les êtres humains ne sont pas tous et toutes des imbéciles dénué-es de toute intelligence et de toute expérience. (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. « Faire l’amour ». Sida, Sexes)
Amour (Préservatif) (2) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, évoque la réaction de Douglas dont Martha, son épouse, ne veut pas un second enfant :
« Récemment il avait déclaré en plaisantant à demi, car il était de ceux qui croient au pouvoir rédempteur de l’humour : ‘Une de ces nuits, je vais cacher cette saloperie de truc, et la décision de prendra toute seule !’. Elle s’était brusquement retournée vers lui, blême de rage et de peur devant cette menace qui pesait sur le plus profond de son être. Il avait rougi, et bégayé : ‘Mais je plaisantais, Matty ... » 606 (Cf. Corps, Enfants, Femmes, Famille, Hommes. Sexes)
Amour (Préservatif) (3) : 2015. Entendu un homme concernant le préservatif :
« C’est un bouclier que je mets quand je pars au combat. » 607 (Cf. Politique. Guerre, Sida, Penser. Vérité, Sexes)
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Amour (Réhabilitation) : Luc Ferry (La révolution de l’amour), Raphaël Enthoven (Les philosophes amoureux) et André Comte-Sponville (Le Sexe ni la mort. Trois essais sur l’amour et la sexualité + L'amour. Cours en 3 Cds) réhabilitent l’« amour » : la réaction patriarcale en marche. (Cf. Hommes. « Intellectuels », Patriarcat, Philosophie. Enthoven Raphaël)
Amour (Rousseau Jean-Jacques) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
« […] Enfin, mal guéri peut-être encore de ma passion pour Madame d’Houdetot [1730-1813], je sentis que plus rien ne pouvait la remplacer dans mon cœur, et je fis mes adieux à l’amour pour le reste de ma vie. [...]
«Il faut avouer que j’étais bien né pour être victime de mes faiblesses, puisque l’amour vainqueur me fut si funeste, et que l’amour vaincu me le fut encore plus. » (Livre 10) 608
Amour (Roy Claude) : (février) 1980. Claude Roy [1915-1977] dans Permis de séjour. 1977- 1982, auteur de :
« L’attachement à un être mortel peut devenir une forme assez monstrueuse (et d’autant plus monstrueuse qu’inconsciente) d’attachement à soi. L’amour de soi est une pulsion si forte qu’elle se déguise parfois en amour d’autrui : ‘Je veux que tu sois toute à moi, qu’il n’y ait que moi au monde pour toi’, etc… Le crime passionnel n’a pas toujours besoin d’être un meurtre pour être un crime. [?] L’amour est souvent le travesti le plus gluant de la relation du maître avec l’esclave. Je t’aime, donc il faut que tu sois ma possession, ma chose, mon bien. Que tu sois mon captif. » 609 (Cf. Êtres humains. Soi, Patriarcat. Domination masculine, Violences)
Amour (Sangnier Marc) : Marc Sangnier [1873-1950], auteur de :
« J’aime tous les hommes, quels qu’ils soient. » 610
Amour (Simmel Georg) : 1900. Georg Simmel [1858-1918], dans Philosophie de l’argent, auteur de :
« […] Dans toute relation, celui qui a l’avantage est celui qui attache le moins d’importance au contenu de la relation. […]
Dans toute relation fondée sur l’amour, le moins aimant extérieurement a l’avantage. Car, de prime abord, l’autre renonce plus volontiers à tirer profit de la situation : il est le plus disposé au sacrifice, celui qui offre contre une plus grande quantité de satisfaction une plus grande quantité de dévouement. » […] 611
Intuition d’une analyse importante, bien qu’assez confuse. (Cf. Penser. Intuitions, Économie, Argent)
Amour (Stendhal) : 1822. Stendhal [1783-1842], dans De l’amour, auteur de :
« […] Avant de songer au plaisir, qui est un luxe, il faut que la sûreté, qui, est le nécessaire, ne court aucun risque. » 612
Amour (Tristan Flora) : [1803-1844] Flora Tristan, (à propos de l’’amour’) auteure de :
« Mon cher monsieur, moi qui vous parle, je me sens assez forte pour exécuter dans le présent ce que l’humanité pratiquera dans l’avenir. » 613
Remarquable conscience de soi et de confiance en soi ; par ailleurs, ferme contestation anticipatrice des « lendemains qui chantent » … (Cf. Politique. Concept)
Amour (Tulard Jean) : 2003. Jean Tulard, dans son Dictionnaire du cinéma. Les réalisateurs, concernant Robert Wise [1914-2005] auteur de :
« Après plusieurs films de routine, Wise signe un chef d’oeuvre, The set up, l’un des meilleurs films consacrés à la boxe et le plus beau des films d’amour. Comment ne pas être ému par cette fin sublime où l’épouse du boxeur vainqueur mais dont les gangsters viennent de mutiler à jamais ses mains lui murmure :’Nous avons gagné ce soir’, lui, sur le ring, elle parce qu’elle sait maintenant qu’il abandonnera sa carrière pour être tout à elle. » 614
De là son mépris, si souvent, sa haine des femmes dont aucune se saurait atteindre ces sommets … ici de ridicule ? Tragique.
Amour (Wolf Francis) : (1er août) 2020. Francis Wolf, auteur de Plaidoyer pour l’universel, et de :
« Ce qui m’intéresse, c’est l’universalité de l’amour ». 615
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II. Haïr :
Êtres humains (Haine) (1) : Vous voulez démultiplier les justifications de la haine, instrumentalisez les « phobies ». Exemples :
xénophobie, logophobie [Michel Foucault], gynophobie, publiphobie, islamophobie, arabophobie, athéophobie, judéophobie [Pierre-André Taguieff], putophobie [Thierry Schaffauser], serophobie, homophobie, gayphobie, biphobie, technophobie, lesbophobie, negrophobie, transphobie, europhobie, poutinophobie, russophobie, cathophobie, christianophobie, biphobie, germanophobie, hétéréphobie, syndicalophobie, glottophobie, androphobie, gynophobie, athéphobie, rétrophobie, grossophobie, sexophobie, italophobie, gynophobie, technophobie, glottohobie, prolophobie, syphiliphobie, francophobie, necrophobie, globophobie [Ernesto Zedillo. Président du Mexique], nationalophobie, L.G.B.Tphobies [Libération] 616, «motophobie», Haleviphobie [en Turquie], écolophobie [concernant Donald Trump], cynophobie [concernant Angela Merkel], occidentalophobie, féministophobie, pauvrophobie [ATD Quart Monde], vaccinophobie, aquaphobie, intersexophobie, alterophobie, anglophobie [Churchill concernant de Gaulle], laidophobie, vériphobie [France Culture], Hugophobie [France Culture], gérontophobie, francophobie [Élie Halévy, Alain Finkielkraut], brexophobe [Raphaël Enthoven], thanatophobie, bibliophobe [George Sand], prêtrophobie [1934], populophobe [Radio courtoisie, 4 septembre 2024], transformez-les en catégories politiques et, recréez le monde sur leurs pseudo-fondements.
Si vous souhaitez assimiler une personne au dit jugement, il suffit d’enlever le « ie ». - Interdit toute pensée politique et diffuse la haine et la violence.
Enfin, multiplier les auteur-es comme les victimes de la « haine », transformer tout un-e chacun-e en « cible », c’est aussi - surtout ? - délester les principales instances politiques, économiques, religieuses, militaires, proxénètes, responsables de l’état du monde. Chacun-e peut alors plus aisément focaliser sur l’autre, sur les autres, ses frustrations, ses malheurs, ses incompréhensions…
Pour appréhender les régressions, comparer (même en tenant compte du fait que les deux termes ne signifient pas la même chose) le passage de l’emploi du terme d’antisémitisme à celui de judeophobie).
* Ajout. 14 septembre 2014. Lu, pour la première fois, ce jour, évoquer la « femmophobie » par les Femen. 617 (Cf. Féminisme. Femen. Antiféminisme. Lesbophobie, Langage, Pornographie)
* Ajout. 28 octobre 2016. Lu dans un livre publié en 1933 : « aristophobe ».
* Ajout. 6 avril 2017. Entendu hier (5 avril 2017) Marie-José Mondzain employer le terme de « Phobocratie » 618
* Ajout. 30 octobre 2017. 1822. Stendhal [1783-1842], dans De l’amour, emploie le terme d’ « hydrophobe ».
* Ajout. 20 août 2018. 1834. Honoré de Balzac [1799-1850] emploie les termes de « plumohobie » et d’« encrophobie », dans une lettre adressée à Ewelina Hanska [1801-1882], le 1er-4 août 1834.
* Ajout. 5 septembre 2018. 1951. Jean Rostand [1894-1977], dans une présentation / analyse du « timide », emploie l’expression d’ « anthropophobie ». 619
* Ajout. 24 novembre 2018. Lu sur une banderole de la manifestation du 24 novembre 2018 contre les violences sexuelles et sexistes :
« Je suis féminicidophobe ».
* Ajout. 30 novembre 2019. Je lis dans le livre de Benoit Peeters consacré à Derrida [1930-2004] que, dans une lettre à un ami, il « avoua une ‘ grave épislolarophobie, une vraie maladie du corps et de l’âme » qui le rend de plus en plus incapable de répondre aux courriers qui s’accumulent, surtout pendant ses voyages. » 620 (Cf. Langage. Phobies)
Haine (2) : Et si les « phobies » étaient indissociables de leurs supposés remèdes : le « hate crime » [crime de haine] lesquels, en retour, alimentaient les dénommés crimes ?
Haine (3) : Et si les « phobies » avaient pour effet, sinon pour fonction de constituer des sujets, des groupements, des ‘causes’ qui ne seraient définis que par la supposée haine de l’autre dont ils seraient les victimes, alimentant dès lors inéluctablement le principe même de la haine ?
Qui plus est, dès lors censés être justifiés par cette finalité affirmée, toute argumentation, toute justification de leur bien-fondé serait alors inutile.
Haine (4) : Les conséquences de l’inflation des « phobies » : comment peut-on politiquement soutenir des causes dont les contradictions, les oppositions internes, les incohérences sont déniées et dont les fondements seraient de se positionner « contre » ?
Haine (5) : Dès que le lis « phobie » - ce qui signifie : réfléchir, agir en fonction de la haine de l'autre - je fuis ; car, dès lors, je pense le monde en fonction de la haine de l’autre.
Non, je ne fuis qu’un temps : car il faut réfléchir à la signification, à la fonction politique de l’emploi de ce terme, et ce, dans le contexte dans lequel il est employé.
Haine (6) : Il n’y a pas de haine, « élémentaire », « primaire », « barbare », « pathologique » … : toute « haine » a une histoire qui lui est spécifique. Néanmoins, il existe nombre de haines dont les manifestations sont d’autant plus violentes qu’elles ont été plus longtemps refoulées, moins dévoilées, non révélées à leurs véritables causes. Sans explication, sans analyse, sans historicité, aucune lutte contre la haine n’est pensable. Et, sans doute aussi - d’abord ? - la haine des femmes, la moins reconnue de toutes.
Haine (7) : La haine était son combustible. Sans elle, le feu s’éteignait. Sans cesse devait-il donc souffler sur les flammes. Un jour, pourtant, il ne resta plus que des braises, puis, plus qu’un peu de cendres.
Haine (8) : Il lui était plus aisé de se penser, trente ans après, l’objet de la « haine » de sa famille que de s’interroger sur les raisons pour lesquelles il ne l’avait jamais été. Triste…
Haine (9) : L’union sacrée des politiques, journalistes, commentateurs-trices : dénoncer la haine qui s’exprime sur les « réseaux sociaux » et l’irresponsabilité, la stupidité de leurs auteur-es qui ne sont pas suffisamment intelligents pour comprendre la portée de ce qu’ils / elles écrivent. Peut-être… Mais d’où provient cette haine ? pourquoi est-elle si banale ? quelles en sont les causes ? Que signifie telle de notre société ?
Haine (10) : La haine de l’autre, c’est aussi l’absolu contentement de soi.
Par ordre alphabétique. Haine :
Haine (Berdiaev Nicolas) : 1963. Nicolas Berdiaev [1874-948], dans Les sources et le sens du communisme russe, auteur de :
« La haine, toujours, appartient au passé. » 621 Sens ?
Haine (Bory Jean-Louis) : Jean-Louis Bory [1919-1979] qui cite positivement Tony Duvert [1945-2008], auteur de :
« La guerre des mœurs [!] n’a pas lieu entre homos et hétéros, mais entre l’humanité et les cafards. » 622 (Cf. Penser. Pensées. Binaires, Politique. Animalisation du monde, Violences. Violences à l’encontre des enfants. Bruckner Pascal & Finkielkraut Alain)
Haine (Castoriadis Cornelius) : 1996. Cornelius Castoriadis [1922-1996], dans Les racines psychique et sociales de la haine, après avoir cité (sans source) cette analyse (non justifiée) de Sigmund Freud [1856-1939] :
« La haine est plus vieille que l’amour », écrit avec un incroyable légèreté compte tenu de l’importance de sa propre assertion : « Contrairement à ce qui semble être généralement cru, cette haine de soi est universelle. » Et il poursuit, plus encore :
« Il est clair qu’elle (ou plus exactement le sujet qui la porte [!]) ne peut survivre qu’en étant fortement domptée et /ou déplacée [!] vers des objets vraiment extérieurs. [!]. » 623
Haine. Danton :
Haine (Danton) (1) : Danton [1759-1794], auteur de :
« La haine est étrangère à ma nature ; je n’en ai pas besoin. » Puissant. 624 (Cf. Histoire. Révolution française. Danton)
Haine (Danton) (2) : 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la Révolution française, auteur de :
« Danton [1759-1794], dans l’indulgence, dans l’impuissance de haïr qui était en lui, voulant sauver le monde (s’il eût pu, Robespierre même, ce mot fort est de Garrat), Danton eut amnistié non seulement ses ennemis, mais peut être ceux de la liberté.
Il n’était pas assez pur pour haïr le mal. » 625 (Cf. Relations entre êtres humains. Indulgence)
Haine. Denis Diderot :
Haine (Diderot Denis) (1) : 1792. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« Où sont les haines qui ne s’éteignent pas ? » 626
Haine (Diderot Denis) (2) : 1792. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« Mais encore une fois, d’où vous vient votre répugnance pour la vie religieuse ?
- De cette vie même. J’en hais les devoirs, les occupations, la retraite, la contrainte ; il me semble que je suis appelée à autre chose. » 627 (Cf. Femmes. Religieuses)
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Haine (Eberhardt Isabelle) : Isabelle Eberhardt [1877-1904], auteure de :
« Ba, ba, ba ! s’exclama Isabelle, dans quel guêpier somme-nous venus nous fourrer, mon mari [Slimane Ehnni. ?-1907] et moi ? Certes, nous, dont on n’a rien à craindre et rien à espérer, serons pris à parti par l’un des deux clans ; j’ai l’intention d’éviter d’être éclaboussée par la bourbe, de quitter pendant cette période [celle des élections], le plus souvent possible, Ténès. Parce que moi je n’admets pas les haines de races, et comme Barrucand [Victor. 1864-1934] et Zola [Émile. 1840-1902], j’ignore l’antisémitisme. » 628 (Cf. Femmes. Remarquables. Eberhardt Isabelle, Politique. Colonialisme)
Haine (Ehrenbourg Ilya) : (24 juillet) 1942. Ilya Ehrenbourg [1881-1967] auteur d’un article intitulé Tue l’Allemand, auteur de :
« Ne disons rien. Ne nous indignons pas. Tuons. Si tu n’as pas tué un Allemand par jour, ta journée est perdue… Si tu ne tues pas l’Allemand, c’est lui qui te tueras… Si tu ne peux pas tuer un Allemand avec une balle, tue-le à la baïonnette… Si tu as tué un Allemand, tues-en un autre – à l’heure actuelle il n’est rien de plus réconfortant pour nous autres que de voir des cadavres allemands. Ne compte pas les jours, ne compte pas les kilomètres. Compte une seule chose : les allemands que tu auras tués. Tue l’Allemand ! C’est ce que te demande ta vieille mère. L’enfant t’implore : ‘Tue l’Allemand ! Tue l’Allemand !’ C’est ce que réclame ta terre natale. Frappe juste. » 629 (Cf. Êtres humains, Corps. Cadavres, Famille, Politique. Nationalisme. Guerre)
Haine (Ferré Léo) : 2019. Léo Ferré [1916-1993], auteur de :
« Je hais toutes les femmes cultivées. » 630
Haine (Haffner Sebastian) : 2000. Sebastian Haffner [1907-1999], dans Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914-1933), auteur de :
« J’ai aussi le sentiment très aigu de l’honneur qu’on fait à un adversaire en le haïssant ; de cet honneur les nazis ne me semblaient pas dignes; je redoutais la relation intime que la haine éprouvée suffirait à provoquer, et la plus grande offense que les nazis m’aient faite personnellement, leurs exhortations insistantes à participer - elles n’étaient pas de ces choses auxquelles on consacre la moindre pensée ou le moindre sentiment - que la haine et le dégoût que l’évidence de leur présence m’obligeait à éprouver quotidiennement, alors que la haine et le dégoût ne sont pas dans ma nature. » Puissant… 631 (Cf. Politique. Adversaire)
Haine (Hugo Victor) : 1869. Victor Hugo [1805-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« La haine sans objet ressemble à un tir sans cible. Ce qui intéresse le jeu, c’est un cœur à percer. » 632
Haine (Huguenin Jean-René) : (26 octobre) 1956. Jean-René Huguenin [1936-1962], dans son Journal, auteur de :
« […] Un peuple, comme un homme, a besoin d’être haï et de haïr. La haine du monde arabe doit nous relever, nous dresser, nous brûler. C’est le moment ou jamais d’être fort. Il faut profiter de la haine des autres. Le monde en ce moment bouillonne. Que les cœurs, que le sang jaillisse ! Les grands coupables sont ceux qui manquent une occasion de combattre. » 633 (Cf. Politique. Fascisme. Racisme, Violences)
Haine (Lacenaire Pierre-François) : 1836. Pierre-François Lacenaire [1803-1836], dans la Seconde préface de ses Mémoires, auteur de :
« J’ai longtemps haï et méprisé le genre humain, c’est vrai ; aujourd’hui je le méprise plus que jamais, mais je ne le déteste plus ; et pourquoi ? La haine se commande et le mépris, non. Est-ce donc de ma faute si on m’en fournit tous les jours de nouveau motifs ?
En vérité, je n’ai plus, à l’heure qu’il est, aucun sentiment de haine ni de vengeance contre qui que ce soit. […] » 634
Haine (Leiris Michel) : (20 janvier) 1934. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Haine de ma mère ». Et en juillet 1933, il avait déjà écrit :
« Contre ma mère :
- Ma mère, c’est ma mort, c’est le deuil de mon père, mon propre deuil ; la femme qui vous met au monde, qui vous met ou qu’on met en bière ;
- Penser qu’une telle femme a joui - et qui pis est (?) joui chastement (contente déjà à l’idée du résultat de son coït) - a peut-être crié et gémi en nous concevant et que, en malgré ses douleurs, elle a été heureuse en accouchant ;
- Une mère est le prototype de l’inconscience bestiale, de la force aveugle du monde qui, même lorsqu’il semble nous sourire, vous fait du mal ;
- Une mère c’est la chienne obscène qui vous épie, qui vous hante sinistrement comme un fantôme et vous rappelle - vivante image - que le sort de toute femme est de devenir - peu à peu - décrépite ;
- Une mère est le premier être que l’on devrait haïr et, moralement, étrangler. Viendra-t-il jamais à l’esprit d’un de ses innocentes salopes de vous demander pardon pour ce crime : vous avoir enfanté ? » 635 (Cf. Femmes. Mères, Hommes. « Intellectuels ». Grossiers, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Haine (Luther King Martin) : 1963-1964. Martin Luther King [1929-1968], dans Révolution non violente, après un critique des « Blancs de tendance libérale », auteur de :
« Notre génération n’aura pas seulement à répondre des mots et des actes haineux et méchants ; il lui faudra aussi répondre du silence consternant des gens de bien. » 636
Haine. Thomas Mann :
Haine (Mann Thomas) (1) : (17 mai) 1927. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Stefan Grossmann [1875-1935], auteur de :
« La façon dont on pratique la haine aujourd’hui en Allemagne est effroyable. » 637
Haine (Mann Thomas) (2) : (15 décembre) 1936. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Konrad Engelmann [1892-?], après que les nazis lui ai retiré se nationalité allemande, auteur de :
« Dieu sait que je ne suis pas né pour la haine, mais ces corrupteurs de l’homme, ces fous sanguinaires, je les déteste du fond du cœur et leur souhaite de toute mon âme la fin terrible qu’ils méritent. » 638
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Haine (Manouchian Missak) : (21 février) 1944. Missak [Michel] Manouchian [1906-1944], résistant communiste, à la veille d’être avec « 23 camarades » fusillé par les Allemands, écrit à « Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée » :
« […] Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit […]. »
Haine (Manzoni Alessandro) : 1827. Alessandro Manzoni [1785-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« Or, ce jour-là, Ludovic vit de loin paraître certain grand seigneur, arrogant et oppresseur de profession, à qui jamais il n’avait parlé de sa vie, mais qui lui vouait une cordiale inimitié ; et qu’il lui rendait bien, et même du fond du cœur : car c’est l’un des grands avantages de ce monde, que l’on y puisse haïr sans se connaître. » 639
Haine (Mauriac François) : (4 au 10 décembre) 1967. François Mauriac [1885-1970], dans Le Figaro Littéraire, auteur de :
« […] (Concernant le nouveau feuilleton, à la télévision, La route) : « J’ai bien de la peine à entrer dans la vie et les soucis et dans les drames de ces camionneurs et ces routiers. C’est tout de même une occasion de réfléchir à ces mondes qui nous sont à ce point étrangers, alors que nous vivons entourés, pressés par eux, ces camions que nous haïssons d’instinct, qui obstruent les routes et qui nous empoisonnent, ce sont des hommes pourtant qui les meuvent (sic), des hommes et donc des passions, des cœurs. »
Réaction de Jacques Prévert [1900-1977] :
« ‘Nous haïssons d’instinct’. La haine, toujours la haine. Enfin, celle de Pascal [Blaise. 1623-1662] pour l’Homme en général, c’est à dire, sans le dire, l’homme et surtout la femme, ou celle de Mauriac, en l’occurrence pour les routiers, semble être une haine de tout repos, puisque, singulière omission, la haine n’est pas comprise dans les sept péchés capitaux. » 640
Haine (Peckinpah Sam) : 1964. Lu dans le Guide des films. 1895-1995. L-Z, de Jean Tulard, concernant Major Dundee [Sam Peckinpah. 1964] :
« Une cascade de haine anime le film : haine des sudistes pour les Noirs, des nordistes pour les Apaches, des Mexicains pour les Français. Comme toujours chez Peckinpah, c’est la violence qui est le ressort essentiel du film. » 641 (Cf. Culture. Cinéma, Violences)
Haine (Pétain Philippe) : (mai) 1941. Projet d’interview jamais publié dans Candide de Philippe Pétain [1856-1951] :
« Voulez-vous en raccourci mon sentiment ? Je n’aime pas les juifs. Je lutte contre les communistes. Je hais les Francs-maçons. Cette haine est une faible réplique à la haine qu’ils ont voué à tous ceux qui, dans ce pays, veulent encore vivre dans la santé et dans la pureté. » 642
Haine (Roland Romain) : « Vivent les ennemis qui nous haïssent ! » s’écrie Romain Roland [1866-1944] ; leur haine nous apprend toujours quelque chose de la vérité. » 643
Haine. Jean-Jacques Rousseau :
Haine (Rousseau Jean-Jacques) (1) : (28 janvier) 1862. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans une lettre à M. de Malherbes, auteur de :
« Je hais les grands, je hais leur état, leur dureté, leurs préjugés, leur petitesse, et tous leurs vices et je les haïrais bien d’avantage si je les méprisais moins. » 644
Haine (Rousseau Jean-Jacques) (2) : 1776-1778. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les rêveries d’un promeneur solitaire, auteur de :
« […] Ils ont beau faire : cette répugnance ne peut jamais aller jusqu’à l’aversion. En pensant à la dépendance où ils se sont mis de moi pour me tenir dans la leur ils me font une pitié réelle. Si je ne suis malheureux, ils le sont eux-mêmes, et chaque fois que je rentre en moi je les trouve toujours à plaindre. L’orgueil peut-être se mêle encore à ces jugements, je me sens trop au-dessus d’eux pour les haïr. Ils peuvent m’intéresser tout au plus jusqu’au mépris, mais jamais jusqu’à la haine : enfin, je m’aime trop moi-même pour pouvoir haïr qui que ce soit. Ce serait resserrer, comprimer mon existence, et je voudrais plutôt l’étendre sur tout l’univers. » 645 (Cf. Êtres humains. Soi, Relations entre êtres humains. Mépris. Injures. Rousseau Jean-Jacques. Pitié)
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Haine (Saint-Exupéry Antoine de) : 1942. Antoine de Saint Exupéry [1900-1944], dans une lettre au général X, auteur de :
« Je hais mon époque de toutes mes forces […] » 646
Haine. George Sand :
Haine (Sand George) (1) : (2 décembre) 1858. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles-Edmond [1822-1899], auteure de :
« Ne haïssez pas surtout, il n’y a de fécond que ce qui est généreux. » 647
Haine (Sand George) (2) : (25 octobre) 1865. George Sand [1804-1876], dans une lettre à François Buloz [1803-1877], auteure de :
« […] Je suis heureuse de ne pas les connaître, même de nom. Je les détesterais et je ne veux haïr que l’injustice et la lâcheté. » 648
Haine (Sand George) (3) : (31 août) 1870. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Edmond Plauchut [1824-1909], auteure de :
« Tuons-les ces Prussiens, mais ne les haïssons pas. Ils sont féroces, dit-on. Qui donc, à la guerre, n’est pas monté à ce diapason qui crève l’instrument de l’âme ? » 649 (Cf. Politique. Guerre. Sand George)
Haine (Sand George) (4) : (8 septembre) 1870. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Louis Viardot [1800-1883], auteure de :
« […] C’est à la guerre qu’il faut songer ; on nous la fait rude et cruelle. On veut nous faire haïr ces Allemands que nous aimions, hélas ! quelle épreuve pour la civilisation européenne ! » 650 (Cf. Politique. État, Nationalisme, Guerre)
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Haine (Serge Victor) : 1930. Victor Serge [1890-1947], dans Les hommes dans la prison, décrit l’un d’entre eux :
« Laurent hait l’armée, les officiers, les galonnés, les bons soldats, ‘tous des crapules’. Laurent hait les riches, parce qu’ils sont riches, les pauvres parce qu’ils sont lâches, les ‘femelles’, parce que l’une lui a passé la vérole, parce qu’une autre l’a ‘donné’ à la police et parce qu’il ne peut pas s’en passer. Laurent hait les culs-terreux parce que ‘y-a-pas pire vermine’. Prudent, il ne recule pourtant devant rien. ‘J’en esquinterais encore bien quelques- uns avant d’crever’ dit-il vaguement. » 651
Haine (Simone Nina) : Nina Simone [1903-2003], dans Révolution, chante :
« Ils disent que je prêche la haine. […] Je ne parle que de la lutte quotidienne pour rester en vie. » 652 Si souvent vrai… (Cf. Histoire)
Haine (Székely János) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Je haïssais ces grandes personnes dans leurs beaux habits du dimanche ; je haïssais aussi les enfants. En somme, je haïssais tout le monde par cette haïssable soirée d’un dimanche haïssable. » (p.93)
« […] Alors, je perdis la tête. Mon amertume refoulée, les humiliations, la misère, mon sens de la justice, ma pauvre petite vie opprimée, tout cela me fit haïr cet homme, ce soudard à la main lourde et à la moustache en crocs, comme s’il était responsable de tout mon malheur. Rien ne saoule comme la haine. […] » (p.153)
« D’ailleurs, les dernières années, je ne sais plus au juste pourquoi je la [sa mère] haïssais ; je ne le faisais plus que par habitude. Cette haine sauvage, contre nature, qui avait empli mes premières années, était depuis longtemps ensevelie dans mon inconscient et maintenant que je l’exhumais pour l’examiner, elle tombait en poussière, comme une momie sortie des pyramides. […] » (p.163)
« Tout en la regardant, je constatais soudain que je ne la haïssais plus. Je ne la détestais pas, je ne l’aimais pas ; elle ne comptait pas d’avantage que le petit miroir qu’elle tenait à la main. J’aurais dû me sentir soulagé ; mais non, j’étais plus malheureux que jamais, et sans savoir pourquoi. Il faut longtemps pour comprendre que la haine elle-même est préférable à une indifférence totale ; et que mieux vaut être honni que de n’inspirer aucun sentiment. » (p.170)
« Je haïssais tous ces piliers de bar, à l’air insolent et ennuyé. Je les haïssais parce que, chaque jour, ma mère devenait plus maigre. Parce que je ne pouvais pas aller en classe ; parce que le monde est ainsi fait. » (p.227)
« Nous hurlions à pleine gorge, comme deux ennemis mortels. Toute la haine accumulée, que nous ne pouvions déverser sur les vrais responsables, jaillissait hors de nous. » (p.262)
« Mon cerveau était embrumé et mon estomac nauséeux. J’aurais voulu vomir sur le monde entier, et surtout sur moi-même. Je crois que jamais je ne haïs personne autant que je haïssais cet étranger, ce garçon en uniforme qui portait mon nom. » (p.426) 653 (Cf. Êtres humains. Soi)
Haine (Thackeray William Makepeace) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« […] Cette haine ne m’a pas rendu de médiocres services dans le monde ; car lorsque je mets la main sur quelqu’un, rien ne peut me décider à lâcher prise ; et on me laisse le champ libre, ce qui n’en vaux que mieux. » 654 (Cf. Relations entre êtres humains. Services)
Par ordre chronologique. Haine. Léon Tolstoï :
Haine (Tolstoï Léon) (1) : (13 mars) 1903. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« […] Ils commencent par aimer, puis ils veulent être ce qu’ils aiment, mais ce qu’ils aiment n’est pas eux, et les empêche d’être pareils, et ils commencent à haïr. » 655
Haine (Tolstoï Léon) (2) : 1912. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Hadji Mourat, auteur de :
« Les anciens étaient rassemblés sur la place et, accroupis à la musulmane, ils discutaient de la situation. Nul ne parlait de haine pour les Russes. Ce que tous les Tchétchènes, petits et grands, ressentaient, était plus fort que la haine. Tout simplement, ils ne reconnaissaient plus ces chiens de Russes pour des hommes, ils éprouvaient tant de dégoût, de répulsion, d’horreur devant la stupide cruauté de ces êtres que leur désir de les exterminer, comme celui d’exterminer les rats, les araignées venimeuses, les loups, était un sentiment aussi naturel que l’instinct de conservation. » 656 (Cf. Politique. Animalisation du monde)
Haine (Tolstoï Léon) (3) : 1912. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Hadji Mourat, auteur de :
« Il [Nicolas 1er. 1796-1855] avait fait beaucoup de mal aux Polonais. Pour s’en justifier, il avait besoin d’être sûr qu’ils étaient tous des vauriens. Nicolas les considérait comme tels, il les détestait à la mesure du mal qu’il leur avait fait. » 657
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Haine (Tronchin Théodore) : (14 juin) 1762. Tronchin [Théodore. 1709-1781] déclara au pasteur Vernes [Jacob. 1728-1791], parlant de Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] :
« Il pourra se vanter d’avoir fait bien du mal et d’avoir poignardé l’humanité… Je voudrais que ce malheureux homme mourût. » [In : Correspondance générale de J-J. Rousseau. T. VII. p.294) 658 (Cf. Injures. Réactions à l’injure. Voltaire)
Haine (Trump Donald) : (15 septembre) 2024. Donald Trump, auteur de :
« I hate Taylor Swift », laquelle avait appelé à voter pour Kamala Harris pour l’élection présidentielle.
Haine. Jules Vallès :
Haine (Vallès Jules) (1) : (9 mars) 1871. Jules Vallès [1832-1885], dans l’article du Cri du peuple, Le drapeau rouge, auteur de :
« Sur notre honneur, nous vous jurons qu’ils mentent, ceux qui vous disent, en bavant, que nous voulons la haine, le pillage, la mort !
- La haine ! Mais nous sommes allés à ceux qui souffrent, parce que nous pleurons leurs peines et que nous saignons de leurs souffrances […] ! » 659
Haine (Vallès Jules) (2) : 1881. Jules Vallès [1832-1885], dans Le Bachelier, auteur de :
« On ne vous a raconté que le côté drôle de ma vie de bohème…tandis que j’en ai gardé des impressions poignantes, la haine profonde des idées et des hommes qui écrasent les obscurs et les désarmés ». 660
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Par ordre chronologique. Haine. Voltaire :
Haine (Voltaire) (1) : (30 janvier) 1761. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte [1700-1788] et à la comtesse [1703-1774] d’Argental, auteur de :
« Pardonnez […] à cet enthousiasme ; il est d’un cœur né sensible, et qui ne sait point haïr, ne sait point aimer. » 661
Haine (Voltaire) (2) : (14 janvier) 1767. Voltaire [1694-1778] termine une lettre adressée à Étienne-Noël Damilaville [1723-1768] par cette phrase :
« Si je haïssais moins Rousseau [1712-1778], je vous aimerais moins. […] » 662 (Cf. Êtres humains. Injures. Amour. Relations entre êtres humains. Haïr. Voltaire)
Haine (Voltaire) (3) : (4 novembre) 1767. Voltaire [1694-1778], termine sa lettre à D’Alembert [1717-1783] ainsi :
« Je vous aime autant que je hais ces monstres. » 663
Haine (Voltaire) (4) : (25 octobre) 1770. Voltaire [1694-1778] écrit à Catherine II [1729-1796] :
« Plus vos succès [militaires] sont grands, plus mon étonnement redouble qu’on [la France de Louis XV notamment] ne les ai pas secondés et que la race des Turcs ne soit pas déjà chassée de l’Europe. » 664 (Cf. Politique. Guerre)
Haine (Voltaire) (5) : (16 juillet) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], concernant Fréron [1718-1776] qu’il ne cessa d’accabler d’injures pendant des années, auteur de :
« Je trouve qu’il y aurait une faiblesse inexcusable à laisser jouir en paix ce monstre du fruit de ses crimes. […] Quand on a des armes pour tuer une bête puante, il ne faut pas la laisser rouiller. » 665
Haine (Voltaire) (6) : (5 mai) 1771. Voltaire [1694-1778] à madame du Deffand, [1697-1780] auteur de :
« Vous haïssez les philosophes, et moi je hais des tyrans bourgeois. » 666 (Cf. Philosophie)
Haine (Voltaire) (7) : (date probable) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre écrite au seigneur D’Hermenches [1722-1785], auteur de :
« Je ne hais que l’intolérance et le fanatisme ». 667 Contradictoire, non ? N’efface en rien nombre de ses très réelles haines (Fréron, Coger, La Baumelle, Maupertuis, La Bletterie, Jean-Jacques Rousseau, jésuites, jansénistes…) auxquelles on peut ajouter ses expressions d’évidentes intolérances, dénonciations, violences, mensonges, menaces, double discours et mauvaise foi.
Mais quelle intelligence ! Ce qui n’excuse rien ; ce qui aggrave même. Car, quel salaud [menteur, dissimulateur, lâche, grossier, dépourvu de tout principe, jaloux, vaniteux, peureux, flagorneur, haineux…] ! (Cf. Relations entre êtres humains. Injures, Politique. Tolérance, Penser. Vérité)
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Haine. Éric Zemmour :
Haine (Zemmour Éric) (1) : Pour haïr [détester, humilier, mépriser…] tant de monde (les femmes, les émigré-es, les juges, les journalistes [ce qu’il fut pendant plus de 25 ans], les étranger-ères…, les musulmans autres qu’« assimilés » [par lui. 5 décembre 2021], Emmanuel Macron, l’explication par la haine de soi est-elle valide ? suffisante ? Non.
- Incarner le retour des refoulés des haines d’une société, aiguillonnée par une puissante aspiration personnelle, sinon à la gloire - encore que…. - du moins à la célébrité, aide cependant. - Une question : à part lui, il reste qui ? (Cf. Hommes. Journalistes. Zemmour Éric, Politique. Nationalisme, Histoire, Zemmour Éric) (Poursuivre)
* Ajout. 17 novembre 2021. « Personne ne m’aime, que voulez-vous que je fasse ? » [1942. Les visiteurs du soir. Marcel Carné]
Haine (Zemmour Éric) (2) : (5 décembre) 2021. Dans son discours de Villepinte, Éric Zemmour faisait précéder d’un « Je » catégorique toutes les mesures terrifiantes, aberrantes, qu’il entendait prendre à l’encontre des émigrés-étrangers-musulmans-djiahdistes (seul, il déciderait des cibles, déjà largement extensibles), là, j’ai perçu une haine personnelle qui avait besoin non pas seulement de s’exprimer, mais de se concrétiser ; ce n’est pas vaincre que se contenter de mots.
Et là, sans doute un lien avec son passé d’émigré pouvait sans doute être effectué.
* Ajout. 7 décembre 2021. Cf. (15 juillet) 1757. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Pierre-Robert Le Cornier de Cideville [1693-1776], auteur de :
« Quand on a tant d’ennemis et tant d’efforts à soutenir, on ne peut succomber qu’avec la gloire. » Ou le ridicule, ou la honte… Tout le monde n’est pas Frédéric II. 668
* Ajout. 26 décembre 2021. Cf. (11 octobre) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean de Vaines [1735-1803], auteur de :
« J’espère qu’à la fin, M. de La Harpe [1739-1803] fera comme certains hommes d’État, ponet inimocos suos scalbellum pedum suorom. » Traduction, d’après les Psaumes, CIX, I (Vulgate) : Il fera de ses ennemis un escabeau pour ses pieds. 669 (Cf. Haine. Voltaire)
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Haine. Émile Zola :
Haine (Zola Émile) (1) : Émile Zola [1840-1902], auteur de
En 1866. « Mes haines » 670 ;
- le (30 mai) 1870, il écrit à Théodore Duret [1838-1927] : « Dire du bien de ceux qu’on aime n’est pas assez : il faut dire du mal de ceux qu’on hait. » 671
- le (7 février) 1886, dans une lettre à Clovis Hugues [1851-1907], il écrit : « ces politiciens que je hais ». 672
-le (29 juillet) 1886, il écrit à Adolphe Tabarant [1860-1953] : « Je suis avec la descendance de Flaubert pour la solidité, la clarté et la perfection : je hais les tortilleurs de phrases, les incorrects, les inventeurs de mots inutiles. […] » 673 (Cf. Langage. Mots, Penser. Pensées Claires, Politique. Politiciens)
Haine (Zola Émile) (2) : 1875. Émile Zola [1840-1902], dans La faute de l’abbé Mouret, auteur de :
« Cette Rosalie ! poursuivit le Frère [Archangias], elle a juste dix-huit ans. Ça se perd sur les bancs de l’école. Il n’y a pas quatre ans, je l’avais encore. Elle était vicieuse… J’ai maintenant sa sœur Catherine, une gamine de onze ans, qui permet d’être plus éhontée que son aînée. On la rencontre dans tous les trous avec ce petit misérable de Vincent… Allez, on a beau leur tirer les oreilles jusqu’au sang, la femme pousse toujours en elles. Elles ont la damnation dans leurs jupes. Des créatures bonnes à jeter au fumier, avec leurs saletés qui empoisonnent ! Ça serait un fameux débarras si l’on étranglait toutes les filles à leur naissance.’
Le dégout, la haine des femmes le firent jurer comme un charretier. » 674 (Cf. Enfants, Femmes. Femme Le, Comment meurent les femmes, Hommes. Grossiers, Relations entre êtres humains. Haine des femmes)
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Haine. Des étrangers/ères :
Haine (des étrangers/ères) : 1930. Sigmund Freud [1856-1939], dans Le malaise dans la culture, auteur de :
« […] Il [« autrui »] le mérite [« l’amour du prochain »] si, sur des points importants , il est si semblable à moi que je puis m’aimer moi-même en lui ; il le mérite s’il est tellement plus parfait que moi que je puis aimer en lui l’idéal que je me fais de ma propre personne ; je dois l’aimer s’il est le fils de mon ami, car la douleur de l’ami, si une souffrance le frappe, serait aussi ma douleur, je la partagerais avec lui. Mais s’il m’est étranger, s’il n’a pour moi aucune valeur propre ni déjà acquis pour ma vie affective aucune signification par quoi il puisse m’attirer, il me sera difficile de l’aimer. Je commets même par là une injustice, car mon amour est apprécié par tous les miens comme une préférence ; c’est une injustice à leur égard que de placer un étranger sur un pied d’égalité avec eux. Mais si je dois l’aimer de cet amour universel simplement parce qu’il est lui aussi un être de cette terre tout comme l’insecte, le lombric ou la couleuvre, alors je crains que ne lui échoie qu’une faible quantité d’amour, et qu’il soit impossible qu’elle atteigne ce que je suis justifié à me réserver à moi-même d’après le jugement de la raison. À quoi bon un précepte d’allure si solennelle, si l’on ne peut raisonnablement recommander de le suivre ?
À y regarder de plus près, je retrouve encore d’autres difficultés. Cet étranger n’est pas seulement indigne d’être aimé en général, je dois être honnête et avoir qu’il doit plutôt s’attendre à min hostilité, voire à ma haine. Il ne me semble pas avoir le moindre amour pour moi, ne me témoigner pas le moindre égard. Si cela lui est de quelque profit, il n’aura aucun scrupule à me nuire, et ne se demandera pas à la hauteur de son profit correspond à la grandeur du dommage qu’il me cause. En fait, il n’a même pas besoin d’en tirer profit ; s’il peut par-là satisfaire un quelconque plaisir, il n’hésitera pas à ma railler, à me blesser, à me calomnier, à me démonter sa puissance, et puis il se sentira assuré, plus je serais sans secours, et plus je pourrais assurément m’attendre de sa part à cette attitude envers moi. S’il se comporte autrement ; s’il fait preuve envers l’étranger que je suis d’égard et de ménagement, je suis prêt sans cela, sans ce précepte, à lui rendre la pareille.
(Cf. Êtres humains, Politique. Animalisation du monde. Égalité)
Haine (des étrangers/ères) : 2017. Les « amoureux » accrochaient par milliers des cadenas (dits « d’amour ») sur le Pont des Arts. Décrochés par la mairie de Paris, ils ont été vendus à Paris, le 13 mai 2017, au profit de trois associations (Solipam, l'Armée du Salut et Emmaüs Solidarité) venant en aide aux réfugiés. Une dizaine de jeunes militants d'extrême-droite se sont brièvement introduits dans la salle en cours de vente :
« Génération Identitaire ! L'argent aux Parisiens, pas aux clandestins ! » ont-ils crié. 675
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Haine (des hommes du fait des femmes) : Critique de la haine (supposée) des hommes ou de la haine (supposée) du despotisme des hommes ? Poser la question de la réalité (supposée ou non) de la haine des hommes (ou plutôt de ce qui en tient lieu) est le grand non-dit des sociétés patriarcales.
- D’où le succès des pseudo-féministes qui osent déclarer « aimer les hommes ».
- Mais plus largement, ces deux termes, si grossiers, sont-ils appropriés ?
Haine (des femmes du fait des femmes) : (13 février) 1992. Cornelius Castoriadis [1922-1997] lors d’une conférence-débat organisée par le Centre de planning familial de l’ULB (Université libre de Bruxelles) intitulée : Des guerres en Europe, auteur de :
« Disons en passant contre une certaine démagogie du féminisme contemporain, que nulle part cette ambivalence [des « relations parents-enfants » comme « des relations entre les deux sexes »] n’est si grande qu’entre mère et fille, qu’aucune haine entre fils et père n’atteint l’intensivité, la destructivité, la morbidité et la cruauté de la haine que la clinique nous montre si souvent entre mère et fille.» Constatation qui conduit à un certain scepticisme devant l’idée selon laquelle ce sont toujours les hommes qui ont introduit la haine, la violence et le mal dans l’histoire de l’humanité, les femmes ayant toujours été du côté de l’amour, de la douceur angélique, etc.. »
- « La clinique » ? Quel soudain argument d’autorité chez un homme qui les traque souvent si pertinemment.
- Pourquoi ce changement radical de fondement de ses analyses ?
- Intellectuellement, ni brillant, ni compétent, ni honnête… 676 (Cf. Féminisme. Antiféminisme, Langage. Patriarcal, Patriarcat, Penser. Argument d’autorité, Psychanalyse)
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Par ordre chronologique. Haine des femmes du fait des hommes :
Haine des femmes du fait des hommes (Ovide) (1) : Ovide [43 avant J-C - 17,18 après J.C], auteur de :
« […] Suivez les lois que vous dictent la pitié ; tenez-vous loin du mal ; gardez vos mains pures de sang. Ne vous jouez, si vous êtes sage, que des femmes. Vous le pouvez impunément. Dans ce seul cas, le mal n’est pas plus honteux que la bonne foi. Trompe celles qui te trompent. Dans la plupart des cas, c’est une race sans scrupules ; elles ont tenu des pièges ; qu’elles y tombent. » 677 (Cf. Êtres humains. Aimer. L’art d’aimer. Ovide, Relations entre êtres humains. Pitié)
Haine des femmes du fait des hommes (Fréron) (2) : Louis Marie Stanislas Fréron [1754-1802] avait demandé que Marie-Antoinette [1755-16 octobre 1793] subisse le même sort que la reine Brunehaut [543-613] : être exécutée, attachée à un cheval en furie et trainée dans les rues de Paris. 678
Haine des femmes du fait des hommes (Baudelaire Charles) (3) : 1857. Charles Baudelaire [1821-1867] et son ignoble : Une charogne [In : Les fleurs du mal].
* Ajout. 2017. 2017. Je lis dans un commentaire de ce texte sur un site de préparation au bac français. :
« Problématique : Baudelaire pressent-il qu’au fond de la laideur peut germer l’ébauche de la beauté d’un monde gracié ? En quoi cette présentation paradoxale crée-t-elle de l’ironie ?
Conclusion : Dans le poème Une charogne Charles Baudelaire sublime le réel par l’écriture pour créer un nouveau monde. » (Cf. Patriarcat. Permanence)
* Ajout. 8 août 2018. À la relecture de ce texte - que je me refuse à qualifier de « poème » - je me demande si le terme de « haine » est approprié, ou plutôt, s’il n’est pas trop faible. (Cf. Culture. Baudelaire, Patriarcat. Baudelaire Charles)
* Ajout. 11 avril 2020. Dans une émission de France Inter, consacrée aux poèmes chantés de Baudelaire, voici ce que l’on pouvait entendre consacrée à La charogne : Baudelaire « voit sur le bord du chemin, la charogne d’un animal en pleine décomposition avec pleins de mouches bourdonnants, les larves… Vous voyez le tableau et il ne peut s’empêcher de penser à sa chérie » ; « un peu de légèreté, d’ironie un peu décalée » (apportées par la musique d’accompagnement), « un texte saisissant », « une chanson que j’apprécie particulièrement ». 679
* Ajout. 2 novembre 2020. Ce jour, Tewfik Hakem, inaugurant la journée spéciale de France Culture : Émancipation générale, les combats pour l’éducation, dans le cadre d’une émission intitulée : Gilets jaunes, religion, sexualités : peut-on parler de tout en France ? - dont il faut noter la cohérence intellectuelle - interviewe Noémie Fischbach, institutrice de CM2 dans le 18ème arrondissement de Paris, avec cette question :
« Je sais que vous enseignez Les fleurs du mal de Baudelaire ; comment enseigner Baudelaire ; Comment aborder la sexualité […] ? » (Cf. Culture. Patriarcale, Patriarcat, Violences)
N.B. Pour rappel, cette journée est censée rendre hommage à l’enseignant Samuel Paty [1973-2020].
Haine des femmes du fait des hommes (Dumas fils) (4) : 1871 [?]. Dumas fils [1824-1895] « après l’extermination des Communards » - celui que Georges Sand [1804-1876] nommait son « fils » et entourait de son affection, de sa protection - auteur de :
« Nous ne dirons rien de leurs femelles, par respect pour les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. » (Cf. Femmes. Femelles)
N.B. Albert Ollivier [1915-1965], citant en note cette « phrase odieuse », note que Dumas fils n’était « ni un terroriste, ni un politique ». Il était juste un homme qui haïssait les femmes et qui n’y voyait pas de mal. 680
Haine des femmes du fait des hommes (Nietzsche Friedrich) (5) : 1881. Friedrich Nietzsche [1844-1900], dans Aurore, auteur (inattendu) de :
« Ennemis des femmes. ‘La femme est notre ennemie’ - celui qui, en tant qu’homme, parle ainsi à des hommes, celui-là fait parler l’instinct indompté, qui, non seulement se hait lui-même, mais encore ses moyens. » 681 (Cf. Hommes, Féminisme, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Haine des femmes du fait des hommes (Bloy Léon) (6) : 1909. Léon Bloy [1846-1919], dans Le sang du pauvre, auteur de :
« Vois cette dévote à museau de crocodile dont la gueule de médisance a dévoré vingt réputation ; vois cette pénitente à figure d’hyène affamée, cramponnée à tous les confessionnaux, ouvrière d’épouvante et provocatrice de malheur, qui travaille dix heures par jour, à se confectionner un silice avec de la corde de pendu; et cette autre, mangeuse d’innocences et mangeuse d’eucharistie, qui n’a pas d’égale pour flairer les cœurs en putréfaction. Vois cette propriétaire soularde et omnipotente, mais précieuse et sans cuture, qui se pourlèche en songeant à l’agonie des locataires malheureux qui s’exterminent pour son estomac de vautour femelle et pour son boyau culier. […] Mais, surtout - oh ! , je t’en prie - Vois ces vierges de bourgeois, ces jeunes filles du monde aspirant au ciel […]. Il ne leur manque vraiment que du sang à boire, du sang humain de première marque […]. » 682 (Cf. Femmes. Animalisation. « Femelles ». Vierges)
Haine des femmes du fait des hommes (Pavese Cesare) (7) : (9 septembre) 1946. Cesare Pavese [1908-1950], à l’époque communiste, auteur, certes dans son Journal personnel, néanmoins publié après sa mort, de :
« Les femmes sont un peuple ennemi comme le peuple allemand. » 683 (Cf. Politique. État. Peuple, Patriarcat)
Haine des femmes du fait des hommes (Grossman Vassili) (8) : 1950. Vassili Grossman, [1905-1964], dans Vie et Destin, rapporte les paroles de soldats nazis, dans un camp de concentration :
« La semaine dernière, ils avaient ouvert une fosse où il y avait deux cents jeunes femmes. Quand ils eurent retiré la couche de terre en surface, une vapeur grise monta au-dessus du charnier, les soldats riaient : ‘Elles ont le sang chaud, les garces !’ » 684
Haine des femmes du fait des hommes (Gombrowicz Witold) (9) : 1962. Witold Gombrowicz [1904-1969], dans son Journal, auteur de :
« Piriapolis, la plage. Une bonbonne comme un baobab, avec un popotin prêt à éclater, des mollets et des cuisses de de bibendum, qui déborde monstrueusement de partout ! - au secours ! - plantée comme un coin débile dans la plage, de toute sa pesanteur bovin et imbécile, au secours, les coutures vont lâcher, elle va exploser, s’écrouler avec toute sa viande… ! Où est le boucher qui en viendra à bout ?
Des vieilles femmes, grasses.
Des vieilles femmes, maigres. Passant, regarde, ces pièces de lard. […]
Charmantes demoiselles, gracieuses épouses, recommandez à vos mamans de rester à la maison, qu’elles ne vous démasquent pas trop ! » 685 (Cf. Êtres humains. « Viande »)
Haine des femmes du fait des hommes (Vaucaire Michel) (10) : 1964. La chanson (souvenir d’enfance, sans me rendre compte de la teneur des paroles) : Les petits pavés (notamment chantée par Cora Vaucaire et Mouloudji) :
« Las de t'attendre dans la rue / J'ai lancé deux petits pavés / Sur tes carreaux que j'ai crevés / Mais tu ne m'es pas apparue / Tu te moques de tout je crois {bis} / Demain je t'en lancerai trois / Par devant ta porte cochère / Pour faire tomber tes amis / Trois et quatre pavés j'ai mis / J'exècre tes amis ma chère / Demain je recommencerai {bis} / Et tes amis je les tuerai / Si tu ne changes pas d'allure / J'écraserai tes yeux ton front / Entre deux pavés qui feront / À ton crâne quelques fêlures / Je t'aime, t'aime bien pourtant {bis} / Mais tu m'en as fait tant et tant / Les gendarmes en cavalcade / Me poursuivront après ce coup / Pour m'attacher la corde au cou / Je me bâtis ma barricade / Et sur les pavés je mettrai {bis} Mon cœur durci par le regret / Autant de pavés par le monde / De grands et de petits pavés / Que de chagrins encavés / Dans ma pauvre âme vagabonde / Je meurs je meurs de tout cela {bis} / Et ma chanson s'arrête là. » (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes)
N.B. Paroles de Michel Vaucaire, chantée par Caura Vaucaire. Musique de Paul Delmet
Haine des femmes du fait des hommes (Brel Jacques) (11) : (14 mai) 1967. Jacques Brel [1929-1978], auteur de :
« Les femmes sont notre pire ennemie. […] Les femmes ne m’intéressent pas beaucoup. […] On dit que je suis misogyne […] Oui, c’est relativement du racisme, oui. Mais je n’en suis pas à vouloir, à espérer des camps de concentration dans les Landes où on mettrait les femmes, dans les landes ou ailleurs. Dans les Landes, ce serait bien… » 686 (Cf. Hommes. Misogynes, Proxénétisme. Brel Jacques)
Haine des femmes du fait des hommes (Viansson Ponté Pierre) (12) : (12 février) 1978. Pierre Viansson-Ponté [1920-1979], cofondateur et rédacteur en chef de L’Express, puis responsable politique et éditorialiste du Monde, auteur, concernant Le Programme commun des femmes de Gisèle Halimi [1927-2020], de :
« La haine : voilà ce qu’exprime chaque page de ce singulier programme commun proposé aux femmes. Et qui explique la gêne, le malaise qu’un homme ne peut pas ne pas ressentir à sa lecture, si compréhensif, si résigné, si masochiste qu’il puisse être. […]
On ne peut s’empêcher de penser que, en attisant ainsi la haine, les auteurs de ce brûlot discréditent bien plus qu’elles ne la servent la cause qu’elles prétendent défendre, la cause des femmes. » 687 (Cf. Féminisme, Hommes. « Intellectuels », Politique. Liberté de la presse)
Haine des femmes du fait des hommes (Sadoul Georges) (13) : 1990. Lu dans le Dictionnaire des films de Georges Sadoul [1904-1967] la présentation suivante du film Seuls les anges ont des ailes [Howard Hawks. 1939] :
« Le plus beau de ses films d’aviation où la sensation du péril est la plus évidente » peut-on lire en s’accordant avec Jean Duchet qui dit d’autre part :
« Une fois de plus, le véritable péril n’est point la cordillère des Andes, ni les misérables coucous de cette compagnie d’aviation fauché, mais la femme.
Elle est, avec la nature (l’oiseau final qui brise les vitres), la source de toutes les catastrophes.
En revanche, l’homme ne prend conscience de lui-même, n’est lui-même que dans et par son métier qui rachète et intègre. […] » 688 (Cf. Culture. Cinéma)
Haine des femmes du fait des hommes (Supio Didier) (14) : 2004. Cf. la chanson : « Arrête de t’la péter » de Didier Supio [entendue le 3 juillet 2014 sur Radio Libertaire, organe de la Fédération anarchiste] :
« […] Les meufs comme toi y'en a plein, Si on te casse les dents t'es moche […], Les meufs comme toi y'en a plein, Si on te viole tu vas aux flics […] Arrête de t'la péter, parce que tu roules en 1016, T'as fait voir tes seins à ton père pour qu'il te la paie, Les meufs comme toi ça joue les princesses, Mais si je te casse les bras tu sais plus passer les vitesses […] Arrête de t'la péter, Parce que t'as été élue miss betteraves en 92 […] Ma sœur si j'en aurais une, Elle serait plus belle, Les meufs comme toi c'est bien connu, Il faut vous faire marrer pour vous défoncer le cul... te faire l'amour. » (Cf. Politique. Anarchisme, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
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Haine (du féminisme) : Cf. Féminisme. Haine du féminisme
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1 Vie de Françoise-Radegonde Le Noir. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.277
2 Ivy-Compton-Burnett, La chute des puissants. 1967. 241p. Gallimard. p.145
3 Ivy-Compton-Burnett, La chute des puissants. 1967. 241p. Gallimard. p.193
4 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.521
5 Voltaire, Correspondance. II. (janvier 1739-décembre 1748). La Pléiade. 1814p. 1977. p.374
6 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.396
7 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre1774) ). La Pléiade. 1411p. 1986. p.514
8 In : Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. note. p.1226
9 Madame Félicité de Genlis, Les souvenirs de Félicité L***, In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.452
10 Honoré de Balzac, Illusions perdues. Garnier frères, 876p. 1961. p.574
11 Honoré de Balzac, Illusions perdues. Garnier frères, 876p. 1961. p.675
12 Honoré de Balzac, La cousine Bette. Éditions Garnier frères. 496p. 1974. p.107
13 Eugène Delacroix, Journal. Tome II. (1858-1863). José Corti. 2519p. 2009. p.1576
14 Giacomo Leopardi, Pensées. Éditions Allia. 158p. 1994. p.85
15 Jules Michelet, Journal. Folio. Classique. Gallimard. 1144p. 2017. p.659
16 Jules Vallès, Oeuvres I. 1857-1870. La Pléiade. 1781p. 1975. p.85
17 In : Alexandre Dumas, Lettres à mon fils. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 408p. 2008. p.245
18 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1110, 111 (Livre 3)
19 France Culture, Maurice Garçon, Marie Bashkirtseff. Les grandes conférences. Les grands destins. 11 mars 2017 [1ère diffusion. Chaîne nationale. août 1953]
20 Émile Zola, L’œuvre. Pocket. 2000. 499p. p.56
21 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXIII. 781p. 1989. p.659
22 Lettres de Thomas Mann (1889-1936). Gallimard. 608p. 1966. p.275
23 Ivy-Compton-Burnett, Frères et sœurs. L’Age d’homme. 249p. 1983. p.170
24 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.178
25 Ivy-Compton-Burnett, Frères et sœurs. L’Age d’homme. 249p. 1983. p.170
26 Pascal Bruckner, Un bon fils. Grasset. 251p. 2014. p.156
27 Fiodor Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts. 10/18. 311p. 1962. p.70
28 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.918
29 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.848
30 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p.585
31 In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.613
32 Émile Zola, L’œuvre. Pocket. 2000. 499p. p.236
33 Kafka, Journaux et lettres. 1897-1914. La Pléiade. 1583p. 2022. p.255
34 Raymond Aron, Marxismes imaginaires, Idées, Gallimard. 377p. 1970. p.7, 8
35 Le Figaro. Madame, Carla Bruni Sarkozy, Elisabeth II, Guillaume Canet : la semaine people. 18 avril 2017
36 France Culture, Les pieds sur terre. Trois bouquets de fleurs. 19 juin 2023
37 Carlo Goldoni, Mémoires. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 635p. 2018. p.471
38 Mirabeau, Discours. Folio. Gallimard. 440p. 1973. p.383
39 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.76
40 Jacques Attali, Survivre aux crises. Fayard. 286p. 2009. p.22
41 Louis Aragon, Les voyageurs de l’impériale. Folio. Gallimard. 689p. 1948. p.269, 270
42 Denis Diderot, Lettre sur les aveugles, à l’usage de ceux qui voient. In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.812
43 Voltaire, Le siècle de Louis XIV. Le livre de poche. 1213p. 2013. p.922
44 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.964
45 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. II. (1890-1904). La Pléiade. 1399p. 1980. p.843
46 André Gide, Retour de l’URSS. Gallimard. 125p. 1936. p.76
47 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.321
48 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.276
49 In : Info. Palestine. EU, En exergue de la publication du texte de Jean Genet, Quatre heures à Chatila. Revue d’études Palestiniennes. 1er janvier 1983
50 Rousseau Jean-Jacques, Rousseau juge Jean-Jacques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969 p. 1986. p.928
51 Honoré de Balzac, Gobseck, Une double famille. GF. Flammarion. 248p. 1984. p.88
52 Léon Tolstoï, La mort d’Ivan Ilitch. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.1012
53 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. III. (1905-1910). La Pléiade. 1368p. 1985. p.236, 237
54 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.420
55 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.745
56 Alessandro Manzoni, Les fiancés. Folio. Classique. Gallimard. 862p. 1997. p.640
57 France Culture, À voix nue. Luc Boltanski, Méthode et fantaisie. L’incertitude comme repère. 28 novembre 2016
58 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Oeuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1986. p.413
59 France Culture, Michel Simon. 12 août 2020. [Ière diffusion. 12 août 1956]
60 In : Louis Nucéra, Mes ports d’attache. Les cahiers rouges. Grasset. 305p. 2010. p.74
61 Lettres de Thomas Mann (1889-1936). Gallimard. 608p. 1966. p.325
62 Yvette Szczupak-Thomas, Un diamant brut. Vézelay-Paris. 1938-1950. Souvenirs. Point. 490p. 2009. p.427
63 In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.336
64 Alessandro Manzoni, Les fiancés. Folio. Classique. Gallimard. 862p. 1997. p.447
65 Honoré de Balzac, César Birotteau. Bibliothèque de culture Littéraire. 285p. 1964. p.158
66 Benjamin Constant, Journal Intime (1811-1816). Max Niemeyer Verlag. Tübingen 2005. 731p. p.228
67 Germaine de Staël, Correspondance générale. Tome VII. Champion. Slatkine. 645p. 2008. p.98, XXV
68 Voltaire, Correspondance. IX. (juillet 1767-septembre 1769). La Pléiade. 1601p. 1985. p.315
69 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.755
70 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. II. (1890-1904). La Pléiade. 1399p. 1980. p.64
71 Émile Zola, L’argent. Flammarion. 581p. 2009. p.52
72 André Girard, Dictionnaire de l’anarchie. Honoré Champion. 376p. 2021. p.62
73 Paul Léautaud, Journal littéraire. Choix de pages. Folio. Mercure de France. 1304p. 2013. p.637
74 John Steinbeck, Les raisins de la colère. Folio. Gallimard. 639p. 2020. p.444
75 In : Claude Gagnière, Pour tout l’or des mots. Bouquins, Robert Laffont. 1066p. 1997. p.315
76 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.895
77 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.27
78 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1159 (Livre 3)
79 Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté. Le livre de poche. 2010. 767p. p.571
80 France Culture, Le premier livre. Louis Nucéra. 17 octobre 2016 [1ère diffusion. 1er juillet 1970]
81 Gandhi, Tous les hommes sont frères. Idées. Gallimard. 313p. 1981. p.191
82 Chaîne Histoire, Les trois vies de Germaine Tillion. 24 mai 2021
83 Léon Tolstoï, Journaux et Carnets. I. (1847-1889). La Pléiade. 1451p. 1979. p.206
84 Kafka, Journaux et lettres. 1897-1914. La Pléiade. 1583p. 2022. p.59
85 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.424
86 Jean de La Bruyère, Les Caractères. Folio. Classique. Gallimard. 505p. 2001. p.107
87 Marivaux, La vie de Marianne. Gallimard. Folio Classique. 778 p. 2014. p.627
88 In : Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.1339
89 Jean-Jacques Rousseau, Correspondance générale. Tome II. Classiques Garnier. 400p. 2012. p.99
90 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.1308
91 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.311
92 In : Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.1249
93 In : Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. p.950
94 In : Orateurs de la Révolution Française. I. Les constituants. La Pléiade. 1608p. 1989. p.690
95 Félicité de Genlis, Mademoiselle de Clermont. In : Romans de femmes du XVIIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1085p. 1996. p.785
96 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.177
97 In : Gustave Flaubert, Correspondance. III. (janvier 1859-décembre 1868). La Pléiade. 1727p. 1991. p.310
98 Magdeleine Paz, Je suis l’étranger. La Thébaïde. 395p. 2015. p.287
99 Léon Tolstoï, La mort d’Ivan Ilitch. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.91
100 Ivy-Compton-Burnett, Frères et sœurs. L’Age d’homme. 249p. 1983. p.165
101 George Eliot, Le moulin sur la Floss. Folio. Classique. Gallimard. 738p. 2003. p.623
102 Jean-René Huguenin, Journal. Éditions du Seuil. 353p. 1993. p.273
103 Anton Tchékhov, L’épouse. In : Œuvres. III. La Pléiade. 1033p. 1971. p.468
104 Charles Chaplin, Histoire de mon enfance. Robert Laffont. Collection Plein Vent. 223p. 1973. p.212
105 George Sand, Correspondance. Georges Lubin, Classiques Garnier. Tome XX. 942p. 1985. p.472
106 Nicolas Gogol, Œuvres complètes. La Pléiade. 1953p. 1906p. p.1606
107 Fiodor Dostoïevski, L’adolescent. Folio. Classique. Gallimard. 649p. 2023. p.288
108 Fiodor Dostoïevski, L’adolescent. Folio. Classique. Gallimard. 649p. 2023. p.442
109 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XV. 964p.1981. p.148
110 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.111
111 TMC, L’Hebo. 8 septembre 2018. 12h 35
112 François Mauriac, Mémoires intérieurs, Le livre de poche. 384p. 1966. p.191
113 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXIV. 751p. 1990. p.80
114 André Malraux, Antimémoires. Gallimard. 605p. 1967. p.134, 135
115 Astolphe de Custine, La Russie en 1839. Œuvres. Classiques Garnier. 1168p. 2015. p.200
116 Charlotte Brontë, Jane Eyre. Pocket. 761p. 2015. p.684
117 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.586
118 Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p. 1044
119 Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.1072
120 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVIII. 761p. 1984 p.7, 8
121 Astolphe de Custine, Lettres à Varnhagen. Slaltkine Reprints. Genève. 1979. 509p. p.42
122 Actes du tribunal révolutionnaire. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 631p. 2008. p.539
123 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. II. La Pléiade. 1496p. 1988. p.148
124 Victor Hugo, L’homme qui rit. Éditions Pocket. 762p. 2016. p.364
125 George Sand, Correspondance. Georges Lubin, Classiques Garnier. Tome XX. 942p. 1985. p.280
126 George Sand, Correspondance. Georges Lubin, Classiques Garnier. Tome XX. 942p. 1985. p.575
127 In : France Culture, Dans la grotte de Lascaux. 4 juillet 2020
128 George Eliot, Felix Holt, le radical. Folio. Classique. Gallimard. 2021. 801p. p.627
129 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1986. p.311
130 Hélène Berr, Journal. Points. Tallandier. 329p. 2009. p.101
131 Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père **. Entretiens avec Michel Tauriac. Plon. 556p. 2004. p.190
132 Hermann Broch, Les somnambules. I. Gallimard. 1985. 388p. p.53
133 Jean de La Bruyère, Les Caractères. Folio. Classique. Gallimard. 505p. 2001. p.235
134 Russel Banks, Continents à la dérive. Actes Sud. 542p. 2016. p.125
135 France Culture, L’Art en 1917 : Artistes au front. Comment raconter et ne pas raconter la première guerre. 26 juin 2017
136 George Bernanos, Journal d’un curé de campagne. Plon. 160ème mille. 366p. 1936. p.55
137 Régis Debray, Loués soient nos seigneurs. Une éducation politique. Galimard. 592p. 1996. p.229
138 Clara Rojas, Captive. Plon. Pocket. 214p. 2009. p.165
139 Le Parisien, L’évêque de Dax ‘démissionné’ après des ‘attitudes inappropriées’ envers les jeunes. 7 avril 2017
140 Honoré de Balzac, La femme de tente ans. Garnier Flammarion. 242p. 1965. p.71
141 William Makepeace Thackeray, Barry Lyndon. Garnier Flammarion. 444p. 2019. p.289
142 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.90
143 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.556
144 France Culture, Les chemins de la philosophie. 21 février 2020
145 Arte, La richesse des nations. Nouvel évangile ? 12 juillet 2017
146 Cornelis Castoriadis, L’affaire Negri. 11 juin 1979. In : Quelle démocratie ? II. Éditions du Sandre. 656p. 2013. p.107, 108
147 John Stuart Mill, Autobiographie. Aubier. 261p. 1993. p.172
148 Paul Léautaud, Entretiens avec Robert Mallet. NRF. Gallimard. 397p. 1951. p.352
149 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.110
150 Hélène Berr, Journal. Points. Tallandier. 329p. 2009. p.184
151 Simone de Beauvoir, Tout compte fait. Folio. Gallimard. 634p. 1978. p.392
152 Charlotte Brontë, Jane Eyre. Pocket. 761p. 2015. p.455
153 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVII. 852p. 1983. p.498
154 William Shakespeare, Henry IV. 2ème partie. V.1, V.4-6
155 George Eliot, Felix Holt, le radical. Folio. Classique. Gallimard. 801p. 2021. p.606
156 Sénèque, Consolation à ma mère Helvia. In : Entretiens, Lettres à Lucilius. Bouquins. Robert Laffont. 1094p. 2010. p.71
157 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.129
158 France Culture, Hommage à Louis Lecoin. 28 février 2015 [1ère diffusion. 28, 29 novembre 1966]
159 Boris Vian, Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber, conseiller municipal. In : Textes et chansons. 10/18. 188p. 1977. p.179
160 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVIII. 761p. 1984 p.352
161 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.500
162 Source oubliée de noter
163 Anaïs Nin, Journal. 1931-1934. I. Stock. Le livre de poche. 506p. 1966. p.81
164 Anne Sinclair, Deux ou trois choses que je sais d’eux. Grasset. 321p. 1997. p.30
165 Nicole Fontaine, Mes combats…à la présidence du Parlement européen. Plon. 244p. 2002. p.14
166 Christine Ockrent, Françoise Giroud. Une ambition française. Fayard. 364p. 2003. p.14, 297, 298
167 Le Monde, La lettre d'allégeance de Christine Lagarde à Nicolas Sarkozy. 17 juin 2013
168 Gérard Davet, Fabrice Lhomme, « Un président ne devrait pas dire ça…». Les secrets d’un quinquennat. Stock. 662p. 2016. p.409
169 France Culture, Répliques. 14 novembre 2020
170 Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. p.1226, 1227
171 Cf. Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.12, 1090, 1091
172 Françoise de Graffigny, Lettres d’une Péruvienne. Adriatica Éditrice. 492p. 1967. p.271, 272
173 Marguerite-Jeanne de Staal-Delaunay, Mémoires de madame de Staal, In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.175
174 Madame de Genlis, Les souvenirs de Félicité L.***. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.464
175 Mémoires du duc de Saint-Simon, Choix et présentation de Paul Galleret. 10/18. 443p. 1974. p.50
176 Stendhal, Le rouge et le noir. Le livre de poche. Classiques de poche. 577p. 2009. p.322
177 Astolphe de Custine, Lettres de Russie. Folio. Gallimard. 409p. 1975. p.58 ; Astolphe de Custine, La Russie en 1839. In : Œuvres. Classiques Garnier. 1168p. 2015. p.147
178 Astolphe de Custine, Lettres de Russie. Folio. Gallimard. 409p. 1975. p.69 ; Astolphe de Custine, La Russie en 1839. In : Œuvres. Classiques Garnier. 1168p. 2015. p. 158
179 Charlotte Brontë, Jane Eyre. Pocket. 761p. 2015. p.442
180 Léon Tolstoï, Journaux et Carnets. I. (1847-1889). La Pléiade. 1451p. 1979. p.464
181 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.557 (Livre 2)
182 In : Studs Terkel, Hard times. Histoires orales de la grande dépression. Éditions Amsterdam. 596p. 2009. p.208
183 Correspondance de Gustave Flaubert. Lettres à Louise Colet. 1846-1851. Société coopérative éditions Rencontre. Lausanne. 583p. 1964. p.42
184 Madame de Genlis, Les souvenirs de Félicité L.***. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.375
185 Source oubliée à retrouver
186 Christine Ockrent, Françoise Giroud. Une ambition française. Fayard. 364p. 2003. p.27
187 Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père **. (page à retrouver)
188 Panaït Istrati, Vers l’autre flamme. 10/18. 1980. p.50
189 Paul Claudel, Journal. II. La Pléiade. 1360p. 1969. p.103
190 Marivaux, La vie de Marianne. Gallimard. Folio Classique. 778 p. 2014. p.420
191 Marivaux, La vie de Marianne. Gallimard. Folio Classique. 778 p. 2014. p.462
192 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.12
193 In : D’Holbach portatif. J.J. Pauvert Éditeur. Libertés 54. 204p. 1967. p.133
194 Madame de Genlis, Les souvenirs de Félicité L***. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.376
195 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1012 (Livre 3)
196 Émile Zola, L’argent. Flammarion. 581p. 2009. p.153
197 France Culture, L’ami dévoué. 19 février 2019 [Ière diffusion. 27 décembre 1993]
198 In : Christine Ockrent, Françoise Giroud. Une ambition française. Fayard. 364p. 2003. p.300
199 Arte, La véritable histoire du radeau de la Méduse. 1er mai 2017
200 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.92
201 Simone de Beauvoir, La cérémonie des adieux. Suivi de : Entretiens avec Jean-Paul Sartre. Folio. Gallimard. 625p. 1981. p.362
202 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.867
203 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.308
204 In : Studs Terkel, Hard times. Histoires orales de la grande dépression. Éditions Amsterdam. 596p. 2009. p.74
205 Friedrich Nietzsche, Mauvaises pensées choisies. Tel. Gallimard. 612p. 2002. p.338
206 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. P.87&, 872
207 Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. p.651
208 Mémoires de la princesse Daschkoff, Dame d’honneur de Catherine II, Impératrice de toutes les Russies. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 388p. 1989. p.119, 214
209 Charlotte Brontë, Jane Eyre. Pocket. 761p. 2015. p.387, 388
210 Hermann Broch, Les somnambules. II. Gallimard. 1986. 372p. p.142
211 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.505
212 Elena Ferrante, Le nouveau nom. Folio. Gallimard. 623p. 2016. p.216
213 Sándor Màrai, Métamorphoses d’un mariage. Albin Michel. 448p. 2006. p.236
214 In : Jacques Prévert, Œuvres complètes. II. La Pléiade. Gallimard. 1553p. 1996. p.1086, 1087
215 Honoré de Balzac, Illusions perdues. Garnier frères, 876p. 1969. p.243
216 Honoré de Balzac, Illusions perdues. Garnier frères, 876p. 1969. p.563
217 Jean-Louis Barrault, Comme je le pense. Idées Gallimard. 252p. 1975. p.164
218 Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père **. Entretiens avec Michel Tauriac. Plon. 556p. 2004. p.343
219 In : Préface. George Eliot, Middlemarch. Folio. Classique. Gallimard. 1152p. 2020. p.9
220 Vauvenargues, Réflexions et maximes. In : Rivarol, Chamfort, Vauvenargues, L’Art de l’insolence. Bouquins. Robert Laffont. 15I7p. 2016. p.42
221 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.38
222 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.867, 868, 1164
223 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.846
224 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.909
225 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.880
226 Voltaire, Correspondance. IX. (juillet 1767-1985. septembre 1769). La Pléiade. 1601p. p.553
227 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.1052
228 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.591
229 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.1184
230 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1768-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.1314, note 2. p.1315
231 In : George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.1034
232 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXI. 992p. 1986. p.208
233 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. II. (1890-1904). La Pléiade. 1399p. 1980. p.91
234 Léon Tolstoï, Résurrection. Marabout Géant. 522p. (s. d) p.422
235 Anton Tchékhov, Ma vie. Récit d’un provincial. In : Œuvres. III. La Pléiade. 1033p. 1971. p.610
236 In : Georges Clemenceau, La liberté à tout prix. Le Monde. Les Rebelles. 189p. 2012. p.155
237 Lou Sin, Essais choisis. 2. 10/18. 445p. 1976. p.101
238 In : Studs Terkel, Hard times. Histoires orales de la grande dépression. Éditions Amsterdam. 596p. 2009. p.416
239 Assemblée Nationale. Rapport d’information. n° 2702. IVG et Contraception. Première lecture. Danielle Bousquet. Présidente. 247p. 2000. p.69
240 Pierre Chalmin, Dictionnaire des injures littéraires. Paris. L’Éditeur. 2010. 732 p.
241 Le Canard enchaîné, 21 août 2019. p.4
242 Sénèque, Entretiens, Lettre à Lucilius. Bouquins. Robert Laffont. 1094 p. 2010. p.148
243 Cardinal de Retz, Mémoires. La Pléiade. 1003p. 1950. p.633
244 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.836
245 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.1049
246 Victor Hugo, Les misérables. La Pléiade. 1805p. 1951. p.230
247 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. III. (1905-1910). La Pléiade. 1368p. 1985. p.296, 1068, 1062
248 Stefan Zweig, Fouché. Les cahiers rouges. Grasset. Fasquelle. 312p. 2006. p.189, 190
249 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.878, 1525
250 Thérèse Planiol, Une femme, Un destin. Éditions Rive droite. 225p. 1995. p.37
251 In : Jacques Prévert, Spectacle. Le livre de poche. Gallimard. 282p. 1949. p.152
252 France Culture, Catherine Sauvage en liberté. Sur la scène. 25 août 2017 [1ère diffusion. 18 mai 1983]
253 George Eliot, Le moulin sur la Floss, Folio. Classique. Gallimard. 738p. 2003. p.452, 453
254 Le Canard enchaîné, Veillée d’armes au Château. 28 octobre 2020. p.2
255 Paul Claudel, Journal. II. La Pléiade. 1360p. 1969. p.341
256 Claire Démar, Ma loi d’avenir. 1833. In : Claire Démar, L’affranchissement des femmes. Payot. 233p. 1976. p.85
257 Pierre-François Lacenaire, Mémoires. José Corti. 390p. 1991. p.88
258 Nicola Berdiaev, Essai d’autobiographie spirituelle. 429p. 1978. Buchet Chastel. p.98
259 Yvonne Cloetta, Ma vie avec Graham Green. Entretiens avec Marie-Françoise Allain. La Table ronde. 283p. 2004. p.132
260 Anaïs Nin, Journal. 1939-1944. Le livre de poche. 508p. 1971. p.440
261 Karel Capek, Une vie ordinaire. Éditions L’Age d’Homme. 165p. 2002. p.65, 66
262 Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père **. Entretiens avec Michel Tauriac. Plon. 556p. 2004. p.513
263 Astolphe de Custine, La Russie en 1839. Œuvres. Classiques Garnier. 1168p. 2015. p.208
264 Georg Groddeck, Ça et moi. NRF. Gallimard. 206p. 1977. p.14
265 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.277, 278
266 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVIII. 761p. 1984 p.119
267 In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.280
268 Astolphe de Custine, Lettres de Russie. Folio. Gallimard. 409p. 1975. p.59
269 Astolphe de Custine, Lettres à Varnhagen. Stalkine Reprints. Genève. 1979. 509p. p.452
270 Émile Zola, Correspondance. VI. 1887-1890. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 524p. 1987. p.304, 365, note 1. p. 421
271 Céline, Voyage au bout de la nuit. Folio Plus. 559p. 1997. p.405
272 Adrienne Rich, Les femmes et le sens de l’honneur. Quelques réflexions sur le mensonge. (traduit de l’anglais.1976) Les Éditions du remue-ménage. Ottawa. 18 p. 1979. p.7, 8
273 Suétone, Vies des douze Césars. Folio. Gallimard. 1975. 497p.
274 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVI. 972p. 1982. note 2. p.512
275 Jane Austen, Raison et sentiments. 10/18. 383p. 1882. p.10
276 George Eliot, Middlemarch. Folio. Classique. Gallimard. 1152p. 2020. p.248
277 André Gide, Journal. 1939-1949. Souvenirs. La Pléiade. 1280p. 1954. p.270, 271
278 Claude Roy, Nous. Folio. Gallimard. 564p. 1980. p.109,110
279 Edith Wharton, Lettres à l’ami français. Correspondance établie et présentée par Claudine Lesage. Michel Houdiard Éditeur. 156p. 2001. p.89
280 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.1029
281 Karel Capek, Une vie ordinaire. Éditions L’Age d’Homme. 165p. 2002. p.93
282 Doris Lessing, Mémoires d’une survivante. Albin Michel. 235p.1982. p.12, 22
283 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.37
284 André Gide, Carnets d’Égypte. In : André Gide, Journal. 1939-1949. Souvenirs. La Pléiade. 1280p. 1954. p.1050
285 Custine, Mémoires et voyages. François Bourin. 375p. 1992. p.141
286 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.630
287 Gustave Flaubert, Correspondance. III. (janvier 1859-décembre 1868). La Pléiade. 1727p. 1991. p.411
288 Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. p.730, 731, 699
289 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.224, note 1. p.1294.
290 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.355
291 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.936
292 Émile Zola, Les Rougon-Macquart. I. La curée. La Pléiade. 1709p.,1960. p.459
293 Violette Leduc, La folie en tête. Gallimard. 412p. 1970. p.208
294 Jules Roy, Mémoires barbares. Le livre de poche. 697p. 1989. p.286
295 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 11411p. 1986. p.362
296 Jules Roy, Mémoires barbares. Le livre de poche. 697p. 1989. p.285
297 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.615
298 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.28
299 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.398, 1227
300 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.682
301 Marivaux, La vie de Marianne. Gallimard. Folio Classique. 778 p. 2014. p.517
302 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.808
303 Rabindranath Tagore, La maison et le monde. Petite bibliothèque Payot. 247p. 2013. p.165
304 Ivy-Compton-Burnett, La chute des puissants. 1967. 241p. Gallimard. p.59
305 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.( à retrouver)
306 In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.866
307 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.893
308 In : George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1470p. 1970. p.291
309 Gustave Flaubert, Correspondance. V. (janvier 1876-mai 1880). La Pléiade. 1556p. 2007. p.752
310 Kafka, Journaux et lettres. 1914-1924. La Pléiade. 1793p. 2022. p.51
311 Antonio Gramsci, Lettre de la prison. Les Éditions sociales. 310p. 1953. p.208
312 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.245
313 In : Nathalie Baranoff-Chestov, Vie de Léon Chestov. II. Éditions de la différence. 310p. 1993. p.197
314 Vauvenargues, Réflexions et maximes. In : Rivarol, Chamfort, Vauvenargues, L’art de l’insolence. Bouquins. Robert Laffont. 1517p. 2016. p.61
315 Le Figaro, La première ministre écarte toute idée de démission anticipée. 1er septembre 2017
316 Germaine de Staël, De l’Allemagne. II. Garnier Flammarion 316p. 1968. p.157, 173
317 Henry Fielding, Histoire de Tom Jones. Folio. Classique. Gallimard. 1142p. 2007. p.810
318 Honoré de Balzac, Lettres à Madame Hanska. I. 1832-1844. Bouquins. Robert Laffont. 957p. 1990. p.214
319 Georges Valance, Thiers, bourgeois et révolutionnaire. Flammarion, 2007. (p. à retrouver)
320 Le Figaro, Sarkozy dit à Castaner : ‘Je m’emmerde’. 11 août 2017
321 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.677
322 Cf. France Culture, Le diner des ex-femmes de pervers. 11 février 2014
323 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.263
324 France Culture, Pourquoi prendre le temps d’être en retard ? 17 janvier 2020
325 Germaine de Staël, Considérations sur les principaux évènements de la Révolution française. In : Œuvres complètes. III. 2. Honoré Champion. 526p. 2017. note 3. p.458
326 Jeanne-Marie Roland, Mémoires particuliers. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.602
327 In : George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1470p. 1970. p.224
328 Honoré de Balzac, Illusions perdues. Garnier frères, 876p. 1961. p.58
329 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.413
330 Witold Gombrowicz, Journal. Tome I. 1953-1958. Folio. Gallimard. 690p. 1995. p.367, 368
331 Witold Gombrowicz, Journal. Tome I. 1953-1958. Folio. Gallimard. 690p. 1995. p.375
332 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.200, 201, 218
333 Didier Raymond, Schopenhauer, Écrivains de toujours. Seuil. 187p. 1995. p.40
334 Émile Zola, Germinal. Fasquelle. Le livre de poche. 503p. 1969. p.20, 161
335 Colette, Ces plaisirs… Ferenzi & Fils Éditeurs. 249 p.1932. p.13
336 Benjamin Constant. Isabelle de Charrière. Correspondance. 1787-1805. Desjonquières. 536p. 1996. p.291
337 Pierre Desgraupes, Le mal du siècle. Préface Grasset. 346 p. 1977. p.11
338 France Culture, La nuit rêvée de Cynthia Fleury. 4 novembre 2012. Jacques Lacan, Radiophonie par Robert Georgin [1ère diffusion : 4 octobre 1981]
339 France Culture, Chansons boum. Brigitte Fontaine. 1er juin 2014
340 In : Jacques Chancel, Radioscopie. Vol.1. J’ai lu. 215p. 1975. p.22
341 Nicolas Machiavel, L’art de la guerre. GF-Flammarion. 278p. 1991. p.251
342 Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.980
343 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.112
344 Libération, Harcèlement et politique. Pour que l’impunité cesse. 10 mai 2016
345 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XV. 964p.1981. p.696
346 In : Alexandre Dumas, Lettres à mon fils. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 408p. 2008. p.331
347 Gustave Flaubert, Correspondance. V. (janvier 1876-mai 1880). La Pléiade. 1556p. 2007. p.204
348 Rainer Maria Rilke, Lettres à Lou Andrés-Salomé. Mille et une nuits. 127p. 2015. p.9
349 Sigmund Freud. Karl Abraham, Correspondance complète. 1907-1925. Connaissance de l’inconscient. Gallimard. 790p. 2006. p.537
350 Jacques Prévert, La pluie et le beau temps. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. Gallimard. 1452p. 1992. p.728
351 MLAC. Rouen-Centre, Vivre autrement dès maintenant. FM. Petite collection Maspero. 206p. 1975. p.84
352 Joseph E. Stiglitz, La grande désillusion. Le livre de poche. 407p. 2009. p.11
353 France Culture, Plan Large. Hommage à Agnès Varda. 30 mars 2019 [Ière diffusion. 2017]
354 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.772
355 Benjamin Constant. Isabelle de Charrière. Correspondance. 1787-1805. Desjonquières. 536p. 1996. p.281
356 Marivaux, La vie de Marianne. Gallimard. Folio Classique. 778 p. 2014. p.518
357 Samuel Butler, Ainsi va toute chair. Folio. Gallimard. 628p. 2004. p.(à retrouver)
358 Martin Luther King, Révolution non violente. Petite bibliothèque Payot. 220p. 2006. p.80
359 France Culture, C’était en 1967. Interview de Jacques Brel. 22 juillet 2017
360 France Culture, Du jour au lendemain, Chantal Akerman pour son livre : Ma mère rit. 7 novembre 2013. [2ème diffusion. La nuit Chantal Akerman. 11 février 2018]
361 Yu Hua, Brothers. Actes sud. 1018p. 2010. p.108,109
362 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.421
363 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. II. La Pléiade. 1638p. 2001. p.445
364 Raymond Aron, Mémoires. 50 ans de réflexions politiques. Julliard. 778p. 1983. p.316
365 Madeleine Chapsal, Trous de mémoire. Fayard. Le livre de poche.222p. 1999. p.107
366 Stendhal, Correspondance. 1800-1821. I. La Pléiade. 1637p. 1962. p.298
367 Gandhi, Tous les hommes sont frères. Idées. Gallimard. 313p. 1981. p.197
368 Internationale situationniste. Édition augmentée. Arthème Fayard. 707 p. 1997. p.26
369 Rapport de la Commission d’enquête sur l’état de la connaissance scientifique et les actions menées à l’égard de la transmission du sida. 10/18. 559p. 1993. p.424
370 Act Up, Le sida, Combien de divisions ? Éditions Dagorno. 436p. 1994. p.225
371 France Culture, Continent Sciences. J’avais milité avec Foucault, donc Aides était comme un travail de deuil à travers un travail militant. 17 juin 2017 [1ère diffusion. 11 mai 2000]
372 Christine Ockrent, Françoise Giroud. Une ambition française. Fayard. 364p. 2003. p.336
373 Elena Ferrante, L’enfant perdue. Folio. Gallimard. 619p. 2018. p.198
374 François Dosse, Castoriadis. Une vie. La Découverte. 530p. 2014. p.15
375 France 24. 5 mars 2019. 12h 10
376 Dostoïevski, Douce, In : Journal d’un écrivain. La Pléiade. 1611p. 1972. p.763
377 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1470p. 1970. p.9
378 In : Studs Terkel, Hard times. Histoires orales de la grande dépression. Éditions Amsterdam. 596p. 2009. p.394, 395
379 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.78
380 Victor Hugo, L’homme qui rit. Éditions Pocket. 762p. 2016. p.525
381 George Eliot, Felix Holt, le radical. Folio. Classique. Gallimard. 801p. 2021. p.392
382 Lettres de Thomas Mann (1889-1936). Gallimard. 608p. 1966. p.418
383 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXIII. 781p. 1989. p.382