Langage
 Marie-Victoire Louis

Langage

Extrait de l’Abécédaire féministe

date de rédaction : 19/11/2024
date de publication : 19 novembre 2024
mise en ligne : 19/11/2024
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À la recherche du patriarcat…

L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 25.900 items et 23 rubriques : I. Culture (1137) ; II. Droit (445) ; III. Êtres humains (1418) ; IV. Corps (634) ; V. Enfants (366) ; VI. Femmes (3460) ; VII. Hommes (1726) ; VIII. Relations entre êtres humains (942) ; IX. Famille (651) ; X. Féminisme (490) ; XI. Justice (1099) ; XII. Langage (1166) ; XIII. Patriarcat (842) ; XIV Penser (1791) ; XV. Politique (2816) ; XVI. Pornographie (179) ; XVII. Proxénétisme (502) ; XVIII. « Sciences » sociales (777) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1227) ; XXI. Histoire (981) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (283) ; XXIII. Violences (709) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (2215)

19 novembre 2024

XII. Langage

En noir : nouveaux items (et modifiés)

I. Langage : Langage (1, 2, 3, 4, 5) ; Langage (Accent) (1, 2) ; Langage (Antiféminisme) (1, 2, 3) ; Langage (Antiphrase) ; Langage (Argot) ; Langage (« Arme ») ; Langage (« Balance Ton Porc ») ; Langage (Baratin) ; Langage (Barthes Roland) ; Langage (Bentolila Alain) ; Langage (Camus Albert) (1, 2) ; Langage (Carroll Lewis) ; Langage (Castoriadis Cornelius) ; Langage (Chalamov Varlam) ; Langage (Censure) (1, 2, 3) ; Langage (de Classe) (1, 2) ; Langage (Cleyre Voltairine de) ; Langage (Concept) ; Langage (Colonialisme) ; Langage (« Confusions sémantiques ») ; Langage (Conscience) ; Langage (Conservateur) ; Langage (Contexte) ; Langage (Costa-Gavras) ; Langage (Crédibilité) ; Langage (Déni du réel) ; Langage (Dictionnaire de l’Académie française) ; Langage (Dictionnaire. L’Encyclopédie) ; Langage (Dictionnaire. Littré Émile) ; Langage (Delteil Joseph) ; Langage (Dialectes) ; Langage (Diderot Denis) (1, 2) ; Langage (Diminutif) ; Langage (Édulcoré) ; Langage (Élégant) ; Langage (« Éléments de langage ») (1, 2, 3) ; Langage (Euphémisme) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2) ; Langage (« Fake News ») (1, 2, 3, 4, 5) ; Langage (« Féminin générique ») ; Langage (Féminisme) ; Langage (Femmes) ; Langage (Figaro Le) ; Langage (Finkielkraut Alain) ; Langage (Forme) ; Langage (Formalisme) ; Langage (Galimatias) (1, 2) ; Langage (« Gauloiseries ») ; Langage (Grammaire) (1, 2) ; Langage (Green Julien) ; Langage (Guerre) ; Langage (Guillemets) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Langage (Haffner Sebastian) ; Langage (Héritier Françoise) ; Langage (Hugo Victor) ; Langage (Hyperboles) ; Langage (Jeu de mots) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Langage (Idels Michèle) ; Langage (« Iel ») ; Langage (Internationale Situationniste) ; Langage (Jacquetin Bernard) ; Langage (Jargon) ; Langage (Koestler (Arthur) ; Langage (Kraus Karl) ; Langage (Lafon Marie-Hélène) ; Langage (La Mettrie Julien Offoy de) ; Langage (Langue) (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Par ordre alphabétique Langue (Anglaise) ; Langue (Arabe en Israël) ; Langage (Langue-de-bois) ; Langue (Basque) ; Langue (Langue. Française) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Langue (Langue. Hongroise) ; Langue (Langue. Latine) (1, 2) ; Langage (Leiris Michel) ; Langage (Lessing Doris) ; Langage (Lévi-Strauss Claude) ; Langage (Linguistique La) ; Langage (Luca Ghérasim) ; Langage (Macron Emmanuel) ; Langage (Maitrise du) ; Langage (Majuscule) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Langage (Médias) (1, 2) ; Langage (Métaphore) ; Langage (Métonymie) ; Langage (Nazi) (1, 2, 3) ; Langage (Nom de fleurs sauvages) ; Langage (Obscur) ; Langage (Onomatopées) ; Langage (Orthographe) (1, 2 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Langage (Paroles) Par ordre chronologique (1, 2) ; Langage (Pataphysique) ; Langage (Patois) ; Langage (Patelinage) ; Langage (Patriarcal) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Langage (Périphrase) ; Langage (Philologue) ; Langage (Phrase sortie de son contexte) ; Langage (Policé) ; Langage (Polyglotte) ; Langage (Populaire) ; Langage (Prévert Jacques) ; Langage (Pronom personnel) ; Langage (« Réel ») ; Langage (Révolution) ; Langage (Rigueur des termes) ; Langage (Rime) ; Langage (Senghor Leopold Sedar) ; Langage (Saint-Simon) ; Langage (Salomé Lou Andréas) ; Langage (Saussure Ferdinand de) ; Langage (Steiner George) ; Langage (Style) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18) ; Langage (Substitution. Processus de) ; Langage (Symbole) (1, 2, 3) ; Langage (Synonyme) ; Langage (Syntaxe) ; Langage (Thoreau Henry David) ; Langage (Traduction) ; Langage (Tricot) ; Langage (Tristan Flora) (1, 2, 3) ; Langage (Verbiage) ; Langage (Vallès Jules) ; Langage (Violences) ; Langage (Voilà… Etc…) ; Langage (Voltaire) (1, 2, 3) ; Langage (Vulgaire) (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; (256)

II. Langage. Académie française : Par ordre chronologique Académie française (Richelieu cardinal de) (1, 2) ; ; Académie française (Bernis cardinal de) ; Académie française (Voltaire. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) ; Académie française (Diderot Denis) ; Académie française (Jean-Armand de Bosséjoulus de Roquelaure. 1770) ; Académie française (Delille Abbé. Jacques. 1772) ; Académie française (D’Alembert. 1776) ; Académie française (Abbé Morellet. 1805) ; Académie française (Sieyès Emmanuel-Joseph. 1815) ; Académie française (Sainte-Beuve. Charles-Augustin. 1844) ; Académie française (Sand George. 1859) ; Académie française (Sand George. 1859. 1861. 1862. 1869) ; Académie française (Hugo Victor. 1862) ; Académie française (Simonet Jules. 1863) ; Académie française (Montijo Eugénie de. 1870) ; Académie française (Mgr Dupanloup. 1872) ; Académie française (Dumas Alexandre fils. 1874) ; Académie française (Du Camp Maxime. 1880) ; Académie française (Daudet Alphonse. 1884) ; Académie française (Loti Pierre. 1892) ; Académie française (Savary Pauline. 1893) ; Académie française (Émile Zola. 1896. 1897) ; Académie française (Barrès Maurice. 1906) ; Académie française (France Anatole. 1909) ; Académie française (Massis Henri. 1913) ; Académie française (Jammes Francis. 1921) ; Académie française (Halévy Elie. 1921) ; Académie française (Noailles Madame de. 1923) ; Académie française (Claudel Paul) ; Académie française (Maurras Charles. 1938) ; Académie française (Hermant Abel. 1940) (1, 2) ; Académie française (Léautaud Paul. 1941) ; Académie française (Mauriac François. 1941. 1944. 1951. 1954) ; Académie française (De Gaulle Charles. 1945) ; Académie française (De Gaulle Charles. 1957) ; Académie française (Druon Maurice. 1959. 1990) (1, 2) ; Académie française (Guitton Jean. 1961) ; Académie française (Paulhan Jean. 1963) (1, 2) ; Académie française (Armand Louis. 1969) ; Académie Française (Maritain Jacques. 1972) (1, 2) ; Académie française (Yourcenar Marguerite. 1979. 1980) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Académie française (Aron Raymond. 1983) ; Académie française (Rouart Jean-Marie. 1997. 2018. 2022) ; Académie française (Gould Florence. 1987) ; Académie française (Le Dœuff Michèle. 1989) ; Académie française (Roy Jules. 1989) ; Académie française (Tulard Jean. 2003) ; Académie française (Djebar Assia. 2005) ; Académie française (Lévi-Strauss Claude. 2010) ; Académie française (Delay Florence) (2012, 2014) (1, 2) ; Académie française (Veil Simone. 2017) ; Académie française (Bona Dominique. 2017) ; Académie française (Déclaration sur l’écriture dite ‘inclusive’. 2017) ; Académie française (Carrère d’Encausse Hélène. 2018) (1, 2) ; Académie française (Cerquiglini Bernard. 2021) ; Jean-Christophe Ruffin ; (85)

III. Langage. Adjectif : (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Adjectif /adverbe ; Adjectif / substantif (1, 2, 3, 4, 5) ; (19)

IV. Langage. Adverbe : (2)

V. Langage. Article singulier : (2)

VI. Langage. Conjonction : (2)

VII. Langage. Féminisation du langage : Langage (« Féminisation» du langage ») (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17) Par ordre alphabétique Agacinski (Sylviane) ; Alexievitch (Svetlana) ; Azière (Éric) ; Bernanos (Georges) ; Bourlanges (Jean-Louis) ; Cahiers du Grif ; Canard enchaîné Par ordre chronologique (Le) (1, 2, 3, 4) ; Caradec (Jean-Michel) ; Carrère d’Encausse (Hélène) ; Cécile de Sainte-Croix (Mère) ; Charrière (Isabelle de) ; Chateaubriand François-René de) (1, 2) ; Chevaliers du Saint-Sépulcre ; Cixous (Hélène) ; Corneille (Thomas) ; Correcteur d’orthographe ; De Gaulle (Charles) ; Déguignet (Jean-Marie) ; « Écriture - dite - inclusive » (1, 2) ; Finkielkraut (Alain) ; Football ; France Culture (1, 2) ; Fumaroli (Marc) ; Gallimard (La Pléiade) ; Gide (André) ; Georgius ; Grammaire ; Historiographie ; Hugo (Victor) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Jacob (Christian) ; Lagarde (Christine) ; Leclerc (Annie) ; Le Dœuff (Michèle) ; (Littré Le) ; Macron (Emmanuel) ; Marivaux ; Médiapart ; Messager (Annette) (1, 2) ; Michelet (Jules) ; Modification des termes (1, 2) ; Monde Diplomatique Le) (1, 2) ; Moscovici (Serge) ; Ordre des Templiers ; Pécresse (Valérie) ; « Pédés (des) » ; Péguy (Charles) ; Philippe (Édouard) ; Pléiade (La) ; Prévert (Jacques) (1, 2) ; Rosanvallon (Pierre) ; Rousseau (Jean-Jacques) ; Sand (George) (1, 2, 3) ; Sapienza (Goliarda) ; Ségur (comtesse de) ; Solotareff (Grégoire) ; « Soudard » ; Taine (Hippolyte) ; Thoreau (Henry David ) ; Talmont (Virginie) ; Tolstoï (Léon) ; Tristan (Flora) ; Tulard (Jean) ; Vallès (Jules) ; Verny (Françoise) ; (Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28) ; Villermé (Louis-André) ; Wieviorka (Annette) ; Worms (Frédéric) ; (116)

VIII. Langage. Genre (Critique du) : Langage. Genre (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Par ordre alphabétique Genre (à toutes les sauces) ; Genre (« Approche Genrée ») (1, 2) ; Genre (Cerquiglini Bernard) ; Genre (« Comme nous disons… ») ; Genre (Différence genrée) ; Genre (Domination) ; Genre (Droit) ; Genre (Égalité) ; Genre (« Féminin ») ; Genre (Femmes) (1, 2, 3, 4) ; Genre (« Gender mainstraeming ») ; Genre (Genèse) ; Genre (« Mauvais ») ; Genre (Passé, présent, futur du terme…) ; (Genre. Pape François) ; Genre (Les études de genre. 2016) (1, 2, 3, 4, 5) ; Genre (Usage. Barma Catherine) ; Genre (Usage. Bernard Catherine) ; Genre (Usage. « C.8 ») ; Genre (Usage. Clément Jérôme) ; Genre (Usage. Fassin Éric) ; Genre (Usage. Favret-Saada Jeanne) ; Genre (Usage. Féminisme) ; Genre (Usage. France Culture) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Genre (Usage. Lançon Philippe) ; Genre (Usage. Laqueur Thomas) ; Genre (Usage. Mauss Marcel) ; Genre (Usage. Mitterrand Danielle) ; Genre (Usage. Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Genre (Sexe) (1, 2, 3, 4) ; Genre (Violences) (1, 2) ; (68)

IX. Langage. Mots : Langage. Mots (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29) ; Par ordre alphabétique Mots (Aragon Louis) ; Mots (« Assassins ») ; Mots (Balzac Honoré de) (1, 2, 3) ; Mots (Banks Russel) ; Mots (Bernanos Georges) ; Mots (Brocher Victorine) ; Mots (Castoriadis Cornelius) ; Mots (Chateaubriand François-René de) (1, 2) ; Mots (Chomsky Noam) ; Mots (Clément Catherine) ; Mots (D’Holbach Paul Thiry) ; Mots (Daniel Jean) ; Mots (Debray Régis) ; Mots (De Gaulle Charles) ; Mots (De Gaulle-Anthonioz Geneviève) ; Mots (Desproges Pierre) ; Mots (Dickens Charles) ; Mots (Diderot Denis) ; Mots (Eliot George) ; Mots (Éluard Paul) ; Mots (Fielding Henry) ; Mots (Flaubert Gustave) ; Mots (Girard André) ; Mots (Godard Jean-Luc) ; Mots (Goethe) ; Mots (Goldman Emma) ; Mot (Green Julien) (1, 2, 3) ; Mots (Hayek Friedrich A.) ; Mots (Hobbes Thomas) ; Mots (Hugo Victor) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Mots (Klemperer Victor) (1, 2, 3) ; Mots (Kollontaï Alexandra) ; Mot (Léautaud Paul) ; Mots (Leibniz) ; Mots (Lénine) ; Mots (London Jack) ; Mots (London Arthur) (1, 2) ; Mots (Macron Emmanuel) ; Mots (Marker Chris) ; Mots (Mélenchon Jean-Luc) (1, 2) ; Mots (Mercier Louis Sébastien) ; Mots (Merleau-Ponty Maurice) ; Mots (Mirabeau) (1, 2) ; Mots (Nietzche Friedrich) ; Mots (Nougaro Claude) ; Mots (Ockrent Christine) (1, 2) ; Mots (Plenel Edwy) ; Mots (Polysémie) ; Mots (Renard Jules) ; (Mots. Retz cardinal de) ; Mots (Rivière Jacques) ; Mots (Rousseau Jean-Jacques) (1, 2) ; Mots (Roy Jules) ; Mots (Saint-Just) (1, 2) ; Mots (Salvador Henri) ; Mots (Scott James C. Scott) ; Mots (September Dulcie) ; Mots (Sand George) (1, 2) ; Mots (Staël Germaine de) (1, 2, 3) ; Mots (Steinbeck John) (1, 2, 3) ; Mots (Stendhal) ; Mots (Suri Manil) (1, 2) ; Mots (Svevo Italo) ; Mots (Székely János) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Mots (Taine Hippolyte) (1, 2, 3) ; Mots (Talmont Virginie) ; Mots (Tchékhov Anton) ; Mots (Tolstoï Léon) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Mots (Tourret Louise) ; Mots (Valls Manuel) ; Mots (Vaubourg Marie) ; Mots (Voltaire) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Mots (Weil Simone) ; Mots (Wittgenstein Ludwig) ; Mots (Zola Émile) (1, 2) ; (151)

X. Langage. Mots (Critique de) : Langage. Mots. Critique de mots. Par ordre alphabétique : « Affaire » ; « Arme par destination » ; « Assimilation » ; « Assumer » ; « Biais cognitif » ; « Bonniche » ; « Ça » ; « Capital » ; « Capricieuse » ; « Cas » ; « Casseurs » ; « Cause » ; « Choix » ; « Cliché » ; « Compromission » ; « Coureur » ; « Créole » ; « Crise » ; « Daech » ; « Décolonial » ; « Dérapage » ; « Drame » ; « Émigration » ; « Esprit » ; « Évènement » ; « Faire le jeu de » ; « Faits » (1, 2, 3, 4) ; « Fléau » ; « Gratte-cul » ; Grève ; « Grogne » ; « Haine » ; « Hiérarchie » ; « Homophobie » ; « Idéologie » ; « Impécunieux » ; « Intéressant » ; « Laideron » ; « Malentendu » ; « Manquer » ; « Marges » ; « Nettoyage ethnique » ; « Non » ; « Nous » ; « On » (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17) ; « Paradoxe » ; « Parentalité » ; « Pass » ; « Passage à l’acte » ; « Peuple » ; « Précarité » ; « Précautions » ; « Promettre » ; « Promotion canapé » ; « Progressiste » ; « Protéger » (1, 2, 3, 4) ; « Puritain-e »(1, 2) ; « Queer » ; « Querelle » ; « Racisme » ; « Racisé-es » ; « Ranger » ; « Récidive » ; « Remigration » ; « Repentance » ; « Reproduction » ; « Résilience » ; « Sanitaire » ; « Scandale » ; « Social » ; « Souillon » ; « Spécisme » ; « Sous-traitant » ; « Sulfureux […] » ; « Supérieur » ; « Symbolique » ; « Tacler » ; « Think Tank », « Tournantes » ; « Traite » ; « Transfuge de classe » ; « Translocation » ; « Traumatisme » ; « Tri sélectif » ; « Tsahal » ; « Tumeur » ; « Universel », « Vertu » ; « Victime » ; « Virilité »; « Woke » ; (116)

XI. Langage. Possessif : Possessif (1, 2, 3, 4, 5) ; par ordre alphabétique Possessif (AFP) ; Possessif (Arnault Bernard) ; Possessif (Aron Raymond) ; Possessif (Arte) ; Possessif (Attali Jacques) ; Possessif (Aubry Émilie) ; Possessif (Badiou Alain) ; Possessif (Balzac Honoré de) ; Possessif (Belloubet Nicole) ; Possessif (Bonaparte) ; Possessif (Bourdieu Pierre) ; Possessif (Castaner Christophe) ; Possessif (Castex Jean) ; Possessif (Chateaubriand François-René de) ; Possessif (Chaunu Pierre) ; Possessif (Churchill Winston) ; Possessif (Cixous Hélène) ; Possessif (Cohen Daniel) ; Possessif (Comte-Sponville André) ; Possessif (Cousin Victor) ; Possessif (Darmanin Gérald) ; Possessif (Debray Régis) ; Possessif (Debré Robert) ; Possessif (De Gaulle Charles) ; Possessif (Delorme Florian) ; Possessif (Duflot Cécile) ; Possessif (Dumas Roland) ; Possessif (Dupond-Moretti Éric) (1, 2) ; Possessif (Erdogan Recep Tayyip) (1, 2) ; Possessif (Egli Richard. A) ; Possessif (Flaubert Gustave) ; Fauvelle (François-Xavier) ; Possessif (Figaro Le) ; Possessif (Finkielkraut Alain) ; Possessif (France Culture) ; Possessif (Freud Sigmund) (1, 2) ; Possessif (Galey Matthieu) ; Possessif (Gaultier Jean-Paul) ; Possessif (Gesbert Olivia) ; Possessif (Giono Jean) ; Possessif (Gombrowicz Witold) ; Possessif (Grégoire Ménie) ; Possessif (Guérini Stanislas) ; Possessif (Hamon Benoît) ; Possessif (Hanouna Cyril) ; Possessif (Hessel Stéphane) ; Possessif (Hugo Victor) (1, 2) ; Possessif (Hulot Nicolas) ; Possessif (Jadot Yannick); Possessif (Jeanneney Jean-Noël) (1, 2, 3) ; Possessif (Joffrin Laurent); Possessif (Jupé Alain) ; Possessif (Kauffmann Sylvie) ; Possessif (Kiejman Georges) ; Possessif (Léautaud Paul) ; Possessif (Leiris Michel) ; Possessif (Leleu Pierre) ; Possessif (Le Maire Bruno) ; Possessif (Le Pen Marine) (1, 2) ; Possessif (Le Taillanter Roger) ; Possessif (Lévy Bernard-Henri) ; Possessif (Louis XVI) ; Possessif (Lugan Bernard) ; Possessif (Macron Emmanuel) (1, 2) ; Possessif (Maffesoli Michel) ; Possessif (Maire. France. 2019) ; Possessif (Maire. France. 2021) ; Possessif (Mandela Nelson) ; Possessif (Manière Philippe) ; Possessif (Mann Thomas) ; Possessif (Mauriac François) ; Possessif (Mélenchon Jean-Luc) ; Possessif (Minc Alain) ; Possessif (« Microbiote ») ; Possessif (Nicolas II) ; Possessif (Nora Pierre) ; Possessif (Onfray Michel) (1, 2) ; Possessif (Pascal Blaise) ; Possessif (Pech Thierry) ; Possessif (Pécresse Valérie) ; Possessif (Pepys Samuel) ; Possessif (Perrot Michelle) ; Possessif (Philippe Édouard) ; Possessif (Piaf Édith) ; Possessif (Plantu) ; Possessif (Poivre d’arvor Patrick) ; Possessif (Radio courtoisie) ; Possessif (Rassemblement national) ; Possessif (Reynié Dominique) (1, 2, 3) ; Possessif (Riccoboni Marie-Jeanne) ; Possessif (Rosanvallon Pierre) ; Possessif (Roudinesco Élisabeth) ; Possessif (Sainte Thérèse de Lisieux) ; Possessif (Schwarzkopf Elisabeth) ; Possessif (Rousseau Jean-Jacques) ; Possessif (Un) Soldat. Anonyme) ; Possessif (Stendhal) ; Possessif (Thierry Jean-Pierre) ; Possessif (Tolstoï Léon) ; Possessif (Trébuchet Vincent) ; Possessif (Trotsky Léon) ; Possessif (Varoufakis Yanis) ; Possessif (Védrine Hubert) ; Possessif (Vilmorin Sophie de) ; Possessif (Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16) ; Possessif (Walter Gérard) ; Possessif (Weiss Louise) ; Possessif (Wharton Edith) ; Possessif (Zemmour Éric) (1, 2) ; Possessif (Zola. Émile) (1, 2, 3) ; (145)

XII. Langage (Sexes, Sexuel-les, Sexualité-s) :

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XIII. Langage (Sujet) : 1, 2, 3, 4, 5 ; (5)

XIV. Langage (Verbe) : Langage. Verbe (1, 2, 3, 4, 5, 6), « Aller » ; « Avoir » ; « Chercher » ; « Connaître » ; « Cultiver ») ; « Donner » ; « Écraser » ; « Entrer » ; « Être » ; « Faire » ; « Fréquenter » ; « Jouir » ; « Mener » ; « Mettre » ; « Mourir » ; « Partager » ; « Partir » ; « Passer » ; « Perdre » ; « Placer » ; « Prendre » ; « Protéger » ; « Recevoir » ; « Rendre » ; « Sauter » ; « Sortir » ; « Tenir » ; « Tirer » ; « Tomber » ; « Travailler » ; « Trouver » ; « Vivre » (38)

XV. Langage (Zeugma) : Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82 , 83, 84 , 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144, 145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158) ; (158)

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I. Langage :

Langage :

Langage (1) : Plus les mots sont indéterminés, équivoques, polysémiques, et si souvent ne veulent strictement rien dire, plus ils sont fonctionnels pour la perpétuation du monde. On matraque la pensée de chacun-e avec l’imposition de termes que chacun-e interprète selon son entendement. Dès lors, dans cette confusion délibérée, la pensée [politique] s’estompe, se dilue, se fragmente, se recompose et le monde continue ainsi d’autant plus aisément sur des bases que tant s’acharnent à reformuler, à recomposer, en fonction de leurs seuls intérêts … (Cf. Les [mes] critiques d’Amnesty International)

Langage (2) : On n’exprime pas ce que l’on vit, ce que l’on pense, ce que l’on espère, ce que l’on croit… : on exprime la personne que l’on est.

Langage (3) : Et si les lignes de force d’une société étaient d’abord lisibles dans son langage ?

Langage (4) : Opposer la critique du langage aux rapport sociaux-politiques, c’est s’interdire de comprendre qu’il l’anticipe, le révèle, l’incarne, l’accentue.

Langage (5) : Dévoiler les strates du langage, faute de quoi celui-ci, devenant une gangue qui lui fait perdre peu à peu toute signification, étouffe la pensée.
N.B. « Gangue » : « matière sans valeur qui entoure un minerai, une pierre précieuse à l’état naturel ; Ce qui enveloppe ou dissimule quelque chose. »

Par ordre alphabétique. Langage :

Langage. Accent :

Langage (Accent) (1) : Dans les centres de plateformes téléphoniques (En Tunisie, en Afrique sub-saharienne et ailleurs dans le monde), on apprend aux salarié-es de parler français sans accent. Elles / ils sont donc dépossédés de la spécificité de leur manière de parler afin d’être entendables dans les pays riches pour lesquels elles/ils sont employé-es.

Langage (Accent) (2) : (12 juillet) 2018. Jacques Bonnaffé, sur France Culture, évoque le fait, la réalité d’être en France, « condamné par son accent. » 1
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Langage (Andreas Friedrich Carl) : 1976. Heinz Frederick Peters [1910-1990], dans le livre intitulé Ma sœur, mon épouse, consacré à Lou Andreas Salomé [1861-1937], présente la conception que le linguiste Friedrich Carl Andreas [1846-1930], celui qui fut aussi son époux, avait du langage :
« L’intérêt qu’il prenait aux langues n’était pas seulement philologique. Il comprenait tout le domaine de l’histoire, la géographie, l’ethnologie et les facteurs économiques qui forment un type culturel. Le langage est la clé qui ouvre la vie d’un peuple. C’est une clé précieuse qui doit être maniée avec le grand soin, avec la plus grande précision, mais ce n’est pas une fin en soi. Si elle ne vous ouvre des horizons plus vastes, elle est de peu de valeur. » 2

Langage. Antiféminisme :

Langage (Antiféminisme) (1) : (6 octobre) 2017. Ce matin, le grand titre qui barrait la page de garde du Figaro était :
« Féminisme ; les délires de l’écriture inclusive » dont la présentation était :
« Député.e, conseiller.ère, intellectuel.le : cette manière incongrue d'écrire le français gagne du terrain dans l'université et l'administration. Une nouvelle concession à un féminisme militant. » 3
Le féminisme, au singulier, dans sa supposé globalité, est assimilé au féminisme militant, les deux relevant du « délire » … (Cf. Féminisme, Langage. Figaro Le. Féminisation du langage. Écriture « Inclusive », Féminisme)

Langage (Antiféminisme) (2) : (4 octobre) 2017. Dans un article publié par Slate.fr de Peggy Sastre intitulé : L’écriture intrusive, ça ne marchera jamais (et tant mieux) est intégré l’encart suivant :
« À lire aussi : Comment l’écriture est devenue une arme de propagande sous Hitler. »
- (18 juillet) 2015. Il s’agit d’un texte du même Slate.fr mais en date du 18 juillet 2015 dont voici la présentation :
« Hitler imposa l’utilisation de la graphie ou police Fraktur par décret, la proclamant ‘écriture aryenne’ et par conséquent interdite aux juifs. Avant de la décréter ‘écriture des juifs’ et de l’interdire aux Allemands. »
- On peut noter que l’article de Peggy Sastre a été reproduit sans commentaire et sans référence à l’encart évoqué par le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes 4
- Les féministes, sont, comme tant d’autres, en danger.… (Cf. Féminisme, Politique. Propagande)

Langage (Antiféminisme) (3) : (9 octobre) 2017. Entendu, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) concernant ce qui est dorénavant nommé - au lieu et place de ce que l’on appelait la « féminisation du langage » - « l’écriture - dite - inclusive » :
« Expression d’un féminisme exacerbé » ; « attaque contre l’unité de la société française actuelle » ; « remise en cause de l’union, l’unité, l’harmonie de notre pays » … Pas moins… (Cf. Féminisme, Langage. Féminisation du langage. « Écriture - dite - inclusive »)
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Langage (Antiphrase) : Ne n’aime pas les antiphrases.
N.B. « Antiphrase » : « Utilisation d'un mot, d'une locution dans un sens contraire au sens véritable par ironie ou euphémisme »

Langage (Argot) : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, qui fait compagne à Saint-Denis en 1937 pour le droit de vote des femmes, auteure de :
« Les Parisiens ne se doutaient pas du climat de Saint-Denis. On n’y parlait même pas français. Les grilles étaient des lourdes ; les sourds des durs de la feuille ; on s’y bigornait au lieu de s’y battre. » 5 (Cf. Femmes, Politique. Vote des femmes)
N.B. Dans Les misérables [1862] un chapitre est consacré à l’argot.
* Ajout. 14 novembre 2013. Écouter « Appelez-ça comme vous voulez », chanté par Maurice Chevalier [188-1972]

Langage (« Arme ») : Le langage fut d’abord l’arme de ceux qui commandent, qui ordonnent, qui décident, qui exigent, qui oppriment, et qui donc imposent le silence. Des limites de la « parole libératrice », laquelle exige nombre de conditions, le plus souvent, non réunies… (Cf. Culture)

Langage (« Balance ton porc ») : (31 décembre) 2017. Lu sur balancetonporc.com :
« L’enfer de mon enfance continue encore. […] Pour finir ‘porc’ est un terme beaucoup trop modéré pour les agressions que j’ai subies. Je qualifierais ces monstres de bourreaux, de tortionnaires, de criminels qui malheureusement restent impunis. » (Cf. Êtres Humains, Hommes. « Porcs », Justice, Politique. Animalisation du monde)

Langage (Baratin) : Le baratin a sauvé bien du monde.
N.B. « Bartin » : « Discours abondant d’abord pour tromper, séduire. Arrête ton baratin ! »

Langage (Barthes Roland) : 1957. Roland Barthes [1915-1980], dans Mythologies, après avoir évoqué « le mythe » […] de « la transparence et [de] l’universalité du langage », concernant « la Justice », plus précisément le procès Dominici [1952], auteur de :
« Le président d’assises, qui lit Le Figaro, n’éprouve visiblement aucun scrupule à dialoguer avec le vieux chevrier illettré [Gaston Dominici. 1967-1955]. N’ont-ils pas en commun une même langue et la plus claire qui soit, le français ? Merveilleuse assurance de l’éducation classique, où les bergers conversent sans gêne avec les juges ! Mais ici encore, derrière la morale prestigieuse (et grotesque) des versions latines et de dissertations françaises, c’est la tête d’un homme qui est enjeu. » (Lire la suite) 6 (Cf. Culture, Justice)

Langage (Bentolila Alain) : (16 mars) 2017. Bentolila Alain, présentant « une analyse de linguiste », en s’adressant à Claudie Baudino auteure de : Le sexe des mots : un chemin pour l’égalité et à Florence Montreynaud, auteure de : Le roi des cons : quand la langue française fait mal aux femmes [les deux livres publiés en 2018] invitées comme lui, sur France Inter, à débattre de la question :
« La langue française est-elle machiste ? » auteur de :
« Je trouve ça dérisoire […] aucun intérêt, on s’en fout. (bis) […] Ces petites batailles que vous menez mesdames pour un la, un une, un te, de plus moins de moins, sont des batailles pitoyables, elles sont faciles. […] Toutes ces choses-là me semblent peu intéressantes. Vous vous trompez de combat. […] La vraie question, ce n’est pas de savoir qu’il y a des femmes et des hommes, …c’est … […] Ce sont des combats de petite envergure … […] On devrait parler du sort des femmes et de la manière dont on peut les changer. […] Ôtez-vous de la tête le fait que le masculin veut dire sexe masculin et que le féminin veut dire sexe féminin : ça n’a rien à voir. […] Ça n’a strictement aucune importance […] Comprenez bien une chose… la langue n’est pas là pour obéir à des décrets. […] C’est ridicule […]. Certainement pas, c’est n’importe quoi […] On devrait parler du sort des femmes. […] C’est l’évolution des mentalités [qui compte] […] Tout le reste [autre que ce qu’il fait] est dérisoire. »
- Et l’émission malheureusement se termina par des rires…
- La responsabilité de France Inter de l’avoir invité et celle de la journaliste de n’avoir pas fait cesser ses injures, est posée, sans oublier celle des « invitées ». 7 (Femmes. « Féminin », Hommes. Grossiers. Fumaroli Marc, Langage. Langue. Française, Penser. Débattre)

Par ordre chronologique. Langage. Albert Camus :

Langage (Camus Albert) (1) : 1944. Albert Camus [1913-1969] cite Chamfort [Sébastien Roch Nicolas. 1741-1794] « parmi les plus grands créateurs d’un certain art où, à aucun moment, la vérité de la vie n’a été sacrifiée aux artifices du langage. » 8

Langage (Camus Albert) (2) : (7 février) 2011. Lu sur le blog de Jean-Pierre Dacheux [?-2015] :
« On prête à Camus [1913-1960], et on le cite sans cesse, d’avoir dit : ‘Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.’ Cela sonne bien, mais Camus n’a pas dit exactement ça ! Dans un essai de 1944, paru dans Poésie 44 (Sur une philosophie de l’expression), Albert Camus écrivait : ‘Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde.’ » 9
- « Choses », « objets », les êtres sont manquant-es. (Cf. Êtres humains, Femmes. « Objets »)
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Langage (Carroll Lewis) : 1865. Lewis Carroll [1832-1898], dans Alice au pays des merveilles, auteur de l’échange suivant entre Alice et Humpty-Dumpty :
« Lorsque moi j'emploie un mot, répliqua Humpty-Dumpty d'un ton de voix quelque peu dédaigneux, il signifie exactement ce qu'il me plaît qu'il signifie... ni plus, ni moins. »
« La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu'ils veulent dire. »
« La question, riposta Humpty-Dumpty, est de savoir qui sera le maître... un point, c'est tout. » 10 Définitif ? (Cf. Dialogues)

Langage (Castoriadis Cornelius) : 1991. Cornelius Castoriadis [1922-1997], auteur de :
« Je n’aime pas beaucoup le terme d’URSS, car il ne s’agit ni d’une union, ni de soviets, ni de républiques, ni de socialisme. » 11

Langage (Chalamov Varlam) : 2003. Varlam Chalamov [1907-1982], dans Récits de la Kolyma, auteur de :
« C’est par la maîtrise du parler des truands que commence le rapprochement entre le cave et le monde de la pègre. » 12
- Un exemple, pas vraiment nouveau, mais qui actuellement semble faire florès :
« les filles » … (Cf. Pornographie, Proxénétisme)

Langage. Censure :

Langage (Censure) (1) : Les coupures, déformations, réécritures, infléchissements du sujet, questionnements hors sujet, autocensures, aimables pressions, concessions ‘consenties’ tuent les textes plus efficacement qu'une censure sans appel... laquelle a le mérite de maintenir le texte dans son intégr[al]ité et de permettre qu’il puisse être publié ultérieurement en l’état.

Langage (Censure) (2) : La censure est inutile lorsque l’on détourne le regard.

Langage (Censure) (3) : Le silence sur l’odieux remplace la censure.
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Langage de Classe :

Langage (de Classe) (1) : 1862. La comtesse de Ségur [1799-1874], dans Les malheurs de Sophie, auteure de :
«- Sophie : « Oh ! maman, permettez-moi d’aller voir si c’est Lambert avec le bourri. »
- Madame de Réan : « Le bourri ! Qu’est-ce que c’est que cette manière de parler. Il n’y a que les gens de la campagne qui appellent un âne un bourri. »
- Paul : « Ma tante, c’est Lambert qui nous a dit qu’un âne s’appelait un bourri ; il a même été étonné que nous ne le sachions pas. »
- Madame de Réan : « Lambert parle comme les gens de la campagne, vous vivez au milieu de gens plus instruits, vous devez parler mieux. » 13

Langage (de Classe) (2) : 1972. Lu dans Jacques Prévert [1900-1977] que les « petites gens n’avaient qu’un pot de chambre mais les grandes un vase de nuit ». 14
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Langage (Cleyre Voltairine de) : 1912. Voltairine de Cleyre [1866-1912], concernant [notamment] « l’action directe », auteure de :
« Tant et tant de fois par le passé, des noms, des phrases, des devises, des mots d’ordre ont été détournés, inversés, déformés du fait d’évènements qui échappaient au contrôle de ceux [et celles] qui en usaient correctement ; et ceux [et celles], qui malgré tout, persistaient à défendre leur interprétation et insistaient pour qu’on les écoutât finissaient par comprendre que de telles périodes d’incompréhension et de préjugés n’étaient que le prélude à une recherche et une compréhension plus approfondies. » 15 Juste, clairvoyant. (Cf. Penser. Pensées. Préjugés, Politique. « Action directe »)

Langage (Colonialisme) : Indigènes, Annamites, Niakoé, Niak, Viets, Indochinois, Vietnamiens…

Langage (Concept) : Chaque modification du langage ne peut se comprendre que dans le cadre de l’évolution de la société qui l’a vue naître. Dès lors, la critique du langage implique de repenser les concepts au sein desquels il s’inscrivait, tandis que son évolution repose sur cette compréhension. Et alors, subitement, inopinément, s’élaborent de nouveaux concepts, de nouveaux mots qui apparaissent comme des champignons un lendemain de pluie. (Cf. Penser. Concept. Mots, Histoire)

Langage (« Confusions sémantiques ») : Les confusions sémantiques n’en sont pas, ou plutôt, évitent les clarifications nécessaires : ce qui importe, c’est de [tenter] de comprendre, à chaque fois qu’une formulation peut être désignée comme telle, ce que, dans son contexte, compte tenu de son auteure-e, elle peut signifier. L’erreur qui signifie qu’une question a été posée, contextualisée, interrogée est préférable à la paresse intellectuelle qui maintient le monde en l’état. (Cf. Patriarcat. Permanence)

Langage (Conscience) : Analyser le langage en fonction de sa capacité à agir sur et dans les consciences individuelles : un préalable à la construction d’un regard critique politique.

Langage (Conservateur) : Le langage charrie nécessairement des modes de pensées et donc des visions du monde du passé, certaines passéistes, donc conservatrices, d’autres, non, mais toutes nécessairement inappropriées pour penser le futur. Ce constat nécessite de privilégier au plan de l’analyse ce qui est ou n’est pas générateur de nouveautés, fussent-elle régressives.

Langage (Contexte) : Une phrase, un mot même, peut et - si souvent doit - être analysé, interprété, critiqué indépendamment de son contexte.

Langage (Costa-Gavras) : (18 octobre) 2017. Le cinéaste Costa-Gavras, évoquant les difficultés à faire un film qui sera basé (notamment) sur les discussions menées entre le représentant Grec (Yanis Varoufakis) au sein de l’Europe et sur le livre qui s’en suivit « Discussions entre adultes. Les coulisses secrètes de l’Europe » [2017], lors de ce que l’on a injustement appelé « la crise Grecque », auteur de :
« La vraie action, c’est la parole. » 16 Quelle action ? quelle parole ? quelle vérité ? (Cf. Culture. Plenel Edwy, Économie. Grèce)

Langage (Crédibilité) : « On ne les croit plus » entend-on régulièrement dans les médias, concernant les gouvernements, les politiques, etc….
Cette critique est dépassée : nombreux-euses sont ceux et celles qui ont appris à comprendre que ceux-ci disent, grâce notamment aux ‘communicants’, le contraire de ce qu’ils pensent.
Un exemple récent, parmi tant d’autres, quasi quotidiens : le 12 décembre 2019, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale affirme :
« Les blocages, personne ne peut dire que c’est la faute du gouvernement. » [France-Infos. 13 heures]
Mais plus encore, nombreux-euses sont ceux et celles qui ont appris, qui savent resituer le discours, le langage des dominant-es dans le cadre politique qui seul lui donnent son sens.

Langage (Déni du réel) : (6 juillet) 2024. Lu sur Franceinfo :
« L'armée israélienne a réagi à la frappe sur une école de Gaza, qui a coûté la vie à 16 personnes. Tsahal [l’armée israélienne] assure que son aviation avait visé ‘plusieurs terroristes’ ‘dans le secteur de l'école al-Jaouni de l'Unrwa’ [Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient]. ‘Cet endroit servait de cachette et d'infrastructure opérationnelle à partir de laquelle des attaques étaient menées contre des soldats’, soutient-elle dans un communiqué, ajoutant que de ‘nombreuses mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser les civils’ ». (Cf. Politique. État. Israël. Guerre) N. B. Poursuivre : le terme de ‘déni’ est insuffisant.

Par ordre chronologique. Langage. Dictionnaires :

Langage (Dictionnaire de l’Académie française) : (28 mai) 1762. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Étienne-Noël Damilaville [1723-1768], auteur de :
« Je voudrais savoir comment réussit la nouvelle édition du Dictionnaire de notre académie. Les étrangers se plaignent qu’il est sec et décharné, et qu’aucun des doutes qui embarrassent tous ceux qui veulent écrire, n’y est éclairci. »
Un dictionnaire qui « doute[rait] », quelle heureuse, quelle riche idée… et, pas uniquement, concernant la stricte définition des mots… 17

Langage (Dictionnaire. L’Encyclopédie) : (25 septembre) 1762. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Ivan Ivanovitch Schouvalov [1717-1797], concernant L’Encyclopédie, auteur de :
« Il faut avouer qu’il y a beaucoup d’articles dans ce dictionnaire utile qui ne sont pas dignes de MM. D’Alembert et Diderot, parce qu’ils ne sont pas de leur main. » 18
N.B. Voltaire en rédigea un certain nombre. Le 26 décembre 1755, il en cite « 25 qui lui ont été donnés à faire par ces messieurs de l’Encyclopédie. »
Tous les articles de Voltaire qui furent publiés dans les Questions sur l’Encyclopédie formèrent par la suite une partie de son Dictionnaire philosophique.

Langage (Dictionnaire. Littré Émile) : (8 janvier) 1873. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Émile Littré [1801-1881], auteure de :
« Tout le monde vous remercie. La vieille George Sand veut vous remercier aussi. Vous avez plus fait pour le France que ses grands rois. Grâce à vous, notre esprit se pose sur le vrai sens de toutes les notions humaines. Chaque jour, en ouvrant au hasard votre dictionnaire, on se dégage d’une erreur ou d’une affirmation dans une vérité. Ce sera le grand pas du 19ème siècle. »
- Émile Littré lui répond le 15 janvier 1873 :
« Madame, J’ai été très sensible à ce que vous avez bien voulu m’écrire. Dans ces longs travaux, c’est le travail lui-même qui est le but et qui soutient, mais quand ils sont achevés, la récompense est dans les approbations bonnes et spontanées. Votre témoignage me fait espérer que mon livre sera d’une utilité générale. J’en accepte l’augure, et j’ajoute que si ce n’est pas avec des dictionnaires qu’on fait des écrivains tels que vous, c’est avec des écrivains tels que vous, c’est à dire nos bons écrivains de tous temps, qu’on met dans un dictionnaire de l’instruction, et même du charme. » 19
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Langage (Delteil Joseph) : 1925. Joseph Delteil [1894-1978], dans Jeanne d’Arc, auteur de :
« Jeanne [d’Arc] vint au monde à cheval sous un chou qui était un chêne. » 20
Laisse pantois-e.

Langage (Dialectes) : (28 décembre) 1858. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles Poncy [1821-1891], auteure de :
« […] Me voilà convaincue pour ma part que les dialectes sont beaucoup plus beaux que les langues. Ils sont plus vrais, ils ne prêtent pas à l’emphase, ils sont forcés d’exprimer des idées nettes et simples, des sentiments énergiques, et ils se prêtent en revanche, à des manifestations plus étendues de la pensée, par un luxe d’épithètes et de verbes dont les langues faite et châtiées n’approchent pas. […] Je sais bien, moi, que j’aime beaucoup mieux le français que nos paysans parlaient il y a trente ans, et que quelques vieillards de chez nous parlent encore bien que le français académique. » 21 (Cf. « Sciences » sociales)

Langage. Denis Diderot :

Langage (Diderot Denis) (1) : (juillet) 1767. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Falconet [1716-1791], auteur de :
« Vous ne doutez pas que, quelques soient les progrès d’une nation dans les sciences et dans les arts ; il faut qu’elle reste ignorante et presque barbare tant que sa langue est imparfaite.
Que les fausses acceptions des mots ont été, sont et seront à jamais la source féconde de nos erreurs et de nos disputes.
Qu’il n’est permis de fixer et de circonscrire les acceptions des mots, que quand les choses ont été mûrement et profondément discutées. […] » 22 (Cf. Langage. Académie française. Diderot Denis)

Langage (Diderot Denis) (2) : (juillet) 1767. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Falconet [1716-1791], auteur de :
« C’est de l’idiome d’un peuple qu’il faut s’occuper, quand on veut en faire un peuple juste, raisonnable et sensé. Cela est d’autant plus important qui, si vous réfléchissez un moment sur la célérité incompréhensible de la conversation, vous concevrez que les hommes ne proféreraient pas vingt phrases dans toute une journée, s’ils s’imposaient la nécessité de voir distinctement à chaque mot qu’ils prononcent, quelle est ou l’idée ou la collection d’idées qu’ils y attachent. » (Cf. Penser, Politique. Médias) 23
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Langage (Diminutif) : (20 mai) 1965. Jean Guitton [1901-1999] écrit dans le Journal de ma vie :
« Bachelard [Gaston. 1884-1962] dit que […] dans beaucoup de langues, le féminin est un diminutif. […] » 24
Exemples : chainette, camionnette, sœurette (?) ...
N.B. « Diminutif » : « Un diminutif est un procédé de dérivation lexicale qui ajoute à un mot l'idée de petitesse ou de fragilité ; c'est l'opposé d'un augmentatif. Les diminutifs sont fréquemment utilisés comme hypocoristiques, c'est-à-dire pour ajouter une nuance affective, caressante au mot considéré. »

Langage (Édulcoré) : Ce qui faisait partie autrefois d’un mouvement social, d’une critique politique, d’une remise en cause est dorénavant qualifié de « petite musique » [entendue]. Édulcoré, le terme est faible…

Langage (Élégant) : 1847. Emily Brontë [1818-1848], dans Hurlevent - Wuthering heights - auteure de :
« […] Vous feriez mieux d’ouvrir la porte, espèce de… répondit-il en m’appliquant un terme élégant que je ne me soucie pas de répéter. » 25 (Cf. Femmes. « Féminin », Langage. Injures)

Langage. « Éléments de langage » :

Langage (« Éléments de langage ») (1) : À critiquer les « éléments de langage », peut-on encore critiquer le langage ?

Langage (« Éléments de langage ») (2) : Des « éléments de langage » : une parole de perroquet.

Langage (« Éléments de langage ») (3) : Des « éléments de langage » : des mots privés de toute signification, coupés de toute réalité, libérés de tout rapport avec la vérité.
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Langage. Euphémisme :

Langage (Euphémisme) (1) : L’euphémisme n’est-il pas tout simplement un déni du réel, bref un mensonge ?

Langage (Euphémisme) (2) : Et si, lors des débats, on entendait : « Je suis en [total, partiel] désaccord avec vous » au lieu et place du si courant : « J’ai une petite différence d’analyse », ceux-ci ne seraient-ils pas plus clarifiés ? Mais alors trois conditions sont requises : qu’il existe effectivement entre les personnes invitées à débattre de réels désaccords ; que ceux-ci ne soient pas suffisamment opposés pour que des arguments de part et d’autre soient entendus ; que ceux-ci puissent être argumentés et présentés.
Je me souviens il y a longtemps d’une émission de télévision - qui n’a que peu duré - fondée sur le principe de n’inviter que deux personnes, celles ayant le plus de proximité entre elles… (Cf. Politique. Médias, Penser. Débattre)

Langage (Euphémisme) (3) : (11 août) 2019. Entendu, ce jour, sur BFM-TV des « journées de mécontentements » au lieu et place de « manifestations ». (Poursuivre)

Langage (Euphémisme) (4) : Depuis le (22 octobre) 2020. Ils sont si nombreux que je vais simplement les noter : (Depuis le 22 octobre 2020, puis par ordre chronologique de mes lectures, écoutes…] :
« Des salaires pas très confortables » [France Culture], « absence de performance » de la politique [C’dans l’air], « La parole politique n’est pas tout à fait entendue » [France Culture], « Notre discussion est un peu tendue » [France Culture], « Nous étions en délicatesse avec la France à la suite de l’affaire Ben Barka » [Fatéma Oufkir], « Quand il a eu quelques problèmes avec la justice […] » (Fatéma Oufkir, concernant André Guelfi [1919-2016]), « Le sort leur a été dommageable » [Gilles Lapouge], « Ça nous gêne beaucoup » (concernant l’armée française) [Thomas Gomart], « La France n’a pas vraiment la côte dans le monde musulman » [C. News] ; « La France n’est pas indemne (du racisme) » [Frédéric Worms], « Tout n’a pas été parfait…» (concernant la politique dite sanitaire) [France Culture], « Les universités sont soumises à rude épreuve » [France Culture] ; « Donald Trump a un problème avec la réalité » [Émilie Aubry], les « tweets intempestifs de Donald Trump [France Culture], « les industriels, les commerçants et les militaires, dont la mentalité n’est en général pas caractérisée par un idéalisme naïf » [Charles Piaget]

Par ordre chronologique. Langage. Euphémisme :

Langage (Euphémisme) (1) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« […] Je dis une misère, parce qu’il s’agit de vous éclairer, et non d’adoucir les termes. » 26

Langage (Euphémisme) (2) : 1866. George Eliot [1819-1880], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« Ah, vos subtilités je sais ce qu’il en est. […] Elles vont toutes avec votre système de faux-semblants. […] Tels sont vos euphémismes qui déguisent l’escroquerie au point de la faire ressembler à l’honnêteté et qui combattent avec des pois pourris au lieu de balles. Je déteste vos orateurs bien élevés. » 27
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Langage. « Fake news » :

Langage (« Fake news ») (1) : (17 décembre) 2019. Un exemple, ce jour, de l’absence de rigueur de ce terme : Roland Lescure, député LREM dénonce sur BFM-TV « les fake news » concernant la valeur à attendre du « point » - évoquée par le premier ministre - en matière de projet de la réforme des retraites. Et il poursuit, à l’appui de son argument : « Vous pouvez ne pas croire le premier ministre. Moi, je le crois. » 28
Tout n’est donc qu’un système de croyances…, ce qui est, en la matière, assez juste, par ailleurs. (Cf. Penser. Croyance, Politique. « Théorie du complot »)
N.B. Ne pas oublier que critiquer les « fake news », ne remet pas en cause les « news », ni la vérité.

Langage (« Fake news ») (2) : On ne peut pas à la fois prétendre critiquer « les fake news » et qualifier son auteur de « personnage sulfureux ». (Cf. Langage. Mots, Critique de mots. « Sulfureux »)

Langage (« Fake news ») (3) : (25 octobre) 2020. Selon Daniel Cohen [1953-2023], reprenant une étude parue dans la presse américaine, Donald Trump aurait été l’auteur de « 20.000 fake news. » 29

Langage (« Fake news ») (4) : Réfléchir aux liens entre les « fake news » et les euphémismes. (Cf. Langage. Euphémisme)

Langage (« Fake news ») (5) : (8 novembre) 2020. Lorsque Hubert Védrine, sur France Culture, le lendemain de l’élection de Jo Biden à la présidence des États-Unis annonce :
« l’Amérique est à 50 / 50 », le répète, suivi d’un « globalement », comment interpréter ce déni de réalité, en réalité ce grossier mensonge ? 30
N.B. Jo Biden a obtenu environ 5 millions de voix de plus que Donald Trump.
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Langage (« Féminin générique ») : (5 février) 2020. Lu sur le site de la maison d’édition iXE :
« Féminin générique. Pour plus de simplicité, le site des Éditions iXE opte pour l’utilisation du féminin générique. Ainsi l’onglet ‘Lectrices’ s’adresse aussi aux lecteurs. La rubrique ‘Autrices’ compte aussi des auteurs.
Ce féminin générique découle de l’accord de la majorité, autrement dit, de l’accord selon le genre qui compte le plus grand nombre de représentant-es. » 31 (Cf. Femmes. « Féminin »)

Langage (Féminisme) : Cf. Féminisme. Langage

Langage (Femmes) : 1862. Au terme de la lecture du chapitre consacré à l’argot par Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables, 32 je me suis demandée ce que les femmes - dans l’abstraction de la généralisation et dans le concret de leurs vies - avaient apporté au langage, et, plus (ou moins) globalement à la culture.
Je dois dire que je n’ai su que me répondre.
Puis, de fil en aiguille, j’ai été amenée à penser que les débats sur la seule féminisation du langage - aussi nécessaires soient-ils - posaient alors peut être de bien piètres questions. (Cf. Femmes, Langage. Féminisation du langage. Hugo Victor, Penser. Pensées. Abstraction)

Langage (Figaro Le) : (19 novembre) 2018. La malhonnêteté du Figaro, lisible dans le titre donné à l’analyse féministe du langage d’Éliane Viennot :
« Éliane Viennot : ‘La langue française n'est pas misogyne’ ». 33 (Cf. Langage. Langue. Française, Féminisme. Antiféminisme, Patriarcat)

Langage (Finkielkraut Alain) : (31 juillet) 2021. Alain Finkielkraut, auteur de :
« Il arrive quelque chose à la langue. Il faut essayer de sauver la langue. » Exemples cités des risques encourus : les fautes d’orthographe, l’école, le refus du « langage châtié », l’écriture dite « inclusive » … 34 (Cf. Langage. Écriture - dite - « Inclusive ». Orthographe)

Langage (« Forme ») : La forme tue le fond.
* Ajout. 19 décembre 2021. Ou plutôt : la forme est la vérité du fond : ? (Cf. Langage. Style)
* Ajout. 8 août 2023. Ou plutôt : la distinction, sauf pour les formalistes, aux vastes contours - n’a aucun sens : ?

Langage (Formalisme) : Le formalisme - l’appel au respect des formes - est toujours conservateur e / ou réactionnaire : il s’inscrit en effet nécessairement au sein des formes anciennes ; qui plus est, il exclut la question du sens. (Cf. Penser, Politique)

Par ordre chronologique. Langage. Galimatias :

Langage (Galimatias) (1) : (29 juillet) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à André Morellet [1727-1819], auteur de :
« Je vous prierai seulement de remarquer et faire remarquer que ceux qui écrivent de cet admirable style, sont ceux qui ont toujours été favorisés du gouvernement et nous qui n’avons qu’un langage simple comme nos mœurs, nous en avons toujours été maltraités. Il faut que le galimatias soit bien respectable quand il est débité par les puissants et les riches. » 35 (Cf. Langage. Style, Politique)

Langage (Galimatias) (2) : (31 août) 2013. Roger Judrin [1909-2000], auteur de :
« L’obscurité m’était odieuse quand elle venait du galimatias. » 36
Se prémunir de « l’obscurité » : vaste chantier, jamais terminé. (Cf. Êtres humains, Langage. Obscur. Style, Pensées. Claires)
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Langage (« Gauloiseries ») : Sous couvert de « gauloiseries », les Français ont exporté, avec fierté, à travers le monde, leurs grossièretés.

Par ordre chronologique. Langage. Grammaire :

Langage (Grammaire) (1) : (19 mars) 1803. Stendhal [1783-1842] écrit à sa sœur Pauline [1786-1857] :
« Ne te morfonds pas trop à étudier la grammaire, on veut te faire raisonner sur ce que tu ne connais pas. À peu près comme si on te faisait apprendre les manoeuvres de l’infanterie prussienne que tu n’as jamais vue. Il faut connaître les mots pour pouvoir leur appliquer les règles de la grammaire. » (Cf. Langage. Mots. Stendhal)

Langage (Grammaire) (2) : 1886. Friedrich Nietzsche [1844-1900], dans Par-delà le bien et le mal, évoque « les fonctions grammaticales [qui] exerce[nt] dans l’inconscient leur empire et leur direction. » 37 (Cf. Langage. Philologue)
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Langage (Green Julien) : (20 janvier) 1970. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, Les années faciles, au retour de la Comédie française où était joué Britannicus, auteur de :
- « J’ai admiré une fois de plus que le doux Racine pût dire des choses si violentes dans une langue aussi surveillée. […] »
- « Les monstres de Racine ne perdent jamais le sentiment de la nuance. […] » 38

Langage (Guerre) : (10 mai) 1956. Mouloud Feraoun [1913-1962] écrit dans son Journal :
« Chaque soir la radio et chaque matin la presse nous apporte des détails sur les accrochages, les attentats, les sabotages, tandis que mes compatriotes colportent d’autres détails sur les ratissages, les arrestations, les exécutions, les brimades. » 39 (Cf. Politique, Médias. Guerre)

Par ordre chronologique. Langage. Guillemets : Cf aussi. Féminisme, Guillemets.

Langage (Guillemets) (1) : (11 février) 1961. Mouloud Feraoun [1913-1962] écrit dans son Journal :
« Actuellement les jeux semblent être faits. Nous l’aurons notre indépendance : d’une manière ou d’une autre. Bourguiba va bientôt rencontrer de Gaulle. Puis ce sera le GPRA [Gouvernement provisoire de la République Algérienne] qui désormais se passe de guillemets comme un paralytique de Lourdes rejette ses béquilles. » 40

Langage (Guillemets) (2) : 1970. (traduction française) David Cooper [1931-1986], dans Psychiatrie et anti-psychiatrie, écrit dans une note :
« Dans les pages qui suivent j’utiliserai des termes tels que « schizophrènes », « patients », « traitement » avec des guillemets sous-entendus. J’ai déjà montré et continuerai de le faire dans cet ouvrage, combien douteuse est la validité de ces étiquettes ; mais pour l’instant, je me bornerai à constater qu’elles sont utilisées et je suivrai l’usage. » 41

Langage (Guillemets) (3) : 1996. (traduction française) Victor Klemperer [1880-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :
« La LTI utilise à satiété ce que j’appellerai les guillemets ironiques.
Les guillemets simples et primaires ne signifient rien d’autre que la restitution littérale de ce qu’un autre a dit ou écrit. Mais les guillemets ironiques ne se bornent pas à citer d’une manière aussi neutre, ils mettent en doute la vérité de ce qui est cité et, par eux-mêmes, qualifient de mensonge les paroles rapportées. Comme, dans le discours, cela s’exprime par un surcroit de mépris dans la voix de l’orateur, on peut dire que les guillemets ironiques sont très étroitement liés au caractère rhétorique de la LTI. » 42

Langage (Guillemets) (4) : 1996. Victor Klemperer [1880-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, ne met pas de guillemets à :
« Aryen ».

Langage (Guillemets) (5) : 2024. Catherine Coquery-Vidrovitch, dans Le livre noir du colonialisme, évoquant une exposition organisée par le Musée Royal de l‘Ontario, en 1989-1990, « Au cœur de l’Afrique », précise : « Il s’agissait de faire apparaître le rôle joué par les Canadiens dans la colonisation » et conclut :
« L’une des salles reconstituait la perception que les missionnaires pouvaient avoir de la vie et de la culture locale. L’implicite ironique des commentaires d’époque, suggéré par des guillemets, fut jugé insuffisamment explicite pas beaucoup d’Africains. » 43

Langage (Guillemets) (6) : (2 décembre) 2023. Alain Minc, sur France Culture, auteur de :
« Victimes, entre guillemets ».

Langage (Guillemets) (7) : (16 décembre) 2023. Jean-Yves Camus, sur France Culture, auteur de :
« […] Guillemets, l’extrême-droite », définie, peu après, comme « une catégorie scientifique ».

Langage (Guillemets) (8) : (décembre) 2023. Isabelle Alonso, dans La peu de l‘ours. Pourquoi je reste de gauche, auteure de :
« Les Chicago Boys, des économistes qui avaient sévi dans le Chili de Pinochet (ça, c’est une référence !), murmurèrent à leur oreille le crédo néo-libéral : il fallait « libérer » l’économie. Ces guillemets pèsent des tonnes. Ça voulait dire dégager la piste pour le business, tout privatiser, même l’eau et démantibuler l’État. » 44 (Cf. Économie. Alonso Isabelle. Capitalisme)
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Langage (Haffner Sebastian) : 2000. Sebastian Haffner [1907-1999], dans Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914-1933), auteur de :
« Nous savions que nous ne pouvions échanger un mot avec nombre de nos contemporains, parce que nous parlions une autre langue. Nous sentions autour de nous surgir le langage des nazis : ‘engagement, garant, fanatique, frère de race, retour à la terre, dégénéré, sous-hommes’ - C’était un idiome exécrable dont chaque vocable recelait tout un univers de violence imbécile. Nous aussi, nous avions notre langage secret […]. » 45 (Cf. Langage. Nazi, Penser, Politique, Violences)
N.B. Ces deux langages ne peuvent se comparer…

Langage (Héritier Françoise) : (26 avril) 2015. Françoise Héritier [1933-2017], présentée par France Culture, en sus de ses titres et fonctions au Collège de France - avec ou sans sa caution ? - en 2015, comme « militante féministe », auteure de :
« […] Lorsqu’il s’agit de souvenirs vraiment privés, je parle au féminin et lorsqu’il s’agit d’impressions universelles, je parle au masculin ; parce que, là, je ne peux pas dire que ce sont uniquement des femmes qui peuvent avoir ce type de souvenirs. […] Mais la plupart du temps, on ne peut pas savoir si c’est masculin ou féminin […] Mais, de temps en temps, effectivement, il fallait choisir. Mais je parle de façon, oui, universelle […] » 46
Dans cet entretien, elle attira l’attention sur l’absence « non neutre » du neutre dans la langue française. (Cf. Femmes. « Féminin », Langue. Langue. Française, Patriarcat)

Langage (Hugo Victor) : (7 novembre) 2020. Victor Hugo [1802-1885], cité par Alain Rey [1928-2020], auteur de :
« Guerre à la rhétorique et paix à la syntaxe. » 47

Langage (Hyperbole) : Les fuir.

Langage. Jeu de mots :

Langage. Jeu de mots (1) : Un jeu de mot n’est pas équivalent avec ‘jouer avec les mots’. Certains jeux de mots signifient jouer avec la vie.

Par ordre chronologique. Langage. Jeu de mots :

Langage (Jeu de mots) (1) : 1821. Germaine de Staël [1766-1817], dans Dix années d’exil, [édition posthume] concernant Le commencement de l’empire [Napoléonien], auteure de :
« L’énergie des opprimés ne s’étendaient pas au-delà de l’équivoque qui nait des calembours, et comme dans l’Orient on en est réduit à l’apologue, en France, on était tombé plus bas encore ; on s’en tenait au cliquetis des syllabes. Un seul jeu de mot cependant mérite de survivre au succès éphémère de ce genre : comme l’on annonçait un jour les princesses du sang, quelqu’un ajouta du sang d’Enghien. »
N.B. Le duc d’Enghien [1772-21 mars 1804] fut assassiné par Bonaparte [1769-1821]. 48

Langage (Jeu de mots) (2) : (19 janvier) 2022. Robert Escarpit [1918-2000], auteur de :
« Un jeu de mots, c’est une pirouette sur des apparences. » 49
N.B. Un ‘jeu de mots’ - ici évoqué - n’est pas un ‘mot d’esprit’.

Langage (Jeu de mots) (3) : (16 novembre) 2024. Binjamin Netanyahou, après l’assassinat de Yahya Sinwar [1962-2024], auteur de : « Ceci ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin. » (Cf. Politique. État. Israël)
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Langage (Idels Michèle) : 2008. Michèle Idels, dans Génération MLF, auteure de :
« Pourquoi appelle-t-on production la reproduction d’objets, tous identiques, et reproduction, la production par les femmes, d’êtres vivants, tous uniques ? » ; « Pourquoi dit-on qu’un homme fait un enfant à une femme, et qu’une femme attend un enfant ? C’est le contraire. » 50 (Cf. Femmes. « Objets », Féminisme. Incompatible avec le marxisme)

Langage (« Iel ») : 2021. Terme inclus dans Le Robert. Comme pour « le genre » et dans sa lignée, le : « elle » disparait, et avec elle, le « il », ce qui interdit toute pensée des relations entre hommes et femmes, toute pensée féministe.
Comment les féministes ne voient-elles pas ce piège ? (Cf. Langage. Langue. Française)
* Ajout. 8 août 2023. Maintenir, remplacer, lorsque c’est nécessaire, par il / elle ou elle / il.

Langage (Internationale Situationniste) : 1963. 1966. Lu dans L’Internationale situationniste :
- janvier 1963 : « Le problème du langage est au centre de toutes les luttes pour l’abolition ou le maintien de l’aliénation présente ; inséparable de l’ensemble du terrain de ces luttes. Nous vivons dans le langage comme dans l’air vicié. Contrairement à ce qu’estiment les gens d’esprit, les mots ne jouent pas. Ils ne font pas l’amour comme le croyait André Breton [1896-1966], sauf en rêve. Les mots travaillent pour le compte de l’organisation dominante de la vie. […] » 51
- mars 1966 : « Il est impossible de se débarrasser d’un monde sans se débarrasser du langage qui le cache et la garantit, sans mettre à nu sa vérité. […] » 52
- janvier 1966 : « La confusion est devenue telle, dans l’organisation du langage, que la communication imposée par le pouvoir apparait comme une imposture et une duperie. » 53
Fort juste, fondamental même…

Langage (Jacquetin Bernard) : (20 octobre) 2017. Lu dans Le Figaro concernant un prothèse vaginale « défaillante », en réalité provoquant graves souffrances et handicaps, mise sur le marché (mondial) par Johnson & Johnson (interdite en France en 2013) :
«Quand des collègues s’étonnaient que je ne fasse l'objet d'aucune plainte, je répondais : 'Non, j’opère comme vous, mais je leur parle beaucoup plus, c’est tout’, explique le chirurgien Bernard Jacquetin qui a déposé le brevet de la prothèse aux États-Unis. » 54
La parole dudit chirurgien ouvre de larges horizons d’interprétations.

Langage (Jargon) : 1871-1872. George Eliot [1819-1880], dans Middlemarch, auteure de :
« […] L’anglais correct est le jargon des pédants qui écrivent des essais et des livres historiques. Et le jargon le plus marqué de tous est celui des poètes. » 55
N.B. « Jargon » : « Langage déformé, fait d'éléments disparates ; par extension langage incompréhensible. Façon de s'exprimer propre à un groupe, une profession, une activité, difficilement compréhensible pour le profane. » (Cf. Culture)

Langage (Koestler Arthur) : 1997. Arthur Koestler [1905-1983], auteur de :
« […] Le langage cristallise des croyances intuitives et des idéologies agressives. » 56
On pourrait tout aussi bien inverser les adjectifs, et, en outre, s’interroger sur la signification de la phrase. (Cf. Langage. Adjectif, Penser. Croyance, Politique. Idéologie)

Langage (Kraus Karl) : Karl Kraus [1874-1936], auteur de :
« Le langage est la mère, non la servante de la pensée. » 57
Ce distinguo nous aide-t-il à [mieux] penser ? (Cf. Penser. Pensées. Binaires)

Langage (Lafon Marie-Hélène) : (24 janvier) 2023. Marie-Hélène Lafon, sur France Inter, auteure de :
« Pas de pathos, pas de commentaire, pas de psychologie, pas de surplomb, pas de racolage. »

Langage (La Mettrie Julien Ofroy de) : 1745. Julien Onfroy de la Mettrie [1709-1751], dans Le traité de l’âme, auteur de :
« Le langage de convention, je veux dire, la parole, n’est pas le signe qui l’exprime le mieuxla faculté de sentir »] ; il y en a un autre commun aux hommes et aux animaux, qui le manifeste avec plus de certitude ; je parle du langage affectif, tel que les plaintes, les cris, les caresses, la fuite, mes soupirs, le chant, et en un mot toutes les expressions de la douleur, de la tristesse, de l’aversion, de la crainte, de l’audace, de la soumission, de la colère, du plaisir, de la joie, de la tendresse, etc. Un langage aussi énergique a bien plus de force pour nous convaincre, que tous les sophismes de Descartes [1596-1650] pour nous persuader. » 58 (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains, Politique. Animalisation du monde, Penser, Philosophie)

Par ordre alphabétique. Langage. Langue :

Langage (Langue) (1) : Entendu : « Ma langue a fourché. »
Et aussi : « Tiens ta langue » ;
« Donner sa langue au chat » ;
« Avoir la langue bien pendue »,
« Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler » ;
« Avoir un boeuf sur la langue »

Par ordre chronologique. Langage. Langue :

Langage (Langue) (1) : 1886. Jules Vallès [1832-1885] dans L’Insurgé, auteur de :
« L’officier a été moins bête que je ne croyais. Peut-être n’a-t-il jamais songé à aiguiser son bancal [« sabre de cavalerie »] en voyant que j’avais déjà la langue coupée, et qu’en tant que journaliste, j’étais mort. » 59

Langage (Langue) (2) : 2020. Erri de Luca, dans Impossible, auteur de :
« La langue est un système d’échange comme la monnaie. La loi punit ceux qui impriment de faux billets, mais elle laisse courir ceux qui écoulent des mots erronés. Moi, je protège la langue que j’utilise. » 60 (Cf. Économie. Monnaie)
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Par ordre alphabétique. Langage. Langue :

Langage (Langue. Anglaise) : 1859. George Eliot [1819-1880], dans Adam Bede, auteure de :
« - Le bon anglais ! dit Bartle Massey dédaigneusement. Vous en êtes presque aussi prêt que le grognement d’un porc l’est d’un air joué par un cornet à piston.
- Bien, je ne sais pas, répondit Mr Casson avec un sourire forcé. Je croirais qu’un homme qui a vécu parmi les gens comme il faut depuis son enfance doit probablement connaître ce qu’est le bon anglais, presque aussi bien qu’un maître d’école. » 61 (Cf. Dialogues)

Langage (Langue. Arabe en Israël) : 2018. La langue arabe en Israël qui était une « langue officielle » n’est plus définie que comme relevant d’un « statut spécial », depuis que Benjamin Netanyahou a fait voter en 2018 la loi définissant « Israël comme l’État-nation du peuple juif ». (Cf. Politique. État. Israël)

Langage (Langue-de-bois) : La langue-de-bois n’est pas une langue ; c’est une impossibilité, un refus de penser, et donc de s’engager ; c’est aussi un mépris de l’interlocuteur / trice.

Langage (Langue. Basque) : La langue basque n’appartient à aucune langue européenne, ou en termes plus savants :
« C'est le seul isolat encore vivant parmi toutes les langues en Europe, tant du point de vue génétique que du point de vue typologique. » [Wikipédia]

Par ordre chronologique. Langage. Langue. Française :

Langage (Langue. Française) (1) : (14 octobre) 1762. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Sophie Volland [1716-1784] :
« Mais ce terme de souleurs, qui signifie dans notre patois langrois ce serrement d’âme qu’on éprouve subitement par quelque terreur panique, est-il ou n’est-il pas français ? Français ou non, peu m’importe. Il dit bien ce que je veux dire. » 62

Langage (Langue. Française) (2) : (14 janvier) 1768. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Nicolas Beauzée [grammairien. 1717-1789], concernant la langue française, auteur de :
« L’usage malheureusement l’emporte toujours sur la raison. C’est ce malheureux usage qui a un peu appauvri la langue française, et qui lui a donné plus de clarté que d’énergie et d’abondance. C’est une indigente orgueilleuse qui craint qu’on ne lui fasse l’aumône. » 63

Langage (Langue. Française) (3) : (9 novembre) 1933. Victor Klemperer [1881-1960] écrit dans LT.I, La langue du 111ème Reich :
« Aujourd’hui, j’ai eu, en tout et pour tout, deux participants à mon séminaire sur Corneille [1606-1684] […] Pourquoi ai-je si peu d’auditeurs que s’en est effrayant ? Le Français n’est plus une option en faveur auprès des futurs enseignants ; il passe pour antipatriotique, et que dire alors d’une littérature française présentée par un juif ! » 64 (Cf. Politique. Patrie)

Langage (Langue. Française) (4) : 1987-2002. L’émission - fort intéressante - de Jacques Lacant [1915-2002], avec Brigitte Level, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) [de 1987 à 2002] s’intitulait :
« La langue française, joyau de notre patrimoine ».

Langage (Langue. Française) (5) : 2017. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, auteur de :
- (15 novembre) 2017. À l’assemblée nationale :
« La France a comme emblème une femme, Marianne, l'un de ses plus beaux mots est féminin, la République, et notre langue a porté bien des combats féministes, hier, aujourd'hui et encore demain ». Mais point trop n'en faut : ces « combats féministes » ne doivent pas aller jusqu'à l'écriture - dite - inclusive. Et pour preuve de la justesse de son analyse, a-t-il asséné, « le seul arbitre, c'est l'usage et c'est l'Académie française ». Et de conclure :
« Je serai donc bien entendu vigilant pour qu'il n'y ait qu'une grammaire, comme il n'y a qu'une langue, une République. » La dernière phrase a été tweeté sur le compte officiel du ministre.
« Des bêtises » a-t-il été souvent commenté. Non, de la stagnation, de la régression, de l’incompétence, de l’autoritarisme, de l’absurdité, de l’impérialisme, de la négation des langues régionales et de la francophonie, de l‘antiféminisme…
- (18 novembre) 2021. Jean-Michel Blanquer sur le pronom « iel » : « On ne doit pas triturer la langue française, quelles que soient les causes. » (Cf. Femmes. « Féminin », Langage. « Écriture - dite - inclusive ». Iel)

Langage (Langue. Française) (6) : (5 mai) 2021. Lu sur Franceinfo :
« La recherche d'égalité ne doit pas pénaliser les élèves par le recours à l'écriture inclusive dont la complexité et l'instabilité constituent autant d'obstacles à l'acquisition de la langue comme de la lecture ». Le ministère de l’éducation nationale cite Hélène Carrère d'Encausse [1929-2023], secrétaire perpétuelle de l'académie française et Marc Lambron, directeur en exercice de l'académie française. Le 5 mai 2021, ils estimaient que l'écriture - dite - inclusive « est non seulement contre-productive » à l'heure de la lutte contre les discriminations sexistes, « mais nuisible à la pratique et à l'intelligibilité de la langue française ».
La circulaire rappelle donc que la conformité aux règles grammaticales « est de rigueur » dans les enseignements. Elle souligne donc qu'il faut « proscrire le recours à l'écriture inclusive » car certaines règles relevant de cette écriture « modifient le respect des règles d'accords usuels » enseignées à l'école. La fragmentation des mots et des accords constitue également « un obstacle à la lecture et à la compréhension de l'écrit » (Cf. Patriarcat. Permanence)

Langage (Langue. Française) (7) : (4 février) 2022. Bernard Cerquiglini, « linguiste », auteur notamment de :
« La langue française, c’est une institution », tandis qu’il nomme l’académie française : « un organisme de prescription ». 65 (Cf. Langue. Académie française)

Langage (Langue. Française) (8) : (13 novembre) 2023. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) [une rediffusion] :
« Prêcher la francophonie en Afrique ». (Cf. Politique. Colonialisme. Religion)

Langage (Langue. Française) (9) : (20 décembre) 2023. Loi dite « immigration », votée, soutenue par le Front national.
« Art. L. 434-7-1. L’autorisation de séjour en France au titre de regroupement familial est délivrée à l’étranger sous réserve qu’il justifie au préalable, auprès de l’autorité compétente, par tout moyen, d’une connaissance de la langue française lui permettant au moins de communiquer de façon élémentaire, au moyen d’énoncés très simples visant à satisfaire des besoins concerts et d’expressions familières et quotidiennes. »
Encore, toujours plus de régressions, de femmes et d’enfants séparées de leur mari, d’expulsions, d’humiliations, d’inhumanité.
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Langage (Langue. Hongroise) : 2004. Sándor Márai [1900-1989], dans Mémoires de Hongrie, auteur de :
« Kosztolànyi [Dezsö. 1885-1936], comme Benedek Viràg [1752-1803] et tous les poètes magyars, savait que, coincé entre les Slaves et les Germains, ils n’avaient qu’une seule véritable patrie : la langue hongroise. Tout le reste - frontières, nation - était, et ce depuis toujours, brumeux, inconstant, nébuleux. Mais la langue, elle, a persévéré, résistante comme le diamant - un diamant qu’il faut sans cesse retailler pour qu’il scintille de mille feux. » 66 (Cf. Politique. Frontières. Nation)

Par ordre chronologique. Langage. Langue. Latine :

Langage (Langue. Latine) (1) : 1933. Paul Claudel [1868-1955], écrit dans son Cahier VII :
- 18 janvier 1933. « Il faut q[ue] n[otre] expression vers Dieu soit un langage universel, abstrait et invariable. La langue sacrée doit être fixe comme les gestes prescrits (D’ailleurs le vieux slave, le grec classique, le sanscrit. Autrement, c’est l’invasion de la fantaisie et de l’arbitraire. Puis, qu’est-ce que la langue du peuple ? Faudra-t-il dire la messe, en bas-breton, en basque, en provençal, en flamand, en argot de Paris, etc. ? D’ailleurs en aucune langue le peuple ne pourra comprendre les paroles de l’officient, ni les comprendre sans explication. Alors il faut introduire le délayage et la paraphrase. Toujours le funeste principe (protestant) du bien du peuple passer avant la gloire de Dieu. »
- 22 février 1933. « Pourquoi l’Église emploie le latin dans sa liturgie ? Parce qu’elle parle non pas au nom de telle ou telle personne, de tel ou tel groupe de fidèles, mais au nom de toute l’Humanité (sic), au nom de toute l’Histoire (sic). Catholique, elle emploie un idiome universel (sic), elle parle Romain (sic). […] Elle ne s’adresse pas aux hommes, elle s’adresse à Dieu, elle emploie un langage convenu, contractuel, des mots pénétrés d’une vertu et d’une efficace propres. [!] » 67 (Cf. Penser. Comprendre, Politique. Démocratie. Peuple, Religion. Obéir)

Langage (Langue. Latine) (2) : (19 mai) 2024. Sur C. News, qui retransmet la messe catholique traditionnaliste qui a lieu au terme du pélerinage de la Pentecôte de Chartes, le latin est « la langue universelle » [mais cependant traduit en français]. De quoi y perdre, sinon son latin, du moins le sens de la réalité historique…
Et, dans la foulée, le prêtre qui dit ladite messe en latin, n’est « pas le dos aux fidèles, mais face à dieu. »
Le défilé des prêtres, des moines : que d’hommes ! que de prosternations ! Et parmi ceux nombreux qui nous sont présentés à voir, je n’ai vu aucun visage heureux.
Je n’ai pas vu de religieuses.
Je note aussi que le chœur chante la messe sur un fond de « fleurs de lys », et qu’il en est de même derrière l’autel.
Je note enfin dans l’homélie dominicaine, qu’il est question de dieu, du christ, des apôtres, du saint esprit, de l’église de jésus-christ, de sainteté… ; et elle se termine par : « Notre vraie patrie, c’est l’éternité ». J’entends aussi parler de la vierge, d’anges, d’anges-gardiens, de fautes, de péchés, de purifications, de communions « à jeun depuis une heure, à genoux, sur la langue », de confessions, du ciel, de l’enfer [« nécessaire »].
Jamais du pape. Une église de facto schismatique. (Cf. Patriarcat, Politique. Religion. Extrême droite)
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Langage (Leiris Michel) : (16 décembre) 2023. Michel Leiris [1901-1990] auteur de :
« En bousculant le langage, dans une certaine mesure, on bouscule le monde ».
Peut-être, mais dans quel but, avec quelle finalité, pour quel projet ? 68
N.B. « Bousculer » : « Modifier avec brusquerie ».

Langage (Lessing Doris) : 1962. Doris Lessing [1919-2013], dans Le carnet d’or, auteure de :
« Il existe un type de cerveau, comme celui de Willi, qui ne peut accepter les idées que si elles sont énoncées dans le langage qu’il aurait lui-même employé. » 69 (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Penser. Idée)

Langage (Lévi-Strauss Claude) : (5 janvier) 1960. Claude Lévi-Strauss [1908-2009], dans sa leçon inaugurale au Collège de France, évoque « un langage qui serait cohérent comme tout langage. » 70 Ah bon ? (Cf. Langage. Académie française, Anthropologie. Ethnologie)

Langage (Linguistique) : (7 novembre) 2022. Après avoir écouté les quatorze émissions d’une ½ heure, rediffusées par France Culture, consacrées à [la gloire de] Roman Jacobson [1896-1982], je n’ai toujours pas compris ce qu’était, ni la linguistique, ni l’intérêt de ses apports.
Comment le langage en lui-même pourrait-il relever d’une « science » ? 71
N.B. Robert Georgin, au terme de cette série d’émissions, auteur de :
« Après Jakobson nous ne savons pas encore ce qu'est la langue, nous savons un peu mieux ce qu'elle n'est pas, et il s'écoulera encore beaucoup de temps avant que nous cessions d'aller vérifier chez Jakobson ce qu'elle n'est pas. »
- « Ce qu’elle n’est pas » : pas même…

Langage (Luca Ghérasim) : (3 avril) 2003. Ghérasim Luca [1913-1994], auteur de :
« Une lettre, c’est l’être lui-même » et de :
« Je dis à peu près ceci pour dire cela. » 72
Distinguo entre le ‘signifiant’ et le ‘signifié’ ? : vaines querelles de mots ? Verbiage ?

Langage (Macron Emmanuel) : Sans oublier que tant d’autres l’ont précédé, ce qui ne l’excuse en rien - c’est en réalité une circonstance aggravante -, la plus grave critique que l’on puisse faire à Emmanuel Macron ne serait-elle pas qu’il a amplement contribué à dissocier - et, du fait de sa fonction, l’a institutionnalisé - toute [sa] pensée du langage ? À nous, d’aiguiser les nôtres ?
* Ajout. 12 mars 2024. Je pense que l’on peut même parler d’incohérences intellectuelles.
* Ajout. 27 mars 2024. Titre du Canard enchaîné : « Poutine, Israël, écologie… Après ses multiples volte-face : Macron renforce le plan Vigipirouette ! ». (Cf. Penser)

Langage (Maitrise du) : Il est trop facile, par trop injuste, et souvent, à l’écoute insupportable, entendre quelqu’un qui maitrise le langage écraser celui / celle qui n’en a pas cette facilité.

Langage. Majuscule :

Langage (Majuscule) (1) : (24 juin) 2018. Aujourd’hui, j’ai retiré de l’Abécédaire, toutes les majuscules à « Ministre », à « Secrétaire » [d’état, général] et, dans la foulée, à l’intitulé de leurs fonctions.
* Ajout. 22 novembre 2020. Revérifié.
* Ajout. 18 juillet 2023. Et, aujourd’hui, à « Académie française ». (Poursuivre)

Par ordre chronologique. Langage. Majuscule :

Par ordre chronologique. Langage. Majuscule. Jacques Prévert :

Langage (Majuscule) (1) : 1955. Jacques Prévert [1900-1977], dans Imaginaires, auteur de :
« Création. Quand créateur est pris absolument pour signifier Dieu, on y met un grand C. (Petit Littré) » 73

Langage (Majuscule) (2) : 1972. Jacques Prévert [1900-1977], dans Hebdromadaires (avec André Pozner), auteur de :
« […] L’Amérique du sud, on en parle maintenant. Avant on en parlait d’un point de vue géographique, mais quand on disait l’Amérique, c’était l’Amérique majuscule, les U.S.A. Maintenant, elle en a pris un coup dans la majuscule. » 74
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Langage (Majuscule) (3) : 2015. Dans le livre de Dominique Desanti [1914-2011], Les Staliniens. Une expérience politique. 1946-1956, « le Parti » et « le Prolétariat » sont en majuscule. 75

Langage (Majuscule) (4) : (9 octobre) 2020. J’entends un « conseiller en éthique », dans une émission de France Culture intitulée Faire sa place au deuil, employer l’expression de « deuil d’un objet proche », puis préciser : « O avec une majuscule ». 76 (Cf. Êtres humains)
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Langage. Médias :

Langage (Médias) (1) : (31 décembre) 2019. Laurent Joffrin, directeur de Libération, interrogé / critiqué concernant l’emploi de certains termes, et notamment celui de « pédophile », conclut :
« Les journaux ne sont pas obligés d’épouser tous les méandres du langage courant. » 77 (Cf. Patriarcat, Politique. Médias, Violences. Violences à l’encontre des enfants)

Langage (Médias) (2) : (11 octobre) 2020. [Écrit à la suite de l’écoute de l’émission de France Culture, l’Esprit public] Dans les émissions réunissant des personnes « bien élevées » : on n’attaque pas, on « pique » ; on ne parle pas de milieux de pouvoirs, mais de « cercles où nous évoluons » ; on n’est pas incompétent, on « s’incline devant la compétence de ... » ; on ne se réjouit pas de la présence du public, on le remercie « du fond du cœur » ; on ne critique pas la violence, on se protège de « cet excès de passion » … Et on parle d’ « élégance », lorsqu’il pourrait s’agir de flagornerie, tandis qu’on incite à « consulter Molière » pour ne pas reconnaitre que l’on est vexé. (Cf. Politique. Médias)
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Langage (Métaphore) : 1818. César Chesneau Dumarsais et Pierre Fontanier dans Les tropes de Dumarsais […] définissent la « métaphore » comme « une figure par laquelle on transporte, pour ainsi dire, la signification propre d'un mot à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une comparaison qui est dans l'esprit. » 78
Attention, danger, donc… (Cf. Histoire. Métaphore)

Langage (Métonymie) : 1879. Je lis, dans L’enfant de Jules Vallès [1832-1885] :
« les carreaux vont leur train » ; […] « le carreau est un petit monde de vie et de gaité » ; […] « les carreaux se remettent à bavarder ».
En note de l’édition de La Pléiade je lis : « Le carreau est le métier à dentelle, souvent formé d’une armature de bois et d’un tambour, plus ou moins rembourrés et parés. Par métonymie, carreau désigne le carré bavard des béates. » 79
Dans le dictionnaire, je lis : « Métonymie » : « Une métonymie est une figure de style qui, dans la langue ou son usage, utilise un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée » ; « La métonymie est une figure de style de substitution qui consiste à remplacer un terme par un autre qui lui est associé. »
En plus simple, ici : Les brodeuses sont indissociables de leur instrument de travail ; les femmes et les objets se mêlent ; les objets vivent, s’expriment ; les femmes disparaissent. (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes)

Langage. Nazi :

Langage (Nazi) (1) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :
- « Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposaient à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. » […] Suivi de :
- « […] La langue dirige aussi mes sentiments, elle régit tout mon être moral d’autant plus naturellement que je m’en remets naturellement à elle. […] » 80 (Cf. Langage. Mots. Klemperer Victor, Penser)

Langage (Nazi) (2) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :
« Goebbels [Joseph. 1897-1945] en 1934, auteur de :
« Nous devons parler la langue que la peuple comprend. Celui qui veut parler aux hommes du peuple doit, comme Martin Luther [1483-1546] ‘considérer leur bouche.’ » 81

Langage (Nazi) (3) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :
« Le style nazi de la profondeur […] n’est pas emprunté à la bouche du peuple, il peut et doit même ne pas être compris par lui, mais on le fait plutôt avaler aux hommes cultivés qui aspirent à la distinction.
Toutefois, le summum de la rhétorique nazie, et ce qu’elle a de plus caractéristique, ne réside pas dans une telle comptabilité séparée pour hommes cultivés et hommes incultes, ni dans le simple fait qu’on impressionne la foule avec quelques bribes d’érudition. La performance proprement dite, et là, Goebbels [Joseph. 1897-1945] est un maître inégalée, consiste à mélanger sans scrupules des élément stylistiques hétérogènes - Non, mélanger n’est pas le mot juste -, à sauter brutalement d’un extrême à l’autre, de l’érudit au rustaud, de la sobriété au ton du prédicateur, du froidement rationnel à la sentimentalité des larmes virilement retenues, de la simplicité à la manière de Fontane [1819-1989] ou de la muflerie berlinoise au pathos du soldat de Dieu et du prophète. C’est comme une irritation de la peau sous l’effet alternatif d’une douche froide et d’une douche brûlante, tout aussi physiquement efficace ; le sentiment de l’auditeur (et le public de Goebbels est toujours auditeur, même lorsqu’il lit les articles de journaux du Docteur [titre de Goebbels]) le sentiment n’est jamais en repos, il est en permanence attiré et repoussé, repoussé et attiré, et l’esprit critique n’a plus le temps de reprendre son souffle. » 82 (Cf. Culture. Style, Langage. Mots, Penser. Comprendre, Politique. Peuple)
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Langage (Nom de fleurs sauvages) : Je ne sais de quel langage il s’agit, comment le qualifier, ni même s’il s’agit d’un langage - en tout état de cause, largement oublié - mais, ayant découvert dans un livre consacré aux plantes sauvages, leur noms enchanteurs, envoûtants, j’ai eu envie de les faire connaitre. En voici un florilège :
« Hottonie des marais, Callitriche des eaux stagnantes, Scirpe des lacs, Massette à larges feuilles, Grandes salicaires, Épilobe hérissé, Lysimaque vulgaire, Pigamon jaune, Valériane officinale, Petite douve, Lychnide fleur de coucou, Reine des prés, Séneçon aquatique, Ményanthe, Écuelle d’eau, Saxifrage étoilée, Parnassie des marais, Fumeterre officinale, Stellaire intermédiaire, Morelle noire, Sabline à feuille de serpolet »… Et tant d’autres noms, aussi jolis…

Langage (Obscur) : (8 décembre) 1998. Georges Vedel [1910-2002], constitutionaliste, concernant la loi dite sur la parité, dans Le Monde, auteur de :
« C’est exprès que le constituant énonce un texte obscur dont l’objet est très précisément de se débarrasser du devoir d’être clair, ce qui peut être, laissera les lecteurs du texte le comprendre avec l’illusion pour chacun qu’on va ‘dans le bon sens’, c’est à dire le sien. » 83
- Universel…et bien radical pour un auteur si ‘respectable’… (Cf. Droit. Constitutionnel, Penser. Pensées. Claires, Politique. Parité)

Langage (Onomatopées) : Oh ! là la !, gloup, ouf, burp, beurk, clap, smack, padam padam, crac boum hue, bang bang, boum badaboum, beurk, miam miam, plouf, youpi, trala lala, youp la boum, scoubidou bidou, turlututu, patati patata, cot cot codec, ploc
* Ajout. 17 novembre 2022. Les onomatopées peuvent-elles exprimer des idées ? Sont-elles un langage ? Les linguistes sont partagé-es.

Langage. Orthographe :

Langage (Orthographe) (1) : L’art et la matière, l’art est la matière, l’art hait la matière.
* Ajout. 9 novembre 2020. Une naissance, une essence.
* Ajout. 10 novembre 2020. Les hérauts de la vérité, les héros de la vérité.
* Ajout. 19 janvier 2020. J’ai jeté l’amante à l’eau, j’ai jeté la menthe à l’eau.
* Ajout. 12 février 2021. L’un et l’autre, l’un est l’autre, l’un hait l’autre.
* Ajout. 10 août 2022. Pré- ; pré ; prêt ; près.
* Ajout. 12 février 2024. 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« Inceste, Alceste, Hein cesse, un zest, c’est un mot abstrait, sans rien derrière. […] » 84

Langage (Orthographe) (2) : George Lubin [1904-2000], dans sa publication de la Correspondance de George Sand [1804-1876], ne corrigeait pas ses fautes d’orthographe, mais les faisaient suivre d’un : (sic).

Langage (Orthographe) (3) : Entendu qualifier l’orthographe de « vice bourgeois » et d’« exercice servile ».

Par ordre chronologique. Langage. Orthographe :

Langage (Orthographe) (1) : (14 septembre) 1846. Gustave Flaubert [1821-1880], dans une lettre à Louise Colet [1810-1876], auteur de :
« Tu ne portes pas en toi l’embêtement de la vie ; mot qu’il faudrait écrire par vingt ‘H’ aspirés pour en rendre l’intensité. » 85

Langage (Orthographe) (2) : 1850. Pour relativiser, à l’échelle de l’histoire, l’importance de l’orthographe, François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Quand il [Bonaparte. 1769-1821] quitta la maison paternelle, il ne savait que l’Italien. Son ignorance de la langue de Turenne [Maréchal. 1611-1675] était presque complète ; comme le maréchal de saxe allemand [1696-1750], Bonaparte Italien ne mettait pas un mot d’orthographe ; Henri IV, Louis XIV et le maréchal de Richelieu, moins excusables n’étaient guère plus corrects. C’est visiblement pour cacher la négligence de son instruction que Napoléon [1769-1821] a rendu son écriture indéchiffrable. » 86 D’autres faisaient des tâches d’encre…

Langage (Orthographe) (3) : 1890. Jean-Pierre Brisset [1837-1919], dans La science de Dieu ou la création de l’homme, cité par André Breton [1896-1966], dans son Anthologie de l’humour noir [1940], auteur de :
« Les dents, la bouche. / Les dents la bouchent. / L’aidant, la bouche. / L’aide en la bouche. / Laides en la bouche. / Laid dans la bouche. / Lait dans la bouche. / L’est dam le à bouche. (?) / Les dents-là bouche. » 87

Langage (Orthographe) (4) : (septembre) 1926. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Le Cafard-n’a-homme (poèmes en fautes d’orthographe). » 88

Langage. Orthographe. Jacques Prévert :

Langage (Orthographe) (5) : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Paroles. Mea culpa, auteur de :
« C’est ma faute / C’est ma faute / c’est ma très grande faute d’orthographe / Voilà comment j’écris. Giraffe. » 89

Langage (Orthographe) (6) : 1946. Jacques Prévert [1900-1977], dans Paroles. L’amiral, auteur de :
« L’amiral Larima / Larima quoi / La rime à rien / L’amiral Larima / L’amiral Rien. » 90
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Langage (Orthographe) (7) : 1961. Serge Gainsbourg écrit et chante En relisant ta lettre :
« En relisant ta lettre je m'aperçois que l'orthographe et toi, ça fait deux.
‘C'est toi que j'aime/ (Ne prend qu'un M) / Par-dessus tout / Ne me dis point / (Il en manque un) / Que tu t'en fous / Je t'en supplie / (Point sur le i)/ Fais-moi confiance/ Je suis l'esclave/ (Sans accent grave)/ Des apparences / C'est ridicule/ (C majuscule)/ C'était si bien/ Tout ça m'affecte/ (Ça c'est correct) / Au plus haut point / Si tu renonces / (Comme ça s'prononce) À m'écouter / Avec la vie /(Comme ça s'écrit) / J'en finirai / Pour me garder/ (Ne prends qu'un D) / Tant de rancune / T'as pas de cœur / Y a pas d'erreur/ (Là y'en a une)/ J'en mourirai/ (N'est pas français) / N'comprends-tu pas ? / Ça s'ra ta faute / (Là y'en a pas) / Moi j'te signale / Que gardénal / Ne prend pas d'E / Mais n'en prend qu'un / Cachet au moins / N'en prend pas deux / Ça t'calmera / Et tu verras / Tout r'tombe à l'eau / L'cafard , les pleurs / Les peines de cœur / O E dans l'O.
‘» (à écouter pour en saisir tout le sel)

Langage (Orthographe) (8) : 1979. Lu dans Katia Rubinstein, Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale :
« À la bonne heure ; Allah bonne heure ! ; Ah ! la bonne heure ! À là bonne heure ! ; À la bonheur ! ; Allah Bonheur ! ; Ah ! la bonheur ! … » 91
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Par ordre chronologique. Langage. Paroles :

Langage (Paroles) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« […] Il est cependant des paroles qui ne devraient servir qu’une fois ; on les profane en les répétant. »
N.B. « Parole » : « élément du langage articulé ». 92

Langage (Paroles) (2) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« […] Ses paroles mettaient au jour de menus trésors cachés sous les décombres d’une époque disparue […]. » 93 (Cf. Histoire)
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Langage (Pataphysique) : Qu’apporte la pataphysique ? et dans sa suite l’Oulipo ? De jouer avec les mots ? Peut-on jouer avec les mots, comme avec des dés ? Mais qu’apporte ce jeu ? De secouer les mots pour que la langue ne se sclérose pas ? Au risque de faire perdre au langage tout lien avec le sens ? Et pour des étincelles, combien d’obscurités ?
À l’opposé du Rap ? (Cf. Langage. Jeu de mots)

Langage (Patois) : Définitions. Par ordre chronologique :
- 1690. Dans le Dictionnaire Furetière : « Langage corrompu et grossier tel que celui du menu peuple, des paysans, et des enfants qui ne savent pas encore bien prononcer. »
- 1762. Dictionnaire de l‘académie française : « Langage rustique, grossier comme est celui d’un paysan, ou du bas peuple »
- 1765. Définition dans L’Encyclopédie : « Patois : Langage corrompu tel qu’il se parle presque dans toutes les provinces : chacune a son patois ; ainsi nous avons le patois bourguignon, le patois normand, le patois champenois, le patois gascon, le patois provençal, etc. On ne parle la langue que dans la capitale. »
- 1863. Définition du dictionnaire Littré : « Parler provincial qui, étant jadis un dialecte, a cessé d'être littérairement cultivé et qui n'est plus en usage que pour la conversation parmi les gens de la province, et particulièrement parmi les paysans et les ouvriers. »
- 2024. Définition du dictionnaire Le Robert : « Parler local employé par une population généralement peu nombreuse, souvent rurale. »
- 2024. Wikipédia : « Le terme de patois est utilisé en Belgique, France, Italie et Suisse pour désigner indifféremment toute lange minoritaire ou dialecte local dans certains contextes et parfois avec une connotation dépréciative. »

Langage (Patelinage) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les Confessions, évoque « le patelinage Jésuitique ».
N.B. « Patelinage » : « Traiter quelqu'un avec des manières doucereuses, une affabilité insinuante et feinte pour s'attirer son estime ou sa bienveillance. » 94 (Cf. Relations entres êtres humains)

Par ordre chronologique. Langage. Patriarcal :

Langage (Patriarcal. Littré Le) (1) : 1863. Dans le dictionnaire Le Littré, au mot :
- « confrère », je lis, à : « étymologie » : « Com, et frère », et à :
- « consœur » : « Con, et sœur ». (Cf. Langage. « Féminisation » du langage)

Langage (Patriarcal. Castoriadis Cornelius) (2) : 1963. Cornelius Castoriadis [1922-1997], auteur d’un article dans Socialisme ou Barbarie, paru dans Quelle démocratie ? intitulé : La jeunesse étudiante qui commence ainsi :
« Ils sont 250.000 à n’être ni des enfants ni des hommes. »
Puis, après avoir précisé qu’il s’agit « évidemment d’un groupe extrêmement hétérogène », Cornelius Castoriadis écrit que, contrairement à l’ouvrier, l’étudiant « a rarement une femme et des enfants à nourrir. » 95 (Cf. Enfants, Hommes, Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Famille, Patriarcat)

Langage (Patriarcal. Morin Edgar) (3) : (1er juin) 1978. Edgar Morin, dans Le Monde, auteur de :
- « [Au cours des années 1970] Dans le jaillissement de ce geyser culturel, le modèle dominant de l’Américain blanc, adulte, mâle, protestant se disloquait au profit d’un pluralisme ouvert où le jeune, la femme, l’homosexuel, l’Indien proclamaient, dans leur exigence d’égalité, leur différence et leur identification. »
- « […] Dans cette nouvelle sensibilité diffuse, on oscille entre résignation et révolte, entre malaise et habitude. On s’interroge : ‘Est-ce cela vivre ?’ On regarde tout différemment, la société, le travail, la nature, les femmes. […] » 96 (Cf. Êtres humains, Patriarcat, Politique. Résignation)

Langage (Patriarcal. Pléiade La) (4) : 1987. Je lis dans une note du Tome XI de la Correspondance de Voltaire [1694-1778] concernant « le seigneur d’Hermenches » [1722-1785] :
« Ces maisons étaient Hermenches et Bois-de-Vaud, près de Vidy. Cette dernière propriété lui venait de sa femme. Il en avait changé le nom enFantaisie ‘. […] »
N’eut-il pas été plus juste d’écrire :
« Cette dernière propriété appartenait à son épouse ; du fait de son mariage avec elle, et de la dot qu’elle lui apporta en cadeau de mariage, elle devint sienne. » ?
- Le 12 janvier 1774, Voltaire le nomme : « le seigneur de Fantaisie ». 97 (Cf. Famille. Mariage. Dot)

Langage (Patriarcal. Pléiade La) (5) : 1987. Je lis dans une note du Tome XII de la Correspondance de Voltaire [1694-1778] concernant une lettre qui lui fut adressée :
« On n[’en] connait malheureusement pas le contenu, sauf qu’il était question de la mort de sa femme » 98, au lieu et place de : sauf que l’on ne connait malheureusement du contenu de cette lettre que la référence à la mort de sa femme : ?

Langage (Patriarcal. Ockrent Christine) (6) : 1992. Christine Ockrent, dans Les uns et les autres, évoquant Guy Bedos [1934-2020, écrit :
« Cette fois, à l’Olympia, il s’offre même le plaisir de la démonstration : ‘J’ai envie d’une salle debout pour m’applaudir‘ nous jette-t-il. Et comme un seul homme, nous nous levons. » 99 (Cf. Êtres humains. « Comme un seul homme », Corps, Femmes. Journalistes. Ockrent Christine, Penser. Obéir)

Langage (Patriarcal. Castoriadis Cornelius) (7) : 1995. Cornelius Castoriadis [1922-1997], dans Quelle démocratie ? auteur de :
« […] Après ma séparation d’avec ma compagne » 100, au lieu et place de :
« Après la séparation entre ma compagne et moi-même » ; ou de :
« Après que ma compagne et moi-même, nous nous soyons séparés ». (Cf. Famille. Castoriadis Cornelius, Langage. Possessif, Hommes. « Intellectuels », Patriarcat, Psychanalyse)

Langage (Patriarcal. Tulard Jean) (8) : 1995. Jean Tulard, dans le Guide des films.1895-1995. L-Z, parmi tant et tant d’exemples de ses livres, concernant La ronde [1964. Roger Vadim], écrit :
« Paris 1914. Une fille des rues se donne à un soldat, qui séduit une soubrette. Laquelle se laisse courtiser par un fils de famille, qui prend ensuite pour maîtresse une femme mariée. Le mari fait une escapade avec un naïve midinette qui est l’inspiratrice d’un auteur à succès. Celui-ci aime une voluptueuse actrice qui lui préfère un jeune comte, lequel se retrouve sans l’avoir voulu dans la chambre de la fille de rues. Ainsi va l’amour… » 101 (Cf. Culture, Femmes, Relations entre êtres humains. Amour, Patriarcat)

Langage (Patriarcal. Grandazzi Alexandre) (9) : (5 juin) 2018. Alexandre Grandazzi, auteur de Urbs, Histoire de la ville de Rome des origines à la mort d’Auguste [Éditions Perrin], concernant les Sabins, auteur de :
« Les Romains leur ont piqué leurs femmes. » Il laisse penser peu après - de fait, quasi explicitement - que l’enlèvement de leurs filles leur aurait été plus douloureux que celui de leurs épouses. 102

Langage (Patriarcal. Gradvohl Paul) (10) : (21 juillet) 2018. Paul Gradvohl, co-auteur avec Violaine Gelly d’une biographe de Charlotte Delbo [2013. Fayard], auteur de :
- « Charlotte Delbo [1913-1985] est la fille de deux Italiens […] ». Et de :
- « [...] Elle tombe sur Henri Lefebvre [1901-1991] qui est un dragueur invétéré et elle ne lui succombe pas, semble-t-il, ce qui est assez original parce qu’il a un tableau de chasse impressionnant. » 103 (Cf. Femmes. Animalisation des femmes, Hommes. « Intellectuels ». Lefebvre Henri)

Par ordre chronologique. Langage. Patriarcal. Jean-Noël Jeanneney :

Langage (Patriarcal. Jeanneney Jean-Noël) (11) : (20 juillet) 2019. Jean-Noël Jeanneney, dans l’émission Concordance des temps de France Culture, parle de « statut de la femme », de la « situation de la femme ». 104 (Cf. Culture. Patriarcale, Femme. Femmes. Statut, Historiographe. Patriarcale. Jeanneney Jean-Michel)

Langage (Patriarcal. Jeanneney Jean-Noël) (12) : (9 novembre) 2019. Jean-Noël Jeanneney, dans l’émission Concordance des temps de France Culture, nomme « Préhistoire au féminin » celle consacrée aux travaux de Claudine Cohen. Cette historienne, a pourtant notamment écrit un livre dont le titre est « Femmes de la préhistoire » [2016] ; elle a, en sus, à de nombreuses reprises, lors de l’émission, fait état, concernant la préhistoire, des avancées féministes, y compris en précisant, pour certaines « radicales », en la matière.
Jean-Noël Jeanneney, pour sa part, croit bon de répéter deux fois, si besoin était, l’intitulé de son émission.
Et voilà comment il présentait ses travaux :
« Elle aborde de front, à propos de la préhistoire, une question essentielle pour toute réflexion sur le genre : qui concernaient celle de l’articulation du biologique, du social et du culturel dans l’assignation des rôles et dans la construction des hiérarchies. Et voilà qui doit suffire, peut-être, à stimuler votre curiosité. » (Cf. Femmes. « Féminin », Féminisme. Antiféminisme, Histoire. Préhistoire. Historiographie. Patriarcale. Jeanneney Jean-Noël)
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Langage (Patriarcal. Clément Catherine) (13) : (15 juillet) 2024. Catherine Clément, dans la série d’émissions de France Culture, consacrées à Indira Ghandi [1917-1984], concernant son enfance, auteure de :
« Elle se comporte comme un garçon ».
Et c’est aussi l’intitulé de l’émission choisie par France Culture.
Quelle aliénation !

Par ordre chronologique. Langage. Patriarcal. Jean-Paul Sartre :

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (1) : 1945. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant la situation au États-Unis aux lendemains de la deuxième guerre mondiale, auteur de :
« Ce qui, ici, frappe le plus peut être, ce sont les restrictions de main d’œuvre. Partout où c’est possible, on utilise les femmes. Mais le service est lent. Dans les magasins, chaque vendeuse s’occupe à la fois de plusieurs clients. » 105 (Cf. Hommes)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (2) : 1945. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant « l‘homme », auteur de :
« Qu’il écrive ou travaille à la chaîne, qu’il choisisse une femme ou une cravate, l’homme manifeste toujours : il manifeste son milieu professionnel, sa famille, sa classe et, finalement, comme il est situé par rapport au monde entier, c’est le monde qu’il manifeste. » 106 (Cf. Hommes, Langage. Zeugma)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (3) : 1945. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant les hommes, auteur de :
« Il n’est pas rare que l’on opte pour une vie passionnelle plutôt que pour une vie raisonnable. Mais c’est qu’à l’ordinaire, on aime les objets de la passion : les femmes, la gloire, le pouvoir, l’argent. [...] » 107 (Cf. Femmes. « Objets », Hommes, Langage. Zeugma)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (4) : 1946. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant ses « anciens élèves », « mariés de bonne heure », « pères de famille avant d’avoir fini leurs études », qui « reçoivent à la fin de chaque mois, un mandat de leur famille qui ne leur suffit pas », auteur de :
« Ce sont des demi-travailleurs, en partie comparables à des femmes entretenues, en partie à des ouvrières à domicile. » 108 (Cf. Femmes. « Entretenues », Famille)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (5) : 1946. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant la littérature, l’art, auteur de :
« […] Ce mal marié qui écrit du mariage avec talent, on dit qu’il a fait un bon livre avec ses misères conjugales. Ce serait trop commode : l’abeille fait du miel avec la fleur parce qu’elle opère sur la substance végétale des transformations réelles ; le sculpteur fait une statue avec du marbre. Mais c’est avec des mots, non pas avec ses ennuis que l’écrivain fait ses livres. S’il veut empêcher que sa femme soit méchante, il a tort d’écrire sur elle : il ferait mieux de la battre. [...] » 109 (Cf. Patriarcat. Statuaire, Violences. Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (6) : 1952-1954. Jean-Paul Sartre [1905-1980], dans trois textes publiés dans Les Temps Modernes intitulés Les communistes et la paix 110, auteur de :
- concernant les hommes politiques français :
« Sont-ce des hommes d’État, ces catholiques aux nerfs de filles qui s’évanouissent à la tribune […] » (p.258) ; :
- concernant la répression Versaillaise des Communards et Communardes en 1871 :
« Dans les yeux de leurs prisonniers - ces yeux fixes que les belles Versaillaises s’exerçaient à crever du bout de leurs ombrelles […]. » (p.276) ;
- concernant la bourgeoisie française après la répression de la Commune, Jean-Paul Sartre évoque :
« l’ignoble jubilation de ses bonnes feuilles et de ses honnêtes femmes » (p.279) ;
- concernant les petits patrons, il écrit :
« Un congrès syndical met le capitalisme en question ? c’est qu’on veut lui couper la gorge et lui violer ses filles » (p.285) ;
- concernant la France du début de années 50 :
: « Nous vivons le temps de le récrimination et du regret ; la France, c’est Jeanne La Folle couchée sur son beau mari pourrissant. » (p.321) (Cf. Langage. Zeugma, Politique. État. Répression, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (7) : 1954. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant la représentation d’un « vieil eunuque », d’un « vieil homme » (Chinois), auteur de :
« […] C’est la vieillesse et non la Chine qui lui a tanné la peau. Il ressemble à une femme ? peut-être : mais c’est que la différence des sexes tend à s’effacer avec l’âge. » 111

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (8) : 1958. Jean-Paul Sartre [1905-1980],
concernant Jacqueline Guerroudj [1919-2015] et Abdelkader Guerroudj [1928-2020], l’un et l’autre condamné-e à mort en 1957 par la justice française pendant la guerre d’Algérie, auteur de :
« Lui, c’est un responsable politique qui assurait les liaisons entre les combattants de la Libération et la direction du FLN. Elle, c’est une petite bourgeoise de la ‘Métropole’ qui a voulu prendre sa part de risques parce qu’elle approuvait l’entreprise de son mari. »
Pour précision, Jacqueline Guerroudj fut, juive, internée par les nazis en France, s’est engagée pour l’indépendance algérienne, était communiste, a rejoint le FLN et est considérée en Algérie, ou elle vécut jusqu’à sa mort, comme une « moudjahida » (ancienne combattante). 112 (Cf. Femmes. Bourgeoises, Hommes. « Intellectuels », Politique. Guerre. Algérie)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (9) : 1960. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant Paul Nizan. [1905-1940], auteur de :
« […] Il vécut chez sa fiancée, entra au P.C, se maria, eut une fille », […] suivi, cinq lignes plus bas, de :
« II vivait en famille ; sa femme lui avait donné un second enfant, un fils. […] » 113 (Cf. Famille, Patriarcat. Pères)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (10) : 1971. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant Gustave Flaubert. [1821-1880], auteur de :
« Dans sa correspondance, il se livre comme sur le divan du psychanalyste, au contraire de George Sand [1804-1876], par exemple, qui, dans la sienne, ne cesse de se dissimuler. » 114
- Quel jugement péremptoire, quel mépris et quelles méconnaissances…. (Cf. Psychanalyse)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (11) : 1975. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant ses relations avec Albert Camus. [1913-1960], auteur de :
« Il avait un langage très vert, moi aussi d’ailleurs, on se racontait un tas de cochonneries et sa femme et Simone de Beauvoir feignaient d’être scandalisées. » 115 (Cf. Hommes. Grossiers)

Langage (Patriarcal. Sartre Jean-Paul) (12) : 1975. Jean-Paul Sartre [1905-1980], concernant sa « vie privée », dans « l’avant-guerre », auteur de :
« Je considérais qu’elle devait plutôt être faite d’agréments […] femmes, bon repas, voyages, amitiés. » 116 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». Sartre Jean-Paul, Langage. Zeugma, Penser, Patriarcat)
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Langage (Périphrase) : Les femmes : le sexe faible, le beau sexe, le deuxième sexe, le sexe esclave [Hélène Brion] …. (Cf. Femmes, Patriarcat, Sexes)

Langage (Philologue) : Il vaut mieux être philologue que linguiste ; il vaut mieux être linguiste que grammairien ; il vaut mieux grammairien-ne que de considérer un ‘bon’ orthographe comme révélateur d’un ‘bon’ langage, d’une ‘belle’ langue, d’une ‘belle’ pensée.

Langage (Phrase sortie de son contexte) : Une phrase « sortie de son contexte » - piètre tentative de défense lorsque l’évidence est par trop visible - n’en a pas moins été dite, écrite et peut et doit être jugée en elle-même.

Langage (Policé) : Un langage policé ne rend pas la police moins violente.

Langage (Polyglotte) : Un-e polyglotte parle plusieurs langues. Exemple :
James Joyce [1882-1941] parlait, maitrisait - « advanced command » - l’anglais, le français, l’italien, le latin, le norvégien, le danois, l’allemand et avait des connaissances du grec et - je lis avec étonnement - de l’irlandais. D’autres ajoutent l’espagnol et le portugais et qu’il regrettait de ne pas connaitre le grec ancien.

Langage (Populaire) : Langage populaire, langage du peuple, langage vernaculaire, langage vulgaire…

Langage (Prévert Jacques) : (31 janvier) 1968. Jacques Prévert [1900-1977], auteur de :
« Le peuple transforme la langue. Les grands de ce monde la codifient. » 117 (Cf. Langage. Académie française)

Langage (Pronom personnel) : Dans l’enchevêtrement des « vous », des « tu », des « nous », les vies s’expriment, se comprennent, se tissent, s’étiolent, s’épuisent, se séparent.

Langage (« Réel ») : Le langage crée le réel, modèle le futur. Pour ce faire, il lui faut détruire, substituer, imposer une autre langue, dont la novlangue d’Orwell - dans 1984 - fut la première éclatante manifestation. Depuis lors, ces impositions ont été rendues plus subtiles, mais aussi, bien souvent encore, fort grossières. Je n’en veux pour expressions que l’imposition de tant et tant de mots qui, soit ne veulent rien dire, soit ont été l’objet de tant d’interprétations qu’ils ne peuvent plus être considérés comme signifiants de quoi que ce soit. Et c’est sur ce théâtre d’ombres qu’ont lieu l’immense majorité des débats dits politiques et « culturels ».

Langage (Révolution) : (7 novembre) 2020. Alain Rey [1928-2020], auteur de :
« La révolution de 89 n’a pas été sur le plan des structures de la langue une révolution […] mais les contenus ont changé complètement et en particulier le lexique a été totalement révolutionné, à la fois sur le plan institutionnel […] mais aussi sur le plan scientifique. […]
La révolution a été créatrice de mots dans une proportion qu’on ne réalise pas toujours. » 118 (Cf. Langage. Mots, Penser. Politique. Révolution, Histoire)

Langage (Rigueur des termes) : (6 novembre) 2019. Au cours de l’émission Entendez-vous l’éco ? de France Culture, j’entends les expressions suivantes : « renouveler l’espace des possibles », « révolution symbolique », « renversement des codes », « changer de modèles heuristiques », « nouveau paradigme » … 119 (Cf. Économie, Entendez-vous l’éco ?)

Langage (Rime) : 1939. Écouter la libre, joyeuse, pétillante chanson Tant pis pour la rime, chanté par Mirelle, issue de la si remarquable collaboration Mireille [1906-1985] - Jean Nohain [1900-1981].

Langage (Saint-Simon) : 1829. Saint-Simon [1675-1755], dans ses Mémoires, auteur de :
« La Cour [celle de Louis XIV. 1638-1715] est un langage. Malheur à qui le parle mal. » 120
En démocratie, toujours vrai.

Langage (Saussure Ferdinand de) : Ferdinand de Saussure [1857-1913], auteur de :
« La langue est un système dont tous les termes sont solidaires et où la valeur de l’un ne résulte que de la présence simultanée des autres. »
Que de perspectives critiques ouvertes par cette assertion, pourtant bien abstraite… 121

Langage (Senghor Leopold Sedar) : Leopold Sedar Senghor [1906-2001] qualifie, lors d’un entretien, à deux reprises, la langue française, de « langue pauvre », comparée à l’anglais. 122
N.B. Ce long entretien n’est pas répertorié sur le site de la Chaine Histoire, d’où, l’absence de date. (Cf. Langage. Langue. Française)

Langage (Steiner George) : 1994. George Steiner [1929-2020], dans Réelles présences. Les arts du sens, auteur de :
« Le discours qui tisse les institutions sociales, celui des codes, des lois, du débat politique, de l’argumentation philosophique et des œuvres littéraires, la rhétorique immense des médias - tous pourris par des clichés sans vie - par un jargon dénué de signification, par des faussetés intentionnelles ou inconscientes. La contagion s’est étendue aux centres nerveux du discours privé. Dans une dialectique d’infection réciproque, les pathologies du langage public, particulièrement ceux du journalisme, des œuvres de fiction, de la rhétorique parlementaire et des relations internationales, contribuent à affaiblir et à falsifier les tentatives faites par la psyché individuelle pour communiquer vérité et spontanéité. » 123
Sans cautionner certains termes (« contagion », « infection », « pathologie » notamment), il est nécessaire - et beaucoup s’y emploient - de s’inspirer de cette analyse, mais en y incluant le fait - majeur - que les femmes ont, depuis des siècles, été exclues des lieux de l’élaboration du langage, sans oublier leur (non) droit à la parole… (Cf. Langage. Jargon, Penser. Pensées. Méthode. Rhétorique, Philosophie)

Langage Style :

Langage (Style) (1) : Que signifie juger « le style », alors qu’il appartient à son auteur-e, comme le jugement appartient à son juge... ?
- Si tant est que le terme signifie quoique ce soit de spécifique…

Langage (Style) (2) : Critiquer le style, c’est [aussi] juger « médiocre », ce qui est « odieux ». Ou l’inverse…

Langage (Style) (3) : Le style n’excuse, ni ne justifie rien.

Langage (Style) (4) : La clarté du style : une marque de respect ?
Non : une pensée claire.

Par ordre chronologique. Langage. Style :

Langage (Style) (1) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Au reste, je parlais tout à l’heure de style, je ne sais pas seulement ce que c’est. Comment fait-on pour en avoir un ? Celui que je vois dans les livres, est-ce le bon ? Pourquoi donc est-ce qu’il me déplaît le plus souvent ? Celui de mes lettres vous paraît-il passable ? J’écrirai ceci de même. » 124

Par ordre chronologique. Langage. Style. Voltaire :

Langage (Style) (2) : (14 septembre) 1733. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jacob Vernet [1698-1789], auteur de :
« Vous m’avez paru un philosophe pensant librement et parlant sagement : vous méprisez d’ailleurs ce style efféminé, plein d’affèterie et vide de choses dont les frivoles auteurs de notre Académie française ont énervé notre langue. Vous aimez le vrai et le style mâle qui seul appartient au vrai. Puis-je avec cela ne pas vous aimer ? » 125 (Cf. Culture, Relations entre êtres humains. Mépris, Femmes. Auteures, Langage. Académie française, Patriarcat, Penser. Vérité, Philosophie)
* Ajout. 15 février 2018. (6 février) 1735. Voltaire, dans une lettre adressée à Pierre-Robert Le Cornier de Cideville [1693-1776], évoque : « des vers mâles et brillants de pensée ». 126
* Ajout. 17 janvier 2022. (1er mars) 1764. Voltaire, dans une lettre adressée à D’Alembert [1717-1783], vante son « style mâle et nerveux ». 127

Langage (Style) (3) : (20 juin) 1741. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Helvétius [1715-1771], écrit concernant Nicolas Boileau [1636-1711] :
« Vous ne trouvez point Boileau assez fort. Il n’a rien de sublime, son imagination n’est point brillante, j’en conviens avec vous. Aussi il me semble qu’il ne passe pas point un poète sublime, mais il a bien fait ce qu’il pouvait et voulait faire. Il a mis la raison en vers harmonieux, il est clair, conséquent, facile, heureux dans ses transitions, il ne s’élève pas, mais il ne tombe guère. […] ».
Puis il évoque ses « talents » […], son « exactitude » […], « ce respect pour langue, cette liaison, cette suite d’idées, cet air aisé avec lequel il conduit son lecteur, ce naturel qui est le fruit de l’art, et cette apparence de facilité qu’on ne doit qu’au travail. » Un bel hommage… 128 (Cf. Penser. Pensées. Claires)

Langage (Style) (4) : (20 août) 1761. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet [1682-1768], auteur de :
« Et d’où vient que la Bérénice [1670] de Racine [1639-1699] se fait lire avec tant de plaisir, à quelques fadeurs près ? d’où vient qu’elle arrache des larmes ? c’est que les vers sont bons. Ce mot comprend tout, sentiment, vérité, décence, naturel, pureté de diction, noblesse, force, harmonie, élégances, idées profondes, idées fines, surtout idées claires, images touchantes, images terribles. » 129 (Cf. Penser. Idées. Claires)

Langage (Style) (5) : (11 octobre) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à madame du Deffand [1696-1780], auteur de :
« Le style qui est à la mode me porte plus que jamais à écrire avec la plus grande simplicité. » 130

Langage (Style) (6) : (18 janvier) 1764. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au cardinal de Bernis [1715-1794], auteur de :
« Vous aimez les choses sublimes, mais vous n’aimez pas le galimatias, les pensées alambiquées et forcées, les raisonnements obstrus et faux, les solécismes, les barbarismes, et certes vous faites bien. » 131 (Cf. Langage. Galimatias)

Langage (Style) (7) : (25 mai) 1764. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-François de la Harpe [1739-1803], auteur de :
« Votre goût pour la simplicité est le vrai goût et il n’appartient qu’au grand talent. » 132
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Langage (Style) (8) : (9 septembre) 1767. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Sophie Volland [1716-1784], auteur, la concernant, de :
« Elle écrit fort bien mais très bien. C’est que le bon style est dans le cœur ; et voilà pourquoi tant de femmes disent et écrivent comme des anges, sans avoir appris, ni à dire ni à écrire, et pourquoi tant de pédants diront et écriront mal toute leur vie, quoiqu’ils n’aient cessé d’étudier sans apprendre. » 133 (Cf. Patriarcat. Penser le patriarcat, Penser)

Langage (Style) (9) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], à la fin de de la première partie de ses Mémoires, auteur de :
« Mon style sera toujours le même, sans élégance et sans prétention, mais toujours enflammé par le zèle de mon art et dicté par la vérité. » 134 Justesse d’appréciation vérifiée…

Langage (Style) (10) : 1851. Pierre-Joseph Proudhon [1809-1865], dans Idée générale de la Révolution au XIXème siècle, auteur de :
« C’est le privilège des gens de lettres, à ce qu’il paraît, que l’art du style leur tient lieu de raison et de moralité. » 135

Langage (Style) (11) : (vers le 15 mai) 1859. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Ernest Feydeau [1821-1873] :
« […] Le style n’est qu’une manière de penser, si votre conception est faible, jamais vous n’écrirez d’une manière forte. » 136

Langage. Style. George Sand :

Langage (Style) (12) : (11 août) 1859. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Ernest Feydeau [1821-1873], auteure de :
« Si l’on pouvait écrire d’une façon si naturelle et si limpide que l’on ne pensât jamais à la forme du récit, on aurait atteinte l’apogée du style. » 137

Langage (Style) (13) : (17 août) 1863. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Amable-Louis Boué de Villiers [1833-après 1893], auteure de :
« C’est de la forme qu’il faut vous occuper, il ne faut pas pour cela plus de temps que vous n’en avez. Il suffit d’une bonne résolution d’être simple et vrai, d’abjurer la boursouflure, de ne pas surcharger les phrases de verbes, d’adverbes et d’adjectifs qui l’encombrent et lui donnent une couleur emphatique et prétentieuse. […] » 138 (Cf. Langage. Adjectif. Adverbe. Verbe)

Langage (Style) (14) : (26 août) 1867. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Anna Devoisin [1827-1908], auteure de :
« Lis Voltaire [1694-1778], le plus pur, le plus clair de tous les styles. » 139 (Cf. Penser. Pensées. Claires)
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Langage (Style) (15) : 1972. Jean-Paul Sartre [1905-1980], dans Plaidoyer pour les intellectuels, auteur de
« […] Le style, effet, ne communique aucun savoir. » 140

Langage. Style. Marguerite Yourcenar :

Langage (Style) (16) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, concernant Saint-Simon [1675-1755] auteure de :
« Quant à son style, il est si grand qu’à moins d’être vraiment du métier on ne s’aperçoit pas qu’il en a un. » 141 La preuve de l’inconsistance du terme ?

Langage (Style) (17) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, auteure de :
« […] Je suis tentée de croire qu’à travers la vie, le style s’améliore, se débarrasse de scories imitatives, se simplifie, trouve sa pente, mais que le fond reste, enrichi, ou plutôt confirmé par la vie. » 142
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Langage (Style) (18) : Anne Sylvestre [1934-2020] auteure de :
« La rime est créatrice. » 143
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Langage (Substitution. Processus de) : Ce qui me frappe, en prenant les médias dominants comme révélateurs, c’est l’extrême rapidité avec laquelle un terme, un mot, une expression venue au départ d’on ne sait où, impulsée par on ne sait qui, s’impose et progressivement se révèle avoir a pour fonction de faire disparaître à d’autres termes, d’autres mots, d’autres expression, et en se substituant à eux, impose insidieusement mais nécessairement un autre mode de pensée. Après tant d’autres, relevés dans cet Abécédaire, le dernier, pour moi terrifiant, - relevé : « jauge ». (Cf. Culture. Riester Franck. Êtres humains)

Langage. Symbole :

Langage (Symbole) (1) : 2018. Pour Wikipédia, « Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son, voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre, par association, ressemblance ou convention. »
J’en déduis que, de fait, tout et n’importe quoi peut être qualifié de « symbole ». 144

Langage (Symbole) (2) : 2019. Les symboles enferment, figent, structurent, sclérosent, mentent. Toujours ?

Langage (Symbole) (3) : Quand vous entendez que quelqu’un-e est devenu-e le symbole d’une lutte, la lutte est mal engagée, ou, du moins, il y a péril en la demeure. (Cf. Politique. Luttes)
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Langage (Synonyme) : 2016. Je cherche un synonyme à « appauvrir ». J’y découvre :
« émasculer », « efféminer », « féminiser ». (Cf. Langage. « Féminisation » du langage)

Langage (Syntaxe) : L’incohérence du monde se lit dans celle de sa syntaxe : les verbes sans sujet ; le sujet devenu objet (et inversement) ; le sujet subsumé dans une qualification pénale [« l’infanticide »] ; le substantif adjectivé (et inversement) ; les possessifs signifiant indistinctement êtres humains et objets ; etc. (À prolonger).
- Pour une caricature, si politiquement signifiante, Cf. les textes de critiques politiques sur les fondements d’une critique linguistique d’Amnesty International. 145

Langage (Thoreau Henry David) : (27 juillet) 1840. Henry David Thoreau [1817-1862], dans son Journal, auteur de :
« Le langage est l’œuvre d’art la plus parfaite au monde, il a été retouché par un millier d’années de ciselage. » 146

Langage (Traduction) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, auteur de :
« On ne peut faire connaître le génie de la littérature étrangère que par les pensées, par les images, par l’érudition ; mais, il faut rapprocher les phrases et le style du goût de la nation pour laquelle on veut traduire. […] Il ne faut pas traduire, il faut créer, il fait imaginer, il faut inventer […]. » 147

Langage (Tricot) : 1978. Marie Cardinale [1929-2001], dans Une vie pour deux, auteure de :
« Ma grand-mère me disait souvent : ‘Ah, si les tricots pouvaient parler… ! »
Quelle juste analyseL’histoire en serait alors bouleversée. 148 (Cf. Femmes. Grands-mères. Silence, Histoire)

Langage. Flora Tristan :

Langage (Tristan Flora) (1) : 1844. (deuxième édition) Flora Tristan [1803-1844], dans L’Union ouvrière, auteure de :
« Ouvriers, je dois vous prévenir, je ne vous flatterai point - je hais la flatterie - mon langage sera franc, sévère ; parfois vous le trouverez un peu rude. Je crois qu’il est utile, urgent, indispensable, qu’on vous dise franchement et nettement, sans craindre de froisser votre amour-propre, quels sont vos défauts. Quand on veut guérir une plaie, on la met à nu pour bien la sonder : puis on coupe dans le vif et elle se guérit. » 149

Langage (Tristan Flora) (2) : 1844. (deuxième édition) Flora Tristan [1803-1844], dans L’Union ouvrière, auteure de :
« J’ai senti que pour bien traiter de pareilles questions, il fallait se borner à être claire, laconique et ne pas reculer devant certains détails portant peu à faire du style : l’élégance des formes littéraires aurait nui à mon sujet. Désirant convaincre, je devais employer la logique ; or la logique est l’ennemie jurée des formes dites poétiques. » 150

Langage (Tristan Flora) (3) : 2001. Evelyne Bloch-Dano, dans Flora Tristan. Une femme libre, concernant le Tour de France de Flora Tristan [1803-1844] d’avril à septembre 1844, écrit :
« [Les ouvriers] parlent à peine français. Le patois est pour cette jacobine la pire aberration, un frein au progrès de l’instruction et de la civilisation. Frédéric Mistral [1830-1914] n’avait pas encore remis à l’honneur le provençal. Bien avant Jules Ferry [1832-1893] et l’école républicaine, Flora Tristan fustige les différences linguistiques et plaide pour une même langue pour tous, facteurs d’égalité et d’unité. » 151 (Cf. Langue. Française)
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Langage (Verbiage) : (4 octobre) 2019. Entendu une participante à une soutenance de thèse :
« Pour moi, c’est du verbiage », je me suis demandée : le : « pour moi » excluait-il que cela fusse effectivement du verbiage ?

Langage (Vallès Jules) : 1886. Jules Vallès [1832-1885], dans L’Insurgé, auteur de :
« [...] Je tiens ces gens-là dans la paume de ma main, et je les brutalise au hasard de l’inspiration.
Comment ne se fâchent-ils pas ?
C’est que j’ai gardé tout mon sang froid, et que, pour faire trou dans ces cervelles, j’ai emmanché mon arme comme un poignard de tragédie grecque, je les ai éclaboussés de latin, j’ai grandsièclisé ma parole, - et ces imbéciles me laissent insulter leurs religions et leurs doctrines parce que je le fais dans un langage qui respecte leur rhétorique, et que prône les maitres du barreau et les professeurs d’humanité.
[…] » 152 (Cf. Culture)

Langage (Violences) : Cf. Violences.

Langage (Voilà… Etc…) : À entendre, à la radio, la nombre de fois où une phrase, un raisonnement, se termine par : « Voilà… Etc… », je me dis que si ces phrases, ces raisonnements devaient être effectivement terminés, aller à leur terme, nombre d’entre eux, d’entre elles, risqueraient fort d’être déstabilisé-es.

Par ordre chronologique. Langage. Voltaire :

Langage (Voltaire) (1) : (18 janvier) 1752. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Marie-Louise Denis [1712-1790], écrit :
« Je suis toujours pour qu’on écrive comme on parle : cette méthode serait bien plus facile pour les étrangers. […] Nous avons adouci la prononciation, il faut donc aussi adoucir l’orthographe, afin que tout soit d’une même parure. » 153 (Cf. Culture)

Langage (Voltaire) (2) : (7 janvier) 1767. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet [1682-1768], lui écrit :
« Il m’a toujours semblé qu’on doit écrire comme on parle, pourvu qu’on ne choque pas trop l’usage, pourvu que l’on conserve les lettres qui font sentir l’étymologie et la vraie signification du mot. » 154

Langage (Voltaire) (3) : (7 août) 1767. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Pierre-Jean-Jacques Guillaume Guyot [1717-1784], lui écrit :
- « Il faut remarquer surtout qu’en Espagnol en en Italien on écrit comme on parle. Tout cela est à désirer dans nos dictionnaires. Notre écriture est perpétuellement en contradiction avec notre prononciation. »
- « Notre langue est très irrégulière. Les langages, à mon gré, sont comme les gouvernements ; les plus parfaits sont ceux où il y a moins d’arbitraire. »
- « Notre langue […] est la langue de l’Europe, mais c’est grâce à nos bons livres et non à la régularité de notre idiome. Nos excellents artistes ont faire prendre notre pierre pour de l’albâtre. » 155
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Langage. Vulgaire :

Langage (Vulgaire) (1) : Juger un langage « vulgaire » est un jugement de classe. Évident, mais peut être rappelé.
* Ajout. 9 février 2021. Donald Trump inclus ? Oui. (Poursuivre)

Langage (Mot. Vulgaire ») : (2) Lorsqu’un mot est porteur d’un système de valeur qui a été et qui est encore méprisant, injurieux, dénégateur tel que « vulgaire » - qui signifie à la fois : commun, ordinaire, grossier, qui souvent désigna pour l’aristocratie, pour la bourgeoisie désignait le peuple, la populace, et pour le patriarcat toutes les femmes qui n’étaient pas ‘de leur monde’ - il est important de bien préciser le sens précis qu’on lui accorde, afin de ne pas prolonger la perpétuation des dits jugements.

Par ordre chronologique. Langage. Vulgaire :

Langage (Vulgaire) (1) : George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles-Edmond [1822-1899], auteure de :
« Il veut la suppression de quelques mots trop vulgaires qui serviraient de prétexte à l’empoignade malveillante. » 156
N.B. Ne pas oublier que George Sand a souvent critiqué ses éditeurs qui voulaient supprimer le langage - le patois - populaire du Berry.
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II. Langage. Académie française :

Par ordre chronologique. Académie Française :

Académie Français. Cardinal de Richelieu :

Langage (Académie française. Richelieu cardinal de) (1) : XVIIème siècle. Le cardinal de Richelieu [Armand-Jean Duplessis de Richelieu. 1585-1642], fondateur de l’académie française, écrit dans ses Mémoires (fort contestées) (T. II. sans page. Vérifier) :
« Le but des travaux de l’Académie était rendu en termes fort expressifs par les premiers académiciens au cardinal avant les lettres patentes ; ils disaient que les fonctions de l’Académie seraient de nettoyer la longue des ordures contractées dans la bouche du peuple ou dans la foule du palais ou dans les impuretés de la chicane ou par les mauvais usages de courtisans ignorants ou de l’abus de ceux qui la corrompent en l’écrivant. » 157
Langage (Académie française. Richelieu cardinal de) (2) : (15 janvier) 2020. Je lis dans Le Canard enchaîné une citation issue du livre de Yann Rodier, Les raisons de la haine [Champ Vallon. 2020] :
« En fondant l’Académie française (1635), il [le cardinal de Richelieu] inventait l’étatisation de l’écrivain’. » 158 Bien vu… (Cf. Culture)

Par ordre chronologique. Langage. Académie française. Voltaire :

Langage (Académie française. Voltaire) (3) : (26 décembre) 1731. Voltaire [1694-1778] écrit à Jean-Baptiste-Nicolas de Formont [1694-1758] :
« L’évêque de Luçin, fils de Bussy-Rabutin [1618-1693] qui avait moins de réputation qu’il n’en méritait, succède à la Motte dans la place d’Académicien, place méprisée par les gens qui pensent, respectée encore par la populace, et toujours courue par ceux qui n’en ont que la vanité. » 159 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris. Vanité)

Académie française (Voltaire) (4) : (31 août) 1749. Voltaire [1694-1778], membre de l’académie Française depuis mai 1746, dans une lettre adressée à Frédéric II, roi de Prusse [1712-1786] lui écrit :
« Si on laisse faire l’Académie, elle appauvrira notre langue » et il poursuit justement :
« Le purisme est toujours pauvre. » 160

Académie française (Voltaire) (5) : (vers le 10 août) 1760. Voltaire [1694-1778], met en branle tous ses réseaux [il évoque « ses pressantes sollicitations »] afin que Denis Diderot [1713-1784] puisse y être élu. Il écrit à Friedrich Melchior Grimm [1723-1807] :
« Croyez-moi, ce sera un beau triomphe. Mais que Diderot nous aide et qu’il n’aille pas s’amuser à griffonner du papier dans un temps où il doit agir. Il n’a qu’une chose à faire et il faut qu’il le fasse. C’est de chercher à séduire quelque illustre sot ou sotte, quelque fanatique sans avoir d’autre but que de lui plaire. Il a trois mois pour adoucir les dévots. C’est plus qu’il ne faut.
Qu’on l’introduise chez madame… ou madame… ou madame, lundi, qu’il prie Dieu avec elle, mardi, qu’il couche avec elle, mercredi ; et puis, il entrera à l’Académie tant qu’il voudra, et quand il voudra. […]
Vous porterez à l’infâme un coup mortel, et je vous donne ma parole d’honneur de venir à l’Académie le jour de l’élection. Je suis vieux. Je veux mourir au lit d’honneur. » 161

Académie française (Voltaire) (6) : (25 juin) 1761. Voltaire [1694-1778] écrit à Charles-Jean-François Hénault [1685-1770], comme lui, membre de l’académie française :
« Il faut fixer la langue que vingt mille brochures corrompent. » 162

Académie française (Voltaire) (7) : (1er juillet) 1766. Voltaire [1694-1778] écrit à D’Alembert [1717-1783] :
« […] Votre Académie n’approuvera pas mon idée, mais je ne m’en soucie guère. » 163

Académie française (Voltaire) (8) : (8 août) 1766. Voltaire [1694-1778] écrit à Germain-Gilles-Richard de Ruffey [1706-1794] :
« Il y a dans le recueil de l’Académie des belles-lettres de Paris des mémoires qu’on cite dans toute l’Europe ; tous les compliments faits à l’Académie française sont oubliés, et c’est ce qui peut leur arriver de plus heureux. » 164 (Cf. Relations entre êtres humains. Compliments)

Académie française (Voltaire) (9) : (20 août) 1770. Voltaire [1694-1778] écrit à Louise-Sophie d’Hornoy [1750-1807] :
« L’abbé Dangeau [grammairien. 1643-1733], de notre Académie française renvoyait les lettres de sa maîtresse quand elles étaient mal orthographiées, et rompait avec elle à la troisième fois. Moi qui suis aussi de l’Académie je ne vous renverrai pas votre lettre, Madame, il n’y manque rien, je le garderai comme une chose qui m’est bien chère. » 165

Académie française (Voltaire) (10) : (17 juillet) 1774. Voltaire [1694-1778] écrit à Jean-François de la Harpe [1736-1803] [qu’il souhaiterait par ailleurs comme son successeur à l’académie française], concernant l’éloge de son prédécesseur nécessaire pour chaque impétrant) :
« Il faudra absolument abolir cette coutume ridicule […] » 166
- Voltaire ne fut pas bon devin, à moins que son sens du ridicule ne fut pas aussi partagé qu’il l’aurait pensé…

Académie française (Voltaire) (11) : (16 février) 1776. Voltaire [1694-1778] écrit à Condorcet [1743-1794] :
« Est-il vrai que le cardinal de Luynes se meurt ? [ce qui était faux] Ne seriez-vous pas tenté de purifier notre Académie en lui succédant ? Vous nous rendriez un grand service. Nous avons beaucoup trop de prêtres, et nous n’avons pas assez d’hommes. »
N.B. Une note de La Pléiade [1987] précise :
« Malgré l’influence croissante des ‘philosophes’, l’Académie comportait un grand nombre d’ecclésiastiques, dont huit évêques. » 167

Académie française (Voltaire) (12) : (16 mars) 1776. Voltaire [1694-1778] écrit à D’Alembert [1717-1783] :
« […] Il faut absolument que M. de Condorcet [1743-1794] soit des nôtres, sans quoi notre Académie sera un jour aussi méprisée que la Sorbonne. » 168 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris)

Académie française (Voltaire) (13) : (25 octobre) 1777. Voltaire [1694-1778] écrit à Jean-François de La Harpe [1739-1803] concernant Condorcet [1743-1794] :
« On m’avait mandé qu’il allait être des vôtres. C’était une acquisition admirable. Apparemment quelques saints personnages s’y sont opposés. On craint les penseurs. On m’assurait que vous ne les craignez point, parce que vous pensez mieux qu’eux […] Pourriez-vous me mettre un peu au fait ? Je vous garderai le secret. […] » (Cf. Penser) 169
N.B. Condorcet entra à l’académie française en 1782.

Académie française (Voltaire) (14) : (2 novembre) 1777. Voltaire [1694-1778] écrit à Gottlob Louis, comte de Schomberg [1726-1796], auteur de :
« Le cardinal de Richelieu l’a [l’académie française] créée avec cette liberté comme Dieu créa l’homme. Il lui faut laisser son libre arbitre dont elle n’a jamais abusé. C’est un corps plus utile qu’on ne pense, en ne faisant rien, parce qu’il sera toujours le dépôt du bon goût qui se perd totalement en France. Il faut le laisser subsister comme ces anciens monuments qui ne servaient qu’à montrer le chemin. » 170 (Cf. Corps)
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Académie française (Diderot Denis) (15) : (juillet) 1767. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Falconet [1716-1791], auteur de :
« Que cet ouvrage lui manque - celui modifier, faire évoluer « la langue imparfaite » […] quoi qu’une académie nombreuse s’en soit occupée ici depuis environ cent trente ans.
Que les travaux de cette académie ont été jusqu’à présent infructueux, parce que ce corps, mêlé de bonnes et de mauvaises têtes, salarié par le gouvernement, et son esclave par intérêt, est retenu par une infinité de petites considérations incompatibles avec la vérité. » 171
Ce que parler veut dire.

Académie française (Jean-Armand de Bosséjoulus de Roquelaure) (16) : 1770. Je lis, dans une note de La Pléiade [1951] des Misérables de Victor Hugo [1802-1885], que Jean-Armand de Bosséjoulus de Roquelaure [1720-1818], évêque de Senlis en 1789, archevêque de Malines en 180I, était membre de l’académie française depuis 1770, « bien qu’il n’ait rien écrit ». 172

Académie française (Delille Abbé. Jacques) (17) : 1772. Je lis dans une note de La Pléiade de la Correspondance de Voltaire [1694-1778], que l’abbé Jacques Delille [1738-1813], poète, fut élu à l’académie française en 1770, mais que « le roi [louis XV] opposa son veto à sa nomination », 173 puis, je lis sur Wikipédia que ce fut du fait de l’intervention du maréchal de Richelieu.

Académie française (D’Alembert) (18) : 1776. Lu, dans les Réflexions sur la révolution de France d’Edmund Burke, une lettre de D’Alembert [1717-1783] à Frédéric II [1712-1786] :
« Nousles philosophes »] remplissons comme nous pouvons les places vacantes à l’Académie française, de la même manière que le festin du père de famille de l’Évangile, avec les estropiés et les boiteux de la littérature. » 174 (Cf. Culture. Littérature, Philosophie)

Académie française (Abbé Morellet) (19) : (13 juin) 1805. Alors que l’abbé Morellet [1727-1819] était en charge, avec d’autres, du Dictionnaire de l’Académie française, madame de Rémusat [Claire Élisabeth Jeanne Gravier de Vergennes. 1780-1821], dans une lettre à son mari, faisant état d’une discussion qui avait eu lieu chez elle, écrit :
« L’Abbé Morellet prétend que ce sont les ouvrages de femmes qui le gênent le plus pour la signification des mots et la manière de les employer. Notre amie, Madame de Sévigné [1626-1696], le désole et, comme il ne fait pas grand cas de tous ces riens de sentiment dont les compositions féminines tirent leur plus grand charme, il consentirait volontiers à les brûler toutes et à nous interdire d’en essayer jamais. Galois [Jean. 1632-1707], en galant chevalier nous a défendues. Il a soutenu que la littérature perdrait une branche importante, en interdisant aux femmes le droit d’écrire et il prétend que les négligences de style ne sont que des manières plus heureuses d’exprimer leurs pensées. » 175 (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Écrivaines. « Féminin », Hommes « Galants », Langage. Style, Patriarcat)

Académie française (Sieyès Emmanuel-Joseph) (20) : 1816. Emmanuel-Joseph Sieyès [1748-1836], élu en 1803, est exclu par ordonnance de l’académie française, pour cause de « régicide » et est remplacé par le marquis Lally-Tollendal [1751-1830], nommé par ordonnance royale.
N.B. Pour rappel, Sièyes est notamment l’auteur de : « Qu’est-ce que le Tiers-État ? »

Académie française (Sainte-Beuve Charles-Augustin) (21) : 1844. Lu dans Alain Rey [1928-2020], Dictionnaire amoureux des dictionnaires :
« Sainte-Beuve [Charles-Augustin. 1804-1869], élu en 1844 à l’académie française], furieux de l’échec de Littré [1801-1881] à l’Académie - par la cabale catholique et conservatrice animée par Mgr Dupanloup [1802-1878] -, démissionne alors de la Commission du dictionnaire. Un étrange parallèle conduira Dupanloup, plus radical, à démissionner de l’Académie pour protester contre l’élection de Littré, en un deuxième essai transformé. » 176

Académie française. George Sand :

Académie française (Sand George) (22) : (16 mars) 1859. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Hyacinthe du Pontavice de Heussey [1814-1876], auteure de :
« Mais vous ne serez jamais de l’Académie peut être, vous êtes trop vous-même. Donc, Monsieur, honneur à vous ! » 177

Académie française (Sand George) (23) : (18 juin) 1861. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Pierre-Jules Hetzel [1814-1886], auteure de :
« Je sais que vous avez usé de tous vos moyens d’influence pour me faire avoir le prix d’Académie. Je vous en remercie. Mais je remercie aussi l’Académie de n’avoir pas cédé. Du moment qu’elle voulait faire, d’un concours littéraire un concours de morale bourgeoise et de coterie catholique, il ne m’eut pas convenu d’accepter ses faveurs : parce que : ou je ne les méritais pas et elle avait la main forcée ; ou je les méritais, selon elle par quelque platitude qu’heureusement je n’ai pas commise. Admettons une troisième hypothèse qu’elle m’eut jugée convertie et que je le fusse, comprenez-vous que je dusse accepter de l’argent pour récompenser ma religion et ma vertu ? Je craignais beaucoup un succès qui se fut appuyé par sur certains considérants. J’aurais été obligée de les repousser, et quelle risible polémique cela eût entrainé ! Voyez-vous l’Académie forcée de me découronner ? - Au reste, je ne me suis guère occupée de tout cela. » 178 (Cf. Penser. Polémique)

Académie française (Sand George) (24) : 1863. George Sand [1804-1876], auteure de :
« Pourquoi des femmes à l’Académie ? » Un texte peu clair.

Académie française (Sand George) (25) : (19 décembre) 1869. George Sand [1804-1876] écrit à Gustave Flaubert [1821-1880] :
« […] Ces grands éreintements sont l’inévitable consécration d’une grande valeur. Dis-toi bien que ceux qui ne sont pas passé par là restent bons pour l’Académie. » 179
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Académie française (Hugo Victor) (26) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables évoque, concernant la société « les amis de l’ABC », la culture de Combeferre, « le philosophe », qui, notamment, « signalait les fautes de français dans le Dictionnaire de l’Académie […]. » 180

Académie française (Simonet Jules) (27) : (mai) 1863. Lu :
« En mai 1863, l’auteur d’une brochure favorable à l’élection des femmes à l’Académie française s’adressa à George Sand pour obtenir son soutien. Bien qu’il se soit manifestement inspiré de la carrière de George Sand pour composer son texte, sa vision de la condition féminine ne concordait pas avec celle de la femme de lettres. Pour Jules Simonet [1808-?], en effet, les femmes viendraient adoucir et rafraîchir l’Académie. Elles seraient plus agréables à regarder que les académiciens et surtout elles ne feraient pas de politique. George Sand répliqua aussitôt avec Pourquoi les femmes à l’Académie ? De même qu’elle avait démenti sa candidature à la députation, suggérée par les féministes de 1848, elle se déclara opposée à la présence des femmes à l’Académie française. Selon elle, l’Académie abrite encore de nobles et grands esprits’, mais elle ne peut plus être une institution purement littéraire car les temps ont changé. Elle est devenue ‘un corps politique, religieux, socialiste ou philosophique’, où les ‘âmes jeunes’ y protestent contre une majorité conservatrice. ‘La lutte règne donc là comme ailleurs, comme partout !’ ‘Que gagneraient donc les femmes à être enrôlées dans cette phalange, dont le drapeau est un drapeau de guerre ?’. George Sand conservait peut-être aussi du ressentiment envers l’Académie car celle-ci, malgré les efforts de ses amis, ne lui avait pas accordé son grand prix de 20 000 francs deux ans plus tôt. La femme de lettres avait écrit à Alexandre Dumas fils à ce sujet : ‘Entre cet aréopage et moi, il y a un monde inconnu de considérants, de mais, de si, de parce que et de quoique auquel je n’entends et n’entendrai jamais rien.’ » 181 (Cf. Femmes. « Féminin ». Écrivaines. Sand George)
N.B. Le « ressentiment » est faux.

Académie française (Montijo Eugénie de) (28) : (mars) 1870. Eugénie de Montijo. [1826-1920], épouse de Napoléon III [1808-1873], avait cru se reconnaitre dans le personnage d’une aventurière intrigante Melle d’Ortosa du roman Malgrétout de George Sand [1804-1870]. Elle réagit ainsi :
« Comment, moi que tout le monde attaque maintenant ! Je n’aurais jamais cru ça ! Et je voulais la faire nommer à l’Académie ! Mais que lui ai-je donc fait ? ... » 182

Académie française (Dupanloup Mgr) (29) : 1872. Mgr Dupanloup [1802-1878] voulut démissionner de l’académie française pour protester contre l’élection le 30 décembre 1871 d’Émile Littré [1801-1881] ; il se contenta de ne plus assister aux séances.

Académie française (Dumas Alexandre Fils) (30) : (27 février) 1874. Alexandre Dumas fils [1824-1895] après son élection à l’académie française le 30 janvier 1874, mal à l’aise, tente de se justifier dans une lettre à George Sand [1804-1876] :
« J’ai rencontré Plauchut [Edmond. 1824-1909] et je lui ai dit comme ça en causant que je craignais que mon entrée à l’Académie n’ait pas été approuvée par vous, que vous croyiez peut-être que j’avais fait les platitudes en usage pour y entrer, tandis qu’au contraire j’avais fait toutes les résistances possibles jusqu’au jour où deux de mes confrères m’apportant 22 voix certaines sans que j’eusse fait une seule visite, j’aurais eu l’air d’un sot orgueilleux si j’avais réussi et prétendu ainsi à moi tout seule tenir toute l’Académie en échec. […] Mes confrères se fussent blessés de mon dédain après m’avoir fait le chemin si facile. Ils me demandaient aussi de venir grossir d’une voix le groupe des électeurs indépendants… » 183 (Cf. Relations entre êtres humains. Dédain. Justification)

Académie française (Du Camp Maxime) (31) : (10 novembre) 2022. Lu sur Wikipédia :
« Il est élu membre de l’Académie française en 1880, surtout, dit-on, à cause de son histoire assez hostile de la Commune, publiée sous le titre de Les Convulsions de Paris, en 4 vol. (1878-1880). »

Académie française (Daudet Alphonse) (32) : (31 octobre) 1884. Le Figaro publie une lettre d’Alphonse Daudet [1840-1897], adressée au rédacteur des Échos de Paris :
« Mon cher ami, Rendez-moi le service d’insérer ici dans un de vos échos : je ne me présente pas, je ne me suis jamais présenté, je ne me présenterai jamais à l’Académie. Votre bien dévoué ». 184

Académie française (Loti Pierre) (33) : (6 avril) 1892. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Pierre Loti [1850-1923] reçu à l’Académie française. Son discours a été un ’Je’ perpétuel. Mais que ce talent me sourit ! Je n’adore que la gloire littéraire, et tout le reste pour moi n’est rien. » 185 (Cf. Êtres humains. Soi)

Académie française (Savary Pauline) (34) : (19 janvier) 1893. Pauline Savary [1859-1907], féministe, se présente au fauteuil d’Ernest Renan [1823-1892] à l’académie française. Sa candidature est déclarée non recevable. (Cf. Femmes. Remarquables)

Académie française. Émile Zola :

Académie française (Émile Zola) (35) : (1er juillet) 1896. Adolphe Retté [1863-1930], dans un article publié dans La Plume, après un nouvel échec d’Émile Zola [1840-1902] à l’académie française, écrit :
« N’est-il pas stupéfiant qu’un homme de sa force, l’auteur d’une œuvre qui restera comme une des plus marquantes du siècle, s’entête à pénétrer dans ce paradis des radotages séniles ? […] Qu’il reste dehors avec Balzac [Honoré de. 1799-1850], son maître. […] Qu’il ne se diminue donc pas en implorant les suffrages d’une troupe de guignols poussiéreux, bons à ensevelir sous les champignons, au fond des catacombes. » 186
N.B. Selon les auteurs, Émile Zola se serait présenté - en vain - entre 19 et 24 fois à l’académie française. Rarement rappelé …

Académie française (Émile Zola) (36) : (5 avril) 1897. Émile Zola [1840-1902] écrit à Jean Ajalbert [1863-1947] :
« La légende de ma vanité, de ma soif des honneurs est imbécile. […] L’Académie, ce n’est que ma bataille littéraire portée sur un terrain d’action ; et jamais je n’ai demandé la voix de personne. Plus tard, j’espère, on se rendra compte de ma véritable attitude, si mal comprise aujourd’hui. »
- Émile Zola répondait à un article de Jean Ajalbert daté du 6 avril 1897 de L’Éclair dans lequel il avait évoqué : « quelques pailles de vanité (décorations, académies etc.), ce qui fut exploité de façon intéressée par les uns : c’était bien la peine d’écrire Mes haines, de jouer les intransigeants et les irréductibles, pour accepter la croix des ministres, des présidences de bas-bleus, et solliciter un fauteuil sous la coupole. […] Pour d’autres, ces faiblesses étaient un sincère crève-cœur. » 187 (Cf. Femmes. « Bas-bleus », Relations entre êtres humains. Vanité)
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Académie française (Barrès Maurice) (37) : (14 avril) 1911. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Madame de Noailles [1876-1933] m’a raconté aussi ses rapports avec Maurice Barrès [1862-1923. Académicien en 1906]. Elle eut pour lui de la vénération, de la dévotion qu’on a au seigneur. […] Elle m’a dit aussi en passant tout ce que Barrès lui devait, ses Amitiés françaises [1924], Le Voyage à Sparte [1906]. Et combien elle avait travaillé à son entrée à l’Académie française. » 188 (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Attirance pour les hommes « Politiques », Hommes. « Intellectuels », Philosophie. Barrès Maurice)

Académie française (France Anatole) (38) : (24 février) 1909. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Aujourd’hui, mercredi des cendres, été déjeuner chez Madame de Cavaillet [Léontine Lippmann. 1844-1910] avec Anatole France [1824-1924, académicien depuis 1896] […]
« Ce qui fait qu’on ne parle plus aujourd’hui la vraie langue française, disait [Anatole] France, c’est l’invasion des bonnes étrangères. » 189 (Cf. Femmes. Bonnes-à-tout-faire, Langage. Langue. Française)

Académie française (Massis Henri) (39) : (10 décembre) 1913. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Déjeuner chez Francis de Croisset [1877-1937]. Henri Massis [1886-1970. Membre de l’académie en 1960] m’a intéressé. […] Il insiste sur l’ignorance où sont les catholiques. Il faut une culture supérieure catholique. Lui et ses camarades seront des catholiques obéissants. Il est hostile au libéralisme, au modernisme. Il croit à un mouvement chez les jeunes universitaires, mais ce qu’il y a de plus difficile à remuer, ce sont les jeunes filles qui ont passé par l’Université et qui sont enivrées de la libre pensée. » 190 (Cf. Femmes. Catholiques. Jeunes filles)

Académie française (Jammes Francis) (40) : (15 avril) 1921. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Jammes [Francis. 1868-1938] ne songe plus à l’Académie française. Il faut pour y arriver, faire de trop vilaines choses. » 191

Académie française (Halévy Élie) (41) : (23 mai) 1921. Élie Halévy [1870-1937], dans une lettre à Célestin Bouglé [1870-1940], auteur de :
« Je suis confondu de la niaiserie des propos que tiennent, dans La Grande revue, un certain nombre d’hommes politiques sur l’avenir du Bloc des gauches. C’est au-dessous du niveau de l’Académie Française. » 192

Académie française (Noailles Anna de) (42) : (22 avril) 1923. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Madame de Noailles [1876-1933] n’est pas pour l’entrée des femmes à l’Académie française. Elle trouve que la femme est à la remorque de l’homme, qu’il y a en elle, du fortuit et du greffé, qu’elle est un accident. » 193
Anna de Noailles n’en acceptera pas moins d’être élue, comme Colette après elle, à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, qui, elle, acceptait les femmes. (Cf. Femmes. Remarquable. Noailles Anna de)

Par ordre chronologique. Académie française. François Mauriac :

Académie française (Mauriac François) (43) : (26 juin) 1941. François Mauriac [1885-1970] écrit à Maurice Garçon [1889-1967] :
« Vous n’imaginez pas la belle étude de sénilité qu’on peut faire à l’Académie française…
Il y a trop de vieillards. Sous prétexte de conservatoire des belles-lettres, on fait une collection de gâteux. » 194

Académie française (Mauriac) (44) : (21 septembre) 1944. Lu dans le Journal de François Mauriac [1885-1970] :
« Un académicien qui, émergeant de son sommeil, ouvre un œil et tombe aussitôt sur cette phrase de journal : ‘Je demande la dissolution de l’Académie française…‘ a le droit de ressentir une certaine secousse. Pour moi, je n’en ai point frémi, je l’avoue. Nous sommes de très vieux messieurs, un peu endormis à l’ombre de très vieilles murailles. Sans doute n’est-il pas mauvais qu’en ces temps révolutionnaires, un enfant (sic) vienne sous nos fenêtres souffler dans sa petite (re-sic) trompette de Jéricho. »
Cette phrase fut écrite par Max André [1893-1977], alors militant du Parti démocrate populaire, l’ancêtre du MRP dans L’Aube, présenté par François Mauriac comme « un journal sérieux et même grave, chrétien au surplus, et gouvernemental et ministériel. »
François Mauriac finira ainsi son article : « Au lieu de nous étrangler, infusez-nous du jeune sang. » 195 (Cf. Académie française. Mauriac François)

Académie française (Mauriac François) (45) : (mai) 1951. François Mauriac [1885-1970] écrit dans Le Figaro [n°41] :
« (À la Libération) Je m’offrais même le luxe, dans mes rêves candides, de faire entrer d’un seul coup à l’Académie française tous les écrivains authentiques [Jean Paulhan, Jean Guéhenno, Louis Aragon, Paul Éluard, Jean Schlumberger, Jacques Maritain, André Malraux], sans même imaginer que la vieille personne eût crevé de cette bolée d’oxygène qu’on lui aurait ingurgitée d’un coup. » 196
N.B. Le 21 septembre 1944, François Mauriac ne nommait que « Jean Paulhan, Bernanos, Paul Éluard, Malraux (hem !), Aragon (hem, hem !) »

Académie française (Mauriac François) (46) : (26 juillet) 1954. François Mauriac [1885-1970] écrit dans son ‘Bloc-notes’ de L’Express :
« Ce matin, au réveil, après une nuit sans rêve, je bois le meilleur des cafés, en louant dieu comme Garo [Roger Garaudy. 1913-2012], de toutes choses, contemplé par trois belles filles de la maison, venues pour me demander une signature, et qui dévorent des yeux, cette jolie chose qu’elles ne reverront jamais :’l’Académie française entre deux draps, dans un pyjama bleu ciel. » 197
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Académie française (Claudel Paul) (47) : 1934. 1935. Paul Claudel [1868-1955] écrit dans ses Cahiers :
- mai 1934. « Dans la nécropole académique je brigue la dignité de cadavre » (p.58)
- 22 octobre 1934. « Je pose ma candidature à L’[académie] F[rançaise] » (p.73)
- 27-30 janvier 1935. « À Paris, pour mes visites académiques. […] Le pointage me donne de grandes chances. » (p.78)
- 16 février 1935. « Visites académiques. » (p.81)
- 19 mars 1935. Visites académiques [la description de ces visites est accablante] (p.84, 85)
- 28 mars 1935. « Élections à l’Académie Française. » […] Il n’est pas élu.
« L’[académie] F[rancaise] fusionne avec l’autre ordure. » [en note : « L’action française »].
- 8 novembre 1935. Il traite, concernant le testament de Louis Barthou qui lègue son testament à l’académie, celle-ci d’ « ignoble compagnie ». (p.114)
- 4 décembre 1935. « 80 ans, c’est l’âge de la puberté académique. » (p.118) 198
- 9 juin 1938. « Charles Maurras [1868-1952] élu à l’A[cadémie] F[rançaise], par 20 voix contre 12 à Fernand Gregh [1873-1960] - [qui s’y présentera 13 fois] -. Les deux ordures ont fait conjonction. » (p.23)
Paul Claudel acceptera de se présenter qu’après une pseudo-« radiation » de Charles Maurras.
- Après avoir répondu le 16 mars 1946 à Henri Bordeaux [1870-1963] qu’il acceptait sa « démarche » lui demandant de « se compter parmi ses membres » et de bien vouloir se présenter à « ce corps illustre qui depuis trois siècles est chargé de représenter les lettres françaises », Paul Claudel est élu, soutenu notamment par Charles de Gaulle, le 4 avril 1946. (p.546)

Académie française (Maurras Charles) (48) : (9 juin) 1938. Charles Maurras [1868-1952] est, en toute connaissance de ses écrits justifiant la violence, notamment racistes, antisémites, élu à l’académie française. Le lis sur son site :
« Sa condamnation en 1945 par la haute cour de justice de Lyon à la réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale entraînait automatiquement sa radiation de l’Académie (article 21 de l’ordonnance du 26 décembre 1944) ; il fut en fait décidé, lors de la séance du 1er février 1945, qu’on déclarerait vacant le fauteuil de Maurras, sans pour autant voter la radiation. Ainsi, Charles Maurras, comme le maréchal Pétain, mais à la différence d’Abel Hermant et Abel Bonnard, ne fut remplacé sous la Coupole qu’après sa mort. »

Académie française (Léautaud Paul) (49) : (25 juin) 1941. Paul Léautaud, dans son Journal littéraire, écrit concernant Paul Valéry [membre de l’académie française. 1871-1945] auquel il avait refusé de « promettre d’oublier aussitôt » ce que ce dernier souhaitait lui dire, auteur, après éclats de rire, de :
« Je suis plus honnête qu’un académicien : je ne promets pas ma voix pour la donner à un autre. » 199

Académie française. Abel Hermant :

Académie française (Hermant Abel) (50) : 1940. 1944. Paul Léautaud [1872-1956] écrit dans son Journal littéraire :
- le 24 juin 1940 : « Dans Le Matin d’aujourd’hui, en première page, un article de M. Abel Hermant [1862-1950], membre de l’Académie française. Cela, en pleine occupation allemande. J’espère que les écrivains français s’en souviendront. »
- le 1er septembre 1944 : « Marie Dormoy [1886-1956] […] me dit qu’Abel Bonnard [1883-1968] et Abel Hermant ont été déclarés exclus de l’Académie. Vingt-huit de ces messieurs étaient présents. Onze votant l’exclusion. […] » 200 (Cf. Hommes. « Collaborateurs », « Intellectuels », Langage. Académie française. Léautaud Paul)
N.B. Ne pas déduire de la première citation que Paul Léautaud puisse être - bien que licencié du Mercure de France en septembre 1941 - ni de près ni de loin, ni de la première, ni de la dernière heure, considéré comme « résistant » au nazisme. Il a publié sans réelles critiques et sans difficultés, sous occupation et sous censure allemandes ; sans oublier son antisémitisme, aussi bête et haineux que ses jugements concernant « les femmes ».

Académie française (Hermant Abel) (51) : (4 septembre) 1944. Dans Le Figaro, François Mauriac [1885-1970] évoque « la collaboration d’un Académicien aux journaux d’obédience Allemande ».
Une première note concernant Abel Hermant [1862-1950], nous apprend que l’académie française avait, le 31 août 1944, décidé que ni lui ni Abel Bonnard [1883-1968] « ne seraient plus admis aux séances » ; une seconde, qu’il était, sous la signature de Lancelot, le responsable de la chronique du Temps [ancêtre du Monde] consacré « à la défense de la langue française ». 201 (Cf. Culture. Nationalisme, Langage. Langue. Française, Académie Française. Mauriac François, Politique. Nationalisme)
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Académie française. Charles de Gaulle :

Académie française (De Gaulle Charles) (52) : 1945. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, concernant l’académie française à la Libération, auteur de :
« […] Bref, le monde de la littérature, des arts, des arts, du théâtre vivait sous un ciel le ciel d’orage. L’Académie s’en préoccupait. Elle-même se voyait l’objet de vives attaques. ‘Faut-il dissoudre l’Académie ?’ C’était le thème d’une campagne qui trouvait beaucoup d’échos. De maints côtés, on mettait en lumière le coupable comportement de plusieurs membres et l’audience qu’ils avaient trouvés chez des collègues. On me pressait d’user de mes pouvoirs pour rénover l’Académie, voire pour la supprimer. […] » Lire la suite. 202

Académie française (De Gaulle Charles) (53) : 1957. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] le 10 janvier 1969 :
« Jacqueline Piatier [journaliste, critique littéraire du Monde. 1921-2001] raconte qu’elle a interrogé le général de Gaulle [1890-1970] en 1957 à la sortie de ses Mémoires. Comme elle lui demandait s’il songeait à l’Académie française, il lui aurait répondu, le plus naturellement du monde : ‘Je suis la France. La France n’entre pas à l’Académie. Voyez louis XIV.’» (Hommes. « Grands ». « Modestes », Langage. Verbe. Être, Politique. Nationalisme)
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Académie française. Maurice Druon :

Académie française (Druon Maurice) (54) : (6 janvier) 1959. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Déjeuner avec Druon [Maurice. 1918-2009] (qui veut l’embaucher comme ‘nègre’), très ‘grand frère’, qui me renouvelle ses conseils et ses interdits.
Outre les comédiennes, je dois me méfier des femmes ‘créatrices’, celles qui exercent ce que Valéry [Paul. 1871-1945] appelait, dit-il, ‘les professions délirantes’. » 203

Académie française (Druon Maurice) (55) : 1990. Gilles Perrault [1931-2023], dans Notre ami le roi, accuse légitimement, preuves à l’appui - que le dégoût et le mépris [que le ridicule n’efface pas], me dissuade aujourd’hui de reproduire - Maurice Druon [1918-2009] « ancien ministre, secrétaire perpétuel de l’Académie française, membre de l’Académie royale du Maroc » […] de se vautrer dans la bassesse courtisane ». 204
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Académie française (Guitton Jean) (56) : (4 juin) 1961. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, écrit :
« Je décide vers seize heures de me maintenir comme candidat contre le Duc de Gramont à l’Académie, ce qui est une position téméraire. » 205 (Cf. Philosophie)

Académie française. Jean Paulhan :

Académie française (Paulhan Jean) (57) : (février) 1963. Jean Paulhan [1884-1968] interrogé par Madeleine Chapsal [1925-2024], concernant l’académie française, répondit :
« Je n’en pense rien. Je commence à en être. » 206 (Cf. Penser)

Académie française (Paulhan Jean) (58) : 1963. Jean Paulhan avait en 1961 publié sa Préface au livre de Pauline Réage [alias Dominique Aury. 1907-1998] intitulée Du Bonheur dans l’esclavage. Son élection à l’académie française inspira à François Mauriac [1885-1970] le commentaire suivant :
« Je considère cette élection comme un miracle. L’Académie se renouvelle comme l’Église. Mais maintenant que nous élisons des gens bien, nous ne trouverons plus de candidat. » (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes. Paulhan Jean)
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Académie française (Armand Louis) (59) : (24 juin) 1969. Jean Guitton [1901-1999] rapporte, dans le Journal de ma vie, les propos de Louis Armand [1905-1971] « ingénieur et humaniste »] lors d’un « repas chez la princesse en l’honneur du comte de Paris qui marie un de ses fils (sic) » :
« Il parle des huitres et explique que les huitres sont tantôt mâles, tantôt femelles. Cette explication intéressait beaucoup ces dames.
Il parle aussi des femmes, il dit que c’est leur contesture (sic) qui les empêche d’entrer à l’Académie française où elles devraient porter l’épée.
Rares, dit Armand, sont les femmes assez sveltes, assez viriles pour porter une épée, sans déformer les hanches. » 207 (Cf. Corps, Femmes)

Académie française. Jacques Maritain :

Académie française (Maritain Jacques) (60) : 1971. Jacques Maritain [1882-1973] écrit à Julien Green [1900-1998] - élu à l’académie française le 3 juin 1971 - :
- le 11 mai 1971 : « Je viens d’apprendre que vous êtes maintenant français sans l’avoir demandé (ils ont trouvé une solution élégante, mais ce règlement de l’Académie m’est odieux) et que vous succéderez à Mauriac. Je vous en dis ma vraie joie. »
- le 9 juin 1971 : « Julien, je suis loin de tenir en vénération l’Académie française, mais votre élection a une valeur et une signification unique dans l’histoire des lettres françaises. Vous voilà le seul qui ait obligé l’Académie à tourner son règlement pour vous recevoir parmi ses membres. Ça, c’est de la vraie grandeur et ça m’emplit de joie. » 208 (Cf. Culture. Nationalisme, Politique. Nationalisme)
N.B. Julien Green restera de nationalité américaine (il a refusé la nationalité que Georges Pompidou lui avait proposée) et sera qualifié de « Français d’honneur ».

Académie française (Maritain Jacques) (61) : (14 octobre) 1972. Jacques Maritain [1882-1973] écrit à Julien Green [1900-1998] :
« Je m’afflige de cette sauvage démolition de votre maison qui vous cause à tous deux [sa sœur Anne et lui] tant de soucis. Je croyais que la seule chose encore respectée des français était l’Académie, et que le propriétaire vous laisserait désormais tranquille. […] » 209
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Académie française. Marguerite Yourcenar :

Académie française (Yourcenar Marguerite) (62) : (novembre) 1979. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Yourcenar [Marguerite. 1903-1987] (au téléphone), cette histoire d’Académie : ‘Je n’ai rien écrit, je n’ai rien signé. Et si je suis élue, ce sera de la publicité, comme ces réclames de coca-cola, où il y a toujours un noir pour quinze blancs.’ » 210 (Cf. Politique. Racisme, Économie. Coca-Cola. Publicité)

Académie française (Yourcenar Marguerite) (63) : (23 novembre) 1979. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Cette histoire d’Académie agite beaucoup de monde. Ces messieurs qui sont contre, furieux d’avoir eu la main forcée - dont Mistler [Jean. 1897-1988] - utilisent toutes sortes d’arguties : Peyrefitte [Alain. 1925-1999] a demandé à Yourcenar de fournir une photocopie de son passeport pour prouver qu’elle est aussi française. Il voudrait également que le consul se déplace pour officialiser la chose ! (‘Et pourquoi pas un certificat de bonne vie et mœurs, pendant qu’il y est‘ ? me dit Marguerite.) Et Druon [Maurice. 1918-2009] furieux : ‘C’est la porte ouverte à toutes les calamités. D’ici peu, vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire.’ » 211

Académie française (Yourcenar Marguerite) (64) : (23 novembre) 1979. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« À l’expo Picasso, parmi beaucoup de dames du monde [...], des flopées d’Académiciens, dont Gauthier [Jean-Jacques. 1908-1986], Ormesson [Jean d’. 1925-2017] etc., - des partisans de Yourcenar [Marguerite. 1903-1987] à qui j’apprends la mort de Grace [Frick. 1904-1979].
‘Ah ! quelle bonne nouvelle ’ disent-ils en chœur. Ils vont pouvoir plaider l’attendrissement, la pauvre solitaire à consoler, tout en laissant entendre que, maintenant, délivrée de ce boulet, elle pourra plus facilement se déplacer pour assister aux séances… » 212 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». D’Ormesson Jean)

Académie française (Yourcenar Marguerite) (65) : (28 mars) 1980. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Apocryphe, peut-être, mais après l’élection couplée de Yourcenar [Marguerite. 1903-1987] et Droit [Michel. 1923-2000], un académicien aurait dit : ‘On a élu une femme, on peut bien élire un con.’ » 213 (Cf. Hommes. Grossiers)

Académie française (Yourcenar Marguerite) (66) : (6 avril) 1980. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Cette nuit, j’appelle Yourcenar. Sereine, à peine aimable, durcie par la gloire, semble-t-il, jusqu’à l’acier inoxydable, je l’entends me dire très calmement que je n’aurai pas les vingt pages qui me manquent avant des mois, qu’elle n’a pas même ouvert le paquet d’épreuves [Marguerite Yourcenar. Les yeux ouverts. Entretiens avec Matthieu Galey. 1980] et que si vraiment sa notoriété ne doit pas passer l’été, cela ne présente guère d’intérêt. » 214
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Académie française (Aron Raymond) (67) : 1983. Raymond Aron [1905-1983], dans ses Mémoires, sans plus de précision, notamment de dates [avant « L’occupation » ?], auteur de :
« À l’académie française, l’antisémitisme prenait la forme d’un quota discrètement respecté. » 215

Académie française (Gould Florence) (68) : 1987. Jean Chalon dans le livre qu’il a consacré à Florence Gould [1895-1983], « l’une des femmes les plus riches du monde », après avoir évoquée les prix littéraires qu’elle créait, ‘aidée‘ par Jean Denoël, écrit :
« Les prix fondés, les chèques signés, la sirène [c’est ainsi qu’il la nomme] ne s’en souciait plus et n’intervenait pas dans leur attribution. Elle se souciait surtout de faire entrer ses amis écrivains à l’Académie Française. Florence souffrait de fièvre verte par personne interposée, et, quand son favori était élu, souvent grâce à son entremise et à ses déjeuner du Meurice [l’hôtel où elle avait une « suite »], elle siégeait, lors de la réception sous la Coupole, au premier rang, comme il sied à une triomphatrice. Avec le vin de champagne, l’Académie Française constituait l’une des faiblesses de Florence. »
- Jean Chalon écrit aussi :
« La même, à la fin de sa vie, n’avait plus grande illusion sur les gens de lettres et soupirait : ‘Les écrivains ? Tous des cocottes’. » 216

Académie française (Le Dœuff Michèle) (69) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, auteure de :
« […] Cette Académie n’a jamais eu un rôle intellectuel bien défini, encore moins un rôle qui soit définissable comme intellectuel et créatif. Déjà au XIXème siècle, on remarquait qu’elle avait été invariablement composée, depuis le début, de trente-cinq nullités, de deux ou trois écrivains servant d’alibis, et de deux ou trois fauteuils à pourvoir. En revanche, les critères non intellectuels (substantialistes) sont restés longtemps fort stricts et continent à l’être ; à l’exception des ‘alibis’, pour être de l’Académie, il faut être français, d’origine gauloise et mondaine, les statuts exigent qu’on soit du côté du pouvoir ; en principe il est nécessaire d’être catholique et jusqu’à une date récente, il a fallu être un monsieur. […] » 217

Académie française (Roy Jules) (70) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Noces barbares, raconte un dîner avec Florence Gould, Jean Paulhan, Jean Denoël et plusieurs « vieillards » académiciens ou aspirant à le devenir, auteur de :
« Un célèbre amateur d’art chuchotait que son élection lui avait coûté cent millions de centimes en invitations. » 218

Académie française. Jean-Marie Rouart :

Académie française (Rouart Jean-Marie) (1) (71) : 1997. Jean-Marie Rouart, élu à l’académie française en 1997, concernant le cardinal de Bernis [1715-1794], dont il a préfacé les Mémoires, écrit :
« Son succès, François-Joachim de Pierre de Bernis [élu à l’académie à 29 ans] va le devoir aux deux fées qui vont se pencher sur son adolescence : la littérature et les femmes […]. » Un jugement patriarcal, binaire, simpliste concernant un homme [de Bernis] subtil, complexe. 219 (Cf. Culture, Femmes, Langage. Sujet. Zeugma, Patriarcat, Penser. Réalisme)

Académie française (Rouart Jean-Marie) (2) (72) : (10 juin) 2018. Jean-Marie Rouart, membre de l’académie française, auteur de :
« La création de l’Académie a été le règne des femmes […] Elles ont eu un très grand rôle. » 220 Un vrai rigolo…

Académie française (Rouart Jean-Marie) (73) : (25 février) 2022. Jean-Marie Rouart, concernant son élection à l’académie française, croit bon préciser qu’il « s’est présenté cinq fois comme Victor Hugo et qu’il a eu 16 voix de plus que Balzac, qui n’en a eu que deux. » 221 (Cf. Hommes. « Modestes »)
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Académie française (Tulard Jean) (74) : 2003. Jean Tulard, dans son Dictionnaire du cinéma, les réalisateurs, concernant Pierre Schoendoerffer [1928-2012], auteur de :
« Sa place sera un jour à l’Académie française. Il a été élu à l’Académie des beaux-arts. » 222

Académie française (Djebar Assia) (75) : (16 juin) 2005. Assia Djebar [1936-2055], le jour de sa réception à l’académie française, était vêtue d’une longue robe noire [et d’un bustier kabyle ?]. À Pierre Nora qui, la concernant, l’interrogeait, elle répondit :
« C’est une robe de deuil pour un jour de deuil. » 223

Académie française (Lévi-Strauss Claude) (76) : 2010. Catherine Clément, dans son autobiographie, Mémoire, auteure de :
« Avec tranquillité et un certain panache, Lévi-Strauss [Claude. 1908-2009] assumait des positions conservatrices. […] À l’Académie française, il s’est vigoureusement opposé à l’élection des femmes. Pour me dissuader de me présenter, il a voulu me convaincre de fonder une académie féminine, sans chercher à établir les règles établies par Richelieu. [1585-1642]. […]
Quand il fut élu à l’Académie française en 1973, j’étais membre du parti communiste, mais avec des élans gauchistes par-ci, par-là. Nous étions déjà liés d’amitié ; je lui écrivis une lettre de reproches. Je reçus en retour une petite carte furibonde signalant qu’en Union soviétique, il y avait aussi des académiciens. » 224
(Cf. Femmes. « Féminin ». Épouses de, Hommes. Conservateurs. « Intellectuels », Patriarcat, Ethnologie. Anthropologie)

Académie française. Florence Delay :

Académie française (Delay Florence) (77) : (15 novembre) 2001. Florence Delay, au début de son discours de réception à l’académie française, s’adressa à ses « pair-es » en ces termes :
« Il me semble, Mesdames, (aux deux femmes Académiciennes : Jacqueline de Romilly [1913-2010] et Hélène Carrère d’Encausse [1929-2023]), que je vous dois autant de reconnaissance, qu’à vous, Messieurs, qui êtes plus nombreux… » 225
- On a connu des critiques plus radicales. 226 (Cf. Femmes. Remarquables. Delay Florence, Politique. Nationalisme)

Académie française (Delay Florence) (78) : (6 novembre) 2014. Florence Delay, auteure de :
« Si le cardinal de Richelieu avait pensé aux femmes [lorsqu’il a fondé l’académie française, sous le règne de Louis XIII en 1634], il avait tout ce qu’il fallait à sa disposition [!] : Madame de Lafayette, Madame de Sévigné, Mademoiselle de Rambouillet, Madame Scarron, la marquise de Sablé - qui a écrit une partie des Maximes de La Rochefoucauld - il avait pléthore de… de ces femmes dont Molière a eu tort de se moquer, sous le nom de Femmes savantes et de Précieuses ridicules. Il n’a pas voulu. Et, dès le début, ça a été une société d’hommes. »
Et ça l’est resté durant encore 345 ans… 227 (Cf. Hommes. Remarquables. La Rochefoucauld, Femmes. Écrivaines. Marquise de Sablé. Delay Florence)
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Académie française (Veil Simone) (79) : (30 juin) 2017. « Le secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, Mme Simone Veil [1927-2017], Grand-croix de la Légion d’honneur, décédée le 30 juin 2017, à Paris, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. […] » 228 (Cf. Femmes. « Politiques », Langage. Patriarcal. Littré Le. « Féminisation du langage ». Voltaire)

Académie française (Bona Dominique) (80) : (27 octobre) 2017. Dominique Bona répond à la question :
« Vous n’êtes que quatre Académiciennes [au total : 34 académicien-nes], Pourquoi ? » par cette tautologie, difficilement dérangeante :
« Tout simplement parce que cette entrée des femmes est très récente. » 229 (Cf. Dialogues, Histoire)

Académie française (« Écriture - dite - inclusive ») (81) : (26 octobre) 2017. Dans la Déclaration de l’Académie française se prononçant contre « l’écriture - dite - inclusive », adoptée « à l’unanimité » de ses membres, la presse a, en règle générale, relevé les termes d’« aberration » et de « péril mortel ».
Moi, ce que j’ai préféré, c’est : « On voit mal quel est l’objectif poursuivi. » 230 (Cf. Langage. « Féminisation » du langage. « Écriture - dite - inclusive »)
* Ajout. 9 juillet 2021. Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, auteur de :
« L’écriture inclusive risque de nous empêcher de penser. » Et s’il disait simplement que c’est d’abord aux féministes qu’ils en veulent ? Ce serait plus utile pour tout le monde. Mais pourquoi ne le disent-ils pas ? 231 (Cf. Langage. « Féminisation » du langage. « Écriture - dite - inclusive »)

Académie française. Hélène Carrère d’Encausse :

Académie française (Carrère d’Encausse Hélène) (82) : (16 juillet) 2018. Hélène Carrère d’Encausse [1929-2023], secrétaire perpétuelle de l’académie française, auteure de :
« L’Académie a été faite par les femmes. » 232 Encore mieux… (Cf. Femmes. Humbles, Langage. Sujet)
N.B. « Négationnisme » : « Le négationnisme consiste en un déni de faits historiques, malgré la présence de preuves flagrantes rapportés par des historien[ne]s et ce, à des fins racistes et politiques. » [Wikipédia] On peut, on doit, y ajouter : « aux fins de justifier le patriarcat ». (Cf. Patriarcat. Permanence)

Académie française (Carrère d’Encausse Hélène) (83) : (16 septembre) 2018. Hélène Carrère d’Encausse [1929-2023], secrétaire perpétuelle de l’académie française, auteure de :
« La langue française est très subtile ; elle permet tout. » 233 (Cf. Langage. Langue. Française. Sujet, Penser, Politique. Nationalisme)
* Ajout. 31 décembre 2022. Hélène Carrère d’Encausse [1929-2023], ‘spécialiste’ de l’URSS, concernant l’invasion et la guerre russe de l’Ukraine, sur LCI, auteure de :
« J’ai l’impression d’un entêtement des deux côtés. Je ne sais pas pourquoi les Ukrainiens s’obstinent. » (Cf. Politique. Guerre)
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Académie française (Cerquiglini Bernard) (84) : (30 décembre) 2021. Bernard Cerquiglini, auteur de : « L’Académie, c’est un corps de l’État. » 234
* Ajout. 12 janvier 2022. Voltaire [1694-1778], le 8 janvier 1764, cite comme l’un des privilèges des membres de l’académie française, « le droit de Committimus » [« droit qu’ils partageaient avec les princes du sang et quelques autres privilégiés de plaider devant le tribunal de leur choix »], droit aboli par l’article 16 de la loi du 24 août 1790 et l’article 13 de la loi 7 septembre 1790 [Wikipédia]. 235 (Cf. Justice, Langage. Langue. Française, Féminisation du langage. Écriture - dite - inclusive. Cerquiglini Bernard)

Académie française (Ruffin Jean-Christophe) (85) : (28 septembre) 2013. Ce n’est pas tant que Jean-Christophe Ruffin ne fut pas élu secrétaire perpétuel (sic) de l’académie française qui importe, que le fait qu’il ait pensé pouvoir se présenter et être élu. [Il obtint 8 voix contre 24 à Amine Maalouf]. Il lui était en effet « reproché de cumuler son fauteuil avec la présidence de la fondation SANOFI, ainsi qu’une mission au profit de TotalEnergies au Mozambique. » 236
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III. Langage. Adjectif :

Langage (Adjectif) (1) : Pour ne jamais omettre l’importance de chaque mot, ici la signification de l’ajout d’un seul adjectif, se remémorer l’échange entre de Gaulle [1890-1974] et Churchill [1874-1965]. Le premier lui dit :
« Je suis la France » ; le second rétorqua :
« Non, vous êtes la France combattante ». 237
* Ajout. 18 mars 2019. La citation reproduite par moi reprise de l’émission de France Culture n’était pas juste. De Gaulle dans ses Mémoires, retranscrit les paroles de Churchill « qui s’écria avec fureur : ‘Vous dites que vous êtes la France ! Vous n’êtes pas la France ! Je ne vous reconnais pas comme la France !’ Puis, toujours véhément : ‘La France ! Ou est-elle ? J’en conviens, certes, que le Général de Gaulle et ceux qui le suivent sont une partie importante et respectable de ce peuple. Mais on pourra, sans doute, trouver en dehors d’eux une autre autorité qui ait, elle aussi sa valeur. […] » 238 (Cf. Histoire)

Langage (Adjectif) (2) : 1990. Il y a aussi des adjectifs manifestement « en trop ». Un exemple, Françoise Verny, [1928-2004], dans Le plus beau métier du monde, auteure de :
« Le public populaire mérite le respect. » 239

Langage (Adjectif) (3) : On peut aussi réfléchir à : une «femme touareg», un «article bien troussé», un «humanisme colonial», un «fascisme paternaliste», une «démocratie libérale» [Raymond Aron], une «démocratie formelle», une «démocratie sexuelle», une «révolution de velours», une «parité problématique», un «patriarcat économique», une «civilisation nocturne», un «libéralisme tempéré», un «usage disproportionné [de la force, une «victime occidentale», un «patron chrétien», une «morale puritaine», une «misère sexuelle», un «snobisme sexuel», un «braquage avorté», un «assassinat professionnel», un «sentiment obsidional», une «blessure symbolique», un «féminisme décolonial» [avril 2016], une «justice transitionnelle», une «jolie esclave», une «grande pauvreté», un «mensonge dialectique, vertueux», un «orgasme culinaire», une «nationalité vacillante», un «propos émollient», une «dictature tatillonne», une «frappe chirurgicale», un «commerce heureux», un «cercle vertueux [de la démocratie])», une «frontière poreuse», une «dynamique sécuritaire», un «nettoyage ethnique», un «capital symbolique, social, politique…», une «camisole chimique», le «divin mensonge» [Platon], une «démocratie despotique» [Tocqueville], une «femme facile», le «féminisme intersectionnel», la «pornographie masculine», l’«argent privé», une «souffrance psychiatrique», un «proxénète sympathique», un «viol outrageant», un «client régulier», un-e «pauvre méritant-e», la «liberté surveillée», la «paix civile», une «pensée rétroactive», un «optimisme angélique», un «sexisme bienveillant», une «dictature communiste», une «éthique minimale» [Ruwen Ogien], la «défense passive» [en 1940], un «langage corporel», un «historien modéré», une «foi républicaine», une «corruption productive» [France Culture], «un universalisme inclusif» [Françoise Gaspard. 2017], une «cohérence patriote» [France Culture], une «image muette», un «paysage meurtrier», un «ennemi compréhensif», une «peinture morte», une «féminité conventionnelle», un «terrorisme publicitaire» [Gérard Chaliand. Juin 2017], un «problème insoluble», une «clarté insurpassable», un «traitre génétique» [Francis Szpiner], une «euthanasie scientifique» [‘médecine’ nazie], un «communisme scientifique», des «propos orientés», un «intellectuel spécifique» [Michel Foucault], une femme «modérément rebelle», un «expert généraliste», une «mort inutile», un «public absent», une «critique subjective», un «colloque singulier», un «dialogue social», un «dissident modéré», une «intelligence artificielle», une «justice prédictive», une «attaque low cost [contre les militaires de l’opération dite Sentinelle]», une «théorie normative», un «produit culturel, une «bulle financière», une «recherche opérationnelle», un «suicide réussi», un «suicide altruiste» [Émile Durkheim], une «pathologie sociale», un «multiculturaliste échevelé» [Radio courtoisie], une «vérité aléatoire», la «collaboration horizontale» [Hélène Hazera], une «logique paradoxale» [Albert Piette], un «romantisme échevelé» [Édouard Philippe concernant Jean-Luc Mélenchon], un «propos orienté», un «vote tactique» [Eric Hobsbawm], un «érotisme multiculturel» [Éric Hobsbawm], un «raisonnement contrefactuel» [Eric Hobsbawm], la «destruction créatrice» [Joseph Schumpeter], un «acte pédophile» [Le Canard enchaîné], un «décolleté incendiaire» [L’Obs.], une «morale provisoire» [Descartes], le «social abusif» [Le Figaro], un «penseur positif» [France Culture], une boîte à outils «conceptuelle» [Radio courtoisie, concernant Antonio Gramsci], une «âme charnelle» [Charles Péguy], une «érudition discrète» [Radio courtoisie], un «inceste involontaire» [Le Figaro. 21 septembre 2017], une «posture éthique», un «dialogue viril» [un sénateur], un «ministre sur-actif» [France Inter], un «fait alternatif» [Kellyanne Conway. conseillère de Donald Trump], un «objet culturel» [France Culture], les «classes créatives» [BFM-TV], des «licenciés (10 secs, 5 volontaires)» [Le Canard enchaîné], un «individualiste grégaire» [J.C. Cambadélis concernant F. Hollande], un «coït spirituel» [Edgar Morin], une «torture aseptisée» [Pilar Calveiro], un «eugénisme politique» [Le Monde Diplomatique], la «marchandise cannibale» [Radio libertaire], un «citoyen apatride» [Radio courtoisie], un «musulman sociologique» à lier avec un «français de papier» [Radio courtoisie], des «utopies réelles» [Erik Olin Wright], un «hasard objectif» [France Culture], un «racisme sexuel» [Élisabeth Schemla], une «minorité majoritaire» [concernant «les femmes». Élisabeth Schemla], un «opposant utile» [Florence Parly, ministre des armées], un «naturel prodigieux» [Françoise Nyssen, ministre de la culture, concernant Danielle Darrieux. 1917-2017], une «érudition absentéiste» [France Culture], une «mentalité contraceptive» [Radio courtoisie], une «liberté excessive» [Radio courtoisie], des «paysages humains» [Alexandra David-Neel], un «sentiment mental» [Alexandra David-Neel], un «citoyen passif» [constitution de 1791], une «fatwa bancaire» [Marine Le Pen], un «avortement intentionnel» [Colloque. Toulouse. décembre 2017], la «laïcité religieuse» [France Culture, concernant les obsèques de Johnny Halliday.10 décembre 2017], une «vérité empirique», les «turpitudes physiques» [concernant Danton], le «clair-obscur» (de Caravage), un «capital électoral» [la presse], un «janséniste convulsionnaire» [Voltaire], un «ostracisme volontaire» [Voltaire], une «bonne raclée», un «terrorisme intellectuel» [Georges Suffert], une «pollution nocturne, sonore, chimique», une «simplicité géniale», un «management fraternel», un «urbanisme frôleur» [Emmanuel Leroy-Ladurie], une «trajectoire positive» [Emmanuel Demarcy-Motta], une «démocratie négative» [Pierre Rosanvallon], un «artiste spéculatif» [France Culture], une «philosophie gaillarde» [Beaumarchais], un «péché splendide» [Voltaire, Stendhal], une «ambition souffrante» [Stendhal], une «asphyxie morale» [Stendhal], un «civil innocent» [Amnesty International], un «droit constitutionnel punitif» [Philippe Pétel], un «étalon moral» [Antoine Compagnon concernant Armand Carrel], une «corruption passive» [la justice concernant Nicolas Sarkozy], un «héros culturel» [Pascal Ory], un «viol joyeux» [Nietzsche], une «heureuse faute» [Saint-Augustin], une «morale lubrique» [Boileau], une «stérile abondance» [Voltaire], le «commerce progressiste» [Justin Trudeau], une «dissonance cognitive» [Léo Festinger], des «analyses synthétisées» [France Culture], les «vrais aristocrates» [Radio courtoisie], la «vraie noblesse» [Voltaire], des «meurtres spontanés» [John Horne & Alan Kramer], une «manifestation musclée» [France Culture], une «haine cordiale» [Voltaire], une «idéologie musculaire» [France Culture], une «vie minuscule» [France Culture], un «gouvernement européen raisonnable» [France Culture], une «imagination encyclopédique» [Orhan Pamuk], un «capitalisme sexuel» [Raphaël Liogier], une «pornographe onaniste virile» [Raphaël Liogier], une «politique volatile» (celle de l’Angleterre, concernant le Brexit) [France Culture], un «Brexit pragmatique», une «G.P.A altruiste, éthique» [France Culture], une «parole encapsulée» [France Culture], une «pratique décorporée» [France Culture], un «christianisme viril» [Michel Onfray concernant Hitler], une «identité visuelle» [France Inter], un «rendement moral» [André Gide], un «beau livre (atroce)» [André Gide], une «famille assimilée» [France Culture], une «conclusion viscérale» [Roger Grenier. France Culture], un «paysage culturel» [concernant la Toscane. Arte], un «capital émotionnel infantile» [France Culture, concernant Freud], un «[vrai] disciple» [E. Roudinesco], un «sujet profond» [Freud], un «pogrome sévère» [France Culture], un «niais immense» [Georges Bernanos], des «consommateurs impulsifs» [France Culture], une «souveraineté fiscale» [France Culture], une «preuve infalsifiable» [France Culture], une «paix avantageuse» [Karl Abraham], un «capital génétique» [les généticien-nes], des «amphigouris sublimes» [André Gide], un «humanisme, outrancier, agressif» [Claude Lévi-Strauss], les «vrais aristocrates» [Michel Onfray], une «hémorragie jouissive» [Amélie Nothomb], un «savoir négatif» [Varlam Chalamov], une «sympathie chère» [Igor Stravinski], une «terreur sacrée» [Igor Stravinski], un «interdit laxiste» [Michel Foucault], une «mémoire minimale» [Dominique Reynié], un «adultère physique», une femme «indigène», la «forêt anthropophage» [Lucien Bodard], une «citoyenneté municipale» [François Héran], une «équation démographique» [François Héran], un «homme spirituel» [Radio courtoisie], une «sexualité débridée» [Radio courtoisie], un «mécano industriel et financier» [France Culture], la «coquetterie sanguinaire» [Germaine de Staël], une «noble inutilité» [Germaine de Staël], la «francophonie économique» [Radio courtoisie], une «femme ménopausée» [Emmanuelle Laborit], une «guerre romantique» [France Culture], un «espace médiatique réduit», la «pureté ethnique», [radio Courtoisie], une «chaise agonisante» [Jacques Perret], une «fraternité sidérale» [Martin Heidegger], une «œuvre frigide» [Jean-Paul Aron], une «précarité alimentaire» [Le Secours populaire], des «mœurs indécises» [Jean-Jacques Rousseau], des «dettes criardes» [Jean-Jacques Rousseau], une «morale observatrice» [Jean-Jacques Rousseau], «un vide spirituel» [Jean Tulard], une «caméra subjective» [Jean Tulard], un «réalisme modéré» [Jean Tulard], un «sport fratricide» [Jean Tulard], un «western dynastique» [Jean Tulard], un «western marxiste» [Jean Tulard], un «imaginaire périmé» [Jean Tulard], un «cinéma pur» [Jean Tulard], une «marginalité passive» [Jean Tulard], une «législation [des armes] efficace» [Jean Tulard], des «meurtres gratuits» [Jean Tulard], un «assassinat industriel» [Raymond Aron], un «penseur crépusculaire» [France Culture], une «totale liberté sexuelle» [Jean Tulard], une «diva insupportable» [Jean Tulard], un «érotisme suggestif» une «fille amorale» [Jean Tulard], un «film amoral» [Jean Tulard], un «conformisme moral» [Jean Tulard], une «savoureuses immoralité» [Jean Tulard], une «morale étriquée» [Jean Tulard], une «morale ambiguë» [Jean Tulard], une «santé agressive» [Jean Tulard], un «coureur invétéré» [Jean Tulard], un «cœur amidonné» [Jean Tulard], une «atteinte excessive à la concurrence» (droit européen), des «mémoires réconciliées» [Edwy Plenel], une «bouillie idéologique» [France Culture], un «ami marxiste» [Jean Tulard] une «ouvrière textile» [Jean Tulard], une «grue ignare» [Jean Tulard], Léah, 35 ans, une «bonne grosse esseulée et complexée» [Jean Tulard], une «mégère sinistre et empoisonnante» [Jean Tulard], une «plantureuse cuisinière» [Jean Tulard], une «garce haineuse» [Jean Tulard], une «mégère autoritaire, hargneuse et cupide» [Jean Tulard], une «capiteuse jeune femme» [Jean Tulard], une «blonde platinée» [Jean Tulard], une «pulpeuse créature» [Jean Tulard], une «couturière généreuse» [Jean Tulard], une «adorable empoisonneuse» [Jean Tulard], une «dignité épiscopale» [Jean-Jacques Rousseau], une «ingénue libertine» [Colette], une femme «mûre» de trente-cinq ans [Jean Tulard], une intrigue «fluette» [Jean Tulard], une «gauche sociale» [La 5. C’dans l’air], un «nain politique» [La 5. C’dans l’air], les «milieux pourris de la boxe» [Jean Tulard], un «bain moral» [Léon Tolstoï], une «coquetterie inconsciente» et une «coquetterie presque involontaire» [Léon Tolstoï], une «fieffée coquette» [Léon Tolstoï], une «pensée magique» [Alain Fischer], l’« animisme juridique » [Marie-Angèle Hermitte], un «serf domestique» [Léon Tolstoï], des «menées matrimoniales» [Léon Tolstoï], une «vie conjugale» [Léon Tolstoï], des «assassins involontaires» [Léon Tolstoï], une «sèche parité» [Radio courtoisie], un «dialogue fantasmé» [Alain Finkielkraut], une «piqure mémorielle» [Christine Ockrent], une «arme spirituelle» [Christine Ockrent], un «glacis nécessaire» [Christine Ockrent], un «humour spécifique» [Christine Ockrent], un «perdant culturel» [Élisabeth Lévy], un «maître spirituel» [Radio courtoisie], une «société liquide» [C’dans l’air], la «demande pulsionnelle» [(des ‘gilets jaunes’) [Alain Bauer], une «vidéo virale» [la presse], un «usage républicain» [la presse], la «raison raisonnante» [Blaise Pascal], des «gilets jaunes responsables» [Alain Juppé], des «robots humanoïdes» [France Culture], une «ville modeste» [France Culture], des «élus éclaboussés» [la presse], un «référendum révocatoire» [les «gilets jaunes»], une «obscure clarté» [Corneille], les «élites surplombantes» [Jean Garrigues], des « institutions subclaquantes» [Jean-Luc Mélenchon], une «dictature digitale» [concernant la fermeture d’un compte Facebook], la «religion statique» [Bergson Henri], le «désordre établi» [Emmanuel Mounier], le «darwinisme social» [Herbert Spencer], une «Europe clivée» [Bertrand Badie], une «catastrophe vocale» [Bertrand Badie], une «marchandise électorale» [Bertrand Badie], un «contrepied interprétatif» [France Culture], un «passeport mondain» [Hippolyte Taine], un «sang inférieur» [Hippolyte Taine], des «nègres déchaînés» [Hippolyte Taine], un «entrepreneur politique» [France Culture], une «démographie galopante» [France Culture], une «féodalité fiscale» [Jules Michelet], une «douleur mâle» [Jules Michelet], des «courtisans révolutionnaires» [Jules Michelet], des «femmes échevelées» [Jules Michelet], des «infâmes parchemins» [Jules Michelet], un «profond penseur» [Jules Michelet], une «démocratie royale» [Jules Michelet], un «banquier sentimental» [Jules Michelet], un «journal incendiaire» [Jules Michelet], des «instincts magnanimes» [Jules Michelet], un «tourisme mémoriel» [Public Sénat], un «État impartial» [Public Sénat], une «thèse fondamentale» [Gérard Walter], un «système suranné» [Jean Jaurès], une «ruralité conquérante» [Emmanuel Macron], un «débat octroyé» [concernant le «grand débat national»], une «autobiographie imaginaire» [Valeria Bruni-Tedeschi], une «petit tir de grenade assourdissante» [BFM-TV], la «raison religieuse» [émission religieuse de France Culture], un «voile militant» [Sophie Bessis], une «entreprise plate» [Radio courtoisie], une «démocratie liquide» (Parti Pirate Tchèque), un «choix intempestif de tir» [concernant la police], un «contrat juteux» [Arte], un «rapport problématique à l’écrit» [France Culture], une «fécondité scientifique» [France Culture], une «réforme [celle des retraites] particulièrement urticante» [Canal-Plus), un «capitalisme débridé» [Le Monde Diplomatique], les «sciences molles» [un psychologue], un «réarmement intellectuel» [Laurent Wauquiez], un «risque déceptif» [concernant le ‘grand débat national’], un «suicide multifactoriel» [Le Figaro], une «GPA éthique» [Aurélien Taché. député LaREM], le «refoulé juif» [France Culture], un «populisme alternatif» [Benoit Hamon], la «pollution raciale» [les nazis], une «morale perverse» [Boris Cyrulnik], un «choc carcéral», une «usure carcérale» [un pédopsychiatre en milieu carcéral], la «fatigue bureaucratique» [Loïc Blondiaux], une «politique toxique» [Sylvie Kauffmann], le «parti révolutionnaire institutionnel» [PRI. Mexique], des «éloges mortifiants» [Edith Wharton], un «désert abortif» [France Culture], un «courage viril» [France Culture], ma «frigidité affective» [Elena Ferrante], un «accord phénoménal» [promesse de Donald Trump aux Britanniques en cas de Brexit], une «abstention constructive» [éventualité de la politique Britannique au sein de l’Union européenne dans l’attente d’une décision concernant le Brexit], un «détail fondamental» [Michel Serres], une «candeur triomphante» [Vilfredo Pareto], un «médecin thermal», un «chaos mental», un «chaos organisé», un «amour masculin» (celui d’un homme pour une femme), le «bordel habituel», une «brutalité excessive», un «succès matériel», des «parents intentionnels», un «esclavagisme moral», un «geste vocal» [Maguy Marin], un «communisme tropical» [Fidel Castro], un «style invertébré» [France Culture], une «lente modestie» [Gilles Deleuze], une «déformation cohérente» [André Malraux], un «électorat victimaire» [Radio courtoisie], «l’homme total» [Karl Marx], un «ego transcendantal» [Cornelius Castoriadis], l’«éternel féminin» [Cornelius Castoriadis], une «minorité visible» [Annie Ernaux], une «écriture plate» [Annie Ernaux], une «posture surplombante» [France Culture], la «famille polaire» [Paul-Émile Victor], un «dispositif [de police] musclé», un «médecin dénaturé» [Radio courtoisie], un «catholique convenable» [Radio courtoisie], une «révolution stylistique» [France Culture], un «point de vue minable» [Élisabeth de Fontenay], les «précieuses ridicules» [Molière], une «observation domestique» [Hippolyte Taine], une «démocratie anesthésiée» [Arnaud Laporte], un «excellent soldat» [un officier], une «unité rétrospective» [Marcel Proust], une «sensibilité collective» [France Culture], une «littérature performative» [Emmanuel Carrère], un «échec parfait» [la tentative de coup d’état américain de la baie des cochons à Cuba. 1961], la «tolérance civilisée» [Alain Finkielkraut], un «immense philosophe» [France Culture], une «idée sociologique» [France Culture], un «péché mignon», les «intérêts tricolores» en Tunisie [France Culture], un «bon ennemi» [Alain Robbe-Grillet. 1922-2008, concernant Honoré de Balzac], des «brutes patriotiques» [Emma Goldman], une «balle perdue» [Le Figaro], un «génie stérile» [concernant Fontanes. 1757-1821], une «enfance perplexe […] claustrale» [Mona Ozouf], un «itinéraire intime» [Mona Ozouf], un «amour bicolore» [Charles Aznavour], un «cinéaste moral» [concernant Larry Clark. France Culture], une «intelligence manuelle», une «manifestation encadrée» [Christophe Castaner], une «jeune fille intense» [Mona Ozouf], un «tourisme procréatif» [Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution], un «trafic triangulaire» [Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution], «une pensée visuelle» [Walt Disney], un «élan vital» [concernant Mickey], un «cas absolu» [Mallarmé concernant Edgard Allan Poe], la «violence nazie» [France Culture], la «mixité raciale» [Réjane Sénac], une «biographie parfaite» [France Culture], une «philosophie pragmatique» [France Culture], un «cœur gangrené» [Voltaire], une «diète médiatique» [C. News], des «journalistes consommés» [Jean-Paul Sartre], un «handicapé moyen» [Radio courtoisie], la «petite noblesse» [France Culture], un «égotisme collectif» [Jean-Noël Jeanneney], un «sacre démocratique» [Jean-Noël Jeanneney], une «littérature apatride» [France Culture], une «fécondité insuffisante» [France Culture], la «vie féconde» des femmes [France Culture], un «moi externalisé» [France Culture], un «regard libertin» [Victor Hugo], une «extase matérielle» (France Culture], un «devenir animal» [France Culture], un «rogaton théologique» [Voltaire], une «génération sartrienne» [France Culture], un «assassinat gratuit» [Emma Goldman], la «propagande autoritaire» [Maurice Duverger], des «femmes phalliques» [Hélène Cixous], une «foule solitaire» [Raymond Aron], «morphine inflationniste» [Raymond Aron], un «fief électoral» [concernant la Corrèze de Jacques Chirac], des «médias raffinés» [Philippe Manière], une «conviction rémunérée» [Émilie Aubry], une « niche informationnelle» [Médias], un «dictateur vert» [Médias],un «engineering ethnique» [Erdogan], un «génocide culturel» [Chine], un «simple soldat» [Svetlana Alexievitch], l’ «industrie industrialisante» [Gérard Destanne de Bernis], le «mentir vrai» [Louis Aragon], des «catholiques excessifs» [Louis Aragon], une «version dévoyée» (du capitalisme) [France Culture], des «pompiers pyromanes» (concernant la politique des banques centrales), un «populisme présentable» [Radio courtoisie], des «interdits universels» [Frédéric Worms], le «purgatoire nazi» (de Nietzsche) [France Culture], un écrivain «posthume» [Nietzsche], le «redoutable contre ut » (de Pavarotti) [France Musique], un «éditeur industriel» [France Culture], une «édition financiarisée» [France Culture], des «pathologies monétaires» [France Culture], la «démocratie souveraine» [Vladimir Poutine], une «ambiguïté constructive» [Henry Kissinger], des «romans durs» [George Simenon], une «spécialisation déclinante» [concernant l’économie allemande], une «mort naturelle», nos «ennemis ontologiques» [Philippe Manière. 17 /11/ 2019], un «marxiste zen» [Michel Verret], la «fidélité infidèle» [Jacques Derrida], un «programme lissé» (concernant Ennadha en Tuinisie), un «simple agresseur» sexuel [C’dans l’air], un «économiste surcoté» (concernant Thomas Piketty), le «capital politique» (du gouvernement) [LCI], un «impôt indolore» [Pierre Chaunu], une «grève pure et dure» [C’dans l’air], la «parenté utérine» [Tassadit Yacine], un «malthusianisme privé» (concernant Sigmund Freud), un «monde pur» [France Culture], les «cartes Tolkiennes» [France Culture], un «bébé prescripteur» [France Culture], une «amitié stellaire» (F. Nietzsche), la «liturgie tridentine» [celle du concile de Trente], un degré de mensonge «excessif» (concernant Donald Trump) [France Culture], un «dialogue compétitif» [La république en marche], les «provocations disruptives» [d’Erdogan] [France Culture], le «réel mouvant» [Pierre Hervé], une apostasie «maritale» [Mary Robinson], une «aisance balsamique» [Mary Robinson], une «aisance libertine» [Mary Robinson], un «sociocentrisme excessif» (Philippe Descola], des «crimes fratricides» [France Culture], un «objet verbal [France Culture], l’«insoutenable légèreté» (de l’être) [Milan Kundera], un «scepticisme inaugural» [Alain Badiou], un «évènement stérile» [Alain Badiou], une «contradiction subjective» [Alain Badiou], «l’univers sartrien» [Alain Badiou], une «préférence polémique» [Alain Badiou], une «lecture jouissive» [France Culture], une «exégèse talmudique», un «squelette consonantique» [France Culture], un «discours irréprochable» [Ségolène Royal concernant Emmanuel Macron], le «célibat sacerdotal», un «vote émotionnel» [France Culture], une «hygiène conceptuelle» [Philippe Descola], la «gauche prométhéenne» [Philippe Descola], une «ivresse express» [Axel Kahn], une «société soudée» [France Culture], un «baron local» [France Culture], un «opérateur politique» [France Culture], un «poète sonore» [concernant Gerald Manley Hopkins], un «livre plombant» [France Culture], un «lieu médusant» [France Culture], un «passé décadentiste» [France Culture], la «noblesse papale» [un livre d’histoire], une «douceur armée» [Nina Bouraoui], une «personnalité excessive» [concernant Édith Piaf], une «notoriété impressionnante» [France Culture], l’«islam politique» [les médias], un «communisme esthétique» [concernant Andy Warhol], une «panique rationnelle» [concernant le coronavirus], le «capitalisme amoureux» [François de Smet], un «deuil périnatal» [Radio courtoisie], un «allaitement mercenaire» [concernant les nourrices], une «sécurité humaine» [Bertrand Badie], la «désinvolture littéraire» [Michel Ragon], un «spectacle titanique» [Victor Hugo], une «férocité épique» [Victor Hugo], un «ange exterminateur», [Victor Hugo], la «mort militaire» [Victor Hugo], la «mort révolutionnaire» [Victor Hugo], une «créance débiteuse» [France Culture], une «naissance royale», une «survie biologique» [France Culture], un «paradis inexistant» [France Culture], une «fiction légale», un «orientalisme oriental» [Edhem Eldem], un «fascisme sournois» [Jacques Chirac], un «mélomane immobile» [Leonardo Padura], une «ethnologie essentialiste» [Edhem Eldem], une «beauté tropicale» [France Musique], un «personnage conceptuel» [Gilles Deleuze], la «génétique philosophique» [Pierre Bouretz], une «méthode phénoménologique» [France Culture], un «clavier linguistique» [concernant Victor Hugo], une «diva domestique» [France Culture], un «rire intellectuel» [France Culture], une «biographie difficile» [France Culture], un «roman atmosphérique», un «rural noir» [France Culture], des «injustices interprétatives» [France Culture], sa «basse extraction» [France Culture], l’«égoïsme rationnel » [Ayn Rand], un «concept crucial » [France Culture], des «émotions rétrospectives» [France Culture], des «faux historiens» [France Culture], un «artiste électronique» [BFM-TV], une «inversion victimaire» [Radio courtoisie], un «pessimisme méthodologique» [France Culture], un «esprit décousu») [Denis Diderot], un «relent ethnique» [France 24], des «pratiques misogynes» [France 24], une «confortable dépendance», un «risque déceptif», un «charme quémandeur», une «jeunesse dorée», une «démagogie punitive» [France Culture], une «langue inclusive» [académie française], une «homosexualité tapageuse» [France Culture], l’«âme européenne» (Radio courtoisie), une «caméra subjective» [Joseph Kessel], la «paix sereine» (Louis Massignon], un «vote intelligent» [Alexeï Navalny], un «choc démographique» [Jean-Noël Jeanneney], une «morale élémentaire» [Alain Finkielkraut], des «subtilités écœurantes» [Thomas Mann], un «bon Salafiste», un «bon spécialiste» [François Héran], un charnier «natal» [José Maria de Heredia], un «véritable révolutionnaire » [Léon Trotsky], le «cadavre récalcitrant» [Octave Mirbeau], une «carapace identitaire» [Pierre Nora], un «vrai intellectuel » [Pierre Nora], un très «grand intellectuel» [Laurent Vidal], le «Panthéon colonial» [France Culture], le «laboratoire colonial» [France Culture], une «excision psychique» [France Culture], un «sec dictionnaire» [Émile Zola], une «preuve objective» [France Inter], une «âme féminine» [Honoré de Balzac], la «volatilité électorale» [France Culture], une «Colette interlope» [France Culture], un «délicieux enfer» [Annie Ernaux], une «respiration démocratique» [Hubert Védrine], un «amour transgressif » [France Culture], un «gisement prolifique» [La 5], les «plaisirs orientaux» [Jean-Noël Jeanneney], un «sujet glissant» [France Culture], un «discours emballé» [France Culture], la «guillotine sèche» [concerne la relégation en Guyane], l’«anthropologie génétique» [France Culture], un «dialogue productif» [France Culture], l’«avenir idéologique» [Ali Badou], l’«Amérique profonde» [Christine Ockrent] ; l’«herméneutique biblique» [France Culture], une «écriture ésotérique» [France Culture], des «miettes philosophiques» [Soren Kierkegaard], un «père séminal» [France Culture], un «latin abâtardi» [France Culture], des «licenciements secs» [le patronat], des «actionnaires bienveillants» [France Culture], une «couleur sonore» [France Culture], une «pensée orchestrale» [France Culture], un «art majeur» [France Culture], un «féminisme blanc» [une étudiante], un «animal patibulaire» [Jean-Noël Jeanneney], un «accouplement véritable» [France Culture], le «Paléolithique finissant» [France Culture], la «laïcité intelligente» [France Culture], un «anarchisme mou» [Radio courtoisie], un «lycée populaire» [France Culture], une «haine apocalyptique» [France Culture], une «démocratie complète» [Frédéric Worms], un «petit point sémantique» [France Culture], la «folie normative» [Mireille Delmas-Marty], une «grande Syrie», une «Syrie utile» [Henry Laurens], des «puissances revanchistes» [France Culture], l’«hydre islamiste» [C. News], des «Turcs identitaires» [C. News], le «masochisme occidental» [Pascal Bruckner], des « accommodements raisonnables » [Québec], un «pur philosophe» [Raphaël Enthoven], des «despotismes orientaux» [France Culture], les «votes illégaux» [Donald Trump], mort d’une «surdose accidentelle» [France Musique], un «état sanitaire supportable» [France Culture. novembre 2020], l’«unanimité médiatique» [Marine Le Pen], la «démocratie classique» [Dominique Schnapper], un «héritage épidermique» [Hervé Gardette], une «hygiène démocratique» [une députée LREM], une «offre électorale» [France Culture], l’«islam Gallican» [Jacques Berque], un «débat piégeux» [Émilie Aubry. France Culture], des «excès idéologiques» [Dominique Reynié], une «disponibilité protestataire» [Dominique Reynié], les «logiques imaginaires» [France Culture], une «collaboration opportuniste» [France Culture concernant René Barjavel], une «bombe aveugle» [Louis Joinet], des «rêveries débridées» [Jean-Noël Jeanneney], un «géométrisme morbide» [concernant Lewis Carroll], des «fêtes clandestines» [La presse], la «mort violente (d’un homme)» [France Inter], une «réalité poignante» [France Culture], le «travail redondant» [Philippe Aghion], l’«esprit virginal» [George Eliot], un «éléphant sentimental» [George Eliot], une «âme prophétique» [W. Shakespeare], une «région ensanglantée» [France Culture], les «ennemis naturels» [Chateaubriand François-René de], le «monde civilisé» [Chateaubriand François-René de], une «rationalisation irrationnelle» [France Culture], un «vieux débutant» [G. Clémenceau], la «question rituelle» [Arnaud Laporte], un «anticommunisme compulsif» [Le Monde Diplomatique], la «contre-révolution agressive» [Michel Vovelle], un «écartèlement extravaguant» [Brice Couturier], des «indignations morales permanentes» [Gérald Bronner], la «révolté métaphysique» [Albert Camus], un «consentement meurtrier» [Albert Camus], un «totalitarisme mou» [Stéphane Barsacq], une «forteresse intérieure» [Stéphane Barsacq], des «hypothèses irrecevables» [Jean Starobinski], la «souveraineté numérique» [Émilie Aubry], un «artiste conceptuel» [Arte], un «déterminisme social effroyable» [Monique Canto-Sperber], un «esprit virginal» [George Eliot], l’«engineering génétique» [Alain Kinkielkraut], un «fatalisme créateur» [Albert Camus], un «porteur sain» et le «patient zéro» [diffusés ‘grâce’ au coronavirus], une «pulsion anarchique» [C. News], le «parlementarisme rationnalisé» [France Culture], le «marécage centriste» [Radio courtoisie], la «population domestique» [Pascal Lamy], un «crime financier» [France Culture], un «humanisme désinvolte» [Marguerite Yourcenar], un «égoïsme spirituel» [Marguerite Yourcenar], sa «mort crapuleuse» [Jean Tulard concernant Pier Paolo Pasolini], une «ingénierie sociale» [James. C. Scott], un «bourreau aimant» [Léon Tolstoï], une paix «armée» [Léon Tolstoï], des suicides «égoïstes» [Émile Durkheim], un «patriote linguistique» [Radio courtoisie], une [écriture] pornographique «gratuite» [France Culture], une «magistrature intellectuelle» [Régis Debray, une «flatteuse imposture» [Claude Lévi-Strauss], un «délire révolutionnaire» [Stéphane Courtois], une «vraie révolution», « une révolution réactionnaire » [Éric Zemmour], la «France française » [Éric Zemmour], un «dictateur sanglant » [France Culture], une «âme corporelle» [Germaine de Staël], l’«idolâtrie féminine» [Paul Léautaud], un «hold-up botanique» [Éric Orsenna], un «pathos dégoulinant» [France Culture], l’«occident civilisé» [France Culture], des «élections modérées» [George Sand], une «libidineuse sexualité» [George Sadoul], la «manie cataloguante» [George Sadoul], des «hackers éthiques» [France Culture], des «dérapages sémiologiques» [France Culture], un «ADN [acide désoxyribonucléique]incarné] [Nathalie Rykiel], des «malades moraux» [Élie Wiesel], un «pouvoir d’achat fragile » [Éric Zemmour], un «accident démocratique » [François Bayrou], l’«intelligence nationale» [Charles Maurras], un «niveau scolaire abyssal» [Radio courtoisie], une «folie expiatoire» [Alain Finkielkraut], des «mesures basculantes» [Alain Caillé], une «riposte préventive» [Vladimir Poutine], sa «méthode échevelée» [Christine Ockrent, concernant Boris Johnson], un «dossier urticant» [Gérard Courtois], une «discussion électrique» (à l’assemblée nationale. France Culture], les «tristes victimes» [de l’attentat de la rue des Rosiers. François Mitterrand], un «coup d’état légal» [concernant le 10 juillet 1940. France Culture], un «militaire humain» [Pascal Ory concernant Philippe Pétain, « et ce n’est pas un oxymore », précise-t-il], une «malnutrition mentale» [Lee Miller], une «physique sociale» [Jean-Noël Jeanneney], une «suffisance affectée», une «ambiguïté stratégique» (concernant la politique américaine à Taïwan), l’«enseignement mutuel», la «terreur blanche» [en 1815], une «répression paranoïaque», un «bibliophile actif» [Francis Ponge], un «texte travaillé» [Francis Ponge], une «écriture signante» [Jacques Derrida], un «égalitarisme délirant» [Radio Courtoisie], une «affection héréditaire» [Chateaubriand François-René de], un «procureur diplomate» [Chateaubriand François-René de], la «foule condoléante» [Chateaubriand François-René de], sa «royale indigence» [François-René de Chateaubriand], une «capacité incapable» [Chateaubriand François-René de], la «liberté chrétienne» [Chateaubriand François-René de], une «suffisance contenue» [Chateaubriand François-René de], une «mégère masculine» [Chateaubriand François-René de], l’«Europe absolue» [Chateaubriand François-René de], une «culpabilité narcissique» [Daniel Sibony], un «silence bruissant » [Emmanuel Levinas], une «rhétorique escalatoire» [Catherine Colonna, concernant Vladimir Poutine], un «cannibalisme moral» [Sonia Dayan-Herzbrun], un «escroc patenté» [France Culture], des «harangues kilométriques» [Panaït Istrati], la «racaille écrivassière» [Panaït Istrati], une «expérience émasculante» [Patrick Buisson], une «démocratie intellectuelle» [Pierre Nora], un «acrobate intellectuel» [Pierre Nora], une «époque bénie» [Pierre Nora], la «transcendance immanente» [Michel Maffesoli], une «intimité affectueuse» [Pierre Mendès-France], une «immense féministe Argentine» [Christelle Taraud], une «éponge affective» [France Culture], une «langue estropiée» [Léon Tolstoï], une «jolie petite raclée» [une guerre. Pierre Chaunu], un «train de vie pharaonique» [France Culture], une «distance intérieure», une «distance singulière», une «présence intense» et une «personnalité totale» [André Malraux concernant Charles de Gaulle], une «noblesse cérémonieuse» [André Gide concernant Charles de Gaulle], des meurtres «gratuits» [Albert Camus], une fièvre «obsidionale» [Albert Camus], un «marxisme dégénéré» [Cornelius Castoriadis], la «ferblanterie idéologique parisienne» [Cornelius Castoriadis], un «révolutionnaire embrouillé» [Léon Tolstoï], un révolutionnaire «intelligent» [Léon Tolstoï], une «morphine morale» [Léon Tolstoï], une «ambiance patriotique» [concernant l’Ukraine], une «métaphore creuse» [Jacques Lacan], un «érotisme gratuit» [Alain Finkielkraut], une « constipation mentale » [Jean-Louis Barrault], un «soldat magnifique» [Radio Courtoisie], un «avenir potentiel» [France Culture], une «étendue apocalyptique» [concernant Lagos. France Culture], une «littérature» journalistique» [France Culture], l’«orgueilleuse» faiblesse [Racine], sa citoyenneté «républicaine» [Arte, concernant Mona Ozouf], une «insignifiante» désespérance, l’«heureuse» imbécillité de mes compagnes [Diderot dans La religieuse], les caresses «empoisonnées» [Diderot dans La religieuse], une superficialité «profonde», [Alain Minc, se définissant], le laxisme «migratoire» [Alain Finkielkraut], une femme «flétrie», un empire «flageolant» [France Culture]
* Ajout. 8 août 2023. Que dire de ce long relevé ? (Poursuivre)

Langage (Adjectif) (4) : Si un adjectif n’est pas à même d’invalider un substantif - il n’en a pas le pourvoir -, les adjectifs révèlent, épanouissent, enrichissent, déforment, contredisent, invalident, dégénèrent, légitiment ou non la signification d’un substantif… sans oublier les contradictions internes de leur attelage. Il est des adjectifs qui ajoutent un (beaucoup) plus aux substantifs : il en est, de plus en plus, me semble-t-il, qui créent - ou dévoilent - une réelle confusion intellectuelle, une impossibilité de se situer, un refus de s’engager, un éclatement de sens, un bouleversement des catégories de pensées.
Quelles richesses dévoilées par l’ajout d’un seul adjectif…
- (Poursuivre ‘la moisson’, puis la penser)

Langage (Adjectif) (5) : Cet accolement si riches d’interprétations de ces mots et ces adjectifs sont révélateurs des incohérences, des contradictions, des chocs que traversent le monde ; ils permettent de les révéler, et - on ne sait comment - participent à son incessante déconstruction/reconstruction.

Langage (Adjectif) (6) : Adjectifs insuffisamment employés : « utopiste », « généreux-se », « honnête », « sympathique », « revigorant », « joyeux-se », « optimiste », « émouvant-e », « tendre », « juste », « sincère », « délicat-e », « sensible », « attentionné-e», « sérieux-se », «sage », « profond-e», « perspicace », « unique », « clair », « précis », « simple », « pudique », « véritable », « rigoureux »…

Langage (Adjectif) (7) : Service public, services publics, services du public, services rendus au public, services du public par le public, services déniés au public, services payés par le public, services retirés au public, services désertés par le public, services critiqués par le public… (Cf. Économie. Services publics)

Langage (Adjectif) (8) : Affirmer - justement - que « toute guerre est injuste » interdit-il de considérer qu’il « est injuste de mener telle ou telle guerre » : ?

Par ordre chronologique. Langage. Adjectif :

Langage (Adjectif) (1) : (7 décembre) 1974. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] : « Dans Monsieur Teste [1896. Paul Valéry. 1871-1945] :
« ‘L’amour consiste à être bête ensemble’. Cet intellectuel a-t-il songé au double sens, si l’on passe de l’adjectif au substantif ? » 240 (Cf. Couple)

Langage (Adjectif) (2) : 1980. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans Les yeux ouverts, en réponse au constat concernant Les mémoires d’Hadrien [1951] qu’il est « un livre presque sans adjectifs », auteure de :
« C’est peut-être heureux, parce que généralement les adjectifs nous jouent de si vilains tours ! Quand on relit les écrivains qu’on admirait, ce sont les adjectifs qui nous gênent. Il en fait pourtant, bien sûr. »

Langage (Adjectif) (3) : (24 octobre) 2018. Christine Ockrent, interrogée sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste, entre autres, au Washington Post, le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, auteure de :
- (concernant la valeur de la parole du chef d’État Turc) : « Il a mis lui-même en prison nombre de journalistes de grande qualité » ;
- (concernant l’assassinat), elle a évoqué une « brutalité grotesque ». 241 (Politique. Médias)

Langage (Adjectif) (4) : (5 janvier) 2022. Lu, dans Le Canard enchaîné [p.8] ce dessin de presse de Wozniak, sous le titre : « L’UE veut classer le nucléaire comme ‘énergie verte’ » :
« Après la guerre propre et le nucléaire écolo, on passera à la police douce et au viol agréable. »

Langage (Adjectif) (5) : (12 juillet) 2022. À l’écoute de l’émission de France Culture consacrée à La rafle du Veld ’hiv, je suis choquée d’entendre l’expression de personnes « étoilées », au lieu et place de personnes contraintes de porter une étoile jaune [désignant leur identité juive, exigée par le gouvernement Pétain].
J’entends aussi l’expression de « personnes raflées ».

Langage (Adjectif) (6) : (22 septembre) 2024. Entendu dans l’émission protestante Solaé de France Culture, positiver la décision de nommer le « Festival protestant du livre » au lieu du « Festival du livre protestant. »

Langage (Adjectif) (7) : (4 novembre) 2024. J’entends sur France Culture nommer : « la situation instable » au Soudan. Des dizaines - centaines ? - de milliers de morts ; des millions de personnes dites « déplacées », famines, etc… Un adjectif « assassin » : ?
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Par ordre chronologique. Langage. Adjectif / Substantif :

Langage (Adjectif / Substantif) (1) : (25 mars) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], regrette que « les adjectifs affaiblissent les substantifs. » 242
Au vu des exemples présentés plus haut, ne pourrait-on dire qu’aujourd’hui ils en détournent le sens, dans tous les sens, et créent une terrible confusion ? laquelle peut être comprise comme révélatrice de la confusion du monde dont les mots révèlent les permanences.

Langage (Adjectif / Substantif) (2) : 1827. Alessandro Manzoni [1758-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« Au commencement, donc, point de peste, absolument, en aucune façon : défense même d’en prononcer le nom. Puis, fièvre pestilente : on en admet l’idée, par le biais d’un adjectif. Puis, non pas une vraie peste, où plutôt oui, une peste, mais en un certain sens. […] » 243

Langage (Adjectif / Substantif) (3) : 1827. Alessandro Manzoni [1758-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« Et Renzo vint à savoir que plus d’un avait dit : ‘Avez-vous vu cette belle nigaude qui nous est arrivée ?’ L’épithète faisait passer le substantif. » 244

Langage (Adjectif / Substantif) (4) : (7 octobre) 2015. Entendu dans l’émission Femmes Libres de Radio Libertaire, une responsable d’une association agissant pour la reconnaissance comme « citoyennes » des « femmes handicapées » dénonçant la manière dont elles sont nommées et dire justement :
« Nous ne sommes ni des adjectifs, ni des substantifs. » Pénétrant. (Cf. Êtres humains. Handicapés)

Langage (Adjectif / Substantif) (5) : Lu : « sodomie subie ». Adjoindre un adjectif à un substantif [un fait, une réalité], transmue la violence en contraintes : le viol disparait et, avec lui, la distinction ente violé-es et violeurs.
- Poursuivre avec : « les disparitions forcées ». Comment dénoncer les responsables de crimes - commis en lien direct ou indirect avec l’État le plus souvent - dès lors que le terme de « disparition » peut concerner la personne « disparue ». (Cf. Proxénétisme, Violences)
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IV. Langage. Adverbe :

Langage (Adverbe) (1) : Les adverbes : une imprécision de la pensée.

Langage (Adverbe) (2) : vous m’estimez « beaucoup » […], être « parfaitement » conservé [Sigmund Freud], être « plus » désirable [un écologiste], un western « bien » moralisateur [Jean Tulard],

- Absolument : un problème «absolument» terrible [Alain Finkielkraut, concernant l’islam], un livre «absolument» admirable [France Culture],

- Assez : Un inceste «assez» galant et «très» honnête» [Voltaire], une adaptation «assez» fastueuse [Jean Tulard], un mélodrame «assez» ridicule [Jean Tulard], un système de corruption «assez» généralisé (concernant l’Iran) [Christine Ockrent], une critique sociale «assez» banale [Jean Tulard], un diagnostic «assez» fin (de la fracture sociale) [France Culture], des maisons de redressement «assez» dures [France Culture], une vie «assez» monotone [Thomas Mann], la société «assez» désemparée [France Culture], une ruse de diplomatie «assez» vulgaire [Honoré de Balzac]

- Beaucoup : Coucher «beaucoup» [France Culture], faire «beaucoup» de prison [Maurice Joyeux],

- Bien : Être «bien» en cour [Voltaire], la laïcité «bien» comprise [France Culture], une pornographie «bien» innocente [Jean Tulard], une comédie «bien» troussée [Jean Tulard], un dossier «bien» ficelé [un lobbyiste], payer «bien» [France Culture],

- Énormément : il y a «énormément» de femmes [un des sous titres en français du film d’Ingmar Bergman, Toutes ses femmes. 1964],

- Excessivement : des intellectuelles «excessivement» cultivées [Margaret Goldsmith], une hypothèse «excessivement» probable [France Culture],

- Extraordinairement : des discours «extraordinairement» coupables [Emmanuel Macron], une colère «extraordinairement» destructrice [Ian Mac Ewan],

- Extrêmement : un paradoxe «extrêmement» problématique [France Culture], une analyse «extrêmement» nuancée [France Culture], des sujets «extrêmement» américains [France Culture], une situation «extrêmement» intolérable (en Tunisie), une pianiste «extrêmement» musicienne [Radio Classique], la dimension «extrêmement» humaine (de Simone de Beauvoir) [France Culture], un accord «extrêmement» minime [France Culture], être «extrêmement» raciste [France Inter], être «extrêmement» singulière [France Culture], «extrêmement» sulfureux [France Culture], «extrêmement» sanguin [France Culture], une société «extrêmement» ouverte sur l’extérieur (concernant l’Iran) [France Culture], une croissance «extrêmement» inégalitaire [France Culture], un texte «extrêmement» profond [Monique Canto-Sperber], être «extrêmement» français [Georges Kiejman], un conflit «extrêmement» ethnique [Radio courtoisie], un sujet «extrêmement» difficile [Franceinfo], un immeuble «extrêmement» cossu [France Culture], un «extrême» raffinement [France Culture], une politique «extrêmement condamnable» [France Culture], un caractère «extrêmement» entier, [Alain Minc, concernant Martine Aubry], des propos antisémites «extrêmement» graves [Gérald Darmanin. 19 juin 2024], «extrêmement» sulfureux [France Culture, concernant le Journal de Jules Michelet], une vie «extrêmement» obscure [Radio courtoisie], «extrêmement» étrange [Radio courtoisie], un bilan «extrêmement» effroyable [Radio courtoisie, concernant le bilan de Jo Biden],

- Faussement : un registre «faussement» quotidien [Jean Tulard], un récit «faussement» populiste [Jean Tulard],

- Largement : un Orient «largement» fantasmé [France Culture],un film «largement» autobiographique [Jean Tulard],

- Mieux : travailler pour «mieux» jouer, «mieux» comprendre et «mieux» encadrer» [député LREM],

- Modérément : être très «modérément» démocrate, une société «modérément» prospère [Den Xiaoping],

- Mortellement : Il est «mortellement» ennuyeux ; il est «mortellement» jaloux,

- Nettement : un cinéma «nettement» engagé» [Jean Tulard],

- Peu : une famille «peu» reluisante [Jean Tulard], une pourtant «peu» farouche écuyère [Jean Tulard], un film «peu» érotique [Jean Tulard], un côté écolo naïf «un peu» poussé [Jean Tulard], une tarte «un peu» déstructurée [un cuisinier], donner «un peu» dans la calotte [Émile Zola]

- Plus : les «plus» humbles [Pierre Rosanvallon], la «plus» grande déontologie (demandée à la police) [Emmanuel Macron], la «plus» haute aristocratie [Antoine Compagnon], une manifestation «plus» encadrée [LCI], une catégorie «plus» populaire [Simone de Beauvoir], un échange «plus» musclé (avec la police) [LCI], les femmes «plus» masculines [Mary Wollstonecraft], une démocratie «plus» parlementaire [Les Insoumis], un milieu «infiniment plus» aisé [Jean Tulard], un mélodrame « le plus » pur [Jean Tulard], être «plus» que le parti communiste [Jean-Paul Sartre], une immanence «plus» radicale [Frédéric Worms], des valeurs «plus» civilisées [Jean-Noël Jeanneney], être «plus» forts et «plus» heureux ensemble tous ensemble [Emmanuel Macron], le pays «le plus fier» (concernant le Nigéria)

- Plutôt : un film « plutôt » mélodramatique [Jean Tulard], ce sera «plutôt» mieux [Hubert Védrine], une ambiance «plutôt» bon enfant [C. News], «plutôt» universaliste [Monique Canto-Sperber],

- Potentiellement : un terreau «potentiellement» islamiste [BFM-TV],

- Presque : «presque» sociologiquement parlant [Mathieu Garrigou-Lagrange], «presque» allégorique [France Culture], une courtisane «presque» Balzacienne [concernant Arletty], des mots «presque» synonymes, un ascendant «presque» infaillible [De Gaulle concernant Winston Churchill], être «presque» réactionnaire [Henri Guillemin],

- Profondément : Un premier ministre Israélien «profondément» sioniste [Frédéric Encel], un comportement «profondément» humain [Antoine Garapon], un ministre «profondément» républicain [Julien Denormandie], être « profondément » républicain [Edwy Plenel], une France «profondément» déstructurée [Bruno Retailleau], un livre «profondément» juif [Edmond Jabès]

- Quasi[ment] : une érudition «quasi» universelle [France Culture], (une) «quasi» famine [France Culture], des modèles «quasiment» sociologiques [France Culture], «quasiment» pornographique [France Culture],

- Sans : des personnages «sans» âme [Jean Tulard], une personnalité «sans» frein [France Culture], un troupeau «sans» berger [De Gaulle concernant la panique sur les routes des réfugié-es],

- Totalement : une comédie «totalement» immorale [Jean Tulard], une existence «totalement» amorale [Jean Tulard], être «totalement» femme [Elena Ferrante], ça me parle «totalement» [France Inter], être «totalement» Ukrainienne [France Culture], des enfants «totalement» battus (Radio courtoisie),

- Un peu : des mœurs «un peu» licencieuses [Thomas Mann], (un peuple) «un peu» éclairé [Marat], (être) «un peu» borné [Radio courtoisie], un discours «un peu» excessif [Jean Viard], une extrême gauche «un peu» infantile [Caroline Fourest], une jeune fille de bonne famille «un peu» dévergondée [Jean Tulard], une veuve «un peu» murissante [Jean Tulard], le rapport de forces «un peu» différent [BFM-TV], changer «un peu» la vie politique française [Thierry Pech], libérer «un peu» la parole, une femme «un peu» âgée [René Frydman], être «un peu» singulier [BFM-TV], une question «un peu» géopolitique [France Culture], des images «un peu» voyeuristes (concernant la pornographie) [France Culture], (les femmes) aux conditions «un peu» précaires [une députée MODEM], des systèmes «un peu» hiérarchiques [France Culture], une bibliothèque «un peu» anarchique [Alain Badiou], c’est «un peu» la réalité [Thomas Piketty], un train de vie «un peu» princier [concernant François de Rugy], c’est «un peu» dommage [France Culture], être un «peu» moralisateur [Geneviève Brissac], des sociétés «un peu» hystérisées [Thierry Pech], «un peu» une centaine de morts [Radio courtoisie], un socialisme «un peu» cosmétique (concernant François Mitterrand) [France Culture], le peuple, un mot «un peu» ambivalent [Jean-Noël Jeanneney], «un peu» le même concept [Mathieu Garrigou-Lagrange], «un peu» antidémocratique [Mathieu Garrigou-Lagrange], une spécialité «un peu» latérale [Radio courtoisie], un homme «très peu» humain [France Culture], un suspense «à peu près» nul [France Culture], n’être pas «peu» fier (de son film), un système «un peu grippé» [France Culture], un système «très peu démocrate» [France Culture], des injonctions «un peu» paradoxales [France Culture],

- Un tout petit peu : L’Europe sociale arrive un «tout petit peu» […] [Sylvie Kauffmann], des personnes un «tout petit peu» violentes [C. News],

- Tout à fait : une pente «tout à fait» glissante [France Culture],une volonté «tout à fait» féroce [France Culture], être «tout à fait» vierge [France Culture],

- Très : des photos «très» compromettantes [Jean Tulard], un triller «très» violent [Jean Tulard], un roman déjà «très» mince [Jean Tulard], un film «très» convenable [Jean Tulard], un texte «très» littéraire [France Culture], une femme «très» rapide [Hélène Cixous], une bagarre «très» sadique [Jean Tulard], être «très» monarchiste [Salvador Dali], être «très» famille [Jean Lacouture concernant «les Blum»] être «très» éprouvé [Karl Abraham], des amis «très » choisis [Paul Morand], des dégoûts «très» sûrs [Jules Renard], une «très» fine romancière (pour mieux la dénigrer) [Alain Finkielkraut], des choses «très» quotidiennes [France Culture], une photo «très» fluide [Jean Tulard], être «très» réaliste [concernant Zola], être «très» chaste [France Culture], [être] être «très» cultivé, quelque chose de «très» vrai [France Culture], une manifestation «très» encadrée [LCI], une atmosphère «très» lourde [De Gaulle concernant sa rencontre avec Paul Reynaud à la veille de la capitulation de 1940], un roman «très» mythologique [France Culture], être «très» seule [Nathalie Sarraute], mon école «très» juive [George Steiner], une cuisine française «très» théâtrale [France Culture], une logique «très» pensée, une thèse «très» forte [Antoine Compagnon], un personnage «très» officiel [France Musique], être «très» Israélien [Elias Sanbar concernant un homme politique Israélien], un argument «très» féministe [France Culture], ne pas être «très» française, être sexuellement «très» libre [France Culture], «très» violent [France Culture], une poitrine «très» affriolante [Jean-Marie Rouart], être «très» innocent [Voltaire], être «très» républicain [Michelle Perrot], une crédibilité américaine «très» remise en cause [France Culture],un choix «très» subi [Emmanuel Macron], une notoriété «très» intuitive [France Culture], des êtres humains «très» obscurs [France Culture], (des départements) «très» vieillis [France Culture], une droite «très» musclée [Radio courtoisie], le terrorisme islamiste «très» violent [Dominique Reynié], un homme «très» limite [France Culture], être «très» social [France Culture], une colère «très» naturelle [Michelet Jules], des propos et attitudes «très» problématiques [Rima Abdul Malak, concernant le rappeur Médine], «très» juif [Tanya Lopert, concernant Woody Allen], «très» subalterne [France Culture], un livre «très» personnel [Radio courtoisie]

- Très bien : il a «très bien» évolué [France Culture], un problème «très bien» documenté [France Culture],

- Trop : avoir «trop» d’argent, un récit «trop» linéaire [Jean Tulard], un film «trop» cérébral [Jean Tulard], une fin «trop » morale [Jean Tulard], un être «trop» sensible [Sigmund Freud], vous m’estimez «trop» [Georges Bernanos], un style «trop» teinté d’expressionnisme [Georges Sadoul], «trop» hagiographique, cérébral, british, théoricien… [Jean Tulard],

- Vraiment : une actrice «vraiment très» belle [Jean Tulard], des femmes «vraiment» mères [Adelaïde de Castellane], c’est «vraiment» du cinéma [Arielle Dombasle], un livre «vraiment» épatant [Radio courtoisie]

À classer : une indigène «fort» convaincante [Jean Tulard], il a étranglé «involontairement» la femme qu’il aimait [Jean Tulard] 245, une œuvre «typiquement» germanique [Jean Tulard], une production fauchée, mais «néanmoins» sympathique [Jean Tulard], en Europe, la souveraineté des peuples ne fonctionne pas «réellement» de manière démocratique [Aurélie Filippetti], un message «épouvantablement» pacifiste [Radio nostalgie], le débat ne convainc pas «encore» tout le monde [BFM-TV], une femme «prodigieusement» fardée, un homme «hypocritement» abattu [De Gaulle concernant la mort du général Delestraint], des populations «faiblement» bancarisées [en Afrique], «joyeusement» pornographique [France Culture], une affaire «strictement» intellectuelle [Cornelius Castoriadis], être «loin» d’être idiot [France Culture], se hâter «lentement» [adage latin, Érasme, La Fontaine…], un homme «déjà» flétri [Alain Finkielkraut], un milieu «si» aristocrate [Antoine Compagnon], un père «abstraitement» patriarcal [François Furet], être «moyennement» américain [France Culture], Édouard Philippe est «raisonnablement» optimiste (sur la réforme des retraites) [17 décembre 2019], être «généreusement» membré [Marcel Jouhandeau. 1974], être «seulement» propriétaire [Radio courtoisie], une situation «historiquement» pathologique [Alain Badiou], un homme «nominalement» musulman [Philippe Descola], un comportement «ouvertement» sexiste [France Culture], être «moins» cynique, une photo «atrocement» belle [Annette Messager], une actualité «tellement» terrible [Annette Messager], une analyse «grotesquement» exagérée [Hubert Védrine], fréquenter «assidument» les prostituées [France Culture], «étrangement» vraisemblable [Radio courtoisie], être «culturellement» blanc [France Culture], «vaguement» antisémite [Annie Ernaux], «poliment» méchant [Émile Zola], une œuvre «immensément» biographique [France Culture], une œuvre «suffisamment» définitive [Émile Littré], être «intellectuellement» honnête [Laurent Fabius], «politiquement» mort [Brice Couturier], c’est une maladie qui ne tue pas «d’avantage» que ça [C. News], être «défavorablement» connu des services de police [BFM-TV], «brutalement» sincère [concernant Vladimir Nabokov], un anglais globish «particulièrement» déstructurant [Radio courtoisie], «presque» une trouvaille poétique [Mathieu Garrigou-Lagrange], «d’avantage» présent chez nous [Mathieu Garrigou-Lagrange], «plus» célèbre que Rimbaud [Mathieu Garrigou-Lagrange], une théorie «purement » idéologique [Radio courtoisie], être «intrinsèquement» attaché [Emmanuel Macron], être «lourdement» sédaté-e [En thérapie], «abominablement» jésuitique [Lacenaire], une décision «relativement» conjointe [France Culture], un état d’esprit «stupidement» égalitaire [Radio courtoisie], une femme «fortement» ménopausée [Roselyne Bachelot], «strictement» vrai [Radio courtoisie], être «fondamenatalement» chrétien [Radio courtoisie]
N.B. Retirer un adverbe d’un texte déjà écrit : un vrai plaisir.
* Ajout. 4 mars 2023. J’ai retiré de l’Abécédaire une bonne dizaine de : « radicalement ».
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V. Langage. Article singulier

Langage (Article singulier) (1) : (Depuis le 26 septembre 2020, puis par ordre chronologique de mes lectures, écoutes) : «La» pensée progressiste [Alain Finkielkraut], «le» vrai homme [France Culture], «l’» interdit d’ordre moral [Pierre-François Souyri], «la» parole démocratique [Dominique Reynié], «l’» émotion [Emmanuel Macron], «le» continent africain [R.F.I], «la» faim [France Culture], «l»’ anglo-saxon [Radio courtoisie], «la» famille [Sylvie Kauffmann], «la» liberté [Dominique Reynié], «le» caractère français [Sylvie Kauffmann], «la» voix (de l’Opéra) [France Culture], «le» corps noir [Le Monde Diplomatique], «le» travail Chinois [Jean-Daniel Tordjman], «l’» Asie [France Culture], «la» conversation mondiale [Émilie Aubry], «la» philosophie des Lumières [courant], «les» Lumières [Emmanuel Macron], «la» règle de droit [France Culture], «la» fracture française [Gilles Kepel], «le» marxisme [Cornelius Castoriadis], «le» Noir» [Martin Luther King], «le» régalien [BFM-TV], «la» culture [France Culture], «la» femme [Jean Noël Jeanneney], «le» féminisme [moi-même, quelques fois, preuve d’une pensée confuse, inaboutie], «la» critique française [France Culture], «l’» imaginaire africain [RFI], «l»’école (a été détruite) [Régis Debray], «l’» instinct maternel [René Frydman] , «la» sexualité, «le» sexe, [France Culture], «la» grossesse et «l’» enfance [René Frydman], «l’» opinion publique russe [LCI], «le» genre [partout], «l»’occident, «la» guerre, «l’»intelligence artificielle, «le» livre,

Langage (Article singulier) (2) : 2003. Le livre de Jean Tulard. Histoire du cinéma. Les réalisateurs est très largement structuré par les termes suivants : le mélo, l’érotisme, la sensualité, le sentimentalisme, la sexualité, le porno, le sadisme, la violence, la critique, la diffusion, le comique, la vulgarité, la lourdeur, le poncif, la mise en scène, la technique, la série B, Z, la satire, le didactisme, la réputation, le goût, le réalisme, la psychologie, la stupidité, le public, le spectateur, le succès, l’échec … Aucun d’entre eux n’est défini. 246
- À lier avec ses innombrables adjectifs - que j’ai renoncé à retranscrire tant ils le sont - qui n’ont d’autre signification que celle d’exprimer ses propres normes. (Prolonger) (Cf. Langage. Adjectif)
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VI. Langage. Conjonction :

Langage. Conjonction (1) : Conjonction : « Mot qui sert à joindre deux mots ou groupes de mots. » Il importe alors de s’interroger pour savoir de ce qui lie chacun des mots ou groupes de mots. Et, alors, se lit, s’entend la pensée de leur-es auteur-es, concernant non seulement chaque mot ou groupe de mots mais aussi le lien effectué entre eux.
Et ce n’est pas triste… (Cf. Conjonction. 2)

Langage. Conjonction (2) : [depuis août 2020, puis par ordre chronologique de mes lectures, écoutes…] : Une situation affective et sexuelle [Daniel Defert], les servantes et les pauvres [Thomas Mann], sociologue et philosophe [France Culture], répression policière et militaire [France Culture], discriminations raciales et violences policières [France Culture], organisation des marchés et gestion des risques [France Culture], les vocations et les générosités féminines [Élisabeth Dufourcq. p.48], spiritualité et esprit d’entreprise [Élisabeth Dufourcq. p.96], le racisme et les discriminations [France Culture], Mélenchon et Le Pen [Daniel Cohen], crimes racistes et sécuritaires [France Culture], nostalgiques et complotistes [France Culture], anti corona et anti masques [France Culture], cupides et incompétents [Recep Tayyip Erdogan], classes bourgeoises et supérieures [France Culture], vie sexuelle et personnelle [France Culture], féminisme et sexologie [France Culture], féminisme et L.G.B.T [Éric Zemmour], la conservation et le développement [France Culture], les imams et les mafias [Radio courtoisie], islamisme et féminisme [RT], trangressiste et féministe [France Culture], sympathique et estimable [Christine Ockrent], recherches scientifiques et géologiques [Euronews], la nature et les animaux [France Culture], la fin du mois et la fin du monde [des écologistes], les politiques et les citoyens [France Culture], malades alités et moribonds [Thomas Mann], une pensée générale et philosophique [Thomas Mann], la science et l’art [Thomas Mann], l’obscène et le sacré [Thomas Mann], terroriste et haineux [France Culture], alphabétique et analytique [Paul Robert], le général de Gaulle et par conséquent son ministre des armées [Pierre Messmer], la corruption et le crime organisé [France Culture], l’État et la société civile [concernant la Calabre], une musulmane et une juive [France Culture], race et classe [courant…], les Libertariens et une partie de la gauche [France Culture], divisions permanentes et polémiques incessantes [Jean Castex], redonner de la perspective et prendre de la hauteur [France Culture], l’exclusion et la très grande pauvreté [France Culture], la création de l’État israélien et la Shoa [Monique Canto-Sperber], le suffrage universel et l’égalité [Friedrich Nietzsche], la liberté et la civilisation [Aaron Copland], résistance et résilience [Emmanuel Macron], le parti et le peuple [un officiel Chinois], épicurien et boursicoteur (concernant John Maynard Keynes) [France Culture], commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, handicaps mentaux et moteurs, la violence des gilets jaunes et leur répression [France Culture], présider et prêcher la messe [la messe sur France Culture], stocks et flux [Roselyne Bachelot], les manifestations contre le chômage et la précarité [manifestations], la richesse et la possession de valeurs [Aristote], les juifs orthodoxes et les arabes [Arte], l’exploitation des hommes et de la nature [Arte], les sentiments et les convenances [Sosthène de La Rochefoucauld], une guerre au Sahel couteuse en vies humaines et en moyens financiers [Christine Ockrent], sanitaire, économique et social [France Culture], de caste et de genre [Florian Delorme], inquiétudes métaphysiques et revendications sociales [Jean Tulard], la révolution française et les bolcheviks [Jean Tulard], spéculations immobilières et perversions sexuelles [Jean Tulard], la violence et le sexe [Jean Tulard], le crime, le sexe et la gastronomie [Jean Tulard], l’adultère et le bon mot [Jean Tulard], être à l’affût de la mode et du mouvement des idées [Christine Ockrent], être de bonne éducation et imbue de ses propres mérites [Christine Ockrent], violence et érotisme [Jean Tulard], le signe du sexe et de la voiture [Jean Tulard], les forces de sécurité et l’armée [Jean-Claude Casanova], les staliniens et les réformistes [Daniel Guérin], la morale bourgeoise et puritaine [Daniel Guérin], des policiers et des riverains [BFM-TV], une ‘opération Barkhane’ (une guerre) devenue humainement et financièrement coûteuse [RFI], des problèmes conjugaux et d’alcool [C. News], les professeurs et la liberté d’expression [Alain Finkielkraut], question naïve et paradoxale [Alain Finkielkraut], des célibataires et des lesbiennes [France Inter], utilité et déshonneur [Alexis de Tocqueville], des conspirateurs et des révolutionnaires [George Eliot], une femme et un rendez-vous de toute sortes de femmes [Bernard-Henri Lévy], le mouvement des femmes et le mouvement pour la liberté sexuelle [Judith Thurman], l’économie comportementale et morale [Jean Tirole], les islamistes et les islamo-gauchistes (suivi de ‘la gauche, c’est l’islamo-gauchisme’) [Éric Zemmour. 24 juin 2021], mari violent et proxénète [France Culture], état social et état de droit [Le Monde Diplomatique], férocité et sexualité [Le Monde Diplomatique], mieux comprendre et mieux encadrer [député LREM], l’artiste et la théoricienne [France Culture], le monopole des valeurs et du pouvoir [Hubert Védrine], le féminisme et l’érotisme [La libre pensée], les maîtresses et le bordel [Éric Zemmour], les droits humains et l’environnement [France Culture], de la cocaïne et des prostituées [France Culture], l’inégalité et le malheur [Michelle Perrot], les principes et les peuples [Voltaire], ce héros et votre nation [Voltaire], la raison et les honnêtes gens [Voltaire], par les armes et par la littérature [Voltaire], des dames et des courtisans [Carlo Goldoni], du sexe et de la sexualité [France Culture], trouble de la relation et de la sexualité [France Culture], l’acte et la victime [France Culture], un crime et un système de domination [France Culture], la cause de la vérité et celle de votre ami [Voltaire], mon amitié et mon amour-propre [Voltaire], ma candeur et mon indignation [Voltaire], un mélange de Clochemerle et de jacobinisme [Bernard Cerquiglini], pour son sexe et pour la France [Voltaire], de grandes choses et de grandes fautes [Voltaire], conspirationniste et antivax [France Culture], le genre et la décolonisation [Radio courtoisie], l’alcool et les prostituées [Fabrice Drouelle. France Inter], une relation passionnée et un enfant illégitime [William Styron], matière à discussion et à négociation [Emmanuel Macron], Les personnes et les propriétés publiques [Hippolyte Taine], le marxisme et l’URSS [Raymond Aron], tué le chef et violé les femmes [Mo Yan], « Il a les cheveux d’un bel argenté et une femme plus jeune, au visage doux et serein. » [Georges Simenon. Mémoires intimes. p. 317], les bâtards et maîtresses au temps des bourbons [Radio courtoisie], offre culturelle et sexuelle [France Culture], moi et le peuple [Charles de Gaulle, le rôle de la France et l’ampleur de la tragédie [concernant le Rwanda], ma mère et la bonne [Sebastian Haffner], perfections humaines et chevalines [Honoré de Balzac], la vieille dame mourut de joie et d’une goutte remontée au cœur [Honoré de Balzac], l’État de droit et les droits de l’homme [France Culture],
* Ajout. 8 août 2023. Que dire de ce long relevé ? (Poursuivre)
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VII. Langage (« Féminisation » du langage) :

Langage. « Féminisation » du langage :

Langage (« Féminisation » du langage) (1) : Dans la mesure où le « masculin » a été pendant des siècles et est encore considéré comme signifiant l’universel, la seule revendication de « féminisation [du langage] » ne peut lever cette hypothèque historique.
En d’autres termes, dès lors que la langue a été construite sur un « masculin » - qui englobait un masculin dominant et un féminin dominé - l’ajout du « féminin » et / ou la critique par le « féminin » ne peut qu’égratigner la signification patriarcale du langage.
Dès lors, la comparaison du langage au masculin et au féminin est infiniment plus complexe que ce qui est couramment présenté comme telle.
* Ajout. 3 juin 2014. Cf. le livre d’Éliane Viennot, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. Petite histoire des résistances de la langue française. 247

Langage (« Féminisation » du langage) (2) : Un courtisan : « Celui qui fait partie de la cour du prince » ; une courtisane : « Nom que l’on donne aux femmes de mœurs déréglées ».
Dans le même sens : Un homme galant : « un homme attentionné auprès des femmes » ; Une femme galante : « une femme de mauvaise vie, femme légère, prostituée ».
Les limites de la féminisation des mots…

Langage (« Féminisation » du langage) (3) : Les limites de la féminisation des mots : ceux qui au masculin désignent la fonction qu’exerce un homme et qui, féminisé, a une tout autre signification : celle d’un objet : un jardinier, une jardinière ; un cuisinier, une cuisinière ; un chevalier, une chevalière… À deux reprises, j’ai entendu cet argument aux fins [de tenter de] délégitimer la critique de l’hégémonie du masculin. (À prolonger)

Langage (« Féminisation » du langage) (4) : Un « épicène » est un mot qui peut être employé et au masculin et au féminin ; c’est donc l’article le précédant que le précise : un élève, une élève ; un enfant, une enfant, un secrétaire, une secrétaire.
Mais on dit : un monstre et une crapule. Qu’en conclure ?

Langage (« Féminisation » du langage) (5) : Je cherche un synonyme à « méchant ». J’y découvre que sur 110 termes deux termes apparaissent comme relevant exclusivement du féminin, c’est à dire sans possible masculin à l’équivalent : « chipie » et « mégère » tandis que deux autres « bilieuse » et « Luciférienne » eux aussi présentée au féminin ont un équivalent masculin.

Langage (« Féminisation » du langage) (6) : Les limites politiques de la féminisation du langage : Quelques baronnes en plus dans un club de barons ne le rendent pas plus démocratique.

Langage (« Féminisation » du langage) (7) : Un aigle est « le nom vernaculaire de certains grands rapaces planeurs de la famille des Accipitridés » ; une aigle est « une figure héraldique naturelle féminine, employée dès les Croisades ».

Langage (« Féminisation » du langage) (8) : Je lis dans Le Littré au mot « Quenouille », trois exemples d’emplois figurés :
« Cette maison est tombée en quenouille ; une fille en est devenue héritière » ;
« Le royaume de France ne tombe pas en quenouille ; les femmes en succèdent point au trône de France » ;
« Tout l’esprit de cette famille est tombé en quenouille ; les filles de cette famille ont plus d’esprit que les garçons ».

Langage (« Féminisation » du langage) (9) : Dissocier la féminisation du langage de la démasculinisation de la langue.

Langage (« Féminisation » du langage) (10) : Il serait intéressant de distinguer ce qui lie et oppose les hommes-de-lettres et les femmes-de-lettres, les hommes-du-monde des femmes-du-monde.

Langage (« Féminisation » du langage) (11) : En fonction de mes lectures, ce sont Victor Hugo et Voltaire qui contribuent le plus fréquemment et le plus aisément à la féminisation du langage.

Langage (« Féminisation » du langage) (12) : Les incohérences, les contradictions, les incompréhensions entre le masculin, le féminin et le neutre doivent faire partie des interrogations concernant la dite-féminisation du langage.

Langage (« Féminisation » du langage) (13) : Je lis que le substantif de « couple » était, au XVIIIème siècle, féminin. Sait-on par quels processus un terme change de masculin au féminin, mais sans doute aussi, du féminin au masculin ?

Langage (« Féminisation » du langage) (14) : (16 décembre) 2019. Entendu ce jour : « trois grandes figures féminines de la pensée » [Cristina Campo. 1923-1977, Maria Zambrano. 1904-1991, Simone Weil. 1909-1943] au lieu et place de « trois grandes penseuses ». Pourquoi ? Pour élargir la distance entre « les femmes » et « la pensée », en accentuer l’éloignement, et en accentuer l’exceptionnalité ?
- Si, en sus de cette première présentation, le responsable de l’émission de philosophie de Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), emploie les expressions de : « trois personnalités », « nos trois philosophes », « nos grands écrivains philosophes », je dois constater que l’interdit porte d’abord sur la réalité de leur identité d’être « femmes ». 248

Langage (« Féminisation » du langage) (15) : (8 mars) 2020. Lu, entendu sur France 24, à l’occasion de la journée international du droit des femmes :
« Des milliers de manifestants attendus de par le monde ».

Langage (« Féminisation » du langage) (16) : Un ‘bel homme’ peut être comparé à une ‘belle femme’, mais ni l’une ni l’autre ne peuvent être considérées comme une ‘belle personne’.

Langage (« Féminisation » du langage) (17) : Ne pas confondre la féminisation du langage avec la critique féministe du langage, laquelle n’est pas non plus la question du « genre » de la langue ni de la « langue dite inclusive. »

Par ordre alphabétique. Féminisation du langage :

Langage (« Féminisation » du langage. Agacinski Sylviane) (1) : (12 novembre) 2019. Sylviane Agacinski note qu’il n’y a pas de féminin à « baryton », une voix donc exclusivement donc considérée comme masculine. 249
N.B. Il n’y en a pas non plus à « ténor », ni à « bretteur », « brétailleur ». (Poursuivre)

Langage (« Féminisation » du langage. Alexievitch Svetlana) (2) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femme, écrit :
« [Les femmes en Russie pendant la deuxième guerre mondiale] tiraient au fusil, larguaient des bombes, menaient des opérations de sabotage. Un problème linguistique est d’ailleurs apparu : tels mots tels que sapeur, fantassin, mitrailleur n’avaient pas de féminin car ce genre de besogne n’avait jamais encore été accompli par des femmes. Les termes féminins sont nés, là-bas, au front. » 250 (Cf. Femmes. « Féminin », Politique. Guerre. Femmes)

Langage (« Féminisation » du langage. Azière Éric) (3) : (7 décembre) 2017. À la proposition du Groupe écologique du conseil de Paris, de rebaptiser les « Journées du patrimoine » en « Journées du patrimoine et du matrimoine », Éric Azière, président du groupe UDI-MODEM répondit :
« On ne peut pas perdre du temps à discuter du sexe des anges. » 251
Pas forcément la meilleure analogie choisie… (Cf. Penser. Pensées. Méthode. Analogie)

Langage (« Féminisation » du langage. Bernanos Georges) (4) : (4 février) 1929. Georges Bernanos [1888-1948] après avoir félicité de son livre Raymonde Laborde [?-?] termine sa lettre en ces termes :
« Présentez mon meilleur souvenir à vos parents et croyez, cher et charmant confrère, à ma vieille amitié. »
N.B. Après un astérisque à « confrère », Bernanos écrit : « Quel mot idiot ! » 252 (Cf. Langage. Mots)

Langage (« Féminisation » du langage. Bourlanges Jean-Louis) (5) : (10 mai) 2015. Jean-Louis Bourlanges réagit à la féminisation du terme de « représentant », ce qui le choque et qu’il récuse. Il se reprend et évoque alors « […] la haute représentante, comme on dit dans cette atmosphère de féminisation […] grammaticale qui est condamnée, comme vous le savez par l’Académie française, pour de très solides raisons… Je crois que la cause des femmes doit s’exprimer sur d’autres terrains - il butte sur le mot…- que l’efficacité. » (Ou, après réécoute, « avec plus d’efficacité ») 253
Faute d’arguments, ne subsistent que les arguments d’autorité.
Et l’on voit bien ici, qu’au-delà de la féminisation du mot, ce qui est en cause c’est bien la volonté de décider des hiérarchies et donc garder du (le) pouvoir. (Cf. Hommes. « Politiques », Féminisme, Langage. Académie française, Patriarcat)

Langage (Féminisation du langage (Cahiers du Grif) (6) : 1976. Deux numéros - pionniers - des Cahiers du Grif consacrés à la critique féministe du langage :
« Parlez-vous française ? » et « Elles consonnent ». (Cf. Féminisme)

Par ordre chronologique. Langage. « Féminisation » du langage. Le Canard enchaîné :

Langage (« Féminisation » du langage. Canard enchaîné Le) (7) : (25 avril) 2018. Lu dans Le Canard enchaîné, concernant le congrès de Lille du syndicat Force Ouvrière :
« Autre tradition respectée : pendant les quatre jours de ce congrès, les membres du bureau confédéral et leurs assistantes seront logées dans un hôtel cinq étoiles Relais et Châteaux du XVIIIème siècle en plein centre de Lille. […] » 254
À quelle « tradition » la féminisation du terme d’« assistants » se réfère-t-il ici ?

Langage (« Féminisation » du langage. Canard enchaîné Le) (8) : (9 janvier) 2019. Lu dans Le Canard enchaîné, concernant un décret publié le 29 décembre 2108 qui dispense la Direction des Finances publique du Ministère de l’Économie et des Finances d’appliquer la loi de 2012, complétée en 2017, qui demande la nomination de 40 % de femmes concernant les « cadres supérieurs et dirigeants » de la Fonction Publique :
« L’Éducation nationale et ses 50 % de recteurs. » 255

Langage (« Féminisation » du langage. Canard enchaîné Le) (9) : (4 décembre) 2019. Je lis dans Le Canard enchaîné sous la plume d’Anne-Sophie Mercier, dans sa présentation de J’ai longtemps cru qu’il suffisait d’être deux, signé par Élise Karlin et Sylvie Epelboin :
- « […] Sylvie Epelboin, médecin et coordinatrice du centre d’aide médicale à la procréation de l’hôpital Bichat », suivi de :
« […] le personnage du docteur Epelboin, subtil, bienveillant [qui dédie l’ouvrage a ses valeureux camarades de la médecine hospitalière.] »
N.B. Quant au titre de l’article, Gamète des rois, il n’est pas particulièrement ni subtil, ni raffiné, ni approprié au sujet traité…. 256

Langage (« Féminisation » du langage. Canard enchaîné Le) (10) : (15 janvier) 2020. Je lis dans Le Canard enchaîné un article concernant le boeing d’Ukraine Airlines abattu par un missile Iranien, le 8 janvier 2020 :
« À bord de l’avion, la plupart des 82 Iraniens tués étaient des jeunes fils de notables, que leur parents, pleins d’espoir, envoyaient étudier au Canada …. »
Le patriarcat n’avait, ici, pour eux, pas de frontières… 257
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Langage (« Féminisation » du langage. Caradec Jean-Michel) (11) : 1977. Jean-Michel Caradec [1946-1981], chante :
« Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut. »

Langage (« Féminisation » du langage. Carrère d’Encausse Hélène) (12) : (11 mars) 2020. Hélène Carrère d’Encausse [1929-2023], revendiquant d’être appelée : « Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie française », auteure de :
« Il ne faut pas féminiser n’importe quoi. » 258 (Cf. Langage. Académie française, Patriarcat. Permanence)

Langage (« Féminisation » du langage. Cécile de Sainte-Croix [Mère]) (13) : (2 septembre) 1639. Dans une lettre adressée à sa supérieure en France, Mère Cécile de Sainte Croix, rendant compte de l’installation de la mission des Ursulines au Québec, écrit :
« Madame de la Peltrie [1603-1671] servait capitainesse aux femmes sauvages » ; « Il y a du plaisir de voir les sauvages et les sauvagesses… » 259

Langage (« Féminisation » du langage. Charrière Isabelle de) (14) : (13 juin) 1797. Isabelle de Charrière [1740-1805] écrit, concernant Isabelle de Gélieu [1779-1834], à Benjamin Constant [1767-1830] :
« Il serait bien singulier que tout ce que j’ai eu le bonheur de connaître jeune, avant qu’il ne fût flétri et trop mûr [!], une très jolie fille devînt un savant et eût consistance d’homme. Je ne dis pas une savante car elle n’aura aucun des ridicules que présente ce mot. » 260

Langage. « Féminisation » du langage. François-René de Chateaubriand :

Langage (« Féminisation » du langage. Chateaubriand François-René de) (15) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, dans le tome I de La Pléiade, auteur de :
«Armée femelle» (p.36), «chanoinesses» (p.13), «larronnesses» (p.173), «poissardes» (p.173), «mulâtresses» (p.207), «marinières» (p.211, 345), «Quakeresses» (p.220), «sauvagesses» (p.232, 245), «villageoises» (p.326), «cantinières» (p.326), «châtelaine» (p.328), «vivandières» (p.336), «pairesses» (p.360), «Démone» (p.377), «tricoteuses» (p.697), «Printanières» (p.745). 261

Langage (« Féminisation » du langage. Chateaubriand François-René de) (16) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, dans le tome II de La Pléiade, auteur de :
« Mes Mameluks, au Caire, voulaient bon gré, que je fusse un général de Napoléon déguisé en savantasse […] », «une petite hotteuse» [qui remplaça «petite fille à la hotte»), «une garçonnette de cinq à six ans», «défenderesse», «sauvagesses». 262 (Cf. Langage. Possessif)
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Langage (« Féminisation » du langage. Chevaliers du Saint-Sépulcre) (17) : (29 mai) 2019. J’entends que dans l’Ordre [équestre] des chevaliers du saint-Sépulcre de Jérusalem [Fondateur. Godefroy de Bouillon. 1099] les « Chevaliers » [en blanc] sont « adoubés » et que les « Dames » [en noir] sont « investies ». 263

Langage (« Féminisation » du langage. Cixous Hélène) (18) : (7 août) 2018. Hélène Cixous, évoquant ses deux « chats », puis précisant ses « chattes », voulant signifier le peu d’intérêt de la question et l’équivalence [terme non employé par elle] des deux termes, poursuit et explique :
« On ne va pas sans cesse différencier la sexualité […]. » 264 (Cf. Sexes. Sexualité)

Langage (« Féminisation » du langage. Corneille Thomas) (19) : 1679. Thomas Corneille [1638-1710], le frère cadet de son frère est l’auteur d’une pièce intitulée La devineresse (Ou : Les faux enchantements) [consacrée à ce qui est connu sous le nom de « l’affaire des poisons ». 1679-1680]. (Cf. Langage. Critique de mot : « Affaire »)

Langage (« Féminisation » du langage. Correcteur d’orthographe) (20) : (janvier) 2019. Le correcteur d’orthographe de mon ordinateur ne relève pas de faute, mais [me] propose de modifier « éditrice » par « médiatrice ».

Langage (« Féminisation » du langage. De Gaulle Charles) (21) : (24 janvier) 1960. Lors des émeutes à Alger pour l’Algérie française, les manifestant-es avaient nommé Charles de Gaulle [1890-1970] : « la grande Zohra ». 265

Langage (« Féminisation » du langage. Déguignet Jean-Marie) (22) : 1905. Voici les termes, expressions, écrit-es au féminin, qualifiant des femmes, relevés dans les Mémoires d’un paysan Bas-Breton, écrites par Jean-Marie Déguignet [1834-1905] :
«Tailleuses» (p.47), «fées au bois» (p.66), «lavandières de nuit» (p.66, 286), «ivrognesses» (p.76), «drôlesses» (p.78), «patronne» (p.79, 81), «chercheuses d’étoupe» (p.79), «commères» (p.84, 287), «bonnes femmes» (p.85), «la damnée» (p.93), «jeunes filles de mauvaises mœurs» (p.93), «princesse» (p. 96), «la vieille dame» (p.102), «paysannes» (p.110), «grandes demoiselles» (p.112), «sainte bretonne» (p.115), «cuisinière» (p.137), «[les marchands et] les marchandes» (p.145), «Madame Joseph» [«mère de jésus et épouse de Joseph»] (p.150, 427), «sœurs blanches» (p.162), «bacchantes» (p.180, 184), «la Badinguette» [épouse de Napoléon III, lui-même surnommé Badinguet] (p.182), «[une simple] grisette» (p.182), «bigote» (p.182), «femmes infirmières» (p.258), «[bonne] causeuse, bavardeuse» (p.300), «[grossière] paysanne» (p.300), «[ouvriers et] ouvrières» (p.390), «factrice» (p.390), «chiffonnières» (p.395), «la bonne de ma bonne» (p.401), «manchote» (p.403) «blanchisseuse» (p.403). 266 (Cf. Femmes. « Féminin »)

Langage. « Féminisation » du langage. « Écriture - dite - inclusive » :

Langage (« Féminisation » du langage. « Écriture - dite - inclusive ») (23) : Pour quelles raisons les questions que posent la « féminisation du langage » - a fortiori la critique féministe du langage - ont elles subitement été considérées en 2017 sinon comme caduques, du moins comme dépassées, déplacées puisque remplacées par l’étrange, singulière, rébarbative et peu compréhensible formulation d’ « écriture - dite - inclusive ».
La réponse est dans la question : pour créer de la confusion et de l’incompréhension. Les processus décisionnels mériteraient d’être connus.
* Ajout. 24 septembre 2018. D’où vient ce terme d’« inclusif » ?
Inclusif de quoi ? Vers quoi ? Dans quoi ? Pourquoi ?
Quelle fonction politique joue-t-il ? Il importe de s’en inquiéter tant le terme s’est banalisé et sa confusion accrue devient claire : il suffit en effet, d’entendre actuellement parler, en sus d’« écriture - dite - inclusive », concomitamment d’« économie inclusive », de « croissance inclusive », de « numérique inclusif », de « dialogue inclusif », de « processus électoral inclusif », de « gouvernement inclusif »…
N.B. « Inclusif » : « Qui inclut [qqch] en soi » ; « Qui enferme, comprend - se dit par opposition à exclusif. »
- Évite, à coup sûr, toute « disruption ».
- Peut-on mieux exclure toute idée de critique, de subversion, et donc de critique féministe du langage ? (Cf. Langage. Critique de mots)

Langage (« Féminisation » du langage. « Écriture - dite - inclusive ») (24) : (20 avril) 2021. Bernard Cerquiglini, « linguiste », dans Le Monde, estime que « l’écriture inclusive ne correspond pas à une féminisation de la langue française, et que son usage et son extension promettent de se révéler socialement excluants. » Que comprendre ?
- Le 21 avril 2021, sur TV5 Monde, se justifiant de ne pas être « misogyne », considérant que la langue française n’est pas « misogyne », mais que certains de ses usages le sont, qualifie l’écriture - dite - inclusive de « torsion de la langue », de « mauvais combat », de « pensée magique », de « regrettable erreur », qui « donne des gages aux conservateurs ».
Il déclare aussi : « Aucune féministe ne lutte contre l’accord du participe passé. »
* Ajout. 29 janvier 2022. Du même, sur France Culture, défenseur des « langues régionales », dans l’émission Concordance des temps, auteur de :
« Le progrès dans les langues vient des femmes ».
- Comment peut-on affirmer, sans autre justification, une telle - grossière - assertion ?
Pour tenter de se déculpabiliser en donnant un gage ? (Cf. Langage. Langue. Française. Académie Française. Cerquiglini Bernard)
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Langage (« Féminisation » du langage. Finkielkraut Alain) (25) : (27 avril) 2019. Alain Finkielkraut, après avoir dénoncé « la folie de la féminisation du langage », concernant les « droits de la personne », auteur de :
« Je ne veux pas être décliné au féminin. » 267
Et ce suivi, d’un terrifiant :
« Les vivants parlent mal. » (Cf. Êtres humains. Soi, Femmes. « Féminin », Langage. Académie Française)

Langage (« Féminisation » du langage. Flaubert Gustave) (26) : (7 septembre) 1877. Flaubert Gustave [1821-1881] s’adresse à Marie Régnier [1840-1887], en la nommant « Ma chère confrère », puis termine sa lettre ainsi :
« Maintenant que je vous ai traitée en homme, je vous baise les mains comme il sied à la belle dame que vous êtes. » 268 (Cf. Femmes. Écrivaines)

Langage (« Féminisation » du langage. Football) (27) : (juin) 2019. Avec les succès de l’équipe française dite « féminine » de football et dans l’attente de la Coupe du monde dite féminine de football, le football - terme qui jusqu’alors se suffisait à lui-même - est dorénavant contraint à être présenté comme le « foot masculin ».
En sus, bouleversement notable, le vocabulaire a été, en tâtonnant mais très rapidement, féminisé afin de qualifier les joueuses de foot. (Cf. Femmes. « Féminin »)
* Ajout. 5 novembre 2023. Ne faudrait-il pas dire : Foot. Hommes ; Foot. Femmes ?

Langage. « Féminisation » du langage. France Culture :

Langage (« Féminisation » du langage. France Culture) (28) : (13 août) 2018. Matthieu Garrigou-Lagrange, après avoir évoqué le frère, Branwell Brontë [1817-1848] qualifié de « victime de ses sœurs », auteur de :
« On dit toujours : ‘Les [trois] sœurs Brontë‘, mais il faudrait dire la ‘fratrie’ Brontë » 269, ce qu’il fit le lendemain.
N.B. Lu sur le site de l’académie française : « ‘Fratrie’ est un dérivé savant du latin frater, ‘frère’ ; il appartient à l’origine au vocabulaire de la démographie et désigne l’ensemble des frères et sœurs d’une même famille. » (Cf. Culture. Patriarcale, Hommes. Journalistes, Famille, Frères et sœurs, Pornographie. France Culture)

Langage (« Féminisation » du langage. France Culture) (29) : (2 mars) 2020. Entendu sur France Culture, concernant Christine de Suède [1626-1689] et la mort de René Descartes [1596-1650] : j’entends : « chez qui il meurt » et non pas : « chez laquelle il meurt ». 270
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Langage (« Féminisation » du langage. Fumaroli Marc) (30) : (3 novembre) 2017. Marc Fumaroli [1932-2020], de l’académie française, à la question : « Pourquoi ne pas féminiser la langue française ? », répondit :
« Oui, pourquoi pas ? Tout est permis à notre liberté moderne. Mais prenons garde à ne pas froisser d'autres catégories sexuelles, les bisexuels, les transsexuels, les métrosexuels […]. » 271 (Cf. Êtres humains, Femmes, Hommes. Grossiers, Féminisme. Antiféminisme, Langue. Langue. Française. Féminisation du langage. Académie française, Patriarcat, Sexes)

Langage (« Féminisation » du langage. Gallimard. La Pléiade) (31) : 1759. 1980. Voltaire [1694-1778] termine une lettre adressée le 20 janvier 1759 à M. de Brenles [1717-1771] concernant son épouse [qu’il nomme ultérieurement « la philosophe »] par cette formulation : « Mille tendres respects à votre she philosopher ».
- Une note de ce volume de La Pléiade [1980], croit bon devoir traduire cette formulation en ces termes : « Traduction : philosophe en jupons ». 272
Quelle régression, deux siècles et demi après ce qui devait s’avérer [l’incessant] progrès des Lumières… (Cf. Langage. Féminisation du langage. Voltaire. Patriarcal)

Langage (« Féminisation » du langage. Gide André) (32) : (15 juillet) 1943. André Gide [1869-1951], dans son Journal écrit :
« La petite Édith Heurgon commence à marcher. Jamais encore, il ne m’avait été donné d’assister à cette chose merveilleuse : les premiers pas d’un petit enfant. Soutenu jusqu’alors, voici qu’il commence à comprendre qu’il peut se tenir debout sans appui, avancer seul…. 273

Langage (« Féminisation » du langage. Georgius) (33) : 1920. Georgius [1891-1970], auteur de la chanson - qualifiée de « féministe » par Philippe Meyer 274 - intitulée : « Fils père ». L’écouter…

Langage (« Féminisation » du langage. Grammaire) (34) : 1980. Lu dans la Correspondance de Germaine de Staël [1766-1817], suite à cette phrase écrite par elle : « Il met trop de philanthropie dans l’amitié et l’on a peur d’être traitée par lui comme un pauvre », la note suivante rédigée par l’éditeur de sa Correspondance :
« Madame de Staël met au féminin l’adjectif qui se rapporte à ‘on’ lorsqu’elle se considère comme une personne englobée au premier chef dans le terme général. » 275

Langage (« Féminisation » du langage. Historiographie) (35) : (10 mai) 2017. Entendu :
« J’ai vérifié sur Le Littré [paru de 1873 à 1877] : il n’y a pas de féminin à avocat ».
Un instant de réflexion, une pause, suivi de :
« Il est vrai qu’il n’y avait pas alors d’avocate ». Fin de la réflexion. (Cf. Dialogues)

Par ordre chronologique. Langage. « Féminisation » du langage. Victor Hugo :

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (36) : Victor Hugo [1802-1885] : un pionnier de la féminisation de la langue française. À mettre encore à son actif… (Cf. Langage. Langue. Française)

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (37) : 1831. Voici certains des termes, des expressions, écrit-es au féminin, qualifiant des femmes, relevées dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo [1802-1885] :
«femmes, femelles, ribaude, truandes» (p.117), «argotières» (p.118), «luronnes» (p.120), «haudriettes» (p.164), «accompagneresses» (p.260), «chasseresse» (p.269), «charmeresse» (p.271), «vilotière» (p.305, 409), «pertuisanes» (p.323), «drôlesse» (p.329), «défenderesse» (p.335), «vachères» (p.354). 276

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (38) : 1862. Voici certains des termes, des expressions, écrit-es au féminin, qualifiant des femmes, relevés dans Les misérables de Victor Hugo [1802-1885] :
«Une femme de chambre» (p.29,113), «une femme de charge» (p.29), «une petite vieille» (p.29), «une ‘bonne amie’» (p.113), «grisettes» (p.155, 687, 726, 1261), «femme-à-soldat» (p.181), «une minaudière hommasse» (p.181), «gargotières» (p.181), «la voyageuse» (p.181), «ouvrière» (p.181), «la douairière» (p.199, 1398), «portière» (p.185, 211, 252, 337, 479, 1122), «gueuses» (p.227, 431, 448), «ambubaïes» [‘courtisanes’ d'origine orientale participant aux fêtes romaines] (p.235), «pécheresse» (p.235), «dame lazariste» (p. 246), «les religieuses» (p.246), «cette lourde poterie paysanne» (p.246) «ursuline» (p.246), «villageoise» (p.246), «cuisinière» (p.246), «la concierge» (p.252), «la servante» (p.252), «la vieille» (p.282), «une grosse servante flamande» (p.283), «la sœur» (p.337) «les vierges» (p.337), «une jeune fille» (p.340), «une paysanne» (p.340), «les bonnes femmes» (p.401, 403), «la race de ces sauvagesses colosses» (p.416), «la mijaurée sous l’ogresse» (p.417), «une donzelle sous une poissarde» (p.417), «drôlesse» (p.422, 438), «péronnelle» (p.425), «pauvresses» (p.431), «mégères» (p.448), «une chevrière» (p.473), «la vieille femme» (p.480), «des bonnes femmes» (p.481), «une guetteuse» (p.481), «une commère» (p.481), «une créature rechignée» (p.481), «une vieille chatte» (p.481), «les Bernardines de l’Adoration Perpétuelle» (p.522), «la tourière» (p.522), «les carmélites» (p.523), «les visitandines» (p.526), «saintes et martyres» (p.526), «prieure, mères vocales, professes, novices, postulantes» (p.527), «Mère Innocente était lettrée, érudite, savante, compétente, curieusement historienne, farcie de latin, bourrée de grec, pleine d’hébreu et plutôt bénédictin que bénédictine» (p.541), «la poissarde» (p.627), «la vendeuse d’herbe» (p.627), «sa femme, une jolie barbière coquette» (p.637), «les danseuses» (p.637) «des sauvagesses roses» (p.637), «les magiciennes» (p.637), «[rester] fille» (p.643), «une vieille vertu, une prude incombustible» (p.645), «une femme ni jeune, ni vieille, ni belle, ni laide, ni paysanne, ni bourgeoise» (p.651), «une péronnelle» (p.695), «une piqueuse de bottines» (p.196), «la laveuse de vaisselle» (p.703), «une bigote» (p.704), «une dévote» (p.704), «tireuse de cartes» (p.708), «fruitière» (p.718), «cuisinières» (p.718), «bouchère» (p.718), «blanchisseuses» (p.736), «les coquines» (p.739), «une modiste» (p.749), «les goules» (p.769), «la bourgeoise» (p.853), «la loueuse de chaises» (p.842), «les servantes» (p.1111, 1137), «les commères» (p.1122), «des trios de sorcières» (p.1122), «une chiffonnière» (p.1122), «les vieilles» (p.1123) «la donzelle» (p.1139), «la drôlesse» (p.1139), «des péronnelles orientales» (p.1141), «une bonne fille» (p.1148), «une vieille brave» (p.1148), «une housarde» [féminin de houssard ?] (p.1148), «une fouilleuse» (p.1778), «aïeules» (p.1398), «marquises» (p.1415), «des poissardes» (p.1415), «une petite tyranne» (p.1426), «baronne» (p.1537), «des vieilles filles» (p.1467)…. 277

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (39) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables présentant la société ultra « vétuste » que fréquentait M. Gillenormand, vers 1817, écrit :
« Chez Madame de T., le monde était supérieur, le goût était exquis et hautain, sous une grande fleur de politesse. Quelques-unes de ces habitudes, dans le langage surtout, semblaient bizarres. On appelait une femme Mme la générale, Mme la colonelle n’était absolument pas inusité. La charmante Mme de Léon, en souvenir sans doute des duchesses de Longueville et de Chevreuse, préférait cette appellation à son titre de princesse. La marquise de Créquy, elle aussi, s’était appelée Mme la Colonelle. » 278
* Ajout. 18 avril 2018. 1748. 1767. Pour confirmation de l’emploi de ces termes militaires concernant les épouses de militaires, Cf. Voltaire [1694-1778], dans deux lettres en date du :
- 8 août 1748 à Marie-Louise Denis [1712-1790], qu’il nomme « commandante », son mari étant « commandant de Lille ». 279
- 9 juin 1767 au marquis de Florian [1755-1794] dans laquelle il évoque « le jeune Morival, compagnon de l’infortuné chevalier de la Barre [1745-1766], enseigne de la colonelle de son régiment. » 280

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (40) : 1873. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, relève les bouleversements du langage pendant la révolution française :
« On faisait des rondes de carmagnole ; on ne disait plus ‘le cavalier et la dame’ ; on disait : ’le citoyen et la citoyenne’ ». 281

Langage (« Féminisation » du langage. Hugo Victor) (41) : 1873. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
- « Une indifférence de femelle » (p.12)
- « La momignarde qui tête est une fameuse gouliafre. » (p.19)
- « Les gars ne savaient que faire des couleuvrines [pièces d’artillerie] et des bâtardes (?). » (p.296) 282
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Langage (« Féminisation » du langage. Jacob Christian) (42) : (9 août) 2017. Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’assemblée nationale, s’adressant à un autre député ayant quitté son parti et rejoint En marche, auteur de :
« Traitre ! tu n’es qu’une salope ! » 283 (Cf. Relations entre êtres humains. Injures)

Langage (« Féminisation » du langage. Lagarde Christine) (43) : 2007. À la question :
« Vous tenez à ce qu’on vous appelle ‘Madame le ministre’. Pourquoi ? » Christine Lagarde répondit :
« Par fidélité à ma mère qui était agrégée de grammaire. Par sens de l’ordre aussi : la grammaire est un des principes d’organisation ; je ne vois pas de raison d’en changer l’ordonnancement. […] » 284

Langage (« Féminisation » du langage. Leclerc Annie) (44) : 1974. Annie Leclerc [1940-2006], dans Parole des femme, auteure de :
« Quand je fais l’amour, je ne fais pas la guerre. Et il ne saurait y avoir de vainqueur (tiens, comme par hasard, pas de féminin à ce mot, a-t-on jamais entendu parler d’une vaincresse, d’une vaincrice ?) là où il n’y a pas de combat. » 285 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour. Faire l’amour, Politique. Guerre)

Langage (« Féminisation » du langage. Le Dœuff Michèle) (45) : 2000. Je lis dans le livre Michèle Le Dœuff, Le sexe du savoir les termes de « médeciennes », « pastourelles », « généralles d’armées », « arpètes ». 286

Langage (« Féminisation » du langage. Littré Le) (46) : Dans le dictionnaire Le littré, on lit à « Étudiant » :
« Celui qui étudie. ‘Je commence par mettre aux pieds de Votre Majesté la reconnaissance du jeune étudiant qu'elle a bien voulu honorer de ses bontés’, d’Alembert Lett. au roi de Pr. 26 oct. 1761. Particulièrement, celui qui étudie dans une université, et, en France, dans une faculté. Il y a peu d'étudiants à ce cours. Étudiant en droit.
Au féminin, étudiante, dans une espèce d'argot, grisette du quartier latin. Commis et grisettes, étudiants et étudiantes affluent dans ce bal. »

Langage (« Féminisation » du langage. Macron Emmanuel) (47) : (15 avril) 2018. Emmanuel Macron évoque les « confrères féminines » des journalistes… 287
Deux siècles et demi après Voltaire [1694-1778], « ça » ne passe toujours pas. (Cf. Femmes. Journalistes, Langage. Féminisation du langage. Voltaire)

Langage (« Féminisation » du langage. Marivaux) (48) : 1750. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, emploie les termes de :
« Lingère » (p.95), « fille de boutique » (p.97), « aventurière » (p.97), « crasseuse » (p.113), « commère de comptoir » (p.114), « chiffonnière » (p.117), « bégueule » (p.118), « avaricieuse » (p.121), « babillarde » (p.127), « grisette » (p.129), « friponne » (p.159). 288

Langage (« Féminisation » du langage. Médiapart) (49) : (22 juin) 2018. Je reçois ce jour un courriel de Médiapart, intitulé Améliorons Médiapart ensemble, adressé à « […] pour vous, nos lecteurs », suivi de :
« Que vous soyez abonné ou non, lecteur assidu ou occasionnel, rejoignez notre groupe de testeurs … ».
Je découvre aussi que le slogan de Médiapart est :
« Seuls nos lecteurs peuvent nous acheter. » Pas moi, en tout cas…

Langage. « Féminisation » du langage. Annette Messager :

Langage (« Féminisation » du langage. Messager Annette) (50) : (31 juillet) 2017. Annette Messager pensait que le terme de « penseuse » n’existait pas. 289 (Cf. Penser. Penseuses)
* Ajout. 25 mars 2020. Selon le Centre national des ressources textuelles et lexicales [CNRS], à Penseur, je lis : « s'emploie rarement au féminin. »
* 22 juillet 2023. Non. À la réécoute, elle dit qu’elle ne l’a pas découvert dans le dictionnaire, contrairement à « liseuse ». (Cf. Penser. Penseuses)

Langage (« Féminisation » du langage. Messager Annette) (51) : (31 juillet) 2017. Annette Messager note que l’on dit « la vache folle » mais que l’on mange du bœuf. 290
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Langage (« Féminisation » du langage. Michelet Jules) (52) : 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la révolution, cite - sans commentaire - lors des journées d’émeutes du 5 et 6 octobre 1789 ces phrases des femmes [qui en furent les principales actrices] :
« Nous ramènerons [de Versailles à Paris], disent-elles, le boulanger, la boulangère [le roi et la reine] et nous aurons l’agrément d’entendre notre petite mère Mirabeau. » 291
Pourquoi ce qualificatif ? pourquoi ce féminin ? (Cf. Histoire. Révolution française)

Langage (« Féminisation » du langage. Modification des termes) (53) : L’émission de France Culture, intitulée : « Un homme, une œuvre » est devenue : « Une vie, une œuvre ». (date ?)
- La carte d’« électeur » est devenue « carte électorale » (en 1994).
- Les « patients » sont devenus « la patientèle » [Centre médical Maubert. 2017]

Par ordre chronologique. Langage. « Féminisation » du langage. Le Monde Diplomatique :

Langage (« Féminisation » du langage. Monde Diplomatique Le) (54) : (30 mars) 2017. Je reçois ce jour un bulletin d’adhésion aux « Amis du Monde Diplomatique », accompagnée d’une lettre signée du « Directeur du Monde Diplomatique » et du « Président des Amis du Monde Diplomatique », qui s’intitule :
« Lecteurs, devenez aussi des Amis ! »
- De la permanence des structures psychiques intellectuelles patriarcales, ici, caricaturales.
* Ajout. 2 mai 2019. 2019. Je reçois à nouveau la même demande insérée dans le numéro de mai 2019 du Monde Diplomatique, intitulée à nouveau :
« Lecteurs, devenez aussi des Amis ».
« Lecteurs, adhérents, étudiants, chômeurs » sont spécifiquement nommés.
* Ajout. 28 avril 2021. L’intitulé : inchangé. Une nuance : je lis :
« Je suis déjà adhérent (e) ».

Langage (« Féminisation » du langage. Monde Diplomatique Le) (55) : (mai) 2018. Dans la livraison du Monde Diplomatique est inséré un questionnaire de deux pages afin que connaitre son « lectorat », terme cependant suivi quatre lignes après de : « Bien sûr, nous rencontrons de nombreux lecteurs […] ». Je lis :
- Question 2 : « Comment avez-vous connu Le Monde Diplomatique »: réponses : 1, 3 : « par un proche, par un enseignant »
- Question 17 : Parmi les (20) thèmes suivants, devant ou non être « prioritaire, important, secondaire, n’a pas sa place », le thème 7 s’intitule : « Condition féminine » Pour rappel : nous sommes en 2018…
- Question 19 et 23, il est question du « Courrier des lecteurs »
- Enfin, à la question : « Qui êtes-vous ? », après avoir répondu à la question : « Un homme », « une femme », vous devez préciser votre CSP (catégorie socio-professionnelle). Et, là je lis : « Agriculteur, artisan, commerçant, chef d’entreprise, enseignant, chercheur, professeur des écoles, technicien, infirmier, contractuel, employé, ouvrier, étudiant, lycéen, retraité, inactif » …
- Je dois néanmoins préciser que l’on peut lire : « Abonné(e) », « inscrit(e) au site, aux Amis du Monde Diplomatique». Mais, les femmes n’intéressent-elles Le Monde Diplomatique qu’en tant qu’abonnées, en tant que soutiens du Monde Diplomatique ?
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Langage (« Féminisation » du Langage. Moscovici Serge) (56) : (23 avril) 1974. Serge Moscovici [1925-2014], auteur de :
« Certes, il faut que les femmes se préoccupent de l’exploitation matérielle, de l’oppression sexuelle, qu’elles luttent pour leurs droits politiques, professionnels et économiques tout autant et plus qu’elles ne l’ont fait jusqu’à ce jour. Ceci contribuera à changer leur vie, en tant que citoyens, travailleurs, individus biologiques. » 292

Langage (« Féminisation » du langage. Ordre des templiers) (57) : 2015. Entendu (concernant le Portugal) :
« Dorénavant les femmes sont admises à l’ordre des Templiers. Mais on ne les appelle pas ‘Chevalières’ mais ‘les dames’. » 293 (Cf. Féminisation du langage. Ordre du saint sépulcre)

Langage (« Féminisation » du langage. Pécresse Valérie) (58) : (6 et 13 décembre) 2015. Je reçois le petit fascicule de 32 pages présentant le programme de Valérie Pécresse (Les Républicains / UDI / Mouvement démocrate / PCD) - qui fut élue - pour les élections régionales, intitulé :
« Mon plan d’action pour l’Ile-de-France ».
Concernant la féminisation des termes, je constate (en 4ème de couverture) qu’il est question d’une « présidente », puis d’une « présidente entrepreneure ».
Mais, à la suite d’une lecture plus précise, je dois constater que ce féminin ne s’applique qu’à elle. Je lis en effet, après :
«Candidat», «entrepreneurs», «demandeurs» [d’emploi], «salariés», «auto-entrepreneurs», «chercheurs», [jeunes] «chercheurs», [alternance pour] «tous», «apprenti» «apprentis» (2 fois), «enseignants» (3 fois), «boursiers» [méritants], «Franciliens» (7 fois), «bacheliers» [mention Très bien], «chefs d’entreprises», «salariés», [parcours du] «combattant», «retraités», [anciens] «combattants», «étrangers» [en situation irrégulière], «élus» (2 fois), «agents de lycées», «fraudeurs», «voisins» [vigilants], «lycéen», «lycéens», «aidants» [familiaux]». Et s’il est question une fois d’«infirmier(e)s», on note quatre lignes plus bas, qu’il n’est plus question que du diplôme d’«infirmier» [à bac +5]. Enfin, je lis dans la rubrique : « D’avantage de logements pour les jeunes » qu’il est question d’un « [effort particulier pour l’accueil des] filles » (p.10) et, dans la rubrique « Soutenir les familles » de [d’avantage de logements pour les] « femmes » [victimes de violences conjugales] ».
J’oubliais…Dans l’intransigeance sur « les valeurs de la République », il est question, au singulier, de l’« égalité homme / femme ». (Cf. Femme. « Politique », Politique. Égalité)

Langage (« Féminisation » du langage. Péguy Charles) (59) : 1910. Charles Péguy [1873-1914], dans Notre jeunesse, concernant l’évolution du terme latin res publica à République, auteur de :
« Quant au changement de c en qu, du féminin de public à publique, il ne me paraît pas plus déshonorant [donc il l’est] que le féminin de Turc à Turque, de Grec en Grecque, de sec en sèche, comme la grammaire (française) nous l’enseigne. On a le féminin qu’on peut. » 294

Langage (« Féminisation » du langage. « Pédés (des) » (60) : (2 mai) 2024. Entendu dans l’émission : Pédés. Écrire pédés au pluriel de France Culture :
« ‘La monde gay’. J’aime bien féminiser » ; Les pédés : « elles » ; « Je suis une bourgeoise blanche » ; « On n’est pas nombreuses ».

Langage (« Féminisation » du langage. Philippe Édouard) (61) : (6 décembre) 2018. Édouard Philippe, premier ministre, devant le sénat, auteur de :
« Mesdames et messieurs les sénateurs », au lieu et place de : « Mesdames les sénatrices et Messieurs les sénateurs » qui eut été la seule expression qui aurait exprimé le respect dû aux femmes. 295

Langage (« Féminisation » du langage. Pléiade La) (62) : (17 mars) 1770. 1986. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à la duchesse de Choiseul, avait explicité son refus d’un « la », à la place d’un « le » :
« [Plut à dieu que vous] la fussiez (grosse, enceinte) n’est pas français régulièrement parlant » lui écrit-il.
- Je lis alors dans une note de La Pléiade [1986] :
« Telle est en effet la règle de Vaugelas [1585-1650] mais les femmes restèrent longtemps à l’appliquer. » 296
La référence à la légitimité normative d’une règle dite de grammaire plus d’un siècle après, sans prendre position sur son applicabilité près de trois siècles après, mérite d’être noté. Quant aux résistances ici explicitées des femmes, ici clairement seules coupables, on aimerait en connaitre les sources.

Langage. « Féminisation » du langage. Jacques Prévert :

Langage (« Féminisation » du langage. Prévert Jacques) (63) : 1949. Jacques Prévert [1900-1977], dans Intermède, auteur de :
« Pourquoi dites-vous la virilité ? » 297 (Cf. Hommes, Patriarcat)

Langage (« Féminisation » du langage. Prévert Jacques) (64) : Jacques Prévert [1900-1977], dans Textes divers (1929-1977(, Pour la patrie, auteur de :
« […] Le chaisier culbute la chaisière / le journalier sa journalière / Le carnassier sa carnassière […] En, en note, je lis :
« En marge […] Prévert évoquait encore deux couples insolites (sic) : « Le roulier avec sa roulière (ou : le rombier avec sa rombière ») et « le tourbier avec sa tourbière […], à moins qu’il ne faille lire : « le taulier avec sa taulière. » 298
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Langage (« Féminisation » du langage. Rosanvallon Pierre) (65) : 1998. Pierre Rosanvallon, dans Le peuple introuvable, auteur de :
« À un siècle de distance, les arguments utilisé aujourd’hui dans le camp (sic) de la parité sont aussi étonnamment proches de ceux utilisés par Tolain [Henri-Louis. 1828-1897] ses amis. Les apôtres de la parité (sic), c’est-à-dire dans les faits (sic), d’une représentation séparée des femmes (sic), mettent en avant, comme leurs prédécesseurs (sic), un argument (sic) de type (sic) utilitariste. Ils soulignent […] »
Pour quoi donc s’embarrasser de la féminisation du langage, dès lors que les femmes - ici seules actrices de l’histoire, de la pensée, de l’action politique - ont été préalablement subsumées dans des termes masculins : « le camp, les apôtres, les prédécesseurs » ? (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes ? Hommes. « Intellectuels ». Rosanvallon Pierre, Politique. Peuple. Rosanvallon Pierre)

Langage (« Féminisation » du langage. Rousseau Jean-Jacques) (66) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, auteur de :
- « D’ailleurs des couturières, des filles de chambre, de petites marchandes ne me tentaient guère. Il me fallait des Demoiselles. » (Livre 4)
- « Les deux demoiselles tout en cuisinant baisaient de temps en temps les enfants de la grangère […]. » [Le Littré : « Granger, ère : Celui, celle qui tient une ferme, à la condition de partager le produit des champs avec le propriétaire. » Seul exemple donné, celui des Confessions]
- « Melle Giraud était courtepointière […]. » [« Ouvrière réparant les meubles et confectionnant les tentures »] (Livre 4)
- « […] J’y entrais dans un cabaret sans un sol pour payer ma couchée […]. » (Livre 4)
- « Les écoliers ne se présentaient pas en foule, pas une seule écolière, et personne de la ville. » (Livre 4)
- « […] son humeur […] pigrièche et harengère ne montrait rien aux yeux des autres qui put racheter la mauvaise éduction. » (Livre 7)
- « […] Je sus que sa femme se déchainait partout contre moi avec une aigreur qui m’affectait peu, sachant qu’elle était connue de tout le monde pour une harengère. » (Livre 10)
- « Une de mes chances était d’avoir toujours dans mes liaisons des femmes auteurs. » (Livre 11)
- « […] Je fus traité publiquement par toutes les caillettes et par tous les cuistres comme un écolier qu’on menacerait du fouet, pour n’avoir pas bien dit son catéchisme. »
N.B. « Caillette » selon Le Littré : « Personne qui a du babil et point de consistance », employé au masculin et au féminin. 299

Par ordre chronologique. Langage. « Féminisation » du langage. George Sand :

Langage (« Féminisation » du langage. Sand George) (67) : 1833. George Sand [1804-1876] concernant Lélia, écrit :
« Je compte faire une fin et des changements conséquents à l’infâme Lélia, que je considère comme ma meilleure ouvrage. » 300

Langage (« Féminisation » du langage. Sand George) (68) : 1833. George Sand [1804-1876] concernant Lélia, écrit :
« Je fais un nouveau volume à Lélia. Cela m’occupe plus que tout autre roman n’a encore fait. Lélia n’est pas moi. Je suis meilleure enfant que cela, mais c’est mon idéal. C’est ainsi que je conçois ma muse, si toutefois je puis me permettre d’avoir une muse. » 301
N.B. « Muse » : « Personne ou sentiment qui inspire un poète. » (Cf. Êtres humains. Soi, Femmes. Muses)

Langage (« Féminisation » du langage. Sand George) (69) : Termes féminisés employés dans sa Correspondance employés par George Sand [1804-1876] :
« Guiperesse » [couturière qui travaille la guipure] (21 octobre1858), « autocratesse » (13 octobre 1861), « prolétairesses » (8 novembre 1972), « complimenteuse » (Agenda. 14 juillet 1875)
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Langage (« Féminisation » du langage. Sapienza Goliarda) (70) : 1994. Goliarda Sapienza [1924-1996], dans L’art de la joie (dans sa traduction française), emploie les termes de :
« Bécasses » (p.19), « garçonnasses » (p.332) « satanasse » (p.438), « connasse » (p.508). 302

Langage (« Féminisation » du langage. Ségur comtesse de) (71) : 2014. Lu dans un entretien d’Éliane Viennot qui rapporte un propos de Gilles Ménage [1613-1692] (sans source) :
« Madame de Sévigné [1626-1696] s’informant de ma santé, je lui dis : ‘Madame, je suis enrhumé. Je la suis aussi, me dit-elle. Il me semble, Madame, que selon les règles de notre langue, il faudrait dire : ‘je le suis’. ‘Vous direz comme il vous plaira, ajouta-t-elle, mais pour moi, je croirais avoir de la barbe au menton si je disais autrement.’ » 303

Langage (« Féminisation » du langage. Solotareff Grégoire) (72) : (10 mai )2020. Grégoire Solotareff, auteur du Dictionnaire des sorcières, auteur de :
« Il y a (dans son livre) un monsieur la sorcière comme il y a une madame le ministre ». 304

Langage (« Féminisation » du langage. « Soudard ») (73) : Soudard : un terme masculin qui n’a pas de féminin. (Cf. Langage. Mots)

Langage (« Féminisation » du langage. Taine Hippolyte) (74) : 1871. Hippolyte Taine [1828-1893], dans ses Notes sur l’Angleterre, emploie l’expression d’« authoresses ». 305

Langage (« Féminisation » du langage. Talmont Virginie) (75) : 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« Arnaud […] ne comprends rien. Il est tombé amoureux de moi parce que j’ai la pêche, en tout cas, c’est ce qu’il dit mais, depuis quelques semaines, tous les jours, une anomalie l’empêche de retrouver celle qu’il aime. À la place, ‘on’ lui a collé une vomisseuse, une migraineuse, une épuisée, une évanouisseuse, une spasmophileuse, qu’est-ce que c’est que cette bazar ? » 306

Langage (« Féminisation » du langage. Thoreau Henry David) (76) : (17 décembre) 1840. Henry David Thoreau [1817-1862] écrit, dans son Journal :
« L’usage qui consiste à donner le genre féminin à toute excellence personnifiée est une marque de raffinement que l’on observe dans l’ensemble des mythologies, y compris celles des nations les plus barbares. La gloire et la victoire sont elles aussi du genre féminin, mais il faut des qualités viriles pour les acquérir. L’homme est masculin, mais sa virilité (virtus) est féminine. La force brute s’incline devant la puissance morale. » 307
Au moins a-t-il eu le mérite de s’interroger… (Cf. Langage. Thoreau Henry David)

Langage (« Féminisation » du langage. Tolstoï Léon) (77) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, assimilant Moscou occupé et vidé de la majorité de ses habitant-es à une ruche « déjà privée de vie », écrit :
« Des mouches noires entrent et sortent ; ces mouches timides et rusées, au corps allongé, toutes barbouillées de miel, sont les pillardes de la ruche […]. » 308
N.B. Selon Le Wiktionnaire, en 2018, le nom « pillard » est « masculin » ; dans Le Littré, le mot « pillard/ arde » est écrit mais les exemples sont au seul masculin.

Langage (« Féminisation » du langage. Tristan Flora) (78) : 1843. Flora Tristan [1803-1844, auteure du « Plan de l’union universelle des ouvriers et ouvrières ».

Langage (« Féminisation » du langage. Tulard Jean) (79) : 1995. Jean Tulard, dans Guide des films. 1895-1995. L-Z, écrit, concernant :
- Ma nuit chez Maud [1969. Éric Rohmer] : « Maud, une femme libre penseur et divorcée »
- Ma vie de chien [1985. Lasse Hallström] : « Saga, une fillette de son âge, véritable garçon manqué »
- Maison des otages (La) [1990. Michael Cimino] : « Un gangster évadé grâce à la complicité de son avocat, une femme […]. »
- Marquise d’O (La) [1976. Éric Rohmer] : « Rohmer […] évoque Greuze, Mme Vigée-Lebrun, Füssli et autres petits maîtres de la fin du XVIIIème siècle. »
- Mirages de la peur (Les) [1949. Willial Dieterle] : « Wilma Turtle, professeur de psychologie, tue accidentellement un de ses étudiants alors qu’il tentait de la séduire. […] Elle sera acquittée. »
- Modestie Blaise [1965. Joseph Losey] : « Modestie Blaise est l’équivalent féminin de James Bond. » (Cf. Femmes. « Féminin »)
- Passage interdit [1952. Hugo Fregonese] : « Le vieux et riche Denboow interdit aux immigrants le passage sur ses terres. Son fils tue un rival et épouse un témoin dangereux, Jane. »
- Péché (Le)
[1965. Henry Barakàt] : « Elle étouffe par accident son bébé en accouchant. Le petit cadavre est découvert et les autorités s’acharnent à démasquer le coupable. »
- Quarante et unième (Le) [1956. Gregori. Tchohkhrai] : « Un commando de l’armée rouge […] est engagé en Asie centrale. Son meilleur tireur est la jeune Marjutka […]. »
- Paris au mois d’août [1965. Pierre Granier-Deferre] : « Un soir, à la sortie du magasin, Henri rencontre un rêve blond, Patricia, un jeune mannequin de mode. […] Ils passent toute une journée ensemble. »
- Tenue de soirée [1986. Bertrand Blier] : « Antoine et Monique forment un couple de paumés. »
- Un amour infini [198I. Franco Zeffirelli] : « Elle a quinze ans, il en a dix-sept. Ils s’aiment. Mais on les sépare. […] Pour adolescents de treize à quinze ans. » 309

Langage (« Féminisation » du langage. Vallès Jules) (80) : Jules Vallès [1832-1885], emploie les termes de « bouquettière, dompteuse, mômesse, lavandière, cafetière, fusilleuse [en paroles], cascadeuse, brunisseuse, brodeuse, marchande, gaillarde, fermière, précatelanières, drôlesses, blanchisseuses (familier) » …

Langage (« Féminisation » du langage. Verny Françoise) (81) : 1990. Françoise Verny [1928-2004], dans Le plus beau métier du monde, auteure de :
- [Concernant Lucy Prenant [1891-1978] « philosophe, spécialiste de Leibniz », nouvelle directrice - de 1944 à 1956 - de l’École normale de Sèvres :
« Hurluberlue, tolérante, elle a assoupli le règlement de l’école, établi par son prédécesseur, Eugénie Cotton [1881-1967], une communiste pure et dure […] »
- « Dans mon enfance, je ne rêvais pas de devenir éditeur, je me voyais comédienne adulée ou écrivain célèbre. »
- [Concernant Bernard Privat.1914-1985] « Aujourd’hui je pense qu’il m’aimait beaucoup mais je ne sais s’il me considérait comme de sa famille : peut-être lui suis-je apparue comme trop amateur de coups, trop avide de réussite. » 310

Langage (« Féminisation » du langage. Villermé Louis-René) (82) : Louis-René Villermé [1782-1863] dans Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton de laine et de soie, cite :
« imprimeuses » (p.91), « éplucheuses, empaqueteuses de fil, dévideuses de trame, picoteuses, couturières, nopeuses » (p. 92), « rentreuses » (p.142), « bouteuses à la main, veilleuses de carde » (p.172), « veilleuses ou soigneuses de bélys, lessiveuses » (p.181), « pinceteuses, rentrayeuses » (p.234), « fileuses aux petits métiers, peigneuses (y compris les acteurs), rattacheuses, numéroteuses, empaqueteuses, dévideuses, numéroteuses » (p.244), « bobineuses » (p.253), « trameuses » (p.265), « rentrayeuses » (p.269), « trieuses de laine, fileuses en fin » (p.291)« cardeuses de la bourre, de la filoselle, des débris de cocons qui ne peuvent être dévidés» (p.304). 311

Par ordre chronologique. Langage. « Féminisation » du langage. Voltaire :

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (83) : 1736. Voltaire [1694-1778] :
- le 18 mars 1736, dans une lettre à madame du Deffand [1697-1780], emploie et la concernant, l’expression de « disserteuse » ; 312
- le 13 octobre 1736, dans une lettre à Jeanne-Françoise Quinault [1699-1788], comédienne, écrit :
« On reçoit à belles baisemains une parabole prise tout net […] » 313

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (84) : (vers le 15 février) 1738. Voltaire [1694-1778] écrit au prince royal de Prusse [futur Frédéric II de Prusse. 1712-1786] dont il corrige l’usage du français :
« Seulement v.a.r [votre altesse royale] s’est trompée en croyant qu’on ne dit point la complice en parlant d’une femme. Il faut certainement dire la complice, quoi qu’on dise le témoin et non la témoin, le prix et non le prix. » 314

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (85) : (11 mai) 1738. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Nicolas-Claude Thieriot [1697-1772], écrit (concernant mademoiselle Dehayes, future madame de la Popelinière [?-?]) :
« Mais je suis sûr que le commentateur charmant ou charmante de Rameau [1683-1764], l’entendra et le jugera. » 315

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (86) : 1757. 1774. 1776. Voltaire [1694-1778], concernant Catherine II, [1729-1796], auteur de :
- les 4, 6 et 7 février 1757, il emploie l’expression d’« autocratrice ». 316
- le 6 octobre 1774, dans une lettre alors à elle adressée, il emploie l’expression :
« admirable autocratrice ». 317
- le 22 septembre 1776, il écrit à François, Baron de Toot [1733-1793] :
« Vous avez, depuis ce temps, fait la guerre à mon autocratrice, pour des sultans qui ne la valaient pas, […]. », suivi de :
« J’ai vu plusieurs officiers de mon autocratrice qui ont combattu contre vos musulmans […] » 318
* Ajout. 23 juin 2018. (5 septembre) 1777. Frédéric II, roi de Prusse [1712-1786] écrit à Voltaire [1694-1778] :
« Nous [Grimm [1723-1807] et lui] avons beaucoup parlé de votre pantocratrice, de ses lois et des grandes mesures qu’elle prend pour civiliser sa nation. » 319
N.B. Pantocrator : « Se dit du Christ en gloire tel qu’il est représenté dans l’art Byzantin »

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (87) : (4 juin) 1757. Voltaire [1694-1778], concernant Catherine II [1729-1796], emploie l’expression de « plaideuse ». 320

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (88) : (13 février) 1758. Voltaire [1694-1778] emploie l’expression : « discours de harengère » (concernant un homme, pour mieux le dénigrer) 321
* Ajout. 11 août 2019. Entendu concernant Rosa Luxemburg [1871-1919], l’adjectif : « harangueuse ». 322

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (89) : (24 septembre) 1759. Voltaire [1694-1778], écrit à Jean-Robert Tronchin [1710-1793] :
« Il nous faudra une cinquantaine de livres de bon chocolat à deux vanilles pour les acteurs et actrices, violonistes, décorateurs et décoratrices, spectateurs et spectatrices. » 323

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (90) : 1760. Cosimo Alessandro Collini [1727-1806] avait soumis pour avis à Voltaire [1694-1778] la dédicace qu’il comptait mettre à la tête de son Discours sur l’Histoire d’Allemagne, adressée à « l’Électrice Palatine, Élisabeth Auguste », :
« À vos talents qui vous rendent un juge éclairé. »
Voltaire, le 30 juillet 1760, lui répond :
«’À vos talents qui vous rendent un juge éclairé’. Je crois que les talents ne rendent point juge, qu’ils ne rendent point une femme juge, que ce masculin et ce féminin font un mauvais effet. » 324 (Cf. Langage. « Féminisation » du langage. Gallimard)

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (91) : (26 janvier) 1762. Voltaire [1694-1778] écrit au duc de Richelieu [1696-1788] :
« Je vous avertis que Melle Corneille est une laideron extrêmement piquante. » 325

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (92) : (23 août) 1763. Voltaire [1694-1778] écrit au comte [1700-1788] et à la comtesse d’Argental [1703-1774] :
« L’épithète d’assassines n’avait jamais été donnée jusqu’ici aux dames ; mais puisque vous le voulez, Fulvie [héroïne d’une pièce de Voltaire] est assassine. » Et ce, suivi, le 27 septembre 1763, de :
« J’envoie sur le champ tous les changements qu’ils demandent pour les assassins et assassines. » 326

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (93) : (30 décembre) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Henri-Louis Lekain [1729-1778], à la suite d’une lettre, du même jour, adressée « à la Comédie-Française », à « Messieurs et Mesdames les pensionnaires du roi », écrit :
« Vous verrez […] par ma réponse à Messieurs vos confrères, et à Mesdames vos consœurs, combien j’ai été touché de l’attention qu’ils ont bien voulu avoir pour moi. »
- Une note de La Pléiade [1981] précise :
« Noter le mot ‘consœur’, dont on a ici peut-être le premier emploi attesté. » 327 (Cf. Langage. Féminisation du langage. Macron Emmanuel)
* Ajout. 1er mai 2018. (19 janvier) 1771. Voltaire [1694-1778] écrit à madame du Deffand [1697-1780] :
« Votre grand-maman [la duchesse de Choiseul], Madame, me fait l’honneur de m’appeler son confrère. Je prends la liberté de me dire plus que jamais votre confrère aussi, car il y a quatre jours que je suis absolument aveugle [comme elle, donc]. »
- Une note de La Pléiade [1985], concernant le mot « confrère » précise :
« Littré ne cite que ce seul exemple [que je n’ai pas retrouvé] mais le mot a certainement été souvent employé dans les conversations. » 328
N.B. Le mot « confrère » est notamment utilisé par Montaigne, Jean de La Fontaine.

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (94) : (18 janvier) 1764. Voltaire [1694-1778], dans une lettre écrite à Gabriel Cramer [1723-1793], ‘son’ imprimeur, éditeur, qualifie « la dame Brunet » [?-?] [d’] « imprimeuse de l’Académie ».
- Une note de La Pléiade [1981] précise :
« La forme imprimeuse qui, bien entendu, n’est pas dans Le Littré (car il ne s’agit que d’une création accidentelle : on disait libraire), est pourtant connue depuis la Fronde : voir W. von Wertbourg, Französisches etymologisches Wörterbuch, IV. 604-605. 329
- Alors pourquoi son emploi serait-il « accidentel » ?
N.B. Voltaire emploie à nouveau le terme d’ « imprimeuse » dans une lettre adressée à D’Alembert [1717-1783] le 15 janvier 1765. 330

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (95) : (15 juillet) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre écrite à Jacques de Chazel [procureur du roi. 1691-1776], emploie l’expression de « Tourangeote » concernant une femme vivant en Touraine.
Dans une note de La Pléiade [1983] il est précisé : « Mot inventé par Voltaire ». 331
* Ajout. 4 janvier 2022. Le 27 janvier 1774, Voltaire emploie à nouveau le terme de « Tourangeote ». Et là, je lis en note de La Pléiade [1987] : « Le seul féminin attesté de tourangeau est tourangelle ; on a donc ici une création plaisante de Voltaire. » 332

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (96) : (25 avril) 1766. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-François Marmontel [1723-1799], écrit :
« Il est incontestable que l’hébreu était anciennement une dialecte de la langue phénicienne. » Une note de La Pléiade [1983] précise :
« Le mot dialecte était à l’origine féminin ; dans l’avant-propos de l’Essai sur les mœurs, les premières éditions portent queles dialectes de langage étaient affreuses’. » 333
- Comment et pourquoi ce terme, à l’origine féminin, est-il devenu masculin ? Autres exemples ?
* Ajout. 27 août 2018. Concernant les termes de : « ces losanges plus petites », une note de La Pléiade [1980] précise :
« Ce mot était en train de passer au masculin à l’époque. » Et renvoie à l’Histoire de la langue française de A. François. T.VI. p.157. (pas lu) 334

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (97) : (18 mai) 1770. Voltaire [1694-1778], tout à sa passion pour Catherine II [1729-1796] déféminise son prénom. Il lui écrit : « Je suis Catherin, et je mourrai Catherin. »
- Une note de La Pléiade [1985] précise seulement, concernant un processus, peu commun, de masculinisation d’un terme :
« Plus tard, le 12 mars 1771, Voltaire usera de l’adjectif catherinien. »
Et, à cette date, une note précise que : « Ce mot remplace Catherin » de la lettre précédente. 335
Que de significations d’importance une linguistique aveugle au patriarcat n’occulte-t-elle pas…

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (98) : (3 août) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-Baptiste Boyer d’Argens [1703-1771], lui écrit :
« J’imaginais que vous alliez voir messieurs vos enfants […] ».
- Une note de La Pléiade [1985] cite leurs prénoms : « Louise, Françoise et François-Isaac ». 336

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (99) : (7 septembre) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au duc de Choiseul [1719-1785], lui écrit :
« J’ai eu la visite d’un serf et d’une serve des chanoines de Saint Claude » [dont il lui précise par ailleurs qu’il / elle - en réalité - « lui appartiennent ».]
Dans une note de La Pléiade [1986] au mot « serve », je lis :
« Ce féminin de serf n’existait plus à l’époque que comme terme de jurisprudence féodale ». Outre le fait que cette affirmation n’est pas démontrée, ne faut-il pas rappeler que la France était alors « féodale » et que, dès lors, l’ajout du terme de « jurisprudence », ici limitatif, apparait comme un argument peu légitime ? Pour dissuader de l’emploi de la féminisation d’un terme ? 337

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (100) : (31 décembre) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Mathieu-Henri Marchant de la Houlière [brigadier des armées du roi. 1717-1797], lui écrit :
« J’ai différé à vous écrire, mon cher brigadier, et à remercier madame la brigadière de ses remerciements. »
Puis, il s’adresse spécifiquement à elle et la nomme :
« Madame la Brigadière. » 338

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (101) : (19 avril) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Jean-François de la Harpe [1739-1803], écrit :
« Le grand ode, ou plutôt la grande hymne d’Horace pour les jeux séculaires est belle dans un goût tout différent. »
- Une note [1985] précise : « Le mot hymne est ‘masculin ou féminin’ suivant les dictionnaires. » 339
Plus précisément, selon le Wiktionnaire :
« Le mot est passé du masculin au féminin en ancien français, « plus ordinairement féminin » au dix-septième siècle, puis étymologiquement rapporté au genre masculin. Note : l’usage du féminin est plutôt vieillissant » ; selon le Dictionnaire de l’Académie française (9ème édition) « le mot s'emploie ordinairement au féminin, en parlant des Hymnes qu'on chante dans l'église », tandis que, pour Le Littré : « la distinction qui fait hymne du féminin en parlant des hymnes de l'Église, n'a rien qui se justifie, soit dans l'étymologie, soit dans l'historique du mot. »
- Quels enjeux politiques, religieux, symboliques dans le masculin et le féminin et dans l’évolution de leur emploi…

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (102) : (18 mai) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à madame du Deffand [1697-1780], lui écrit :
« Ce monde ci est plein, comme vous savez, de charlatans en médecine, en morale, en théologie, en politique, en philosophie. Ce que j’ai toujours aimé en vous, Madame, parmi plusieurs autres genres de mérite, c’est que vous n’êtes point charlatane. » 340 (Cf. Penser. Théologie, Philosophie)

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (103) : (18 janvier) 1773. Voltaire [1694-1778] commence sa lettre adressée à Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d’Hornoy [1742-1828] et Louise-Sophie d’Hornoy [1750-1807], ainsi :
« Monsieur le Picard, et Madame la Picarde, je ne veux pas vous séparer. Ma lettre est pour vous deux. […] » 341

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (104) : (30 juillet) 1774. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à la Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck [1715-1800], ayant décidé de la création d’une « manufacture de montres » à Ferney, lui écrit :
«
Quand vous voudrez faire des présents de montres à répétition ornées de diamants à quelqu’une de vos principales sujettes, vous n’avez qu’à vous adresser à nous ; vous serez très bien servie. » 342 (Cf. Économie. Publicité. Voltaire)

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (105) : (27 avril) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au duc de Richelieu [1696-1788], écrit :
« Mme Denis [Marie-Louise. 1712-1790] qui a été entre la vie et la mort pendant plus d’un mois a occupé tous mes soins. C’était un moribond qui en gardait un autre. » 343

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (106) : (12 mai) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au seigneur d’Hermenches [1722-1785], lui écrit :
« Nous sommes dans notre lit. Madame [Marie-Louise] Denis [1712-1790] et moi, chacun de notre côté. Chacun a son régime et sa garde. » 344

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (107) : (10 septembre) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Condorcet [1743-1794], écrit :
« Mme de Saint-Julien [1730-1820] qui tire comme une garde-chasse, a gagné le prix. » 345

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (108) : (4 décembre) 1776. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au comte d’Argental [1700-1788] emploie les termes de « gaupe » et de « butorde ». 346
Le premier ne s’emploie qu’au féminin, le second est le féminin d’un masculin.

Langage (« Féminisation » du langage. Voltaire) (109) : (26 novembre) 1777. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au marquis de Thibouville [1710-1784], écrit en commentaire de sa dernière pièce, Irène :
« L’ascendant d’un vieillard fanatique sur une enfant, c’est-à-dire sur une fille, et non pas sur un garçon, ne peut fournir aucune allusion. Vous savez bien qu’il n’y a dans votre pays aucun fanatique qui gouverne sa fille enfant. » 347 (Cf. Enfants, Violences)
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Langage (« Féminisation » du langage. Weiss Louise) (110) : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes emploie l’expression de « ministresses » (p.139) et de « savantasse [à lunettes] ». (p.186) 348

Langage (« Féminisation » du langage. Wieviorka Annette) (111) : 2010. Lu, dans le livre d’Annette Wieviorka, Maurice et Jeannette, Biographie du couple Thorez :
« Mounette Dutilleul, un des acteurs principaux de cette histoire qu’elle raconta dans les années quatre-vingt […] … » 349 (Cf. Famille. Couple)

Langage (« Féminisation » du langage. Worms Frédéric) (112) : (12 février) 2021. Frédéric Worms, sur France Culture, présentant la secrétaire générale du Défenseur des droits, auteur de :
« En ce moment, c’est une femme qui est défenseure des droits, mais on dit ‘le défenseur des droits’ : c’est une fonction institutionnelle. », l’argument étant censé se suffire à lui-même. (Cf. Pensée. Autoritaire) 350
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VIII. Langage. Genre (Critique du) :

Langage. Genre :

Langage (Genre) (1) : « Genre » : terme qui, singulièrement, en toute rigueur, ne veut rien dire, mais sans lequel nul-le chercheur/seuse du CNRS et/ou de l’Université ne peut plus penser. Tue efficacement la pensée féministe : c’est d’ailleurs sa fonction et sa finalité. 351
« Le genre », en effet en permettant sinon de supprimer, du moins de pouvoir ne pas avoir à employer les termes d’ « hommes », de « femmes », donc d’ « êtres humains » [fondé sur cette « différence »], a pour conséquence d’exclure de la pensée du monde, celle des rapports entre les hommes et les femmes, celle du patriarcat, du féminisme. Un beau coup de force.

Langage (Genre) (2) : En réintroduisant un ancestral pseudo-neutre qui ne fut pendant des siècles qu’un cache sexe du masculin [qui nous fut présenté comme universel] le seul emploi de ce terme interdit de voir, d’analyser, de penser le patriarcat et la domination masculine.

Langage (Genre) (3) : Ce n’est pas la pensée de « la différence des sexes » [pas plus que « la valence différentielle des sexes »] - qui déjà en elle-même ne signifie pas grand-chose - que le pseudo concept de « genre » veut abolir, c’est celle du patriarcat.

Langage (Genre) (4) : Le « genre » censé isoler les différences biologiques (assimilées à : sexes ? à : sexuelles ?) entre hommes et femmes de toutes les autres : sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, symboliques mêlées, est, dès lors, de par sa confusion même, d’une extraordinaire efficacité aux fins de légitimation du monde actuel, tel qu’en ses injustices notamment patriarcales il s’incarne.
Et ce tour de passe-passe effectué - dont on a du mal à comprendre comment il a pu être un moment considéré comme « radical » - n’aboutit en effet, en fin de course, qu’à régresser à celui de « genre humain », dont voici deux définitions :
- (1ère définition) : « Genre humain Nom masculin. Ensemble de toutes les espèces humaines, telles que l’Homo sapiens ou l’Homo habilis. Exemple : Le genre humain est aujourd’hui limité au seul Homo Sapiens ; les autres espèces ayant disparu ».
- (2ème définition) : « Genre humain peut faire référence à : Genre humains, le genre biologique des différentes espèces d’hommes ; Genre humain, un album de Brigitte Fontaine, Le Genre humain, revue interdisciplinaire ».
Pour exemple : Je lis l’expression : « Les femmes, la moitié du genre humain ». Avec le « genre », les hommes ont rejoint les femmes, seuls ou avec elles, au singulier, ou au pluriel. Une grande avancée sémantique…
N.B. Hésiode [VIIIème siècle avant J.C]: « La moitié vaut mieux que le tout. » [Les travaux et les jours. v.40]

Langage (Genre) (5) : Ce terme ne signifiant rien, peut donc signifier tout : dès lors il n’y a donc aucune limite, justement de ce fait, à son usage, à son emploi.

Langage (Genre) (6) : Chercher un antonyme à « genre » …

Langage (Genre) (7) : On ne combat pas des abstractions. On les récuse. (Cf. Penser. Pensées. Abstraction)

Langage (Genre) (8) : L’emploi du mot « genre » interdit à chaque femme, à toutes les femmes de se penser « femme-s », à chaque homme, à tous les hommes de se penser « homme-s » et aux hommes et aux femmes de penser leurs relations, enchâssées dans l’abstraction mortifère de ce seul terme. (Cf. Penser. Pensées. Abstraction)

Langage (Genre) (9) : (26 juillet) 2018. Je lis la présentation de l’annonce d’un colloque, reçu ce jour, intitulé « Genre, sexualité, prise de parole » : « Ce colloque propose d’interroger la notion de prise de parole et ses usages au prisme du genre et des sexualités […] ».
Dès lors qu’un terme est employé au lieu et place d’un concept - en l’occurrence celui du patriarcat (fusse-t-il en « recherche » de sa validité, de sa portée, de ses contours, de son historicité, etc.), celui-ci peut alors évoluer, seul ou accompagné, au gré des diverses utilisations qu’on lui assigne. Dépourvu de toute valeur heuristique, le terme, le mot « genre » se dissout progressivement, lui-même ayant été utilisé pour dissuader de l’emploi d’un concept. (Poursuivre)

Langage (Genre) (10) : 2018.2019. Colloques, séminaires, programmes, semaines, journées d’études et même ‘mois’ consacrées au genre, à l’étude du genre, à la critique du genre, à l’épistémologie du genre (sic) se succèdent à un rythme ininterrompu : Plus ‘on’ veut nous nous contraint à utiliser ce terme, plus il est évident que c’est un cul de sac, une fausse piste, une fake-pensée… S’il était clair, il s’imposerait de lui-même et tout ceci serait inutile.

Langage (Genre) (11) : Un mot ne crée pas une pensée. Mais peut modeler une pensée.

Langage (Genre) (12) : (18 novembre) 2023. Entendu sur France Culture évoquer « un travail genré », suivi de « un travail de femmes ». Comment « le genre » fait disparaître les femmes. Et dans la foulée, les hommes, le féminisme, le patriarcat et tutti quanti.

Langage (Genre) (13) : (28 août) 2024. Le processus est bouclé : entendu sur France Culture définir les femmes comme « une minorité (sic) de genre ».
Entendu le lendemain (29 août) 2024, aussi, sur France Culture : « les interstices entre un genre et un autre ».
* 6 septembre 2024. Entendu sur France Culture : « la fluidité du genre de l’enfant ».
* 8 septembre 2024. Flora Tristan en 1844, nommait les femmes « la moitié du genre humain ».
* 27 octobre 2024. Entendu sur France Culture : « a-genré » (Poursuivre)

Par ordre alphabétique. Langage. Genre :

Langage (Genre. À toutes les sauces) : [2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, articles [Recherche / Université] ... :
«Violence de genre et communication» ; «Genre et engagement» ; «Genre, sexualité et classe dans les trajectoires d’engagement» ; «Genre, sexualité et handicaps. Quand le genre empêche de jouir» ; «Genre, psychotropes et réduction des dommages» ; «Pratiques genrées et violences entre pairs en milieu scolaire» ; «Femmes, genre et technologies de l’information et de la communication» ; «Genre, Médias et Communication» ; «Genre et violences de masse» ; «Le genre entre transmission et transgression» ; «Les lois du genre» ; «Les processus de transmission et de transgression du genre» ; «Genre, migrations et emplois domestiques en France et en Italie» ; «Genres pluriels» ; «Genre et violence» ; «Genre, classe et race. Rapports sociaux et construction de l’altérité» ; «Genre et médias en France : de La Fronde à Causette» ; «Genre, temporalités, pratiques des espaces» ; «Genre et psychanalyse : la différence des sexes en question» ; «Genre et alimentation» ; «Renforcer le genre dans l’Université» ; «Genre et gestion des catastrophes naturelles» ; «Renforcer le genre dans la recherche» ; «Genre, féminisme et controverses sur la prostitution» ; «Foulard, genre et laïcité» ; «Genre et histoire des institutions internationales» ; «Genre globalisé et localisations des politiques publiques» ; «Genre et travail indépendant : Les divisions sexuées du non salariat» ; «Questions de genre, questions de culture» ; «Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche Orient» ; «Le genre : politique, travail, droit et développement» ; «Police du genre» ; «Femmes, genre, féminismes en Méditerranée. Le vent de la pensée» ; «Gender Trouble : Lectures hispanophones de Judith Butler» ; «Le genre au cœur de la mondialisation» ; «Méthodologie en études genre» ; «La santé au travail au prisme du genre» ; «Femmes et habitat : une question de genre» ; «Histoire du genre dans les jeux» ; «Genre et utopie» ; «Théorie relationnelle du genre» ; «Peut-on changer de genre ?» ; «Démographie, genre et société» ; «Normes de genre et récits médiatiques : les violences des femmes» ; «Performances culturelles du genre» ; «Genre, Inégalités, Discriminations» ; «Le genre de l’intégration européenne» ; «Législations européennes, législations nationales et rapports de genre» ; «Parenté et techniques de reproduction assistée : les enjeux contemporains au regard du genre» ; «De l’importance du genre à l’ère nucléaire» ; «Des ‘Grandes Femmes’ ? Sexe et genre en protohistoire européenne» ; «Techniques du genre et jeux de violence» ; «Genre et légitimité culturelle» ; «Genre et travail indépendant» ; «Genre, Religions et Sécularisations» ; «Genre, politique et sexualités» ; «Genre, féminismes et mobilisations collectives» ; «Des controverses en tout genre : de l’usage polémique de la notion» ; «Masculin/ Féminin : la question du genre dans le cinéma et les séries anglophones» ; «Qu’est-ce que le genre ?» ; «Le genre à l'Ouest» ; «Les violences sexuelles dans Antiquité : où se joue le genre ?» ; «Violences faites aux femmes : féminisme, antiféminisme et genre» ; «Violences et rapports de genre» ; «L’usage de la ville par le genre» ; «Le handicap au croisement des identités (genre, classes sociales, ethnicité, sexualités, génération)» ; «Le genre des signatures» ; «Genre et classes populaires» ; «La sexuation des ados : genres, féminité, homophobie et port du voile» ; «Genre, personne, interlocution» ; «L’ordre de genre» ; «Dynamique du genre en Afrique» ; «Genre et excellence dans le monde académique» ; «Des femmes respectables. Classe et genre en milieu populaire» ; «Le genre dans l'art et les structures culturelles» ; «Genre, Mobilités, Spatialités» ; «Les figures de la ‘pute’ et du ‘pédé’ : les normes de genre dans la jeunesse» ; «Ordre et désordre dans le genre» ; «Transidentités : ordre et panique de genre. Le réel et ses interprétations» ; «Devenir élue. Genre et carrière politique» ; «Orientation sexuelle et Identité de genre» ; «Le corps pris aux maux. Rumeurs et fantasmes sur le genre» ; «Former envers et contre le genre» ; «Sexe et Genre : de la Biologie à la Sociologie» ; «Changer le genre de la présidence dans les séries télévisées américaines» ; «Genre et travail indépendant. Les divisions sexuées du non-salariat» ; «Genre globalisé et localisations des politiques publiques» ; «Le droit et les politiques familiales dans les DOM et en Nouvelle-Calédonie au regard du genre : universalité et égalité ?» ; «Gender and Genocide in the nazi area» ; «Genre et cinéma» ; «Genre et fiction» ; «Le(s) genre(s). Définitions, modèles, épistémologie» ; «Genre : concepts et approches» ; «Ouverture féministe, musique, genre, sexualité» ; «Genre, didactique et formation» ; «Genre, Modèles d’affaires et médias : retours d'enquêtes» ; «Parenté, genre et sexualité» ; «Genre Égalité Politiques Sociales» ; «Genre, Climat et la Transition Juste» ; «Care, Genre et environnement» ; «Les médias et l'alimentation au prisme du genre» ; «Genre, normes et psychanalyse» ; «Femmes, genre et féminisme en Méditerranée» ; «Le genre tout terrain. Des sexualités au religieux : quelles approches anthropologiques du genre ?» ; «(Non)mixité de genre» ; «Guerre et genre. Femmes chrétiennes et femmes musulmanes pendant la guerre d'Algérie» ; «La transmission du double nom de famille : une redéfinition des normes du genre ? ; «Le genre dans les sociétés égalitaires» ; «Le genre. Du déterminisme biologique au déterminisme socioculturel ?» ; «Questions de genre, questions de culture» ; «La Théorie du genre ou Le monde rêvé des anges» ; «Femmes et habitat : une question de genre ?» ; «Renforcer le genre à l’Université. Regards croisés d’expériences africaines, latino-américaines et européennes» ; «Genre et prostitution» ; «Le genre de la nation en Iran et au Tadjikistan. (Re)constructions et contestations des hétéro nationalismes» ; «Produire le genre : la construction sociale de la ménopause (France, XIXe et XXe siècles)» ; «Parenté, genre & affects à l’époque moderne : micro histoire et réseaux» ; «Rencontres du troisième genre» ; «Objets et fabrication du genre» ; «Genre, didactique et formation» ; «Genre en séries : cinéma, télévision, média» ; «L'égalité sous conditions : genre, parité, diversité» ; «Le genre, la ville» ; «Genre et santé» ; «Géopolitique du genre et féminismes en Asie orientale» ; «Le genre : un outil politique en Chine» ; «Quand des politiques publiques en viennent à être mises en cause à l’aune du principe d’égalité de genre - le cas des abattements pour conjoint au Japon» ; «Les normes de genre dans la presse masculine» ; «Femmes, genres et communismes» ; «Genre et politique dans la presse en France et au Canada» ; «Théories de la littérature. Système du genre et verdicts sexuels» ; «Genre en pratique» ; «Genre ou liberté. Vers une féminité repensée» ; «Genre et des rapports sociaux femmes/hommes» ; «Genre et Actions Liées à l’Égalité dans la Société» ; «Sociologie relationnelle du Genre : Personne, procréation et filiation» ; «Le genre de l'état-civil; l'infertilité, un concept utile en sciences sociales ?» ; «Le genre de la souillure dans le monde Méditerranéen antique» ; «Quel(s) genre(s) ? Enseignement, élèves, enseignant.e.s» ; «genre, personne, locution» ; «genre et méthode ethnographique» ; «Genre et jouissance» ; «Gendering Science: Women and Men Producing Knowledge» ; «Genre, didactique et FLE» ; «Genre et vieillesse depuis 1800» ; «Les catholiques et le genre. Une approche historique» ; «Le «socialisme réel» à l’épreuve du genre » ; «Scopophilia. Genre et politique du regard» ; «Des études sur le genre à l'éducation au genre» ; «Gender Crusades : Mobilizing Against Equality in Europe» ; «Femmes et hommes dans la société : une question de genre ?» ; «Genre, rapports sociaux de sexe et sexisme» ; «Genre, Révolution, Transgressions» ; «Gender and Technology: New capabilities or old, masked prejudices ? » ; «Gender in Arts Criticism» ; «Genre, génération, ethnicité. Explorer les mobilités des Nord(s) vers les Sud(s)» ; «L’astrologie aujourd’hui en France : quel ‘genre’ de divination ?» ; «Care, genre et travail social, enjeux éthiques et politiques. Le cas de l’animation socio-culturelle ; «Genre, médias et communication» ; «La prouesse et le risque. Genre et professions ‘à risques’» ; «Genre et politique» ; «Genre et recherche» ; «Genre, génération, ethnicité. Explorer les mobilités des Nord(s) vers les Sud(s)» ; «Décoloniser les savoirs sur le genre» ; «Le grand théâtre du genre» ; «Performance culturelle du genre ; «Dictionnaire des féministes et du genre» ; «Genre et nations partitionnées» ; «Le genre de l'état civil, entre identité personnelle et relations sociales» ; «Questions de genre. Comprendre pour dépasser les idées reçues» ; «Travailler l’Empire. Conversations et circulations genrées» ; «La Fragmentation du Gender dans l'Irak post-Invasion» ; «Pensées critiques du genre : travail, corps, nation» ; «Dynamiques du genre en Afrique» ; «La Femme nouvelle. Genre, éducation, révolution (1789-1830)» ; «Genre, féminismes et postcolonialité» ; «Espaces sexués, genrés, queer» ; «Le genre dans le monde chinois» ; «Genre et néo-orientalisme(s)» ; «Les mouvements sociaux autour de la question du genre au Pérou» ; «Croiser approches comparatistes & études de genre : le cas des masculinités» ; «Contribution à une histoire des normes de genre et de sexualité» ; «L’école à l’épreuve de la ‘théorie du genre’» : les effets d’une polémique» ; «Genre et séropositivité : les inégalités femmes-hommes face au VIH/sida» ; «Les transformations du régime du genre en Turquie» ; «Le double standard genré du vieillissement : le cas du cinéma français» ; «Pour la création d’un musée de l’histoire du genre» ; «Genre, féminisme et partis politiques» ; «La ville : quel genre , «Le genre des Lumières», «Genre et colonialité» etc., etc… (Cf. Êtres humains, Femmes, Féminisme, Hommes, Patriarcat, Sexes)
- Cf. Nicolas Boileau [1636-1711] : « Aimez-vous la muscade ? On en a mis partout. » 352
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Langage. Genre. Approche « genrée » :

Langage (Genre. Approche « genrée ») (1) : 2012. 2014. Des conséquences politiques de l’emploi du « genre » : certain-es en sont réduit-es, sous l’égide de l’ONU, à « se féliciter de la prise en compte d’une approche genrée » [9/10 novembre 2012]. 353

Langage (Genre. Approche « genrée ») (2) : (30 mars) 2021. Quel apport l’expression « dimension genrée » apporte telle au débat pour constater, signifier que les personnes actuellement réfugiées en Europe sont pour l’essentiel des femmes [et des enfants] Ukrainiennes.
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Langage (Genre. Domination) : 2018. Il est difficile de ne pas considérer, de ne pas admettre, de ne pas reconnaître que « domination genrée » - entendue ce jour - ne soit pas une régression politique par comparaison avec : « domination masculine ». 354
- Il en est de même de : « des violences basées sur le genre » … 355

Langage (Genre. « Comme nous disons… ») : (21 août) 2016. Lorsque Michelle Perrot présentée par France Culture, comme « historienne et militante féministe » dans le cadre d’une série d’émissions consacrées aux « nouveaux féminismes » prononce cette phrase apparemment anodine : « […] le genre, comme nous disons… » 356, elle présuppose, par l’emploi du « nous », un collectif qui serait défini par l’emploi du terme « genre ».
- Quelle place accorder alors à celles, à ceux qui récusent l’emploi du ce terme, d’emblée placé-es, sans discussion, hors de ce collectif ? Le « nous » inclusif devient, comme tous les « nous », un « nous » d’exclusion. Quant à l’évidence de cette assertion - un simple constat - elle a pour conséquence de clore les réflexions, les débats sur la valeur de ce mot et sa signification politique ; elle participe à la constitution d’une communauté (universitaire, féministe, autre ?) supposée homogène, porteuse de mêmes normes, de mêmes signifiants, de mêmes valeurs. Et elle en marque dès lors la société dans son ensemble.
Enfin, l’absence de définition, de qualification du « nous », dès lors sans limites ni frontières, permet, autorise à faire évoluer, à ouvrir, fermer, élargir, restreindre ses champs d’application, selon que de besoin.

Langage (Genre. Différence « genrée ») : (28 juin) 2024. Entendu définir « la différence genrée » comme « la différence hommes / femmes ».

Langage (Genre. Droit) : Il n’est enfin pas anodin de noter que ce terme n’existe pas en droit : il le sera sans aucun doute sous peu. (Dater, Poursuivre)
* Ajout. 1er septembre 2017. 2017. Le terme de « genre », d’ « identité de genre », sont liés dans un terrifiant amalgame, dans une terrifiante confusion à : « racisme, sexisme, homophobie », puis à « handiphobe », « transphobie », à « identité sexuelle », à « prétendue race », « sexe », « identité sexuelle »…
Il a été introduit dans le droit par le décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire.

Langage (Genre. Égalité) : (14 novembre) 2014. Au Mali, « l’approche de Planification et la Budgétisation Sensibles au Genre (PBSG) consiste à utiliser les ressources, les systèmes et les processus budgétaires publics tant au niveau national que local pour financer l’égalité genre. » 357 De la bouillie pour les chats.
* Ajout. 23 septembre 2024. J’apprends qu’il y a au Parlement européen une « Commission des droits des femme est de l’égalité des genres. » « Le genre » grignote, grignote…

Langage. Genre (« Féminin ») : 1866. George Eliot [1819-188], dans Felix Holt, le radical, auteure de :
« Elle appartenait pleinement au genre féminin, sans tendre ni vers la sainte, ni vers l’ange. » 358

Langage. Genre. Femmes :

Langage (Genre. Femmes) (1) : (29 octobre) 2017. Jérôme Garcin évoquant la critique positive d’une auditrice du Masque et la plume de Mercy, Mary, Patty, de Lola Lafon [2017], décrite par elle comme « un appel aux femmes à déserter toutes les assignations », poursuit, sans liaison :
« On pourrait dire que c’est un appel à la grève du genre. » 359
Les femmes, toutes les femmes, sont ainsi devenues à elles seules, le seul genre, et même plus : tout le genre…

Langage (Genre. Femmes) (2) : (31 décembre) 2017. Entendu : « le nu féminin » défini comme « un genre ». 360

Langage (Genre. Femmes) (3) : (21 juillet) 2018. Entendu :
« La question du genre n’est pas exclusive aux femmes » …

Langage (Genre. Femmes) (4) : (18 janvier) 2022. Entendu sur France Culture, qualifier « les femmes » de « minorité de genre ».
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Langage (Genre. Féminisme) : (6 septembre) 2022. Une féministe revendique que l’école soit « genrée ». À l’écoute, je me rends mieux compte que la neutralité du terme interdit la distinction entre une école « genrée » et une école qui serait « non-genrée ».

Langage (Genre. Genèse) : 1989. Je découvre aujourd’hui [29 janvier 2015] dans mes archives, la présentation d’un colloque du CNRS [3 et 4 mars 1989] dans le cadre de l’ATP [Action thématique programmée] : Recherche sur les Femmes et Recherches Féministes intitulé : « Sexe et genre ». On y lit :
« Le colloque, premier en France en ce domaine, a pour objectif de dégager la valeur heuristique des deux concepts de sexe et de genre. Pour cela, nous avons cherché à réunir celles qui, principalement dans le cadre de l’ATP Recherches sur les femmes et recherches féministes, ont contribué à une avancée théorique incontestables. S’appuyant généralement sur des recherches empiriques et sur la construction de l’identité de genre, y compris dans le domaine de la biologie, leurs travaux permettent une comparaison des diverses problématiques et de leur pouvoir explicatif. Ils aboutissent par ailleurs à la déconstruction de grandes catégories produites par différents champs disciplinaires ainsi qu’à une critique « féministe » des sciences. »
C’est bien le CNRS qui a donc, en France, le premier, reconfiguré les « recherches sur les femmes et les recherches féministes » en deux concepts : « sexe et genre » dont il affirme qu’ils ont une « valeur heuristique ». Comment peut-on asséner, dans le cadre d’un verbiage absurde, un tel mensonge ? Enfin, les guillemets finaux à « féministes » doivent être notés à leur juste signification.
Je dois préciser qu’en faisant état en 1986 du colloque de Toulouse, je n’ai pas alors été consciente de l’importance politique de l’ajout de ce nouveau concept, dont j’avais simplement noté l’émergence. 361

Langage (« Mainstreaming ») : (24 juillet) 2024. Entendu, sur France Culture, ce terme - depuis longtemps employé dans les institutions internationales - dont je lis sur Wikipédia qu’il serait, qu’il devrait être traduit en français par « approche intégrée de l’égalité de genre ».
À force d’employer des termes qui ne reposent sur rien de concret, de les surajouter les uns aux autres, il est absolument impossible de défendre des pensées, des politiques qui signifient quoi de ce soit et qui peuvent justifier tout et son contraire.
Cela tombe bien ! ; c’est pour cela qu’ils ont été créés, imposés.

Langage (Genre. « Mauvais ») : Sous couvert de « mauvais genre », les pires horreurs peuvent être - et sont - justifiées.
Et toutes les confusions intellectuelles sont légitimées. »
* Ajout. 17 septembre 2024. Qui fera une critique intellectuelle, féministe, langagière, politique de François Angelier, producteur de l’émission Mauvais genre de France Culture ?
C’est urgent ; c’est si souvent insupportable, odieux…

Langage (Genre. Pape François) : (3 octobre) 2016. Le pape François, auteur de :
« […] Ce que j’ai dit regarde le mal qu’aujourd’hui on fait avec l’endoctrinement de la théorie du genre. […] » 362
Il n’y a pas de « théorie du genre », car on ne peut théoriser ce qui n’est pas un concept ; c’est l’usage du mot lui-même qui pose problème, pas sa pseudo théorisation.
- On peut, par ailleurs, noter l’usage fort politique, mais fort peu critique, que fut fait, à [l’extrême] gauche, chez nombre de féministes, par nombre de laïcs, de la position de l’église catholique, dans la mouvance de l’opposition au « mariage pour tous », pour récuser la légitimité de l’emploi du terme - du concept pour certain-es - de genre. Par moment, le débat s’approchait de : « Ils sont contre. Nous sommes pour. » Ou l’inverse. (Cf. Patriarcat. Église catholique, Penser. Binaire)

Langage (Genre. Passé, présent, futur du terme…) : « Genre masculin », « genre féminin », « genre humain », « égalité de genre » … : un apport théorique ? une avancée conceptuelle ? Une modernité ? …que d’aucun-es, certes de plus en plus rares, considèrent encore comme subversif. L’exercice s’avérant de plus en plus difficile, les chercheur-es « en genre» , lorsqu’ils/elles s’interrogent sur la pertinence du terme, en justifient le bien fondé, au nom des attaques des « conservateurs / réactionnaires ». La confusion à son comble ; la pensée féministe assassinée.

Langage. Genre. Les études de genre :

Langage (Genre. Les études de genre. Bereni Laure) : 2016. Laure Bereni « sociologue, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique [CNRS], membre de l’équipe ‘Professions, réseaux, organisations’ du Centre Maurice Halbwachs », auditionnée par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, dans le cadre de la publication du rapport de Maud Olivier d'information de l'assemblée nationale sur Les études de genre. [Projet. Diffusé par EFL le 14 octobre 2016], auteure de :
« […] Plus récemment, les études queer, qui sont une partie des études sur le genre, ont mis en évidence un autre aspect de cette asymétrie : le genre est aussi un système normatif. [...] » (p.182)
Et c’est ainsi qu’au sein des études dites de genre, les études et recherches dites « queer » sont, sans plus d’interrogations, légitimées par l’assemblée nationale.

Langage (Genre. Les études de genre. Picq Françoise) : 2016. Françoise Picq, « vice-présidente de l’Association nationale des études féministes [ANEF], docteure en science politique, enseignante-chercheuse à l’université Paris Dauphine - Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales [IRISSO] », auditionnée par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, dans le cadre de la publication du rapport de Maud Olivier d'information de l'assemblée nationale sur Les études de genre. (Projet. Diffusé par EFL le 14 octobre 2016], auteure de :
« Précisons qu’il y a un débat sur la distinction entre études féministes et études de genre ». (p.155)
Et ce constat - rapide… - sera considéré comme suffisant par l’assemblée nationale.

Langage (Genre. Les études de genre. Pezeu Geneviève) : 2016. Geneviève Pezeu « agrégée d’histoire, coordinatrice du livre blanc de l’ANEF sur ‘Le genre dans l’enseignement supérieur et la recherche’ (2014), coordonnatrice de recherche et formatrice à l’égalité et la citoyenneté », auditionnée par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, dans le cadre de la publication du rapport de Maud Olivier d'information de l'Assemblée nationale sur Les études de genre. (Projet. Diffusé par EFL le 14 octobre 2016], à la question :
« Comment avez-vous réagi face à la polémique concernant la ‘théorie du genre’ ? » a répondu :
« Bien évidemment, l’expression même de ‘théorie du genre’ est un concept construit par les adversaires des études de genre, de même que ‘théorie de l’évolution’ est une expression forgée par les opposants à l’évolutionnisme darwinien. Le genre n’est pas une théorie, c’est un paradigme. » (p.157)
Et cette analyse, censée être justifiée par les critiques des « opposants » à « la théorie », considérée comme relevant d’une « polémique » fut considérée comme suffisante par l’Assemblée Nationale.
Dans la critique de la « théorie du genre » c’est moins la « théorie » qui pose problème que le « genre ».

Langage (Genre. Les études de genre. Thébaud Françoise) : 2017. Françoise Thébaud, « professeure émérite de l'Université d'Avignon, codirectrice de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire, membre du LabEx ‘Écrire une histoire nouvelle de l'Europe’ et chercheuse associée à l'Institut des études Genre de l'Université de Genève », donnera, le 21 septembre 2017, une conférence grand public, intitulée : « Écrire l'histoire des femmes et du genre : un projet scientifique collectif, un parcours individuel », ainsi présentée :
« Histoire des hommes écrite par des hommes, la discipline historique a longtemps été pensée au masculin. Tissant l'individuel et le collectif, la conférence propose de retracer près d'un demi-siècle de développement d'un champ de recherches qui a peu à peu imposé le sujet Femmes puis les approches de genre. » 363
En un demi-siècle d’histoire, la recherche historiographique féministe a été effacée…

Langage (Genre. Les études de genre. Raibaud Yves) : 2016. Yves Raibaud, « géographe, maître de conférences et chargé de mission sur l'égalité femmes-hommes à l’université Bordeaux 3, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) », première personne auditionnée par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, dans le cadre de la publication du rapport de Maud Olivier d'information de l'Assemblée nationale sur Les études de genre. (Projet. Diffusé par EFL le 14 octobre 2016], auteur de :
« Vous m’avez également interrogé sur le terme ‘genre’. Ce mot a pour moi une première utilité : il inclut les questions de lesbo-, gay-, bi- et transphobie au-delà des seules inégalités entre femmes et hommes, qui ne sont pas des catégories homogènes. » (p.139)
Et c’est ainsi qu’au sein des études et recherches dites de genre, les études et recherches dites « lesbo-, gay-, bi- et transphobe » sont considérées sans plus d’interrogations comme justifiées par une ‘délégation’ de l’assemblée Nationale.
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Langage. Genre. Sexe :

Langage (Genre. Sexe) (1) : Une fois que le terme de « genre » sera devenu hégémonique, celui de « sexes » dans lequel il est ou amalgamé ou subsumé, disparaîtra nécessairement, la discrimination fondée sur le « sexe », par là même, et plus largement toute législation incluant ce terme.
Cette analyse ne légitime pas pour autant l’emploi du mot de « sexe ». (Cf. Sexes)

Langage (Genre. Sexe) (2) : 2016. 2017. Geneviève Fraisse, auteure de La sexuation du monde [Presses de Sciences-po. 2016. 200p.] et de :
« […] Sexuation, […] ça veut dire que le monde est structuré avec la question des sexes…vous pouvez l’appeler ‘genre’ si vous voulez […]. » 364 (Cf. Langage. Genre, Sexes. Fraisse Geneviève)

Langage (Genre. Sexe) (3) : (7 décembre) 2018. Frédéric Worms évoque « […] les discriminations de genre, de sexe […] ». 365 (Cf. Droit. Discriminations, Sexes)

Langage (Genre. Sexe) (4) : (29 mars) 2020. Sur France Culture, un homme évoque son « changement de sexe » : la responsable de l’émission re-nomme ce qu’il a exprimé : « passer d’un genre à l’autre ». 366 (Cf. Sexes. « Changement de sexe »)
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Par ordre alphabétique. Genre. Usage :

Langage (Genre. Usage. Barma Catherine) : (9/10 avril) 2017. Catherine Barma, productrice d’émissions de télévision, notamment de celles de Laurent Ruquier, et actuellement de : « On n’est pas couché », auteure de :
« Il faut savoir mélanger les genres. » Elle poursuit par ailleurs en considérant que : « Le job des animateurs de l’émission est d’être dans l’air du temps. » 367

Langage (Genre. Usage. Bernard Catherine) : (16 août) 2017. Catherine Bernard, concernant la critique de Flush : une biographie [1933] de Virginia Woolf [1882-1941], auteure de :
« C’est une réflexion sur la liberté, une liberté très moderne, liberté des genres, liberté des individus, liberté de l’expérience physique, liberté aussi politique… » 368

Langage (Genre. Usage) (C.8) : (21 janvier) 2017. Concernant les manifestations de femmes anti-Trump dans le monde, j’entends sur la chaine C.8 un animateur déclarer :
« Trump se met tout un genre à dos. » 369

Langage (Genre. Usage. Clément Jérôme) : (16 août) 2017. Jérôme Clément, auteur de :
« Niki de Saint Phalle [1930-2002] est tout simplement un des plus grands artistes de la seconde moitié du XXème siècle, tous genres confondus. » 370 (Cf. Culture, Femmes. Artistes. Saint Phalle Niki de)

Langage (Genre. Usage. Fassin Éric) : (5 janvier) 2015. Appelé à critiquer un livre sur la « révolution du féminin », Éric Fassin, sociologue, auteur de :
« J’ai lu ce livre avec intérêt. Il se situe, je crois, à côté des études de genre, en dehors des études de genre, et tout en parlant, et en partant des mêmes questionnements. » 371 (Cf. Femmes. « Féminin », Sociologie. Fassin Éric)
* Ajout. 22 décembre 2022. Sur quels fondements, faudrait-il juger un livre sur les - seuls ? - questionnements considérés comme légitimes par les « études de genre », d’autant qu’elles-mêmes, compte tenu de la confusion dont elles sont porteuses et dans la diversité de leurs expressions, ne peuvent en avoir ? (Cf. Famille. Polygamie. Fassin Éric, Pornographie. Fassin Éric, Sociologie. Fassin Éric)

Langage (Genre. Usage. Favret-Saada) : (4 février) 2017. Jeanne Favret-Saada, auteure de :
« Sans vraiment pratiquer l’œuvre de Judith Butler, nous avions tous, jusqu’ici, un préjugé favorable envers ses travaux sur le genre [assorti d’un malaise croissant devant ses positions politiques depuis le onze septembre 2001]. » 372 (Cf. Politique, Penser. Pensées. Préjugés, Ethnologie. Anthropologie)

Par ordre chronologique. Langage. Genre. Usage. France Culture :

Langage (Genre. Usage. France Culture) (1) : (5 août) 2017. France Culture présente dans sa « session de rattrapage » :
« Perdez-vous dans les émissions de l’été sur France Culture, rencontrez George Sand, romancière masculin-féminin qui brouille les chemins du genre […]. » 373

Langage (Genre. Usage. France Culture) (2) : (31 août) 2017. Hélène Hazera, présentée comme « femme trans » est évoquée par France Culture en ces termes :
« Elle a le chic de ne pas se laisser enfermer dans un genre. »
- Puis dans la même émission, on entend définir les « personnes trans » comme étant : « les personnes qui passent d’un genre à l’autre. » 374

Langage (Genre. Usage. France Culture) (3) : (2 septembre) 2017. France Culture présente dans sa « session de rattrapage », l’article intitulé : Agressions sexuelles. Le quotidien des femmes d’aujourd’hui au Maroc (28 août 2017), sous l’intitulé :
« Les risques du genre ». 375

Langage (Genre) (Usage. France Culture) (4) : (30 mars) 2018. Dialogue entre Sinziana Savani et Tewfik Hakem : Après avoir notamment évoqué dans son roman, La diagonale du désir, « le désir d’une femme qui ne sait pas exactement ce qu’elle veut » …, elle est interrogée par lui ainsi :
- « Pourquoi faut-il passer par le genre ? »
- « Par le genre ? » demande-t-elle, étonnée.
- « Pour quoi : ‘féminin’ ? » précise-t-il.
- Elle répond : « […] Parce que, en ce moment, je suis une femme […] » 376 (Cf. Dialogues, Femmes)

Langage (Genre) (Usage. France Culture) (5) : (6 février) 2019. Lors d’une émission de France Culture, intitulée Du sexe considéré comme un des beaux-arts, j’entends :
« Les revers du genre » ; « sous l’angle du genre » ; « naviguer entre les genres » ; « le genre sort de sa dimension éminemment ontologique et essentialiste » ; « le genre intervient et devient fascinant » ; « le genre est quelque chose de très fluctuant et de très polymorphe » ; « la question du genre et de la sexualité » ; « une écriture qui désarticule le genre » ; « une culture qui déstabilise les frontières de genre » ; « le français est une langue très genrée » ; « la science du genre »… 377 (Cf. Langage. Critique du mot : « Queer »)

Langage (Genre) (Usage. France Culture) (6) : (11 février) 2019. Lors d’une émission de France Culture, intitulée « La musique a-t-elle un genre ? » reprenant le titre d’un livre consacré notamment aux femmes musiciennes [Éditions de la Sorbonne. 2019], j’entends évoquer « tous les genres de musiques ». 378

Langage (Genre) (Usage. France culture) (7) : (3 octobre) 2021. Entendu sur France Culture, dans une émission intitulée Les brouillis [« personnages qui traversent les genres et les couleurs »] ou l’identité, c’est pour les papiers, après avoir évoqué « le trouble dans le genre », il est fait référence aux « personnages et acteurs [qui] traversent le genre ».
Concernant les effets politiques de ces confusions : il s’agit, nous est-il dit d’« un trouble - des identités - qui élargit les idées. » Mais la conclusion de l’émission est claire :
« On est tous né[e]s nu[e]s et tout le reste n’est qu’une question de travestissement. »
« Tout le reste » : les hommes, les femmes, le féminisme, le patriarcat… auxquels on peut ajouter aisément le racisme.
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Langage (Genre. Usage. Laqueur Thomas) : 1992. Thomas Laqueur, dans La fabrique du sexe, concernant la Révolution française, par opposition à « un authentique nouveau féminisme » [!], évoque « un anti-féminisme d’un nouveau genre ». 379
À prendre - aujourd’hui - au pied de la lettre ? (Cf. Féminisme. Antiféminisme, Sexes. Laqueur Thomas)

Langage (Genre. Usage. Lançon Philippe) : (22 mai) 2018. Philippe Lançon, se remémorant ses années à Charlie Hebdo, avant l’attentat du 7 janvier 2015 qui l’a laissé survivant, auteur de :
« C’est bien d’être dans des endroits qui ne sont pas forcément tout à fait votre genre. Forcément, on y apprend des choses […] » 380

Langage (Genre. Usage. Mauss Marcel) : 1934. Marcel Mauss [1872-1950], dans Essais de sociologie, concernant « l’école » écrit, sans plus de précision sur ce qu’il entend signifier par « genre » :
« [...] De cette école sortent des individus aussi identiques que possible des personnalités humaines du même genre […]. » 381 (Cf. Sociologie)

Langage (Genre. Usage. Mitterrand Danielle) : 1992. Danielle Mitterrand, à laquelle il était demandé si elle comptait, après l’attentat auquel elle venait d’échapper en Irak, poursuivre son voyage, répondit :
« Vous pensez que je suis le genre de fille à renoncer ? » 382

Par ordre chronologique. Langage. Genre. Usage. Voltaire :

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (1) : (1er juin) 1744. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Jacob Vernet [1698-1789], contestant l’historiographie dominante, écrit notamment :
« […] Les historiens […] ressemblent à quelques tyrans dont ils parlent, ils sacrifient le genre humain à un seul homme. » 383
- Plus de deux siècles après, tel une pieuvre, « le genre » a perdu son « huma[nité] » et, dans son abstraction multisémique, a « sacrifi[é] » « homme[s et femmes] », au singulier et au pluriel, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, d’ici et d’ailleurs… (Cf. Penser. Pensées. Abstraction, Histoire)

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (2) : (30 août) 1755. Voltaire [1694-1778] commence sa lettre à Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] qui lui avait adressé son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes [1755], par cette phrase :
« J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain […]. » 384
La haine - mâtinée de jalousie ? - rend stupide. (Cf. Relations entre êtres humains. Haine. Voltaire)

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (3) : (30 septembre) 1768. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Anne-Madeleine-Louise-Charlotte-Auguste de la Tour du Pin de Saint-Julien [1730-1820], lui écrit :
« Non, Madame, mon cœur n’a pas renoncé au genre humain dont vous êtes une très aimable partie. » 385

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (4) : (24 septembre) 1771. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au comte de Chesterfield [1694-1773], le félicite de n’avoir « jamais été dans aucun genre, ni charlatan, ni dupe de charlatan […]. » 386

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (5) : (18 mai) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Charles-Frédéric-Gabriel Christin [1741-1799], lui écrit :
« Vous rendrez service non seulement à vos esclaves [les serfs du Jura dont il défend la cause en combattant le droit de mainmorte] mais au genre humain. » 387

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (6) : (11 septembre) 1772. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au comte d’Argental [1700-1788], écrit :
« Voilà une tracasserie d’un genre nouveau. » 388

Langage (Genre. Usage. Voltaire) (7) : (19 mai) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à D’Alembert [1717-1783], lui écrit :
« (évoquant la Cour) Ce que j’éprouve des beaux messieurs de Paris de ce genre est inconcevable. Ces beaux messieurs ont bien raison de détester la philosophie qui les condamne et les méprise. » 389 (Cf. Relations entre êtres humains. Mépris, Philosophie)
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Langage. Genre. Violences :

Langage (Genre. Violences) (1) : 2017. « Le rapport à la violence est historiquement mobilisé pour définir les normes de genre » est la phrase introduisant la thématique de l’appel à projets 2017 de l’Institut du genre, intitulé « Violences, conflits, engagements ». On y lit aussi :
- « La violence met en jeu les identités de genre féminines et masculines car elle est outil de pouvoir, outil politique, outil légal ou pensé comme légitime par celles et ceux qui y recourent. »
- « Si la frontière bourreau/victime demeure tranchante, elle ne saurait, ni se superposer à la frontière de genre, ni englober tous les acteurs. D’une part le « guerrier », qu’il soit soldat, franc-tireur ou militant, incarnation du modèle militaro-viril est à envisager différemment selon les époques mais aussi suivant les conditions techniques de l’affrontement. D’autre part, l’on sait peu de choses des femmes actrices de la violence, ou inversement de celles et ceux qui se tiennent hors de l’affrontement, voire le contestent par refus de la violence. »
- « Comment les formes et les gestes de la violence distinguent-ils (ou non) femmes et hommes - les violences sexuelles dont les femmes sont très majoritairement les cibles, le corps à corps combattant qui est le plus souvent le fait des hommes, ou, à l’inverse, le bombardement aérien ou la chambre à gaz qui visent les deux sexes ? » 390 (Cf. Violences)

Langage (Genre. Violences) (2) : (1er mars) 2017. Lu dans Le Monde, qu’en Argentine, « en 2016, la violence de genre emportait une femme toutes les trente heures ». Cette formulation - sans cause, sans auteur, sans analyse - est accompagnée en sus de l’emploi d’un terme « genre » par ailleurs dépourvu de toute signification. Dans le même article, je lis la curieuse présentation des femmes Argentines comme étant « des fers de lance du mouvement féministe international », au nom notamment de leurs luttes contre le « féminicide », défini là encore - sans excès d’exigence intellectuelle quant aux termes employés - comme signifiant « l’assassinat de femmes pour le fait d’être femmes. » Ce qui relève bien sûr d’une évidente clarté… 391
- Et les assassinats des hommes « du fait d’être des hommes », relèveraient eux, des « droits de l’homme » ? (Cf. Langage. Sujet, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Féminicides »)
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IX. Langage (Mots) :

Langage. Mots :

Langage (Mots) (1) : Céder sur un mot signifie que la phrase dans laquelle il s’inscrit a cessé d’avoir un sens. Et que l’on y consent.

Langage (Mots) (2) : L’usage inapproprié d’un seul mot est une scorie qui dénature une phrase. Et donc un texte, une analyse, un raisonnement, une pensée.

Langage (Mots) (3) : Dès lors qu’un mot inapproprié est introduit dans le langage courant, toute critique est sinon quasi vaine du moins, infailliblement, affaiblie.
Il importe donc de savoir lire - à temps - le dit mot.

Langage (Mots) (4) : Un mot sali ne s’en remet pas.

Langage (Mots) (5) : Il y a des mots dont le seul emploi fige la pensée.
Un exemple particulièrement signifiant : « démocratie » ; jugement valide, bien sûr aussi, pour « féminisme ».

Langage (Mots) (6) : On ne peut penser avec des mots dont la polysémie, d’emblée, tue toute réflexion. La priorité, non : la nécessité est donc de repenser les termes qui empêchent de penser. (Cf. Penser)

Langage (Mots) (7) : Chaque mot est signifiant. Chaque mot doit trouver sa juste place.

Langage (Mots) (8) : « Jouer » avec les mots doit être considéré avec précaution et exigence et, surtout, doit être compris, pour en saisir la signification et, souvent, la fonction…
N.B. J’avais préalablement écrit : « Il ne faut pas jouer avec les mots. »
* Ajout. 15 mars 2019. Ménie Grégoire [1919-2014], dans Telle que je suis, écrit :
« Le jeu des mots est une des premières lois dans le langage du rêve. » 392

Langage (Mots) (9) : Jouer avec les mots, c’est aussi déstructurer une pensée, et /ou la considérer comme de peu d’importance.

Langage (Mots) (10) : Détruire le sens des mots, discréditer toute cohérence, empêcher toute logique syntaxique, est pour notre monde un objectif politique majeur.
D’où la nécessité pour chacun-e de rendre plus simple la compréhension du monde que tant s'acharnent à rendre plus complexe pour mieux cacher son injustice.

Langage (Mots) (11) : Plus un mot est répété ; plus ‘on’ veut nous le mettre dans le crâne ; plus il faut se méfier ; plus il faut réfléchir à sa signification. Vrai aussi pour : idée, analyse…

Langage (Mots) (12) : Une antiphrase : une pensée arrêtée à mi-chemin.

Langage (Mots) (13) : Il n’y a pas de « juste mot » car il n’y a pas de juste pensée.

Langage (Mots) (14) : Expliquer la généalogie d’un mot, d’une expression - hier, 30 juin 2019, sur France Culture : « Soft Power » -, décrypter ses tenants et ses aboutissants ne le rend pas pour autant moins confus, ne lui confère pas pour autant de signification. En revanche continuer à l‘employer perpétue sa multifonctionnalité, et donc sa confusion intrinsèque, si politiquement utile.

Langage (Mots) (15) : Ils / elles pensaient disqualifier par le mot ce dont ils /elles ne pouvaient disqualifier le sens.

Langage (Mots) (16) : « Nigger » n’a pas la même signification lorsqu’employé par le Klu Klux klan et par le « Black power ». Qu’en déduire ?
Que les nouveaux mots, correspondant à des nouvelles consciences plus lucides, plus exigeantes, des sociétés se créent sur les ruines des anciens et que le processus est long et n’est pas linéaire.

Langage (Mots) (17) : (20 novembre) 2019. Entendu : « Ne me reprends pas sur les mots ! » ; « Ne nous arrêtons pas sur les mots ! »

Langage (Mots) (18) : Nous enfermer dans les mots, nous contraindre à les employer, c’est nous encastrer par la pensée dans la confusion que chacun d’entre eux incarne.

Langage (Mots) (19) : Jouer avec les mots, c’est s’ouvrir l’esprit, c’est aussi prendre les pensées à la légère.

Langage (Mots) (20) : Quand un mot de substitue à un autre - comme celui d’ « ethnie » à celui de « race » [Hutu, Tutsi…] dans le Rwanda post-indépendance - sans explication ni critique, il en prolonge nécessairement les effets, crimes - qualifiés - de génocides inclus.

Langage (Mots) (21) : Si on retirait de notre vocabulaire, et donc peu ou prou de nos pensées, les mots vidés de leur sens, polymorphes, usés jusqu’à la corde, euphémisés, hystérisés, équivoques, confus, incertains, ambivalents, anathémisants, menaçants, étouffants, insignifiants, et pour beaucoup incompréhensibles depuis toujours…, combien en resteraient-ils ?
Et combien de débats pourraient-ils se poursuivre ? L’essentiel de nos pensées ne glissent-elles pas, sans prise sur quoi que ce soit, sur nos vies, sur le monde ?

Langage (Mots) (22) : Critiquer les mots est important, mais ne plus employer ceux considérés comme inappropriés l’est tout autant. Plus encore ?

Langage (Mots) (23) : Mots déformés, interprétés, traduits, pas compris, dévalués, disqualifiés, caricaturés, ridiculisés, passés sous silence, oubliés…

Langage (Mots) (24) : On jette des bombes pour tuer des êtres humains ; on jette des mots, des expressions (jamais défini-es), souvent d’origine américaine, pour tuer la pensée et / ou créer une confusion. Récemment : politiquement correct, genre, french feminism, queer, fake news, woke, racisé-e, intersectionnalité, intelligence artificielle

Langage (Mots) (25) : Il avançait, produisait, proposait, offrait des mots, des phrases, des discours, avec d’autant plus de prodigalité qu’ils ne lui coûtaient rien. Ses engagements s’en ressentaient, ou plus justement, ils en étaient plus simplement dissociés.
Mais, plus encore, en n’accordant aux mots, aux phrases, aux discours, que si peu de signification, si peu d’importance - aussi vite étaient-ils exprimés qu’ils étaient oubliés - il contribuait à l’obscurcissement de l’intelligence. [Expression empruntée à Victor Klemperer]

Langage (Mots) (26) : Le monde, pour se masquer à lui-même, l’horreur de sa réalité, n’a cessé de créer de nouveaux mots, de nouvelles expressions, les multipliant à l’infini. Et puis, englué dans ce magma qu’il avait créé, il ne voyait plus rien, il ne se retrouvait plus sur rien. Et à l’horreur de la réalité se surajouta l’impuissance de l’analyse.

Langage (Mots) (27) : À quoi sert de discuter, de débattre si l’on n’est pas d’accord a priori sur le sens des mots que l’on emploie ? À entretenir, à créer, à renforcer la confusion intellectuelle, politique ?

Langage (Mots) (28) : Faire des jeux de mots, jouer avec les mots, prendre les mots comme des jouets, c’est risquer de participer au processus qui aurait comme conclusion que les mots n’aient plus de sens.

Langage (Mots) (29) : Refuser d’expliciter, d’expliquer les raisons pour lesquelles le nom des choses est changé, en imposer d’autres, c’est reconnaître son impuissance et / ou son impossiblité et /ou sa volonté d’imposer d’autres systèmes de pensées. (Cf. Penser)

Par ordre alphabétique. Langage. Mots :

Langage (Mots. Aragon Louis) : 1948. Louis Aragon [1897-1982], dans Les voyageurs de l’impériale, auteur de :
« […] Chaque mot qu’il prononçait semblait toujours s’arracher du fond de lui-même, comme l’écho d’une grande expérience ou d’un fait précis. Aussi […], lui, on n’aurait pas pu l’interroger. On aurait craint de toucher à quelque chose d’intime et d’endolori. Fallait attendre que ça vînt tout seul. […] » 393

Langage (Mots. « Assassins ») : 2010. Catherine Clément, dans son autobiographie, Mémoire, se souvient de la campagne électorale présidentielle de 1972 :
« Dans un éditorial inoubliable, Françoise Giroud [1916-2003] assassina Chaban [Delmas Jacques. 1915-2000] en une phrase : ‘On ne tire pas sur une ambulance’. Chaban sortit du jeu. » 394 (Cf. Femmes. Journalistes. Giroud Françoise)
- C’est sans doute prêter un grand poids à un ‘bon - et /ou mauvais - mot’.

Langage. Mots. Honoré de Balzac :

Langage (Mots. Balzac Honoré de) (1) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Il est des mots qui, semblables aux trompettes, aux cymbales, à la grosse caisse des saltimbanques, attirent toujours le public. Les mots beauté, gloire, poésie, ont des sortilèges qui séduisent les esprits les plus grossiers. » 395

Langage (Mots. Balzac Honoré de) (2) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Légers à la manière de flèches, les mots allaient tout à fond tout en allant vite. » 396

Langage (Mots. Balzac Honoré de) (3) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, évoquant ses critiques du journalisme, évoque « la feuille spirituelle qui l’ [Lucien de Rubempré] amusait tous les jours et qui jouissait du droit de ridiculiser les rois, les évènements les plus graves, enfin de tout mettre en question par un bon mot. » 397 (Cf. Politique. Liberté de la presse. Médias)
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Langage (Mots. Banks Russell) : 2016. Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« […] Et tu as raison, c’est vrai, cette vie-là, c’est de la merde’. Le mot ‘merde’, comme il n’a jamais entendu Elaine le prononcer, paraît si péjoratif dans sa bouche qu’il en frémit. Elle vient tout à coup de rendre ce terme si violent qu’il a instinctivement envie de défende cette vie, sa vie contre un tel mot. Mais il arrive trop tard. C’est lui qui l’a dit d’abord, et maintenant qu’elle le reprend, il voit le mot et sa vie à lui comme une seule et même chose, comme du déchet, de l’excrément, de l’ordure, comme une chose sale et secrète qu’on devrait cacher ou enterrer, comme une chose qui fait honte […].
Comme elle n’a aucune idée de l’impact que ce mot a eu sur lui quand elle l’a prononcé, comme elle pense qu’elle ne faisait que répéter ce qu’il avait dit et qu’ainsi elle le rassurait, Elaine poursuit en lui expliquant, elle le sait bien, ce qu’il n’a pas envie d’entendre. »
» 398 (Cf. Êtres humains. Vies, Patriarcat, Penser. Répéter)

Langage (Mots. Bernanos Georges) : 1936. Georges Bernanos [1888-1948], dans le Journal d’un curé de campagne, écrit :
« […] C’est une des plus incompréhensibles disgrâces de l’homme, qu’il doive confier ce qu’il a de plus précieux à quelque chose d’aussi instable, d’aussi plastique, hélas, que le mot. Il faudrait beaucoup de courage pour vérifier chaque fois l’instrument, l’adapter à sa propre serrure. On aime mieux prendre le premier qui tombe sous la main, forcer un peu, et si le pêne [pièce de la serrure] gêne, on n’en demande pas plus. J’admire les révolutionnaires qui se donnent tant de mal pour faire sauter des murailles à la dynamite, alors que le trousseau de clefs des gens bien-pensants leur eût fourni de quoi entrer tranquillement par la porte sans réveiller personne. » 399

Langage (Mots. Brocher Victorine) : 1909. Victorine Brocher [1838-1921], dans Souvenirs d’une morte vivante. Une femme dans la Commune de 1871, écrit (avant la Commune) :
« Je sentais dans mes pensées le vide absolu des grandes phrases avec lesquelles on façonne le cerveau humain : Dieu ! Patrie ! République ! Tout cela ce ne sont que des mots creux qui ne font qu’aggraver nos misères et détruire la famille humaine ! J’ai besoin d’un autre idéal. » (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Penser, Politique) 400

Langage (Mots. Castoriadis Cornelius) : 1979. Cornelius Castoriadis [1922-1997], dans Capitalisme moderne et révolution, auteur de :
« […] La magie des mots est ainsi utilisée pour réduire à rien la réalité des choses. » 401 (Cf. Penser, Politique)

Langage. Mots. François-René de Chateaubriand :

Langage (Mots. Chateaubriand François-René de) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant le poète Lebrun - dit Lebrun-Pindare - [1729-1807], auteur de :
« Il se fatigue à pervertir le sens des mots et à le conjoindre par des alliances monstrueuses. » 402 (Cf. Langage. Adjectifs)

Langage (Mots. Chateaubriand François-René de) (2) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, juge « la littérature du XVIIème siècle [...] vouée à des arrangements de mots ». 403
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Langage (Mots. Chomsky Noam) : 2002. Noam Chomsky, dans Le profit avant l’homme, auteur de :
« Qu’énoncent les termes de l’AMI [Accord multilatéral sur l‘investissement] et que laissent-ils présager ? Que découvririons nous si l’on permettait aux faits et aux enjeux d’être présentés publiquement ? Il ne peut y voir de réponse définitive à ces questions. Elle nous resterait inaccessible même si nous disposions du texte complet du traité, de la liste détaillée des réserves introduites par les signataires et du compte rendu intégral des négociations. La raison en est que la réponse n’est pas dans les mots, mais dans les relations de pouvoir qui imposent leurs interprétations. » 404
- Elle est aussi dans les mots. (Cf. Droit, Justice, Penser, Politique, Économie)

Langage (Mots. Clément Catherine) : 2010. Catherine Clément, dans Mémoire, auteure de :
« J’ignore l’épreuve de la page blanche ; j’écris avec jubilation ; les mots ne me manquent pas. Ils viennent tout gentiment se fourrer sur les lignes, un troupeau de moutons, on dirait les moutons du générique de fin de programme d’Arte. Je les caresse, je les écarte, je les aligne, je leur fais sauter deux ou trois espacements, et les mots obéissent comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire. Comme j’ai fait les écoles, je sais les traiter. C’est comme les moutons, il faut les tondre. » 405

Langage (Mots. D’Holbach Paul Thiry) : 1775. Paul Thiry D’Holbach [1723-1789], dans Le système de la nature, auteur de :
« Les hommes ont toujours cru remédier à l’ignorance des choses en inventant des mots auxquels ils ne purent jamais attacher un vrai sens. On s’imagina que l’on connaissait la matière, toutes ses propriétés, toutes ses facultés, ses ressources et ses différentes combinaisons, parce qu’on en avait entrevu quelques qualités superficielles ; l’on ne fit réellement qu’obscurcir les faibles idées que l’on en avait ou s’en former en lui associant une substance beaucoup moins intelligible qu’elle-même. C’est ainsi que des spéculateurs en créant des mots et en multipliant les êtres, n’ont fait que se plonger dans des embarras plus grands que ceux qu’ils voulaient éviter, et mettre des obstacles aux progrès des connaissances ; dès que les faits ont manqué, ils ont eu recours à des conjectures, qui bientôt pour eux se sont changées en réalités, et leur imagination, que l’expérience ne guidait plus, s’est enfoncée sans retour dans le labyrinthe d’un monde idéal et intellectuel qu’elle seule avait enfanté ; il fut presque impossible de l’en tirer pour la remettre dans le droit chemin dont il n’y a que l’expérience qui puisse donner le fil. » 406 Analyse fondamentale, et si actuelle…

Langage (Mots. Daniel Jean) : 1979. Jean Daniel [1920-2020], dans L’ère des ruptures, auteur de :
« […] ne jamais utiliser les mêmes mots pour qualifier et décrire des situations différentes. » 407 Évident, non ? A moins que… Pas clair.

Langage (Mots. Debray Régis) : 1996. Régis Debray, auteur dans Loués soient nos seigneurs. Une éducation politique, évoque : « la graisse des mots morts empêchant d’avancer. » 408

Langage (Mots. De Gaulle Charles) : (18 juin) 1940. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, concernant l’appel du 18 juin 1940, auteur de :
« À mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans la cadre d’une France solide et d’une indivisible armée.
À 49 ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries. » 409 (Cf. Êtres humains. Soi)

Langage (Mots. De Gaulle-Anthonioz Geneviève) : (15 août) 2020. Mauricette Simon, membre d’ATD Quart monde, évoquant les actions politiques de Geneviève de Gaulle-Anthonioz [1920-2002] lui adresse ce compliment :
« Elle comprenait tout ce qu’on souffrait ; et elle répétait - quand elle avait des réunions avec plusieurs gouvernements - elle répétait, mais pas par ses mots à elle, mais par nos mots à nous, comme on lui disait. Et ça j’ai trouvé ça très formidable. Parce qu’il y en a qui déforment les mots, et qui mettent leurs mots à eux, qui ne veulent peut-être pas dire la même chose, des fois ; et, elle, elle répétait ce qu’on lui disait. » 410

Langage (Mots. Desproges Pierre) : Pierre Desproges [1939-1988] concernant notamment (mais non pas exclusivement…) Jacques Lacan [1901-1981], auteur de :
« Les mots s’enchaînent les uns aux autres sans aucune logique et sans raison apparente. » 411
Si fréquent, notamment dans les appels d’offres en « sciences » sociales, de plus en plus illisibles, abscons, incompréhensibles, absurdes même… (Cf. Penser, « Sciences » sociales, Psychanalyse. Lacan Jacques)

Langage (Mots. Dickens Charles) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« Je suis au nombre des douze sténographes qui recueillent les débats du Parlement pour un journal du matin. Tous les soirs, je prends note de prédictions qui ne s’accompliront jamais ; de profession de foi auxquelles on n’est jamais fidèle ; d’explications qui n’ont d’autre but que de mystifier le bon public. Je me vautre dans les mots. » 412 (Cf. Politique. Démocratie. Parlement)

Langage (Mots. Diderot Denis) : 1749. Denis Diderot [1713-1784], dans Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, auteur de :
« […] Mais toute langue en général étant pauvre de mots propres pour les écrivains qui ont l’imagination vive […] » 413
Je me rends compte, subitement, pour la première fois, du carcan de la pensée que représentent les mots à notre disposition. (Cf. Penser)

Langage (Mots. Eliot George) : 1859. George Eliot [1819-1880] dans Adam Bede, auteure de :
« Mais il est bien connu de tous les esprits expérimentés que nos plus fermes convictions dépendent souvent d’impressions si subtiles que les mots sont un moyen trop grossier pour les exprimer. » 414

Langage (Mots. Éluard Paul) : 1942. Paul Éluard [1895-1952], dans Poésie et Vérité, dans Liberté, auteur de :
« […] Et par le pouvoir d’un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer.
Liberté. »

Langage (Mots. Fielding Henry) : 1749. Henry Fielding [1707-1754], dans l’Histoire de Tom Jones, auteur de ce dialogue :
- « […] Quelle objection pouvez-vous bien avoir contre ce jeune homme ?
- Une objection fort solide, à mon avis, dit Sophie : c’est que je le hais.
- N’apprendrez-vous donc jamais à user convenablement des mots ? répondit la tante. » 415 (Cf. Dialogues, Relations entre êtres humains. Haïr)

Langage (Mots. Flaubert Gustave) : (17 novembre) 1874. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Raoul-Duval [1807-1893] :
« Ma pièce Le sexe faible a dû être déposée à la Censure aujourd’hui et j’aurai la réponse dans un huitaine. Je ne crains que la suppression d’un seul mot, le mot ministre. Si on l’enlève, la pièce n’existe plus. » 416 (Cf. Culture. Censure, Penser)

Langage (Mots. Gide André) : (15 février) 1943. André Gide [1869-1951], dans son Journal, évoquant les annonces de la radio anglaise, auteur de :
« Les mots substitués aux faits, ce travers ne serait donc pas le monopole de la France. »
Pas très clair… 417

Langage (Mots. Girard André) : 1894-1899. André Girard [1860-1942], dans - ce qui sera présenté comme son - Dictionnaire de l’anarchie [2021], auteur, concernant l’ « anarchie » de :
« Mais ce n’est pas l’horreur d’un mot qui étouffe le développement d’une idée. »
Sans doute, mais il en ralentit la propagation… 418 (Cf. Penser. Idée, Politique. Anarchisme)

Langage (Mots. Godard Jean-Luc) : 1965. Dialogue du film de Jean-Luc Godard [1930-2022], Pierrot le fou :
- Jean-Paul Belmondo : « Pourquoi t’as l’air triste ? »
- Anna Karina : « Parce que tu me parles avec des mots et que moi, je te regarde avec des sentiments. »
- Jean-Paul Belmondo : « Avec toi on ne peut pas avoir de conversation. T’as jamais d’idée, toujours des sentiments. »
- Anna Karina : « C’est pas vrai, il y a des idées dans les sentiments. »
- Jean-Paul Belmondo : « Bon, on va essayer d’avoir une conversation sérieuse […]. » (Cf. Culture. Cinéma, Dialogues, Patriarcat. Mépris, Penser. Idées)

Langage (Mots. Goethe Johan Wolfgang) : 1808. Johan Wolfgang Goethe [1749-1832], dans Faust, auteur de :
« Lorsque le sens parfois s’efface, le mot s’insinue à la place. » (traduction de Jean Malaplate)

Langage (Mots. Goldman Emma) : 1924. Emma Goldman [1869-1940], dans L’agonie d’une révolution. Mes deux années en Russie (1920-1921), raconte sa participation à la création en 1920 d’un Musée de la révolution ; pour ce faire, un wagon est mis à sa disposition. Elle écrit :
« Nos amis du musée nous avaient assurés que l’inscription : ‘Commission extraordinaire du Musée de la Révolution’ nous aiderait à attirer l’attention dans les gares. […] Mais dès les premiers jours, il s’avéra que l’inscription provoquait une certaine hostilité des voyageurs à notre égard. ‘Commission extraordinaire’, pour les gens, cela voulait dire Tcheka. Ils n’accordaient aucune attention aux autre mots, terrorisés qu’ils étaient par les deux premiers. » 419 Fondamentale analyse qui pourrait expliquer, dans de tous autres contextes, tant de réactions, de blocages, d’incompréhensions… (Cf. Penser. Expliquer)

Langage. Mots. Julien Green :

Langage (Mots. Green Julien) (1) : (7 février) 1931. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, Les années faciles, auteur de :
« Les mots forment une sorte de courant qu’il faut sans cesse remonter ; qui cède à leur entrainement va droit à l’échec, car il devient impossible, après avoir longtemps abusé des mots, de leur faire dire la vérité. » 420 (Cf. Penser. Vérité)

Langage (Mots. Green Julien) (2) : (4 mars) 1943. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, L’œil de l’ouragan, évoquant Peter E., le décrit notamment en ces termes :
« Sa parole était un peu lente, avec les hésitations d’un intellectuel qui a le respect des mots et ne vaut pas leur faire dire plus qu’ils ne peuvent. » 421

Langage (Mots. Green Julien) (3) : (26 juillet) 1956. Julien Green [1900-1998], dans une lettre à Jacques Maritain [1882-1973], lui écrit :
« Vous m’avez donné tant de choses, vous m’avez tellement aidé, sans toujours vous en rendre compte, car au-delà des mots, il y a la présence qui est bien plus éloquente que tout ce qu’on peut dire. » 422
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Langage (Mots. Hayek Friedrich A.) : 1944. Friedrich A. Hayek, [1899-1992], auteur de :
« […] Le changement de sens subi par les mots n’est pas un évènement isolé. Il s’agit là d’un processus continu, d’une technique consciente ou inconsciente, employée en permanence pour diriger le peuple. Au fur et à mesure que ce processus se développe, le langage devient totalement vicié, les mots sont comme des coquilles vides, dépourvus de toute signification définie, pouvant désigner indifféremment une chose et son contraire, et employés uniquement en fonction des associations émotives qu’elles provoquent encore. » Fort juste, fondamental même...
- Ce qui n’a pas empêché Friedrich A. Hayek d’affirmer nombre d’incohérences et d’absurdités. 423 (Cf. Économie)

Langage (Mots. Hobbes Thomas) : 1651. Hobbes [1588-1619], dans Le Léviathan, auteur de :
« La lumière de l’esprit humain est la clarté des mots, mais grâce à des définitions exactes préalablement débarrassées et lavées de toute ambiguïté. […]
Au contraire, métaphores et mots ambigus privés de sens sont comme des feux follets, et raisonner à partir d’eux c’est se perdre au milieu d’innombrables absurdités avec leurs cortèges de disputes, de ruptures et de mépris. »
- Auteur aussi de : « Ni l’erreur, ni le non-sens ne sauraient être détectés sans une parfaite compréhension des mots. » 424 (Cf. Langage. Métaphore, Penser. Idées. Claires)

Par ordre chronologique. Langage. Mots. Victor Hugo :

Langage (Mots. Hugo Victor) (1) : 1856. Victor Hugo [1802-1885], dans Les contemplations, auteur de :
« Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. » 425

Langage (Mots. Hugo Victor) (2) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les Misérables, évoquant « la fatale insurrection de juin 1848 » écrit :
« […] Et ces mots, qui veulent être des injures, gueux, canaille, ochlocratie [régime politique dans lequel la foule a le pouvoir d’imposer sa volonté], populace, constatent, hélas ! plutôt la faute de ceux qui règnent que la faute de ceux qui souffrent ; plutôt la faute des privilégiés que la faute des déshérités.
Quant à nous, ces mots-là, nous ne les prononçons jamais sans douleur et sans respect, car lorsque la philosophie sonde les faits auxquels ils correspondent, elle y trouve souvent bien des grandeurs à côté des misères. Athènes était une ochlocratie ; les gueux ont sauvé la Hollande ; la populace a plus d’une fois sauvé Rome ; et la canaille suivait Jésus-Christ.
Il n’est pas de penseur qui n’ait parfois contemplé les magnificences d’en bas. »
426 (Cf. Démocratie. Peuple, Philosophie)

Langage (Mots. Hugo Victor) (3) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« L’inconvénient des mots, c’est d’avoir plus de contours que les idées. » 427

Langage (Mots. Hugo Victor) (4) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Il se taisait. […] Qui ne dit rien fait face à tout. Un mot qui vous échappe, saisi par l’engrenage inconnu, peut vous tirer tout entier sous on ne sait quelles roues. » 428

Langage (Mots. Hugo Victor) (5) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Le souvenir est un engloutissement qu’un mot peut remuer jusqu’au fond. » 429

Langage (Mots. Hugo Victor) (6) : 1873. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, écrit :
« Un mot du chef, c’était la croix d’honneur de ce temps-là. » 430

Langage (Mots. Hugo Victor) (7) : 1873. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, concernant la Convention [21 septembre 1792-26 octobre 1795] (du moins à ses débuts), où « l’intempérance du langage était de droit », auteur de :
« Il s’est dit à cette tribune de ces vertigineuses paroles qui ont, quelque fois, à l’insu même de celui qui les prononce, l’accent fatidique des révolutions, et à la suite desquelles les faits matériels paraissent avoir brusquement on ne sait quoi de mécontent et de passionné, comme s’ils avaient mal pris les choses qu’on vient d’entendre ; ce qui se passe se passe semble courroucé de ce qui se dit ; les catastrophes deviennent furieuses et comme exaspérées par les paroles des hommes. Ainsi une voix dans la montagne suffit pour détacher l’avalanche. Un mot de trop peut être suivi d’un écroulement. Si l’on n’avait pas parlé, cela ne serait pas arrivé. On dirait parfois que les évènements sont irascibles. » 431 (Cf. Politique. Révolte. Révolution)

Langage (Mots. Hugo Victor) (8) : (14 novembre) 2020. Entendu, cité, sans source, sur France Culture, par Régis Debray :
« Le mot, cette force qui va » de Victor Hugo.
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Langage (Mots. Hobsbawm Eric) : 2000. Eric Hobsbawm [1917-2012], dans L’ère des révolutions, auteur de :
« Les mots sont des témoins qui parlent souvent mieux que les documents. » 432 (Cf. Justice. Témoins)

Langage. Mots. Victor Klemperer :

Langage (Mots. Klemperer Victor) (1) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :
« Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, elles semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se faire sentir. Si quelqu’un au lieu de ‘héroïque et vertueux’ dit pendant assez longtemps ‘fanatique’, il finira par croire vraiment qu’un fanatique est un héros vertueux et que, sans fanatisme, il ne peut pas être un héros. Les vocables de ‘fanatique’ et ‘fanatisme’ n’ont pas été inventés par le IIIème Reich, il n’a fait qu’en modifier la valeur et les a employés plus fréquemment en un jour que d’autres époque et des années. » (Cf. Langage. Critique de mots, Politique « Terrorisme »)
Langage (Mots. Klemperer Victor) (2) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, auteur de :

« Je me souviens exactement de l’instant et du mot qui ont fait que mon intérêt philologique s’est étendu - ou, devrais-je dire restreint ? - du littéraire au linguistique. Soudain le contexte littéraire devient sans importance et se perd, on fixe son attention sur un mot ou sur une forme isolée. Car le mot isolé, c’est la pensée d’une époque qu’on découvre, la pensée générale où se niche celle de l’individu, la secondé étant influencée, peut-être même guidée par la première. » 433 (Cf. Langage. Nazi)

Langage (Mots. Klemperer Victor) (2) : 1996. Victor Klemperer [1881-1960], dans LTI. La langue du IIIème Reich, termine ainsi son livre :

« Mais à présent que le danger était passé [fin du Nazisme]et qu’une nouvelle vie s’ouvrait à moi, je me demandais quand même par quoi je devais commencer à la remplir. […]
Jusqu’à ce qu’un mot me décide. […]
Parmi les réfugiés, dans le village, se trouvait une ouvrière berlinoise aves ses deux petites filles […]
‘Pourquoi étiez-vous donc en taule ? demandais-je. - Ben, j’ai dit des mots qui n’ont pas plu. (Elle avait offensée le Führer, les symboles et les institutions du IIIème Reich). Ce fut l’illumination pour moi. En attendant sa réponse, je vis clair. « Pour des mots », J’entreprendrai le travail sur mon journal. [...] C’est ainsi qu’est né ce livre, moins par vanité, je l’espère que ‘pour des mots’. » 434
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Langage (Mots. Kollontaï Alexandra) : 1934. Aragon [1897-1922], dans Les cloches de Bâle met dans la bouche de Catherine qui assiste, le 3 décembre 1911, à l’enterrement de Paul et Laura Lafargue « la fascination qu’exerçait Alexandra Kollontaï [1872-1952] sur son auditoire. » :
« Ces mots étaient pour elle un alcool véritable. Ce n’était pas un rêve, il y avait là une femme qui parlait en leur nom. » 435 (Cf. Femmes. Remarquables. Lafargue Laura)

Langage (Mots. Léautaud Paul) : 1907. 1944. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire, écrit :
- le 8 septembre 1907 : « Est-ce assez bêtes ces grands mots ! »
- le 23 septembre 1907 : « Personne ne sait mieux que moi qu’on écrit toujours plus de mots qu’il n’en faut. »
- le 1er février 1944, évoquant notamment Charles-Augustin Sainte-Beuve [1804-1869] « et ses correspondants » :
« Jamais un mot soudain, un pétillement, une légèreté, etc… » 436

Langage (Mots. Leibniz) : 1765. Leibniz [1646-1716], dans Nouveaux essais sur l’entendement humain, auteur de :
- « On apprend les mots avant que d’apprendre les idées qui leur appartiennent, et les enfants accoutumés à cela dès le berceau en usent même pendant toute leur vie. »
- « L’usage des mots est quelque fois inconstant ; cela ne se pratique trop parmi les savants. »
- « Les hommes, ayant attachés certaines idées à certains mots par un long usage, imaginent que cette connexion est manifeste et que tout le monde en convient. D’où vient qu’ils trouvent fort étranger quand on leur demande la signification est mots qu’ils emploient, lors même que cela est absolument nécessaire. »
« Celui qui a les termes sans idées est comme celui qui n’aurait qu’un catalogue de livres. » 437

Langage (Mots. Lénine) : Lénine (du moins attribué à Lénine), auteur du si pertinent :
« Faites leur avaler le mot, vous leur ferez avaler la chose. » (Source ?)

Langage (Mots. London Jack) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de : « Il rougit et son front se mouilla.
- Je sais : je parle argot, je dis des tas de mots que vous ne comprenez pas. Mais voilà... Ce sont les seuls mots que je sache prononcer, en somme. Dans mon cerveau, j’ai bien d’autres mots, des mots ramassés dans les livres, mais comme je ne sais pas les prononcer, je ne m’en sers pas. » 438 (Cf. Corps. Cerveaux, Dialogues)

Langage. Mots. Arthur London :

Langage (Mots. London Arthur) (1) : 1969. Arthur London [1915-1986], dans L’aveu. Dans l’engrenage du procès de Prague, auteur de :
« Et l’autre profite de tout, de votre lassitude, de vos inattentions, de vos distractions. De votre ignorance. De votre bonne foi.
Je me bats parfois un jour entier sur un mot ; des jours et des nuits sur une phrase. » 439 (Cf. Justice. Aveu)

Langage (Mots. London Arthur) (2) : 1969. Arthur London [1915-1986], dans L’aveu. Dans l’engrenage du procès de Prague, auteur de :
« Cet acharnement, cette obstination ont quelque chose de confondant. Jamais je n’aurais pu imaginer que, si longtemps, avec tant de méticulosité, quelqu’un pourrait se livrer à un tel travail de fourmi sur des formulations. Kohoutek retape le texte à la machine, fragment par fragment, m’extorquant à chaque nouvelle mouture ma signature. De retouche en retouche, d’extrait en extrait, de formulation en formulation, le sens s’éloigne de plus en plus de l’original, tout en conservant avec lui un certain air de famille. Mais cela m’échappe. Tout ce travail a un but, sans doute, de faire que cela m’échappe, que les mots cessent de m’appartenir, que la description de mes actes, la définition de mes pensées deviennent peu à peu extérieurs à moi. […] » 440 (Cf. Êtres humains, Penser)
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Langage (Mots. Macron Emmanuel) : (21 septembre) 2017. Emmanuel Macron, après avoir dénoncé les risques de « la stérilisation de la parole politique », auteur de :
« Les seuls qui finissent par parler avec des mots normaux, ce sont les extrêmes. » 441
Un aveu ? (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Langage. Macron Emmanuel, Penser. Pensées. Binaires)
* Ajout. 12 mars 2018. (11 mai) 1763. Voltaire [1694-1778] écrit à Étienne-Noël Damilaville [1723-1768] :
« Faut-il donc en France être oppresseur ou opprimé, et n’y a-t-il pas un état mitoyen ? » 442

Langage (Mots. Marker Chris) : 1957. Chris Marker [1921-2012] auteur de :
« Les mots peuvent faire dire tout ce qu’on veut aux images. » 443 Et vice versa.
* Ajout. 18 octobre) 2017. Lu, ce jour, sur Le Canard enchaîné, cette analyse plus complexe :
« Pour comprendre cela [Il s’agit des « famines dans le monde »], il faut tout reprendre depuis le début. Se détacher de la violence des images, pour s’attacher à décrypter les faits. » 444
Et alors aller d’emblée à l’analyse de l’analyse qui seule donne sens et aux idées et aux faits. La question première devient alors est celle de savoir quelle est la pertinence de ladite analyse, et donc celle des critères de jugement mis en œuvre. (Cf. Hommes. Remarquables. Marker Chris, Penser, Histoire. Marker Chris)

Par ordre chronologique. Langage. Mots. Jean-Luc Mélenchon :

Langage (Mots. Mélenchon Jean-Luc) (1) : (17 avril) 2020. Jean-Luc Mélenchon, concernant le terme de ‘nationalisation’, auteur de :
« Pourquoi se faire peur avec des mots ? »

Langage (Mots. Mélenchon Jean-Luc) (2) : (29 août) 2022. Jean-Luc Mélenchon, auteur de :
« Il faut cesser de ne pas prendre au sérieux les mots qu’on utilise. »
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Langage (Mots. Mercier Louis Sébastien) : Louis Sébastien Mercier [1740-1814], auteur de :
« Ne pas céder à l’ivresse des mots qui tuent. » 445

Langage (Mots. Merleau-Ponty Maurice) : 1958. Maurice Merleau-Ponty [1908-1961], auteur de :
« Les hommes seraient bien malheureux s’ils regardaient en face les mots dont ils se servent. » 446

Langage. Mots. Mirabeau :

Langage (Mots. Mirabeau) (1) : (18 mai) 1789. Mirabeau [1749-1791], dans son Premier discours sur la vérification des pouvoirs, auteur de :
«
Car, on aura beau se récrier sur ce qu’on appelle des disputes de mots, tant que les hommes n’auront que des mots pour exprimer leur pensée, il faudra peser sur ces mots. Eh ! de bonne foi, est-ce bien à ceux qui courbent la tête devant les pointilleries des publicistes, est-ce bien à ceux qui nous rappellent sans cesse à de vieux textes, à de vieux titres, à de belles phrases, à des autorités de discours et d’insinuations ; est-bien à ceux qui nous ont journellement faire dire ce que nous ne voulions pas dire, répondre ce que nous ne pouvions pas répondre, à nous reprocher de peser sur les mots ? » 447

Langage (Mots. Mirabeau) (2) : (16 juillet) 1789. Mirabeau [1749-1791], dans sa Réponse à Mounier sur le droit qu’à l’Assemblée de juger les ministres, évoqua, critiqua si pertinemment « la facilité de l’esprit humain à prendre des mots pour des choses, des formules pour des arguments, et à se routiner (sic) vers un certain nombre d’idées, sans revenir jamais à examiner l’intelligible définition qu’il a prise pour un axiome. » 448 (Cf. Penser, Idées)
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Langage (Mots. Nietzsche Friedrich) : 1901. Friedrich Nietzsche [1844-1900], dans La volonté de puissance, auteur de :
«
Au point où commence notre ignorance et au-delà duquel nous en voyons plus, nous plaçons un mot : par exemple, le mot ‘moi’, le mot ‘faire’, le mot ‘souffrir’ - ce sont peut-être les lignes d’horizon de notre connaissance, ce ne sont pas des ‘vérités’ ». 449 (Cf. Penser. Vérité)

Langage (Mots. Nougaro Claude) : (1er janvier) 2023. Claude Nougaro [1929-2004] : un goûteur de mots, un dégusteur de mots, un éclateur de mots, un écrabouilleur de mots, un recomposeur de mots, un inventeur de mots, un savoureur de mots, un viveur de mots, un rassembleur de mots, un viveur de mots, un foutreur de mots, un décrocheur de mots, un barboteur de mots, un vertigineur de lots, un semeur de mots, un ferrailleur de mots. Des feux d’artifice. Pour quels sens ? (Cf. Penser)

Par ordre chronologique. Langage. Mots. Christine Ockrent :

Langage (Mots. Ockrent Christine) (1) : (7 octobre) 2018. Christine Ockrent, dans L’esprit public, sur France Culture, auteure de :
«
Nous aimons tous les mots, mais ce ne sont que des mots. » 450
* Ajout. 28 octobre 2018. Même mois, même émission, auteure de :
« En France, on connait l’escalade des mots. » 451 (Cf. Femmes. Journalistes. Ockrent Christine)

Langage (Mots. Ockrent Christine) (2) : (1er novembre) 2020. Christine Ockrent, dans L’esprit public, sur France Culture, critique « ce travers que nous cultivons tous, l’obsession des mots ». 452
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Langage (Mots. Plenel Edwy) : (4 septembre) 2024. Edwy Plenel, dans l’émission de France Inter consacrée à Georges Guingouin [1913-2005], auteur de :
« […] le récit national dans ce qu’il a lui-même de meilleur, le récit républicain, d’une république démocratique, sociale […] la république de l’égalité, la république de l’égalité des droits, sans distinction d’origine, de condition, d’apparence […] la république universelle ».
J’ai entendu ces mots avec agacement, comme des mantras qui ancrent dans un passé - réhabilité, en partie reconstruit - de valeur, heureux, positif, mais qui, usés jusqu’à la corde, ne veulent plus rien dire et me permettent plus de penser le monde - enfin, pas trop mal - sans même s’arrêter le terme de « distinctions » et comment Edwy Plenel les définit.
Sa conclusion de l’émission fut : « L’inquiétude est l’antichambre de l’espérance. » (Cf. Politique)

Langage (Mots. Polysémie) : Analyser la polysémie d’un mot est utile, éclairant, nécessaire. Attention : on peut utiliser la polysémie d’un mot pour le réhabiliter. Par exemple : la race.

Langage (Mots. Renard Jules) : 1902. Jules Renard [1864-1910], dans son Journal, auteur de :
« Les mots ne doivent être que le vêtement, sur mesures, de la pensée. » 453

Langage (Mots. Retz cardinal de) : 1717. Le cardinal de Retz [1613-1679], dans ses Mémoires, auteur de :
« […] On s’engage souvent plus par un mot que par une chose ; et cette réflexion m’a obligé de me dire à moi-même, plus d’une fois, que l’on ne peut assez peser les moindres mots dans les plus grandes affaires. » 454
- Dans les ‘petites’ aussi, ce qu’il pense aussi, je crois, d’ailleurs. Plus justement, la distinction était, le concernant, hors hypothèse…

Langage (Mots. Rivière Jacques) : (25 mai) 1916. Jacques Rivière [1886-1925], prisonnier en Allemagne, auteur de :
« Je ne veux pas avoir jamais à me dire que je me suis payé de mots. » 455

Langage. Mots. Rousseau Jean-Jacques :

Langage (Mots. Rousseau Jean-Jacques) (1) : (juin) 1751. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans sa lettre à l’abbé Reynal [1713-1796], auteur de :
« Vérité ! vertu ! Si quelqu’un n’aperçoit là que des mots, je n’ai plus rien à lui dire. »
Comme cela fait du bien de lire cela ! Et il y aurait tant de mots à ajouter, dont le premier, pour moi, serait sans doute celui de « morale ». 456

Langage (Mots. Rousseau Jean-Jacques) (2) : 1762. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Émile ou de l’éducation, auteur de :
« Sitôt que l’on accoutume les gens à dire des mots sans les entendre, il est facile après cela de leur faire dire tout ce qu’on veut. » 457
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Langage (Mots. Roy Jules) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Mémoires barbares, auteur de :
« Un mot n’a de signification qui suivant la façon dont il est dit, l’intonation qu’on lui prête, le regard qui s’y ajoute, les sous-entendus qui s’y glissent. » 458

Langage. Mots. Louis-Antoine de Saint-Just :

Langage (Mots. Saint-Just Louis-Antoine de) (1) : Louis-Antoine de Saint-Just [1767-1794], auteur de :
« […] Je n’aime point les mots nouveaux. Je ne connais que le juste et l’injuste. Ces mots sont entendus par toutes les consciences. Il faut ramener toutes les définitions à la conscience. […] » 459 (Êtres humains. Conscience, Penser. Morale)

Langage (Mots. Saint-Just Louis-Antoine de) (2) : (19 mai) 1852. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal évoque « le beau et terrible Saint-Just [1767-1794], dont chaque mot tombait comme un mot du destin. » 460
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Langage (Mots. Salvador Henri) : (24 septembre) 2022. Henri Salvador [1917-2018], auteur de :
« J’adore ensorceler les gens avec des mots. » 461 (Cf. Penser)

Langage. Mots. George Sand :

Langage (Mots. Sand George) (1) : (31 juillet) 1868. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« Avec un mot de plus ou de moins, on peut donner le coup de fouet sans blessure, quand la main est douce dans la force. » 462 (Cf. Violences)

Langage (Mots. Sand George) (2) : (8 octobre) 1875. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Édouard Charton [1807-1898], auteure de :
« Par mots tous faits, j’entends les locutions qui servent à exprimer une idée sans que l’auteur se donne la peine de lui donner une forme venant de lui : rompre les chiens, attraper les mouches avec du vinaigre, casser les vitres, etc., etc. » 463
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Langage (Mots. Scott C. James) : (9 juillet) 2019. James C. Scott, « professeur de sciences politiques et d’ethnologie à Yale », avant de partir en 1971 deux ans vivre avec des riziculteurs de Malaisie, auteur de :
« Je ne voulais pas me laisser intoxiquer par mes propres mots. » 464 (Cf. Penser, « Sciences » sociales)

Langage (Mots. September Dulcie) : Dulcie September [1935-assassinée en 1988], auteure de :
« […] Les mots ne suffisent plus. Vous devez agir. » 465 (Cf. Femmes. Remarquables. September Dulcie)

Par ordre chronologique. Langage. Mots. Germaine de Staël :

Langage (Mots. Staël Germaine de) (1) : 1813. Germaine de Staël [1766-1817], dans De l’Allemagne, auteure de :
« Les mots [...] sont esclaves et libres, soumis à la discipline de la syntaxe, et tous puissants par leur signification naturelle. […]
Tout a passé par les mots et tout s’y retrouve quand on sait les examiner. […] » 466 (Cf. Penser)

Langage (Mots. Staël Germaine de) (2) : 1813. Germaine de Staël [1766-1817], dans De l’Allemagne, auteure de :
« Les disputes de mots sont toujours des disputes de choses ; car tous les gens de bonne foi conviennent qu’ils ne tiennent à tel ou tel mot que par préférence pour telle ou telle idée : Comment les expressions habituellement employées dans les rapports les plus vulgaires pourraient-elles inspirer des sentiments généreux ? En prononçant les mots d’intérêt et d’utilité réveillera-t-on les mêmes pensées dans notre cœur qu’en nous adjurant au nom du dévouement et de la vertu ?» 467 (Cf. Penser. Morale, Économie)

Langage (Mots. Staël Germaine de) (3) : 1818. Germaine de Staël [1766-1817], dans les Considérations sur la révolution française [édition posthume], auteure de :
« Mais vaut-il la peine de raisonner, quand tout le but des adversaires est d’avoir des mots pour cacher leur pensée ?» Il suffit de ne pas raisonner sur les fondements de ses mots de ses ‘adversaires’ ; sinon, c’est ne pas raisonner et les légitimer. » 468 (Cf. Penser, Politique. Adversaire)
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Langage. Mots. John Steinbeck :

Langage (Mots. Steinbeck John) (1) : 1936. John Steinbeck [1902-1968], dans En un combat douteux, auteur de :
« Tout de même, lorsqu’on traduit sa pensée en mots, elle en devient plus claire, que quelqu’un écoute ou non. » 469 (Cf. Penser)

Langage (Mots. Steinbeck John) (2) : 1936. John Steinbeck [1902-1968], dans En un combat douteux, auteur de :
« - Ce n’est rien de religieux, protesta Jim. Je n’ai rien à faire de la religion.
- Non, je le sais, mais ne vous laissez pas influencer par le sens absolu des mots. » 470 (Cf. Dialogues)

Langage (Mots. Steinbeck John) (3) : 1936. John Steinbeck [1902-1968], dans En un combat douteux, auteur de :
« - Vous accordez trop d’importance aux mots, Doc. Vous construisez des pièges de mots dont vous êtes la première victime. Vous ne m’y prendrez pas. Vos mots ne signifient rien pour moi. Je sais ce que je fais. » 471
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Langage (Mots. Stendhal) : (11 mai) 1804. Stendal [1783-1842], écrit à sa sœur Pauline Beyle [1786-1857] :
« […] Faisons tous nos efforts pour connaître cette vérité. Les divers sens que nous attachons aux mots dont nous nous servons souvent sont une grande source d’erreur. Attachons-nous donc à voir ce qui disent ces mots. » 472

Langage (Mots. Stendhal) : (11 mai) 1804. Stendal [1783-1842], écrit à sa sœur Pauline Beyle [1786-1857] :
« […] Faisons tous nos efforts pour connaître cette vérité. Les divers sens que nous attachons aux mots dont nous nous servons souvent sont une grande source d’erreur. Attachons-nous donc à voir ce qui disent ces mots. » 473

Langage. Mots. Suri Manil :

Langage (Mots. Suri Manil) (1) : 2009. Manil Suri, dans Mother India, auteur de :
« Pouvais-je le croire ? Ses mots pesaient-ils suffisamment lourds pour contrebalancer tout ce que j’avais enduré au long des années ? » 474

Langage (Mots. Suri Manil) (2) : 2009. Manil Suri, dans Mother India, auteur de :
« Depuis la mort de Dev, les mots que j’avais lâchés ce jour-là déployaient leurs ailes de chauve-souris dans ma tête. Avaient-ils trouvé, en toi aussi, une caverne où hiberner, avant de te hanter en rêves, tirés de leur sommeil par je ne sais quel stimulus ? » 475
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Langage (Mots. Svevo Italo) : 1923. Italo Svevo [1861-1928], dans La conscience de Zeno, auteur de :
« […] J’avais dit : ‘J’estime ma femme’. Je n’avais pas dit : ‘Je ne l’aime pas’. Je n’avais pas dit qu’elle me plaisait, mais non plus qu’elle ne pouvait pas me plaire. Il me semblait, à ce moment, être tout à fait sincère. Je comprends aujourd’hui que, par ces quelques mots, je trahissais à la fois les deux femmes que j’aimais, tout leur amour et tout le mien. » 476

Langage. Mots. János Székely :

Langage (Mots. Székely János) (1) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« - Si je voulais remercier, il haussait les épaules.
- Ce n’est rien disait-il. Nous sommes des prolos, il faut nous entraider et voilà tout.
Cette abréviation populaire du mot ‘prolétaire’ est la première locution étrangère que j’aie apprise. J’en ignorais encore le sens, mais, à mes yeux, c‘était le mot le plus magnifique de toutes les langues. Car il signifiait qu’Élemer me considérait comme son égal et que, moi, j’appartenais à un monde, quel qu’il soit. » 477

Langage (Mots. Székely János) (2) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Ce n’était pas une lettre, mais une carte postale. Elle venait de Paris et représentais, je m’en souviens, l’Arc de triomphe de Paris. Patsy n’écrivait que quelques mots : mais ce que je lus entre les lignes aurait noirci des centaines de cartes postales. » 478

Langage (Mots. Székely János) (3) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« J’avalais ces aliments comme je l’aurais fait de remèdes salutaires et je me disais d’un cœur reconnaissant : quel bonheur que cela fasse plaisir par la même occasion !
J’agissais de même avec la nourriture de l’esprit. Je me gorgeais de mots anglais comme de fromage de tête. Chacun de ces mots représentait pour moi un tout petit morceau de l’Amérique, et je me disais d’un cœur reconnaissant : quel bonheur que cela fasse plaisir par la même occasion !
» 479

Langage (Mots. Székely János) (4) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Ce furent là des journées étouffantes. Des mots refoulés se cachaient dans tous les coins, lorsque je me tournais et me retournais dans le noir, incapable de dormir, ils prenaient leur envol comme des chauves-souris. » 480

Langage (Mots. Székely János) (5) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« […] Petits perroquets, pensais-je avec rancune, en remarquant comme ils s’étaient appropriés notre jargon intime, lentement élaboré, où chaque combinaison de mots, chaque allusion, chaque tour plaisant avait sa petite histoire. Nous ‘les anciens’, nous avions joué la sage-femme à la naissance de chaque formule, mais ces nouveaux-venus les avaient héritées ne pleine croissance, ridées, vieillies. Je les traitais d’intrus, d’usurpateurs, tout comme l’avaient fait, à mon égard, trois ans plus tôt, les garçons d’alors. » 481

Langage (Mots. Székely János) (6) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Un fusible avait sauté tout à coup, produisant un court-circuit dans mon âme : dans l’obscurité il s’était passé une chose qu’on ne peut éclairer par des mots. » 482
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Par ordre chronologique. Langage. Mots. Hippolyte Taine :

Langage (Mots. Taine Hippolyte) (1) : (11 décembre) 1851. Hippolyte Taine [1828-1893], dans une lettre à Lucien-Anatole Prévost-Paradol [1829-1870], auteur de :
« Ici, mon ami, je ne vois personne. Dans les conversations, j’entends des mots, et j’en prononce, mais ce n’est qu’un échange de sons. » 483

Langage (Mots. Taine Hippolyte) (2) : 1876. Hippolyte Taine [1828-1893], dans Les origines de la France contemporaine, auteur de :
« Aujourd’hui, nous préférons l’éloquence précise des choses à l’éloquence lâche des mots », tandis qu’il récuse les « mots grandioses et vagues » des Jacobins. 484 (Cf. Penser, Éloquence, Histoire. Taine Hippolyte)

Langage (Mots. Taine Hippolyte) (3) : 1876. Hippolyte Taine [1828-1893], dans Les origines de la France contemporaine, auteur de :
« Parce qu’ils manient des mots, ils s’imaginent qu’ils possèdent des idées, ce qui leur ôte l’envie de les acquérir. » 485 (Cf. Penser. Idées. Réfléchir)
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Langage (Mots. Talmont Virginie) : 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« […] Mes mots, il ne les a pas écoutés. Mon monde, il n’y est pas entré. Ma peur, il ne l’a pas approchée. Juste ses deux gros yeux derrière ses lunettes :’Je suis dubitatif quant au passage à l’acte’. Il s’est permis de raconter mon histoire à ma place. Il m’a volé mon histoire. Dans ma tête, c’est le chaos. » 486 (Cf. Êtres humains, Corps. Yeux, Penser, Politique. Autorité, Psychanalyse, Violences incestueuses. Talmont Virginie)

Langage (Mots. Tchékhov Anton) : 1897. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Les moujiks, auteur de :
« Il n’avait pas fréquenté la ville et ne lisait jamais, mais il avait ramassé, savoir où, des tas de mots savants et aimait les employer dans la conversation, ce qui lui valait d’être considéré, bien qu’on ne le comprît pas toujours. » 487

Par ordre chronologique Langage. Mots. Léon Tolstoï :

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (1) : (26 mars) 1847. Léon Tolstoï [1828-1910], concernant ses critiques du Nakaz [« Instruction pour la commission de lois chargé de dresser le projet d’un nouveau code des lois »] de Catherine II [1729-1796], écrit dans son Journal :
« Je noterai d’une façon générale qu’à partir du chapitre XII les chapitres suivants sont pleins de mots plus que de pensées. » 488 (Cf. Penser. Pensées. Tolstoï Léon)

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (2) : (13 mars) 1870. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Interdisez d’employer des mots artificiels, qu’ils soient nôtres, ou grecs, ou latins, et du coup s’affaissera la pâte de la science qui gonflé cette levure. Au lieu de cela, on amasse des mots, on attribue à ces mots, par consentement général, un sens conventionnel et on en joue comme aux échecs, étant convenu que le cavalier se déplace ainsi, la reine ainsi, etc. » 489 Fondamentale critique des liens entre le langage et la pensée. (Cf. Penser, Politique, « Sciences » sociales. Tolstoï Léon)

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (3) : (17 mars) 1870. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« La Bruyère [Jean de. 1645-1696] dit des ‘précieux’ de son temps : ‘Une chose dite entre eux peu clairement en entraîne une autre, encore plus obscure, sur laquelle on enchérissait par des vraies énigmes : ils étaient parvenus enfin à ne plus être entendus et à ne pas s’entendre eux-mêmes. N’en est-il pas de même avec les mots savants, pour lesquels on écrit à présent des lexiques.
Pour dépouiller ce jeu de tout sens, il faut insister sur la signification des mots employés. » 490
Cf. Aujourd’hui, la diffusion des Dictionnaires qui permettent de repenser, souvent radicalement, la signification, le champ du mot choisi. [exemple : le Dictionnaire de la pornographie, etc…] (Cf. Penser, Politique, « Sciences » sociales. Tolstoï Léon)

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (4) : (5 septembre) 1878. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit à Nicolaï Strakhov [1828-1896] :
« Si j’étais tsar, je ferais une loi disant que l’écrivain qui emploie un mot dont il ne peut donner la signification, se verra retirer le droit d’écrire et administrer cent coups de baguettes. » 491

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (5) : 1886. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Adolescence, auteur de :
« Je me destine à la faculté de mathématiques et ce choix, à vrai dire, je l’ai fait uniquement parce que les mots sinus, tangentes, différentielles, intégrales, etc., me plaisent infiniment. » 492

Langage (Mots. Tolstoï Léon) (6) : (4 février) 1897. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Les poètes, les versificateurs, se mettent la langue à la torture de manière à être capables d’exprimer toute pensée avec tous les mots les plus variés possibles et à savoir avec toutes sortes de mots composer une apparence de pensée. Pareil exercice ne peut être l’occupation que de gens qui manquent de sérieux. Et c’est bien ce que cela est. » 493 (Cf. Culture. Poésie, Penser. Pensées, Tolstoï Léon)
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Langage (Mots. Tourret Louise) : (5 août) 2019. Sur France Culture, Louise Tourret présentant les « thèmes » des 90 livres de Marie-Aude Murail nomme « la violence, la sexualité, la famille dans tous ses états, la maladie, la folie et la mort, la politique… ». 494
Certes, il ne s’agit que de nommer des thèmes (abordés par l’auteure), mais néanmoins, comment, sur les seuls fondements de ces mots, chacun au singulier, alignés les uns après les autres, dans une pseudo équivalence, peut-on réfléchir ? (Cf. Penser)

Langage (Mot. Valls Manuel) : (21 janvier) 2015. Manuel Valls (premier ministre), [après avoir employé et avoir été critiqué pour avoir employé l’expression d’ « apartheid territorial, social, ethnique » concernant certains « territoires », certaines « personnes pauvres », certaines « populations pauvres aux mêmes origines » en France], auteur de :
« Peu importe les mots, ce qui compte, c'est d'agir. Moi j’utilise les mêmes, avec constance et cohérence depuis près d’une dizaine d’année. Peu importe les mots. Ce qui compte c’est d’agir. » 495
Terrifiant, car lorsqu’il évoque : « les mots », c’est bien la pensée dont ils sont les révélateurs qu’il signifie ; c’est donc considérer que l’on pourrait, [qu’il faudrait pouvoir] agir sans penser, et penser qu’il agit sur ces fondements depuis près de dix ans ! (Cf. Hommes. « Politiques ». Valls Manuel, Penser)

Langage (Mots. Vaubourg Marie) : 1976. Marie Vaubourg, dans Silence… on crie, auteure de :
« Nous nous taisions à grand renfort de mots vides. » 496

Par ordre chronologique. Langage. Mots. Voltaire :

Langage (Mots. Voltaire) (1) : (15 novembre) 1735. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Jean-Baptiste-Nicolas de Formont [1694-1758], auteur de :
« Je sais que l’essence d’un jésuite est d’être mauvais philosophe ; ce sont des gens à qui on dicte, à l’âge de quinze ou vingt ans, des mots qu’ils prennent ensuite pour des idées. » 497

Langage (Mots. Voltaire) (2) : (2 mai) 1739. Voltaire [1694-1778], écrit à Helvétius [1715-1771] (en anglais) :
« […] Les hommes ont besoin de mots. Donnez-leur des mots si vous ne pouvez faire mieux. » 498

Langage (Mots. Voltaire) (3) : (septembre) 1739. Voltaire [1694-1778] écrit à Frédéric, prince héritier de Prusse [1712-1786], évoque une « calomnie » le concernant et poursuit :
« Votre altesse royale sait ce que c’est que le pouvoir despotique et elle n’en abusera jamais, mais elle voit quel est l’état d’un homme qu’un seul mot peut perdre. C’est continuellement ma situation. […] » 499

Langage (Mots. Voltaire) (4) : (20 juin) 1741. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Helvétius [1715-1771], lui écrit :
« Un mot mis hors sa place gâte la plus belle pensée. »
Et, en note, il est précisé qu’il s’agit d’un « écho d’un vers de Boileau [1636-1711] fort admiré par Voltaire » :
« D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir. [Arts poétiques, I. 132] » 500

Langage (Mots. Voltaire) (5) : (29 janvier) 1758. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], lui fait part de sa critique de certains articles de l’Encyclopédie :
« Bannissez la morale triviale dont on enfle certains articles. Le lecteur veut savoir les différentes acceptions d’un mot et déteste un fade lieu commun sur ce mot. » 501

Langage (Mots. Voltaire) (6) : (6 février) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte [1700-1788] et à la comtesse [1703-1774] d’Argental, auteur de :
« En un mot, j’ai tourné les choses de manière que sans blesser la vérité, j’ai tâché de ne déplaire à personne. » À ne pas prendre au pied de la lettre ! 502 (Cf. Penser. Vérité, Voltaire)

Langage (Mots. Voltaire) (7) : (26 avril) 1775. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Condorcet [1743-1794], lui écrit :
« Vous savez qu’un mot impropre gâte la plus belle pensée, et qu’une seule idée qui n’est pas à sa place rend tout discours ridicule. » 503 (Cf. Penser. Idées)
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Langage (Mots. Weil Simone) : 1937. Simone Weil [1909-1943], dans un texte intitulé Ne recommençons pas la Guerre de Troie (Pouvoir des mots), écrit cette analyse éblouissante :
« […] Si nous saisissons, pour essayer de le serrer, un de ces mots tout gonflés de sang et de larmes, nous le trouvons sans contenu.
Les mots qui ont un contenu ne sont pas meurtriers. Si parfois l’un d’eux est mêlé à une effusion de sang, c’est plutôt par accident que par fatalité, et il s’agit alors d’une action limitée et efficace.
Mais qu’on donne des majuscules à des mots vides de signification, pour peu que les circonstances y poussent, les hommes verseront des flots de sang, amoncelleront ruines sur ruines en répétant ces mots, sans pouvoir jamais obtenir effectivement quelque chose qui leur corresponde ; rien de réel ne peut jamais leur correspondre, puisqu’ils ne veulent rien dire.
Le succès se définit alors exclusivement par l’écrasement de groupes d’hommes qui se réclament de mots ennemis ; car c’est encore là un caractère de ces mots, qu’ils vivent par couples antagonistes.
Bien entendu, ce n’est pas toujours par eux-mêmes que de tels mots sont vides de sens ; certains d’entre eux en auraient un, si on prenait la peine de les définir convenablement.
Mais un mot ainsi défini perd sa majuscule, il ne peut plus servir de drapeau ni tenir sa place dans le cliquetis des mots d’ordre ennemis ; il n’est plus qu’une référence pour aider à saisir une réalité concrète ou un objectif concret, ou une méthode d’action.
Éclaircir les notions, les mots congénitalement vides, définir l’usage des autres par des analyses précises, c’est là, si étrange que cela puisse paraître, un travail qui pourrait préserver des existences humaines.
Ce travail, notre époque y semble à peu près inapte.
[…] » 504
N.B. Penser à moderniser avec Féminisme, Genre, Sexes, Sexualité… (Cf. Langage. Majuscule, Penser. Pensées. Binaires, Politique. Guerre, Histoire)

Langage. Mots. (Wittgenstein Ludwig) : (11 janvier) Années 1930. Ludwig Wittgenstein [1889-1951] à son frère Paul :
« Cher Paul, Premièrement, je voudrais te remercier du fond du cœur pour la quantité de chocolat. On va devoir bientôt te mettre sous tutelle. - Deuxièmement, en ce qui concerne les mots convenables et inconvenants, je ne peux que répéter ce que je disais récemment : l’emploi d’un mot exprime l’attitude que nous avons à l’égard de ce mot. Prends par exemple les trois mots ’chiottes’ [scheisshaüsel], ‘cabinets’ [abort], et ‘petit coin’ [gewisser ort]. Si tu emploies le premier, c’est que tu n’es pas le moins du monde gêné à l’idée de tout ce qui se passe de tout à fait dégoûtant dans cette pièce. Le deuxième mot est purement factuel. En l’employant, tu montres que tu parles de la chose de façon tout à fait abstraire, pour ainsi dire scientifique. Enfin, la troisième expression est même une périphrase et son usage montre que l’on préférerait de loin ne pas parler de la chose. Bref il est clair qu’on associe les trois expressions à des catégories de représentations différentes. » 505

Langage. Mots. Émile Zola :

Langage (Mots. Zola Émile) (1) : (26 avril) 1882. Émile Zola [1840-1902], dans une lettre à Henry Fouquier [1838-1901], auteur de :
« Ce sont les états d’âme qui font la vérité des mots. » 506

Langage (Mots. Zola Émile) (2) : 1886. Émile Zola [1840-1902], dans L’Oeuvre, auteur de :
« On en arrivait aux mots abominables, la grande élégance, mêmes pour les natures les plus distinguées, étant de rivaliser d’ordures. » 507
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X. Langage. Mots (Critique de mots) :

Par ordre alphabétique. Langage. Mots. Critique de mots :

Langage (Mots. Critique de : « Affaire ») : Le mot « affaire » est un terme très utile : il cautionne en effet toutes les confusions entre les crimes et les délits, les auteur-es et les victimes, ainsi qu’avec leur traitement par la presse, la justice, la police, l’opinion dite publique…
Puis, dès lors que l’équivalence de tout avec tout étant acquis et que rien n’a plus de sens, on peut lire (en sus de l’emploi de ce terme dans cet Abécédaire) : « Affaire du barbecue : 20 ans de prison » 508 ; « Une affaire de viol collectif se règle sur internet » 509 ; un footballeur « cité dans une affaire de prostitution de mineure » 510 ; un policier cité par Samira Bellil concernant l’homme qui l’avait battue, violée, torturée : « Il a déjà une affaire de prostitution sur le dos » 511
En 2012, un ’économiste’ déclarait : « L’affaire Grecque est très inquiétante » 512, tandis qu’un diplomate évoquait, en 2017, sans plus de précision, « l’affaire Palestinienne ». 513
* Ajout. 4 avril 2013. 2013. Pour Harlem Désir, premier secrétaire du parti socialiste, qualifie l’aveu de Jérôme Cahuzac (de ses mensonges au parlement, au gouvernement et au président de la République) d’« affaire individuelle ». 514
* Ajout. 23 juin 2014. Lu dans Le Figaro :
« En cédant la couronne à son fils Felipe, jeudi dernier, le roi [d’Espagne] lui transmettait en même temps le caractère ‘inviolable’ [juridiquement irresponsable] que la Constitution confère au chef de l'État. Il devenait pour sa part un simple justiciable. Que l'on sache, Juan Carlos n'a commis aucun crime. Mais des affaires privées pourraient l’inquiéter [dont deux demandes de reconnaissance de paternité]. » 515
* Ajout. 17 avril 2016. 1997. Lu dans le livre d’Élisabeth Guigou, Être femme en politique [1997], ceci :
« La seule femme élue dont le nom soit apparu dans une affaire de sang et de corruption - mais elle était victime et en est morte - est Yann Piat […]. » (Cf. Femmes. « Politiques ». Piat Yann, Politique. Corruption) 516
* Ajout. 19 novembre 2016. 2016. Entendu sur France Culture, concernant Chantal Ackermann :
« [Avoir] affaire à la déportation, à la shoah ». 517
* Ajout. 3 septembre 2017. 2005. Éric Hobsbawm [1917-2012], dans son Autobiographie, Franc-tireur, auteur de :
« À l’heure où les affaires de l’humanité sont gérées selon les critères de technocrates chargés de ‘résoudre les problème’ […]. » 518
* Ajout. 22 octobre 2017. 2017. Lu dans Le Figaro :
« Roman Polanski est aujourd'hui encore empêtré dans les affaires. » 519 :
* Ajout. 18 mai 2018. (11 décembre) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à François-Louis-Claude Marin [1721-1809], lui écrit :
« J’espère pour ma consolation que cette maudite affaire finira bientôt. J’entends la maudite affaire de Beaumarchais [1732-1799], car il y a mille autres affaires dans ce monde. » 520
* Ajout. 21 juillet 2018. 2018. Nicole Belloubet, ministre de la justice, a, ce jour, à l’Assemblé Nationale, qualifié d’« affaire individuelle » les accusations portées à l’encontre d’Alexandre Benalla… et de beaucoup d’autres…. 521 (Cf. Justice)
* Ajout. 28 octobre 2020. Entendu, ce jour, sur France Culture évoquer « les affaires de pédophilie qui ont frappé le diocèse de Boston ».
Au lieu et place, par exemple, de : Pendant des dizaines et des dizaines d’années, des prêtres, à Boston comme dans le monde entier, ont notamment violé dans la plus totale impunité des milliers et des milliers d’enfants dont ils étaient censés, avec la totale confiance des parents, être responsables de la formation, pas uniquement religieuse, etc., etc… (Cf. Justice. Impunité, Langage. Sujet, Violences)
* Ajout. 8 avril 2021. 1979. Jean Daniel [1920-2020], dans L’ère des ruptures, concernant les relations entre le parti communiste et le Nouvel observateur, auteur de :
« La guerre durera deux ans à l’occasion de deux évènements qui nous dépasseront de beaucoup (?) : l’affaire Soljenitsyne et l'affaire du Portugal [dite ‘la révolution des œillets’. 25 avril 1974] » 522
* Ajout. 19 octobre 2021. Entendu, ce jour sur France Culture, dans Les chemins de la philosophie :
« L’affaire France Télécoms a connu une vague de suicides. » (Cf. Langage. Sujet, Philosophie)
* Ajout. 7 août 2022. Entendu, ce jour sur France Culture, dans l’émission Questions d’Islam - Le statut de la femme dans le discours islamiste -, concernant Tariq Ramadan :
« Jusqu’à l’éclatement de son affaire ». (Plusieurs accusations de viols)
* Ajout. 9 novembre 2022. 1981. Georges Simenon [1903-1989], dans Mémoires intimes, se dit « passionné par cette affaire » que fut la commission Mac Carthy [1951], dénommée aussi « chasse aux sorcières ». Et il poursuit :
« Nous avions déjà beaucoup d’amis à Lakeville mais on ne parlait jamais de cette affaire, comme si chacun craignait de se compromettre (sic). Je me taisais, moi aussi, bien, que je sois resté toute ma vie apolitique (sic), ce qui aux yeux de certains aurait passé pour suspect (sic). » […] »
« On visait surtout, sinon presque exclusivement, les intellectuels et les artistes soupçonnées d’idées gauchistes. » 523 (Cf. Politique)

Langage (Mots. Critique de : « Arme par destination ») : Une « arme par destination » : un couteau, une voiture, une tarte à la crème, une main, une caméra, un sexe, un drone…

Langage (Mots. Critique de : « Assimilation ») : S’assimiler, c’est se nier.

Langage (Mots. Critique de : « Assumer ») : Lu un commentaire du Figaro concernant Emmanuel Macron :
« ‘J’assume' nous dit-il. Autrement dit : ‘Je vous emm..., je fais ce que je veux !’ ». 524

Langage (Mots. Critique de : « Bagarre ») : 1968. Entendu Jean Vilar [1912-1971] évoquer les « bagarres entre la police et les manifestants ». 525 Non. C’est poser à niveau égal les manifestant-es (en règle générale désarmé-es) et les forces de police, elles armées ou étant habilitées à l’être. C’est nier le pouvoir, c’est nier l’État. C’est donc les cautionner.

Langage (Mots. Critique de : « Biais cognitif » : Erreur de jugement ; postulat erroné.
Lorsqu’il dure pendant des siècles, euphémisme pour signifier que l’on s’est trompé pendant des siècles. (Cf. Patriarcat)

Langage (Mots. Critique de : « Bonniche ») : À l’écoute du mot « bonniche », je me rends mieux compte que l’emploi d’un seul terme qui inscrit la permanence d’un monde, re-justifie le monde dont il est issu et le re-légitime.

Langage (Mots. Critique de : « Ça ») : Tout « ça » - concernant des personnes - est mépris, déni, ou insignifiance.
N.B. Ne concerne donc pas le « ça » en psychanalyse, et notamment pas Le livre du ça [1923] de Georg Groddeck. [1866-1934].
* Ajout. 3 mai 2017. 2017. Emmanuel Macron, auteur de :
« Le PS et LR, aujourd’hui, ça fait 25 %. » 526
* Ajout. 8 mai 2017. 1980. Frederick Leboyer [1918-2017], gynécologue, auteur de :
« Hélas, c’est une idée solide, un postulat bien ancré, qu’un nouveau-né, ‘ça’ ne sent rien’, ‘ça’ n’entend pas, ‘ça’ ne voit pas. Comment, ‘cela’ pourrait avoir du chagrin ? « Ça » crie, ‘ça’ hurle, un point, c’est tout. En somme, c’est un objet. » 527
* Ajout. 16 février 2019. (16 février) 2019. Entendu sur BFM-TV :
« [À Bourg en Bresse] ça manifeste ». [13h44]
* Ajout. 22 septembre 2019. (22 septembre) 2019. Entendu ce jour lors d’un débat concernant la PMA sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Les lesbiennes et tout ça… »
* Ajout. 17 décembre 2019. (17 décembre 2019) Le journaliste de plateau de BFM-TV, auteur de :
« Ça manifeste à Nantes, ça manifeste à Bordeaux, ça va manifester à Paris. » 528
* Ajout. 16 janvier 2020. 2017. Début de Laëtitia d’Yvon Jablonka [prix Médicis] consacré à Laetitia Perrais [1992-2011] enlevée, violée et assassinée le 19 janvier 2011 :
« C’était une serveuse de dix-huit ans […]. » 529
* Ajout. 10 octobre 2020. Alain Finkielkraut, sur France Culture, après avoir nommé « la commission des droits de l’homme de l’Onu », « le défenseur [Français] des droits », « la Cour européenne des droits de l’homme », poursuit :
« Tout ça… » 530
* Ajout. 30 octobre 2020. Florian Delorme sur France Culture, auteur de :
« Ça fait levier » (concernant les imams Turcs en France). 531
* Ajout. 11 novembre 2020. 1880. Émile Zola [1840-1902], dans Nana, auteur de :
« Est-ce que je connais toutes les filles de Paris ! Nana est une invention de Bordenave. Ça doit être du propre ! » 532
* Ajout. 16 juillet 2021. (16 juillet) 2021. Entendu sur France Culture, concernant une réunion politique :
« C’était plein à craquer ».
* Ajout. 14 octobre 2021. (16 novembre) 1866. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« Il a une délicieuse femme, et tout ça m’aime de longue date. » 533
* Ajout. 15 octobre 2021. 1905. Louise Michel, dans Souvenirs et aventures de ma vie, concernant la répression de la Commune de Paris [1871] par le général de Galliffet [« Le massacreur de la Commune ». 1831-1909], rapporte sa réaction face à un homme qui « demandait grâce » :
« ‘Tuez-moi ça’ dit froidement Galliffet. » 534
* Ajout. 17 octobre 2021. Dans Un flic [Jean-Pierre Melville. 1972], Alain Delon, commissaire de police, concernant un travesti préalablement giflé, à ses subordonnés :
« Foutez-moi ça dehors ! »
* Ajout. 1er avril 2022. (1er avril) 2022. Entendu sur BFM-TV :
« Ça bombarde toujours à Kiev. »
* Ajout. 11 février 2023. Entendu, aujourd’hui, sur France Culture, Daniel Toscan du Plantier [1941-2003], auteur de :
« ma secrétaire, c’est la même qu’aujourd’hui ».
Double ou triple déni ?

Langage (Mots. Critique de « Capital ») : On entend régulièrement employer les termes de capital financier, de capital social, de capital humain, de capital symbolique, de capital littéraire, etc… Si le lien entre ces expressions est que tous ces dénommés « capitaux » peuvent, et pour certain-es doivent, dégager un profit, être rentabilisés ; le plus inquiétant ne serait-il pas que ces ajouts, ces qualificatifs soient en sus comparés, comparables : « l’humain » et « le social », « le financier » et « le symbolique », etc., ?

Langage (Mots. Critique de « Capricieuse ») : Qui est premier ? Le caprice ou la capricieuse ?

Langage (Mots. Critique de : « Cas ») : Du processus de dépersonnalisation :
1) : « Des personnes sont » …
2) : « Il y a des personnes qui » …
3) : « Il y a des cas qui » …
4) « J’ai des cas dont » …

Langage (Mots. Critique de : « Casseurs ») : Termes entendus à la télévision [BFM-TV, C. News] l’après-midi de la journée des manifestations du 1er décembre 2018, employés au lieu et place et / ou conjointement de « casseurs » :
« Gilets jaunes », « casseurs gilets jaunes / casseurs pas gilets jaunes », « [militants] ultra droite », « ultra-gauche », « radicaux », « gens violents qui ont des revendications », « fauteurs de troubles », « ultras », « éléments perturbateurs », « perturbateurs », « [vrais] pros de la casse », « groupes organisés », « provocateurs », « charognards », « professionnels du chaos », « hordes de pilleurs », « racaille », « individus ultras ».
Le terme de « casseurs » - qui les excluent de la Politique - ne veut rien dire : Cf. plus haut. Remplacer par : « les plus radicaux, les plus radicaux, les plus violents ? » : ? : on peut alors tenter de comprendre les raisons, les objets et les divers modes d’expressions des révoltes.
* Ajout. 3 décembre 2018. M. Castaner, à la commission des lois de l’assemblée nationale, emplis les termes de « gilets jaunes radicalisés, ultra infiltrés, criminels, factieux, séditieux »
* Ajout. 15 décembre 2018. Entendu pour évoquer les ‘casseurs’ : « prédateurs d’opportunités », « opportunistes », « profils de charognards » [BFM-TV].
* Ajout. 29 janvier 2019. Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, à l’assemblée nationale, auteur de : « les brutes [qui n’écoutent que] leur soif de chaos ». 535
* Ajout. 10 février 2019. Christophe Castaner traite d’« anomalies » les blessures, les blessé-es après les manifestations des « Gilets jaunes ». 536
* Ajout. 23 mars 2023. J’ai relevé lors de la manifestation contre les retraites : « casseurs », « éléments perturbateurs », « blacks blocs », « individus cagoulés, entrainés, vêtus de noir », « éléments - très / extrêmement - radicaux », « voyous », « ultras », « activistes violents ».

Langage (Mots. Critique de : « Cause ») : Ne pas confondre la cause et le prétexte.

Langage (Mots. Critique de : « Choix ») : « Il faut faire un choix », « Il faut choisir », « Il / elle a le choix » ; « Il / elle peut faire un choix » ; « Il / elle sait choisir» ; « Il / elle appris à choisir » ; « Il / elle peut choisir » ; « Il / elle a été contraint-e de choisir » ; « Il / elle n’a pas la liberté de son choix » ; « Il / elle n’a pas le choix »…
Il faut savoir choisir ses termes et surtout en comprendre les signifiants, sans oublier de penser à ceux auxquels ils se substituent, sans s’en différencier : « libre arbitre » par exemple…
Tout « choix » - qui est aussi un privilège que l’on peut s’offrir - s’inscrit nécessairement au sein de contraintes spécifiques, déterminées.
Les dénier, et donc les récuser, c’est ipso facto, soit délégitimer le concept de choix (considéré comme ‘libre’), soit lui retirer toute signification.
* Ajout. 20 avril 2018. (12 juin) 1931. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Ce qu’ils doivent vouloir, on l’a choisi pour eux. » 537
* Ajout. 9 juillet 2022. Le choix suppose résolue la question du libre arbitre, comme celles des rapports de domination.
* Ajout. 11 février 2023. Mais est-ce bien une question pertinente ? Non.

Langage (Mots. Critique de : « Cliché ») : N’employer le terme de « cliché » que très parcimonieusement, car le « cliché » pour l’un-e est la vérité pour l’autre. Et le terme continent, par ailleurs, souvent une part de vérité.

Langage (Mots. Critique de : « Compromission » : Juger des « compromissions », c’est se situer en deçà, en delà, au-dessus des êtres jugés « compromis » sans être à même d’en appréhender les tenants et les aboutissants.

Langage (Mots. Critique de : « Coureur ») : « Coureur » : [dans Le Littré] : « Celui qui va sans cesse d’un endroit à un autre »
- Coureur : « coureur de fille, ou simplement coureur : Homme de mauvaise vie. »
- Coureuse : « jument légère » ; « fille ou femme de mauvaise vie. une coureuse de rempart ».
Les « coureurs de jupons » : sous-produit - dévalué ? - des « coureurs de bas-fonds » ?

Langage (Mots. Critique de : « Créole ») : 2015. Je lis en note commentant cette formulation d’Honoré de Balzac [1799-1850], dans La cousine Bette [1846] :
« En vraie créole de Paris… » :
« Balzac emploie ce mot non dans le sens littéral de ‘personne de race blanche, née dans les colonies intertropicales (Robert), mais au sens figuré de personnes paresseuse, indolente, voluptueuse ». 538
Si, resitué dans le contexte patriarcal-colonial, je peux comprendre le passage de l’un à l’autre, je ne sais s’il existe un lien - et si oui, lequel - entre le terme de « créole » - ou plutôt de ce terme concernant les femmes - et celui de « créolisation » tel que défini par Edouard Glissant [1928-2011], puis repris par Jean-Luc Mélenchon :
« La créolisation est la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs éléments de cultures distinctes, dans un endroit du monde, avec pour résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments. » (Poursuivre)

Langage (Mots. Critique de : « Crise ») : Une « crise » - une épreuve à laquelle ‘on’ n’était pas préparé - est censée être soudaine, inopinée, passagère, à laquelle des solutions doivent, peuvent être trouvées. Mais quand ce qui sont nommé « les crises » s’universalisent, perdurent, s’aggravent, alors, il s’agit d’une donne, d’une réalité, d’un état qui nécessitent une analyse, une politique globale, durable, structurelle, que justement l’emploi du mot « crise » interdit.

Langage (Mots. Critique de : « Daech ») : Que l’on emploie le mot Daech - terme arabe- ou celui d’État islamiste, de supposé État islamiste, d’État terroriste, d’organisation de l’État terroriste, de proto-État, de pseudo-État, d’État de barbarie, de groupe djihadiste sunnite, de califat, ou que l’on considère qu’il ne s’agit ni un état, ni islamique, ni musulman…, il faut ne pas oublier que chacun de ces qualificatifs implique une analyse [géo]politique, religieuse, historique, régionale… sous-jacente.

Langage (Mots. Critique de : « Décolonial ») : Le terme, d’origine universitaire, de : « décolonial » - comme celui de « post-colonial » - qui se veut progressiste, en réalité se substitue progressivement à ceux d’ « anticolonialisme », dans lequel je me retrouve.

Langage (Mots. Critique de : « Dérapage ») : Un « dérapage » à l’origine concerne une personne, une voiture puis : une parole, un crime, une injure, une violence, un budget, une manifestation…
Évite de réfléchir, de prendre position, cautionne l’inacceptable. (Poursuivre)
* Ajout. 21 août 2024. Entendu sur France Culture [1ère diffusion. 25 août 2022] concernant la nuit de la Saint-Barthélémy [25 août 1572] : « le massacre [des protestants], c’est un dérapage ». (Cf. Penser, Histoire)

Langage (Mots. Critique de : « Drame ») : ‘On’ qualifie de « drame » ce sur quoi l’on aurait dû agir mais pour lequel rien, ou presque, n’a été fait, rien par ailleurs n’étant prévu pour y remédier.
Exemple : 2012. « Une mère de famille de 55 ans a été tuée de cinq coups de couteau : un drame ». 539
- Le « drame » peut même devenir acteur, cause, sujet de la violence :
« Le drame familial a fait une troisième victime. » (entendu le 30 juillet 2012)
Langage (Mots. Critique de : « Émigration » : Parler en termes d’émigration, en soi, est aberrant et odieux.

Langage (Mots. Critique de : « Esprit ») : Affirmer vouloir maintenir « l’esprit […] des institutions », comme le fit le mémorandum du State Department américain au général de Gaulle [Charles. 1890-1970], le 9 juillet 1943, 540 c’est, sinon affirmer pouvoir les modifier, du moins, s’en réserver le droit.

Langage (Mots. Critique de : « Évènements ») : 2003. 1990. Deux illustrations :
- Roland Dumas
[1922-2024], alors qu’il était ministre des affaires étrangères, évoque en 2003 l’évolution des relations franco-chinoises :
« Les relations entre la France et la Chine avaient connu un refroidissement soudain et brutal à la suite des évènements de Tien-an-men (3 et 4 juin 1989). » 541
N.B. Pour rappel concernant « l’évènement » : entre quelques centaines et dix mille mort-es. Sans oublier la répression ultérieure.
- Françoise Verny [1928-2004] écrit, en
1990, concernant son itinéraire personnel au cours des années 1960 :
« Et - à titre personnel - je participe plus que jamais aux évènements d’Algérie. » 542

Langage (Mots. Critique de : « Faire le jeu de ») : Qui a pensé le jeu, ses règles, distribué les cartes, est à même de réprimer, contrôler la triche, empoche les gains ?

Langage. Mots. Critique de : « Faits » :

Langage (Mots. Critique de : « Faits ») (1) : Il y a des « faits divers » et « des voies de fait », des « faits et gestes » et des « faits du prince », des « faits prescrits » et des « faits sociaux ». Mais il y a aussi des « faits de mœurs » [1978], des « faits de viols » [les médias], des « faits de génocide » [Amnesty International], des « faits de proxénétisme » [Rapport. Assemblée Nationale. France. 2013], des « faits de pédophilie » [Denis Cazaux. 2017]…
* Ajout. 27 février 2021. Entendu l’expression : « C’est un jugement de fait ». Pourquoi donc réfléchir ? C’est exclure de ce sur quoi le jugement serait censé fondé toute analyse, toute pensée critique donc, concernant les possibles, probables, diverses interprétations, significations, et éventuelles vérifications dudit « fait ».
* Ajout. 31 mars 2023. Hanna Arendt [1906-1975], auteure de :
« La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat. » (Source ?)
N.B. Il n’existe bien sûr - et n’a jamais existé - aucune « garantie » en matière d’« information sur les faits. »

Langage (Mots. Critique de : « Faits ») (2) : Un fait est construit : le prendre comme une donne, c’est prendre le sommet de l’iceberg pour l’iceberg.

Langage (Mots. Critique de : « Faits ») (3) : Il n’y a pas de contradiction à « fait » : un fait peut être caché, omis, oublié, défiguré, dénié, récusé, invalidé, sur-sous-estimé, interprété ; il ne peut être contredit. Juste ?

Langage (Mots. Critique de : « Faits ») (4) : Entendu : « Les faits me donnent raison. »
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Langage (Mots. Critique de : « Fléau ») : Y penser lorsque l’on évoque notamment « le fléau » des violences : à l’origine, un fléau est un instrument à battre les céréales, composé de deux bâtons liés bout à bout par des courroies ; une arme formée d'une boule hérissée de clous reliée à un manche par une chaîne.
Puis il devint « une grande calamité publique ».
Qu’est-ce qu’une « calamité » ? : « un grand malheur public. »
Qu’est-ce qu’un malheur : « un évènement fâcheux, douloureux ».
* Ajout. 20 septembre 2018. Le Figaro :
« Les violences sexuelles, ce fléau oublié par l’État. » 543
* Ajout. décembre 2019. Le Monde Diplomatique :
« En Russie, le fléau des violences domestiques. » 544
* Ajout. 20 août 2024. (août-septembre) 1937. Paul Claudel [1868-1955], dans son Cahier VIII, auteur de :
« Les trois fléaux de la France sont la pornographie, l’alcool et les instituteurs primaires. » 545

Langage (Mots. Critique de : « Gratte-Cul ») : 1985. Dans le tome IX de la Correspondance de Voltaire [1694-1778], une note clarifie le terme de « gratte-cul » utilisé par lui en tant qu’nième injure à l’encontre de Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] :
« On appelle ainsi le fruit de l’églantier ou du rosier, à cause de la bourre piquante qui le remplit. Mais le mot désigne aussi par métaphore une femme vieille et désagréable. »
La dernière évocation, nommée « métaphore », était-elle, en 1985, vraiment nécessaire ? 546

Langage (Mots. Critique de : Grève) : 1997. Serge Halimi, dans Les nouveaux chiens de garde a relevé, à l’occasion des grèves de 1995, comment la grève a été présentée, qualifiée : « spasme » [Alain Minc], « coup de lune » [Claude Imbert], « grande fièvre collective » [Alain Duhamel], « fantasmagorie » [Franz-Olivier Giesbert], « carnaval » [Guy Sorman], « part de folie » [Bernard-Henri Lévy], « dérive schizophrénique » [François de Closets]. Quant aux grévistes, ils ont été considérés comme « mentalement égarés », et membres d’une « France archaïque ». 547 (Cf. Économie. Grève)

Langage (Mots. Critique de : « Grogne ») : 2018. Combien de fois avons-nous entendu ces dernières années l’expression de « grogne sociale » : 100 fois ? I.000 fois ? 10.000 fois ?
La signification de « grogner » selon Le Larousse :
« Émettre leur cri, en parlant du cochon, de l'ours. Émettre un bruit sourd, un grondement qui manifeste de l'agressivité, en parlant d'un chien. Manifester son mécontentement en protestant sourdement : Il grogne, mais obéit. »
* Ajout. 12 janvier 2019. Le terme, sur M6, concernant les « Gilets jaunes » est encore employé ce jour.

Langage (Mots. Critique de : « Haine ») : Crescendo : défiance, méfiance, hostilité, détestation, haine.
« Niquer » : avant ? après ? ou concomitant ?

Langage (Mots. Critique de : « Hiérarchie ») : 2018. Lu dans Le Canard enchaîné :
« Au Média [organe de presse des Insoumis] on ne dit pas « chef » ou « hiérarchie », on parle de « management entre pairs », ce qui est rudement beau, même s’il existe, bien sûr, un « comité de pilotage. […] »
La hiérarchie tente - en vain ? - de se cacher. 548

Langage (Mots. Critique de : « Homophobie ») : (28 janvier) 2019. Jean-Michel Banquer, ministre de l’éducation nationale, auteur de « homophobe ou transphobe ». 549 , tandis que dans le communiqué du même ministre, même jour, il est question d’« homophobie et transphobie », suivi, qui plus est, de : « L.G.B.T. Phobies ».
Un homme homosexuel à l’encontre duquel s’exercerait la haine serait-il pour le ministre équivalent à un homme qui change de [son ?] sexes et /ou qui adhère au programme, aux actions dénommées L.G.B.T ?

Langage (Mots. Critique de : « Idéologie ») : Dans la mesure où le terme d’« idéologie » est employé à toutes les sauces, à tort ou à travers, sans qu’aucune définition claire, rigoureuse, ne soit à même d’en être dégagé, pourquoi continuer à l’employer ?

Langage (Mots. « Impécunieux ») : Terme employé par les bourgeois-es, de gauche ou de droite, pour ne pas avoir à employer ceux de pauvres et de pauvreté et donc à ne pas avoir à prendre position. (Cf. Économie. Pauvres Les)

Langage (Mots. Critique de : « Intéressant ») : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Je suis venu … comme ça... c’est très intéressant, bredouilla Pierre [Bézoukhov] qui avait déjà employé un grand nombre de fois dans la journée ce mot qui ne veut rien dire : ‘Intéressant’. J’ai voulu voir la bataille. » 550

Langage (Mots. Critique de : « Laideron ») : Recherchant si le mot « laideron » pouvait concerner les hommes, voici ce que j’ai lu : « Nom masculin. Jeune fille ou jeune femme laide ».
Décidemment, féminiser les termes est une réflexion insuffisante…

Langage (Mots. Critique de : « Malentendu ») : Un malentendu : terme utile, voire nécessaire afin d’éviter qu’un personnage qui doit être ménagé ne perde la face.
Interdit que la vérité ne soit dite.

Langage (Mots. Critique de : « Manquer ») : 1832. Stendhal [1783-1842], dans ses Souvenirs d’égotisme, écrit concernant une ‘relation’ en 1821 avec une « fille » « élancée, de dix-sept à dix-huit ans, déjà formée » nommée Alexandrine :
« Je la manquais parfaitement, fiasco complet » ; suivi de :
« C’était pour la première fois que la pauvre fille étant manquée. » 551
- Lu dans Le Littré à « Manquer » :
« Ne pas atteindre ce qu'on voulait atteindre, ne pas accomplir ce qu'on voulait accomplir ; Manquer quelqu'un, un animal, ne pas l'atteindre du coup qu'on lui adresse ; Manquer quelqu'un, ne pas réussir à le persuader ; Manquer quelqu'un, ne pas le rencontrer, quand on avait besoin ou désir de le voir ; Ne pas assister à ; Être en moins, faire défaut ; S'affaisser, se dérober ; Tomber, s'écrouler. Être en défaut ; Avoir faute (l'idée de manque étant transportée des choses qui font faute aux personnes qui ont besoin) ; Tomber en faute (l'idée étant transportée des choses qui font défaut aux personnes qui sont en défaut) ; En parlant des personnes, faire faute par absence, par défection, ne pas aider, ne pas secourir. Ne pas profiter de ; Ne pas faire ce que l'on doit à l'égard de quelqu'un. Se manquer à soi-même, compromettre son honneur » Il se dit dans le même sens, en parlant de choses auxquelles on ne satisfait pas. » (Cf. Langage. Verbe. Tomber)
Je ne lis aucun exemple, aucune citation concernant cet emploi du verbe «
Manquer », que Voltaire [1694-1778] emploie aussi (retrouver les références).
* Ajout. 30 janvier 2019. 1947. Jean-Paul Sartre [1905-1980], dans Baudelaire, évoquant les relations de Baudelaire [1821-1867] avec les femmes, avec madame Sabatier [Appolonie. 1822-1890] écrit :
« […] Il semble même vraisemblable qu’il l’ait manquée, compensant ainsi par son impuissance la froideur qui faisait défaut tout à coup à la Présidente. » 552
Un pénis, une femme, une cible…

Langage (Mots. Critique de : « Marges ») : Les marges se construisent au centre ; les marges sont produites par le centre ; les marges sont extérieures au centre ; les marges contestent le centre, les marges sont exclues, marginalisées, stigmatisées par le centre…
Mais le « centre » et les « marges » ne sont-elles pas indissociables ?
* Ajout. 16 janvier 2019. Un article du Canard enchaîné relève « l’expression nouvelle qui parasite le vocabulaire journalistique depuis les premières manifestations des gilets jaunes : « en marge ». […]
« Dans les moindres rassemblements, violences, ou affrontements ne sont qu’à la marge. Pas au cœur, sur les côtés. Jusqu’au ridicule. » 553

Langage (Mots. Critique de : « Nettoyage ethnique ») : Les êtres humains ne sont pas de vêtements et le monde n’est pas composé d’ethnies.
* Ajout. 27 septembre 2024. Entendu, concernant la drogue dans l’espace public, l’expression de « zones nettoyées ».

Langage (Mots. Critique de : « Nous ») : L’emploi du « Nous » participe de - à - la création d’un être collectif, porteur de tous les dangers, dont le moindre n’est pas de nier l’être humain singulier-ère. Il exclut en sus, de par la confusion dont il est porteur, toute responsabilisation.
* Ajout. 19 novembre 2021. (28 mai) 1762. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Étienne-Noël Damilaville, [1723-1768], auteur de :
« Quand je dis : nous, j’entends celui qui tient la plume et moi. » 554
* Ajout. 7 septembre 2022. 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’outre-tombe, auteur de :
« Les 25 et 30 avril 1800, les Français franchissent le Rhin, Moreau à leur tête. […] Nous pénétrons en Italie par trois débouchés réputés imprenables […]. » 555

Langage (Mots. Critique de : « Non ») : Étienne de La Boétie [1530-1563], auteur de :
« Non. La suppression de cette seule syllabe condamne un peuple à la servitude. » 556
N.B. « Syllabe » : « La syllabe est une unité ininterrompue du langage oral. » (Cf. Langage. Mots. Critique de : « On »)

Langage. Mot. Critique de : « On » :

Langage (Mots. Critique de : « On ») (1) : (7 juin) 1762. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte [1700-1788] et à la comtesse d’Argental [1703-1774], auteur de :
« On me parait très irrité contre Jean-Jacques [Rousseau] au sujet d’un roman d’éducation que je n’ai point lu. »
N.B. Il écrit aussi, le 15 juin 1762 à Philippe Debrus [1762-?] :
« Est-il vrai qu’on poursuit Jean-Jacques ? »
Voltaire, un grand hypocrite - qui sait mal cacher son jeu - devant l’éternel. 557

Langage (Mots. Critique de : « On ») (2) : (14 décembre) 2019. Christine Ockrent, journaliste, » sur France Culture, concernant le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’homme choisi, imposé par l’armée contre la volonté du peuple algérien, auteure de :
« On peut lui accorder quelque crédibilité […] » Et de :
« On va voir… On va laisser à ce nouveau président le temps d’annoncer une nouvelle politique » » :
- Suite au premier : « On », Khadidja Mohsen Finan, invitée de l’émission, a alors réagi :
« C'est aux algériens d’accorder la crédibilité ». 558
Le « on » interdit toute pensée, et singulière, et politique.

Langage (Mots. Critique de : « On ») (3) : (26 août, 10 septembre) 2020. Florian Delorme, responsable de l’émission quotidienne Cultures monde de France Culture, concernant la situation politique au Maroc, auteur de :
« Pourquoi est-ce qu’on n’arrive pas à réformer ? » 559, suivi de, concernant la situation en Biélorussie, de : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » 560
- L’usage du ‘on’ présente ‘l’avantage’ de ne pas avoir à spécifier le ‘moi,’ le ‘vous’, le ‘nous’, le ‘eux’, le ‘lui’, le ‘elle’… Confusion, irresponsabilité politique garanties.

Langage (Mots. Critique de : « On ») (4) : (25 septembre) 2020. Sibeth Ndiaye, dans Le Monde, ancienne porte-parole du gouvernement à propos de l’épidémie de Covid :
« Je crois qu’on a souffert au cours de cette crise, d’un défaut d’acculturation scientifique de la population française. » 561

Langage (Mots. Critique de : « On ») (5) : (26 octobre) 2020. Florian Delorme, responsable de l’émission Cultures Monde de France Culture, auteur de :
« Quand je disais : ‘on’, je veux dire l’armée française. » 562

Langage (Mots. Critique de : « On ») (6) : (28 octobre) 2020. Henry Laurens, dans son cours au Collège de France, retransmis per France Culture, auteur de :
« On avait des violences ethniques considérables ».

Langage (Mots. Critique de : « On ») (7) : (17 janvier) 2021. Brigitte Macon, sur TFI, concernant la politique française contre le coronavirus, auteure de :
« On n’est pas mauvais ».

Langage (Mots. Critique de : « On ») (8) : (24 janvier) 2021. Julia Cagé, économiste « engagée à gauche » [Wikipédia], concernant l’exclusion de Donald Trump de ses comptes Twitter et autres, auteure de :
« On se réjouit tous… » ; « On dit : ‘C’est Trump, c’est bien’ » ; « On n’a jamais pensé la régulation de ... » 563

Langage (Mots. Critique de : « On ») (9) : (3 juillet) 2021. Alain Finkielkraut, auteur de :
« Le travail intérimaire qu’on connait mal … » Lui, sans doute, mais les travailleurs / euses de l’intérim, pour leur part, connaissent très bien… 564

Langage (Mots. Critique de : « On ») (10) : (8 septembre) 2021. Dans l’émission Culture monde de France Culture, j’entends :
« Quand je dis ‘on’, c’est la communauté internationale », suivi : « Est-ce qu’on a raison d’engager le dialogue ? », suivi de : « Ce qu’on veut, c’est la sécurité à tout prix. » 565

Langage (Mots. Critique de : « On ») (11) : (14 novembre) 2021. Dans l’émission L’esprit public de France Culture, Thierry Pech, concernant la Cop 26 sur le climat, auteur de « Il faudra qu’on discute avec la société civile », tandis que Daniel Cohen [1953-2023], réagit :
« On est très loin du compte ».

Langage (Mots. Critique de : « On ») (12) : (1er février) 2022. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, sur Franceinfo, auteur de :
« On va respecter le calendrier qu’on a présenté aux français […] »
De la fusion du gouvernement et du peuple…

Langage (Mots. Critique de : « On ») (13) : (13 mars) 2022. Thierry Pech, sur France Culture de :
« On a eu des émeutes de la faim … »

Langage (Mots. Critique de : « On ») (14) : (18 avril) 2022. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« On [Les chrétiens] est censés être majoritaires. »

Langage (Mots. Critique de : « On ») (15) : (7 novembre) 2022. Emmanuel Macron, auteur de :
« Il faut qu’on ait les États-Unis et la Chine qui soient vraiment au rendez-vous », en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de solidarité financière, lors d’un échange à Charm el-Cheikh avec des jeunes Africains et Français engagés pour le climat.
Un vrai problème d’identité personnelle…

Langage (Mots. Critique de : « On ») (16) : (19 mars) 2023. Anne Rosencher, sur France Culture, auteure de :
« On a mondialisé depuis 40 ans » [...], suivi de :
« Et, maintenant, comment on fait ?»

Langage (Mots. Critique de : « On ») (17) : (2 avril) 2023. Aurélie Filippetti, « ancienne ministre de la culture », dans L’esprit public de France Culture, auteure de :
« On nous a fait croire que… »
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Langage (Mots. Critique de : « Paradoxe ») : Question dont on parle mais dont on ne veut pas reconnaître que l’on ne sait pas comment la résoudre et/ou que l’on ne veut pas résoudre et /ou clarifier ; et si souvent même qu’elle ne veut rien dire et / ou que l’on ne la comprend pas.
Évite en outre - immense avantage - de prendre position, de s’engager. Très prisé à l’Université, dans la recherche, les médias.
* Ajout. 4 septembre 2017. 2005. Un exemple. Eric Hobsbawm [1917-2012], dans son Autobiographie. Franc-tireur, auteur de :
« Pendant trois mois, en 1962-1963, je fis le tour de l’Amérique Latine, visitant le Brésil, l’Argentine, le Chili, le Pérou, la Bolivie et la Colombie, et, menant un train de vie luxueux, plutôt paradoxal pour un historien qui enquêtait sur les révoltes coloniales. » 566
* Ajout. 13 octobre 2018. (13 octobre) 2018. Lu dans la présentation d’une émission de France Culture intitulée : Faut-il rendre la psychothérapie obligatoire ? :
« C’est un paradoxe que l’on ne s’explique pas : la France fait partie des plus gros consommateurs d’antidépresseurs au monde, et pourtant c’est l’un des pays où l’on trouve le plus de psychothérapeutes. » 567
* Ajout. 15 février 2019. Évoquer un paradoxe évite aussi de rechercher la part de vérité qu’il comporte. Terme utile aux fatigué-es, aux rapides, aux paresseux-ses.
* Ajout. 22 mars 2019. Un paradoxe, c’est aussi une question mal posée. Un exemple :
« Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de constater pour la France que les femmes continuent à faire des enfants, alors même qu’elles sont la possibilité technique autant que morale de refuser ‘l’esclavage de la maternité’ dont parlait Simone de Beauvoir. » 568
* Ajout. 1er juin 2019. Entendu évoqué l’hypothèse d’« une solution pour un paradoxe » : à une question mal posée, il ne peut y avoir de réponse. 569
* Ajout. 2 juillet 2019. « Aimer les paradoxes » - entendu ce jour concernant Simone Weil [1909-1943] - c’est figer les confusions du monde.
* Ajout. 22 décembre 2020. Emmanuel Macron, dans un interview à L’Express concernant la France, évoque « un peuple de paradoxes, très politique et perclus de passions contraires. »
* Ajout. 30 mai 2024. Lu dans Du pouvoir - 1972 - de Bertrand de Jouvenel [1903-1987] : « Pour un esprit réfléchi, tout parfum de paradoxe est un signal qui l’avertit de revenir en arrière et de bien repérer son chemin. » 570

Langage (Mots. Critique de : « Parentalité ») : La « parentalité » supprime-t-elle la maternité et la paternité ? La famille patriarcale, en tout cas.

Langage (Mots. Critique de « Pass ») : « Pass » culturel, « Pass » sanitaire : le même terme à la triste histoire, pour signifier deux réalités différentes mais le résultat est le même : il y a ceux et celles qui passent et ceux et celles qui ne passent pas : une profonde rupture conceptuelle, juridique, politique, symbolique. Difficile, en réalité impossible, de le penser avec « l’égalité ».
* Ajout. 30 octobre 2021. Pour mémoire, à toutes fins utiles, c’est par un pass laws act que l’apartheid a été instauré en Afrique du Sud et le dom pass devint le symbole de l’apartheid.
* Ajout. 24 novembre 2021. Et - sans oublier bien sûr l’usage de ce terme proxénète - que Jacques Lacan [1901-1981] inventa « la passe » pour pénétrer dans et à l’École de la cause Freudienne.

Langage (Mots. Critique de : « Passage à l’acte ») : L’emploi de l’expression de « passage à l’acte », en se focalisant sur le processus par lequel un acte est commis, évacue la question du contexte, de sa signification, celle de la qualification dudit dénommé acte, celle de [la responsabilité de] son auteur-e, sans évoquer celle des conséquences sur les victimes. Tout jugement, y compris lorsqu’il s’agit d’un crime ou d’un délit, est donc, de par le seul usage de cette formulation - qui ne fait pas impunément florès - d’emblée, sinon exclu, du moins non nécessaire, superflu.
* Ajout. 7 mai 2014. Analyse valable aussi pour « mode opératoire ».
* Ajout. 5 septembre 2017. (5 septembre) 2017. Concernant Louis Althusser [1918-1990], entendu ce jour :
« Il est passé à l’acte sur sa femme » [qu’il a assassinée]. 571
* Ajout. 31 octobre 2017. (novembre) 2017. David Cole, directeur juridique de l’Union américaine pour les libertés civiles, auteur de :
« Nul doute que la parole raciste se concrétise par des passages à l’acte […]. » 572
* Ajout. 4 octobre 2019. Je fais un bilan de ce que ma mémoire a retenu dans ce que les dits « actes » signifiaient : faire l’amour, gifler, se suicider…
En toute logique.
* Ajout. 7 juillet 2021. Michel Winock, emploie, concernant le vote de la loi pour l’abolition de la peine de mort, l’expression de « passer à l’acte ». 573
* Ajout. 18 février 2022. Ne pas oublier que le terme de « passage à l’acte » est employé à l’identique pour un suicide et un assassinat.
* Ajout. 10 mai 2022. Entendu sur France Culture :
« Ce que fait l’agresseur par le passage à l’acte … » Combien de mots pour éloigner l’agresseur du crime de son crime et peu ou prou l’en déresponsabiliser ?
* Ajout. 20 octobre 2022. Entendu sur France Culture :
« Trouver des alternatives aux passages à l’acte » : !

Langage (Mots. Critique de : « Peuple ») : Cf. Politique. Démocratie. Peuple

Langage (Mots. Critique de : « Précarité ») : (22 août) 2020. Entendu employer l’adjectif de « précaire » pour qualifier le camp d’Auschwitz. 574

Langage (Mots. Critique de : « Précautions ») : « Prendre des précautions » fut longtemps l’expression par laquelle on signifiait que l’on tentait d’éviter - on ne sait trop comment - une grossesse. Variante : « Faire attention ». 575
* Ajout. 4 mai 2017. 1979. Pour exemple : une femme au docteure Christiane Verdoux [1918-2016. Co-fondatrice du Mouvement français pour le planning familial [MFPF] :
« Une femme m’a dit très exactement : «’Enlevez moi mon stérilet, je prendrai des précautions comme le faisaient papa et maman ; et j’aurais des grossesses quand ça arrivera’. » 576
* Ajout. 30 juillet 2017. 1927. Lu dans le livre de Victor Marguerite, Ton corps est à toi, un échange, dans une maternité, entre femmes « qui trainaient le boulet des maternités involontaires » :
« ‘Si vous aviez pris vos précautions !’ observa une petite brune sèche, bourgeoise à la lèvre pincée, entrée la veille : n°8. »
- ‘Avec ça que c’est toujours facile ! Et puis il y a des maris qui n’aiment pas ça…’ » 577

Langage (Mots. Critique de : « Promettre ») : J’ai promis parce que c’est mon destin, ma fonction, mon état, mon statut… J’ai promis sans même le savoir. Et d’ailleurs, ai-je vraiment promis ? M’a-t-on vraiment demandé de promettre ? Et était-ce vraiment en connaissance de cause ? Et dès lors que j’ai promis, toute morale disparaît-elle ?

Langage (Mots. Critique de : « Promotion canapé ») : « Promotion canapé » : des mots tombés dans la poubelle de l’histoire.
* Ajout. 19 mars 2020. Victor Hugo dans Quatre-vingt-treize, concernant le terme de « cul-de-basse-fosse » dont il décrit précisément la signification et la réalité - une horreur -, écrit :
« La chose ayant disparu, le nom pour nous n’a plus de sens. Grâce à la révolution, nous entendons prononcer ces mots-là avec indifférence. » 578 (Cf. Langage. Mots)

Langage. Mots. Critique de : « Protéger » :

Langage (Mots. Critique de : « Protéger ») (1) : Protéger, c’est maintenir une tutelle.
À fuir, à récuser à chaque emploi, et dieu sait s’ils sont légion. (Cf. Langage. Mot. « Protéger »)
* Ajout. 17 août 2024. Pour mieux comprendre ce que le terme lui-même charrie d’absurdité, entendu ce jour, dans une émission de France Culture de 1978 évoquer : « la loi pour la protection des femmes battues. »

Langage (Mots. Critique de : « Protéger ») (2) : (18 janvier) 2019. Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, interrogé sur l’utilisation par la police lors des manifestations des « Gilets jaunes » de l’arme LBD [lanceur de balles de défense, version ‘moderne’ des flashballs], déclare en maintenir l’usage :
« Je continuerai à protéger les forces de l’ordre. Je continuerai à protéger les français. ». 579
- Les LBD. 40, couplés avec la grenade GLI-F4, ont été efficaces : « une centaine de blessés graves, dont les ¾ au visage » 580 ; parmi eux/elles, manifestant-es ont perdu un œil, une main, un pied, une partie du visage, sans oublier les côtes brisées, les fractures…
* Ajout. 19 janvier 2019. Sur une grande affiche dans la manifestation parisienne, on voit la photo de Christophe Castaner sous le slogan :
« Christophe Castaner : « Notre mission : Protéger et servir les évadés fiscaux. »
* Ajout. 30 janvier 2019. Il a été, selon le ministère de l’Intérieur, tiré 9228 tirs de LBD depuis le début des manifestations des « Gilets jaunes »
* Ajout. 19 mars 2019. Selon le secrétaire d’état, Laurent Nuñez, au sénat, 13.000 tirs de LBD [Lanceurs de balles de défense] - bien improprement nommés - ont été tirés depuis le début des manifestations des « Gilets jaunes », dont 137, le 16 mars 2019.
* Ajout. 21 juillet 2022. Depuis lors, nommé préfet de police de Paris. (Cf. Politique. Répression)

Langage (Mots. Critique de : « Protéger ») (3) : Lu sur Franceinfo : (31 octobre) 2024. « Kamala Harris qualifie de ‘très insultante’ la remarque (sic) de Donald Trump, qui a estimé qu'il protégerait les femmes ‘qu’elles le veuillent ou non’. »

Langage (Mots. Critique de : « Protéger ») (4) : Lu sur Franceinfo : (1er novembre) 2024. « Sept personnes, donc cinq fillettes, ont été tuées dans une attaque à la bombe visant des policiers qui protégeaient une campagne de vaccination anti-polio, dans le sud-ouest du Pakistan, seul pays au monde avec l'Afghanistan où cette maladie reste endémique. Les vaccinateurs anti-polio et les policiers les protégeant sont régulièrement visés par des attaques des talibans pakistanais mais très rarement dans cette région. »

Langage (Mots. Critique de : « Progressiste ») : « Progressiste » : en quoi ? pourquoi ? dans quel domaine ? sur quels fondements ? avec quels projets ? le progrès de qui ? pourquoi ? en quoi ? par rapport à quelles normes ? quelles contraintes ? avec quels moyens, quelles méthodes, quelles échéances ?
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Langage. Mots. Critique de : « Puritain-e » :

Langage (Mots. Critique de : « Puritain-e ») (1) : Il était chaste ; elle était prude : Oh ! les horribles puritains !

Langage (Mots. Critique de : « Puritain-e ») (2) : (24 août) 2020. L’incessante dénonciation depuis des dizaines d’années des « ravages du puritanisme » - entendu encore ce jour - ne se comprendrait pas sans comprendre que ce terme présente le grand avantage d’éviter d’avoir à se prononcer sur le patriarcat, le bien, le mal, les violences, les hommes, les femmes, la pornographie, le proxénétisme, les relations de domination, etc., etc…Et tout ceci n’étant rendu que plus aisé par la médiation préalable de l’emploi du terme de « sexes », porteur lui-même de toutes ces confusions.
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Langage (Mots. Critique de : « Queer ») : Vous ajoutez : hommes, femmes, masculin, féminin, homo, hétéro, trans, phallus, vagin, sexe, sexualité, puritanisme, identité, culture, blanc, noir, arabe, désir, conscience, politique, travailleur/se du sexe, liberté, corps, porno, etc. : vous mêlez le tout et vous pouvez qualifier le produit culturel qui en est issu de : « queer ». Mais sans doute, sûrement, ai-je mal compris la complexité de la théorie. Et, peut-être, suis-je de mauvaise foi…
* Ajout. 15 juillet 2018. Je lis dans un appel à contribution pour un article de revue :
« Se construire et se reconnaître aujourd’hui en tant que personne homosexuelle ou queer c’est aussi se lier à un patrimoine-matrimoine d’images qui a participé à la création de ces identités. » 581
La personne « homosexuelle » et la personne présentée comme « queer » sont donc ici assimilées : est-ce l’un-e qui est censé-e absorber l’autre, ou l’inverse ?
Je note aussi que « se construire et se reconnaitre » - laissé dont à la décision, au choix, à la volonté de chacun-e - est considéré comme étant dorénavant légitimement devenu le fondement de l’identité de chacun-e.
* Ajout. 6 février 2019. Entendu :
« [Jean] Genet [1910-1986] est profondément éminemment queer avant la lettre. » 582

Langage (Mots. Critique de : « Querelle ») : Le choix de ce que l’on décide de qualifier de « querelle » révèle la valeur, la signification qu’on lui accorde.
N.B. Après avoir lu évoquer la « querelle de l’avortement ». 583

Langage (Mots. Critique de : « Racisme ») : Que peut encore signifier une lutte antiraciste lorsque ceux et celles qui pourraient être qualifié-es de tel-les emploient, sinon indifféremment du moins à équivalence les termes d’étrangers, émigrés, musulmans, islamistes, terroristes, mais aussi de antisionistes, antisémites, critiques d’Israël, de Netanyahu ?

Langage (Mots. Critique de : « Racisé-es ») : Sous couvert de dénoncer le racisme, sans l’avoir préalablement défini, ni appréhendé sa justesse d’analyse, l’emploi du terme de « racisé-es » enferme dans - identifie à - « la race » ceux et celles qui sont ainsi désigné-es. L’emploi du terme de « racisé-es » ne permet pas de distinguer une personne qui serait victime du racisme, objet du racisme, traitée selon des normes jugées racistes, vivant dans une société considérée comme raciste. Enfin, en ne permettant pas de distinguer l’auteur de l’acte, de la parole, du comportement jugé raciste, de la victime, le terme de « racisé-e » identifie bon gré mal gré la personne à la « race » et en fait peu ou prou son identité.
* Ajout. 17 août 2023. Réhabilite la race et fait disparaître le racisme et le[s] racist[m]es.

Langage (Mots. Critique de : « Ranger ») : (15 juillet) 2019. Emmanuel Macron, en voyage officiel en Serbie, auteur de : « La Serbie est une grande nation européenne » ; mais, a-t-il poursuivi, les conditions de son intégration dans l’Union européenne ne sont pas encore adéquates.
« Je pense aujourd'hui que l'Union européenne est mal rangée, je vous le dis en toute sincérité. […] »
N.B. « Ranger » : « Disposer à sa place, avec ordre. » ; « Mettre au nombre de, au rang de ». 584

Langage (Mots. Critique de : « Récidive ») : (12 avril) 2017. Lu : « Ce n’est pas la première fois qu’un assassin récidive après avoir bénéficié d’une remise en liberté. » 585
Un assassin ne « récidive » pas : il assassine, ici, deux femmes.
- « Récidive », selon Le Littré : « Action de retomber en la même faute, le même délit, le même crime ». La responsabilité de l’auteur n’est pas d’emblée posée. Le même terme peut être employé pour une faute [mineure], un délit ou un crime. (Cf. Langage. Verbe. Tomber)

Langage (Mots. Critique de : « Remigration ») : 2024. Terme employé par l‘AFD [Alternative für Deutschand] l’extrême-droite allemande - et inclus dans son projet - signifiant l’expulsion massive d’Allemand-es [potentiellement des millions] considéré-es comme non « assimilé-es » des étrangers vivants en Allemagne, réfugié-es politiques inclues, ainsi que de leurs soutiens.

Langage (Mots. Critique de : « Repentance ») : Repentance : au lieu et place de la vérité et de justice, de la reconnaissance du crime et, en conséquence, de versements d’indemnités pour réparation du crime commis.

Langage (Mots. Critique de : « Reproduction ») : Le terme de reproduction doit être, lorsqu’employé, rigoureusement précisé : en effet, « la reproduction » peut en effet concerner tous les rapports de domination, tous les rapports d’exploitation, mais aussi, concernant plus largement le patriarcat, les mécanismes par lesquels une population, dans une société donnée, se reproduit, par les femmes essentiellement, notamment par l’enfantement. Et tout ce qui en est présupposé, déduit, engagé… (Poursuivre)

Langage (Mots. Critique de : « Résilience » : Penser à la résilience des matériaux : « capacité qu’a l’objet qui a subi un choc de retrouver sa forme antérieure. »
* Ajout. 17 novembre 2018. Le père d’une victime décédée lors des attentats du 17 novembre 2015 qui ont été perpétrés au Bataclan, interviewé ce jour à la télévision affirme :
« Je déteste le mot ‘résilience’. »
* Ajout. 24 juillet 2019. Entendu, ce jour, sur R.F.I, [11h 45], après un éloge marqué de Boris Cyrulnik :
« Oui, on peut dire que les femmes Iraniennes sont résilientes ». Sans prise en compte première de toute analyse politique, cette seule phrase [me] suffit à condamner le terme.
- « La résilience » : un produit d’exportation peu couteux et bon pour la politique extérieure de la France ?
* Ajout. 9 avril 2020. Boris Cyrulnik, ce jour, sur France Culture, auteur de :
« On est dans la résistance, pas encore dans la résilience ».
Peut-on plus clairement déclarer que ce qu’il nomme « résilience » implique l’absence de résistance, et donc l’acceptation de l’ordre établi ?

Langage (Mots. Critique de : « Sanitaire ») : (18 janvier) 2021. Ce seul jour, j’ai relevé les termes de « nationalisme sanitaire », « libéralisme sanitaire », « populisme sanitaire », « Léviathan sanitaire » ….

Langage (Mots. Critique de : « Social », « Question sociale » ...) : Le « social » en lui-même n’existe pas. Employer ce mot, sous ces différentes configurations, c’est justifier que l’« économie », le « politique », puissent aussi, dès lors, dans leur sphère spécifique, exister en eux-mêmes. La vie, le monde ne se charcutent pas en tranches.

Langage (Mots. Critique de : « Scandale ») : J’use et j’abuse de cet adjectif : une faiblesse de pensée, et donc d’écriture. Les supprimer tous… progressivement…, au fur et à mesure de ce que je pourrais faire, c’est-à-dire trouver comment reformuler l’idée.
Dénoncer un scandale n’a de signification qu’en fonction de l’époque, des circonstances et de la personne qui emploie ce terme.
N.B. 18 janvier 2021. J’en ai supprimé un certain nombre. (Poursuivre)

Langage (Mots. Critique de : « Souillon ») : Recherchant si le mot « souillon » était ou non exclusivement employé concernant les femmes, voici ce que j’ai lu :
« Souillon : nom masculin et nom féminin 1. nom masculin vieux. Personne malpropre. 2. Littéraire. Femme (notamment, servante) malpropre. »

Langage (Mots. Critique de : « Spécisme ») : Concernant la signification du mot « spécisme », la nature de « l’espèce » n’étant pas clarifiée, ouvre donc grand la porte à toutes les confusions. Les débats, imposés par les dits « antispécistes » - qui ont opéré ce coup de force linguistique et politique - posant que la souffrance animale était équivalente à la souffrance humaine, puis en se fondant sur la biologie qu’ils/elles interprètent comme bon leur semble, en arrivent à la conclusion - qui était leur postulat - que les différences entre l’être humain et l’animal sont une question de degré et non pas de nature et que les frontières entre ces deux supposées « espèces » doivent s’effacer. Toutes les régressions des êtres humains vers l‘animalité, vers l’animalisation est alors en marche. Et les femmes si souvent animalisées sont, au premier chef, concernées.
* Ajout. 5 septembre 2018. Dès lors que le terme d’« espèce » est considéré comme valide et pour « l’espèce animale » et pour « l’espèce humaine », l’analogie entre l’être humain et l’animal est légitimée, et le simple fait de se battre pour ou contre le « spécisme » est d’emblée erroné : l’employer, c’est se piéger. À refuser donc. (Poursuivre)

Langage (Mots. Critique de : « Sous-traitant ») : Entendu, le 12 mars 2020, nommer « sous-traitants » les mercenaires américains en Afghanistan.

Langage (Mots. Critique de : Sulfureux…Abject, Ambivalent, Chaud, Clivant, Coincé, Commun, Consternant, Contrarié, Controversé, Coquin, Critique, Croustillant, Cru, Cruel, Débridé, Décalé, Décapant, Décomplexé, Délétère, Déjanté, Déplacé, Démonstratif, Désaccordé, Distingué, Douteux, Dur, Élégant, Étonnant, Équivoque, Érotique, Facile, Fulgurant, Fragile, Glauque, Grivois, Grossier, Hypocrite, Impoli, Imprudent, Inquiétant, Improbable, Incongru, Insolite, Irrévérencieux, Licencieux, Magnétique, Malade, Nauséabond, Osé, Poignant, Populaire, Populiste, Pervers, Précaire, Propre, Raide, Racoleur, Scabreux, Salace, Sensible, Sordide, Suggestif, Timide, Torride, Vulgaire...) : Tous ces qualificatifs, ces adjectifs, si rarement explicités, en l’état, évitent, sous couvert de jugement, de prendre position. Et justifient n’importe tout et n’importe quoi. D’où leur explosion.

Langage (Mots. Critique de : « Supérieur ») : Les personnes qui emploient l’expression de « classes supérieures » se rendent-elles bien compte que cette expression signifie qu’il existerait des « classes inférieures » ? 586

Langage (Mots. Critique de : « Symbolique ») : Pour employer légitimement le terme de « symbolique » - si souvent, moi incluse, employé à tort et à travers - ne faudrait-il pas préalablement préciser [je pense notamment à « la violence symbolique » de Pierre Bourdieu. 1930-2002] ce que signifie de celui de « réel », auquel il est souvent opposé ?

Langage (Mots. Critique de : « Tacler ») : Entendu (parmi cent exemples) :
« Donald Trump tacle le premier ministre, Theresa May ». Comment expliquer l’extraordinaire diffusion de ce terme, d’origine ‘footballistique’ ?
Il a le grand avantage de ne pas avoir à prendre parti, notamment politique, sur aucune des personnes, des institutions qu’il est censé concerner, pas plus que concernant la gravité ou non du jugement, ni la nature des relations qui lie les taclé-es aux tacleurs-tacleuses.

Langage (Mots. Critique de : « Think Tank ») : Traduction libre : groupe de pression masqué en laboratoire d’idées, ce qu’il peut aussi être ; dans la permanence des « sociétés de pensées » ? Non.
Entendu : « Les partis politiques [leur] sous-traitent les idées. »
Et le pire, c’est ce qu’est peut-être vrai, vécu comme tel…

Langage (Mots. Critique de : « Traite ») : Revenir au terme de : « commerce des esclaves » (« slave trade »), mais concernant la seule histoire.
* Ajout. 3 février 2021. (9 décembre) 1931. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de : « Nous approchons de la Côte des Esclaves. »
Une note de La Pléiade [2014] spécifie :
« La côte du golfe de Guinée correspond aux actuels Togo, Bénin (Dahomey) et Nigeria, centre du trafic de la traite atlantique depuis le XVIème siècle, a longtemps été désignée comme « Côte des Esclaves ». 587

Langage (Mots. Critique de : « Transfuge de classe ») : Terme très à la mode dont le premier avantage est de permettre, via la focalisation sur les itinéraires singuliers [Edouard Louis et Annie Ernaux étant présenté-es comme les incarnations], d’oublier les oppositions de classes, et par là-même les classes sociales. (Poursuivre)
* Ajout. 30 janvier, 1er, 2 février 2023. L’émission de France Culture, Entendez-vous l’éco, dans une série de relecture de la littérature, détournée, étriquée, fausse, bref capable d’être enfermée dans une émission d’économie, lie « transfuges de classe et promotion sociale » et prend pour exemples : L’art de la joie de Goliarda Sapienza, présenté comme l’« Itinéraire d’une stratège » ; Julien Sorel dans Le rouge et le noir présenté comme : « La passion comme capital » ; Martin Eden de Jack London, présenté comme « En être à tout prix »[?].
* Ajout. 8 avril 2023. Comment mieux saisir la dépolitisation du terme : l’expression est employée par France Culture, concernant Daniel Linhart, « établi », en usine aux fins d’un projet révolutionnaire ?

Langage (Mots. Critique de : « Translocation ») : 2018. La proposition de Bénédicte Savoy de proposer le terme de « translocation » concernant les ‘transferts’ d’objets d’art africains, océaniens », américains etc. dans la collections, musées des pays riches se substitue à ceux de : « spoliation », « butin », « vol », « appropriation », « prise sur le tas », « cadeau », « rapine », « conquête », « pillage », « expédition punitive », « acquisition », « trophée », « échange inégal », « achat/vente » souvent, inséparables d’expéditions dites « scientifiques » et / ou colonialistes.
Il empêche en effet la possibilité de jugements moraux, politiques, historiques, concernant la manière dont ces œuvres d’art ont été transférés à un instant précis « d’un point A à un point B ».
Ce terme ne peut que contribuer à nier l’histoire, notamment celle de la colonisation, et à rendre très difficile l’idée, le projet même de « restitution » fondé sur la reconnaissance des « préjudices » - déjà - vécus ? Comment dès lors, décider de politiques effectivement mises en œuvre qui ne peuvent être décidées que sur fondées sur la reconnaissance des innombrables injustices commises, sans oublier qu’elles auraient pour conséquence de vider des pans entiers de musées. L’emploi de ce terme, loin de « faciliter le dialogue », empêche la pensée critique. 588
* Ajout. 29 juillet 2018. Ce jour, Bénédicte Savoy, dont j’apprends qu’elle est « chargée par la présidence de la république d’une mission d’étude, avec le Sénégalais Felwin Sarr », emploie en sus l’expression encore plus neutre, encore plus ‘déseshistorisée‘, encore plus critiquable de : « déplacements patrimoniaux. » 589

Langage (Mots. Critique de : « Traumatisme ») : Le même mot « traumatisme » est employé concernant une personne violé-e, abandonné-e, déporté-e, pauvre, illétré-e, en prison, dont le père était nazi, collaborateur, étranger-ère, etc… Est-ce approprié ? adéquat ? juste ? justifié ? légitime ?

Langage (Mots. Critique de : « Tri sélectif ») : Après le « tri sélectif des poubelles », entré dans le langage et la pratique de chacun-e, j’entends, à la radio, en deux semaine, évoquer le « tri sélectif des questions », puis le « tri sélectif des élites ».

Langage (Mots. Critique de : « Tsahal » : « Tsahal » - officiellement « l’armée du peuple d’Israël » - signifiant en français la « force de défense d’Israël » doit être nommée, comme le sont toutes les armées du monde : « l’armée d’Israël » .

Langage (Mots. Critique de : « Tumeur ») : J’entends qu’une patiente à qui un médecin avait dit : « Vous avez une tumeur », avait entendu le dernier mot comme :
« Tu meurs ».

Langage (Mots. Critique de : « Universel ») : Se revendiquer de l’universel, c’est se couper du monde.

Langage (Mots. Critique de : « Vertu ») : N’a que peu à voir dès lors qu’il concerne les femmes avec le même terme ayant historiquement servi à qualifier les hommes.
Il en est de même de la « pudeur », de l’« honneur », du « courage », de la « noblesse », la « distinction », la « dignité », etc.…
Nécessité de reconstruire tous ces termes, sans assimilation, ni inversion, afin de pouvoir les réutiliser sans gêne.

Langage (Mots. Critique de : « Victime ») : Un même mot, ici : « victime », sans autre précision, ne peut être employé concernant une ou des personnes qui se vivent, qui se sentent, qui se reconnaissent comme telles et par des personnes qui leur nient ce qualificatif. L’interprétation par le droit et /ou la justice, telle que rendue, ajoute encore au brouillamini. La justice en effet ne reconnaît comme victimes que les personnes qui sont passées sous ses fourches caudines ; c’est à dire, en ayant laissé sur les bas-côtés, l’immense majorité - la quasi-totalité ? - des personnes qui se vivent comme telles.

Langage (Mots. Critique de : « Virilité ») : Le terme de virilité repose et légitime la force, et donc le droit du plus fort, repose sur le pouvoir, la violence, l’honneur, etc., etc., ; c’est sur le choc de ces analogies que le patriarcat s’est bâti ; c’est dans leur confusion qu’il s’est maintenu ; c’est dans leurs contradictions qu’il s’est révélé ; c’est la critique de chacune d’entre elles qu’il faut détruire. (Cf. Hommes. « Virils », Patriarcat, Penser. Pensées. Méthode. Analogie)

Langage (Mots. Critique de « Woke » : Un mot, sorti de nulle part, ne signifiant rien, ce qui n’empêche pas l’extrême-droite, notamment, de le transformer en concept, de construire leur futur, sur, par la lutte contre le « wokisme », sans éprouver le besoin de [tenter] de le définir. (Cf. Politique. « Wokisme »)
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XI. Langage. Possessif :

Langage. (1) : Exemples de l’usage d’un possessif :
Ma propriété, ma victime, ma femme [de ménage], ma terre (ancestrale), ma population, ma pizza (aux fruits de mer), ma ville (de naissance), ma morale (rigide), ma conscience (en paix), ma fortune (mal placée), ma réputation (chancelante), ma médaille (perdue), ma misanthropie (célèbre), ma collaboratrice (dévouée), ma séropositivité, ma stérilité (définitive), ma cicatrice (invisible), ma mastectomie / mon ablation du sein (douloureuse), ma Fondation, ma base (un député), ma psychanalyse (inopérante), ma maladie (chronique), ma santé (chancelante), ma libération (des camps), ma jeunesse (détruite), ma mise en beauté (quotidienne), ma doctorante (que je formate), ma vie (privée), ma/mon greffier-ère (un-e juge)…
Mon histoire (familiale), mon corps (fatigué), mon nom (aristocratique), mon image (de marque), mon amour (pour la vie), mon think tank (efficace), mon mari (infidèle), mon couple (instable), mon héritage (contesté), mon handicap (physique), mon divorce (douloureux), mon enfant (surdoué), mon analyse (trop longue), mon œuvre (publiée), mon orgueil (de pauvresse), mon addiction (à l’héroïne), mon amour-propre (chatouilleux), mon cheminement intellectuel (chaotique), mon argent (en banque), mon milieu (bourgeois), mon ambition (démesurée), mon intérêt (à long terme), mon dieu (vengeur), mon député [rare], mon mariage (qui bat de l’aile), mon pays (envahi), mon ménage (bien fait), mon vote (pris en compte), mon candidat (faute de mieux), mon général (de division), mon patron (inconnu), mon groupe (sanguin, musical, politique), mon identité (incertaine), mon exil (français), mon agresseur (recherché), mon comité de soutien (à la députation), mon garde des Sceaux (Louis XVI), mon enseignement (de linguistique), mon comité directeur (du PS. Mitterrand. 1981), mon appétit (d’oiseau), mon peuple (meurtri), mon collier (de perles), mon péché (mignon), mon actionnaire (majoritaire), mon actualité (discographique), mon association (à but non lucratif), mon public (toujours présent), mon transfert (de club de foot), mon esclave (en amour), mon passage (au gouvernement), mon épée (à l’Académie), mon procès (en diffamation), mon lectorat (fidèle), mon éditeur (insouciant), mon chien (labrador), «mon cabinet et mes services» [J-J Aillagon, ancien ministre de la culture. 5 juillet 2015], mais aussi mon co-auteur, ma co-épouse, mon co-détenu, mon mot de passe (oublié), mon arrivée (à Matignon [Bernard Cazeneuve]…
Mes patient-es (raréfiée-es), mes ouvriers-ères (licencié-es), mes règles (de conduite), mes beuveries (fréquentes), mes invité-es (grossier-ères), mes hémorroïdes (saignantes), mes obligations (mondaines), mes professeur-es (du secondaire), mes blessures (vivaces), mes relations amoureuses [Sartre], mes concitoyen-nes, mes parachutistes (un général de paras), mes généraux [Donald Trump], mes auteurs-mon-catalogue-mes-livres [Christian Bourgeois], mes gens, [madame de Sévigné, Germaine de Staël], mes hommes [Emmanuel Macron évoquant les militaires. 2 juillet 2017] …
Nos enfants (sans avenir), nos possessions (coloniales), nos morts (pour la patrie), nos territoires (contestés), nos concitoyen-nes (en colère), nos valeurs (libérales), nos otages (monnayés), nos investisseurs (en Afrique), nos créanciers (exigeants), nos banques (en faillite), nos intérêts (en dollars), nos exportations (en chute libre), nos potentiels de développement (illimités), nos soldats (de 14-18), Cosa Nostra, nos atouts (à monnayer), nos «populations musulmanes» [Jean-Louis Bourlanges. 20 novembre 2015] 590], nos «populations cibles», «nos dirigeants politiques et économiques» [Sylvie Kauffmann. France Culture. Le Monde. 2017] …
- Les supprimer tous ? Afin notamment de délester le «je», le «moi», le «soi», le «nous», le «nos», le «ton», le «ta»… de ses encombrantes et étouffantes fausses excroissances, interdisant toute réflexion sur l’être humain dans le monde, ou plutôt, comme le posant au cœur du monde. Salutaire exercice mental.

Langage (Possessif) (2) : (2 septembre) 2014. On pouvait lire sur l’une des pancartes de la manifestation organisée contre « la disparition » du ministère des Droits des femmes :
« Mon corps, mes choix, mes droits, mon ministère. »
À comparer avec les « sans papiers, sans travail et sans droits » …
Oui, les régressions politiques - ici, dramatiques - proviennent aussi de ceux et celles qui se réclament du féminisme. (Cf. Droit, Êtres humains. Soi, Corps, Féminisme, Langage. Verbe. Avoir, Penser. Pensées, Proxénétisme)

Langage (Possessif) (3) : 2018. « Mon accouchement » dit la mère, dit l’enfant, dit la sage-femme, dit le médecin-accoucheur… (Cf. Femmes. Accouchements, Hommes. Remarquables. Leboyer Frédérick)

Langage (Possessif) (4) : 2020. Des années après, elle n’avait toujours pas compris, accepté, excusé de l’avoir entendue opposer « mes amies » à « ses enfants ».

Langage (Possessif) (5) : 2024. Pourquoi dit-on encore : « mon père » à un prêtre, « ma sœur » à une religieuse, « mon général », « mon colonel » à un militaire ?

Par ordre alphabétique. Langage. Possessif :

Langage (Possessif. AFP) : (19 mai) 2018. Lu :
« Luc Besson visé par une plainte pour viol déposée par une de ses actrices. » 591

Langage (Possessif. Arnault Bernard) : (26 novembre) 2019. Bernard Arnault, président de LVMH, auteur de : « mes équipes, mes marques ». 592 (Cf. Économie. Luxe)

Langage (Possessif. Aron Raymond) : 1983. Raymond Aron [1905-1983], dans ses Mémoires, en 1940, en partance pour l’Angleterre, auteur de :
« […] J’éprouvai un curieux sentiment de légèreté. Que m’importaient les choses, les meubles, mêmes les livres, tout cela se perdait dans le lointain. Dans le désastre national, seul surnageaient l’essentiel - ma femme, ma fille, mes amis. Par ces attachements, je restais moi-même. Tout le reste, la catastrophe même en révélaient la futilité. » 593

Langage (Possessif. Arte) : (12 mars) 2018. Entendu sur Arte :
« Je l’ai embauchée comme ma femme de ménage. »
Non : Je l’ai embauchée en tant que femme de ménage ; elle est devenue femme de ménage chez moi, elle m’aide à faire le ménage, elle me libère du ménage… 594

Langage (Possessif. Attali Jacques) : (25 avril) 2019. Jacques Attali, interrogé sur le rôle joué par Emmanuel Macron à l’égard de François Hollande, auteur de :
« Emmanuel Macron qui était mon collaborateur » [dans la Commission Attali de 2008], suivi de « François Hollande qui [avait été] mon collaborateur. » 595 (Cf. Êtres humains. Soi, Hommes. « Modestes »)

Langage (Possessif. Aubry Émilie) : (11 octobre) 2020. Émilie Aubry, responsable de l’émission L’esprit public de France Culture, L’esprit public, auteure de :
« Nous autres Français… » 596

Langage (Possessif. Badiou Alain) : (24 janvier) 2020. Alain Badiou, sur France Culture, auteur de :
« Mon entrée dans la philosophie » ; « mes déterminations » ; « la philosophie, la mienne… ». 597 (Cf. Philosophie)

Langage (Possessif. Balzac Honoré de) : 1834. 1935. Honoré de Balzac [1799-1850] écrit à Ewelina Hanska [1801-1882]
- le
21 juin 1834 : « Soyez heureuse en voyage. […] Moi, j’enrage d’être cloué à cette petite table d’acajou qui aura été le témoin de mes pensées, de mes angoisses, de mes misères, de mes détresses, de mes joies, de tout ! »
- le
11 août 1834 : « Adieu, je vais reprendre mon sillon, mon soc, mon fouet et dire à mes bœufs : hue ! » 598
- Suite [1834-1835] : « mes perpétuels travaux » (p.208), « ma chaine » (p.210), « mes chaines » (p.214), « mes dettes » (p.220), « mon cachot » (p.221), « mes échéances » (p.222) « mon cabinet : un bagne » (p.237), « mon bagne » (p.245), « mes misères » (p.255), « ma solitude » (p.300), mais aussi : « mon œuvre » [dont il parle admirablement] (p.213), « mes richesses intellectuelles et tous mes trésors dans le cœur » (p.277).

Langage (Possessif. Belloubet Nicole) : (16 septembre) 2019. Nicole Belloubet, ministre de la justice, auteure de :
« Cela je le dis à mes procureurs… euh, aux procureurs… » 599 (Cf. Justice)

Langage (Possessif. Bonaparte) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Sous l’Empire, nous disparûmes ; il ne fut plus question de nous, tout appartenait à Bonaparte [1769-1821] : J’ai ordonné, j’ai vaincu, j’ai parlé : mes aigles, ma couronne, mon sang, ma famille, mes sujets. » 600 (Cf. Langage. Possessif. Chateaubriand François-René de. « Nous »)

Langage (Possessif. Bourdieu Pierre) : 2004. Pierre Bourdieu [1930-2004], dans Esquisse pour une auto-analyse, auteur de :
« Ma carrière », « mon obscurité relative », « mes travaux », « mon existence », « ma dissension initiale », « mes conduites », « mon investissement momentané », « mon intérêt initial », « mes irréalismes adolescents », « mes aventures algériennes ou mes emballements scientifiques », « ma confrontation », « mes choix intellectuels », « ma trajectoire individuelle », « ma famille d’origine », « mon père », « mes camarades d’école primaire », « ma mère », « mes parents », « mon message », « mes lecteurs ou lectrices » (non exhaustif). 601

Langage (Possessif. Castaner Christophe) : (23 novembre) 2018. Christophe Castaner (ministre de l’intérieur), à la veille de la manifestation du 24 novembre 2018 des « Gilets jaunes » auteur de :
« Ma maison personnelle à Forcalquier [Alpes-de-Haute-Provence], où j’ai ma femme et ma fille, a été attaquée hier [jeudi. 22 novembre] par les Gilets jaunes […] » 602 (Cf. Êtres Humains, Hommes. « Politiques ». Famille)

Langage (Possessif. Castex Jean) : (1er décembre) 2020. Jean Castex, lors d’une conférence de presse, auteur de :
« Mes concitoyens ». En sus des femmes oubliées, une contradiction dans les termes.

Langage (Possessif. Chateaubriand François-René de) : 1829. Je relève dans les Lettres de François-René de Chateaubriand [1768-1848] à Madame Récamier [1777-1849], dans le chapitre intitulé : L’ambassade de Rome des Mémoires d’Outre-tombe :
«Mon nom» (p.270, «mes calomniateurs chrétiens» (p.273), «ma mission» (p.273), «mon importance» (p.277), «mon ambassade de Rome» (p.277), «mes dépêches» (p.277), «mes ennemis» (p.277), «ma petite lettre» (p.278), «mon ancien secrétaire» (p.280), «ma louange» (p.280), «mes fouilles» (2 fois. p.283), «mes prédécesseurs» (p.283), «mes bals» (p.283), «mes monuments» (p.283), «mon ouvrage» (p.285), «mon prédécesseur» (p.286) «mes secrets et mon cœur» (p.287), «mes habitudes» (p.290), «mes cardinaux» (p.294), «mes perplexités» (p.96), «ma conquête» (p.298), «mon avenir» (p.298), «mes anciennes bontés» (p.299), «mes tribulations» (p.301), «ma goutte» (p.308), «mon rhumatisme» (p.308), «mon pape» (p.308, 313, 317), «ma vie» (2 fois. p.309), «mes succès» (p.312), «mes services» (p.312), «mon gros ami» (p.321), «mon congé» (p.315,323,332), «mon ministère» (p.317), «ma pauvre petite Infirmerie [Marie-Thérèse]» (p.313), «ma porte» (p.321), «ma solitude» (p.321), «mes affaires» (p.321), «mon sang» (p.323), «mon système de politique intérieur» (p.324), «ma bonne camaraderie» (p.325), «mon ingénuité» (p.325), «mon esprit» (p.235, 326), «ma femme» (p.327), «ma démission» (p.327), «mon édition complète» (p.327), «ma cervelle vide et ma santé altérée» (p.327, 328), «ma position» (p.332). 603

Langage (Possessif. Chaunu Pierre) : (14 juin) 2021. Pierre Chaunu [1923-2009], sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), auteur de :
« Mon auditoire ». 604

Langage (Possessif. Churchill Winston) : (5 mars) 1946. Winston Churchill [1874-1965], invité par le président américain Harry S. Truman [1884-1972], dans le discours prononcé aux États-Unis intitulé Le nerf de la paix, au cours duquel il a inauguré l’expression de « rideau de fer », mais surtout dénoncé la politique de l’URSS, auteur de :
« Mon camarade de combat, le maréchal Staline ». 605

Langage (Possessif. Cixous Hélène) : (7 août) 2018. Hélène Cixous, racontant sa manière de vivre et d’écrire, évoque :
« Ma maison d’écriture ». 606

Langage (Possessif. Cohen Daniel) : (9 septembre) 2018. Lors de l’émission L’esprit public, Daniel Cohen [1953-2023], économiste, auteur de :
« Si nous avons enrichi nos populations, plutôt que d’en augmenter le nombre… » ; « nos producteurs… » (Cf. Êtres humains. Valeur marchande, Politique. État. « Grand débat national », Démographie, Économie. Cohen Daniel. « Gilets jaunes ») 607

Langage (Possessif. Comte-Sponville André) : 2018. André Comte-Sponville, auteur de :
« Mon itinéraire philosophique… » (Cf. Philosophie)

Langage (Possessif. Cousin Victor) : 1932. Paul Nizan [1905-1940], dans Les chiens de garde cite une phrase du texte d’Agathon [Henri Massis. 1886-1970 et Alfred de Tarde. 1880-1925] L’Esprit de la nouvelle Sorbonne [1911. p.98-99] dans laquelle était évoqué :
« Cousin [Victor. 1792-1867] qui disait des professeurs de philosophie ‘mon régiment’ et de sa doctrine ‘mon drapeau’. » 608 (Cf. Philosophie)

Langage (Possessif. Darmanin Gérald) : (24 juillet) 2020. Gérald Darmanin, dans Le Figaro, nouveau ministre de l’intérieur, élu de la ville de Tourcoing, se défendant de l’emploi de l’expression d’ « ensauvagement de la société », déclare :
« Mes habitants, ils sont très bien compris ce que je voulais dire. »
L’emploi de ce possessif devrait utilement être joint à son dossier de plaintes pour viols et harcèlement sexuel. 609 (Cf. Hommes. « Politiques ». Darmanin Gérald, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)

Langage (Possessif. Debray Régis) : 1966. Régis Debray dans Loués soient nos seigneurs. Une éducation politique, auteur de :
« Élisabeth B., la mère de ma fille. » 610 (Cf. Enfants, Femmes, Hommes, Famille. Debray Régis, Patriarcat. Pères)

Langage (Possessif. Debré Robert) : 1974. Je relève dans le « témoignage » de Robert Debré [1882-1978], L’honneur de vivre (non exhaustif) :
«Mes forces» (p.10), «mes élèves» (p.10), «mon fils ainé» (p.10), «ma mère» (p.17), «mon père» (p.17), «mes deux frères, ma sœur et moi-même» (p.22), «ma famille» (p.22), «ma vie» (p.30), «mon enfance» (p.30), «notre milieu, nos familles, nous-mêmes, notre fratrie» (p.42) ; «mon refus de tout enrôlement» (p.54), «nos maîtres» (p.65), «mes professeurs» (p.65), «mes souvenirs personnels» (p.69), «mon mérite personnel [qui] n’était pas grand» (p.86), «mes chefs de conférence» (p.86), «ma jeune sœur» (p.87), «notre génération» (p.99), «nos troupes» et «nos officiers» (au Maroc)» (p.101), «notre guide» (p.102), «nos amis et camarades d’études» (p.111), «mes internes» (p.116), «nos rangs, nos lignes, notre batterie, nos médiocres abris (pendant la guerre de 14-18) (p.123), «nos obus» (p.124), «nos troupes» (p.127), «nos uniformes bleu horizon» (p.129), «nos libertés» (p.130), «ma voie» (p.130), «les miens» (p.131), «mes frères, mes amis, mes camarades» et «nos proches» (p.134), «ma carrière» (p.136), «ma vie personnelle» (p.138), «nos jeunes ménages» (p.139), «notre foyer, nos deux ainés» (p.140), «ma jeune cohorte» (p.143), «mes enfants», «nos deux ménages», «ma vie intime [dont je ne parlerai pas davantage]» (p.163), «mon équilibre» (p.164), «mes élèves et moi-même» (p.164), [«l’incorrection de»] «ma conduite» (p.165), «ma leçon inaugurale» (p.166), «mon malheur personnel» (p.166), «mon objectif essentiel» (p.169), «notre manœuvre (en 1940)», «nos éléments avancés» (p.208), «nos hontes» (p.215), «ma surveillante» (p.230), «notre maisonnée» (p.233), [plusieurs de] «mes élèves et amis» (p.235), «ma servante Léontine» (p.246), «ma secrétaire» (p.246), «nos blessés» (p.252), «ma croisade» (p.272), «mes successeurs» (p.275), «notre groupe» (p.277), «mon témoignage» (p.281), «ma carrière» (p.282), «nous savions bien» (p.287), «notre embarras» (p.290), «nous avons choisi» (p.294), «mes collaborateurs» (p.297), «mes voyages» (p.310), «[une de] mes conférences» (p.31), «mes amis américains» (p.323), «ma belle-fille» (p.367), «nos soldats», «notre bon droit» [concernant les «conquêtes coloniales»] (p.372), «nous étions rempli d’orgueil», «nous admirions l’armée coloniale», «il nous paraissait que l’on pouvait tirer vanité d’une œuvre nationale» […] (p.372), «nos fiertés» (p.373), «notre armée» (p.374), [«une pensée»] nous hantait», (p.376), «nous avons voulu monter que […]» (p.400), «satisfaits, nous ne le sommes pas […]», «la route où nous sommes engagés» (p.438), «mon travail» (p.455) … 611

Langage (Possessif. De Gaulle Charles) : 1958. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, dans le chapitre consacré au « Chef de l’État », auteur de :
« Étant donné l’importance et l’ampleur des attributions du premier ministre, il ne peut être que ‘le mien’. » 612 Significatif, mais piètre exemple compte tenu de l’importance du sujet… (Cf. Droit. Constitutionnel, Êtres humains. Soi. De Gaulle Charles, Politique)

Langage (Possessif. Delorme Florian) : (26 octobre) 2020. Florian Delorme, responsable de l’émission Cultures monde de France Culture, auteur de :
« Nos ennemis ». 613 (Cf. Langage. Mots. Critique : « On », Politique. Nationalisme. Guerre. Médias, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Delorme Florian)

Langage (Possessif. Duflot Cécile) : 2014. Je relève dans le livre de Cécile Duflot, De l’intérieur, Voyage au pays de la désillusion (non exhaustif) 614 :
«Mon directeur de cabinet» (p.15, 33), «ma décision» (p.16, 21), «mes engagements» (p.16), «mon cabinet» (p.16, 33, 42), «mes collaborateurs» (p.17), «ma méthode [je dis les choses avec franchise]» (p.18) «mon avis» (p.19), «mon parti» (p.21,24), «mon choix» (p.23), «ma mère» (p.24), «mon état d’esprit» (p.32), «mon rang [gouvernemental]» (p.33), «ma tenue» (p.34), «mon manque d’intérêt [total pour la mode]» (p.34, 35), «mon officier de sécurité»(p.37), «ma vie» (p.38), «mon moment [de liberté]» (p.38), «mes amis» (p.39,41), «ma famille» (p.39), «mes enfants» (p.39. 2 fois), «mon statut» (p.40), «mon entourage» (p.41), «ma fonction» (p.41), «mes années [de secrétaire nationale]» (p.41), «[à] mon sens» (p.41), «mon pari» (p.42), «mon travail [de ministre]» (p.42), «mon entrée [au gouvernement]» (p.42), «ma manière [de faire]» (p.42)» … J’arrête là…

Langage (Possessif. Dumas Roland) : 2003. Je relève dans le livre de Roland Dumas [1922-2024], L’épreuve. Les preuves :
«Mes agendas, mes répertoires téléphoniques, mes carnets de notes, mes relevés de compte en banque, mes livres de toutes sortes, mes lettres » [saisis lors d’une perquisition] (p.20), «ma gouvernante, ma secrétaire» (p.25), «mon malheur» (p.27), «mon deuxième domicile et mon cabinet» (p.28), «ma première erreur» (p.28), «ma voiture» (p.28), «mon esprit» (p.28), «mes amis, mes conseils, mes confrères, ma famille» (p.28), «mes carnets de rendez-vous depuis mes débuts d’avocat, mes agendas, mes propres comptes» (p.36), «mes enfants et mon épouse» (p.54), «mon secrétaire d’état» (p.62), «mon engouement» (p.63), «ma maison de campagne» (p.63), «ma circonscription» (p.64), «mon mandat de député» (p.64), «ma liaison» (p.66), «mes services» (p.71), «mes voyages officiels» (p.71), «mes invités» (p.71), «mon hospitalité» (p.71), «mes prédécesseurs, mes successeurs» (p.73), «mes interventions» (p.74), «ma politique» [2 fois] (p.78), «mon ami» (p.78), «mon secrétariat» (p.79), «mon domaine» (p.79), «[en] ma faveur» (p.81), «mon activité, mon action diplomatique dans le monde» (p.85), «mes plans de voyage» (p.85), «mon exposé sur la situation internationale» (p.85-86), «ma modeste personne» (p.90), «ma seule fille» (p.101), «mon ministère» (p.111), «ma personne» (p.127), «mon affaire» (p.146), «mon entourage» (p.146), «mon intermédiaire» (p.146), «[les membres de] mon cabinet […] mes chauffeurs, mes secrétaires particulières, mes gardes du corps, mon entourage» (p.16?), «ma famille […], mes moyens anciens, ma réussite, mes économies» (p.164), «mon chef de cabinet, mon directeur de cabinet» (p.164), «mes achats personnels, ma garde-robe» (p.164)
J’arrête là. Le livre a 434 pages. 615

Langage. Possessif. Éric Dupond-Moretti :

Langage (Possessif. Dupond-Moretti Éric) (1) : 2013. Je relève dans le livre d’Éric Dupond-Moretti, Bête noire. Condamné à plaider 616 :
«Mon métier» (p.17), «ma plaidoirie» (p.20), «mon portable» (p.21), «ma robe», (p.21), «mon ami» (p.24), «mes juges» (p.25), «mon verbe» (p.25), «mon client» (p.27), «mon bras» (p.29), «mes dossiers» (p.29), «ma chambre» (p.29), «ma vie» (p.30), «ma rationalité») (p.38), «mes collaborateurs» (p.40), «mon inconnu» (p.41), «ma mère» (p.45), «ma passion» (p.46), «mon mentor, mon maître» (p.72), «mon secrétariat» (p.73), «mes épaules […] mes mains» (p.75)… J’arrête là…

Langage (Possessif. Dupond-Moretti Éric) (2) : (25 septembre) 2020. Éric Dupond-Moretti, devenu ministre de la justice se félicite de l’augmentation de 8 % du budget de la justice prévue pour 2021 :
« Cela va me permettre d’embaucher, d’ici à la fin de 2021, 2450 personnels et […] 950 personnels qui vont entrer en jeu (sic) dès le début de l’année prochaine. »
- Commentaire du Canard enchaîné : « Il va faire passer les entretiens lui-même ? » 617
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Langage (Possessif. Egli Richard A.) : 2006. Richard A. Egli à la fin du livre D’ont look, dans lequel il photographie des femmes nues, remercie « ses modèles » et « ses maquilleurs ». 618
- Comprendre : les hommes qui ont maquillé les corps des femmes nues…

Langage. Possessif. Recep Tayyip Erdogan :

Langage (Possessif. Erdogan Recep Tayyip) (1) : (25 juin) 2018. Recep Tayyip Erdogan, au lendemain de son élection à la présidence de la république Turque :
« Les gagnants de cette élection, c’est la démocratie, c’est notre nation elle-même. Les gagnants de cette élection, c’est chacun d’entre vous ; c’est chacun de mes 81 millions de citoyens. » 619 (Cf. Hommes. « Politiques ». Erdogan Recep Tayyip, Économie. Erdogan Recep Tayyip)

Langage (Possessif. Erdogan Recep Tayyip) (2) : (27 octobre) 2020. Recep Tayyip Erdogan, appelant à boycotter les produits français, s’adresse à :
« Ma nation ».
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Langage (Possessif. Flaubert Gustave) : Gustave Flaubert [1821-1880], auteur de :
« Un mien domestique », « mon serviteur », « mon domestique », « mon larbin », « mon fidèle Émile ».

Langage (Possessif. Fauvelle François-Xavier) : (15 mai) 2023. Dans son cours au collège de France retransmis par France Culture, auteur de :
« Mon doctorant ».

Langage (Possessif. Figaro Le) : (27 août) 2018. Dans Le Figaro, je lis :
« En 2012, Amina Filali, une adolescente de 16 ans, s’est suicidée après avoir été contrainte d’épouser son violeur. » 620
Et l’article revoie à un autre article du Figaro du 14 janvier 2014, intitulé :
« Les Marocaines ne sont plus forcées d’épouser leur violeur. » (Cf. Famille. Mariage, Violences. Viols)

Langage (Possessif. Finkielkraut Alain) : (18 octobre) 2019. Alain Finkielkraut, auteur de :
« Mon agresseur [m’a dit]) … » 621

Langage (Possessif. France Culture) : (13 août) 2018. Lu :
« En avril dernier, la française Claire Nouvian a reçu le prix Goldman, la plus haute distinction dans le domaine de l’environnement. Avec son association, Bloom, depuis 2005, elle milite […]. » 622

Langage. Possessif. Sigmund Freud :

Langage (Possessif. Freud Sigmund) (1) : (14 mars) 1911. Sigmund Freud [1856-1939], dans une lettre à Karl Abraham [1877-1925], après une critique d’Adler [Alfred. 1870-1937], auteur de :
« De tous mes Viennois [psychanalystes], il n’adviendra rien, mis à part le petit Rank [Otto. 1884-1939], qui fera son chemin. » 623 (Cf. Psychanalyse)

Langage (Possessif. Freud Sigmund) (2) : 1948. Sigmund Freud [1856-1939], dans Ma vie et la psychanalyse, auteur de :
« Mes parents », « mon instruction », « ma classe », « mon inclination » (p.13), « mon origine », « ma race » [« comme on commençait à dire »], « mes dons naturels » (p.14), « mes études médicales », « mon maître », « mes travaux » (p.15), « mes débuts », « mes études » (p.16), « ma famille » (p.24), « mon exposé » (p.25), « mon ami et soutien », « mon attention » (p.26), « ma surprenante trouvaille » (p.32), «