À la recherche du patriarcat…
L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 24.775 items et 23 rubriques : I. Culture (1089) ; II. Droit (432) ; III. Êtres humains (1348) ; IV. Corps (597) ; V. Enfants (337) ; VI. Femmes (3389) ; VII. Hommes (1640) ; VIII. Relations entre êtres humains (918) ; IX. Famille (614) ; X. Féminisme (484) ; XI. Justice (1051) ; XII. Langage (1109) ; XIII. Patriarcat (814) ; XIV Penser (1725) ; XV. Politique (2687) ; XVI. Pornographie (174) ; XVII. Proxénétisme (473) ; XVIII. « Sciences » sociales (755) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1164) ; XXI. Histoire (949) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (279) ; XXIII. Violences (694) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (2018)
15 août 2024
X. Féminisme-s, Féministe-s, Antiféminisme-s
Cf. aussi Patriarcat :
https : //www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1196&themeid=990
Cf. En complément, les textes publiés sur Sisyphe :
http://sisyphe.org/spip.php?rubrique115
En noir. Items nouveaux (et modifiés)
I. Féminismes : Féminismes (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31) ; Féminismes (Abécédaire) (1, 2, 3, 4) ; Féminismes (Acquis) ; Féminismes (Actuel) ; Féminismes (Almanach ‘Femmes et Russie’) ; Féminismes (Amalgame) ; Féminismes (Ambition) ; Féminismes (Avancées) ; Féminismes (Avant-garde) ; Féminismes (A.V.F.T) ; Féminismes (« Bien compris ») ; Féminismes (Bourgeois) (1, 2) ; Féminismes (Bouthoul Gaston) ; Féminismes (Censure) (1, 2, 3, 4) ; Féminismes (« Combien de divisions ? ») ; Féminismes (Concepts) ; Féminismes (Confusion) ; Féminismes (Coordination des femmes noires) ; Féminismes (Critique des Anarchistes) ; Féminismes (Critique des hommes) ; Féminismes (Critiques faites au féminisme, aux féministes) ; Féminismes (D’Eaubonne Françoise) ; Féminismes (Début de définition) ; Féminismes (Défaite) ; Féminismes (« d’État ») (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Féminismes (Dépolitisation) (1, 2) ; Féminismes (Dénégation) ; Féminismes (Deuxième sexe (Le) (1, 2, 3) ; Féminismes (« Divisé ») ; Féminismes (Duras Marguerite) ; Féminismes (Édition / Réédition des écrits) ; Féminismes (Écologie) ; Féminismes (Égalité) (1, 2, 3) ; Féminismes (Élections) (1, 2, 3, 4) ; Féminismes (Elle) ; Féminismes (Émancipation) ; Féminismes (« Encadrement ») ; Féminismes (Enquêtes) ; Féminismes (Facile) ; Féminismes (Faiblesses) ; Féminismes (« Femmes célèbres ») ; Féminismes (Ferrante Elena) (1, 2) ; Féminismes (Finalité) ; Féminismes (Finkielkraut Alain) ; Féminisme (Fondation des femmes) (1, 2, 3) ; Féminismes (Fondement) ; Féminisme (dit Français. French féminism) ; Féminisme (France Culture) (1, 2) ; Féminisme (« Génital ») ; Féminismes (« Gilets jaunes ») ; Féminismes (« Guerre de civilisation ») ; Féminismes (Haine) ; Féminismes (Haine du) (1, 2) ; Féminismes (Hiérarchie) ; Féminismes (Histoire du féminisme) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Féminismes (Hommes) ; Féminismes (Hors normes) ; Féminismes (Huit mars) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Féminismes (Humanisme) ; Féminismes (Humour) (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18) ; Féminismes (« Hystérique ») ; Féminismes (« Idéologie ») ; Féminismes (Impudence) ; Féminismes (Individualisme) (1, 2) ; Féminismes (Institutionnalisation) ; Féminismes (International) (1, 2) ; Féminismes (dit-intersectionnel) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Féminismes (Justification) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Féminismes (Justice) (1, 2) ; Féminismes (Incompatible avec le Marxisme) (1, 2) ; Féminismes (La Barbe) ; Féminismes (Langage) (1, 2, 3, 4, 5) ; Féminismes (Libéral) (1, 2, 3) ; Féminismes (Loi sur la bioéthique) ; Féminismes (« Mainstream ») ; Féminismes (Médias) (1, 2, 3, 4, 5) ; Féminismes (Mères) (1, 2) ; Féminismes (« Mouvement ») (1, 2) ; Féminisme (« N’a jamais tué personne ») ; Féminisme (Non mixité) (1, 2, 3) ; Féminisme (« Nuit Debout ») ; Féminisme (Overdose) ; Féminismes (Patriarcat) ; Féminismes (Parturier Françoise) ; Féminismes (Pensée) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28) ; Féminismes (Pensée. « Fange ») ; Féminismes (Pensée. Régression) ; Féminismes (Penser les) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19) ; Féminismes (Politiques) (1, 2, 3, 4) ; Féminismes (Négation / Négationnisme) ; Féminismes (Post-moderne) ; Féminisme (Prise de conscience) (1, 2) ; Féminisme (Qualificatifs) ; Féminisme (Racisme) ; Féminismes (Radical) (1, 2) ; Féminismes (Réformiste) ; Féminismes (Regret) ; Féminismes (Renaud Madeleine) ; Féminisme (« Revendications minimum ») ; Féminisme (Révolution chinoise) ; Féminisme (Risques) ; Féminismes (Salons) ; Féminismes (Silence) (1, 2) ; Féminismes (Slogans) (1, 2, 3, 4, 5) ; Féminismes (Socialisme) ; Féminismes (« Spécialiste du féminisme ») ; Féminismes (Statistiques) ; Féminismes (Stéréotypes) (1, 2) ; Féminismes (« Tabous ») ; Féminismes (Toilettes publiques) ; Féminismes (« Troisième vague ») ; Féminismes (Universitaire. Critique) ; Féminismes (Utilitarisme) (1, 2) ; Féminismes (« Victimaire ») (1, 2, 3) ; Féminismes (Violences) (1, 2) ; Féminismes (Vote) ; Women’s studies ; (308)
II. Féministe : Féministe (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Féministe (« Agitation ») ; Féministe (Antimilitariste) ; Féministe (Austen Jane) ; Féministe (Beauvoir Simone de) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Féministe (Blixen Karen) ; Féministe (« Brillante ») ; Féministe (Devenir) ; Féministe (Duo) ; Féministe (Dworkin Andrea) ; Féministe (Édition) ; Féministe (« Être [féministe] ») (1, 2) ; Féministe (Femmes) (1, 2) ; Féministe (Fils de) ; Féministe (Fourest Caroline) ; Féministe (Graffigny Françoise de) ; Féministe (Groult Benoîte) ; Féministe (Iconoclaste) ; Féministe (« Internationale ») ; Féministe (Le Dœuff Michèle) ; Féministe (Nécessité / signification d’une pensée politique) ; Féministe (Rosy de Palma) ; Féministe (Participation à la construction d’une pensée, d’une politique, d’une société féministe) ; Féministe (Pelletier Madeleine) (1, 2) ; Féministe (Presse) ; Féministe (Relève) ; Féministe (Révolution) ; Féministe (Rousseau Sandrine) ; Féministe (Sac) ; Féministe (Solanas Valérie) ; Féministe (Solidarité) ; Féministe (Storti Martine) ; Féministe (« Spécialiste de la question ») ; Féministe (Théorie) (1, 2) ; Wollstonecraft (Mary) ; (55)
III. Féministes : Féministes (1, 2, 3, 4, 5) ; Féministes (Archives) ; Féministes (Associations) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; ; Féministes (Ayant quitté les associations féministes) ; Féministes (« Bons points ») ; Féministes (« Bostoniennes ») ; Féministes (« Caramel mou ») ; Féministes (Comment faire disparaître les féministes) ; Féministes (Conquêtes) ; Féministes (Critiques des féministes) ; Féministes (Critiques des hommes) ; Féministes (Dissensions) ; Féministes (« Filles ») ; Féministes (« Guillemets ») (1, 2, 3, 4) ; Féministes (Historicité) (1, 2) ; Féministes (Hommages) (1, 2) ; Féministes (« Instrumentalisées ») ; Féministes (« Intellectuelles ») ; Féministes (« Intellectuelles-de-gauche ») ; Féministes (Mais…) (1) Par ordre chronologique (1) ; Féministes (Maitron Le) ; Féministes (Médias) ; Féministes (« Occidentales ») ; Féministes (Prison) ; Féministes (Projets politiques) (1, 2, 3) ; Féministes (Radicales) (1, 2, 3, 4) ; Féministes (Radio courtoisie) ; Féministes (Raison Avoir) ; Féministes (Reconnues) (1, 2, 3) ; Féministes (Réhabilitation) ; Féministes (Revendications) (1, 2) ; Féministes (Sciences-po) ; Féministes (Silences) ; Féministes (Théories) ; Féministes (Transmissions) ; Féministes (Unies) ; Féministes (« Universalistes ») ; Féministes (« Vieilles ») ; Féministes (Vote pour Emmanuel Macron) ; (61)
IV. Antiféminisme : Antiféminisme (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14) ; Antiféminisme (Antisémitisme) ; Antiféminisme (Arendt Hannah) ; Antiféminisme (Aristote) (1, 2) ; Antiféminisme (Baillargeon Normand) ; Antiféminisme (Badinter Élisabeth) ; Antiféminisme (Bigard Jean-Marie) ; Antiféminisme (Bombardier Denise) ; Antiféminisme (Castoriadis Cornelius) ; Antiféminisme (Charge de la preuve) ; Antiféminisme (Critique de l’) ; Antiféminisme (Deforges Régine) ; Antiféminisme (Dénonciation) (1, 2, 3) ; Antiféminisme (Diouf Abou) ; Antiféminisme (« Élites ») ; Antiféminisme (Engels Friedrich) ; Antiféminisme (Ferré Léo) ; Antiféminisme (Finkielkraut Alain) ; Antiféminisme (France Culture) ; Antiféminisme (Giroud Françoise) ; Antiféminisme (Guitton Jean) ; Antiféminisme (Kauffmann Sylvie) ; Antiféminisme (Kollontaï Alexandra) (1, 2) ; Antiféminisme (Kristeva Julia) ; Antiféminisme (Le Bris Michel) ; Antiféminisme (Lesbophobie) ; Antiféminisme (Maschino Maurice T.) ; Antiféminisme (Nietzsche) ; Antiféminisme (Nougaro Claude) ; Antiféminisme (Pareto Vilfredo) ; Antiféminisme (Permanence) ; Antiféminisme (Propriété privée) ; Antiféminisme (Proudhon Pierre-Joseph) (1, 2) ; Antiféminisme (Rondeau Corinne) ; Antiféminisme (Rousseau Jean-Jacques) ; Antiféminisme (Sarraute Nathalie) ; Antiféminisme (Schiappa Jean-Marc) ; Antiféminisme (Souchon Alain) ; Antiféminisme (Suffert Georges) ; Antiféminisme (Touraine Alain) ; Antiféminisme (Vox) ; Antiféminisme (Wells H. G) ; (60)
15 août 2024 : 484 items
I. Féminismes :
Féminismes :
Féminismes (1) : 1850-1858. Considérer, concernant ce que l’on nomme « le féminisme », l’analyse critique d’Alexis de Tocqueville [1805-1859], dans les Considérations sur la révolution, concernant la démocratie :
« Ce qui jette le plus de confusion dans l’esprit, c’est l’emploi qu’on fait de ces mots : démocratie, institutions démocratiques, gouvernement démocratique. Tant qu’on n’arrivera pas à les définir clairement et à s’entendre sur leur définition, on vivra dans une confusion d’idées inextricables. » 1
Féminismes (2) : 1792. Considérer, concernant ce que l’on nomme « le féminisme », la demande de Louis-Antoine de Saint-Just [1767-1794] :
« Précisez tellement tous les principes, toutes les idées, qu’on ne les travestisse plus [...]. » 2
Féminismes (3) : Le féminisme n’appartient pas aux féministes. Évident certes, mais peut permettre de salutaires modesties et de nécessaires rigorismes.
Féminismes (4) : Pour moi, être féministe, c’est faire en sorte que chacun-e devienne à même de se déterminer comme être humain-e singulier-ère. Pour ce faire, sur les fondements d’une réalité humaine qui, à la naissance, a différencié des hommes et des femmes, c’est dénouer, dénoncer - et donc comprendre - les rapports de pouvoirs qui les [nous] ont historiquement, culturellement, nationalement, politiquement, constitué-es d’hommes et de femmes. Pour ce faire, nous avons besoin de nommer le cadre de référence - le patriarcat - au sein duquel ces rapports de pouvoir ont été construits, afin de faire disparaître ceux exercés par les uns sur les autres et donc, en définitive, par chacun-e sur soi. (Poursuivre)
Féminismes (5) : Interroger le monde d’un point de vue féministe (à définir préalablement) et interroger les féminismes sur ce qu’ils ont à dire sur le monde relève d’un même questionnement.
Une tautologie ? Non : ?
Féminismes (6) : Que vaut le mépris d’un homme sur les femmes quand c’est lui qui est jugé par elles ?
Féminismes (7) : Il y a ceux et celles qui, depuis longtemps, ont compris que leur intérêt était de considérer « le féminisme » comme un enjeu de conquêtes et non plus comme un adversaire. Créer de la confusion en est la première étape afin d’en dissoudre ses plus élémentaires évidences.
* Ajout. 20 août 2021. Une pétition, publiée par Le Parisien, soutenue notamment par des artistes et femmes politiques françaises, demandant « un accueil inconditionnel de nos sœurs et de leur famille » débute ainsi :
« Nous, féministes et femmes de tous les genres, de toutes les divergences, de toutes les écoles, de toutes les sphères sociales et politiques, nous décidons d’enterrer la hache de guerre et la géopolitique […]. »
Féminismes (8) : Le féminisme n’est ni un mot, ni une référence, ni un slogan, ni un drapeau, ni un référent, ni une cause, ni un marchepied, ni une explication, ni une abstraction, ni une idée, ni un idéal, ni une sensibilité, ni une fulgurance, ni une évidence, ni une histoire, ni un vécu, ni une culture, ni une solution, ni un art de vivre, ni une analyse, ni un supplément d’âme, ni une théorie, ni une problématique, ni une question essentielle, ni une aide à la vie, ni la mesure de toute chose, ni un singulier, ni un pluriel...
Mais il est aussi tout cela : à chacun-e de réfléchir ? de critiquer ? de se situer ? de doser…
Féminismes (9) : Il se rencontre de moins en moins de femmes pour qui ne pas être avec un homme, c’est ne pas être.
Féminismes (10) : Si le féminisme ne fait plus - assez - peur, ce n’est pas qu’il a échoué, ou réussi d’ailleurs, c’est parce que le terme est insuffisant pour décrire les réalités auxquelles il s’opposait.
Féminismes (11) : Les femmes savent infiniment plus de choses sur les hommes que les hommes sur les femmes : qu’avons-nous fait de cette supériorité. Pas grand-chose.
* Ajout. 3 juillet 2020. Si ! Beaucoup, sous de multiples formes… mais pas suffisamment ?
Féminismes (12) : Comment épuiser les mouvements féministes : individualiser, singulariser, diviser, opposer, psychologiser, culturaliser, intellectualiser, abstractiver…
Féminismes (13) : Si le terme de féminisme ne provoque plus que confusions, c’est qu’en lui-même il les portait dans sa genèse même. Ce n’est pas donc la confusion de départ qu’il faut dénoncer - une tautologie - c’est le terme qu’il faut déconstruire, chacun-e en ayant sa part. Et loin de craindre, de ce fait, son affaiblissement c’est l’incroyable richesse - indissociable d’une rigoureuses position de ce qu’il ne peut en aucun cas signifier - dont il peut être porteur qu’il en faut attendre.
Féminismes (14) : C’est aussi - nécessairement - à la libération des hommes, de tous les hommes des rets du patriarcat que le féminisme a pour projet, pour ambition de faire advenir.
Féminismes (15) : Oui, il est possible, nécessaire, évident de susciter certaines politiques en faveur de certaines femmes, mais il importe aussi d’être lucide sur leur remise en cause et / ou caution des structures - notamment mais non pas exclusivement - patriarcales qui les expliquent, les justifient, les pérennisent. Complexe.
Féminismes (16) : Toute autosatisfaction (du type d’incessantes références à l’importance, certes plus que réelle, de Me too) freine les processus de découvertes, d’innovations, d’ouvertures, de pensées, d’actions critiques…
* Ajout. 26 août 2023. Mais, plus profondément, pourquoi sans cesse réduire à Me too ce qui sont des révoltes des femmes ? Simplement, pour ne pas avoir à les prendre en compte comme telles.
Féminismes (17) : Seules les femmes, comme tous les êtres humains, peuvent et doivent décider de la vie qu’elles souhaitent, qu’elles veulent vivre. Les féministes pensent, font ce qu’elles estiment devoir, pouvoir faire - au premier chef, en première nécessité, clarifier politiquement ce qu’elles entendent par ce terme - mais elles ne peuvent, ni ne doivent se substituer à aucune femme.
Que les leçons du communisme servent à quelque chose…
Féminismes (18) : Se focaliser de manière prioritaire, voie exclusive, sur la dénonciation des violences à l’encontre des femmes représente un danger. En effet, ces dénonciations souvent individuelles, toujours sélectives, arbitraires, si peu, si rarement, et si mal dénoncées, et ce d’autant plus qu’elles ne sont pas resituées dans le cadre d’une analyse des diverses modalités d’expression de forces du patriarcat, peuvent contribuer à le pérenniser : celui-ci, libéré des hommes considérés comme des brebis galeuses, peut, en les vouant aux gémonies, se présenter comme amendé, apuré, épuré.
* Ajout. 30 novembre 2021. Aujourd’hui, j’enlèverais « si peu, si rarement, et si mal dénoncées ».
Féminismes (19) : (11 mai) 2021. Lu placardé sur le mur de la rue Saint-Jacques : « Colonisons le féminisme ». Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée ; en effet, peu ou prou, cela autorise de penser que le colonialisme puisse être considéré comme positif.
Féminismes (20) : Se libérer d’un homme, c’est se libérer des rapports de pouvoirs sur lesquels ses pouvoirs sur les femmes - politiquement, historiquement construits - se sont adossés. Souvent, pas toujours, pas assez.
Élargit considérablement le spectre des analyses féministes. (Pas clair)
Féminismes (21) : Il ne doit pas arriver au féminisme, ce qui est advenu au marxisme : le sclérose. Il doit en rester comme lui, ‘la volonté de transformer le monde et de changer la vie’.
Féminismes (22) : La puissance de la pensée féministe, c’est que n’ayant rien à négocier, il n’a rien à transiger, rien à céder, aucune ‘raison d’état’ à ménager.
Féminismes (23) : Le féminisme : une pensée exponentielle ?
Féminismes (24) : « Le » féminisme - que je maintiens au singulier, tout en étant consciente de l’évidente critique qu’il ne peut que provoquer, mais faute d’une critique pertinente pour le justifier ou l’invalider - ne peut relever d’un « système », d’une « théorie ».
Féminismes (25) : Si le féminisme, comme le christianisme, le marxisme, le pacifisme… ont transgressés les frontières, et ont été si populaires, est-ce du fait du patriarcat, de jésus-christ, de la lutte des classes ou de la haine des guerres… ou parce que ces idées, ces idéaux étaient porteurs d’humanité, c’est-à-dire d’exigences de respect de chaque être humain vivant sur terre ?
Féminismes (26) : Si le féminisme a une vérité, c’est qu’il concerne toutes les femmes ; c’est donc à toutes les femmes de le penser et de le vivre : rappel d’une évidence qui peut cependant infléchir certaines analyses de certaines associations féministes.
Féminismes (27) : Rien n’exclut - tout porte même à penser le contraire - que « le féminisme » sans autre rigueur d’analyse, de définition, de clarification de ses limites-frontières, ne se dilue, ne se dissolve, perde toute valeur critique, à mesure de l’élargissement de la diffusion du terme.
Féminismes (28) : À l’occasion de la relecture de cet Item « Féminisme », j’ai été choquée de lire ce terme au singulier. J’ai alors décidé, sans réfléchir, de tout inscrire au pluriel. Mais ni le singulier, ni le pluriel, dès lors qu’ils sont systématiques, ne sont appropriés et cautionnent incohérences et contradictions. Il faut tout reprendre, ce qui demande d’importantes clarifications et pas mal de réflexions. Plus tard, en espérant que le malaise, à cette re-relecture, que j’ai ainsi crée m’obligera à ne pas trop attendre. Mais la question, sans à-peu-près, dans le cadre formel de cet Abécédaire est-elle soluble, si j’en espère une certaine rigueur ?
Féminismes (29) : La force du féminisme est qu’il ne fut jamais une idéologie. Pas plus qu’il ne fut jamais une pensée.
Féminismes (30) : Les pensées, réflexions, interventions féministes devraient sans doute plus de diriger vers, se concentrer sur les manières dont les hommes dans un monde patriarcal mettent en œuvre des stratégies, des politiques pour reconquérir les privilèges qu’ils estiment, qu’ils ont affectivement, perdus.
Féminismes (31) : Entendu : « Le ’isme’ étouffe la racine. » La racine elle-même ne peut-elle être interrogée ? Le ’isme’ dès lors ne le bouleverse-t-il pas ? (Poursuivre)
Par ordre chronologique. Féminismes :
Par ordre chronologique. Féminismes. Abécédaire :
Féminismes (Abécédaire) (1) : Je m’interroge : dois-je supprimer l’adjectif « féministe » après Abécédaire ? Question complexe, encore confuse, aux nombreux implicites, aux nombreux enjeux devant être clarifiés. (Poursuivre)
Féminismes (Abécédaire) (2) : (22 avril) 2021. L’auteure, comme le projet, sont féministes. Mais ceci posé, qu’en est-il des dynamiques, notamment de la pensée, engagée entre les deux, dans l’entre-deux, dans l’après-deux ? Et, notamment, en quoi l’écriture, sur tant d’années, de cet Abécédaire a-t-elle fait évoluer la signification de ce qu’est - et ce que ne peut être - le féminisme, au pluriel, bien sûr… (Poursuivre) (Cf. Penser. Méthode. Abécédaire)
Féminismes (Abécédaire) (3) : (30 octobre) 2023. Je pense que maintenant je pourrais - devrais -, tant la pensée féministe est indissociable de l’ensemble, supprimer l’adjectif « féministe ».
Féminismes (Abécédaire) (4) : (13 février) 2024. Je n’ai pas mis à jour l’Item Féminismes de cet Abécédaire depuis le 18 juillet 2023. J’essaye de comprendre pourquoi.
Parce que de nombreuses réactions féministes - au-delà de leurs apports concrets indéniables - me paraissent répétitives, certaines étant assurément régressives, et de ce fait, ne s’interrogent que peu sur elles.
Parce que mes critiques des féministes ne m’intéressent pas beaucoup plus, me gênent, lorsqu’elles ne me mettent pas à l’aise.
Parce que - surtout - c’est à, c’est par, la critique du patriarcat, autrement plus large, que les féminismes peuvent, doivent s’enrichir.
Enfin, parce qu’il faudrait que je relise, reprenne, repense l’ensemble de l’Item Féminisme. (Plus tard)
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Féminismes (Acquis) : Deux féministes de plus de 60 ans, interviewées par deux féministes de 25 ans, leur demandent quelles sont leurs propres aspirations. L’une d’elles répond :
« Conserver les acquis ». Étonnement des plus âgées, un bref instant, rajeunies, mais vraiment inquiètes.
Féminismes (Actuel) : Sa force, réelle - dans l’extrême diversité de ses modalités d’expression, et sans doute, plus encore, du fait des silences étouffés de toutes les femmes - est très massivement sous-estimée. Il n’en est que plus craint.
Féminismes (Almanach ‘Femmes et Russie’) : 1979. La publication féministe L’Almanach ‘Femmes et Russie’, « la première en 62 ans de pouvoir soviétique » fut détruite, tandis que nombre de ses courageuses rédactrices furent réprimées, par le KGB. Heureusement, certains textes nous ont été transmis par les Éditions des femmes. 3
Féminismes (Amalgame) : 2017. Élisabeth Leibovici, dans Ce que le sida m’a fait, évoque concomitamment « le sida, le féminisme, l’antipsychiatrie ». 4
Féminisme (Ambition) : 2015. Le constat d’une responsable d’une association de « femmes handicapées » se félicitant ainsi : « On a un tout petit alinéa dans la loi, mais on y est » est révélatrice d’une faiblesse d’ambition politique, si souvent liée à une dépendance politique à l’égard de l’État. 5
Féminismes (Avancées) : Nous n’avons pas d’aune globale valide - la question des critères n’étant, en règle générale, même pas posée - permettant d’appréhender, d’évaluer, et donc de juger les avancées, indissociables des régressions, des pensées comme des actions féministes. Ou, plus justement, nous n’avons aucun élément permettant d’appréhender la valeur relative de chaque « aune ».
L’éternel argument des passéistes afin d’évacuer toute prolongation d’une réflexion féministe : « Mais la société a avancé depuis, n’est-ce pas ?» n’a donc aucune validité [théorique].
Féminismes (Avant-garde) : Les féministes doivent rompre avec toute idée d’avant-garde, tout à la fois absurde, totalitaire, fausse et méprisante ; ce n’est qu’à cette condition (parmi d’autres) que le fossé existant entre elles et « les femmes » pourra se combler. Si tant est qu’une telle opposition puisse être ainsi posée… (Poursuivre)
* Ajout. 30 novembre 2021. À vouloir rompre avec les erreurs/horreurs historiques de la notion d’avant-garde, ne l’ai-je pas entérinée ? Par ailleurs, n’a-t-elle pas une validité ?
Féminismes (A.V.F.T.) : (13 juillet) 2023. Une nouvelle AVFT est re-née lors de l’assemblée générale du 13 juillet 2023. Sur 180 votant-es, 166 se sont prononcées en soutien des salariées grévistes. (Cf. Associations. Féministes, Politique. Luttes)
Féminismes (« Bien compris ») : (26 septembre) 2020. Christine Ockrent, concernant Ruth Bader Ginsburg [1933-2020], évoque positivement, sans inquiétude sémantique, « le féminisme bien compris ». 6 (Cf. Langage, Penser. Utilitarisme, Politique. Utilitarisme)
Féminismes. Bourgeois :
Féminismes (Bourgeois) (1) : Les critiques concernant le « féminisme bourgeois » ont été si longtemps et si souvent utilisées par la gauche et l’extrême gauche pour disqualifier le féminisme qu’il est maintenant clair qu’elles avaient d’abord pour fonction de se prémunir de toute autocritique.
Ceci étant - et devant être - préalablement affirmé, cette critique d’un féminisme bourgeois doit être faite. Sur d’autres fondements, en tenant compte des dites critiques. (Cf. Êtres humains. Autocritique, Femmes. Bourgeoises, Féminisme. Antiféminisme, « Sciences » sociales. Autocritique)
Féminismes (Bourgeois) (2) : 2000. Pascal Pia [1903-1979], dans la Quinzaine Littéraire, concernant un roman (non cité et sans date) de Simone de Beauvoir [1908-1986] évoque :
« la bourgeoisie un peu snob qui a jusqu’ici constitué le principal de sa clientèle ».
- Le 1er décembre 2000 Maurice Nadeau [1911-2013], son directeur, s’évitant ainsi, probablement, pensait-il, toute remise en cause, qualifie cette « remarque [d’] ironique ». 7 (Cf. Culture, Femme. Beauvoir Simone de, Hommes. « Intellectuels », Patriarcat)
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Féminismes (Bouthoul Gaston) : 1957. Gaston Bouthoul [1896-1980], dans Biologie sociale, écrit : « On peut dire qu’en matière d’invention de valeurs morales au cours des derniers siècles, la seule nouveauté véritable a été le féminisme. […] » 8
- Ne justifie évidemment ni l’homme, ni sa pensée, ni l’expression de « biologie sociale », mais...
Féminismes. Censures :
Féminismes (Censures) (1) : La censure, l’étouffement, la déformation auxquels les pensées féministes sont confrontées révèlent aussi l’impossibilité morale, historique, théorique, politique de contester le principe même du féminisme. Analyser cette impossibilité et en tirer les conséquences : les silences, généralement présentés et vécus comme relevant essentiellement du mépris, sont, surtout (?), impuissance à la critique.
Féminismes (Censures) (2) : Invoquer, dénoncer une censure - personnelle - c’est sinon cautionner le fonctionnement des mécanismes d’accès ou non à la parole publique, du moins ne pas les interroger. Valable bien au-delà de la censure à l’encontre des féministes.
Féminismes (Censures) (3) : La preuve la plus éclatante de la plus grande efficience du silence sur la censure : l’histoire du féminisme et, plus globalement, de l’histoire des femmes.
Mais le coût de cette censure, notamment en vies humaines, est lourd, très lourd…
Féminismes (Censures) (4) : (17 au 21 août) 2015. France Culture consacra une série d’émissions (cinq de deux heures chacune) à Simone de Beauvoir [1908-1986]. 9 Lorsqu’on en fut venu aux critiques que Nelson Algren [1909-1981] fit de Simone de Beauvoir lorsque dans Les Mandarins, puis dans La force des choses, elle évoqua leurs relations, ne nous furent retransmises que les critiques des féministes invitées (souvent hagiographes) qui le critiquait :
« Il a écrit des choses horribles sur elle et sur leur liaison » ; il a réagi « bizarrement » ; il fut « hargneux, hostile » ; il a parlé d’elle d’une manière « très violente ». Puis, fut évoquée « son horrible critique des Mandarins ».
Mais ce que furent les critiques - cinglantes - de Nelson Algren ne fut pas citées, à l’exception d’une citation peu brillante de lui : « Ce n’était pas la critique d’un bon coup (« fuck ») mais d’un mauvais bouquin ». Elles méritaient pourtant que l’on y réfléchisse ; mais pour cela, encore eut-il été nécessaire de les connaître. Et, en dix heures d’émissions, on avait le temps…
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Féminismes (« Combien de divisions » ?) : Les féministes entre elles ne sont pas exemptes de cette question : « Combien de divisions » ? laquelle, réduisant toute pensée à la force, nie même l’hypothèse du féminisme comme pensée. (Cf. Penser)
- Dans le même sens : ‘Ton syndicat, il pèse combien ?’ [Film. Stéphane Brizé. En guerre. 2018]
Dans les deux questions, toute pensée disparaît.
Féminismes (Concept) : L’abstraction, frôlant la casuistique, de tant de débats actuels : autant de d’écrans empêchant de voir, de lire, de comprendre et donc d’analyser et de critiquer le réel patriarcal. Tautologie ?
Féminismes (Confusion) : (17 mars) 2023. Il ne suffit pas de préciser que le féminisme doit être pensé, analysé, pris en compte, critiqué, au pluriel - pas plus que de faire ce même constat concernant le socialisme, le fascisme…- pour avancer dans la critique des féminismes.
Ainsi, je découvre avec étonnement et inquiétude, l’intitulé de l’émission de France Culture de ce jour : « Musée de l’histoire des féminismes. Matrimonialiser les luttes ».
Puis, j’entends, toujours dans la présentation de ce futur musée à Angers, autant de formulations qui fleurent bon les pensée ante-féministes pour certaines d’entre elles et critiquables, du fait de leurs confusions, amalgames pour d’autres : « mémoires des féministes », « la femme et l’enfant », « l’histoire des femmes et du genre » ; « musée de femmes » ; je lis aussi : « émancipation féminine », « les luttes pour l’émancipation des femmes et contre les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle ».
Dès lors poser, dans cette confusion, la question de « l’antiféminisme », c’est nécessairement, faire entrer le loup dans la bergerie. 10
Féminismes (Coordination des femmes noires) : (9 juin) 2021. Dans une série d’émissions de France Culture, - tristement, injurieusement - intitulées : « Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé », titre suivi par le sous-titre : « Une histoire des féminismes noirs francophones », Gerty Dambury présente le projet de la Coordination des femmes noires qu’elle a rejoint en 1977 et dont « le mot d’ordre » était :
« Dans les colonies, les néo-colonies, nous subissons une triple oppression, en tant que femmes, en tant que classe, en tant que race ».
Elle précise aussi que « la place des femmes migrantes » les concernaient aussi. […]
J’ai pu aussi entendre lire ce texte politique important de la Coordination des femmes noires. Paris. 1976. :
« Négresse, qui est tu ? que fais-tu ? d’où viens-tu ? Négresse, que deviendras-tu ? Je suis une femme, je suis une émigrée, je suis coupable, je suis celle à qui on dit : ‘Tes papiers !‘ . La loi Veil dit : ‘N’avorte pas !’ On me dit : ‘Respecte les lois !’ On me dit : ‘Tais-toi’, On me dit : ‘Pas de travail pour toi !‘ On me dit : ‘Reste chez toi !’
Chez moi ? Afrique militarisée, Afrique des enfants tués, Afrique affamée, mais dont le cacao, le café, le coton, l’arachide, l’uranium engraissent les français.
Chez moi ? Antilles des hôtels et des clubs, Antilles, des plages et des marchés colorés, Antilles, où nous sommes exporté-es par cargos entiers, Antilles, où les Français viennent se délasser.
Exploitées dans le monde, asservies en France, prostituées par ta famille, répudiées par ton mari, Négresses, il est temps ! Négresses ! Oh ! regroupons-nous ! »
Puis, Gerty Dambury rappelle l’importance du rôle de Myriam Kala-Lobé, appelle à ce que l’histoire retrace sa vie, ses engagements, ainsi que celle des autres femmes de la Coordination, dont elle fut la principale animatrice. 11 (Cf. Politique, Colonialisme. Racisme, Proxénétisme)
Féminismes (Critique des anarchistes) : 2010. Dans le livre d’Anne Steiner, Rirette Maîtrejean : Une femme libre à la Belle époque, Marguerite F., anarchiste, concernant les anarchistes à Lyon dans l’entre-deux guerres, s’exprime en ces termes :
- « J’ai souvent dit à mon mari : les anarchistes sont contre l’autorité des autres pour imposer la leur dans leur foyer. »
- « Il y avait quelques femmes comme Madeleine Vernet [1878-1949], tout le monde la respectait. Mais il fallait vraiment être le dessus du panier pour qu’on en tienne compte, comme Rirette Maîtrejean [1887-1968] 12. Mais les compagnes normales, elles n’étaient pas tellement respectées. »
- « Dans les réunions, point d’opposition explicitée à la parole des femmes mais c’est plutôt dans les foyers : la femme faisait ce qu’elle a toujours fait, ménage, la cuisine, élever les enfants sans beaucoup d’aide du côté du mari. »
- « Il est possible que mon mari ne me considérait pas comme son égale, n’empêche qu’entre nous, il voulait toujours avoir raison. […] » 13 (Cf. Patriarcat, Penser. Raison. Avoir, Politique. Anarchisme. Hiérarchie, Histoire)
Féminismes (Critique des hommes) : Une avancée majeure de la pensée féministe serait sans doute de spécifier, en matière de critique « des hommes », ce qui relève ponctuellement de l’homme, du citoyen, de l’époux, du mari, du passant, du politique, du patron, du collègue, du voisin. Sans abandonner la prétention et la nécessité d’une approche systémique nécessairement globalisante, sans procéder à une atomisation de la pensée, mais afin de créer les conditions qui permettent de distinguer, au sein d’une prise en compte première du patriarcat, les divers systèmes de domination dans lesquels les hommes sont partie prenante. Ou non.
Féminismes (Critiques faites au féminisme, aux féministes) : Dans les critiques faites au féminisme, aux féministes, tâcher de dépasser l’énervement, la colère, voire la fureur - ou du moins, les vivre, puis les faire décanter - pour s’interroger sur ce qu’elles peuvent contenir de véracité, en se situant au-delà de la mauvaise foi, de la volonté de nuire.
Efficace pour éviter scléroses, régressions, replis sur soi, autosatisfactions.
Féminismes (D’Eaubonne Françoise) : 1964. Françoise d’Eaubonne [1920-2005], dans Y a-t-il encore des hommes ?, auteure de :
« Aujourd’hui encore, une femme prête à vivre d’abord pour soi est presqu’aussi rare qu’un homme prêt à vivre pour une femme. » 14 (Citation à vérifier à la source)
Féminismes (Début de définition) : Le féminisme (dans toutes ses composantes), critique, dévoile, dénonce, « théorise » (?) les logiques, présentes dans toutes les sociétés, mises en œuvre par le patriarcat, la domination masculine n’étant que l’une de ses manifestations.
Définition élémentaire, sommaire : cet Abécédaire ayant notamment pour finalité d’avancer dans cette réflexion…
Féminismes (Défaite) : Il n’y a de défaite que dans l’illusion d’une victoire.
Féminismes d’État :
Féminismes (d’État) (1) : Une contradiction dans les termes, sauf à considérer comme équivalentes les pressions politiques exercées par des féministes sur l’État [patriarcal] avec la subversion de ses fondements et de ses (non) valeurs. Contester l’un ou l’autre des effets de la domination patriarcale sans en remettre en cause l’État, c’est éternellement recréer les conditions de sa perpétuation.
La référence à « l’égalité » est actuellement l’une de ses principales manifestations de cette non prise en compte.
Féminismes (d’État) (2) : Le féminisme d’État : c’est intégrer des femmes, choisies pour leur fonctionnalité, considérées comme une « [forte] valeur ajoutée » à l’appareil d’État, au sens le plus large du terme, et donc au patriarcat.
À cet égard, le soutien peu distancié, voire la connivence des certaines associations féministes qui se sont exprimées lors de la baisse drastique annoncée du budget du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes est politiquement particulièrement signifiante. ( date? )
Féminismes (d’État) (3) : Toute demande faite à l’État d’intervenir, de légiférer cautionne sa légitimité à le faire et lui en reconnaît donc le droit. Elle cautionne donc l’État, tel qu’en l’état, mais aussi l’impuissance, l’inaptitude de celles (et ceux) qui se situent dans sa dépendance. Et la légitiment.
- La marge de manœuvre est étroite et l’alternative n’est pas aisée. Le danger, pour une association, dès qu’elle est l’ « interlocutrice privilégiée » de l’État, d’être sa caution, sa légitimation, au risque de n’être plus crédible, doit sans cesse être interrogé.
Féminismes (d’État) (4) : l’État patriarcal nomme « féministe » ce qu’il devra nécessairement faire ultérieurement pour durer, s’adapter, se conserver… ; une nuance près : le patriarcat (antériorité oblige) et le capitalisme ne sont pas indépassables…
- Idée empruntée à Cornelius Castoriadis [1922-1997] :
« Être de gauche consiste à présenter aujourd’hui comme anticapitaliste ce que le capitalisme fera demain. » 15
Féminismes (d’État) (5) : Intégrer des féministes dans des lieux de pouvoir c’est nécessairement les contraindre à se renier.
- Utile, voire nécessaire, pour l’État, surtout lorsqu’il ‘va mal’.
* Ajout. 13 mai 2023. Pour comparaison, voici la position de la Ligue des droits de l’homme, lorsqu’en 1927, elle se prononce pour l’incompatibilité des fonctions gouvernementales avec « la qualité » de membres du comité central de la LDH :
« Nous sommes nés d’une opposition révolutionnaire au gouvernement et aux formes gouvernementales… Si la Ligue devait devenir une association de hauts fonctionnaires, elle n’aurait plus qu’à disparaître. Comment en effet, contrôlerait-elle le gouvernement et les pouvoirs publics, si elle incarnait elle-même des pouvoirs ? » 16
Féminismes (d’État) (6) : Intégrer plus de femmes dans des lieux de pouvoir n’est en rien incompatible avec l’instauration de mesures patriarcales régressives. Pourquoi exprimer cette évidence ? Parce qu’elle l’est rarement.
Féminismes (d’État) (7) : L’État attire à lui celles qui en appellent à lui. Il fait alors sa sélection, en fonction de ses seuls intérêts, certes évolutifs.
Par ordre chronologique. Féminisme d’État :
Féminismes (d’État) (1) : 1986. Guy Hocquenghem [1946-1988], dans Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary - une critique de nombre de soixante-huitards - les juge en ces termes :
« […] Dans [la revendication] : le socialisme au pouvoir, c’était le pouvoir qui vous attirait […]. » 17
Les féministes, et/ou, plus souvent, celles et ceux qui s’en prévalent, doivent se poser la question en ces termes. Et, après y avoir répondu, la complexifier.
Féminismes (d’État) (2) : 1994. Cf. Goliarda Sapienza [1924-1996], dans L’art de la joie, auteure de :
« Je dirai que je suis communiste et que je ne crois qu’en la révolution. Il faut être dans l’opposition, j’y ai réfléchi. Nina a raison. Surtout nous, les femmes : toujours dans l’opposition. » 18
Féminismes (d’État) (3) : (26 juillet) 2017. Lors d’un débat sur France Culture intitulé : L’égalité hommes /femmes peut-elle se passer de la loi ? étaient présentes en sus du journaliste, une chercheuse CNRS, une présidente d’association féministe, une députée En marche.
- Quelques termes, expressions, en vrac, relevées au cours de l’écoute. D’abord le cadre d’analyse, si tant est qu’il puisse être ainsi dénommé :
« L’égalité fait du chemin », « l’égalité n’est pas une idée neuve », « nous avançons », « les femmes ont un rôle dans la constitution de la politique », « tout est lié », suivi cependant par l’évocation d’« avancées à obtenir », des « niches [dans lesquelles le législateur doit interférer] », afin de « rendre le droit plus performant »…
- Et ce, accompagné suivi de ces expressions :
« Logiciel de complémentarité », « socialisation très genrée », « état de lieux », « incubateurs d’idées », « ancrage sur le terrain […] auprès des populations », « mutualisation des compétences », « problématique d’impact », « critères d’efficience » et « critères d’efficacité » [dont il faudrait que les associations se justifient, ce qui est semble-t-il en doute], « contractualisation », « interministérialité », « approche intégrée » [traduction de « gender mainstreaming »], « répercussions différentielles », « logique systémique », « indicateur qualitatif », « conventions» , « plan violences », « problématiques économiques », « datas », « scories [dans le droit] », « déconstruction [qui est de la dentelle] », « leviers d’action », « amendement »…
- Quant à l’une des questions du journaliste, j’ai relevé plus spécifiquement celle-ci :
« Comment comprendre la persistance de l’inégalité de fait dans la société ? »
- Ça suffit ! Tout ce verbiage ne veut rien dire !
- Ces pseudo débats n’ont d’autre signification que de dévoiler leur inconsistance, leur incohérence, leur non-sens, et je n’en vois pour ma part pour principal résultat que d’accélérer, de banaliser encore un peu plus le rejet de toute pensée, de toute lutte féministe. Pour ma part, je n’en ai ressenti que du dégout, et me suis, à cette occasion, souvenue de la ténacité mise par tous les différents gouvernements depuis les années 80 afin de « professionnaliser » les actions et donc les pensées féministes. Voilà le résultat. 19
- Pour rappel, le budget 2017 du secrétariat d’état était de 29,6 millions d’euros, soit 0,006 % du budget de l’État et il a été décidé, le 20 juillet 2017, sous Emmanuel Macron de l’amputer de 7, 5 millions, soit 25 %, diminution dont seraient, est-il affirmé, épargnées les associations « luttant contre les violences sexuelles et sexistes. » (Cf. Femmes. Abêtissement des femmes, Féminisme. Féminisme d’État, Langage. Genre, Patriarcat, Politique, État, Sexes. Sexisme)
Féminismes (d’État) (4) : (23 septembre) 2017. À la veille de la probable réélection pour la quatrième fois d’Angela Merkel au poste de Chancelière, Alice Schwarzer, présentée comme « la fondatrice et rédactrice en chef du magazine Emma », et suivi de : « C'est la grande figure du féminisme en Allemagne » est interviewée par Le Figaro.
À la première question :
« Qu'a fait Angela Merkel pour l'égalité entre les sexes ? », Alice Schwarzer répond :
« Par son existence seulement elle a fait beaucoup. Maintenant les petites filles en Allemagne peuvent s'imaginer devenir coiffeuse ou chancelière ! […] L'Allemagne n'était nullement prête à avoir une femme à sa tête. Et aujourd'hui, on l'appelle ‘la femme la plus puissante du monde’. » 20
À la question, elle ne répond tout simplement pas.
Le stade ultime du féminisme d’État. Difficilement dépassable.
Politiquement, intellectuellement, terrifiant. La suite logique : la démocratie ? (Cf. Femmes. Puissantes, Politique)
Féminismes (d’État) (5) : (5 mars) 2020. Je lis dans La presse de Tunisie qu’il existe dans le gouvernement Tunisien une « ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors. » Que reste-t-il : les hommes dans la force de l’âge.
Dans le cadre de son programme :
« L’autonomisation des femmes pour des rôles de leadership dans la région Mena [Moyen-Orient et Afrique du Nord] soutenu par le Forum des fédérations et le gouvernement canadien » est organisé une journée « en l’honneur de 23 femmes actives dans la vie politique et bénéficiaires de l’Académie politique 2019 : ‘Femmes leaders, pour une gouvernance inclusive.’ Un ensemble de supports audiovisuels documentant l’expérience et plaidant pour l’accès à la prise de décision politique seront projetés. » 21 (Cf. Politique. Gouvernance)
Féminismes (d’État) (6) : (4 août) 2021. Lu dans Le Canard enchaîné :
« Après Natacha Polony, Cécile Duflot, Alexandre Devecchio et Etienne Grenelle, c’est au tour de la militante féministe et écrivaine Anne-Cécile Mailfert de devenir éditorialiste de France Inter à la rentrée. Les éditos de la présidente de la Fondation des femmes s’annoncent très critiques : son association a bénéficié des mannes de Marlène Schiappa lorsque celle-ci était au secrétariat d’état à l’égalité femmes-hommes, et elle a été promue chevalier de l’ordre des arts et des lettres par Roselyne Bachelot. Une vraie insoumise ! » 22 (Cf. Féminismes. Fondation des femmes)
Féminismes (d’État) (7) : (27 janvier) 2023. Lu sur l’affiche appelant à une « Table ronde féministe », la présentation suivante :
« Contre le silence complice des États. Redonnons la parole aux femmes Kurdes, Iraniennes et Afghanes. »
« Le silence complice des États » : ! « Redonnons la parole aux femmes » : !
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Féminismes (Dénégation. Mauriac François) : 1966. François Mauriac [1885-1970], dans ses Mémoires intérieurs, présente le livre de Henry James [1883-1916], les Bostoniennes [1886] en ces termes :
« Si nous nous en rapportons à la prière d’insérer des Bostoniennes, Henry James a voulu ici nous introduire dans un groupe féministe de la société de Boston, durant les années 80, alors que la mode était de se passionner pour l’émancipation des femmes. Il n’y a rien là, convenons-en, qui puisse retenir un lecteur d’aujourd’hui ; et si en fait ce roman excite fort notre intérêt, c’est pour des raisons où le féminisme n’a rien à voir. » 23
- « Convenons-en » : de l’autoritarisme politique antiféministe justifié par l’autorité que confère la littérature. (Cf. Culture, Hommes. « Intellectuels », Féminismes. Féministes. « Bostoniennes », Histoire)
Féminismes. « Deuxième sexe (Le) » :
Féminismes (« Deuxième sexe Le ») (1) : 1949. Concernant Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir [1908-1986] :
- (mai) 1952. Françoise d’Eaubonne [1920-2005], dans Mémoires irréductibles, écrit :
« Je rencontre Simone de Beauvoir. Elle me soutient que Le deuxième sexe est bel et bien existentialiste, sartrien [...]. » 24
- 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, écrit :
« Le deuxième sexe est un livre d’amour et elle apporte dans sa corbeille de noces morganatiques une confirmation singulière de la validité du sartrisme : votre pensée me permet de penser la condition féminine, votre philosophie me met sur la voie de mon émancipation - ta vérité me rendra libre... » 25 (Cf. Femmes. « Féminin »)
Féminismes (« Deuxième sexe Le ») (2) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, auteure de :
« […] Or, Le deuxième sexe n’est certainement pas construit comme un devenir en boucle, et il n’a rien de la circularité systématique de L’être et le néant [1943. Jean-Paul Sartre. 1905-1980]. Bien au contraire, l’œuvre de Simone de Beauvoir [1908-1986] peut se schématiser rapidement ainsi pour ce qui est du rapport au temps : l’oppression des femmes, on ne sait pas très bien comment elle est survenue, on peut voir un peu comment elle est maintenue et comment elle fait souffrir, en tout cas, elle est en train de cesser au moins un peu et il faut qu’elle cesse complètement. » 26 (Cf. Patriarcat. Le Dœuff Michèle)
Féminismes (« Deuxième sexe Le ») (3) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, auteure de :
« […] Le livre fait peur, non parce qu’il engagerait à quitter un bonheur que l’on a, mais parce qu’il ne promet pas le bonheur dont on manque. » 27 (Cf. Patriarcat. Le Dœuff Michèle)
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Féminismes. Dépolitisation :
Féminismes (Dépolitisation) (1) : Comment dépolitiser le féminisme (comme toute pensée subversive) ? En privilégiant, isolant telle ou telle féministe et en la requalifiant de « subversive », « courageuse », « insolente », « combattante » …
Féminismes (Dépolitisation) (2) : (22 /23 septembre) 2019. Comment dépolitiser le féminisme ? En intitulant, comme Le Monde le fait, l’entretien avec Gisèle Halimi [1927-2020] :
« J’avais en moi une force sauvage, une rage, je voulais me sauver… »
Bref, la vie d’une féministe politique d’envergure se termine, petite fille, à l’âge de la rébellion contre sa famille, avant même qu’elle l’ait quittée…
Et, ce au déni de ses dires, de ses souvenirs, de ses engagements, de ses analyses. 28
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Féminismes (« Divisés ») : Si fréquemment entendu : « Le féminisme est divisé » : évite d’avoir à préciser de dont on parle et à clarifier ses positions, si tant est que l’on en ait…
Il est rare que l’adjectif soit employé par ceux et celles qui aspirent à l’enrichissement à l’approfondissement de la pensée féministe. Cela s’inscrirait plutôt à la pensée : diviser pour affaiblir, encore moins - ou plus ? - : diviser pour mieux révéler les contradictions.
Féminismes (Duras Marguerite) : (23 août) 1967. Marguerite Duras [1914-1996], auteure de :
« Les femmes pour leur émancipation s’alignent sur les hommes ; c’est ça que je trouve très regrettable. J’aime pas du tout les suffragettes, les femmes du Deuxième sexe. Je trouve que la femme est encore à la proto histoire de la femme. Elle a tout à faire. Son histoire est à venir. Mais s‘aligner sur l’homme pour faire reconnaître ses droits, c’est marquer le coup. C’est stupide. Comme si l’homme était le critère de l’individualité, d’un vrai naturel […]. [Le] naturel opprimé, ce n’est plus le naturel. C’est [inaudible] à partir de notions très élémentaires comme l’éducation, en laissant grandir les filles comme les garçons que la femme récupérera son naturel ; elle l’a perdu, à cause de l’homme. Tout ça sont des valeurs grossières qui ont fait le pouvoir de l’homme, c’est les valeurs guerrières, le courage, etc... Il faut nettoyer tout ça. » 29 (sans source. sans date) Comprenne qui pourra la confusion de sa pensée.
Féminismes (Édition / Réédition des écrits) : La thèse de Laurence Klejman et de Florence Rochefort : L’égalité en marche. Histoire du mouvement féministe en France (1868-1914), 1987, (3 tomes), publiée en 1989 par la Fondation Nationale des Sciences politiques amputée de toutes les citations et de son iconographie doit être réédité in extenso.
- Doivent aussi être rééditées les œuvres (quasi ?) complètes de Maria Deraismes, celles de Madeleine Pelletier, Germaine Dulac, Lou Andréas Salomé, Marguerite Durand, Séverine, Germaine de Staël, Léon Richer, Joséphine Butler, Emma Goldman, Louise Michel, Mary Wollstonecraft, André Léo, Harriet Taylor, Bettina von Arnim, Bertha von Suttner, Stuart Mill, Malwida von Meysenburg, Clara Malraux, Françoise d’Eaubonne, Hortense Allart de Méritens, Andrée Viollis, Eleanor Roosevelt, Jessica Mitford, Marie-Catherine Desjardins, dite de Villedieu, Sarah Bernhardt, Rahel Varnhagen (Journal et Correspondance), etc., etc… (Cf. Femmes. Dénis de l’histoire des femmes et du féminisme)
* Ajout. 4 février 2019. L’autobiographie d’Emma Goldman [1869-1940] dans sa version intégrale (traduction française) a été rééditée : Cf. Emma Goldman, Ma vie. Une anarchiste au temps des révolutions. [L’Échappée. Paris. 2018. 1104p.] (Cf. Femmes. Célèbres, Politique. Anarchisme)
Féminismes (Écologie) : (23 octobre) 2019. Margaret Atwood, interrogée sur l’écologie, très enthousiaste des mobilisations actuelles de jeunes, réagit en ces termes :
« L’avenir de la planète est la question la plus importante à résoudre. Car si elle ne l’est pas, peu importe les droits des femmes, car il n’y aura plus de femmes. » 30
Il est difficile de penser à un raisonnement plus simpliste et dont la conclusion, par la hiérarchie ainsi posée, est de fait sinon l’abandon des luttes féministes, du moins leur réduction à une portion congrue, secondaire, subordonnée, non essentielle. (Cf. Patriarcat, Politique. Écologie, Hiérarchie)
Féminismes. Égalité :
Féminismes (Égalité) (1) : Il semble dorénavant de l’ordre de l’acquis que « féminisme » et « égalité avec les hommes » soient devenus synonymes, équivalent, et / ou interchangeables.
Outre l’absurdité d’une telle revendication, outre l’absence de toute rigueur intellectuelle ouvrant une voie royale à toutes les confusions, outre le manque total d’ambition comme d'imagination, peut-on imaginer un plus sinistre projet ?
Féminismes (Égalité) (2) : Remplacer toute référence à l’égalité par : exigence de justice : ?
Féminismes (Égalité) (3) : Faire référence à l’égalité entre hommes et femmes n’implique en rien un engagement, une analyse féministe. (Cf. parmi de nombreux exemples, le site de la Fondation des femmes)
Par ordre chronologique. Féminisme. Élections :
Féminismes (Élections) (1) : (mars) 1973. Je découvre cette « affiche à propos des élections de mars 1973 », intitulée :
« Nous sommes des femmes. Nous ne votons pas ».
- À droite de l’affiche :
« Dans un état capitaliste, impérialiste, patriarcal. Voter, c’est renforcer le pouvoir. Les ouvriers votent pour les patrons. Les noirs votent pour les blancs. Les femmes votent pour les hommes. De droite, de gauche. »
- Dans le corps du texte, en gras :
« Nous ne donnons pas nos voix à ceux qui ont le pouvoir sur nous, à ceux qui font des lois, la loi. Nous ne sommes pas représentables. Nous luttons ensemble en dehors de la loi pour renverser le pouvoir capitaliste, impérialiste, patriarcal, pour que les femmes et toutes les forces opprimées, toutes et tous, pussent agir, penser, parler, faire. »
- Signé : Des femmes du mouvement de libération des femmes. 31 (Cf. Politique. Démocratie. Élections, Histoire)
Féminismes (Élections) (2) : (7-8 mars) 1981. Lu un tact intitulé :
« Le Mouvement de Libération des Femmes et les élections », signé MLF, émanant du seul « Psych et Po » et appelant à voter Mitterrand au premier tour. Il révèle une grande confusion, beaucoup de gênes et se terminait par :
« […] Nous nous considérons comme partenaires politiques à part entière. »
- Dans l’entre-deux tours, une affiche, toujours de « Psych et Po », est beaucoup plus claire :
« Avec Mitterrand Président, Vive le MLF ! » 32
Une vraie évolution politique, en moins de 10 ans…
Féminismes (Élections) (3) : (31 mars) 2022. Je reçois de la Marche mondiale des femmes un texte signé notamment par plusieurs partis de gauche dont La France insoumise, intitulé : Droits des femmes contre les extrêmes-droites. Les candidat.e.s d’extrême-droite prétendent défendre les droits des femmes : une imposture ! Quid des autres ?
Féminismes (Élections) (4) : (10 juin) 2024. Je reçois de la Marche mondiale des femmes une affiche-slogan : « Les féministes unies contre l’extrême-droite ». C’est affirmer une sclérose de la pensée, un suivisme à l’égard des partis, une absence de projet politique autonome.
* Ajout. 20 juin 2024. Lu sur Franceinfo : « Plus de 200 organisations et collectifs féministes se sont regroupés sous la bannière ‘Alertes féministes’ pour appeler à ‘faire barrage à l’extrême droite’ et à ‘voter massivement pour un avenir qui permette l’émancipation et la liberté de tou.te.s’. L'extrême droite ‘a pour obsession en priorité de venir casser les droits et libertés d’une immense partie de la population : les femmes, les personnes racisées, handicapées, trans et LGBTQIA+, les personnes migrantes, les filles et les enfants’, écrivent les signataires, dont le Planning familial ou l'association ‘Nous toutes’, qui appellent à des mobilisations partout dimanche. »
Quand, en sus, « les femmes » sont noyées, absorbées, dissoutes dans un ensemble composite, hétérogène, dépourvue de toute pensée, sans autre cohérence que celle qu’Alertes féministes veut politiquement lui accorder, que reste-t-il de la pensée féministe, de la pensée du patriarcat ? L’écriture d’un mot ?
Sans oublier que la seule référence aux « LGBTQIA + » - quel acronyme dont la finalité est de créer de la confusion ! quel langage inintelligible ! quels amalgames absurdes ! quelle sinistre plaisanterie ! - non seulement dissocie les femmes des femmes lesbiennes mais plus largement a pour projet de faire disparaître toute pensée qui pose les relations de pouvoirs entre hommes et femmes, sans quelles aucune pensée féministe n’est possible.
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Féminismes (Elle) : [Hebdomadaire. Groupe Lagardère, vendeur d’armements entre autres...] Qu’Elle - publication le moins à même de l’incarner - puisse, même ponctuellement, se revendiquer du féminisme : quel mépris des femmes, en toute cohérence des anti-valeurs qu’incarne et défend ce journal.
Que les médias puissent inviter les responsables de ce journal (de plus en plus souvent remplacées cependant par celles de la presse people) pour commenter l’actualité dès lors qu’une femme « connue » a, au sens propre du terme, défrayé la chronique révèle leur politique, fondée notamment sur le principe de privatiser le public, dépolitiser le politique et imposer le règne de l’apparence et de la consommation.
- Pour sourire (jaune) : Question n°1 posée à un test d’Elle :
« Pour vous, être féministe signifie » : a) Ne pas avoir d’humour et râler dès que quelqu’un fait une réflexion sexiste. b) Se battre contre le plafond de verre. c) Militer pour les droits des femmes Afghanes. » (Cf. Femmes. Afghanes. « Plafond de verre », Féminisme, Sexes. Sexisme)
Féminismes (Émancipation) : Attention ! Être gardienne dans un camp de concentration peut être considéré comme une émancipation, qui plus est, pouvant être suivie d’une promotion. (Cf. Femmes)
Féminismes (« Encadrement ») : (18 août) 2020. Lu, émanant d’une responsable d’association féministe :
« Avec la médiatisation des féminicides, on situe mieux le procédé. Par exemple, on sait que le moment de la rupture est l’un des plus à risque de passage à l’acte, et on va mieux encadrer les femmes à ce moment-là. » 33 (Cf. Femmes. Politiques. Schiappa Marlène, Féministes. Associations, Langage. Critique de mot : « Passage à l’acte », Penser, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Féminicides »)
- Des meurtres, des assassinats, qualifiés de « procédés » … Et les femmes à « encadrer » …
N.B. « Procédés » : « Façon d’agir à l’égard d’autrui ; Méthode employée pour parvenir à un certain résultat. »
Féminismes (Enquêtes) : (20 août) 2020. Il manque dramatiquement d’enquêtes rigoureuses, précises, sourcées, datées, de témoignages réels, de connaissances dans tous les domaines de la vie des femmes, de toutes les femmes.
* Ajout. 28 septembre 2020. Les hashtags ne les ont-ils pas remplacées ?
* Ajout. 13 octobre 2020. Ferdinand Lassalle [1825-1864], auteur de : « Toute grande action commence par l’expression de ce qui est ». 34 (Cf. Histoire. Terkel Studs)
Féminismes (« Facile ». Noguez Dominique) : (14 avril) 2013. Dominique Noguez, auteur de Montaigne au bordel et autres surprises [2011] à Christine Goémé, productrice à France Culture :
« Vous n’allez pas faire du féminisme facile ! » 35 (Cf. Hommes. « Intellectuels »)
Féminismes (Faiblesses) : Le féminisme souffre, selon moi, :
- de ne pas se rendre compte suffisamment de la valeur et de l’importance de ses apports. Et d’en tirer les conséquences.
- de ne pas analyser avec suffisamment de rigueur la gravité de la banalité de l’occultation, du mépris et la haine des femmes. Et d’en tirer les conséquences.
- de se contenter trop souvent (sous prétexte de serrer les rangs, mais trop souvent par paresse et/ou du fait de la crainte des risques de remises en cause) de l’adjectif, du qualificatif de « féministe » qui si souvent se suffit à lui-même et joue un rôle de viatique. Et d’en tirer les conséquences.
- de n’avoir pas rompu avec le postulat (non-dit et si prégnant) selon lequel la critique entre féministes est un affaiblissement du féminisme. Et d’en tirer les conséquences.
- de ne pas savoir politiquement utiliser l’immense peur qu’il provoque. Et d’en tirer les conséquences. (Cf. Penser. Postulat)
* Ajout. 14 janvier 2018. Ce texte ancien (date et source à retrouver) est-il dépassé en 2018 ?
Féminismes (« Femmes célèbres ») : A la lecture d’un Dictionnaire des femmes célèbres, dans un premier temps, je m’interroge : pourquoi le féminisme ? Dans un deuxième temps, je comprends mieux pourquoi.
Féminismes. Elena Ferrante :
Féminismes (Ferrante Elena) (1) : 2017 [2013. édition italienne]. Elena Ferrante, dans Celle qui fuit et celle qui reste, auteure de :
« Intriguée par le titre, je commençais par l’essai ‘Crachons sur Hegel’. […] Je fus frappée par chaque phrase, chaque mot : quelle hardiesse, quelle liberté de penser ! Je soulignai avec ardeur de nombreuses lignes, mit des points d’exclamation et des traits verticaux. Cracher sur Hegel. Cracher sur la culture des hommes, cracher sur Marx, Engels, Lénine. Et sur le matérialisme historique. Et sur Freud. Et sur la psychanalyse et l’envie du pénis. Et sur le mariage, la famille. Et sur le nazisme, le stalinisme, le terrorisme. Et sur la guerre. Et sur la lutte des classes. Et sur la dictature du prolétariat. Et sur le socialisme. Et sur le communisme. Et sur le piège de l’égalité. Et sur tous les produits de la culture patriarcale. Et sur toutes les formes d’organisation. S’opposer à la dispersion des intelligences féminines. Se ‘déculturer’. Se ‘désaculturer’, et cela en parlant de la maternité, pour ne pas donner d’enfants à qui que ce soit. Se débarrasser de la dialectique patron-serviteur. Arracher de son cerveau toute idée d’infériorité. Nous rendre à nous-mêmes. Ne pas avoir d’antithèse. Nous mouvoir sur une autre planète au nom de notre différence. […] » 36 (Cf. Culture. Livres, Êtres humains. Cerveaux, Penser)
Féminismes (Ferrante Elena) (2) : (24 décembre) 2016. Elena Ferrante, interviewée par L’Obs Culture, auteure de :
« J'ai aimé et j'aime le féminisme en raison de la pensée complexe qu'il a su produire en Amérique, en Italie et dans de nombreuses régions du monde. J'ai grandi avec l'idée que si je ne me laissais pas absorber autant que possible par le monde des hommes remarquables, si je n'apprenais pas de leur excellence culturelle, si je ne réussissais pas brillamment tous les examens auquel ce monde me soumettait, ce serait comme si je n'existais pas.
Puis j'ai lu des livres qui mettaient la différence féminine en exergue et ma perception a basculé. J'ai compris que je devais adopter une stratégie diamétralement opposée ; je devais partir de moi et de mes relations avec les autres femmes - c'est un principe fondamental - si je voulais véritablement donner une forme à moi-même.
Aujourd'hui, je lis tout ce qui est écrit par des femmes. Cela m'aide à porter un regard critique sur le monde, sur moi-même et sur les autres femmes. Mais aussi, cela stimule mon imagination, m'incite à réfléchir sur la fonction de la littérature.
Voilà les femmes à qui je dois beaucoup : Shulamith Firestone, Carla Lonzi, Luce Irigaray, Luisa Muraro, Andriana Cavarero, Elena Cagliasso, Dona Araway, Judith Butler, Rosi Braidotti. En bref, je suis une lectrice passionnée de la pensée féministe, quoiqu'il m'arrive d'adopter des positions divergentes. » 37 (Cf. Femmes. « Féminin ». Écrivaines)
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Féminismes (Finalité) : Il n’y a pas de finalité du féminisme, ni de finalité au féminisme ; il y a des inversions du regard, des ruptures, des permanences, des utopies, des espérances, des luttes, des dépassements, des contradictions, des déconstructions inséparables des reconstructions, des réactions, et surtout des subversions le plus souvent cachées, invisibles et invisibilisées, jusqu’à… (Cf. Féminisme. Projets, Penser, Politique. Projet. Utopie)
* Ajout. 5 octobre 2017. François-René de Chateaubriand [1748-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, cité par Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, évoque l’accès « par le haut », « à la réalité par les songes ». 38 (citation librement reprise, sans la dénaturer, me semble-t-il)
Féminismes (Finkielkraut Alain) : (19 septembre) 2020. Alain Finkielkraut, auteur de :
« Le féminisme est une cause parfaite » [dans le sens de : auquel on ne peut s’opposer].
- Que n’y adhère-il pas ? Il rejoindrait ainsi Éric Dupond-Moretti… 39 (Cf. Féminisme. Antiféminisme. Finkielkraut, Penser. Pensées. Claires)
Féminismes. Fondation des femmes :
Féminismes (Fondation des femmes) (1) : (31 mars) 2024. Ma connaissance de la Fondation des femmes était globalement limitée à ceci :
- elle recherchait et obtenait de l'argent, que je découvre « public » et « privé », et elle le redistribuait aux associations « de femmes » ? « féministes » ?
- j’entendais quelquefois sa présidente, Anne-Cécile Mailfert dans les médias, notamment sur France Inter où elle a une rubrique hebdomadaire.
Ayant appris par une participante que la Fondation des femmes avait organisé un débat le 30 août 2023 ainsi présenté : « La Fondation des Femmes fait sa rentrée féministe ! L’équipe de la Fondation des Femmes est heureuse de vous convier à sa rentrée féministe et de vous présenter les premières pistes de son prochain rapport ‘où est l’argent contre les violences faites aux femmes’ » […], j’ai ultérieurement souhaité apprendre plus sur ce curieux et inquiétant rôle d'intermédiaire financier, et dont je n’avais jamais, en France, dans le cadre d’une pensée, d’une politique féministe, d'autre exemple. Le but de cette réunion étant : « Ces échanges permettront de se retrouver avant la rentrée et d’échanger sur nos perspectives de plaidoyer commun s’agissant des moyens dédiés aux associations féministes », j’ai compris qu’il ne s’agissait donc pas de la manière dont la Fondation des femmes, redistribuait, elle, aux associations, l'argent qui venait à elle, qu’elle recevait, qu’elle gérait, dont elle bénéficait - ce que j’avais cru un moment -, mais de l’argent de l’État.
Ma curiosité ayant grandi, j'ai alors cherché ce qu'il en était sur le site de la Fondation des femmes.
Je n'ai vu ni réponse à ma question, ni budget.
Aucun chiffre n’est même lisible.
J’ai alors cherché à savoir ce qu’était la Fondation des femmes et voici sur leur site la présentation par elle-même de la Fondation des femmes ; suivi de mes réactions :
1) « 2800 personnes ont fait le choix de soutenir mensuellement la Fondation des Femmes !
Vos dons seront redistribués aux associations de terrain qui soutiennent les femmes victimes de violences et luttent pour l’égalité femmes-hommes.
Je donne 60 euros. Soit un mois de produits de première nécessité pour quatre femmes en situation de précarité et leurs enfants.
Je donne 90 euros, soit une nuit en sécurité pour une femme victime de violences et les enfants avec un accompagnement associatif.
Je donne 150 euros, soit le préparation et l’accompagnement au procès d’un femme victime de violences
Je donne 200 euros, soit l’écoute et le suivi par téléphone de deux femmes victimes de violences sexuelles. »
Je note :
a) L’absence de tout référence féministe : le mot n’est pas lisible.
b) La formulation toute libérale de : « faire le choix de soutenir » au lieu et place de : « donner ».
c) La dénomination « associations de terrain qui soutiennent les femmes », sans autre exigence, qui occulte, dénie aux associations ici évoquées : pensée, action, politique et nie l’histoire des luttes de femmes.
d) L'assimilation - erronée - entre « femmes victimes de violences » et celles « luttant pour l'égalité hommes-femmes » ;
- qui, en sus, signifie que les femmes « victimes de violences » ne luttent pas contre elles ;
- qui, en outre, définissant les femmes par leur seul statut de « victime », exclue de l'analyse et la lutte contre les-dites violences toute analyse féministe anti-patriarcale.
e) Le lien direct, utilitariste - tout soutien financier personnel étant strictement estimé, quantifié, évalué - du donateur / donatrice à « la » femme victime ; via cependant la Fondation des femmes.
f) Quant à « l'écoute et suivi par téléphone », je n'y lis ni conseil, ni accompagnement, ni empathie, ni solidarité.
2) « La Fondation des Femmes est la première structure française dédiée au renforcement de capacité des associations œuvrant pour les droits des femmes. Vous partagez nos valeurs ? C’est le moment d’afficher en grand votre engagement pour les droits des femmes !
En devenant mécène de la Fondation des Femmes, vous :
Faîtes connaître votre engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les violences faites aux femmes.
Rejoignez la communauté des acteurs engagés en faveur de la cause des femmes et partagez vos expériences communes.
Fédérez vos équipes autour de projets communs solidaires. »
a) J’ai d’abord cherché ce qu’était une « Fondation » et, sur internet, j’ai lu ceci :
« La fondation est l'acte par lequel une ou plusieurs personnes physiques ou morales décident l'affectation irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation d'une oeuvre d'intérêt général et à but non lucratif » (article 18 de la loi 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat ». Sans poursuivre mes interrogations concernant cette définition curieuse : « un acte », confuse : « biens, droits ou ressources », peu claire : « réalisation d'une oeuvre d'intérêt général » et inquiétante, définition : « irrévocable », je me suis arrêtée à : « mécénat » et à « but non lucratif ».
- Concernant le « mécénat » j’en ai conclu que la Fondation des femmes s’assignait un rôle ? une fonction ? une finalité ? de « mécène » - la conférait même aux personnes qui la soutenait financièrement ! - dont j’ai cherché la définition :
« Personne riche et généreuse qui aide les écrivains, les artistes » ; « Personne, entreprise qui soutient financièrement une activité, notamment culturelle. ». Je me suis alors demandé si recevoir de l’argent de l’État, de sociétés, de villes, d’institutions et autres… pouvait relever du mécénat.
- Quant à savoir s’il était possible à quiconque de juger que la Fondation des femmes avait bien « but non lucratif », je me suis demandée comment y répondre sans avoir accès précisément, régulièrement, aux budgets. Et au-delà, comment il était même pensable d’afficher un but non lucratif en faisant la publicité sur le site de la Fondation des femmes, tant et tant d’entreprises.
b) J’ai noté deux nouvelles - troisième et quatrième - dénominations, celle d’ « associations œuvrant pour les droits des femmes » et « d’acteurs - au masculin - engagés en faveur de la cause des femmes. ».
c) J’ai été choquée de lire quand j’ai lu - qu’en toute modestie - la Fondation des femmes s’estimait « dédiée au renforcement de capacité des dites associations ».
d) J’ai considéré que faire référence à « nos valeurs » sans préciser lesquelles est, a minima, nulle et non avenue.
e) J’ai jugé que les injonctions « Rejoignez », « Fédérez », étaient autoritaires, non légitimées, et avaient une évidente finalité politique.
3) Comment soutenir la Fondation des Femmes ? Mécénat financier : Soutenez les actions de la Fondation ou un projet d’association bénéficiaire en faveur des droits des femmes par un don annuel ou pluriannuel.
a) Je note une cinquième dénomination : « association [..] en faveur des droits des femmes ».
b) Je note aussi que « soutenir la Fondation des femmes » « ou » une […] association est posé comme équivalent, ce qui autorise toutes les confusions politiques et financières.
c) Je note enfin qu’il est possible de dissocier une « association » de ses « projets », ouvrant droit à leur démantèlement.
4) Qui finance la Fondation des femmes ? : « La Fondation des Femmes est financée exclusivement grâce au soutien de ses donateur.ice.s et de ses mécènes. »
a) Dans la rubrique 6) curieusement intitulée : « Pour rejoindre nos mécènes », je lis alors :
« Cette année, nous souhaitons remercier nos grands mécènes :
Galeries Lafayette, Fondation. BNP. Fondation Covea, Paribas, Axa, Fondation Chanel, L’Oréal-Fond pour les femmes, SNCF.
Je lis aussi : « Nous remercions également les soutiens institutionnels : Bordeaux. Gironde-le département. Gouvernement français, Grand Est, Grand Lyon, Ville de Grenoble, Ville de Paris, Ministère chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la diversité et de l’égalité des chances, Service civique. » etc…,
Je lis ensuite : « Et un grand merci aussi à tous nos autres mécènes » (suit une longue liste).
Je lis enfin : « Ils nous ont soutenu » (une autre liste).
J’arrête là : chacun-e peut continuer, concernant notamment les soutiens [financiers] et les engagements [politiques] de la Fondation des femmes. (Poursuivre) (Cf. Femmes. Égalité. Règles, Féminismes. d’État. Égalité)
Féminismes (Fondation des femmes) (2) : (22 mai) 2024. Je lis dans l’article #MeToo : le shootting qui rend vert du Canard enchaîné (p.2), concernant le choix des personnes physiquement représentées par Le Monde - le 15 mai 2024 - aux fins de dénoncer les violences sans le cinéma :
« C’est Anne-Cécile Mailfert, ex-présidente d’Osez le féminisme ! et aujourd’hui patronne de la Fondation des femmes, qui a géré les invitations (sic). À la ville, elle est la compagne de Stéphane Sitbon Gomez, actuel directeur des programmes de France télévisions et ancien conseiller de Cécile Duflot [quand elle était à la tête des Verts].
- Annie Lahmer a tweeté : « Oublier celles qui ont été affectées, parfois plus que celles qui ont le capital culturel et / ou financier, n’est pas anodin. »
Féminismes (Fondation des femmes) (3) : (14 juin) 2024. Je lis dans Le courrier de la marche mondiale des femmes [n° 434] :
« La Fondation des Femmes agit en France chaque jour aux côtés de centaines d’associations qui accompagnent les femmes et particulièrement les plus vulnérables : victimes de violences et / ou en grande précarité… »
Tant que La fondation des femmes ne fournira pas - régulièrement, précisément - des chiffres clairs de ses sources de financement, des critères et des explications de ses ‘transferts’ aux associations « aux côtés » desquelles elle « agit », elle ne peut être légitimement politiquement crédible.
En sus, réduire le rôle, le projet, l’ambition des associations de femmes et / ou féministes qu’elle évoque à « accompagner les femmes » est une trahison pour nombre d’entre elles qui, par ailleurs s’adressent - en règle générale - à toutes les femmes et non pas « particulièrement » aux « plus vulnérables ». Et enfin assimiler les femmes « victimes de violences » et les femmes dites « précaires » - pour trop, assimilées à « pauvres » - c’est enfermer les femmes dans un statut de victimes, assimiler patriarcat et capitalisme, réduire l’un à l’autre, faire disparaître l’un et l’autre.
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Féminismes (Fondement) : Le fondement du féminisme, c’est la conscience qu’offenser, violenter une femme, c’est offenser, violenter toutes les femmes ; qu’offenser, violenter « les femmes », c’est offenser, violenter chacune d’entre elles.
- Pour paraphraser Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Du Contrat Social :
« Il y a oppression contre [les femmes], lorsqu’une [seule d’entre elles] est opprimée. Il y a oppression contre chacune d’entre elles, lorsque [les femmes] sont opprimé[es]. » (Cf. Patriarcat)
Féminisme (dit-Français. « French Feminism ») : Le féminisme dit-français, plus connu sous le nom de French Feminism dans les universités américaines, puis transféré en France : une escroquerie intellectuelle et politique.
* Ajout. 4 novembre 2019. 1994. George Steiner [1929-2020], dans un Entretien publié dans Les logocrates, concernant les universités américaines, auteur de :
« Les gourous sont français ! Sur les campus américains, c’est le gourou français qui a dominé : Barthes, Foucault, Derrida et consorts… […] Le bavardage de haute volée l’a emporté sur d’autres pans de la culture. » 40 (Cf. Culture, Êtres humains. Soi, Hommes. « Intellectuels », Féminisme. Women’s studies, Penser, « Sciences » sociales. Universités américaines)
Féminismes. France Culture :
Féminismes (France Culture) (1) : À écouter France Culture, on aurait, par moments, le sentiment, depuis des années, que le féminisme, en France, est limité à environ une dizaine de femmes, certaines y ayant quasiment leurs ronds de serviettes…
- Quel enfermement, quel étouffement de la pensée, du vécu, de la vie, du politique…
- Et comment ne pas penser que ce processus - au nom de la « culture » - ne soit signifiant sinon d’un féminisme officiel, du moins d’un féminisme non dérangeant, d’un féminisme politique qui bloque, qui fige, qui empêche, qui retarde les interrogations les plus difficiles, les gênantes ? Un féminisme qui fabrique un pseudo consentement, dans la plus grande confusion.
Féminismes (France Culture) (2) : (5 août) 2022. Titre de l’émission de France Culture : « Les garçonnes étaient-elles les premières féministes ? » Une telle formulation ne relève ni de l’inculture, ni de l’historiographie patriarcale, mais de la désinformation.
On ne peut pas poser impunément n’importe quelle question, on ne peut pas écrire n’importe quoi. 41
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Féminismes (« Génital ») : (9 novembre) 2019. Camille Froidevaux-Metterie, sur France Culture, vante ce qu’elle nomme « le tournant génital du féminisme ». 42 (Cf. Êtres humains, Corps, Femmes, Sexes)
Féminismes (« Gilets jaunes ») : (7 avril) 2019. Pas une seule référence au féminisme lisible dans l’Appel de l’Assemblée des Assemblées de Saint-Nazaire des « Gilets jaunes ». (Cf. Patriarcat, Politique. État. « Gilets jaunes »)
Féminismes (« Guerre de civilisation ») : (10 septembre) 2020. Entendu : « Certains utilisent le féminisme comme une guerre de civilisations », ce qui, à la réflexion, concernant essentiellement le monde musulman, est vrai.
Il serait en réalité nécessaire de dire : le féminisme combat toutes les civilisations patriarcales, c’est à dire toutes les civilisations ; et, en toute honnêteté intellectuelle, politique, d’abord la sienne.
Féminismes. Haine :
Féminismes (Haine du féminisme) (1) : 2015. « Quels mots devraient être bannis en 2015 ? » interroge le magazine américain Time. Le féminisme a été inclus dans cette liste dans une liste de termes et fait partie des termes les plus haïs du vocabulaire. 43
Féminismes (Haine du féminisme) (2) : (19 avril) 2017. Deux commentaires, émanant du même homme, à la suite d’un article consacré à l’acquittement d’un diplomate français accusé du viol de sa fille :
« Les féministes, menteuses manipulatrices » et :
« Foutez en taule pour perpette toutes ces menteuses » Signé : « Masculinisme » 44
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Féminismes (Hiérarchie) : (12 juin) 2023. Je reçois une invitation à une table ronde : au terme de sa présentation, je lis : « En présence de […] à qui nous poserons des questions. »
Par ordre chronologique. Féminisme. Histoire du féminisme :
Féminismes (Histoire du féminisme) (1) : 1979. Si l’on définit le terme de « trahison » par cette seule définition :
« Briser la loyauté, tromper la confiance de personnes, de groupes », le dépôt en 1979 par Antoinette Fouque du sigle MLF à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) peut être qualifié comme tel.
Ce dépôt à l’INPI signifie, en sus, que ce déni de l’histoire - au risque du ridicule - a, en toute logique libérale, des conséquences financières pour ses exclusives bénéficiaires.
En ce sens, pour moi, les termes d’« appropriation abusive », d’« imposture », de « détournement » s’ils ne sont pas faux, sont insuffisants.
On peut, à cet égard, rappeler qu’au début de ce courant les textes étaient superbement signés : : Des femmes ?
Faut-il préciser que ce jugement concernant cet acte ne vaut pas jugement des actions, réflexions, initiatives - multiples - portées par ce courant de libération des femmes, autour notamment d’Antoinette Fouque et de tant d’autres ?
Enfin, il est intéressant de noter qu’à l’écoute de l’émission de France Culture de 1972 (ré-écoutable en 2014) intitulée Variation sur la femme, on entend une voix, qui semble plus que probablement, tant elle est reconnaissable, être celle d’Antoinette Fouque affirmer d’emblée : « Le MLF n’a été créé par personne ». 45 (À confirmer) (Cf. Patriarcat, Histoire)
Féminismes (Histoire du féminisme) (2) : 1996. Lu sur l’ancien site des Chiennes de garde (de son origine) :
« Je fais partie des ‘nouvelles’ femmes du féminisme et, à mon grand regret, j'ai grandi très loin du féminisme (éducation fortement marquée par la religion). Pour moi la transmission est donc importante et elle passe, aussi, par l'aveu des tiraillements au sein du groupe. C'est au moins aussi important que la continuation, aujourd'hui, du combat. Les subtilités des positions de chacune me racontent l'histoire que je n'ai pas vécue. Chaque détail de cette histoire, chaque hésitation, chaque heurt est précieux. La transmission est un patchwork mouvant, kaléidoscopique, où chacune d'entre nous trouve ses marques, ajuste son positionnement. Comment se construire sans ça ? Pourquoi vouloir cacher une partie, même peu glorieuse, de cette histoire ? Le silence a été longtemps dévolu aux femmes, il est temps de l'ouvrir ! Et puis que signifie de vouloir donner une image lisse du mouvement pour ne pas effrayer ‘les femmes qui pourraient rejoindre le féminisme’ ? Je trouve quelque peu suspecte cette volonté de lifting. Il serait peut-être temps de faire confiance à celles qui arrivent, à leur intelligence, et de les accompagner sur ce terrain, au lieu de tenter de les préserver en leur cachant une part de la réalité. […] Continuons à débattre tant que nous en avons les moyens. Et à bas le silence ! Salutations féministes. ». Plus que pertinent : juste, essentiel. (Cf. Féministe. Histoire. Féministes. Ayant quitté les associations féministes, Penser. Débattre, Histoire)
N.B. Je serais ravie de nommer la signataire de ce texte si elle se fait connaitre et si elle le souhaite.
Féminismes (Histoire du féminisme) (3) : 2008. Anne de Bascher, dans le livre Génération MLF, auteure de :
« […] Il reste que si nous avons beaucoup œuvré pour notre libération, collectivement ou non, malheureusement dans nos campagnes [où elle vit] et même ailleurs, nombre de jeunes filles attribuent les libertés qu’elles ont acquises à la seule mansuétude de nos parlementaires ! D’autres femmes pensent, elles, que le féminisme a commencé avec Le deuxième sexe ! Consternant et rageant !
Il est donc grand temps d’inscrire l’histoire des luttes de femmes au programme des études secondaires, comme il est impératif de rameuter aujourd’hui toutes les rebelles, pour éviter que notre effacement en cours en sombre dans l’oubli de nos devancières, et surtout, repartir, sabre au clair, à l’assaut de ce monde. » 46 (Cf. Femmes. Jeunes filles, Féminisme. Deuxième sexe (Le), Patriarcat, Politique. Luttes de femmes, Histoire)
Féminismes (Histoire du féminisme) (4) : Niki de Saint Phalle [1930-2002], auteure de :
« Le féminisme a existé depuis toujours. » 47 Toujours bon de ne pas l’oublier. (Cf. Histoire)
Féminismes (Histoire du féminisme) (5) : 2015. Gloria Steinem, dans Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe, concernant les féministes américaines après la publication du livre de Betty Friedan [1921-2006], La femme mystifiée [1963] écrit :
« Il était apparu depuis, une nouvelle génération plus radicale, qui ne voulait pas seulement un emploi et un morceau de gâteau existants, mais carrément, faire un autre gâteau. En fin de compte, les premières, plus conservatrices, finir par admettre que le féminisme devait inclure toutes les femmes - quelle que soit leur orientation sexuelle, leur classe sociale ou la couleur de leur peau -, tandis que les plus révolutionnaires convinrent qu’il leur était aussi possible de changer le système de l’intérieur. En dépit de leurs divergences fondamentales, source de bien des souffrances et des malentendus, ces différents groupes militants se rapprochèrent à la fin des années 1970 pour former les facettes diverses, indisciplinées et idéalistes du même mouvement. » 48
Féminismes (Histoire du féminisme) (6) : (19 janvier) 2022. Écouter sur France Culture, la remarquable émission intitulée Voix du MLF (2/9), diffusée dans La nuit des féminismes (2/2) Une critique : la position de Liliane Kandel n’aurait pas dû avoir un statut de conclusion. [1ère diffusion. 30 janvier 2007]
* Ajout. 20 janvier 2022. Tweet préalable de Caroline Fourest. 11 janvier 2022 :
« Vous ne savez plus ce que veut dire ‘Féminisme’ ? Écoutez Liliane Kandel, figure du MLF et plume du ‘sexisme ordinaire’. Ça fait du bien et cela remet le combat à l’endroit ! »
Adouber une personne, des dizaines d’années après ses engagements, afin de démontrer la convergence, in fine, d’analyse politiques actuelles : est-ce vraiment rigoureux ? Et qu’elle en est l’explication ?
Féminismes (Histoire du féminisme) (7) : (1er avril) 2022. Je relis - rapidement - le numéro des Cahiers du Grif - n° 23/24 - de décembre 1978 intitulé Où en sont les féministes ? Conscience heureuse que si ces analyses sont, me concernant, pour beaucoup dépassées, c’est avec elles, grâce à elles que justement - beaucoup plus nombreuses qu’alors - nous avons pu les faire exploser, les enrichir, les adapter au monde vivant et donc les dépasser. Sur leur si riche terreau. (Patriarcat, Histoire)
Féminismes (Histoire du féminisme) (8) : (février) 2024. Lu sur Médiapart :
« Enquête. Dix nouveaux témoignages contre Gérard Miller, une plainte déposée. » Suivi de :
« #MeToo, le combat continue » : c’est le titre de l’ouvrage collectif de Mediapart, publié récemment aux Éditions du Seuil et consacré à la révolution féministe qui agite le monde depuis l’automne 2017 et le lancement du fameux mot-dièse sur les réseaux sociaux. Depuis, toutes les sociétés ont été agitées de débats, de controverses et de prises de conscience nouvelles. »
Faire débuter ce que Médiapart ose nommer « la révolution féministe » avec #Me Too est un grossier déni de l’histoire, un effacement, une négation de l’histoire de toutes les pensées, de tous les livres, de toutes les actions, de toutes les luttes des femmes et des féministes.
Pas moins. (Cf. Histoire. Patriarcale)
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Féminismes (Hommes) : Cf. Hommes. Féminisme
Féminismes (Hors normes) : Apprendre à savoir lire, découvrir, réhabiliter les féminismes jusqu’alors considérés comme hors normes.
Féminismes. Huit mars :
Féminismes (Huit mars) (1) : Échangerais abandon du 8 mars - humiliation publique universelle pour toutes les femmes - contre reconnaissance politique du patriarcat comme donne politique universelle.
Par ordre chronologique. Féminismes. Huit mars :
Féminismes (Huit mars) (1) : 1997. Lu dans le livre de Gisèle Halimi [1927-2020], La nouvelle cause des femmes :
« Le 7 mars 1996, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, déjeuner à Matignon (des membres de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes) […] Mais, au fait, la Journée des femmes, n’est-ce pas le 8 mars ? Pourquoi donc cette anticipation ? Mystère levé : le Premier Ministre (Alain Juppé) part faire du ski le lendemain. » 49 (Cf. Hommes. « Politiques », Politique. Parité)
Féminismes (Huit mars) (2) : (8 mars) 2018. Une grève générale de femmes - historique - eut lieu en Espagne : on évoque le chiffre de plus 5 millions de femmes.
La réaction du chef de gouvernement Mariano Rajoy qui se contenta de porter sur son costume l’emblème violet de la grève, fut : « La journée d’aujourd’hui sert à lancer un débat et à nous faire, à tous, prendre conscience. » Si cette position est un tant soit peu représentative de la conscience politique des hommes, elle aide à faire prendre conscience de l’océan qui la sépare de celle des femmes. 50
* Ajout. 11 avril 2018. Parmi les slogans :
- « Une grève pour tout changer » ; « La lutte sera féministe ou ne sera pas » ;
- « Si nous faisons grève, le monde s’arrête de tourner » …
Entre multiples autres réactions, une femme déclara :
- « Nous voulons que nos vies méritent d’être vécues » ; un autre :
- « J’ai vu dans les yeux de certaines un avenir » ; une troisième :
- « La grève, on devrait la faire tous les jours, pas seulement une seule journée » … 51
- Quelles joies sur les visages des femmes…
- Je ne peux m’empêcher avec regret de penser à la sclérose de l’actuel féminisme en France, intellectuel, politique, militant… Mais rien n’est figé… (Cf. Corps. Visages, Féminisme. Slogans, Politique)
N.B. Oui, rien n’est jamais figé.
Féminismes (Huit mars) (3) : (8 mars) 2019. Vu une pancarte lors de la journée du 8 mars 2019 en Albanie : « Fuck you and your flowers ! » 52
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Féminismes (Humanisme) : Pour plagier [et détourner l’assertion de] Terence, Montaigne, et même de Marx : « Je suis féministe, rien de ce qui est humain-e ne m’est étranger. » Mais, pour le féminisme, faire référence à « l’humain-e », fut-il féminisé, exige une critique des racines ayant permis pendant des siècles de légitimer les fondements « humanistes » du patriarcat [qui si souvent ont servi de cache sexe de l’homme occidental blanc]. Cette critique exige donc de dévoiler les fondements du concept même de « l’humain », de l’être humain, de l’humanité, de l’humanisme [lequel ne se réduit pas à la défense de l’intérêt de l’homme occidental blanc]. Faute de quoi, sans cesse, « l’humanisme », tel qu’en son histoire, renaîtra en légitimant le patriarcat.
Féminismes. Humour :
Féminismes (Humour) (1) : L’humour suppose des modèles, des valeurs communes ; il contribue aussi à en masquer l’absence.
Féminismes (Humour) (2) : L’humour féministe ne serait-il être que le dévoilement du réel ? Et l’humour noir que sa réalisation ?
Féminismes (Humour) (3) : Qu’il soit de plus en plus difficile de « faire de l’humour » concernant les femmes, le féminisme et tout ce qu’il concerne est une preuve de l’avancée des luttes des femmes, et donc de la pensée féministe.
Par ordre chronologique. Féminismes. Humour :
Féminismes (Humour) (1) : 1818. Lu, dans les Considérations sur la Révolution française de Germaine de Staël [1766-1817. édition posthume], :
« Je l’ai vu [Bonaparte] un jour s’approcher d’une Française très connue par sa beauté, son esprit et la vivacité de ses opinions [Madame de Condorcet. 1764-1822] ; il se plaça tout droit devant elle comme le plus roide [raide] des généraux allemands, et lui dit : ‘Madame, je n’aime pas que les femmes se mêlent de politique’.
- ‘Vous avez raison, général, lui répondit-elle : mais dans un pays où on leur coupe la tête, il est naturel qu’elles aient envie de savoir pourquoi’.
Bonaparte alors ne répliqua rien. C’est un homme que la résistance verbale apaise ; ceux qui ont souffert de son despotisme doivent être autant accusés que lui-même. » 53 (Cf. Dialogues, Femmes. Courage. Esprit. Écrivaines, Hommes. Autoritaires. Grossiers, Patriarcat, Politique, Histoire)
* Ajout. 5 février 2018. 1818. La conclusion de Germaine de Staël dans Dix années d’exil est différente :
« Il ne répliqua pas à cette répartie parce qu’elle était spirituelle. » Et ce, suivi de :
« J’ai toujours pensé depuis que, si ceux qui l’entouraient avaient su repousser ce qu’il disait d’une manière piquante, il les aurait plus ménagés dans ses discours. […] » 54
Féminismes (Humour) (2) : 1836. Lu dans les Pensées de Antoine de Rivarol [1753-1801] :
« - Eh quoi, vous baillez ? dit le mari. Vous ennuyez vous avec moi ?
- Ce n’est pas cela, dit la femme ; mais comme vous et moi ne faisons qu’un, je m’ennuie quand je suis seule. » 55
N.B. 1795. Je retrouve la même pensée, la même formulation, mais dite dans la bouche de la femme, chez Nicolas de Chamfort [1741-1794]. 56
- Au-delà du plagiat, la comparaison permet de penser à ce qui différencie l’humour qualifié de féministe d’une justification patriarcale.
Et ce qui les lie : la critique du mariage. (Cf. Dialogues, Famille. Mariage)
Féminismes (Humour) (3) : (11 décembre) 1927. Lettre de Sigmund Freud [1856-1939] à Lou Andreas Salomé [1861-1937] :
« […] Notre divergence d’opinion en ce qui concerne l’humour m’a fait comprendre que je n’ai pas su résoudre une de ses énigmes : la raison pour laquelle les femmes développent ou apprécient beaucoup plus rarement l’humour que les hommes. » 57
Parce qu’il est fondé à leur détriment, pour les exclure de la sociabilité masculine, parce qu’il traite de sujets dont elles sont exclues pourrait s’avérer des premières faciles réponses ; pour cela, encore eut-il fallu que Freud eut pensé autrement la domination masculine.
Féminismes (Humour) (4) : 1966. Brigitte Fontaine chante Dévaste-moi :
« Dévaste-moi / Essouffle-moi / Envahis-moi / Et pille-moi / Dépense-moi / Gaspille-moi / Saccage-moi / Dilapide-moi / Lapide-moi / Et râpe-moi / Liquide-moi / Émiette-moi / Ravage-moi / Et presse-moi / Et puis broie-moi / Et puis noie-moi / Et puis bois-moi / Écaille-moi / Colonise-moi / Piétine-moi / Déglutine-moi / Extermine-moi / Écrase-moi / Délabre-moi / Ratisse-moi / Corrode-moi / Démantèle-moi / Désintègre-moi / Massacre-moi / Écrabouille-moi
Mais c'est qu'il le ferait la brute ! »
Féminismes (Humour) (5) : 1970. Une féministe des premières années féministes des années 1970 se souvient :
« Qu’est-ce qu’on a pu rigoler ! »
Féminismes (Humour) (6) : 1976. [Québec] « Maman a réfléchit pas, a trop d’affaires à penser ». 58 Et aussi
« Môman travaille pas, a trop d’ouvrage ! » pièce de théâtre écrite et jouée par le Théâtre des cuisines, premier livre des Éditions du Remue-ménage. 59
Une vraie analyse politique. (Cf. Femmes. Travail, Penser)
Féminismes (Humour) (7) : 1981. Yvette Chassagne [1922-2007], première femme nommée ‘Préfet’ en 1981, aurait répondu à un homme ‘de haut rang’ qui lui avait demandé avant d’ouvrir une séance :
« ’Madame, puis-je vous appeler monsieur ?’ : ‘Je vous en prie, monsieur, je vous appellerai donc, Madame’. » 60 (Cf. Femmes. Nom)
Féminismes (Humour) (8) : 1997. Les Marie Pas Claire, auteures de :
« Le féminisme est cette théorie extrémiste qui consiste à considérer les femmes comme des êtres humains. » 61 (Cf. Êtres humains, Femmes)
Féminismes (Humour) (9) : 2000. (?) [Anonyme] Concernant les rapports hommes/ femmes :
- Sa version à elle : « Il était tout bizarre quand je suis arrivée au bar. J'ai d'abord pensé que c'était parce que j'étais légèrement en retard mais il n'a fait aucune remarque à ce sujet. La conversation était difficile et j'ai pensé que ce serait une bonne idée d'aller dans un endroit plus intime où l'on pourrait discuter plus tranquillement. Nous sommes donc allés au restaurant mais ça n'a pas changé grand-chose. J'ai essayé de le dérider mais rien n'y faisait et je me suis demandée si ce n'était pas de ma faute. Je lui ai demandé, il m'a répondu que non, mais franchement, je n'étais pas convaincue. Quoi qu'il en soit, au retour, je lui ai dit que je l'aimais et pour toute réponse, il a mis son bras autour de mes épaules. Comment interpréter cela ? J'étais tellement inquiète quand on est arrivé chez lui que j'ai voulu lui demander s'il voulait rompre mais il s'est affalé devant la télé. En désespoir de cause, je suis allée me coucher. Il est venu me rejoindre 10 minutes plus tard, on a fait l'amour mais il avait toujours l'air distrait. J'avais presque envie de partir mais je me suis finalement endormie, les larmes aux yeux. Je ne sais vraiment pas ce qu'il a dans la tête... si ça se trouve, il a même rencontré quelqu'un d'autre... »
- Sa version à lui : « L'OM s'est prit une branlée face à Lyon au Stade Gerland, 4-0, une humiliation à l'extérieur. Bref une journée merdique. Seul point positif, j'ai baisé. »
Une vraie analyse politique.
Féminismes (Humour) (10) : (8 mars) 2015. En réponse à la question de savoir ce « qui l’énerve depuis cinq ans », l’humoriste Anne Roumanoff répond :
« Dans le JDD [Journal du Dimanche], c’est vous qui écrivez vos chroniques toute seule ? »
Elle poursuit et explique sa réaction : « ‘Ah bon ? Vraiment toute seule ? »
Je serre les dents et je réponds en souriant : ‘Oui bien sûr, Pourquoi vous me demandez ça ?’
Prendre sur soi, avaler des couleuvres.
Parfois, à force, on a l’impression d’avoir un vivarium dans l’estomac. » 62
Féminismes (Humour) (11) : 2015. Gloria Steinem, dans Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe, auteure de :
« […] Je pensais soudain à la sagesse de ma défunte partenaire de la conférence, la généreuse, l’extravagante et l’inimitable Flo[rynce] Kennedy [1916-2000]. Elle estimait que le conflit avait une utilité en soi. ‘Il ne s’agit pas tant de se faire botter le cul au bon moment ou pour la bonne raison, aimait-elle à dire. L’intérêt, c’est que ça te permet de garder le cul sensible.’ En me remémorant ces mots, je ne pus retenir un éclat de rire. » 63 (Cf. Penser, Politique)
Féminismes (Humour) (12) : (23 octobre) 2016. La collaboratrice d’un parlementaire raconte :
« Je suis la seule femme. L’un deux (lors d’une réunion dans un ministère) me dit : ‘Pendant que nous commençons le tour de table ; si vous alliez nous chercher un café ?’ - J’ai répondu : ‘Excellente idée. Pour moi, ce sera un thé’. »
- Une autre, en réunion avec un député :
‘Tu sais, c’est marrant. Je n’ai jamais couché avec une Arabe’ / ‘C’est marrant, moi je n’ai giflé un député.’ » 64 (Cf. Dialogues)
Féminismes (Humour) (13) : 2017. L’une plaisanteries concernant le couple Hillary et Bill Clinton :
« Lui : ‘Si tu ne m’avais pas rencontré, Hillary, tu serais restée collée à ton copain garagiste, dans un trou de province. » Elle : « Toi, tu serais encore dans l’Arkansas et c’est le garagiste qui serait à la Maison Blanche. » 65
* Ajout. 22 août 2017. À la relecture, pas vraiment drôle… (Cf. Famille. Couple)
Féminismes (Humour) (14) : (23 juin) 2018. Entendu sur France Culture, concernant Simone de Beauvoir [1908-1986] :
« Peut-être sur ce sujet [Le deuxième sexe ou le féminisme ?] n’avait-elle pas beaucoup d’humour ?» 66
À mettre en relation avec les ricanements - discrets ? - d’Arnaud Laporte la concernant ? (Cf. Culture. Laporte Arnaud)
Féminismes (Humour) (15) : (2 janvier) 2019. Entendre une journaliste rire, lorsque dans une émission consacrée à John Stuart Mill [1806-1873], elle entend une spécialiste invitée, rappeler qu’à son époque « les hommes pouvaient enfermer les femmes » 67 a sans doute à voir avec la difficulté de l’humour féministe. En effet, rire de la situation faite aux femmes, fut-elle la plus violente, est l’un des socles culturels de la pensée patriarcale. (Cf. Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Féminismes (Humour) (16) : (23 janvier) 2020. Lu, inscrit au pochoir rue Saint Jacques :
« De toutes façons, je serai vieille et moche, alors, autant prendre de l’avance. » (Cf. Femmes. « Moches »)
Féminismes (Humour) (17) : (27 janvier) 2020. Sur France Culture, dans une série d’émissions consacrées au féminisme polonais, Marek, présente l’un de ses dessins :
- Une femme demande à une autre : « Que se passerait-il en Pologne si l’avortement était gratuit et volontaire ? », laquelle lui répond : « Les délais seraient si longs que l’on viendrait avec l’enfant. »
- Du même, un autre dessin : une femme demande à une autre femme : « Mais pourquoi l’avortement est-ce si cher ? » laquelle lui répond : « Parce que c’est un gros péché ». 68 (Cf. Femmes. Avortements)
Féminismes (Humour) (18) : (20 mars) 2020. Lu un pochoir sur un mur de la rue Champollion :
« Coucher pour réussir. Alors je reste au lit. @ la dactylo ». (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)
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Féminismes (« Hystérique ») : (14 septembre) 2020. « Féminisme hystérique » : expression employée par Radio courtoisie (radio d’extrême-droite).
Féminismes (« Idéologie ») : (9 août) 2021. Tassadit Yacine, concernant Germaine Tillion [1907-2008] :
« C’est une féministe sans idéologie ». 69 (Cf. Ethnologie)
Féminismes (Impudence) : (3 janvier) 2017. « […] Après avoir utilement désigné les femmes comme victimes, le féminisme doit les inviter à la responsabilité » : cette phrase, écrite par une féministe, présidente de la Ligue du droit des femmes relève-t-elle de l’impudence ? Ou du mépris [des femmes] ?
Sans même évoquer que les deux termes de « victimes » et de « responsabilité » qui, en eux-mêmes posent d’immenses problèmes sémantiques, sources d’immenses confusions, ne relèvent pas du même registre de la pensée et ne peuvent donc être comparés. 70
Féminismes. Individualisme :
Féminismes (Individualisme) (1) : Le féminisme comme toute pensée à prétention globalisante a des difficultés concernant la place à reconnaître aux individualités.
D’où, souvent, concernant l’une ou l’autre d’entre elles, une pensée plus ou moins refoulée : elle ne peut avoir raison contre toutes, donc elle a tort. Ou, du moins, occultons-la…
Féminismes (Individualisme) (2) : L’individualisation, la personnalisation des critiques est si souvent utilisée pour refouler les questions, elles globales, posées ; compréhensible, car c’est plus facile…
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Féminismes (Institutionnalisation) : Dévoiler, se prémunir de tout danger d’institutionnalisation du féminisme, partout, y compris - surtout ? - dans les associations, les rencontres, les colloques féministes, pour autant qu’il en reste, absorbé-es, rapté-es, passé-es à la trappe, comme ils/elles l’ont été, notamment par l’institutionnalisation du « genre » et toutes les régressions politiques qu’il a permises.
- (17 mai) 1846. Lettre de Proudhon à Marx : « Accueillons, encourageons toutes les protestations, flétrissons toutes les exclusions, tous les mysticismes ; ne regardons jamais une question comme épuisée » disait Proudhon à Marx. 71 (Cf. Féminisme. d’État, Langage. Genre)
Féminismes. International :
Féminismes (International) (1) : Il n’est pas plus possible de penser la nécessaire internationalisation d’une pensée, d’une politique féministe qui fasse abstraction des enjeux internationaux tels qu’actuellement posés par le patriarcat, qu’il n’était possible à la Russie révolutionnaire - et, avant elle, au socialisme - de penser la construction du socialisme ‘dans un seul pays’.
Féminismes (International) (2) : Le féminisme n’a pas à être « internationaliste » : il est international. Dès lors, il n’a pas besoin de centralisme ; il évite ainsi oppositions plus ou moins binaires, théories surplombantes, ruptures décidées au sommet, leaders plus ou moins charismatiques. Un apport positif de la ‘crise’ (sic) du marxisme ?
Ce qui est alors plus que nécessaire, ce sont entre féministes de chaque pays, les échanges, les débats, les oppositions, telles que pensées, mises en œuvre, réussites et échecs, sans filtre si possible des féministes intellectuelles/ institutionnelles. (Poursuivre)
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Féminismes-dit-intersectionnel :
Féminismes (dit-intersectionnel) (1) : Le patriarcat promu au noble statut de lieu d’« intersections » du capitalisme, du « genre », du racisme - ajoutez ce que vous voulez …- catalogués comme « sections ». Des sections, de quoi, au juste ?
Décidément, toutes ces inventions linguistiques émanant des « féministes universitaires » sont de culs-de-sac de la pensée.
De l’art d’inventer des mots pour empêcher de voir, de lire, d’écrire, de penser la vérité, la réalité du monde. Ou : comment faire disparaître les femmes, le féminisme, le patriarcat.
* Ajout. 6 mai 2020. Les amalgames, porteurs de toutes les confusions, n’étaient pas encore suffisants. Je lis ce jour évoquer « les violences patriarcales-capitalistes-extractivistes-multinationales-colonialistes-impérialistes ».
* Ajout. 5 août 2022. Christine Bard, sur France Culture, emploie l’expression de « l’intersectionnalité des haines ». Quelle analyse - précise, rigoureuse - est-elle dès lors possible ?
Féminismes (dit-intersectionnel) (2) : Au lieu et place de : l’ « unité de toutes les femmes contre le patriarcat » ?
Féminismes (dit-intersectionnel) (3) : 2020. Appliquer à ce pseudo-concept ce que je lis dans un texte de 1968 concernant « l’interdisciplinarité » terme alors très à la mode notamment au CNRS :
« L’incertitude de chaque spécialiste, en se confondant aux incertitudes d’autres spécialistes, ne peut donner que de grandes platitudes. » 72 Surtout, de grandes confusions, dont toutes les régressions politiques de la pensée se nourrissent …
Féminismes (dit-intersectionnel) (4) : Mêler tous les rapports de domination, analysés sans différenciations, puis mêler un peu ou beaucoup de [luttes] de classes, de marxisme, de colonialisme et d’anticolonialisme, de racisme et d’antiracisme, le tout mixé, teinté d’un peu ou beaucoup de féminisme, à chacun-e son choix, par tel-le ou tel-le… Sur ces sables mouvants, porteurs d’autant de confusions, des dizaines d’années de débats, qui reculeront les analyses anti-patriarcales sont ouverts.
Féminismes (dit-intersectionnel) (5) : Le féminisme dit-intersectionnel : ou comment, après l’invention du ‘genre’, adapter le féminisme aux études universitaires, en réalité l’y dissoudre, tout en affirmant sa capacité de prendre en compte le militantisme : l’essentiel est de proposer un cadre.
Féminismes (dit-intersectionnel) (6) : Le féminisme disparait, progressivement se dissout dans « l’intersectionnalité’. L’argument selon lequel ce pseudo-concept permet - seul ? - la complexité de l’analyse de la domination est faux : il le fait disparaitre. Plus encore, il exclut l’analyse et se substitue au recours en termes de « patriarcat », lequel, lui, est indissociable d’une prise en compte, d’une analyse des rapports de pouvoirs, lequel est, en sus, à même de prendre en compte toutes ses complexités.
Féminismes (dit-intersectionnel) (7) : Il y a très longtemps, un temps dont je me souviens, où le CNRS enjoignait les chercheures- euses à être « interdisciplinaires ». J’ai du mal à penser que ‘passer’ de la « discipline » à la « section » puisse être considéré comme une avancée intellectuelle.
Par ordre chronologique. Féminismes dit-intersectionnel :
Féminismes (dit-intersectionnel) (1) : 2019. Une jeune femme ‘de spiritualité musulmane’, lesbienne, sur France Culture, présentée comme « quelqu’un de bien », auteure de :
« J’ai une copine géniale que j’aime beaucoup qui définit l’intersectionnalité ainsi : ‘C’est l’accumulation des merdes.’ » Et elle poursuit :
« Ce n’est peut-être pas très sociologique comme définition, mais c’est vrai, en fait. » 73
Féminismes (dit-intersectionnel) (2) : (30 octobre) 2020. Pap Ndiaye, historien, concernant Nina Simone [1933-2003], la présente ainsi : « C’est une féministe. C’est une intersection. » 74
Féminismes (dit-intersectionnel) (3) : (février) 2021. Lu dans le Courrier des lecteurs (toujours au seul masculin) du Monde Diplomatique :
« […] Pour la plupart, ils adhèrent au courant intersectionnel inspiré du féminisme qui prône une convergence des luttes sociales. »
Amalgame non justifié, erroné, et cerise sur le gâteau, dissout le féminisme au sein des « luttes sociales » et interdit toute pensée féministe. 75
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Féminisme. Justice :
Féminismes (Justice) (1) : (20 février) 2018. Je reçois un mail intitulé : « Rejoignez : Osez le féminisme ! » dont la première revendication est : « Lutter contre l’impunité des agresseurs ». C’est tout ? 76
Féminismes (Justice) (2) : (16 août) 2018. Évoquant les réponses de la justice aux violences à l’encontre des femmes, Nathalie Bajos, « démographe, sociologue », auteure de :
« Le dispositif juridique les permettent. » 77 C’est tout.
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Féminismes. Justification :
Féminismes (Justification) (1) : Que le féminisme et les féministes - et bien sûr les femmes - cessent de se justifier :
« Les féministes ne sont pas des hystériques » ; « Le féminisme n’a jamais eu d’ambition castratrice » ; « Mais de quoi ont-ils peur ? » ; « Le féminisme n’est pas un gros mot » ; « Le féminisme n’a jamais tué personne » ; « Il faut renouveler la classe politique, les femmes sont aussi légitimes que les hommes » ; « Être féministe, ce n’est pas dire : ‘attention, on arrive avec nos gros sabots’ » (etc., etc.)
Pour rappel : se justifier, c’est implicitement reconnaitre une erreur, une faute, une faiblesse, c’est reconnaitre, c’est prolonger une mise en dépendance et donc la permanence du pouvoir sur soi, sur toutes les femmes, de la domination patriarcale.
* Ajout. 5 décembre 2017. (17 mars) 1749. Penser à Voltaire [1694-1778] écrivant à Frédéric II. [1712-1786] :
« Ne me dites pas, Sire, que je vous parle en courtisan. » 78
Par ordre chronologique. Féminisme. Justification :
Féminismes (Justification) (1) : 1977. Simone de Beauvoir [1908-1996], dans sa Préface au livre de Annie de Pisan et Anne Tristan, Histoire du MLF, auteure de :
« […] L’image du MLF […] qui en a été diffusée est celle de mégères hystériques et lesbiennes. Le premier mérite de ce livre est de détruire ce cliché. […] À travers leurs histoires et la description de chacune fait de l’autre, elles apparaissent comme des femmes réfléchies et posées ; et, les connaissant bien, je peux témoigner qu’en vérité, elles le sont. Rien d’extravagant dans leurs toilettes, dans leurs actes, rien d’outré dans leur propos. […]
Je doute qu’Annie de Pisan et Anne Tristan [pseudonymes] auraient été satisfaites de cette présentation d’elles. 79
Féminismes (Justification) (2) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, auteure de :
« Chercher à se justifier quand on lutte contre l’oppression, c’est être encore pris dans l’idéologie qui la cautionne. » 80
Féminismes (Justification) (3) : 1997. Christine Ockrent, dans La mémoire du cœur, auteure de :
« […] Le temps n’est-il pas venu de croire qu’une femme, quel que soit le talent du compagnon qu’elle s’est choisi, peut tout à fait penser par elle-même ? » 81
Là, c’est carrément, le retour à la préhistoire…
Féminismes (Justification) (4) : (30 octobre) 2014. Emma Watson, actrice, mannequin, « ambassadrice de l’ONU », a, dans Elle, pour sa part, pu déclarer :
« Le féminisme n’est pas une dictature. […] » 82
Féminismes (Justification) (5) : 2018. Certaines se réjouissent de la parole d’une femme, ancienne ministre des droits des femmes, affirmant dans une émission de télévision : non, le féminisme n’est pas contre les hommes…. Peut-on pourtant descendre plus bas en matière de pensées féministes ?
C’est à ce type de débat que l’on mesure le coût et la régression intellectuelle du dénigrement depuis des dizaines d’années du féminisme.
Féminismes (Justification) (6) : (21 octobre) 2021. Entendu sur BFM-TV une responsable d’association féministe affirmer :
« Nous ne sommes pas contre la police ». Quelle régression !
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Féminismes. Incompatible avec le Marxisme :
Féminismes (Incompatible avec le Marxisme) (1) : 1868. Analyse de Karl Marx [1818-1883], dans L’idéologie Allemande :
« La première condition de l’existence humaine, donc de toute histoire, c’est que les hommes doivent être en mesure de vivre pour être capables de ‘faire l’histoire’. Or, pour vivre, il faut avant tout manger et boire, se vêtir et maintes choses encore. Le premier acte historique, c’est donc la création des moyens pour satisfaire ces besoins, la production de la vie matérielle elle-même. En vérité, c’est là un acte historique, une condition fondamentale de toute histoire que l’on doit, aujourd’hui tout comme il y a des milliers d’années, remplir jour par jour, heure par heure, rien que pour maintenir les hommes en vie. […]
La deuxième condition préalable, c’est qu’une fois satisfait le premier besoin lui-même, le geste de le satisfaire et l’instrument créé à cette fin conduisent à de nouveaux besoins - et c’est cette production de nouveaux besoins qui constituent le premier acte historique. […]
La troisième relation qui intervient ici dès l’origine dans le développement historique est que les hommes, tout en renouvelant quotidiennement leur propre vie, commencent à créer d’autres hommes, à se reproduire, - c’est la relation entre l’homme et la femme, entre parents et enfants, c’est la famille. » 83
On peut aisément contester cette hiérarchisation historique, faisant de « la production », « pour satisfaire les besoins », assimilés « à la vie matérielle » la source première de l’histoire. Que Marx en savait-il ? Par ailleurs, cette vision, strictement, étroitement, matérialiste apparaît - avec du recul, certes - plus comme un postulat qui lui était nécessaire que comme une démonstration historique. En tout état de cause, poser que « la reproduction », dans laquelle il intègre sans plus de précautions, en réalité, sans aucune rigueur, « la relation entre l’homme et la femme, entre parents et enfants » non seulement légitime « la famille », mais la pose, dérivée de la production, comme historiquement seconde, secondaire donc. Là, réside sans doute la principale opposition entre marxisme et féminisme.
En sus, outre, de facto, légitimer que « les femmes », puisqu’elles sont seules, là, nommément citées, soient affectées aux seules fonctions reproductives, les excluant dès lors d’emblée de l’« histoire », est absurde : comment « l’existence humaine », « la vie » - [assimilée aux « besoins », et donc à une vision exclusivement « matérielle » du monde] pourrait-elle considérée comme étant antérieure à la question de « la reproduction » ? (Cf. Patriarcat, Penser. Postulat, Politique. Idéologie, Proxénétisme. Marxisme, Démographie)
* Ajout. 1er avril 2020. À l’écoute ce jour, sur France Culture, d’une définition de la « sphère de la reproduction » intégrant « les femmes et les esclaves », je me rends mieux compte de l’ambiguïté du terme de « reproduction » qui peut permettre une telle assimilation et pas même dissocier les êtres humains des marchandises. (Cf. Langage. Idels Michèle, Patriarcat, Politique. Esclavage, Économie. Marchandise)
Féminismes (Incompatible avec le Marxisme) (2) : (13 janvier) 2022. France Culture nomme l’émission consacrée à la nouvelle biographie de Flora Tristan [1803-1844] : « Marxisme, tendance féministe ». France Culture, toujours dans la nuance, toujours dans la rigueur, le respect… Je lis, en sus, dans la présentation écrite :
« La chercheuse Brigitte Krulic […] nous parle aujourd’hui de cette ‘paria’ héroïque, au micro d’Olivia Gesbert. »
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Féminismes (La Barbe) : 2018. Présentation de l’association La Barbe :
« La Barbe est un groupe d’action féministe qui dénonce le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. Le but ultime de La Barbe n’est pas d’installer quelques femmes de plus dans les clubs d’hommes régis par des hommes, créés pour des hommes. C’est de rendre visible la domination des hommes dans les hautes sphères du pouvoir, dans tous les secteurs de la vie professionnelle, politique, culturelle et sociale en ringardisant leurs codes, leurs valeurs, leur esprit de corps. »
Féminismes. Langage :
Féminismes (Langage) (1) : Dès lors qu’un concept, un terme, un mot, qui, bien que ne se référent qu’aux seuls hommes a été pensé comme ayant été assimilé à l’universel, sa seule permanence contribue à perpétuer le patriarcat. En effet, de cette seule réalité, ne serait-ce que du fait de sa propre inertie, sa première signification, quand bien même celle-ci serait-elle, rationnellement, raisonnablement, logiquement invalidée, par les féministes inclues, se perpétue.
Un exemple : [écrit en 1923] « Aujourd’hui, nous avons le suffrage universel, mais les femmes n’ont pas encore le droit de voter. […] » 84
Posé ainsi, les résistances aux bouleversements linguistiques imposées par les féministes se comprennent mieux : ce qui est ébranlé en effet ce sont les structurations mentales, psychiques, les représentations historiquement intégrées dans la conscience collective du monde depuis des siècles - et donc celles de chacun-e au monde - telles qu’elles se manifestant par le langage. L’usage, l’habitude, l’attachement à la tradition vont à l’appui de la résistance antiféministe, laquelle est d’autant plus forte qu’elle est moins arrivée à la conscience, à la raison, à la pensée.
Féminismes (Langage) (2) : Se mêlent dorénavant, sans apparemment excès d’inquiétude, concomitamment les termes suivants : le féminisme comme « thème », « cause », « dossier », « sujet », « phénomène », « corps de doctrine », « axe de recherches », « fil d’Ariane », « théorie », « problème », « solution », « écoute », « suivi », « prise en charge », « sensibilité », « sensibilisation », « éducation », « pédagogie », « posture », « mise en réseau », sans oublier qu’il est lié à : « égalité », « sexe », « sexisme », « sexualité », « genre », « violences », « patriarcat » [six derniers termes entendus citer en moins d’une heure par une association féministe, après hommage rendu aux organismes financeurs. juin 2015] …
Féminismes (Langage) (3) : Aucune analyse critique n’est pensable dans le cadre des concepts forgés par les personnes, les idées, les intérêts, la pensée du monde que l’on combat. En d’autres termes, on ne peut lutter contre un système de domination avec les termes qui l’ont fondé, qui le légitime, le justifie. L’emploi d’un seul d’entre eux suffit à interdire la justesse d’un raisonnement. Or, si l’on admet que toute la pensée est patriarcale et que la pensée féministe n’a que fort peu déstabilisé les normes dominantes, force-nous est de reconnaître que, la plupart du temps, nous n’avons en notre possession que des outils intellectuels inappropriés à une critique féministe.
Plus encore, non seulement, les scories qui encombrent cette pensée se maintiennent encore trop souvent, mais ‘on’ nous en rajoute sans cesse : après genre (inter-genre, trans-genre, cis-genre, pluri-genre, genre-pluriel, binarisme de genre…) et queer (gender queer…), il est question de sextrémisme, d’intersexe, de cis-sexisme, d’intersexuation, d’intersexualité, d’hétérosexisme, d’alter-sexualité, de rétrosexuel, d’intersexion, d’asexualité, de sexonomie, d’aliosexuel, d’asexualité, de sexo-séparatisme, de contrasexuel, de cissexualité, d’homme (cis), de post transsexualité, de transsexualité, de transsexualisme, de transcongugalité, de transphobie, de transidentité, transidentitaire, de transféminisme, de transféminicide, de [groupes] transpédégouines, de transféminisme, de fémonationalisme, d’homonationalisme, de transmisogynie, d’hétéropatriarcat, d’hétéronormativité, de phobie, de l.g.b.t.phobe, de consubtantialité, d’agency (agentivité), de généricide, d’intersectionnel, intersectionnalité, de porno-activisme, de sexorcisme, d’atypisme sexuel, de transmasculinité, d’homonationalisme, de sexmission, de post-oppositional feminism… [novembre 2014-août 2018]
Le seul concept actuellement valide, valable, celui qui doit sans cesse être enrichi, critiqué, complexifié, mais qui doit, selon moi, être sauvegardé : le patriarcat.
Et en définir la teneur, pour empêcher qu’il ne devienne, lui aussi, enfouissement dans une complexité inventée pour empêcher les débats, verbiage, ‘cache-sexe’.
Féminismes (Langage) (4) : 2008. Raymonde Courrière, dans le livre Génération MLF, concernant l’engagement féministe, auteure de :
« Nous avons appris la rigueur des mots et des concepts. Nous les avons relayés auprès de nos familles, de nos ami-es, de nos collègues, de la population, des médias. Les effets s’en font encore sentir. » 85
Féminismes (Langage) (5) : Concernant le terme de « féministe », penser à la différence de son usage en tant qu’adjectif et que substantif, ainsi qu’à cette évolution.
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Féminismes. Libéral :
Féminismes (Libéral) (1) : Savoir lire et comprendre tout ce qui, depuis quelques décennies, progressivement détache le féminisme de ses sources et aspirations radicales pour le transformer en instrument de soutien des classes dirigeantes.
Féminismes (Libéral) (2) : (4 décembre) 2015. Jindi Mehat, auteure de :
« Le féminisme libéral élabore un point de vue individualiste sur les droits des femmes qui a pour but ultime l’égalité avec les hommes. Le féminisme libéral se concentre sur l’amélioration de la place des femmes dans les institutions existantes et croit que ce que veulent les femmes dans leur vie est ce que les hommes veulent et ont déjà obtenu pour eux-mêmes. » 86
Féminismes (Libéral) (3) : (4 octobre) 2017. J’entends, ce jour, pour la première fois, l’expression employée par une invitée de « féministes de marché [économique] » lors de l’émission Femmes Libres de Radio Libertaire. Sans réaction, ni demande de clarification, ni donc critique.
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Féminismes (Loi sur la bioéthique) : (29 juin) 2021. La loi sur la bioéthique a été définitivement votée. Je savais cette loi critiquable, la presse ne parlait que de la PMA, mais je n’ai suivi aucun des débats la concernant. Or, de la part d’une personne avec laquelle je ne partage a priori aucun présupposé, aucun terrain commun d’entente, avec laquelle je n’ai aucun projet, d’aucune sorte, commun, j’ai entendu, le 5 juillet 2021, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), Aude Mirkovic, évoquer des questions, des débats - d’importance, nécessaires, pour moi, neufs - que je n’avais jamais entendus nulle part, en tout état de cause, pas chez les féministes. (Poursuivre)
Féminismes (« Mainstream ») : Souvenir d’un début de discussion avec une féministe américaine (mais aurait pu être dit par d’autres…) : alors que, dans une instance internationale, je lui faisais part de mon analyse, sa réaction lapidaire, définitive, qui tint lieu de réponse et clôt le débat, fut la suivante : « You are not in (on ?) the mainstream ».
Il est des phrases qui vous font plus réfléchir que des années passées en bibliothèque…
Féminismes. Médias :
Féminismes (Médias) (1) : Ce ne sont pas les pensées - ni les actions, avancées, reculs, débats…- féministes qui sont exprimées dans les médias : ce sont les pensées - actions, avancées, reculs, débats…- que les médias décident de considérer comme tels, au moindre risque donc de perpétuer de la société sur ses bases.
On comprend mieux alors pourquoi tant de pensées si étroites, si confuses, si souvent incompréhensibles, voire aberrantes, souvent si passéistes, si conservatrices, peuvent s’y exprimer. La question est alors souvent moins de savoir pourquoi telles ou telles féministes sont invitées que de savoir pourquoi elles acceptent de l’être…
Vrai pour toute pensée radicale. (Cf. Hommes. Journalistes, Féminisme. Langage, Politique. Médias)
Féminismes (Médias) (2) : (20 janvier) 2017. France Culture consacre une journée qu’elle intitule : La longue marche des femmes : 9 voix du féminisme à redécouvrir. Les voici :
« Simone Veil », « Simone de Beauvoir », « Delphine Seyrig », « Benoîte Groult », « Élisabeth Badinter », « Christiane Taubira », « une journaliste ‘anonyme’ », « Michelle Obama ». (Cf. Culture, Femmes. « Politiques », Féminisme. Médias)
Féminismes (Médias) (3) : Des divers moyens employés par les médias pour empêcher la pensée féministe : vous invitez les mêmes féministes patentées, reconnues comme telles ; vous ne dépassez pas les débats au-delà de #Me too ; vous ne traitez que des sujets dont la presse a déjà et vient de parler ; vous interviewez 9 personnes pour donner leur avis concernant Christiane Rochefort [France Culture. 27 février 2021] ce qui permet d’ajouter ce que bon vous semble ; lorsque les féministes sont invitées, vous leur demandez de parler de leur vie personnelle [Michelle Perrot et Geneviève Fraisse dans C. Politique], autant de temps retiré à la pensée féminisme - dont les journalistes invitant ignorent quasiment tout - ; les débats risquant de rouvrir des sujets considérés comme politiquement clos et ceux risquant d’ouvrir la porte à des remises en cause personnelles et politiques sont hors sujet et / ou immédiatement déviés… (Poursuivre) (Cf. Politique. Médias)
* Ajout. 7 février 2023. L’idée viendrait-elle, dans C’Politique, par exemple, de demander à Pierre Rosanvallon de raconter sa vie ? Bien sûr que non.
Féminismes (Médias) (4) : (8 octobre) 2022. À l’occasion, dit-on, du 5ème anniversaire de #Me too, de la révolte des femmes Iraniennes, le féminisme ne peut plus que difficilement être traité par-dessus la jambe : des débats réels, bien que très, très insuffisants, ont eu lieu dans les médias. Mais pour mieux comprendre pourquoi certaines féministes sont invitées, et pas tant d’autres, certes, « l’actualité » joue un grand rôle, mais il ne faut pas oublier que tous les systèmes de domination, pour mieux maitriser, crédibiliser leur emprise, doivent [se] fabriquer leurs contradicteurs, ici leurs contradictrices.
Féminismes (Médias) (5) : (30 janvier) 2023. Je lis sur France Culture cette analyse d’Antoinette Fouque [1936-2014] en date du 2 février 1976 :
« Les émissions à la radio et à la télévision sont un Moulinex de la femme. C’est-à-dire qu’on est passées au presse-purée, c’est très subtil, c’est très sournois, mais de fait on n’arrive à rien dire de ce qu’on a à dire. » (Cf. Politique. Médias)
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Féminismes. Mères :
Féminismes (Mères) (1) : 2008. Annie Schmitt, dans le livre Génération MLF, après avoir notamment évoqué la vie de sa mère, et ses premiers engagements féministes, écrit :
« Nous étions nombreuses à être là à cause de ce regard attentif et attristé sur la vie de nos mères : celles qui n’avaient pas le droit de sortir, qui ne savaient pas lire, qui ne parlaient pas, qui ne s’autorisaient que de la place assignée. Nous étions jeunes alors, entre 25 et 30 ans, nous avions peu vécu nos vies de femmes et c’est surtout celle de nos mères qui servaient de moteur à nos questions. […] » 87
Féminismes (Mères) (2) : (7 novembre) 2013. Chantal Akerman [1950-2015], concernant sa mère, alors âgée de 83 ans (qui fut déportée à l’âge de 15 ans et demi) :
« Ma mère, qui l’a comprise ? Franchement, peu de gens.
Avant-hier, j’étais chez elle et elle a dit : ‘Mais j’aurais voulu parler ! On ne m’a pas laissée’ »
- Alors, Je lui ai dit : ‘Mais, comment, on ne t’a pas laissé parler ?’
- ‘Quand je voulais donner mon grain de sel, les hommes me coupaient la parole et continuaient de parler entre eux !’
- Je lui ai dit : ‘Mais alors maman, tu es féministe ?’
- ‘Mais oui, évidemment !’
Elle a passé sa vie à faire la Jeanne Dielman [film de Chantal Akerman.1976] et elle dit qu’elle est féministe !
- Je lui ai dit : ‘Écoute, c’est génial !’ » 88 (Cf. Femmes. Mères. Akerman Chantal)
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Féminismes. « Mouvements » :
Féminismes (« Mouvements ») (1) : 1984. Christine Delphy, auteure [texte réédité en 2002, en introduction d’un article intitulé : Les femmes et l’État] de :
« Les femmes et l’État : sujet large, qu’il convient dès l’abord de réduire. Je réduirai donc l’un des termes, les femmes, sans autre forme de procès, au mouvement féministe. » 89
Sans doute, sinon un procès, du moins un argumentaire, eut été souhaitable. Mais encore eut-il fallu qu’il soit plaidable… (Cf. Femmes, Féminisme. État, Penser. Argumentaire, Politique. État)
Féminismes (« Mouvements ») (2) : Dès lors que l’on réfléchit en termes de (seule) fonction du supposé ‘mouvement’ féministe’, d’autant moins défini qu’il ne peut être définissable, on s’interdit toute pensée critique. Question valable pour tout système de pensée en monde clos. Mais pour participer à la construction de pensées critiques, ne faut-il pas d’abord connaître de l’intérieur ce dont on parle ? ; en d’autres termes, ne faut-il pas avoir vécu, peu ou prou, dans son sein, pour justifier une critique ? Si.
* Ajout. 14 septembre 2017. 1987. Pierre Bourdieu [1930-2002], dans Choses dites, auteur de :
« L’appartenance à un groupe […] exerce un effet de censure qui va bien au-delà des contraintes institutionnelles ou personnelles : il y a des questions que l’on ne pose pas, que l’on ne peut pas poser, parce qu’elles touchent aux croyances fondamentales qui sont au fondement » 90 [de la pensée que leur auteur-e est censé-e incarner]. (Cf. Penser. Croyance)
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Par ordre chronologique. Féminismes. Non mixité :
Féminismes (Non mixité) (1) : 2008. Régine Sellier, dans le livre Génération MLF, évoquant sa participation, dans les années [19]70, aux « premières réunions non mixtes » de femmes exprime son « sentiment d’une sécurité retrouvée » et les qualifie de « notre premier territoire […] ». 91
Féminismes (Non mixité) (2) : 2008. Victoria Thérame, dans le livre Génération MLF, se souvient, des premières assemblées de femmes :
« Dans toutes les assemblées de femmes - sans hommes, car les hommes venaient pour insulter, ricaner, freiner ce mouvement révolutionnaire et leur présence rendait muettes certaines femmes habituées à plier devant eux -, dans toutes ces assemblées, chacune racontait, pleurait, criait sa souffrance, les abcès se crevaient, et la misère, l’oppression de la vie féminine montait, comme une vague énorme que rien, désormais ne pourrait arrêter. […] » 92 (Femmes. « Féminin ». Silence)
Féminismes (Non mixité) (3) : 2008. Janine Manuceau, dans le livre Génération MLF, se souvient, avoir dit à Antoinette Fouque, qu’au MLF, « elle se sentait sous les balles ». 93 Oui, ces réunions pouvaient être menaçantes, violentes, inquisitrices ; elles n’en n’étaient pas moins si nécessaires, si riches, si neuves, si bouleversantes. Et on pouvait quitter celles où l’on ne se sentait pas à l’aise pour aller voir ailleurs si l’herbe n’était pas plus verte.
Féminismes (« Nuit Debout ») : (31 mars) 2016. Place de la république, à Paris, une dizaine de femmes réunies dans le cadre d’une commission « Féminisme » qu’elles ont créée propose pour le soir à la discussion une « Charte féministe » en cinq points. Le dernier, le plus novateur :
« La prise de conscience féministe nécessite un effort intellectuel constant » me plait vraiment. 94
Féminismes (« Le féminisme n’a jamais tué personne ») : Qui ne souscrirait à ce constat ? Mais n’empêche-t-il pas de le prolonger ? Sur combien de mortes s’est-il, faute d’être reconnu, construit ?
Il importe de rappeler que la citation de Benoite Groult [1920-2016] était :
« Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours. »
Féminismes (Overdose) : Plus les féministes - du moins celles qui sont gênantes et méritent ce qualificatif - sont contraintes au silence, plus le discours féministe est censé être obsédant. La plus petite timide remarque faite par une femme dans un océan de déni et des femmes et du féminisme est si souvent suivie par : « Ah non, pas encore le féminisme ! » Variante (selon le contexte) : « Alors, les féministes, vous vous taisez ? On ne vous entend plus ! ». (Cf. Féministes. Silence)
Un progrès néanmoins à noter ? : avant (?) on appelait ça : des « problèmes de bonnes femmes ». Dépassé en 2016 ?
Féminismes (Parturier Françoise) : 1974. Françoise Parturier [1919-1995], dans Lettre ouverte aux femmes, auteure de :
« […] La liberté ne se demande pas, Madame, elle se prend… Il n’y faut que de l’audace et de la solidarité. Or, ce sont justement les deux qualités qui vous manquent le plus. Vous n’osez pas oser. Vous avez peur, peur de ne pas pouvoir, peur d’être empêchée, peur d’échouer, peur d’être punie, peur de manquer, peur d’être seule, peur d’être ridicule, peur du qu’en-dira-t-on, peur de tout. » 95 (Cf. Femmes. Peur, Patriarcat, Violences)
Féminismes (Patriarcat) : Cf. Patriarcat.
Féminismes. Pensées :
Féminismes (Pensée) (1) : Toute pensée devient fausse dès lors que l’on s’en satisfait, que l’on s’en contente, qu’on la prend pour acquise.
Féminismes (Pensée) (2) : La pensée féministe est là où on la cherche : partout. Il faut juste vouloir la lire et la comprendre. Ceci posé, on la trouve alors sans même la chercher. On découvre alors sans cesse une toute autre lecture de la pensée [politique], dès lors mise à nue, dans sa vérité patriarcale. Demande un peu de bonne volonté, de bonne foi, de bon sens et donc d’intelligence.
Les enjeux et les risques politiques de son dévoilement sont d’une telle importance que le débat est généralement clos dès lors, le plus souvent même avant, qu’il n’existe un risque que la question puisse être réellement abordée et traitée.
La conséquence de cet enfouissement des réels enjeux du débat - qui exigerait qu’ils soient au préalable débattus - est d’affaiblir encore un peu plus l’assurance, la croyance des femmes en leurs propres pensées, en elles-mêmes donc.
Féminismes (Pensées) (3) : Qui dira ce que la volonté de regroupement, de coordination d’associations féministes [mais ce fut aussi le cas dans la Recherche, à l’Université] a coûté à l’élaboration des pensées féministes et donc à la mise en œuvre d’un féminisme politique ? La recherche d’un plus petit dénominateur commun - rarement présentée comme telle, il est vrai - aurait dû provoquer plus de colère, d’indignation, de refus, tandis que la focalisation des revendications à demander, à arracher à l’État, aurait dû demander plus de recul, plus de critiques, plus d’interrogations sur la société à reconstruire.
C’est la spontanéité, la richesse du vécu, du partage, de l’échange, du cumul de réflexions et de travail qui furent sacrifiés, au profit d’une mise en dépendance de tant d’associations vis à vis de l’État, des partis, des syndicats, et de tant de groupes d’intérêts, si souvent cachés. D’où les régressions actuelles de la pensée des associations féministes et l’alignement progressif de tant d’entre elles sur les positions gouvernementales.
- Qui veut tisser des fibres molles ne récolte que charpie.
Féminismes (Pensées) (4) : Il en est de la pensée féministe comme de toute pensée : certain-es ne s’en prévalent, ne s’en revendiquent que pour, en son sein, et donc plus efficacement, en saper la pertinence. Et pour donc la pervertir, la salir, la délégitimer. Si la subversion des idées subversives est aussi vieille que le monde, le processus n’est pas pour autant condamné à se prolonger.
Féminismes (Pensées) (5) : Combien de féministes ont elles, ne seraient-ce que pensé qu’elles aussi étaient infiltrées, subverties, pénétrées, manipulées, utilisées, orientées, aiguillées, incitées à, dirigées vers… ?
Féminismes (Pensées) (6) : La pensée féministe doit éviter deux écueils, celui de l’hagiographie régressive, intellectuellement illégitime et celle de la dénonciation des grossièretés antiféministes, souvent une paresse de l’esprit.…
Féminismes (Pensées) (7) : Dès lors que l’on pense en termes de patriarcat, ce n’est plus lui qui peut être qualifié d’ « universaliste », « égalitaire », « complémentaire », « essentialiste », « différentialiste », « naturaliste », « maternaliste », « culturaliste », « libéral », « marxiste », etc., : ces ajouts relèvent seulement la pensée féministe qui [se] cherche. (Poursuivre)
Féminismes (Pensées) (8) : La pensée féministe actuelle, du moins, celle - et la nuance est de taille - qui nous est présentée par les médias comme telle, s’inscrit peu ou prou dans le cadre ponctuel des politiques immédiates, sans, dès lors, les remettre en cause et tout s’inscrivant, si souvent, peu ou prou dans le cadre de la légitimation de l’ « austérité ». Sans grandes ambitions, elle devient suiviste, dépendante ; elle s’affaiblit, se dilue, se perd et n’a plus que des contacts contingents, ponctuels, et si souvent symboliques, avec le réel.
Féminismes (Pensées) (9) : La pensée féministe n’a pas (seulement ?) à freiner, à résister, à faire contrepoids, à critiquer, à proposer ; elle a, comme toute pensée, à fournir les jalons d’une autre pensée du monde.
Féminismes (Pensées) (10) : La pensée féministe est [trop] souvent censée légitimée par la [seule] réalité qu’elle dénonce.
Féminismes (Pensées) (11) : La ‘bonne conscience’ lorsque l’on se sent, se vit, se pense du bon côté de l’histoire (progressiste en marche), procure un confort intellectuel, politique, personnel, qui aide considérablement à contrebalancer les inconvénients inhérents à l’affirmation féministe. La facilité de la pensée est là…
Féminismes (Pensées) (12) : La pensée féministe ne peut être composée que d’éternelles interrogations. Rien - ou si peu - n’est définitivement acquis. Les prémisses elles-mêmes ne le sont pas.
Féminismes (Pensées) (13) : Cesser de parler de divisions ; parler diversités, singularités, irréductibilités, jaillissements créatifs, élargissements de la conscience critique, libérations, indépendances d’esprit, air frais…et… oppositions.
Féminismes (Pensées) (14) : Lorsque la pensée féministe ne sera plus caricaturée, elle aura vécu.
Féminismes (Pensées) (15) : La pensée sauvage disait, en 1962, Claude Lévi-Strauss [1908-2009] n’est pas la pensée des sauvages. La pensée féministe n’est pas la pensée des féministes.
* Ajout. 16 août 2018. Il n’y a pas plus de « pensée sauvage » qu’il n’y a de « pensée féministe ».
Féminismes (Pensées) (16) : Pour la quasi-totalité des intellectuels (français), la pensée féministe est une langue étrangère. Ils ne l’ont pas apprise, ni appris à l’apprendre et sentent, plus ou moins confusément, qu’ils n’ont pas vraiment intérêt à l’apprendre. De toutes façons, pris par leur propre pensée, ils n’ont pas le temps…
Féminismes (Pensées) (17) : Passer sous silence une pensée féministe, c’est reconnaître que l’on préfère, aux fins de maintenir le statu quo, sinon le mensonge, du moins le déni. En tout cas, le conservatisme politique et la paresse intellectuelle.
Féminismes (Pensées) (18) : (30 août) 2017. Entendu une discussion entre deux féministes. L’une, s’inquiétant de l’engagement de l’autre, crut bon s’enquérir de la justesse de ses engagements féministes. Et, pour ce faire, explicita ses référents en la matière : « Être contre les inégalités et pour le féminisme. »
Ce fut considéré comme suffisant.
Féminismes (Pensées) (19) : 2018. Je lis dans une revue féministe, sous l’intitulé : Droit d’auteur. Lectures :
« Toute reproduction interdite sans autorisation explicite de la rédaction. »
Féminismes (Pensées) (20) : La pensée féministe, dans sa diversité, est un point de départ de la pensée : elle ne peut être un point d’arrivée. Le monde est vaste et vaste est l’univers de la pensée.
Féminismes (Pensées) (21) : Faire attention : dénoncer les attaques patriarcales les plus scandaleuses, c’est aussi risquer de dénoncer les plus communes.
Féminismes (Pensées) (22) : La pensée féministe ébranle, bouleverse même les vérités patriarcales, jusqu’alors souvent même présentées comme universelles, rationnelles et tutti quanti…Mais à s’y limiter, elle s’enferre très vite dans ces deux termes, vécus comme des évidences. C’est pourquoi la pensée féministe anti-patriarcale doit concomitamment remettre en cause et « le féminisme », fut-il au pluriel, et « le patriarcat », et donc leurs articulations.
Féminismes (Pensées) (23) : La pensée féministe manque, me semble-t-il, d’idées neuves. Une génération, la mienne, qui a beaucoup apporté, défriché, détruit, construit, n’a telle pas aussi stérilisé les débats, en les étouffant dans des mots, des thèmes qui doivent être eux-mêmes dépassés ; et qui, lorsqu’ils le sont, s’avèrent autant de justifications masquées, souvent aggravées, du patriarcat.
* Ajout. 26 mars 2020. Les critiques de la pensée féministe actuelle ne doivent pas faire oublier les pas gigantesques de la pensée féministe depuis les années 1970. Ni, bien sûr, le regain des mobilisations.
Féminismes (Pensées) (24) : (septembre) 2019. Une féministe dans un colloque féministe, à l’écoute d’un exposé critique de Michel Foucault [1926-1984], a interrompu sa présentatrice - heureusement applaudie - par :
« Je ne suis pas ici pour écouter des histoires de mecs ».
Féminismes (Pensées) (25) : [Après avoir entendu qu’une féministe considérait la PMA comme « féministe » parce qu’elle supprimait [le besoin] du père] :
- Pourquoi les immenses enjeux que posent la PMA et peut être moins la GPA (tant elle est monstrueuse), sont-ils si peu posés ?
- Pourquoi ne pas reconnaître notre malaise ?
- Pourquoi ne pas reconnaitre que les questions sont multiples, complexes, que nous n’avons pas - de loin - les réponses à tant de questions ?
- Pourquoi ne pas dire que nos analyses - je pense notamment à la critique de la famille patriarcale, à celle du processus de la marchandisation des êtres humains - si elles sont toujours globalement justes - ne permettent pas pour autant de penser ni la PMA, ni la GPA ?
- Parce qu’il aurait fallu prendre au sérieux certains arguments portés par ceux et celles s’opposant au mariage pour tous ? (à préciser)
- Parce que le lien entre féminisme et « progressisme », n’est pas suffisamment interrogé ?
- Parce qu’il faudrait que cesse cette dépendance absurde et mortifère de certaines féministes aux auto-proclamés L.G.B.T, à leurs confusions, leurs absurdités, leur autoritarisme (le terme étant, pour certain-es, trop faible) ?
- Dénoncer avec force les attaques dont les féministes et au-delà les pensées critiques sont les objets de leur part. Un dernier exemple : Le 24 octobre 2019, la conférence-débat de Sylviane Agacinski a été annulée par la faculté de Bordeaux, « à la suite de menaces violentes », selon l’université. (Poursuivre).
* Ajout. 2 février 2020. Dépassé, deux ans après ? En partie oui.
Féminismes (Pensées) (26) : Réfléchir sur les impensées de la pensée féministe : mais ceci posé n’est qu’une porte très légèrement entrouverte.
Féminismes (Pensées) (27) : Pour ne pas se rabougrir, la pensée féministe doit sans cesse se confronter non pas à des pensées plus grandes qu’elles - ce qui supposerait une hiérarchie - mais à des pensées différentes, aux fins de s’enrichir réciproquement. Mais attention aux bouillies pour les chats qui nous sont - maintenant que le féminisme ne peut plus être d’emblée invalidé - si souvent présentées.
Féministes (Pensées) (28) : Cf. Femmes. Penser
Féminismes (Pensées. « Fange ») : C’est aussi, souvent, nécessairement, dans la « fange » de leur (notre) quotidien que les femmes prennent conscience, élaborent la pensée féministe et, en la dénonçant, retrouvent leur identité. Le risque est que cette pensée, entachée par, mais aussi née, nourrie de cette fange, n’en soit apurée et que, dès lors, elle en soit nécessairement salie, appauvrie.
Féminismes (Pensées. Régression) : (23 avril. 17 mai) 2017. Je reçois, en vue des élections présidentielles la présentation d’une « soirée-débat organisée par les associations féministes » [« des » eut été rigoureux et moins méprisant, sans même évoquer le tragique que cet article révèle] qui doit avoir lieu le 31 mars 2017, intitulée : « Élections et féminisme : incompatibles ? » Est-ce en posant ce type de questions qu’il sera possible de les dépasser ? Et d’en poser de plus pertinentes ?
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Féminismes. Penser les féminismes :
Féminismes (Penser les féminisme) (1) : Pour reprendre l’alternative posée par Alain Caillé concernant l’écologie politique 96 en l’appliquant à la pensée politique féministe : ‘Peut-on construire une politique, une philosophie, une morale en partant du féminisme (si tant est qu’il soit une pensée), ou ne faut-il pas plutôt penser les problèmes que pose - et ne pose pas - le féminisme dans le cadre d’une réflexion plus générale concernant la société à venir, à construire, à vivre’ ? Que disent, que pensent, qu’écrivent les féministes concernant la fin du travail, le chômage, l’Europe, l’État, la décroissance, l’aliénation, l’autonomie, la mondialisation, l’économie, la guerre, l’idée de frontière, l’impérialisme, la politique étrangère des États-Unis, de la France, etc., etc.. ? Vaste chantier…
Féminismes (Penser les féminismes) (2) : Pour ce faire, sortir de l’entre soi ; s’obliger à traiter des non-dits, des questions gênantes (partir des critiques fussent-elles les plus grossières, les plus bêtes, les plus violentes, peut être un bon point de départ) ; s’extraire de l’imaginaire dominant ; faire sauter les carcans mentaux. Refuser toute logique binaire, toute inversion des questionnements. Interroger tous les termes, les agencements de phrases. Et ne pas oublier ce fondement incontournable de la pensée politique, à savoir la violence de l’État. Et ce, dans un monde capitaliste, libéral, financier, non moins violent.
Féminismes (Penser les féminismes) (3) : Il manque au féminisme des pensées (renouvelées) du patriarcat mondial actuel. Pour ce faire, il manque au féminisme des pensées du socle dont sont issues ses diverses composantes, ses diverses modalités d’expression.
Ce sont ces pensées - diverses, nécessairement complexes - qui non seulement peuvent permettre de penser les antagonismes politiques entre féministes.
Ce sont elles et elles seules qui peuvent légitimer le refus de l’appropriation du terme « féministe » par certains courants de pensée, au premier chef, les libéraux-proxénètes.
En lieu et place, on entend : « les féministes sont divisées », assimilant pensées et engagements politiques circonstanciés, ponctuels, sans s’interroger plus avant.
Féminismes (Penser les féminismes) (4) : Pour ce faire, il faut chercher, interroger, dénoncer les expressions concrètes des innombrables modalités de la domination patriarcale, et donc de toutes les aliénations dont elles sont porteuses et - concomitamment - chercher, interroger, dénoncer toutes les constructions intellectuelles, langagières, symboliques par lesquelles elles ont été construites et se perpétuent.
Féminismes (Penser les féminismes) (5) : La pensée féministe doit précisément dénouer les liens historiques que la pensée, disons, ‘de gauche’ a, depuis les Lumières, construit entre matérialisme, athéisme, critique de l’État et la morale (dans ses multiples acceptions et notamment dans la critique, rarement pensée, des « mœurs »).
Féminismes (Penser les féminismes) (6) : Il y a tant et tant de manifestations si aisément visibles du patriarcat que ce que les féministes doivent le plus craindre est sans doute la facilité de la critique qui vaudrait jugement.
Féminismes (Penser les féminismes) (7) : Il est plus difficile, mais plus pertinent, à une féministe, plus qu’à quiconque d’autre, de critiquer le féminisme, car il contraint peu ou prou à - et nécessite peu ou prou de - se couper du ‘milieu’ féministe. Mais ce constat ne relève-t-il pas de l’évidence ? Et ce qui importe, ce n’est pas l’auteur-e, mais la pertinence de la critique.
Féminismes (Penser les féminismes) (8) : Comment freiner les avancées de la pensée féministe ? Concernant la France : vous arrêtez la critique féministe à Simone de Beauvoir [1908-1986], le militantisme à l’IVG, le courage à Simone Veil [1927-2017], la revendication politique à une demande d’égalité, voire de parité, et la littérature à Benoîte Groult [1920-2016]. Alors, vous pouvez focaliser toute votre attention sur les femmes arabes et musulmanes mais seulement sur celles qui luttent dans les pays que les occidentaux combattent (ou soutiennent). En évitant dès lors nécessairement tout ce qui lient femmes occidentales et femmes arabes et musulmanes, à savoir le patriarcat.
Féminismes (Penser les féminisme) (9) : Il n’y pas plus de vraie, de juste pensée féministe qu’il n’y aurait de vraie, de juste pensée socialiste, marxiste, libérale…
Féminismes (Penser les féminismes) (10) : Participer à l’élaboration de la pensée féministe n’est qu’une des modalités d’expression, importante certes, des luttes des femmes, des luttes féministes dont l’immense, voire la quasi-totalité, nous sont inconnues, qui adviennent depuis des temps immémoriaux, qui se manifestent sur une multiplicité de scènes, de sphères, dans d’innombrables lieux.
Féminismes (Penser les féminismes) (11) : De quelles idées hardies, de quelles pensées neuves les féministes sont-elles porteuses ? Déconstruire est éclairant. Proposer de nouveaux projets est nécessaire. En avoir initié d’essentiels est inscrit dans la vie des femmes. Est-ce suffisant ? Non. Le féminisme ne se projette plus radicalement, heureusement, de manière novatrice, dans l’avenir. Du moins, pas assez…
En chercher des explications est déjà une avancée.
Féminismes (Penser les féminismes) (12) : Coupée de la vie militante, la pensée féministe perd sa substance, sa force, sa pertinence, sa légitimité. (Poursuivre)
Féminismes (Penser les féminismes) (13) : Toute pensée - se pensant, se voulant, s’affirmant, ou non, féministe - qui prend le qualificatif de « féminisme » pour acquis, sans en interroger ses fondements, sans exposer des propres référents, paralyse ses propres capacités d’analyses, d’interprétations, de critiques donc.
Féminismes (Penser les féminismes) (14) : Sortir des dénonciations de, des réactions à des théories sur, qui ont progressivement étouffé la pensée féministe.
Féminismes (Penser les féminismes) (15) : (10 juin) 2018. Geneviève Fraisse, auteure de :
« Le féminisme, ça pense. » 97
* Ajout. 29 juin 2021. Hélène Périvier, économiste, sur France Culture, auteure de :
« Comme le dit Geneviève Fraisse : ‘Le féminisme ça pense.’ »
Féminismes (Penser le féminismes) (16) : (10 juin) 2018. Plantu, après avoir nommé « filles » toutes les femmes dont il parlait, auteur de :
« Il semblerait qu’il y ait deux poids / deux mesures dans le combat des féministes. »
Quand la suffisance, peu inquiétée par le doute, se mêle à l’inculture politique féministe… 98
Féminismes (Penser les féminismes) (17) : Faire attention : la critique souvent aisée de l’antiféminisme risque de ne pas appeler à l’effort.
Féminismes (Penser les féminismes) (18) : Toute régression politique de la pensée féministe est une régression de la pensée.
Féminismes (Penser les féminismes) (19) : Il ne suffit pas de noter l’importance de la pensée féministe, dorénavant acquise : il faut apprécier, juger, jauger, mesurer, penser les immenses bouleversements qu’elle a auguré dans tous les domaines de la pensée. Et là, nous n’en sommes qu’au début.
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Féminismes. Politique :
Féminismes (Politique) (1) : La pensée politique féministe s'épuise vite lorsqu’on ne peut, ni ne veut attaquer ni les hommes, ni le capital, ni les syndicats, ni l'État... ni « les copines ». Analyse vécue.
Féminismes (Politique) (2) : Pour que le féminisme se diffuse (mieux) dans la conscience de chacun-e, dans la société, si les débats d’idées (critiques) le concernant sont nécessaires, la question de leur intégration critique au sein des évolutions en œuvre dans le monde, le sont sans doute plus. En réalité, les deux sont indissociables.
Féminismes (Politique) (3) : La crainte des scissions politiques (lesquelles devaient souvent ménager amours-propres, rapports de pouvoirs institutionnels et/ou symboliques et appartenances à des groupements divers et variés, le plus souvent occultes) a pesé lourd dans l’explication des régressions de la pensée féministe. Ce qui n’était pas suffisamment vu, c’était la richesse, ne serait-ce qu’en termes de dévoilement des contradictions, dont les pensées iconoclastes [en réalité, chacun-e était l’iconoclaste de l’autre] étaient porteuses. Il fallait, trop souvent, rester entre soi, se tenir chaud, se protéger des agressions du monde. Et donc évacuer les critiques gênantes, émanant en premier lieu des féministes…
Féminismes (Politique) (4) : (25 novembre) 2020. Je reçois, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences que subissent les femmes d’une association féministe une demande d’envoi d’un mail au premier ministre suivi du nom de quelques autres…
Première réaction : écrire « les violences que subissent les femmes » est une rédaction inappropriée ; c’est enfermer toutes les femmes dans un statut, une identité, un destin de victimes passives.
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Féminismes (Politique. Négation / Négationnisme) : (5 juin) 2016. Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova (alors proche du parti socialiste) auteur du fort limitatif mais non moins péremptoire :
« La seule idée politique neuve depuis 1945 est l’écologie politique. » 99
* Ajout. 8 août 2017. 2014. Cécile Duflot avait préalablement proposé la même analyse :
« L’écologie politique restera pour moi la seule idée neuve depuis 1945. » 100
Afin d’éviter tout ambiguïté : je ne pense pas que le terme de « féminisme » fusse-t-il qualifié de « politique » ne puisse, ni doive se substituer à celui d’écologie. Et vice versa. Mais vanter l’un pour occulter, nier l’importance de l’autre - et des pensées, des actions y référant - relève bien de la négation, voire du négationnisme. De toutes façons, cette priorisation excluante en elle-même est absurde.
Féminismes (Post-moderne) : Années [19]80. Je ne peux faire mieux que de reproduire ce slogan des années 80 :
« Je serai post-moderne dans le post-patriarcat. » À ceci près, qu’aujourd’hui, « moderne » s’intitulerait « libéral », et que l’on voit encore mal le post-libéralisme…
* Ajout. 19 février 2018. Vous avez aimé le post-modernisme, vous aimerez le « post-féminisme » et le « post-porn ». 101 [Appel à communications reçu le 19 février 2018]
Féminismes. Prise de conscience :
Féminismes (Prise de conscience) (1) : Pour freiner la prise de conscience féministe : effacer, réécrire l’histoire, dévaluer, tourner en dérision les formes d’expressions des féministes, attaquer intuiti personnae leurs auteures - plus souvent d’ailleurs, les nier, c’est moins fatiguant - personnaliser et dépolitiser les enjeux, endormir la vigilance, évacuer et /ou tenir pour nulles et non avenues les questions gênantes, lancer de faux débats, détourner la combattivité, créer des associations idoines, promettre (le moins possible) et ne pas tenir ses promesses, corrompre si nécessaire, lancer dans le débat public des thématiques dépassées et inappropriées… Bref, que du classique, à ceci près que les critiques féministes concernent les fondements de l’organisation humaine. Ce qui ne signifie pas qu’elles doivent être seules prises en compte.
Féminismes (Prise de conscience) (2) : Les chemins d’une prise de conscience féministe sont innombrables et ne sont pas nécessairement disons… « féministes » : ce peut être une chanson, un souvenir d’enfance, une phrase entendue, inopinément ou non, un flashback, un mot, un film, un livre, un tableau, une musique ; souvent une critique de soi, par l’autre, par soi…
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Féminismes (Qualificatifs) : Que le féminisme soit considéré comme « juste », « nécessaire », « utile », « inéluctable », « réformiste », « élitiste », « positif », « intersyndical », « religieux », « subversif », « inter-sectionnel », « libéral » etc., renvoie à autant de philosophies différentes, souvent opposées. Mais ce qui importe ce n’est pas l’adjectif… (Cf. Langage. Adjectif / Substantif)
Féminismes (Racisme) : (20 août) 2020. Entendu sur France Culture, dans l’émission consacrée à Frantz Fanon [1925-1961] concernant les liens entre féminisme et racisme :
« On peut dire que c’est la même chose. » Non. Comment peut-dire dire de telles aberrations ? 102 (Cf. Langage. Conjonction)
Féminisme. Radical :
Féminismes (Radical) (1) : Pléonasme.
Féminismes (Radical) (2) : Devenu en quelques années, par on ne sait quelle opération du Saint-Esprit, synonyme de « conformiste » et « réactionnaire » ... sauf si, après avoir été ainsi qualifié, il affirme justifier le proxénétisme, la pornographie et tutti quanti. Que les choses soient claires : nous sommes à mille lieux en deçà d’une critique radicale du patriarcat. Et à la genèse de son analyse.
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Féminismes (Réformiste) : Ses protagonistes devraient, me semble-t-il, intégrer dans leurs stratégies le fait que le féminisme dit radical est leur meilleur allié politique : pour mieux récuser / écraser le premier, le second sera nécessairement réhabilité. Demanderait aussi un certain cynisme ? Non, une analyse politique.
Féminismes (Regret) : Elle regrettait ses engagements féministes qui lui avaient valu nombre de déboires, sans voir qu’elle dévoilait ainsi la faible valeur qu’elle leur accordait ; a fortiori, sans donc s’interroger sur le fait de savoir si ses ambiguïtés ne pouvaient pas, au moins pour partiellement, permettre de comprendre certains de ses déboires.
Féminismes (Renaud Madeleine) : 1980 (et après? sans date). Madeleine Renaud [1900-1994], auteure de :
« Libérer la femme. Mais de quoi ? Le féminisme me fait sourire. Il y a des revendications de militantes que je trouve ridicules. Quand un couple est uni, amalgamé, j’aime ce mot, comme je le suis avec Jean-Louis [Barrault. 1910-1994], ça ne veut plus rien dire. J’ai ma totale liberté, même en vivant étroitement avec lui. […] Dans notre Compagnie, cherchez une trace de ségrégation, vous n’en trouverez pas. Notre administration, je le répète, est entièrement tenue par les femmes. Ce n’est pas un choix militant, nous ne voulons rien prouver par là. Cela marche bien, c’est tout. » 103 (Cf. Femmes. Artistes. Renaud Madeleine, Famille. Couple. Penser)
Féminismes (« Revendications minimum ») : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, présente le texte politique suivant :
« Les oratrice du meeting, réunies à Lille, le 28 octobre 1937, par La Femme Nouvelle, rappellent au Gouvernement et au Parlement, leur programme commun de revendications minimum, comprenant : a) Les droits politique ; b) la capacité civile et la transformation des régimes matrimoniaux en accord avec cette capacité ; c) l’accession à la magistrature des tribunaux pour enfants ; d) à travail égal, salaire égal. […] » À méditer… (Cf. Féminisme. Programme) 104
Féminismes (Révolution chinoise) : Chanson de la révolution chinoise :
« La vieille société est un puit à sec d’une profondeur insondable, noir, noir, noir.
Et tout au fond, les femmes sont opprimées, opprimées, opprimées.
La nouvelle société est un grand soleil, d’une lumière incomparable, clair, clair, clair.
Et avec la révolution, les femmes sont émancipées, émancipées, émancipées. » 105 (Cf. Patriarcat, Penser. Pensées. Binaires, Politique. Révolution)
Féminismes (Risques) : De quelques risques dont l’action, la pensée féministe doit se prémunir : La routine, les évidences, le suivisme, les porte-paroles, l’élitisme, le féminisme d’État, l’attrait du pouvoir, de l’argent, des médias, les concepts, la pornographie, le proxénétisme… (Poursuivre)
Féminismes (Salons) : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, rapporte les propos qu’elle tint en 1935 à Cécile Brunschvicg [1877-1946] :
- « Tant que vous vous confinerez aux joies d’une prédication confidentielle, vous ne réussirez pas. […]
- C’est à coups de pied qu’il faut sortir le féminisme de quelques salons où il se pavane et des ligues orthodoxes où il se momifie. » 106
Féminismes. Silence :
Féminismes (Silence) (1) : Le silence imposé au féminisme (indissociable des décisions de privilégier telle ou telle forme de ses modalités d’expression) est politique. Banal, certes, mais le rappeler peut éviter des auto-dévalorisations individuelles de féministes (du fait de la non prise en compte de tant de leurs modalités d’expression et manifestations) qui, elles-mêmes, se greffent si aisément sur l’ancestrale, la faible confiance en soi des femmes.
* Ajout. 2 novembre 2019. Constat dépassé ?
* Ajout. 10 août 2022. Oui.
Féminismes (Silence) (2) : 1956. « […] Il arrive un moment où le silence devient mensonge. […] »
Lettre de démission de Frantz Fanon [1925-1961] de son poste de médecin chef de l’hôpital de Blida à Robert Lacoste, gouverneur général de l’Algérie [1898-1989].
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Féminismes. Slogans :
Féminismes (Slogans) (1) : Dans la répétition des slogans, attention au risque de catéchisme…
* Ajout. 23 novembre 2021. Crainte d’un moment, aujourd’hui dépassée.
Féminismes (Slogans) (2) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, concernant les slogans féministes des années 70, auteure de :
« […] ‘Le Muguet a encore augmenté’,
- ‘Amnésiques de tous les pays, oubliez-nous’,
-‘Qu’est-ce qu’on se mai ?’ furent diversement appréciés dans les classiques manifestations du 1er mai. D’autres semblèrent plus anecdotiques :
- ‘La démocratie de monsieur est avancée’ fut pris comme taquinant seulement le giscardisme, - ‘Une seule solution : autre chose’ comme persiflant seulement les camarades gauchistes. Gênants pour beaucoup, il y eut aussi :
- ‘Une femme sans homme est comme un poisson sans bicyclette‘,
-‘La démocratie pour les hommes, c’est la démographie pour les femmes,
- ‘Viol de nuit, terre des hommes’ et le merveilleux :
- ‘Je suis une femme, pourquoi pas vous ? ’ qui vaut pourtant plus de vingt ans de surréalisme, à mon sens. Une carte de Noël anglaise, disant
- ‘La naissance d’un homme qui se prend pour Dieu n’est pas un évènement si rare’, eut assez de succès autour de moi, alors que mon préféré :
- ‘Nous mourrons de n’être pas assez ridicules’ fut jugé opaque par presque tout le monde.’ […] » 107
* Ajout. 17 octobre 2022. 1970. Violette Leduc [1907-1972], dans La folie en tête, auteure de :
« Une femme sans homme, horreur, c’est une espèce de grand Kangourou qui va partout avec une poche toujours vide. » 108
Féminismes (Slogans) (3) : (24 novembre) 2019
- Femmes boniches, Femmes potiches, Femmes affiches, on en a plein les miches
- Céder par pression, par chantage, ce n’est pas consentir = Viol
- Sifflées, draguées, battues, violées. Les femmes en ont assez
- Aux femmes assassinées, la patrie indifférente
- Le crime passionnel n’existe pas. On ne meurt pas d’amour
- Une côte cassée, un ego bafouée : ‘son‘ compagnon a eu raison d’elle
- Tordons les couilles au patriarcat
- Papa, chéri, tonton : les violeurs sont à la maison
- Mon prénom n’est pas : salope
- Hystérique : Femme avec une opinion
- Le silence joue toujours en faveur des coupables
- Parents ; apprenez à vos garçons à respecter un : non
- Frapper ‘avec amour’, Tuer ‘avec passion’, Violer ‘avec consentement’: Sérieusement ? !
- Polanski, Violeur. Édouard Philippe, Complice
- Occupe-toi de ton fion, pas de mon con
- Prend garde : sous mon sein, la grenade
- je ne veux pas aimer à en crever
- Solidarité avec les femmes du monde entier
- Une femme qui n’a pas peur des hommes leur fait peur. Simone de Beauvoir
- Si elle dort, laisse-la dormir
- Révulvition : A bas le patriarcat
- Moins de gnons, plus de sanctions
- Police, Justice. Classements sans suite : vous êtes complices
- Des réformes avant qu’on soit mortes
- The future si female
- Police complice
- C’est lui le coupable
- Es-tu plus homme de m’avoir tuée ?
- Pour que nos vies ne soient plus classées sans suite
- J’accuse
- La justice n’est pas représentative de la société. Adèle Haenel
- Game Ovaire
- Des millions pour Notre-Dame. Combien pour nos dames ?
- Du coup Cantat, il a tué la femme ou l’actrice ?
- Maman, pourquoi papa est méchant ?
- Cette année, Noël ce sera sans maman
- Justice pour les femmes. Stop au massacre
- Criez pour celles qui ne peuvent plus le faire
- Le silence tue, alors crie !
- On a dit coup de foudre, pas coup de poing
- Viser la lune, ça me fait pas peur ! Si tu veux viser la mienne, demande avant !
- Viol de gauche, viol de droite, même combat
- Pour l’imprescriptibilité des violences sexuelles
Féminismes (Slogans) (4) : (24 novembre) 2020.
- Ras le viol
- Black Friday : - 25% sur votre salaire. Toute l’année
- Je ne suis pas un utérus sur pattes. Respect du corps des femmes
- La correspondance entre la main et mon cul n’est pas assurée
- Je ne suis pas ton souffre-douleur
- J’ai dit non : il a dit : Fais un effort !
- J’ai dit non : il a dit : tu ne peux pas me faire ça !
- Ni les femmes ni la terre ne sont des territoires de conquête
- Sur un slip : Ceci n’est pas un consentement
- Nous sommes les cris de celles qui n’ont pas de voix
- Le féminisme sera dépassé quand le machisme aura trépassé
Féminismes (Slogans) (5) : (19 novembre) 2022.
- ‘Honorez enfants, les dons valeureux des Muses au sein de violette’ Sappho
- Défense contre les forces du mâle.
- Quand je sors, je veux être libre, pas courageuse.
- Arrête de défendre tes potes violeurs.
- S'il te plait, dessine-moi un clito.
- Aux femmes assassinées, la patrie indifférente.
- Pour que nos vies ne soient pas classées sans suite.
- Le consentement, ça s'apprend.
- IVG dans la constitution.
- La transphobie tue.
- On veut des droits, pas des roses.
- Relève féministe.
- Qui sème l'impunité récolte la colère.
- Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n'avez pas brûlées.
- Je ne veux pas aimer à en crever.
- 0,6% des violeurs condamnés.
- Le sexisme, c'est un truc de petites bites.
- Transphobie = délit
- Les monstres, ça n'existe pas.
- Éduque ton fils.
- Si le diable est dans les détails, le patriarcat aussi.
- Céder n'est pas consentir.
- Vulva la Révolution.
- Je travaille gratuitement depuis le 4/11.
- Calmez-vous Gérald, ça va bien se passer.
- On ne naît pas femme, on en meurt.
- Liberté, égalité, sororité
- Quand c'est non, c'est non.
- Not all men mais assez pour qu'on ait peur.
- La vie en rose, pas en bleus.
- Nos jupes sont moins courtes que vos peines.
- Victime on te croit, agresseur on te voit.
- It's a dress, not a yes.
- Croire les victimes sauve des vies.
- Mon corps, c'est pas Tripadvisor, tes commentaires tu peux te les garder. » 109
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Féminismes (Socialisme) : Le socialisme n’a pas, par définition, pu intégrer la critique du patriarcat dans ses critiques anticapitalistes. Tout au plus, du fait des femmes socialistes, en a-t-il critiqué certaines manifestations, en a-t-il dévoilé certaines contradictions, et, quelques rares fois, affirmé l’idée selon laquelle le patriarcat était en lui-même un système de domination. Le plus souvent, le socialisme a conforté, cautionné le patriarcat, en a même souvent aggravé les modalités d’expression et si souvent, formellement justifié les manifestations les plus scandaleuses. Le féminisme, en revanche, du moins dans certaines de ses composantes, a cherché - et cherche toujours - à articuler anti-patriarcat et anti-capitalisme. Trop rapide ? Oui. (Cf. Féminisme. Incompatible avec le marxisme, Langage. Mots. Critique de : « Scandale »)
Féminismes (Spécialiste du féminisme) : 1977. Anne Tristan, dans Histoire du MLF, après avoir fait état du premier débat féministe organisé à la Sorbonne en mai 1968 par ce qui était alors nommé le MDA [Masculin, Féminin, Avenir], et leur volonté d’en organiser d’autres, auteure de : « Il y en eu d’autres mais pas comme celui-là. Nous nous sommes crues obligées d’inviter des ‘spécialistes’ du féminisme pour faire plus sérieux, et nous sommes tombées dans ce sérieux ennuyeux qui ferme la bouche à tout le monde. Pendant que la dame invitée dissertait savamment à la tribune, le public, repris par ses habitudes d’élève attentif, n’osait rien dire… » 110
Féminismes (Statistiques) : 2015. Gloria Steinem, Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe, écrit :
« […] Constatant que je m’épuisais à prouver l’existence de discriminations à l’aide de statistiques, elle [Florynce Kennedy. 1916-2000] me prit à part et me dit : ‘Si tu es étendue dans le fossé avec un camion qui t’écrase la cheville, tu n’envoies pas quelqu’un à la bibliothèque pour savoir combien pèse le camion. Tu commences par te dégager ! ». 111 (Cf. Droit. Discrimination, Justice. Avocate)
Féminismes. Stéréotypes :
Féminismes (Stéréotypes) (1) : (16 mai) 2014. Yves Deloison, auteur du Manifeste pour un nouveau mâle et de :
« […] Être féministe, c’est lutter contre les stéréotypes qui enferment les femmes comme les hommes dans des carcans. […] » 112 Non. Car il y a autant de stéréotypes que d’analyses ; lutter contre des apparences, c’est rester à la surface du monde ; enfin, hommes et femmes sont l’objets de stéréotypes et en pâtissent. Dès lors assigner aux féministes ce projet de « lutte », c’est lutter contre des moulins à vent. (Cf. Penser. Stéréotype)
Féminismes (Stéréotypes) (2) : De régressions en régressions, de reculs en reculs, de confusions en confusions, de verbiages en verbiages, de cautions en cautions, autant de dénis du réel, sous couvert de stéréotypes, que l’on se garde bien, sauf manifestations primaires [du type bleu pour les garçons, rose pour les filles ou : dinettes pour les filles et construction de camions pour les garçons] de définir participe de la régression du féminisme.
- Joint au terme inapproprié de « sexisme », on est loin de la clarification de ce que l’on dénonce. Cf. « Sexisme : Des féministes envahissent un magasin de jouets pour lutter contre les stéréotypes ». 113
- Joint à celui de « mentalités », on s’interdit toute avancée politique. Cf. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, en 2014, auteure de :
« Contre les stéréotypes et le sexisme 'd’habitude', il faut agir sur les mentalités. » Autrement dit, le politique ne fait rien, et n’a rien à faire.
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Féminismes (« Tabous ») : Le féminisme partage nécessairement les « tabous » de la société au sein de laquelle il est né et dont il partage nombre de valeurs.
La question est celle de savoir si l’on peut penser l’une ou l’autre des modalités d’expression du patriarcat sur les fondements de la « lutte contre les tabous » ?
La réponse est : non. Qu’un interdit (rituel, religieux, moral, politique…) soit dévoilé, révélé, mis à nu, dénoncé n’augure en rien ni les fondements sur lesquels il l’est, ni donc ce sur quoi il pourra être remplacé.
Dénoncer un « tabou », et s’y limiter, c’est s’interdire d’en rechercher les causes qui seules pourrait l’expliquer.
Et, surtout, préalablement, c’est accepter le terme et toutes les confusions, permettant tous les amalgames, dont il est porteur. (Cf. Féminisme. Stéréotypes, Patriarcat, Penser. « Tabous »)
Féminismes (Toilettes publiques) : (mai) 1970. Françoise Barret-Ducrocq, dans Génération MLF, se souvient d’un voyage à Amsterdam avec Gilles et Monique Wittig et de leur rencontre avec « un mouvement déjà bien constitué », les Dolle Mina, dont « les militantes s’étaient rendues célèbres en exhibant des ‘pissotières’ sur des camions dans les rues de la ville pour réclamer le droit à des toilettes publiques pour les femmes. » 114
Féminismes (« Troisième vague ») : (23 mars) 2023. J’entends régulièrement évoquer - y compris chez des historiennes féministes - l’expression de « troisième vague du féminisme ».
Á chaque fois, j’ai envie de poser la question :’Quelle est votre temporalité ?’ (Cf. Histoire)
Féminismes (Universitaires. Critiques) : (mai) 2015. Une analyse critique pertinente du féminisme universitaire, émanant de Montreal Sisterhood qui se présente ainsi : « un collectif composé de femmes provenant d’une diversité de milieux, ayant des parcours et expériences très différentes l’une de l’autre » :
Notre objectif est de politiser les femmes de nos scènes contre-culturelles tout en assurant une présence féministe dans le milieu antifasciste et les contre-cultures. Nous sommes féministes radicales, mais nos réflexions politiques ne sont pas toutes au même niveau et nous ne sommes pas toutes d’accord sur certains sujets. »
Et voici un passage nécessairement limité dans le cadre de ce travail qui m’est apparu particulièrement important :
« Cette réflexion a commencé lorsque des membres du groupe, qui sont aussi étudiantes, ont exprimées le fait qu’elles ne se retrouvent pas souvent dans le féminisme universitaire. En effet, celui-ci est peu accessible et gagnerait davantage à être ancré dans la réalité plutôt que dans la théorie. Pour nous, être féministes, ce n’est pas connaître des auteur.e.s, ni des théories, ce n’est pas étudier en études féministes, mais plutôt de simplement reconnaître l’oppression patriarcale et désirer abattre celle-ci. Depuis des années déjà, nous sentons un rapport de pouvoir entre les féministes ayant beaucoup de connaissances théoriques s’organisant en milieu universitaire et les autres. Il arrive que nous sentions une pression, qu’on s’attend de toutes les féministes qu’elles maîtrisent des concepts qui ne sont pas accessibles à toutes, on s’attend à ce qu’on ne fasse pas d’erreur, et que l’on réponde à un modèle spécifique de féminisme. Sinon le mouvement féministe au complet risque de te ramasser. Les critiques fusent de tous les bords, la compétition est forte. Pour avoir des alliées, certaines ont l’impression de devoir devenir ce qu’elles ne sont pas, de devoir tout connaître pour pouvoir participer à des discussions sans avoir honte de ses opinions ou de ses idées. Les rapports de domination sont tellement ancrés que certaines féministes ne se sentent pas confortable dans certains endroits, activités, etc. Par ailleurs, le fait de posséder des savoirs théoriques et d’étudier à l’université est en soi une forme de privilège. […] Cet élitisme dont nous parlons se réfère à une intellectualisation des concepts et des vécus. » […] Lire tout le texte. 115
Féminismes. Utilitarisme :
Féminismes (Utilitarisme) (1) : 1861. Si l‘on accepte que la doctrine de l’Utilitarisme, telle que présentée par John Stuart Mill [1806-1873] se définit comme et / ou se réduit à : « la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre », il est difficile d’en récuser le projet. Mais il importe alors de savoir si le bonheur peut être calculé et peut être alors quantifié ou s’il relève d’une autre nature qui y intègrerait sa qualité. Il importe aussi de savoir si le bonheur, faisant fi de dieu, serait lié au plaisir ; mais s’agit-il alors d’un plaisir individuel ou d’un plaisir qui tiendrait compte de l’autre, de plaisirs dit du corps ou de ceux dits de l’esprit, d’une recherche individuelle ou collective. Si ces questions sont aujourd’hui dépassées, il ne faut pas oublier qu’elles ont structuré nombre de débats dont nous sommes encore imprégné-es. Mais, néanmoins, elles ne peuvent répondre, sans un retour à une pensée et à une histoire du patriarcat, à la question : pourquoi les femmes sans pour autant être très efficacement utilisées, ont-elles été si aisément et si longtemps exclues de toute pensée utilitariste, laquelle modèle encore largement ce que l’on nomme « l’économie ». (Cf. Hommes. Féminisme. Stuart Mill John, Penser. Utilitarisme, Politique. Utilitarisme, Économie, Utilitarisme)
Féminismes (Utilitarisme) (2) : 1806. Pensée en contrepoint de la précédente, ou plutôt en complément : Benjamin Constant [1767-1830], dans ses Principes de politique, concernant la religion, mais applicable à tous les systèmes de pensée, et notamment au féminisme, auteur de : « En prêtant sans cesse à la religion une utilité vulgaire, on la met dans la dépendance de cette utilité. Elle n’a plus qu’un rang secondaire, elle ne paraît plus qu’un moyen, et par là même, elle est avilie. »
- Auteur aussi de : « Vous détruisez l’utilité par cela seul que vous la placez au premier rang. Ce n’est que lorsque la règle est démontrée, qu’il est bon de faire ressortir l’utilité quelle peut avoir. » Remplacer « règle » par « principe » (à définir). 116
(Cf. Penser. Utilitarisme, Politique, Utilitarisme, Économie)
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Féminismes. « Victimaire » :
Féminismes (« Victimaire ») (1) : Soit le féminisme dit « victimaire » ne veut rien dire, soit c’est une contradiction dans les termes. En tout état de cause, il s’agit d’une attaque politique : l’expression signifierait en effet que les féministes entretiendraient les femmes dans leur statut de victimes du patriarcat, ce dont elles devraient, dès lors être tenues responsables. La seule formulation, de par son manque de rigueur, révèle les présupposés de son auteur-e.
- Affirmer être « contre » favorise les carrières [et facilite l’accès aux médias]. (Cf. Langage. Victime)
* Ajout. 14 octobre 2017. (13 octobre) 2017. Richard Ferrand LaREM [La république en marche], dont le Parquet de Brest a classé sans suite - flagrante injustice - les accusations indéniables et graves à son encontre, auteur de :
«‘J’ai vécu une épreuve que je ne souhaite à personne’. […] J’ai tout subi […]. 117
* Ajout. 11 octobre 2018. Trois juges d’instruction ont été désignés à Lille.
- Affaire classée, bien sûr.
Féminismes (« Victimaire ») (2) : (29 juillet) 2017. À l’écoute ce jour de Mona Ozouf présentant sa vision des femmes selon Germaine de Staël [Entre autres citations : « La femme est d’origine une victime »], je comprends mieux que c’est le patriarcat - et non pas le féminisme - qui a construit, fondé, perpétué l’image - et la réalité - des femmes victimes… dont on ne précise alors pas, en règle générale, qu’elles sont d’abord et avant victimes des hommes. 118
Féminismes (« Victimaire ») (3) : Si la fonction politique de l’emploi de ce terme ne fait guère de doute, c’est à la critique de la genèse de la ou des significations du terme qu’il faut revenir, faute de quoi un doute persistera quant à l’appréciation de la légitimité de son emploi. Or, « victimaire » signifierait, si j’en crois ce que je lis sur le net, soit : « relatif à la position de victime », soit : « se dit d’une personne qui se croit victime de la société et réclamerait des réparations. » (Poursuivre)
* Ajout. 22 avril 2020. J’entends nommer sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) les violences policières de « prétextes victimaires ». (Cf. Justice. Victimes, Politique. État. Répression)
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Féminismes. Violences :
Féminismes (Violences) (1) : (8 décembre) 2018. Isabelle Alonso, sur son site, auteure de :
« […] C’est seulement à partir du moment où la casse s’est déclenchée qu’ils ont pris les Gilets Jaunes au sérieux. C’est à la casse qu’ils prêtent attention. C’est la casse qu’ils respectent. C’est à la casse qu’ils cèdent. Qu’en conclure ? Que seule la violence paie ?
Nous autres féministes, nous qui n’avons jamais eu d’actions violentes, c’est pas notre truc, savons à quel point nous ne sommes pas respectées par le pouvoir. Le moindre droit nous a coûté des décennies de mobilisation (cent ans pour le droit de vote !).
Nous aurait-il fallu, pour accélérer le mouvement, procéder à quelque éburnation sauvage ? Y aller à l’Opinel ? Nous aurait-il fallu couper les nouilles au sécateur ? […] » 119
Féminismes (Violences) (2) : (13 décembre) 2018. Frédéric Haziza, journaliste présentateur de la Chaine parlementaire [LCP], objet d'un « rappel à la loi » après des accusations d'agression sexuelle portées par sa collègue journaliste, Astrid de Villaines, accuse Le Média d’encourager la violence, à l’occasion du traitement par ce média, des « Gilets jaunes ».
- Aude Lancelin, directrice du Média écrit dans un tweet : « Un tripoteur de fesses récemment rappelé à la loi m'accuse de soutenir ardemment les Gilets jaunes avec mon collègue Serge Faubert du Media. Où est la beauferie crasse, monsieur Haziza ? Dans le suivi d'un grand soulèvement populaire, ou dans votre rapport aux femmes ? » 120
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Féminismes (Vote) : (20 juin) 2022. « A voté pour la démission de Damien Abad et de Gérald Darmanin ! » Des féministes - Le « collectif Nous toutes » et « l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique » [Médiapart], place du Chatelet à Paris « jouent la prolongation des élections législatives », en appelant à la démission de deux ministres réélus accusés de violences à l’encontre des femmes.
Féminismes (Women’s studies) : 2000. Michèle Le Dœuff, dans Le sexe du savoir, auteure de :
« Le thème de la différence des sexes, en déclin du côté du monde professionnel, se maintient dans le monde universitaire grâce aux women’s studies. Il a trouvé aussi une nouvelle jeunesse dans le discours sur le gouvernemental. » 121
Depuis lors, « le genre » a rendu tout débat inutile. (Cf. Féminisme. French feminism, Langage. Genre, Patriarcat, Penser, « Sciences » sociales)
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II. Féministe :
Féministe :
Féministe (1) : Ce n’est pas moi qui « suis » féministe, c’est le monde qui « est » patriarcal : affirmer cela interdit toute justification et place la réflexion là où elle doit se situer.
Féministe (2) : Qui peut se prévaloir, comment peut-on se prévaloir d’« être » féministe ? C’est absurde. Tout au plus, grâce à la vie, à la réflexion, au savoir, peut-on s’exercer à, s’engager [dans un processus] vers, avancer vers ce qui peut s’apparenter à une pensée du monde, à une philosophie de l’être humain, à un art de vivre, libéré-e des carcans du patriarcat, et donc de tous les systèmes de domination, sans maîtres-ses, ni modèles, ni ‘mères spirituelles’ mais grâce à la vie, à l’histoire, aux exemples et aux réflexions propres à chacun-e.
Féministe (3) : Le risque - le danger ? - de s’affirmer, avec fierté, « être féministe » et / ou de regretter que tant d’autres ne le soient pas, est de s’en contenter, de s’en satisfaire. De s’y reconnaitre. De s’en construire une identité qui se suffirait à elle-même.
Féministe (4) : Je ne m’exprime pas, n’agis pas, ne prend pas position, « en tant que féministe » mais parce que j’estime que mes engagements relèvent de ma responsabilité de citoyenne (française), d’être humain-e…vivant dans un monde globalisé.
* Ajout. 22 septembre 2018. Il lui adressa « ses encouragements pour poursuivre son laborieux travail ». Elle lui répondit : « Laborieux ? Non pas vraiment. Heureux plutôt. »
Féministe (5) : Aucune féministe, pas plus que quiconque, n’est « une vaincue de l’histoire » ; ce constat [entendu ce jour. 30 septembre 2017] subsumant les idées que cette femme défend à sa seule personne, la nie. Et nie par l’histoire par là même.
Féministe (6) : S’affirmer « féministe » ne signifie plus rien de signifiant. Il faut s’interroger sur les fondements de cette assertion, sur les projets que l’on porte, sur les refus auxquels on s’oppose, sur les engagements dont on se sent redevable….
Féministe (7) : Une féministe n’exprime jamais qu’une « certaine idée » du féminisme.
Féministe (8) : Une féministe « en quête d’écoute » : il suffit de s’exprimer. Et toute mise en dépendance, ne serait-ce que sur le terrain de l’espoir, de l’attente, a un coût souvent élevé en termes de libération de l’esprit, le coût étant celui de l’adéquation escomptée à ce qui, ne serait-ce qu’hypothétiquement, peut être attendu de soi par d’autres.
Féministe (9) : Ce n’était pas tant ce qu’elle écrivait qui gênait que le fait qu’on ne pouvait la ‘coincer’. Mais, à terme, l’unanimité du silence devenait, lui, gênant.
Féministe (10) : Une féministe a des idées à transmettre.
Féministe (11) : Compte tenu du nombre sans cesse croissant de personnes, d’institutions, d’associations que se déclarent féministes, je ne pourrais plus simplement répondre : ‘Oui‘ à la question : ‘Êtes-vous féministe ?’
Féministe (12) : Compte tenu des hommes qui utilisent le qualificatif de féministe pour couvrir, justifier leurs crimes ; des hommes et des femmes qui utilisent le qualificatif de féministe pour justifier domination masculine, patriarcat, pornographie, perpétuation des violences à l’encontre des enfants et des femmes, l’emploi du terme de « féministe » doit être - aujourd’hui beaucoup plus qu’hier - clarifié, justifié, explicité pour être entendu.
Féministe (13) : « Elle est une figure majeure », a « forgé sa pensée », a « défini le concept » ; a « suggéré un cadre légal [qui inspire la loi française] » ; a « élaboré le concept de »…
- « Miroir, mon beau miroir » …
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Par ordre alphabétique. Féministe :
Féministes (« Agitation ») : 2017. Geneviève Fraisse, concernant les années [19]80, après avoir positivement évoqué la pratique du Collège international de Philosophie, poursuit en constatant, durant ces années, « un certain ralentissement de l’agitation féministe ». Certes, elle affirme que « l’agitation » est, pour elle, un « terme noble » ; mais, pour ma part, je ne peux ressentir qu’une certaine hauteur méprisante dans cette expression ; en outre, je récuse la référence au « ralentissement ». Qui plus est, qui peut en juger ? sur quels fondements ? 122
Féministes (Antimilitariste) : (21 novembre) 1907. Gabrielle Petit [1860-1952], après sa condamnation par la cour d’Assises de Nancy pour propagande antimilitariste, auteure de :
« J’ai déclaré à l’instruction que j’étais antimilitariste parce que le militarisme intéresse les femmes plus que les hommes. C’est facile à comprendre : jeunes filles, la caserne prend notre fiancé, ensuite c’est le mari pour les 28 et 13 jours, à 40 ans, nos fils, à 60, nos petits fils, elle prend tous les valides, mais elle ne les rend pas tous ; une fois morts, ils ne souffrent plus ; mais les fiancées, les mères, les grands-mères en souffrent toute leur vie. […] » 123 (Cf. Justice. Procès, Politique. Guerre. Propagande)
Féministes (Austen Jane) : 1818. Échange entre le capitaine Harville et Anne Eliott, dans Persuasion de Jane Austen [1775-1817] :
- « […] Capitaine Harville : « Je ne crois pas avoir jamais ouvert de livre qui n’eut quelque chose à dire sur l’inconstance des femmes. Les chansons et les proverbes ne parlent que de l’humeur volage des femmes. Mais peut être allez-vous me dire qu’ils ont tous été écrits par des hommes. »
- Anne Eliott : « Peut-être, en effet…oui, s’il vous plait, pas de références à des exemples tirés des livres. Les hommes, en racontant leur histoire, ont eu, sur nous, tous les avantages. Ils ont eu une éducation tellement supérieure à la nôtre ; se sont eux qui ont la plume en main. Je ne reconnais pas aux livres la propriété de prouver quoi que ce soit. »
- Capitaine Harville : « Mais alors, comment prouver quelque chose ? »
- Anne Eliott : « Nous ne prouvons jamais rien. Nous ne devons pas nous attendre à prouver quoi que ce soit sur ce point. C’est une différence d’opinion qui ne souffre pas de preuves. Il y a probablement, à l’origine, un petit partis-prix qui nous fait interpréter en faveur de notre sexe tous les faits que nous avons vu se produire autour de nous et dont beaucoup (peut être les cas, justement, qui nous frappent le plus) sont précisément ceux qu’on ne peut citer sans trahir un secret ou qu’il ne convient pas de mentionner pour certaines raisons. […]» 124
Des réflexions à prolonger…(Cf. Féminisme. Antiféminisme, Justice)
Féministe. Simone de Beauvoir :
Féministe. Simone de Beauvoir (1) : 2024. Après avoir re-lu le passionnant Tout compte fait -1972 - de Simone de Beauvoir [1908-1986], je me suis mieux rendue compte que « la féministe » a pu étouffer ses nombreux autres apports à la pensée, à l’écriture.
Féministe. Simone de Beauvoir (2) : 2024. À entendre vanter dans les médias, en 2024, la personne de Simone de Beauvoir [1908-1986] et Le deuxième sexe [1949], je me peux m’empêcher de penser qu’il s’agit bien d’un cran d’arrêt mis à la pensée féministe, accompagné d’un déni de toutes les féministes qui ont réfléchi à et critiqué son apport et ses limites féministes. Et lorsque la femme et l’ouvre sont vantées par des intellectuelles féministes, l’effet de stagnation est démultiplié.
Par ordre chronologique. Féministe. Simone de Beauvoir :
Féministe (Beauvoir Simone de) (1) : (17 février) 1958. Simone de Beauvoir [1908-1986], en réponse à la question de Madeleine Chapsal [1925-2024] :
« Ne vous êtes-vous jamais sentie entravée par le fait d’être une femme ? » répondit :
« Je n’ai jamais eu à lutter. Non, tout a été facile [...] Bien sûr j’ai eu quelques déboires [refus de publication de son premier livre]. Non vraiment, je n’ai pas eu à lutter. » 125 (Cf. Dialogues)
Féministe (Beauvoir Simone de) (2) : 2020. (sans source, sans date). Simone de Beauvoir [1908-1986], se remémorant son attirance pour Jean-Paul Sartre [1905-1980], au début de leurs relations, auteure de :
« Moi, je pensais beaucoup, mais quand même pas toute la journée. » 126
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Féministe (Blixen Karen) : 1923. Karen Blixen [1885-1962], dans une lettre à sa sœur Ella, auteure de :
« Il n’y a pratiquement aucun autre domaine que celui des femmes où soient attachés aussi longtemps des préjugés et des superstitions de la pire espèce, et je pense que ce sera vraiment magnifique lorsque les femmes deviendront des êtres humains à part entière et que le monde entier s’ouvrira devant elles. Je ne cesserai pas d’être reconnaissante envers les anciennes [du mouvement féministe], de Camille Collet [1813-1895] à tante Ellen [Westenholtz. ?-?] car elles ont œuvré de toutes leurs forces dans ce sens. » 127 (Cf. Penser. Préjugés, Histoire)
Féministe (« Brillante ») : Qualifier une féministe - ou autres… - de « brillante » pour ne pas avoir à juger de la validité - ou non - de ses analyses…
Féministe (Devenir) : On naît, sinon « femme », du moins « [petite] fille » ; on devient féministe. Mais, préalablement, on nait, comme les hommes, être humain-e.
Féministe (Duo) : (7 décembre) 2017. Titre d’un article de Paris Match : « Royal. Schiappa. Le duo féministe ». On y apprend que les deux femmes « s’apprécient » et que M. Schiappa « a récemment reçu Ségolène Royal à son ministère. Notamment pour évoquer la situation des femmes, ‘premières victimes du réchauffement climatique’. » (Cf. Femmes. « Politiques ». Royal Ségolène. Schiappa Marlène) 128
Féministe (Dworkin Andrea) : Andrea Dworkin [1946-2005] : penseuse féministe d’envergure dont plusieurs textes n’ont été publiés en français que grâce aux Éditions Québécoises Sisyphe 129 [Travail de traduction poursuivi par Tradfem. Collective de traduction de textes féministes radicaux] 130 : juge l’édition française et dévoile, révèle sa fonction politique.
- Auteure de :
« We have the right to fight back ». À remplacer par : « We must » ? (Cf. Féminisme. Édition/Réédition, Penser. Penseuses, Violences. Sade. Dworkin Andrea)
Féministe (Édition) : 1974. Au terme de la relecture du livre de Sibilla Aleramo [1876-1960] : Une femme [1906], 131 traduit de l’italien, publié aux Éditions des femmes en 1974, je lis la quatrième de couverture que voici :
« Les femmes se révoltent, se mettent en mouvement, luttent… Nous prenons la parole : notre parole est remise dans l’ordre, intégrée, récupérée par les institutions. Nous pensons notre lutte de femmes : les théoriciens de la ‘question féminine’, en nous censurant, reprennent et s’approprient notre travail. Nous écrivons notre révolte : nous sommes exploitées et patronnées par les éditeurs capitalistes qui s’enrichissent sur nos corps et nos textes. Conscientes d’être particulièrement opprimées dans leur rapport à la lecture, à l’écriture, à l’objet-livre et à tout ce qui touche à une culture et un savoir monopolisé de tous temps per les hommes, beaucoup de femmes maintenant prennent la plume : nous la prendront d’autant plus facilement qu’il n’y aura pas à demander d’autorisation, à avoir des idées séduisantes et commerciales, à passer des examens d’écriture. Nous publierons et diffuserons le plus largement possible, sans censure, ce que les femmes inscriront de leur révolte à travers le mouvement international de libération. Vive la lutte des femmes - Vive la lutte des classes. Des femmes du M.L.F. éditent. » (Cf. Femmes. « Féminin »)
Féministes. « Être féministe » :
Féministe (« Être féministe ») (1) : (août) 2015. Entendu :
« À l’écoute de sa vie, je comprends mieux pourquoi elle est féministe. »
Non, elle est féministe parce qu’elle a pris conscience qu’elle vivait dans un monde patriarcal.
Féministe (« Être féministe ») (2) : (9 septembre) 2016. Question posée à Julie Gayet, « marraine de la campagne lancée par le gouvernement pour lutter contre le machisme », intitulée : « Sexisme. Pas notre genre » : « Êtes-vous féministe ? » Réponse :
« Je le suis par essence : être femme, c’est être féministe, qu’on le veuille ou non. […]. » 132
Je ne sais dans un premier temps si je dois me réjouir ou critiquer ; le retour à l’essentialisme clôt mon interrogation. 133
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Féministes. Femmes :
Féministe (Femmes) (1) : 2008. Je lis, dans le livre Génération MLF (découvert en décembre 2017) édité, en 2008, par les Éditions des femmes, qu’Antoinette Fouque y critiquait le « vieux projet féministe présent dès les premières années du mouvement qui voulait substituer au terme ‘femme’, celui de ‘féministe’, lequel peut en effet caractériser aussi bien une femme qu’un homme. » 134
Certains débats, dans cette confusion, s’éclairent pour moi un peu mieux…
Féministe (Femmes) (2) : 2008. Natalie Mei, dans le livre Génération MLF, se souvient de son mal être dans le couple, dans le gauchisme, au début des années [19]70 :
« Dans mon journal de l’époque, je lis toujours une impression de vide, d’angoisse, de culpabilité, de peur de ne pas être comprise, de solitude. J’écrivais que je voulais, pour un homme, n’être ni une épouse, ni une mère, ni une sœur. Je voulais être une femme. Quand je disais cela à mon mari, il me disait : ‘Tu te fais des idées sur ce qu’est l’oppression des femmes. Tu t’inventes des histoires.’ » 135 136
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Féministe (Fils de) : Sa mère était féministe. Il estimait avoir payé son dû. Il passa son tour.
Féministe (Fourest Caroline) : (15 octobre) 2017. Caroline Fourest, présentée sur son blog comme « essayiste, éditorialiste, scénariste, réalisatrice, co-fondatrice de la revue ProChoix (féministe, antiraciste et laïque) et chroniqueuse à Marianne », définit ainsi ‘son’ féminisme :
« Il y a une rééducation du libertinage à faire. Moi j’appartiens à un féminisme qui n’est pas puritain, qui est un féminisme libertaire et qui croit à la vraie liberté qui est celle de la séduction. […] Le prédateur c’est l’inverse du séducteur […], du désir. » 137
* Ajout. 16 octobre 2017. En contrepoint : le lendemain, toujours un peu… ébaudie par la définition de « la liberté » qui serait « celle de la séduction », j’entends Yanis Varoufakis, ex-ministre des finances du gouvernement Tsipras, affirmer :
« Je ne crois pas à la séduction. Je crois au pouvoir du raisonnement cartésien. » 138
Féministe (Graffigny Françoise de) : 1744. Les chapitres 23 et 24 notamment des Lettres d’une péruvienne de Françoise de Graffigny [1695-1758] présentent des analyses féministes de grande valeur.
Tout serait, si le format actuel le permettait, à reproduire ici. 139 (Cf. Patriarcat, Penser)
Féministe (Groult Benoîte) : 2010. Benoîte Groult [1920-2016], dans son Autobiographie. Mon évasion, auteure de :
« Naître en tant que féministe, c’est un peu comme naître tout court. » 140
Permet, en tout état de cause, une toute autre, et beaucoup plus large - d’une autre nature - vision du monde…
Féministes (Iconoclaste) : Être [féministe] « iconoclaste » ne suffit pas, et ne légitime rien : encore faut-il refonder ce que la pensée féministe détruit.
Féministes (Intérêt) : S’interroger sur les raisons pour lesquelles une féministe a intérêt à être, à s’affirmer féministe (en termes de coûts, d’avantages, de risques, d’inconvénients, de statuts...) ne relève pas de la pense utilitariste. Un grand nombre de questions apparaissent alors, dont la moindre n’est sans doute pas d’interroger le terme même d’« intérêt ».
Féministe (« Internationale ») : Une « internationale » : sans dirigeante-s, sans avant-garde, sans comité directeur, sans assemblée générale, sans vote, sans porte-parole, sans programme, sans organisation, sans localisation…
Mais non pas, ni sans histoires, ni sans projets, ni sans actions politiques, ni sans idées, ni sans pensées, ni sans manifestations, ni sans avenirs.
Féministe (Le Dœuff Michèle) : 1989. Michèle Le Dœuff, dans L’étude et le rouet, auteure de :
« […] Car, depuis deux siècles, une féministe est une femme qui ne laisse à personne le soin de penser à sa place ; de penser, tout court, et plus particulièrement de penser ce qu’est la condition féminine, ou ce qu’elle devrait être. » 141
Féministes (Nécessité / signification d’une pensée politique) : 2010. Une forte réflexion de Gordon Schochet, parue dans la Nouvelle encyclopédie des femmes (sous la direction de Christine Fauré) :
« Il est en soi malaisé et sans doute illusoire de donner à des opinions structurant une société la forme d’une idéologie et d’une théorie politique : les présupposés sur lesquels repose une société sont rarement reconnus ou pleinement compris par ceux (et celles) dont ils régissent l’existence et dont ils ordonnent l’expérience ; ils subsistent habituellement au niveau des croyances inconscientes et inarticulées. Lorsqu’ils s’élèvent jusqu’à un niveau manifeste de conscience, c’est en général que les normes fondamentales de la société sont soumises à des tensions, et peut être même menacées. Le seul fait de parler de présupposés fondamentaux, fut-ce en leur faveur, entraine le risque qu’ils soient remis en question ; on a rarement l’occasion de les expliciter à moins que les tensions au sein de la société ne soient suffisantes pour justifier qu’on soulève le problème des normes fondatrices. Le faire […] c’est augmenter la vitesse et l’intensité avec laquelle un débat public sur ces fondements prendrait place ; une fois imprimée et disponible pour la controverse, toute croyance reçue voit les éléments qui la composent devenir avec une âpreté croissante, sujet à définitions, discussions et remises en cause. » 142
On peut ajouter à cette si juste analyse le constat selon lequel la France (dans toutes ses instances dominantes) depuis des décennies tente d’empêcher - et jusqu’ici, globalement a réussi - l’émergence des conséquences de ce dévoilement. Mais la taupe…
Une pensée féministe est pour le patriarcat - qui s’était approprié, sans être dénoncé, ni donc réellement remis en cause, le monopole de dieu, de la raison, de la loi…- : son talon d’Achille. C’est avant tout là qu’il faut agir, sans pourtant en faire un quelconque préalable : toutes les contestations, les luttes sont nécessaires et contribuent aussi à l’élaboration d’une pensée critique.
Féministe (de Palma Rossy) : (16 avril) 2018. Rossy de Palma, actrice, auteure de :
« Comment pourrait-on être une femme sans être féministe ? Je trouve d’ailleurs que cette époque est fascinante. Il y a évidemment urgence pour la parité et l’égalité salariale. Mais il faut désormais penser bien au-delà et enfin écrire notre histoire, à nous, les femmes. Nous avons tellement grandi qu’il faut ajuster le costume du féminisme : les coutures craquent. Il faut donner une autre ampleur à notre mouvement. Trouver un autre langage. Le vocabulaire actuel est trop restreint, affreusement daté et ne nous correspond pas. Il faut inventer notre langue, à nous qui avons tellement servi les autres, en nous effaçant, en nous oubliant, et sans prendre le temps de nous connaître. Nous sommes en dette avec nous-mêmes ! Alors il faut certes continuer de nous déployer, comme les poupées russes qui grandissent, grandissent infiniment, fortes de toutes les autres, qui constituent leur noyau. Mais sans oublier le voyage intérieur, l’exploration de notre substance. Faisons preuve de curiosité envers nous-mêmes. Travaillons notre estime de soi. J’ai l’impression qu’on vient de naitre ! » 143
Une belle bouffée d’air frais ….
Féministe (Participation à la construction d’une pensée, d’une politique, d’une société féministe) : Ne peuvent y mener ni le don, ni le sacrifice de soi, ni le dévouement, ni la complaisance dans la souffrance. Ne peut en être partie prenante la justification, même sur un point considéré comme mineur, d’un quelconque statu quo. Et aucune légitimation, au nom d’un futur espéré plus positif, n’est acquise sur le fondement des buts que l’on assigne à la société. C’est maintenant que le féminisme doit être en chacun-e.
Féministe. Madeleine Pelletier :
Féministe (Pelletier Madeleine) (1) : Madeleine Pelletier [1974-1939] : pour moi, si tant est qu’une hiérarchie soit pensable, la plus grande féministe française.
Meurt, comme Camille Claudel, Zelda Fitzgerald et Séraphine Louis, dans un asile d’aliéné-es. 144 Comme l’avait été, avant elles, Théroigne de Méricourt [1762-1817] internée pendant 23 ans à la Salpetrière et tant d’autres femmes anonymes enfermées sans autre crime que celui d’avoir été des victimes de crimes non reconnus comme tels. (Cf. Droit. Pénal. Femmes. Enfermées. Claudel Camille. Fitzgerald Zelda. Séraphine Louis, Histoire. Révolution française)
Féministe (Pelletier Madeleine) (2) : (30 septembre) 2017. Au lieu et place de présenter Madeleine Pelletier [1974-1939] comme « une femme, une féministe de pensées, de combats et de convictions », on peut lire dans la présentation de l’émission de France Culture qui lui est consacrée :
« […] Tout en elle respire la femme de combat et de convictions. » Mépris et déni.
Quant à la présentation de Michel Caire, « psychiatre et historien », le moins que l’on puisse dire, c’est que ses arguments sont difficilement acceptables. C’est triste. 145
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Féministe (Presse) : (avril) 1918. Dans sa préface de la seconde édition de La Voie féministe, Hélène Brion [1882-1962], après avoir constaté l’exclusive domination de la presse en général par les hommes écrit :
« Je n’ai donc pas eu la réclame de notre presse quotidienne de gauche, dans laquelle il n’y pas de place pour les femmes, encore moins pour les féministes. Et je n’ai pas eu davantage la réclame de la presse féministe hebdomadaire ou mensuelle, parce que je suis trop de gauche pour les dames qui la dirigent. […] » 146
Féministe (« Relève ») : Espérer la « relève », attendre pour voir émerger, arriver la « relève » [féministe], n’est-ce pas prolonger l’histoire et en exclure les ruptures ? ; n’est-ce pas, aussi, peu ou prou, aspirer à se prolonger soi-même ? N’est-ce pas bien passéiste ?
Féministes (Révolutions) : 2018. Slogan tagué en Grèce : « The revolution must be feminist ». 147
Féministe (Rousseau Sandrine) : (19 août) 2021. Sandrine Rousseau, candidate à la primaire des Vert-es, auteure de :
« Le mouvement des femmes que j’incarne [est quelque chose d’extrêmement puissant] » Oh la, la… De là à l’incarner, toujours seule, dans la foulée de Marlène Schiappa, à la tête de l’État… 148 (Cf. Êtres humains. Soi. Rousseau Sandrine, Féminisme d’État)
* 30 novembre 2021. En écoutant Sandrine Rousseau, hier sur TPMP - remarquable - je me suis souvenue - mal à l’aise - de cet item.
De la difficulté, féministe, de critiquer les féministes…
Mais, en écrivant cela, ne me soustrais-je pas à ma propre critique ? Car si sa phrase n’était pas acceptable, la comparaison de ces deux femmes politiques n’était pas juste.
Féministes (Sac) : (21 février) 2018. Aujourd’hui, au Monoprix du Bd St Michel, était en vente un sac noir en coton, élégant, sur lequel était, brodé, inscrit clairement visible, même d’assez loin : « Féministe ».
Féministes (Solanas Valérie) : (3 juin) 1968. Après avoir écrit le Scum Manifesto et tiré sur et blessé Andy Warhol [1928-1987], Valérie Solanas [1936-1988] fut accusée de tentative de meurtre, attentat et de possession illégale d'une arme à feu. En août, elle fut déclarée irresponsable de ses actes et a été internée au Ward Island Hospital. Plus tard, à la suite d'une psychothérapie, et après avoir purgé une peine de prison pour coups et blessures volontaires, Valérie Solanas reniera le manifeste et déclara que « c’était juste une figure de style ». (Wikipédia) (À prolonger) (Cf. Langage. Style, Économie. Prix, Psychiatrie)
Féministes (Solidarité) : 1973-1974. Un exemple, parmi tant et tant, de la solidarité féministe ayant permis, au Portugal, la levée de la saisie des Nouvelles lettres portugaises de Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta, Maria Velho da Costa, sa traduction à l’étranger et leur acquittement des charges d’accusation « d’outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs ».
Évelyne Le Garrec [1934-2018] et Monique Wittig [1935-2003], dans leur préface à ce livre, en font part. Elles écrivent en outre :
« Les trois Maria avaient prévu qu’elles serraient en butte à des persécutions, non parce que, comme leurs juges le prétendent, ce livre est pornographique, mais parce qu’il est féministe, écrit par trois femmes, et à ce titre, dangereux. Écrit par une seule d’entre elles, peut-être aurait-il été interdit aussi, mais il est peu probable qu’il y aurait eu des poursuites judiciaires. Car il serait entré dans le cadre de la création littéraire et individuelle, ce qui est acceptable. Mais trois femmes qui se réunissent pour écrire un livre dénonçant la condition féminine, c’est déjà un noyau d’organisation. Choses inacceptables. Menaces pour l’ordre établi. » 149 (Cf. Femmes. « Féminin », Politique. Solidarité)
Féministes (« Spécialiste de la question ») : (30 septembre) 2016. France Inter nous informe qu’il existe des « spécialistes de la question féministe ». Invitée : Janine Mossuz-Lavau. Question posée : « Nous allons essayer de voir où se situent les priorités. » 150 (Cf. Politique. Médias, Proxénétisme)
Féministe (Storti Martine) : (11 décembre) 2020. Sur RFI, dans l’émission Idées, Martine Storti, auteure de :
- « Je ne suis pas une féministe blanche, je suis une femme blanche qui est féministe » et de :
- « Le féminisme blanc n’existe pas. »
Féministe (Wollstonecraft Mary) : 1937. (sans source; sans date) Flora Tristan [1803-1844] concernant la Défense des droits de la femme de Mary Wollstonecraft [1759-1797], auteure de :
« Ce livre est une œuvre impérissable, car le bonheur de l’humanité dépend du triomphe de la cause qu’elle défend. »151 152
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III. Féministes :
Féministes :
Féministes (1) : Ce qui manque trop souvent, c’est la force que donne la croyance en soi, c’est l’amour-propre nécessaire à l’affirmation de sa légitimité à s’exprimer. Certes, difficile lorsque l’on a été élevée, comme beaucoup d’entre nous, dans la ferme condamnation de « l’orgueil ». Et, poison ultime, dans celle de « l’égoïsme ».
Féministes (2) : Les féministes connaissent les sociétés patriarcales infiniment mieux que les sociétés patriarcales ne les connaissent. Constat insuffisamment politiquement utilisé.
Féministes (3) : Sans trop s’encombrer de nuances : Les féministes ont tout à reprocher aux sociétés patriarcales ; les sociétés patriarcales n’ont rien à reprocher aux féministes…à part le fait de l’être.
Féministes (4) : « Je suis féministe » : Au début, une revendication, puis une affirmation, puis une identification [à… ?]. Attention aux risques de facilités, de confusions, d’enfermements…
Féministes (5) : Quand une féministe est invitée à prendre la parole, il importe de ne pas oublier que d’autres qu’elles - féministes - ne le sont pas, et, par ailleurs, que la présenter en tant que telle - féministe - est aussi une manière de la distinguer - de la dissocier ? - des femmes. Enfin, que le terme, qui actuellement peut signifier tout et son contraire, est particulièrement prisé par les plus farouches défenseurs du patriarcat et de la domination masculine.
Par ordre alphabétique. Féministes :
Féministes (Archives) : Cf. Histoire. Archives
Féministes. Associations :
Féministes (Associations) (1) : Derrière toute volonté de regroupement des associations [féministes] entre elles, il y a une volonté d’hégémonie. S’interroger donc d’emblée sur les plaintes concernant l’éparpillement des associations [féministes…] laquelle serait, ne serait-ce que partiellement, responsable de la faiblesse de leur poids politique. On ne construit pas un projet politique féministe sur la base d’un agrégat composite de réflexions, d’actions, engagements ponctuels. Qui plus est, on [s’] interdit alors toute pensée globale du fait de la nécessaire recherche, dans cette logique, du plus petit dénominateur commun. La question, aussi difficile à poser que complexe, nécessairement évolutive, qui devrait être première et publiquement affirmée : une association féministe, sur quels fondements ? pour quoi faire ? pour quelle société ? L’entre-soi en retarde la nécessité, en recule l’échéance. (Cf. Politique. Associations)
Féministes (Associations) (2) : Aucune finalité ne demande d’être, de devenir, « rester uni-es ». À l’inverse, « rester unies » justifie si souvent cautionner ce qu’individuellement, l’on réprouve, et, si souvent, légitimer ce contre quoi l’on affirme vouloir lutter. La grande crainte : moins sans doute être, de s’isoler, de rester ‘seule’, que risquer et pouvoir être mise au ban d’un milieu, lorsque ce n’est pas d’un revenu.
Féministes (Associations) (3) : L’addition de revendications émanant d’associations féministes n’exprime ni une pensée, ni n’incarne la défense des femmes, elle-même difficilement pensable.
Évident, mais ne pas l’oublier, les médias au premier chef…
Féministes (Associations) (4) : (9 juillet) 2018. Entendu sur France Culture :
« Me too [Balance ton porc ayant dès lors disparu] a pris de court les associations féministes qui luttent contre le harcèlement sexuel, contre les violences. » 153
Il ne suffisait pas d’occulter leurs engagements, leur travail, leurs apports à la pensée, à l’histoire, à la justice, à la dénonciation des dites violences, pendant des dizaines d’années, encore fallait-il les rendre aveugles à l’évolution du monde…
Il faut oser…
Féministes (Associations) (5) : (18 avril) 2020. Une association féministe, faute de réponse à une lettre envoyée par elle à Olivier Véran, ministre de la santé, et à Marlène Schiappa, secrétaire d’état, décide de la rendre publique. La question de l’avortement des femmes n’est-elle pas, d’emblée, publique ?
Féministes (Associations) (6) : (juin) 2020. Lu dans Le Monde Diplomatique concernant les associations féministes du Moyen-Orient et du Maghreb :
« L’entrée des militantes dans les ONG […] leur permet d’accéder aux financements et à des réseaux de pouvoir, mais les conduit à en adopter le langage et les objectifs. » [p.25] Analyse valable pour le monde entier. 154
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Féministes (Ayant quitté les associations féministes) : Il nous manque des historiennes, de romancières, pour connaître, comprendre, tirer profit de toutes les réflexions des femmes ayant quitté les associations féministes. À l’instar, par exemple, de ce que Doris Lessing [1919-2013] a magistralement analysé concernant les communistes et le parti communiste en ex-Rhodésie du Sud dans Le Carnet d’or.
Féministes (« Bons points ») : Les féministes ne sont pas là pour conférer, comme des maîtresse d’écoles, de bons - ou de mauvais - points, comme certain-es les y poussent et comme certaines (moi incluse. Vérifier) y succombent.
Féministes (« Bostoniennes ») : 1886. Henry James [1843-1916], dans Les Bostoniennes, présente ce jugement critique effectué par Miss Prance des féministes Bostoniennes :
« Elles estiment que les femmes sont les égales des hommes ; mais elles sont bien plus contentes quand c’est un homme qui se range à leurs idées que quand c’est une femme. » 155
Loin d’être toujours encore vrai, tant s’en faut, mais…
Féministes (« Caramel Mou ») : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, rapporte la réaction, en 1935, la concernant - alors présidente de La femme nouvelle. Association pour l’égalité des droits civils entre Français et Françaises - de la présidente de l’Association des Veuves de guerre remariées :
« Il faut, Madame, que vous sachiez ce que mes collègues et moi, nous pensons de vous. Eh bien ! Nous pensons que vous n’êtes pas, comme tant d’autres féministes, en caramel mou. » 156
Féministes (Comment faire disparaître les féministes) : (19 juin) 2018. Intitulé de l’émission de France Culture, La dispute, à l’occasion de la publication dans La Pléiade, des deux tomes des Mémoires de Simone de Beauvoir :
« Littérature : Sous la plume de Simone de Beauvoir, toutes ces figures intellectuelles prennent vie. » 157
Féministes (Conquêtes) : (26 avril) 2017. Écouté hier le constat que José Maria Branco concernant les luttes politiques actuelles au Portugal :
« Les gens dépendent de ce qui a été conquis en 1974 [lors de la Révolution des œillets]. Ce n’est pas ce qui a été conquis qui dépend d’eux. » 158 Analyse politique valable pour le mouvement féministe actuel, mais, comme toute analyse lucide mais pessimiste, celle-ci n’est pas éternelle.
Féministes (Critique des féministes) : Le soin que mirent longtemps les féministes à ne pas se critiquer publiquement entre elles a incontestablement contribué à conférer au féminisme - en gardant ce terme générique - une valeur morale dont il bénéficie aujourd’hui. Mais il eut pour grave inconvénient de faire régresser la pensée critique féministe qui était et est toujours la force principale de toute pensée politique. Et c’est ainsi que nombre de débats, jugés trop conflictuels, qui auraient soulevés de réels antagonismes, ont été progressivement occultés : dès lors, du fait des confusions qui en furent nécessairement les conséquences, de ces oublis de thèmes majeurs, dans les failles souvent béantes de la pensée féministe, ont pu s’affirmer assez aisément « féministes », tant de celles - et dans une moindre mesure de ceux - qui défendent publiquement les thèses, les positions, les plus antiféministes. Sans oublier celles qui se contentent de se revendiquer comme telles en endossant, lorsque nécessaire, le dit qualificatif. On peut certes arguer que ces données seraient la marque, la preuve, de la pénétration dans la société de la pensée féministe : au prix payé, je me refuse à cet argument, assez paresseux par ailleurs.
* Ajout. 27 avril 2023. La pensée féministe critique a une limite : ne jamais pouvoir être utilisée contre le féminisme.
Féministes (Critique des hommes) : Les féministes, à force de nécessairement critiquer - si souvent à juste titre - les hommes, doivent se prémunir du danger de leur ressembler. Et ce d’autant plus que l’on reproduit nécessairement ce que l’on combat et qu’hommes et femmes ont été construits par le même monde patriarcal.
Féministes (« Dissensions ») : (17 mars) 2023. Christine Bard, sur France Culture, auteure de :
« Les dissensions entre féministes ne datent pas d’aujourd’hui. » 159
Aborder les analyses féministes sous l’angle des différences, des oppositions - renommées « dissensions » - entre féministes, en ce qu’il individualise, personnalise les enjeux n’est pas le point de vue approprié à partir duquel analyser les pensées, les actions, les luttes féministes ; cette vision nécessairement dépolitisante a fait un mal fou à la pensée féministe des années 1970 et suivantes.
Féministes (« Filles ») : (13 mai) 2008. L’émission de France Culture de la Fabrique de l’histoire consacrée aux et donnant la parole aux premières féministes - historiques - des années 1970, était intitulée : « Les filles de mai se révoltent ».
Elles sont par ailleurs présentées comme d’« anciennes militantes des groupes gauchistes de l’après 68 » ; il est question par ailleurs de « la question féministe qui a contribué à subvertir de l’intérieur le mouvement gauchiste » ; tandis que le féminisme est défini comme : « la lutte pour l’égalité entre les sexes supplantant la lutte des classes. » 160
Féministes. Guillemets :
Féministes (Guillemets) (1) : Il / elle eut à écrire le mot de féministe ; il / elle y ajouta des guillemets. Que souhait-il / elle signifier ? : une gêne, une défiance ? une mise à distance ? une crainte ? un refus ? des scrupules ? un déni ? un refus de reconnaissance ? une ambiguïté dont on est conscient-e, mais insuffisamment clarifiée ? Mais de qui ? De quoi ? : du terme, de ses multiples significations ? de celle à qui son envoi était adressé ?
* Ajout. 20 février 2021. Brigitte Fontaine en 2012 chante : « Laisse tomber les guillemets. »
Féministes (Guillemets) (2) : 2016. Dans le Tome I de La vie intellectuelle en France. Des lendemains de la Révolution à 1914, trois pauvres pages sont consacrées au féminisme et traitées sous la curieuse question : « Un féminisme européen ? » 161 Et, dans ce texte, sans aucune justification, les féministes sont citées - à quatre reprises, page 341 - entre guillemets. Un déni, une négation de l’histoire.
Féministes (Guillemets) (3) : (20 août) 2019. Lu dans Le Monde :
« […] Et voilà que surgissent les grèves dites « féministes » en Espagne et en Suisse […] » 162
Féministes (Guillemets) (4) : (décembre) 2020. Titre en première page du Monde Diplomatique :
« Dans les réseaux « féministes » du CAC 40. Des femmes plus égales que d’autres. » Décidemment, la culture féministe du Monde Diplomatique est toujours défaillante. A minima. 163
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Par ordre chronologique. Féministes. Historicité :
Féministes (Historicité) (1) : 2016. Dans le Tome II de La vie intellectuelle en France. De 1914 à nos jours, il faut attendre la quatrième partie, intitulée : Le temps des crises (de 1962 à nos jours) pour que quatre pauvres pages, coincées entre : « Orthodoxie et hétérodoxie économiques » et « La Nouvelle droite » fassent le point - les interrogations étant manquantes - sur « Les idées féministes en mouvement ».
On y lit dans le sous chapitre intitulé : Une nouvelle constatation [de ‘la rupture des années 70]
:
« Tandis que la notion de rapports sociaux de sexe insistait sur la dimension matérielle de la structure sociale inégalitaire, le genre, sans la nier, place au cœur de sa perspective la dimension symbolique et discursive de la construction sociale de la différence des sexes. » Comprenne qui pourra…
- Et ce, sans aucune liaison, suivi de :
« Il (le genre, sans doute) ouvre ainsi la voie aux théories queer ».
- À nouveau, comprenne qui pourra, puis, suivi de :
« Enfin, le concept d’intersectionnalité […] interroge les revendications féministes dans un monde traversé par d’autres rapports de domination, de classe, de sexualité ou de race. »
- La suite, toujours : comprenne qui pourra. Pas moi…
- En tout état de cause, ce n’est pas dans ce livre que l’apport des féministes à la « vie intellectuelle » - si tant est que cette expression soit signifiante - devra être recherchée. 164
Féministes (Historicité) (2) : (13 avril) 2017. Evelyne Sullerot [1924-2017], sur France Culture, auteure de :
« […] Vers 1970, au moment où toutes ces femmes s’agitaient tellement […] j’ai voulu faire du travail sérieux, un peu, à côté de leurs cris […]. » 165
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Féministes. Hommages :
Féministes (Hommages) (1) : Ils disaient vouloir lui rendre « hommage » : « hommage » de quoi ? pour quoi ? En réalité, l’emploi de ce terme n’est que, trop souvent, l’expression d’une faiblesse que l’on n’ose reconnaître, d’une faillite que l’on ne veut admettre, d’une confusion que l’on ne veut creuser.
Féministes (Hommages) (2) : Inclure des femmes, des féministes au Panthéon, enlever, modifier le [devenu] ridicule slogan : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » perpétue, sous couvert pour certaines de vouloir le subvertir, à maintenir les fondements de l’imaginaire politique qui l’a justifié et qui n’en reste pas moins patriarcal. (Cf. Hommes. « Grands »)
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Féministes (« Instrumentalisées ») : Certain-es, ancré-es dans des courants politiques structurants, ont une fâcheuse, mais logique, tendance à privilégier telles ou telles féministes, si possible dites « historiques », non pas en fonction de leurs apports spécifiques, mais selon leur capacité à être peu ou prou intégrées aux dits courants. Mais si celles-ci peuvent alors être considérées comme « instrumentalisées », fonctionnelles, il leur aurait suffi de refuser de l’être.
Féministes (« Intellectuelles ») : Les ‘intellectuel-les’, les universitaires, les journalistes…, dès lors fonctionnelles en règle générale, lorsque véritablement contraint-es d’avoir à émettre une appréciation concernant l’une ou l’autre des femmes que l’on pourrait qualifier d’intellectuelles et donc d’avoir à se prononcer, préfèrent détourner l’attention, ou juger des personnes. Sinon, il faudrait lire et comprendre leurs écrits. Pire ! : porter un jugement au fond qui ne soit pas trop gênant pour leur réputation intellectuelle. Peu s’y risquent ; ceux/celles, rares, qui le font, vont, en règle générale, dans le sens du courant. Les autres, l’immense majorité, prudemment, se taisent. Sans oublier, ceux / celles qui, après avoir été cautionné-es par elles, sont devenus le fer de lance de l’antiféminisme.
Féministes (« Intellectuelles-de-gauche ») : Pour la presse, pour les ‘intellectuel-les’ etc... une féministe peut être ‘de gauche’, peut même être - rarement - qualifiée d’’intellectuelle’, mais elle ne peut être une ‘intellectuelle de gauche’. D’ailleurs, si elle l’était, elle ne pourrait être féministe. « Intellectuel », en sus, ne veut pas dire grand-chose et, en tout état de cause, peut cautionner des jugements les plus graves. 166
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Féministe. Mais… :
Féministe (Mais…) (1) : Qu’il ne soit pas dit d’une féministe : elle est « féministe mais »… comme on disait autrefois d’Élisée Reclus [1805-1905] : il est anarchiste, mais c’est un grand géographe ; de Pierre Kropotkine [1842-1921] : il est anarchiste, mais il a été prince, et concernant le même, c’est un anarchiste, mais il est vraiment scientifique [France Culture] ; de Louis Aragon [1897-1882] : il était Stalinien, mais c’est un grand écrivain ; de Louise Michel [1830-1905] : elle était Communarde, mais elle était « l’amie de Clémenceau » [Jean-Noël Jeanneney] ; de Jean-Paul Sartre l’intellectuel-qui-s’est-toujours-trompé, mais il a écrit Les mots ; de Léopold Sédar Senghor [1906-2001] il était président de la république du Sénégal, mais c’est un poète, un écrivain et un académicien français ; d’une femme de chambre de l’hôtel, mais elle est charmante, 167
- On peut aussi ajouter, concernant une féministe, mais elle « avait une collection de dentelles »…
* Ajout. 24 juillet 2016. (18 juillet) 2016. Par comparaison, entendu sur France Culture :
« Vous êtes issu d’une famille modeste, mais qui a toujours défendu ses idées… » 168
Par ordre chronologique. Féministe. Mais… :
Féministe (Mais…) (1) : 1999. Ghislaine Ottenheimer, journaliste, dans la Préface (mais non signée) de : Roselyne Bachelot, Geneviève Fraisse. Deux femmes au royaume des hommes, auteure de :
« […] Geneviève Fraise, comme Roselyne Bachelot, féministes sans failles et sans reproches, mais modernes, au sens où elles n’ont renoncé ni à la féministe, ni à la maternité » […]. » 169
170
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Féministes (Maitron Le) : À quand un Maitron 171 [1910-1987] des féministes, avant que tant de vies de militantes ne sombrent dans l’oubli ? Nécessite préalablement a minima la clarification du terme de féminisme. Dans l’attente, les féministes sont dissoutes dans l’anarchisme et dans l’histoire du mouvement ouvrier et syndicaliste. Alors que la clarification des liens historiques et des contradictions théoriques entre les analyses du monde anarchiste, libertaire, communiste, altermondialiste…et féministes n’a jamais sans doute été si nécessaire, il existe un risque d’élargir, illégitimement, ces concepts pour y intégrer des femmes qui n’étaient ni féministes, ni libertaires. Pour en masquer les contradictions ? (Cf. la présentation récente de madame Messali, Émilie Busquant, qualifiée à plusieurs reprises, à tort, comme « libertaire ».)
N.B. 5% de femmes citées dans le Dictionnaire Maitron des Anarchistes. (2014)
Féministes (Médias) : Les médias (dominants) ont souvent l’art, lorsqu’ils invitent des féministes, de leur faire parler d’elles, de leur vie et de leur œuvre… ce qui n’aide pas vraiment à l’évolution de la pensée féministe. Mais elles n’en ont pas tant s’en faut, d’autant qu’elles sont bien peu nombreuses à être invitées, le monopole. C’est un profond processus d’individualisation de la pensée.
* Ajout. 31 janvier 2023. Les féministes sont, depuis cet écrit, plus nombreuses à être invitées, bien que les féministes dites politiques le soient nettement plus. Quant au processus d’individualisation de la pensée il est devenu très largement partagé.
Féministes (« Occidentales ») : Les États les plus grossièrement, les plus violemment patriarcaux, emploient à satiété [je pense notamment aux débats concernant le code de la famille Algérien en 1984] l’argument selon lequel les femmes de ces pays ne doivent pas s’aligner sur les positions des féministes occidentales, caricaturées à plaisir. Il s’agit certes d’une réaction nationaliste, souvent religieuse, qui elle-même fait suite à une longue et dramatique histoire coloniale, impérialiste, laquelle fait fi et interdit tout échange, toute solidarité internationale des femmes.
Mais il n’est pas suffisant de s’arrêter à cette prise en compte de l’histoire.
Les féministes occidentales, dans toute leur diversité, vivent dans États dont les responsables vendent des armes dans le monde entier ; font la guerre partout (surtout en dehors de leurs frontières) dans le monde, lors qu’ils estiment devoir sauvegarder leurs intérêts ; reçoivent, négocient avec des chefs d’États dont, pour se limiter à l’islam, la charia est le fondement, etc., etc…
Dès lors, politiquement parlant, pour ne prendre que l’exemple le plus manifeste actuellement de la critique par les féministes de la religion musulmane, les féministes occidentales doivent, pour que leur critique féministe de l’islam politique soit entendue, soit crédible, préalablement affirmer clairement concomitamment leur claire dénonciation des politiques menées par les États occidentaux.
Sinon, en toute logique, sous couvert de critiques de l’Islam-isme, elles risquent fort d’exprimer aussi leur soutien aux politiques occidentales menées par les États au sein desquels elles vivent et dont elles deviennent les alliées et les cautions.
À cette occasion, rappeler que le concept politique d’« Occident » doit être critiqué et qu’il ne se réduit pas à la position des gouvernant-es des États qui le composent. (Famille. Code de la famille, Politique. « Occident »)
Féministes (Prison) : Combien de féministes françaises en prison pour leurs idées, pour leurs engagements féministes ? Et combien, pour les mêmes raisons, ont-elles été assassinées ? Devrait rendre modestes les féministes dites radicales ?
Féministes. Projets politiques :
Féministes (Projets politiques) (1) : Les féministes doivent proposer des projets, des morales, des principes, des objectifs, des utopies ; pas seulement des objections au monde actuel, dont la refondation est impensable sans une libération de la parole des femmes, de toutes les femmes. Cette libération de la parole permet de dévoiler les chapes de plomb qui pèsent sur elles, sans laquelle leurs vécus, leurs analyses, leurs revendications ne peuvent que rester enfermé-es, enfoui-es, là où ils / elles sont tapi-es, mais elle ne saurait suffire. Pour ce faire, agir est mieux que réagir ; faire est mieux que dire de faire ; anticiper est mieux que freiner ; avoir une stratégie à long terme est mieux que d’avancer par tactique et alliances ; penser un autre avenir est mieux que concocter des programmes… Mais parler, écrire ne suffit pas ! (Cf. Politique. Projet)
Féministes (Projets politiques) (2) : (3 septembre) 2019. Appel à toutes les femmes gilets jaunes, à toutes les femmes précarisées, à toutes les associations de terrain, et à toutes celles qui le soutiennent.
« Le 3 septembre [2019] a lieu un ‘Grenelle’ organisé par Schiappablabla.
Nous serons là aussi, avec des actions dans toutes les régions de France, devant les CAF et les commissariats.
Le dimanche 8 septembre [2019] nous manifesterons toutes ensembles à Paris pour demander la démission de la « Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ».
Nous voulons des actes, des moyens, et des budgets, pas du blabla.
Le bilan est lourd pour ce gouvernement et pour Mme Schiappa.
Ce que nous dénonçons et réclamons :
* Violences masculines contre les femmes :
- 94 (au 22/08) femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.
- Concernant les commissariats, comment pourrions-nous aller porter plainte contre des violences quand on sait que cette même police gaze frappe mutile et tue !
- Nous condamnons le silence de Mme Schiappa quant à la mort de Zineb Redouane, tuée par la police, ainsi que les nombreuses blessures de guerre subies par les femmes gilets jaunes et/ou précarisées, à Paris, dans les banlieues, et partout dans le pays depuis 11 mois.
- Nous dénonçons les humiliations et les palpations abusives multiples dont nombreuses d’entre-nous ont été victimes lors des fouilles des femmes gilets jaunes.
- Contre la pédophilie, nous demandons l’imprescriptibilité des crimes sexuels.
* Logement :
- Des femmes et des enfants dorment dehors. Les femmes subissent des viols dans la rue. Réquisition urgente des logements vides pour elles et leurs enfants : application de la loi de réquisition, le texte existe, il doit être appliqué !
- Des places d’hébergement ont été fermées, des centaines, qui étaient dédiées exclusivement aux femmes victimes de violences, par exemple au Palais de la Femme - Armée du Salut, à Paris. :
* Précarité, Chômage :
- Un nouveau mode de prise en compte des revenus du conjoint a été annoncé pour le calcul de l’AAH. C’est un scandale qui condamne les femmes handicapées à être dépendante financièrement de leur conjoint. Nous ne pouvons l’accepter.
- Nous demandons encore et toujours la suppression de la TVA pour les produits de première nécessité.
- Des conditions de travail et des salaires qui permettent de vivre dignement (se loger, manger, s’habiller, se soigner, éduquer, se cultiver, partir en vacances, etc.)
- Revalorisation des métiers encore très féminisés, infirmières, aides-soignantes, services d’aide à domicile, à la personne, etc.
- Les mères célibataires ont toujours autant de difficultés et votre mesure concernant la CAF existait déjà. Arrêtez les coups de com’ et faites votre travail, faites appliquer les lois qui existent déjà.
- Les femmes retraitées sont de plus en plus précaires, il est insoutenable de voir nos anciennes faire les poubelles pour se nourrir.
- Et les chômeuses ? Elles perdront les droits aux Assedic et se retrouveront au RSA. C’est ça l’indépendance financière des femmes selon Mme Schiappa ?
* Santé :
- Liberté égalité proximité : des maternités ont été fermées, comme la Maternité de Bernay, la maternité du Blanc et d’autres.
- La PMA était prévue pour janvier, ça suffit de reporter vos promesses. Nous allons veiller à ce que cette mesure de justice sociale soit bien mise en place pour toutes les femmes, sans discriminations sociales et/ou raciales.
- Les budgets dédiés au planning familial ont baissé. Cette association fait pourtant ses preuves chaque jour pour aider les femmes.
Nous sommes très présentes depuis le début du mouvement, sur les ronds-points, les blocages, aux assemblées et aux rassemblements.
Et quand les Femmes se mobilisent pour leur dignité, ce sont des lionnes, elles n’abandonnent jamais sachez-le ... (!!!)
Nous voulons pouvoir accéder à nos droits et en obtenir davantage.
Nous sommes en première ligne de la précarisation et nous ne laisserons pas le gouvernement Macron laminer nos corps, nos droits et nos mouvements sociaux.
« Simple, forte, aimant l’art et l’idéal, brave et libre aussi, la Femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. » Louise Michel
« Les féministes, celles qui se battent pour leurs droits, et qui éprouvent la lutte dans leurs chairs, c’est nous, pas Schiappa ! » Femmes Gilets Jaunes
« Tant que les femmes ne s’en mêlent pas, il n’y a pas de véritable révolution. » Honoré de Mirabeau. »
Premières signataires et organisatrices de cet Appel :
Femmes Gilets Jaunes / Syndicat Sud CT Mairie de Saint-Denis/ Collectif Femmes Gilets Jaunes 38 - Féministes et Gilets Jaunes/ Vieilles et pas sages / Le Tour des femmes / Le Comité de Soutien des Femmes du Palais / Collectif Gilets Jaunes du Cannet des Maures / Kurdistan au Féminin / Le Collectif Féministes Antifascistes / Féminicides par compagnons ou ex. / Des militantes de : la Maison des femmes de Paris, de SOS Maman, de l’association Femmes Sourdes Citoyennes et Solidaires / Du Pain et Des Roses - Révolution Permanente. (Cf. Politique. État. « Gilets jaunes », Économie)
Féministes (Projets politiques) (3) : (3 septembre) 2019. Les Effrontées demandent des actions concrètes et des moyens !
« Le grenelle sur les violences faites aux femmes s’ouvre alors qu'une 101ème femme vient d'être assassinée par son conjoint cette année.
Pourtant, depuis des mois les associations féministes enjoignent le gouvernement de prendre sans attendre des mesures d’urgences, faciles à mettre en place.
Bien sûr, toutes nous martelons qu’un milliard est absolument nécessaire pour endiguer durablement les violences.
Mais pourquoi ces mesures simples, de bon sens, n’ont-elles pas déjà été prises ?
Telles que l’interdiction ferme pour les policiers d’inciter les victimes à transformer leur dépôt de plainte pour violence conjugale en main-courante.
D’exiger le traitement systématique des plaintes, et de sanctionner les policier·es qui les refusent.
Telles que l’ouverture de 200 places d’hébergement d’urgence en attendant d’en ouvrir 2200 de plus d’ici la fin du quinquennat, pour atteindre les minimas requis par l’UE.
Nous demandions également que cesse la frilosité des JAF à dispenser des ordonnances de protection ou des mesures d’éloignement du conjoint violent.
Nous demandions que tou·tes les acteur·ices de la prise en charge des victimes allant des agent·es de police aux magistrat·es, en passant par les personnels des centres de santé soient systématiquement formé·s afin qu’ils et elles comprennent désormais les notions de sidération, de déni, et autres mécanismes psychiques qui ne sont toujours pas reconnus, alors que de nombreux travaux en ont démontré l’existence.
Afin qu’on ne laisse pas repartir chez elle une femme qui a reçu des coups sans l’avoir questionnée et orientée avec bienveillance vers les services compétents.
Les effronté-es demandaient que cessent les méthodes violentes, inutiles et traumatisantes pour les victimes comme les confrontations ou demandes de médiation avec des agresseurs ainsi que les questions intrusives sur la sexualité des victimes de viol.
Aujourd’hui, certain·es juges sont si peu formé·es que des décisions aussi aberrantes que scandaleuses sont prises, telle qu’accorder une médiation entre conjoint·es alors qu’une ordonnance de protection a été prise au préalable, ce qui est pourtant interdit par la loi.
Ou encore, condamner des femmes pour non présentation d’enfants, alors que ces dernières les protègent d’un agresseur ayant déjà sévi.
Les effronté-es demandaient également une grande campagne nationale afin de sensibiliser à la déconstruction des stéréotypes sexistes, qui sont le terreau des violences. Cela passe aussi par une éducation à l’égalité et contre le sexisme dispensé à l’école, dès la petite enfance.
‘La grande cause du quinquennat’, conduite avec le plus petit budget de l’État. Une coupe de 25% dans le budget alloué aux droits des femmes entre le précédent quinquennat et celui d’Emmanuel Macron.
Cette grande cause prend surtout la forme d’un grand plan de communication, faisant la publicité d’un numéro inefficace, le 3919, avec au bout du fil des personnes non formées, ne sachant pas orienter correctement les victimes, les dirigeant vers les quelques centres qui ont signé la charte du numéro gouvernemental, c’est-à-dire parfois à des kilomètres du lieu de vie des victimes !
Quant au site dédié, il est si pauvre et imprécis dans ses informations que nous en avons été atterré·es.
Un grand plan de communication, par le biais d’un grenelle auquel ni les victimes ni les familles ne sont conviées, seule une petite poignée d’organisations y ayant été invitées pour la forme.
Quel est ce triste spectacle, de quelques semaines, qui laisse à sa porte victimes, familles et associations luttant pour les droits des femmes ? Même celles qui accompagnent médicalement et juridiquement les femmes violentées sont restées sans invitation, et même sans réponse lorsqu’elles ont manifesté leur étonnement puis leur désapprobation.
Quel est le sens d’un ministère qui reste sourd aux propositions des associations de terrain, puis qui leur ferme la porte de son grenelle ?
Qui depuis des années, est également sourd à leurs demandes de davantage de subventions ?
Il ne peut y avoir de véritable volonté politique là où il n’y a pas de moyens, et là où l’on méprise les propositions des personnes formées et compétentes.
Depuis la prise de conscience massive qu'a été #metoo, beaucoup de femmes refusent l’emprise et la violence de leur conjoint et fuient. Et leurs agresseurs en deviennent plus violents encore, et les féminicides augmentent.
Mais alors que les femmes se battent pour être libres et jouir de leurs droits, l'État lui n'a pas bougé.
Les moyens doivent être augmentés pour permettre à toutes les femmes de sortir de ces situations terribles, les associations féministes doivent être écoutées et les gouvernant·es doivent travailler avec elles, en d’autres termes l’État doit être à la hauteur de ce mouvement de libération des femmes face à leurs agresseurs et leur assurer protection : plus une seule ne doit mourir d'avoir voulu prendre sa liberté ! »
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Féministes. Radicales :
Féministes (Radicales) (1) : Refuser d’être qualifiée de « féministe radicale » : c’est le système patriarcal qui est radicalement injuste, pas la personne qui, simplement, constate, analyse et critique ledit système.
Qui plus est, qui peut être qualifiée d’« être » féministe ? Ne peut-on pas plutôt aspirer à progresser dans la réflexion, dans la critique (d’abord, du qualificatif lui-même ?), dans l’agir féministes ?
Féministes (Radicales) (2) : Une féministe [radicale] n’est pas « injustement méconnue » : elle est logiquement déniée.
Féministes (Radicales) (3) : L’expression de « féminisme radical » et/ou de « féminisme libertaire » doit être selon moi récusé, sauf explicites clarifications : à savoir que ne peut en faire partie, toute pensée qui, peu ou prou, défende, justifie, légitime le proxénétisme, la pornographie…
Mais, à l’écoute de l’emploi de l’expression : « Islamiste radical », n’est-ce pas, en sus, l’emploi de « féminisme », celui de « radical » qui doit être soit récusé, soit clairement explicité ?
- Pour en démontrer l’incohérence, voire l’absurde, fondé sur le simple accolement de deux mots, quel serait le lien entre les pensées de Madeleine Pelletier, Valérie Solanas, Katharine Mac Kinnon, Andrea Dworkin, Anne Le Gall, Marie-Jo Bonnet, Christine Delphy, les Femen…etc., etc., ?
Féministes (Radicales) (4) : 1931. Édith Stein [1891-1942], deux ans avant son entrée au Carmel, auteure de :
« Comme lycéenne et étudiante, j’ai été une féministe radicale. Ensuite, j’ai perdu tout intérêt pour la question. […] » 172
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Féministes (Radio courtoisie) : (12 février) 2024. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) :
« Les féministes professionnelles, celles qui lâchent les meutes… », « celles qui lâchent des concepts… », « elles racontent n’importe quoi » ; « délire néo-puritain » ; « femelles dominantes » ; « secte » ; « désir de domination sur les femmes » ; « elles sont au manettes »
Féministes (Raison. Avoir) : (14 octobre) 2015. Je lis dans un dossier intitulé : « Des hommes féministes, est-ce possible ? » publié par La Gazette des femmes (Québec) concernant l’association Zéro macho :
« Si on voulait résumer notre point de vue en une phrase, ce serait : ‘Les féministes ont raison’. » […]. Par quels processus en est-on arrivé-es à ce degré zéro de la pensée politique ? Je dois cependant préciser que cette phrase est suivie d’une autre que voici :
« Notre place n’est pas de prendre leur place, mais de réfléchir en tant que membre du groupe dominant, à ce que l’on peut faire pour participer à l’avancement vers une société plus égalitaire. » 173
On ne peut que constater l’évidente contradiction entre ce soutien inconditionnel aux « féministes » et cet appel à la réflexion de soi « en tant que membre du groupe dominant » ; on doit aussi noter la présentation spécifique qui est donnée du féminisme : « participer à l’avancement vers une société plus égalitaire ».
N.B. Une précision : la rédactrice de l’article n’ayant pas publié le nom de l’auteur qui évoque le « nous », je n’ai pas non plus cité le nom de l’auteur de la seconde phrase. (Cf. Relations entre êtres humains. Avoir raison. Patriarcat. Raison. Avoir)
Féministes. Reconnues :
Féministes (« Reconnues ») (1) : Une féministe « reconnue » : s’inquiéter…Une féministe « patentée » : fuir. Méchant ?
Plus globalement, ne pas accepter d’être reconnu-e par quiconque ? Être, simplement, écoutée, apprécié-e, critiqué-e, lu-e, réfléchi-e, ou non…En son temps, ou plus tard…
Féministes (Reconnues) (2) : Tant que les féministes voudront être reconnues, aimées, intégrées, citées, nommées, promues, médaillées, invitées, flattées, avoir le sens de l’humour, être séduisantes, etc., tant qu’elles accepteront d’être définies par leur apparence, leur mode de vie, leur famille d’origine, leur supposée ‘sexualité’, leur âge, leurs maris / amant-es..., il n'y aura pas de féminisme politique. Au mieux, du colmatage de brèches.
- Mais comment avancer, en la matière, sans ego peu ou prou conforté ?
* Ajout. 29 septembre 2014. Attendre, aspirer à une reconnaissance, regretter de ne pas être reconnue, c’est reconnaître à certain-es le droit de vous reconnaître. C’est se reconnaître comme dépendante ; c’est reconnaître son aliénation ; c’est perpétuer les rapports de dépendance, dont la logique ultime a été (pour ne prendre qu’un exemple) exprimée par le roi Beaudoin lors de la cérémonie d’indépendance du Congo (30 juin 1960) : « C’est à vous qu’il appartient maintenant de démontrer que nous avons eu raison de vous faire confiance. »
En opposition, lire le discours de Patrice Lumumba [1925-1961].
Féministes (Reconnues) (3) : Les féministes « reconnues » ne peuvent pas ne pas s’interroger sur les raisons pour lesquelles elles le sont, et plus précisément, sur la question de savoir si elles le sont en tant que personnes « dérangeantes » ou en tant que « cautions ». Les deux étant par ailleurs en règle générale - mais pas toujours…- de mise, la question politique n’en est que plus intéressante.
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Féministes (Réhabilitation) : (5 janvier) 1959. Interrogé par Madeleine Chapsal [1925-2024], Jean-Paul Sartre [1905-1980] concernant les écrivains, auteur de :
« Quelqu’un disait récemment qu’il ne savait rien de plus ignoble que les réhabilitations posthumes : On prend l’un d’entre nous, on le fait mourir de rage ou de chagrin, et puis un quart de siècle plus tard, on lui érige un monument. Et ce sont les mêmes qui font le discours à son effigie, les mêmes chacals ; ils honorent le mort pour pouvoir empoisonner quelque vivant. »
Ce constat peut concerner nombre de féministes, à ceci près qu’un quart de siècle est trop court pour beaucoup, et que les monuments brillent par leur absence. 174
Féministes. Revendications :
Féministes (Revendications) (1) : La première revendication féministe : prendre les mots au pied de la lettre ? Sans doute alors, cesseraient-on de qualifier de « blague », d’ « humour », de « second degré » - ce qui, incidemment, ne veut rien dire - les humiliations, les injures, les jugements dénégateurs, les torrents d’absurdités, les violences dont nous, les femmes, les féministes, sommes, sans en avoir le monopole, quotidiennement les cibles ? Et cela, c’est pourtant clairement lisible : il faut juste vouloir le lire.
Féministes (Revendications) (2) : 2015. Une revendication féministe simple et universelle, entendue hier dans la bouche du dessinateur Joann Sfar :
« Que les hommes cessent d’emmerder les femmes ». 175
* Ajout. 5 octobre 2017. 2000. Cette phrase me fait cependant penser à la phrase de Charles de Gaulle [1890-1970] de ses Mémoires, souvent citée :
« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. » 176
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Par ordre chronologique. Féministes. Sciences-po :
Féministes (Sciences-po) (1) : 2015. Dans les années 1980, l’association féministe de Sciences po (Paris) s’appelait Les sciences potiches se rebellent.
En 2015, elle s’intitule : Garces (Groupe d'Action et de Réflexion Contre l'Environnement Sexiste) et s'inscrit dans la mouvance L.G.B.T…
Féministes (Sciences-po) (2) : (10 février) 2021. Le directeur de sciences-po Paris démissionne ; j’apprends qu’il existe un hashtag dénommé Sciences-porcs et qu’une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à Grenoble. L’histoire fait des bonds gigantesques.
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Féministes. Silence :
Féministes (Silence) (1) : Concernant, sur tel ou tel sujet, la critique du supposé silence des féministes - qui n’est en réalité qu’injonction ponctuelle à les faire parler et /ou à les maintenir sous le boisseau du silence - Cf. la réaction de Michel Foucault [1926-1984] au printemps 1983 :
« Je n’avais jamais écrit tant d’articles dans les journaux depuis qu’on dit que je me tais. » Et ce, après avoir refusé « de prendre position, ni dire ce qu’a voulu dire [Gilles Deleuze] » et affirmé :
« Les gens disent ce qu’ils veulent dire ou ce qu’ils peuvent dire. » 177
Féministes (Silence) (2) : Et si cette critique du soi-disant silence des féministes n’était que le reflet, plus ou moins conscient, du silence de la société concernant « les femmes », ou plus justement de la conscience, plus ou moins inquiète, de la radicale inadéquation des discours portés sur elles ?
- Ne concerne pas que des féministes… (Cf. Femmes. Silence)
* Ajout. 28 novembre 2017. Le silence n’eut qu’un temps… Et il se déchira : la trame, usée jusqu’à la corde ne tenait plus.
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Féministes. Théories :
Féministes (Théories) (1) : Une contradiction dans les termes. (Cf. Patriarcat)
Féministes (Théories) (2) : (28 septembre) 2018. Dans un article du Monde concernant une « rencontre » avec l’historienne Mary Bird, celle-ci évoque « les lecteurs intelligents qui lisaient par le passé des textes féministes, mais que le tournant très théorique du féminisme a un peu laissé de côté ces derniers temps. » 178
Pour ma part, je dirais que la pensée féministe dominante a perdu contact avec la vie, notamment celles des femmes.
Et que les pseudo théories féministes masquent cette réalité.
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Féministes (Transmissions) : Je rencontre une féministe de ma génération, certes au riche passé, au fructueux présent, qui se plaint du manque de transmissions féministes entre générations : mais n’est-ce pas cautionner une norme ? perpétuer le passé ? sous-estimer son prodigieux enrichissement depuis lors ? et dès lors, ne pas voir assez clairement les ambiguïtés, contradictions, non-dits, culs de sac, dangers dont le féminisme est aujourd’hui porteur ?
Féministes (Unies) : 2015. Entendu hier concernant la campagne : « Marre du rose », après l’énoncé des associations partenaires :
« Toutes les féministes sont unies… » 179 Comment peut-on… ?
Féministes (« Universalistes ») : (26 janvier) 2021. Dans une Tribune publiée par Le Point, « cinquante-cinq militantes féministes universalistes appellent les parlementaires à renforcer le projet de loi séparatisme en débat à l’Assemblée nationale. »
« Nous, féministes engagées pour les droits des femmes, le progrès social et l'égalité, nous luttons contre toutes formes de domination patriarcale et soutenons les femmes et les hommes qui, ici comme dans d'autres pays, mènent un combat, souvent au risque de leur vie, contre les fondamentalismes politico-religieux. C'est pourquoi, quelle que soit notre appréciation de l'action du gouvernement sur d'autres sujets, nous prenons acte avec satisfaction de l'esprit du projet de loi ‘confortant le respect des principes de la République’ qui veut répondre à un certain nombre de défis auxquels sont confrontés les principes universalistes inscrits dans l'ordre juridique français. »
- Se qualifier de « féministes universalistes », n’est-ce pas considérer que d’autres - qui alors ? - ne puissent pas être considérées comme telles ?
- Se qualifier de « féministes universalistes », n’est-ce pas récuser les innombrables critiques dont le qualificatif « universalisme » a été l’objet ?
- « S’inscrire au sein même de l’ordre juridique français » n’est-ce pas légitimer toutes les non-valeurs patriarcales dont il est pétri et dont sa caution, depuis des siècles, aux silences imposées aux victimes des violences est la si éclairante expression ?
- Cautionner le terme d’« ordre », n’est-ce pas perpétuer tous les ordres dont le droit est l’une des plus signifiantes incarnations ?
- N’est-ce pas, en posant la république, le droit « français » comme une valeur positive, comme une valeur de référence, se protéger de toutes les critiques concernant le passé notamment colonial de la France et de toutes les violences dont il est indissociable ?
- Peut-on enfin dénoncer les « fondamentalismes politico-religieux » - et son cortège de confusions - sans se libérer du nationalisme français ?
Féministes (Vieilles) : (12 juillet) 2018. Véronique Nahoum-Grappe, auteure de :
« Les vieilles féministes… les femmes, les hommes […]. » 180
Féministes (Vote (pour) Macron Emmanuel) : (29 avril) 2017. 61 associations et ONG - sur le fondement du refus du vote Le Pen [« Le pire est malheureusement possible »] - appellent de facto à voter pour Emmanuel Macron.
Parmi elles, deux associations s’affirmant féministes : Osez le féminisme et le Planning familial. En voici le texte fondateur :
« À la veille de cette élection aux enjeux majeurs, nous, organisations de la société civile, souhaitons lancer un cri d’alarme pour défendre les valeurs qui nous animent et qui constituent le socle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Ces valeurs sont celles de notre devise nationale : la liberté - de critiquer, de manifester, de penser autrement, de proposer des alternatives - ; l’égalité - bien réelle entre toutes et tous, face à l’emploi, aux aides sociales, à l’accès aux soins et au socle de droits - ; et la fraternité - c’est-à-dire la générosité et l’humanité envers tous comme le respect de notre environnement partagé. » 181
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IV. Féminisme. Antiféminisme :
Antiféminisme :
Féminisme (Antiféminisme) (1) : Ce sont moins les antiféministes qui sont stupides que le patriarcat qui est indéfendable.
Antiféminisme (2) : L’antiféminisme n’est pas une opinion ; c’est une conception du monde.
Antiféminisme (3) : Dévoiler, révéler, dénoncer les manifestations de l’antiféminisme ne suffit pas - tant s’en faut - à reconstruire un monde libéré du patriarcat.
Antiféminisme (4) : Le plus grand danger de la pensée féministe : se focaliser sur, s’arrêter à, et donc s’abaisser à la bêtise de tant d’antiféministes ?
Antiféminisme (5) : Je me demande si la suffisance n’a pas beaucoup à voir avec les arguments antiféministes. Et, là, les classes sociales, pas plus que les diplômes et / ou ‘la culture’ n’ont rien à y faire… À moins que, à l’inverse ?…
Antiféminisme (6) : En caricaturant les féministes, soit les antiféministes ne veulent rien comprendre, soit ils/elles comprennent trop bien où sont leurs intérêts.
Antiféminisme (7) : Les antiféministes ont actuellement deux moyens privilégiés d’agir : s’affirmer comme tel-les qu’ils sont et veulent rester ou s’affirmer féministes.
* Ajout. 24 novembre 2017. Variante : être pour ou contre La domination masculine de Pierre Bourdieu.
Antiféminisme (8) : Il y a sinon autant, du moins beaucoup à comprendre et à réfléchir chez les antiféministes que chez les féministes.
Antiféminisme (9) : Le principal (?) non-dit inconscient de l’antiféminisme : la crainte de contester et donc d’entrer en conflit avec tous les ordres conservateurs d’injustices que le patriarcat cautionne et justifie ; et, dès lors, d’avoir à être confronté-es à la construction de sa propre structuration psychique et donc politique. Si cette analyse est juste, alors les antiféministes, pas plus que quiconque d’ailleurs, ne peuvent, ni ne doivent être qualifiés de « stupides » …
Antiféminisme (10) : Pour une femme qui s’affirme antiféministe, il y a beaucoup de haine de soi ; pour un homme, en sus, de haine de l’autre.
Antiféminisme (11) : Entre l’antiféminisme et la haine de soi, un immense champ d’investigations… (Poursuivre)
Antiféminisme (12) : (4 juillet) 2019. Une féministe qui ne finit pas sa vie, « relativement seule » abandonnée, si possible triste, et dans un « foyer », n’est pas, pour eux, une vraie féministe. 182
Antiféminisme (13) : Les antiféministes ne connaissent pas plus les féministes, que les antisémites ne connaissent les juifs, les antimusulmans, les musulmans, etc…
En effet : comment peut-on détester, haïr des personnes que l’on ne connait pas ?
N.B. En sus et/ou en outre, ni les féministes, ni les juifs, ni les musulmans n’existent…
Antiféminisme (14) : Il est plus aisé, plus facile, moins fatiguant, moins chronophage de critiquer les féministes, telle féministe - « le féminisme » est plus difficile - que d’avoir à reconnaitre que l’on ne connait rien ou presque - et que l’on n’en a aucune envie - de la pensée féministe. Et ce sont pourtant à tous ceux-là auxquels la parole est donnée, dans les médias, sans cesse, sans vergogne, sans honte.
Par ordre alphabétique. Antiféminisme :
Antiféminisme (Antisémitisme) : L’antisémitisme - c’est selon, peu ou prou - préfigure, cautionne, justifie, accompagne, légitime, justifie meurtres et assassinats ; l’antiféminisme - c’est selon, peu ou prou - préfigure, cautionne, justifie, accompagne, légitime, justifie meurtres et assassinats. Mais les auteurs, les victimes ne se recouvrent pas.
Antiféminisme (Arendt Hannah) : (12 mars) 1970. Hannah Arendt [1906-1975], dans une lettre à Martin Heidegger [1889-1976], auteure de :
« Ces jeunes filles fort douées ont bien du mal à réfléchir posément à toutes ces questions féminines que le féminisme s’est entendu à embrouiller à merveille, d’autant plus difficilement qu’elles rechignaient à s’y prêter. Cette absurdité se déchaîne ici en allant de pair avec les mouvements de libération, et les étudiantes vous demandent comment on doit s’y prendre pour garder un homme. Si on leur répond : ‘bien faire la cuisine, il n’y a pas de honte à retrousser ses manches’, etc., les voilà toutes ébahies. » 183
Antiféminisme. Aristote :
Antiféminisme (Aristote) (1) : Aristote [384-322 av. J.C], auteur de :
« La comparaison avec les bêtes pour établir que les femmes doivent avoir les mêmes fonctions que les hommes est absurde : « [les bêtes], elles, n’ont pas de maison à tenir. » 184
Antiféminisme (Aristote) (2) : 1679. François Poulain de la Barre [1647-1725], dans De l’égalité des deux sexes, auteur de :
« Aristote [384-322 av. J.C] à qui l’on conserve encore dans les Écoles le nom glorieux de Génie de la nature sur le préjugé qu’il l’a mieux connue qu’aucun autre Philosophe ; prétend que les femmes, ne sont que des Monstres.
Qui ne le croirait, sur l’autorité d’un personnage si célèbre ?
De dire que c’est une impertinence, ce serait trop ouvertement choquer ses suppôts.
Si une femme quelque savante qu’elle fût, en avait écrit autant des hommes, elle perdrait tout son crédit, et l’on s’imaginerait avoir assez fait pour réfuter une telle sottise que de répondre que ce serait une femme, ou une folle qui l’aurait dit. Cependant, elle n’aurait pas moins de raison que ce Philosophe. […] » 185
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Antiféminisme (Badinter Elisabeth) : (15 juin) 2024. Émission sur France Culture d’Alain Finkielkraut : « La situation des femmes aujourd’hui ». Invitée : Élisabeth Badinter ainsi présentée : « Rencontre avec une philosophe, féministe militante qui demande aux hommes de ‘faire encore un effort’. »
Pour rappel : la forfaiture intellectuelle, politique, présentant Elisabeth Badinter comme féministe dure depuis près d’un demi-siècle.
N.B. Peut-on imaginer une question qui - faisant fi de la nationalité, de l’âge, de la classe sociale, des revenus, des engagements politiques, de la situation de famille, etc… - s’intitulerait : « La situation des hommes aujourd’hui » ?
Antiféminisme (Baillargeon Normand) : 2009. Normand Baillargeon a préfacé le livre de Voltairine de Cleyre [1866-1912] intitulé De l’action directe [1912].
Si l’on ne savait que Voltairine de Cleyre était anarchiste et l’une des plus radicales féministes, la lecture de sa Présentation - dont l’un des paragraphes s’intitule pourtant Le parcours d’une insoumise - ne permettrait pas de le savoir. Le terme n’existe pas dans le livre ; aucune référence bibliographique n’est proposée.
Et c’est ainsi que certains anarchistes - « Nous anarchistes… » écrit-il - prolongent, par leur déni, l’antiféminisme, toute logique patriarcale. 186
Antiféminisme (Bigard Jean-Marie) : 2001. 2003. 2007. 2016. Publicité pour le spectacle de Jean-Marie Bigard [auteur, entre autres, de : « Toutes des salopes »] sur les portes du métro : un slip d’homme dans lequel les formes d’un sexe d’homme (gros bien sûr) sont particulièrement mises en valeur. Compte tenu de la hauteur de cette pub, soit, on (un-e enfant) a ledit sexe devant sa bouche, soit, on (un-e adulte) le touche avec sa main. (Août 2001)
Ce fut lui qui fut choisi pour incarner en décembre 2003, la série télévisée intitulée : « Mon prof, ce héros ». (Téléfilm. TF1. 2006)
Ce fut lui enfin qu’il fit partie - honte ultime ? - de la délégation officielle française lors de la première réception de Nicolas Sarkozy au Vatican (26 décembre 2007).
* Ajout. 30 décembre 2016. (17 novembre) 2004. Lors du procès d’Émile Louis [1934-2013], accusé d’avoir tué sept jeunes femmes, son avocat, Me. Fraitag déclara :
« C’est vrai qu’il est exagérément grossier. Mais il était peut-être en avance sur son temps : prenez Jean-Marie Bigard qui a fait un énorme succès avec un sketch, intitulé : ‘Le lâcher de salopes’. » 187 (Cf. Hommes. Grossiers. « Héros », Justice. Avocat)
Antiféminisme (Bombardier Denise) : 1995. Denise Bombardier, dans Nos hommes, auteure de :
« L’histoire d’une femme, c’est avant tout l’histoire des hommes qui jalonnent sa vie. » [Première phrase de son livre : Nos hommes et de la Quatrième de couverture] - On y lit même :
« Pour vaincre nos peurs de ces autres hommes, nous avons les nôtres, nos maris, nos amants, nos amis, nos frères et nos fils. Parce qu’ils nous aiment, ils refusent que nous soyons apeurées. Ils sont notre meilleur rempart contre les agresseurs. » 188
- Après : « Toutes des salopes, sauf ma mère » : « Tous des salauds, sauf mon père » ?
* Ajout. 2 février 2020. Cette citation ne peut faire oublier l’intervention - qui avait réjoui tant de féministes, à l’époque hors champ de la prise de parole médiatique - de Denise Bombardier prenant seule position contre Gabriel Matzneff qualifié, par elle, de « pitoyable » dans l’émission Apostrophes en 1990. (Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants. Pivot Bernard. Matzneff Gabriel)
Antiféminisme (Castoriadis Cornelius) : 1994. Cornelius Castoriadis [1922-1997], dans La montée de l’insignifiance, associe « des féministes fanatiques » aux partisans du « Proletkult » (culture prolétarienne en Russie entre 1917 et 1925 censée être déliée de toute influence bourgeoise) au nom de ce qu’il nomme « l’assignation à l’origine ». Puis, dans le même texte, il dénonce à nouveaux les « nouveaux fanatiques d’aujourd’hui » et précise :
« Suivant la logique de certains (sans : e) féministes, par exemple, je devrais jeter aux orties la Passion selon saint Jean, non seulement en tant que produit d’un mâle blanc et mort mais en tant qu’expression d’une foi religieuse à mes yeux aliénantes. » 189
Triste, lamentable, caricature, en elle-même, à fortiori signée de lui…
Antiféminisme (Charge de la preuve) : La charge de la preuve incombe aux antiféministes : toute justification féministe - en soi, déjà une faiblesse - est d’emblée donc à bannir. Mais pas la réflexion suscitée….
Antiféminisme (Critique de l’) : Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], auteur de :
« J’admirais comment on pouvait écrire avec si peu de ménagements et nulle réflexion sur des matières que j’avais méditées presque toute ma vie sans avoir pu les éclairer suffisamment et j’étais surpris de ne pas trouver dans les écrits de mes adversaires une seule objection que je n’eusse vue et rebutée d’avance comme indigne d’attention. » 190
Avec nettement plus de réserves concernant la seconde partie de la phrase, j’ose reprendre à mon compte son jugement : une pensée positive fort revigorante.
Antiféminisme (Deforges Régine) : 1980. Régine Deforges [1935-2014], dans Les cent plus beaux écrits de femmes. Anthologie, présente un texte d’Annie Lebrun [1942-2024] ainsi :
« Ouf ! Enfin un souffle d’air, dans les marécages d’une littérature féministe aux relents d’entrailles, de menstrues, de lait caillé et de sperme desséché. […] » 191 (Cf. Êtres humains, Corps, Femmes, Violences. Sade)
Antiféminisme. Dénonciation :
Antiféminisme (Dénonciation) (1) : Sous couvert de - légitimement - dénoncer l’antiféminisme, les féministes se sont trop souvent prémunies d’interrogations salutaires, nécessaires, indispensables, lesquelles ont contribué à leur délégitimation.
Antiféminisme (Dénonciation) (2) : La meilleure dénonciation ? : que chacun-e sache que ce qui est critiqué [chez les femmes, les féministes] révèle, dévoile la vérité de soi.
Antiféminisme (Dénonciation) (3) : 1405. Christine de Pisan [1364-1430], dans La cité des femmes, auteure de :
« […] Qu’ils se taisent donc ! Qu’ils se taisent dorénavant ces clercs qui médisent sur les femmes ! Qu’ils se taisent, tous leurs complices et leurs alliés qui en disent du mal ou qui en parlent dans leurs écrits ou leurs poèmes ! Qu’ils baissent les yeux de honte d’avoir tant osé mentir dans leurs livres, quand on voit que la vérité va à l’encontre de ce qu’ils disent. […] » 192
* Ajout. 28 août 2023. Georges Duby [1919-1996], historien, intègre Christine de Pisan dans ce qu’il nomme « les mijaurées ». 193
Ils ne se sont pas (encore) tus…
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Antiféminisme (Diouf Abou) : (mars) 1972. Abou Diouf, alors premier ministre du Sénégal, lors de la première Journée de la femme Sénégalaise, auteur de :
« Vous avez refusé la tentation d’un féminisme agressif et stérile consistant à vous poser en rivales envieuses et complexées de l’homme. » 194
Antiféminisme (« Élites ») : L’antiféminisme doit être intégré dans les processus politiques plus larges de volontés de délégitimation des élites.
Antiféminisme (Engels Friedrich) : (2 octobre) 1891. Friedrich Engels [1820-1895], auteur de :
« […] Bebel [1840-1913] parle avec un immense enthousiasme de l’ardeur avec lequel les femmes travailleuses d’Allemagne rallient à présent le mouvement et, si tel est le cas, les ânesses désuètes et semi bourgeoises du féminisme ne tarderont pas à être reléguées à l’arrière-plan. » 195 (Cf. Féminisme. Incompatible avec le marxisme)
Antiféminisme (Ferré Léo) : Léo Ferré [1916-1993], dans Ton style [présentée comme une « chanson d’amour »] auteur de :
« Ton style, c´est ton cul, c’est ton cul, c´est ton cul. Ton style, c´est ma loi quand tu t´y plies salope ! » […] [Rajouté (?) à la fin : « Ton style c'est ton cœur, c'est ton cœur, c'est ton cœur »] 196
Antiféminisme (Finkielkraut Alain) : (12 septembre) 2017. Alain Finkielkraut, auteur de :
« Les femmes sont des sujets à part entière [On entend dans le studio un : « merci »] aujourd’hui, mais on peut vouloir, bien qu’elles soient les sujets, considérer encore et les traiter comme des femmes.
Et je me réjouis de voir les femmes aujourd'hui accéder à toutes les professions, être présentes dans la sphère publique. Mais je crois en effet que certaines féministes continuent, comme si de rien n'était, à dénoncer la perpétuation, voire l'aggravation, de la domination masculine. Le mauvais joueur traditionnel, c'était celui qui ne reconnaissait pas sa défaite. Ces mauvaises joueuses d'un nouveau type ne reconnaissent pas leur victoire. C'est cela qui m'agace un tout petit peu. » [À le voir, il semble plutôt furieux ...] 197
Mais quelle féministe a-t-elle considéré qu’elle « jouait » avec lui ? Et qu’elle féministe l’a telle considéré comme un « joueur » valable, souhaitable ?
Antiféminisme (France Culture) : (15 février) 2018. Lors de l’émission de France Culture intitulée : Sexe, mensonges et grandes questions ; quelques séances d’éducation sexuelle au lycée, j’entends concernant la présentation du lycée Louise Michel de Bobigny (Seine Saint Denis) :
« La mairie est passée à gauche en 2024, mais le lycée s’appelle encore Louise Michel. » 198
Antiféminisme (Giroud Françoise) : 1997. Françoise Giroud [1916-2003], dans Arthur ou le bonheur de vivre, auteure de :
« Je n’étais pas féministe au sens radical du terme. L’homme n’était pas mon ennemi, son émasculation ne me paraissait pas constituer un idéal. L’idée de combattre globalement toute l’espèce masculine me paraissait, en outre de mauvaise stratégie. Front contre front, ils étaient et resteraient les plus forts. » 199
La dernière phrase - censée relever d’une analyse politique - a-t-elle besoin de la mauvaise foi de la grossière caricature anti féministe précédemment évoquée ?
Antiféminisme (Guitton Jean) : 1975. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, auteur de :
- en octobre 1951 : « Femme. Une femme devrait toujours être intensément passive et écoutante, comme serait une fontaine. Sans plis, sans rides. Or, les femmes de lettres parlent de lettres. Et quand une femme parle de philosophie, elle défaille de toute part. Elle imite l’homme. Elle l’imite trop. Et une femme qui imite ne sait jamais le moment où elle doit s’arrêter. »
- le 18 décembre 1951 : « Les femmes sont-elles sensibles ? Je ne sais. Ma mère était très masculine. La femme est ébranlée par des émotions particulières, celles qui consonnent avec sa fonction, son désir. Mais hors de cet ébranlement, elle ne peut être que très indifférente. Par exemple, cela se remarque chez les femmes vouées au soin des malades. Et dans l’hôpital où était soigné mon père, la sensibilité ne semblait pas être possédée naturellement pas les femmes. En sommes, les femmes sont indifférentes hors de leur domaine. La culture chez la femme doit être donnante et non pas donnée, c’est-à-dire qu’elle est typiquement inspiratrice. »
- les 25-26 février 1952 : « Je crois que ma mère, même étant jeune, était dans l’âge de la maturité. Et c’est pour cela qu’elle m’apparaissait peu féminine, car la femme a son principal moment dans l’adolescence. […]
On pourrait dire paradoxalement que l’âge idéal pour mourir chez la femme, c’est la jeunesse (comme chez sainte Thérèse de l’enfant Jésus). Chez l’homme, c’est la vieillesse, comme saint Jean l’Évangéliste, ou Albert le Grand. […]
L’âge de la beauté chez la femme, c’est l’adolescence ; la femme belle, c’est la fiancée, comme on le voit dans le Cantique. Les autres âges sont plutôt des âges d’action et de travail. »
- le 3 mars 1958 : « Tout acte d’incomplétude engendre la fatigue. La femme de ce point de vue est un modèle pour l’homme car elle est par elle-même totalement donnée, abandonnée, alors que chez l’homme l’acte est toujours nuancé d’incomplétude. » 200
Ce niveau d’ignominies, plus encore de flagrante, d’explicite inhumanité est rarement atteint.
Pour rappel, Jean Guitton, membre de l’académie française, commandeur de la légion d’honneur, fut un conseiller de papes, de présidents de la République…
Antiféminisme (Kauffmann Sylvie) : (10 décembre) 2017. Sylvie Kauffmann, journaliste au Monde et à France Culture, dans une formulation peu claire, concernant l’enterrement de Johnny Halliday, auteure de :
« Johnny, c’est notre dernier grand macho - qui s’assumait, je crois - dans une période où tout ça est battu en brèche par la montée des revendications féministes. Ça nous rassure aussi en tout cas, ou du moins, une partie d’entre nous. » 201
Cette analyse, peu claire (au cœur d’injonctions contradictoires ?) peut être reçue comme antiféministe, à avoir qu’elle aurait été « rassurée » que l'enterrement de Johnny Halliday [en très grande pompe…], ait mis un frein « à la monté des revendications féministes ».
Quant à qualifier Johnny Halliday de « dernier des machos » …
Par ordre chronologique. Antiféminisme. Alexandra Kollontaï :
Antiféminisme (Kollontaï Alexandra) (1) : 1909. Alexandra Kollontaï [1872-1952], dans Les problèmes de la prostitution (parus dans La Bataille Socialiste. date exacte manquante], auteure de :
« Non, Si effectivement le mouvement abolitionniste triomphait chez nous, si l’armée des prostituées se mettaient à s’accroître plus lentement (sic), les féministes seraient moins que quiconque (sic) responsables de ces heureux évènements. Ce n’est pas aux résolutions maniérées des féministes que la femme en sera redevable, mais au parti ouvrier qui lutte pour le changement des rapports économiques et sociaux existants. » 202 (Cf. Politique. Marxisme, Proxénétisme. Abolitionnisme)
Antiféminisme (Kollontaï Alexandra) (2) : 1920. Alexandra Kollontaï [1872-1952], dans un article circonstancié consacré à l’histoire du mouvement féminin ouvrier en Russie, auteure de :
« […] En 1905 et 1906, le poison du féminisme infecta non seulement les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires mais aussi certains bolcheviks actifs. » 203 (Cf. Femmes. « Féminin ». Remarquables. Kollontaï Alexandra)
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Antiféminisme (Kristeva Julia) : (25 septembre) 2019. Julia Kristeva, sur France Culture, auteure de :
« On ne peut pas parler du féminisme comme mouvement, parce que comme tout mouvement, ça dégénère dans un dogmatisme défensif et agressif. » 204 Illogique : tout mouvement bouge, évolue dans d’innombrables expressions… (Cf. Langage. Critique de mot : « Ça », Psychanalyse)
Antiféminisme (Le Bris Michel) : (28 octobre) 1978. Dans son Manifeste pour un nouveau romantisme, Michel le Bris aspirait à « un féminisme qui ne serait pas une resucée parisienne, un stalinisme bon chic. » (?) 205
Antiféminisme (Lesbophobie) : Pourquoi dit-on : « antiféminisme » et « lesbophobie » ? Pourquoi les lesbiennes seraient-elles - ou non - plus l’objet d’une « phobie » que les féministes ? Par ailleurs, la « phobie » [des lesbiennes] - pas plus que de quiconque - est-elle un terme adéquat, approprié, dès lors qu’il est normalisé ? Non, car ce terme qui se réfère à des structurations psychiques, politiques, culturelles, ne peut être transposé tel qu’en lui-même en tant que ‘concept’ par le droit, par la loi ; et, sous couvert de la combattre, le terme légitime le concept de « […] phobie ». Nommer, c’est créer.
Antiféminisme (Maschino Maurice T.) : 1995. Maurice T. Maschino, dans Mensonges à deux, auteur de :
« Toutes ces incompréhensions [dans le couple, entre hommes et femmes] seraient peut-être plus supportables si le féminisme, où ce qu’il en reste dans les mentalités, ne contribuaient pas à les aggraver. » 206
Une imparable logique, prémonitoire, matinée d’une pertinente analyse historique…
N.B. Le dessin de page de couverture de Lionel Koechlin du livre de Maurice T. Maschino - en radicale opposition à l’intitulé du titre par ailleurs - ne manque pas d’être pensé, réfléchi : un homme danse avec une femme tout en lui plantant un couteau ensanglanté dans le dos, lequel couteau - pour ceux et celles qui n’auraient pas compris - dégoulinant de sang se retrouve en quatrième de couverture.
Antiféminisme (Nietzsche Friedrich) : Friedrich Nietzsche [1844-1900] a sa place parmi les plus stupides des antiféministes, mais, il est cependant, pour moi, le plus pertinent des penseurs (patentés…). En dépit de, en tenant compte de, en étant lucide sur ses flagrantes contradictions, ses cercles (de raisonnements) vicieux, ses absurdités, ses confusions, ses monstruosités, ses aberrations historiques, ses qualificatifs erronés, ses insupportables mépris, ses ignominies…, la force de ses fulgurances, de ses énigmes bouleversantes, de ses extrêmes qui vont au plus fondamental, des coups qu’il ose porter à ce qu’il considérait comme essentiel, son courage intellectuel (l’un de ses plus grands mérites) justifient néanmoins cette appréciation. Un penseur donc, pas un « philosophe ».
* Ajout. 21 octobre 2015. À la relecture, cette appréciation est critiquable : elle ne lie pas ladite pensée à son antiféminisme, qui n’en serait qu’un avatar secondaire et sous-estime gravement la portée et les dangers de l’affirmation de son antiféminisme. La ‘stupidité’ évoquée par moi ne relève pas par ailleurs d’une analyse.
* Ajout. 10 janvier 2017. Des années après la première rédaction. Les ruptures intellectuelles et politiques que Nietzsche ont opéré ont fait leur œuvre. J’en lis mieux et leurs apports et mes présupposés. Mais ce constat est valable pour toute pensée …dont ce serait l’apport majeur : être dépassée ?
Antiféminisme (Nougaro Claude) : 1969. Claude Nougaro [1929-2004], dans sa chanson Les mains d’une femme dans la cuisine, auteur de :
« Mieux encore que dans la chambre je t'aime dans la cuisine. Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine. Quand tu fais la tarte aux pommes, poupée, tu es divine. »
* Ajout. 15 octobre 2020. Xavier Mauduit, sur France Culture, auteur de :
« La chanson est magnifique ». 207
Antiféminisme (Pareto Vilfredo) : 1917. Vilfredo Pareto [1848-1923], dans son Traité de sociologie générale, auteur de :
- « Beaucoup de féministes haïssent l’homme et persécutent les femmes qui jouissent des plaisirs de l’amour, uniquement parce qu’elles n’ont pu trouver un homme qui les aime. »
- Beaucoup de féministes sont simplement des hystériques auxquelles manque un homme. » 208 (Cf. Patriarcat, « Sciences sociales ». Sociologie)
Antiféminisme (Permanence) : Il est étonnant qu’après tant et tant d’hommes ‘intelligents’, ‘éclairés’, ‘rationalistes’, etc.… que leur antiféminisme a historiquement rangés dans le camp des ceux qui n’ont su que défendre leurs privilèges, tant d’autres poursuivent leur chemin, sans trop sembler s’inquiéter du sort que l’histoire leur réservera nécessairement. (Cf. Hommes. Intellectuels », Patriarcat. Permanence)
Antiféminisme (Propriété privée) : La défense de la « propriété » inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme (Article 2) de 1789 - est au cœur des attaques antiféministes, refoulées, impensées sur ce fondement, pourtant capital, de nos sociétés libérales capitalistes. (Poursuivre) (Cf. Économie)
Antiféminisme. Pierre-Joseph Proudhon :
Antiféminisme (Proudhon Pierre-Joseph) (1) : 1981. Je lis dans une note de George Lubin [1904-2000], l’éditeur de la Correspondance de George Sand [1804-1876] :
« Proudhon [1809-1865], au tome III de son ouvrage La Justice dans la Révolution et dans l’Église. p.414-428 [1858] avait en effet attaqué violement George Sand. Il commençait par dire que, sur la foi de fragments, il avait d’abord conçu ‘un vif sentiment de répulsion pour l’auteur’. Chapitré par quelques amis, il se résolut à tout lire : ‘Le premier effet de cette lecture fut de soulever en moi une réprobation terrible’. Suivent dix pages d’analyses et de … règlements de compte. En somme il lui reproche surtout d’avoir plaidé pour l’égalité des sexes, idée qui reste en travers de la gorge de Proudhon ; alors, c’est l’abomination de la désolation, divinisation de l’amour, ‘luxure inextinguible’, ‘la femme émancipée, rendue à la lascivité de sa nature ne peut plus s’affranchir de ses pensées obscènes’, etc… On croirait entendre Veuillot ! [Louis. 1813-1883] » 209 (Cf. Patriarcat. Justification)
Antiféminisme (Proudhon Pierre-Joseph) (2) : (14 août) 2024. Géraldine Muhlman, responsable de l’émission de philosophie - quotidienne - de France Culture, « Avec philosophie », concernant Proudhon [1809-1865], auteure de :
« Les femmes, il s’en fiche pas mal. Je me trompe ? »
À ce niveau d’inculture et / ou de refus de toute analyse féministe, que dire ? Une négation de l’histoire, notamment de la pensée. Les questions pseudo naïves ayant atteint là leur limite, devrait-ce être considéré comme une faute professionnelle ?
Antiféminisme (Rondeau Corinne) : (15 novembre) 2019. Corinne Rondeau, maîtresse de conférences en esthétique et sciences de l’art, lors de l’émission La dispute, de France Culture auteure de :
« Comme disait Cocteau, le drame de notre temps, c’est que la bêtise s’est mise à penser », assertion définitive, suivie de rires (discrets) d’Arnaud Laporte.
Qui étaient les personnes objets de ce péremptoire jugement : « les féministes » qui, selon elle, avaient dénoncées comme « complices » les spectateurs / trices du dernier film de Roman Polanski, J’accuse (concernant l’affaire Dreyfus), après une nouvelle accusation de viol à son encontre. 210
N.B. Les analyses et dénonciations des féministes furent nombreuses, riches, subtiles, modérées, radicales, etc… (Cf. Culture. Laporte Arnaud, Penser. Méthode, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Polanski Roman)
* Ajout. 6 mars 2023. J’ai, moi aussi, par cette généralisation réactive, été coupable d’avoir été péremptoire.
Antiféminisme (Rousseau Jean-Jacques) : 1762. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Émile ou de l’éducation, auteur de :
« Consultez les femmes dans les choses physiques et qui tiennent au jugement de sens ; celui des hommes dans les choses morales et qui dépendent plus de l’entendement.
Quand les femmes seront ce qu’elles doivent être, elles se borneront aux choses de leur compétence, et jugeront toujours bien : mais depuis qu’elles se sont établies les arbitres de la littérature, depuis qu’elles se sont mises à juger des livres et à en faire à toute force, elles ne connaissent plus rien (sic). Les auteurs qui consultent les savantes sur leurs ouvrages sont toujours sûrs d’être mal conseillés ; les galants qui les consultent sur leur parure sont toujours ridiculement mis. » 211
N.B. Jean-Jacques Rousseau s’affirme ici, dans sa défense du statu quo patriarcal - tel que, lui, le percevait - clairement réactionnaire.
Antiféminisme (Sarraute Nathalie) : (26 août) 1983. Matthieu Galey [1934-1986], dans son Journal, rapporte ce jugement de Nathalie Sarraute [1900-1999] :
- « J’ai beau être de tout cœur avec les féministes, il faut bien reconnaître qu'elles n’ont jamais rien inventé, rien innové. » Pour poursuivre :
- « [...] Les hommes sont incorrigibles. » 212
Antiféminisme (Schiappa Jean-Marc) : (19 août) 2016. Jean-Marc Schiappa, « Historien, président de l’Institut de recherches de La libre Pensée » auteur de :
« Olympe de Gouges [1748-1793], une imposture historique ». 213
Antiféminisme (Souchon Alain) : (7 mars) 2005. Alain Souchon, auteur de :
« J'aime quand vous êtes sérieuses et extrêmement coquettes. Sérieuses dans les combats de femmes, que vous menez avec raison. Et coquettes parce que les filles trop féministes finissent par avoir les seins qui s'aplatissent, et c'est moche. » 214 (Cf. Culture, Corps. Seins, Femmes. Coquettes. « Moches », Sexes. Femmes)
Antiféminisme (Suffert Georges) : 1974. George Suffert [1927-2012], dans Les intellectuels en chaise longue, auteur de :
« La libération des femmes ? À transmettre aux scénarios de films comiques. » 215
Antiféminisme (Touraine Alain) : 1995. Alain Touraine [1925-2023, dans sa Lettre à Lionel, Michel, Jacques, Martine, Bernard, Dominique… et vous, évoque « l’invention d’une communication entre hommes et femmes qui ne soit ni la soumission de la seconde au premier (sic), ni la guerre des sexes et l’obsession du harcèlement, qui soit conversation et érotisme […]. » 216 (Cf. « Sciences » sociales. Sociologie. Touraine Alain)
Antiféminisme (Vox) : (mai) 2019. Le parti espagnol d’extrême-droite Vox : 10, 28 % de voix aux élections législatives espagnoles, 6,20 % aux élections européennes de mai 2019 se présente officiellement comme « antiféministe ». (Cf. Politique)
Antiféminisme (Wells H. G) : H. G Wells [1866-1946], dans La Russie telle que je viens de la voir, rencontre Lénine [1870-1924] et nous le présente notamment ainsi :
« […] Il ressemble en cela à la ménagère susceptible qui, au cours même d’une expulsion, voudrait vous forcer à reconnaître que le plus grand ordre règne dans sa demeure. Il ressemble aussi à ces suffragettes - bien oubliées aujourd’hui - qui nous promettaient le paradis terrestre dès que nous nous seront débarrassés de la tyrannie des lois fabriquées par le sexe masculin. » 217 (Cf. Femmes, Histoire)
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1 Tocqueville, Considérations sur la Révolution. In : Œuvres. La Pléiade. Tome III. p.61
2 Saint-Just, Œuvres complètes. Folio. Histoire. Gallimard. 1248 p. 2004. p.726
3 Des femmes russes. Par des femmes de Leningrad et d’autres villes. Éditions des femmes. 1980. 173 p. Et : Femmes et Russie. 1981. Leningrad. Paris. (Par le collectif de rédaction de l’Almanach). Éditions des femmes. 1981. 238p. Je découvre une édition antérieure : Femmes et Russie. 1980 (Par le collectif de rédaction de l’Almanach et quelques autres). Éditions des femmes. 1980. 217p.
4 France Culture, Les années sida à l’épreuve. 22 août 2017
5 Radio Libertaire, Femmes libres. 7 octobre 2015
6 France Culture, Affaires étrangères. 26 septembre 2020
7 Maurice Nadeau, Journal en public, La Quinzaine Littéraire. Maurice Nadeau. 317p. 2006. p.161
8 Gaston Bouthoul, Biologie sociale. Que sais-je ? 126p. 1957. p.120
9 France Culture, Grande Traversée. Simone de Beauvoir. 21 août 2015
10 France Culture, « Musée de l’histoire des féminismes. Matrimonialiser les luttes. 17 mars 2023
11 France Culture, « Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé. Une histoire des féminismes noirs francophones ». 9 juin 2021
12 Cf. Anne Steiner, Rirette Maîtrejaen : Une femme libre à la Belle époque. La ville des gens. 2010
13 Claire Auzias, Mémoires libertaires. Lyon. 1919-1939. L’Harmattan. 316p. 1993. p.254
14 In : France Culture, L’année 1964. 27 juillet 2018
15 Cornelius Castoriadis, Illusion et vérité politiques. In : Quelle démocratie ? II. Éditions du Sandre. 656p. 2013. p.24
16 In : Françoise Basch, Victor Basch. De l’affaire Dreyfus au crime de la Milice. Plon. 389p. 1994. p.195,196
17 Guy Hocquenghem, Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Nouvelle édition revue et augmentée. Agone. 203p. 2003. p.34
18 Goliarda Sapienza, L’art de la joie. Viviane Hamy. 637p. 2006. p.542
19 France Culture, L’égalité hommes /femmes peut-elle se passer de la loi ? 26 juillet 2017
20 Le Figaro, Angela Merkel n’a pas perçu la différence entre islam et islamisme. 23 septembre 2017
21 La presse de Tunisie. 5 mars 2020
22 Le Canard enchaîné, La mare aux canards, 3 août 2021
23 François Mauriac, Mémoires intérieurs. Le livre de poche. 382p.1966. p.348, 349
24 Françoise d’Eaubonne, Mémoires irréductibles. Éditions Dagorno. 1135p. 2001. p.444
25 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.73
26 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.108
27 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.132
28 Le Monde, Gisèle Halimi. ‘J’avais en moi une force sauvage, une rage, je voulais me sauver. 22/23 septembre 2019
29 In : France Culture, La grande table. Rentrée littéraire. Sophie Fontanel. 23 août 2017
30 France Inter. Le 7/9. 23 octobre 2019
31 Affiche reproduite, in : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.486
32 Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.587, 247
33 20 minutes, Féminicides. Malgré la médiatisation, pourquoi les chiffres sont-ils si mauvais ? 18 août 2020
34 In : Pierre Broué, Trotsky, Fayard, 1105p. 1988. p.749
35 France Culture, La nuit rêvée de Dominique Noguez. 14 avril 2013
36 Elena Ferrante, Celle qui fuit et celle qui reste. Folio. Gallimard. 542p. 2017. p.360, 361
37 L'Obs. Culture, L'anonymat, le féminisme, la littérature : Elena Ferrante par elle-même. 24 décembre 2016
38 Charles de Gaulle, Mémoires. La Pléiade. 1505p. 2000. p.123, 1250
39 France Culture, Répliques. 19 septembre 2020
40 In : George Steiner, Les logocrates. 10/18. 251p. 2013. p.195
41 France Culture, Les garçonnes étaient-elles les premières féministes ? 5 août 2022 [1ère diffusion. 19 octobre 2021]
42 France Culture, Le féminisme est un sport de combats. 9 novembre 2019
43 Terra femina.com, ‘Féministe’ : le mot que tout le monde va haïr en 2015 ? 13 novembre 2014
44 20 minutes, Inde, un diplomate français accusé du viol de sa fille, acquitté. 19 avril 2017
45 France Culture, Variations sur la femme. 17 décembre 2014
46 Anne de Bascher, Je leur dois de m’être sentie en accord avec mes pensées et mes actes. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.83
47 France Culture, Niki de Saint Phalle. 28 avril 2020
48 Gloria Steinem, Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe. Harper Collins. 393p. 2019. p.99
49 Gisèle Halimi, La nouvelle cause des femmes. Seuil. Essais. 226p. 1997. p.60
50 Sud-Ouest, 8 mars en Espagne : une grève générale et des manifestations féministes sans précédent. 8 mars 2018
51 Arte, Regards. La grande mobilisation des femmes en Espagne. 11 avril 2018
52 Arte, Regards. Rebelles en Albanie. 17 mai 2019
53 Germaine de Staël, Considérations sur la Révolution française. Tallandier. Paris. 693p. 1983. p.340
54 Germaine de Staël, Dix années d’exil. Fayard. 588p. 1996. p.52
55 Rivarol, Pensées. In : Rivarol, Chamfort, Vauvenargues, L’art de l’insolence. Bouquins. Robert Laffont. 1517p. 2016. p.1473
56 Chamfort, Maximes, pensées, caractères et anecdotes. Garnier Flammarion, 439p. 1968. p.301
57 Lou Andrea Salomoé, Correspondance avec Sigmund Freud. 1912-1936. Suivi du Journal d’une année. 1912-1913. Gallimard. Connaissances de l’inconscient. 487p. 1970. p.213
58 Yvon Deschamps. In : Les Têtes de pioche. Journal des femmes. n°3. mai 1976
59 Les Têtes de pioche. Journal des femmes. n°5. Septembre 1976
60 In : Françoise Barret-Ducrocq & Évelyne Pisier, Femmes en tête. Flammarion. 534p. 1997. p.287
61 Marie Pas Claire, Hystériques et … fières de l’être. Paroles de lesbiennes. 129p. 1997. p.16
62 Le JDD, Anne Roumanoff. Les sexistes et les machos. 8 mars 2015
63 Gloria Steinem, Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe. Harper Collins. 393p. 2019. p.253
64 L’OBS avec Rue 89, Contre le sexisme, des Tumblr où les femmes témoignent. 23 octobre 2016
65 Christine Ockrent, La double vie d’Hillary Clinton. Pocket. 214p. 2001. p.88
66 France Culture, La dispute. 23 juin 2018
67 France Culture, Des nouvelles de John Stuart Mill. 2 janvier 2019
68 France Culture, La Pologne et le féminisme. Encore la révolution. 27 janvier 2019 [1ère diffusion. 15 mai 2017]
69 France Culture, Avoir raison avec Germaine Tillion. 9 août 2021
70 Causeur, Anne Zélinsky, Jacqueline Sauvage, Responsabilité ma sœur. Les femmes sont aussi responsables que victimes. 3 janvier 2017
71 Référence à retrouver
72 René Lourau, Le gai savoir des sociologue. 10/18. 313p. 1977. p.211
73 France Culture, LSD. Heureuse comme une arabe en France. 27 mai 2019
74 France Culture, À présent. 30 octobre 2020
75 Le Monde Diplomatique, Courrier des lecteurs. février 2021. p.2
76 Osez le féminisme ! 20 février 2018
77 France Culture, Été 2018. Vit-on une nouvelle révolution sexuelle ? 16 août 2018
78 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.33
79 Annie de Pisan, Anne Tristan, Histoires du MLF. Préface de Simone de Beauvoir. Calmann-Lévy. 260p. 1977. p.7, 8
80 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.73
81 Christine Ockrent, La mémoire du cœur. Fayard. 320p. 1997. p.250
82 Elle, Emma Watson : ‘Le féminisme n’est pas une dictature’. 30 octobre 2014
83 Karl Marx, Idéologie allemande. In : Œuvres. III. Philosophie, La Pléiade. 1976 p. 1982. p.1060
84 E. Devinat et A. Toursel, Histoire de France. Librairies-Imprimeries Réunies. L. Martinet. Cours Moyen. 144p.1923. p.105
85 Raymonde Courrière, Partout en France, il y avait une femme connue ou inconnue pour m’accueillir. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.144
86 Jindi Mehat, Quelques concepts merdiques du féminisme libéral : la notion de ‘SWER’. 4 décembre 2015. In : blogs de Feminist progression et Feminist Current. Traduit par Tradfem.
87 Annie Schmitt, D’un corps de gymnaste à un corps de femme, d’un avortement à la naissance d’une fille. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.101
88 France Culture, Du jour au lendemain, Chantal Akerman pour son livre : Ma mère rit. 7 novembre 2013. [Réécoute, La nuit Chantal Akerman. 11 février 2018]
89 Christine Delphy, L’Ennemi principal. 2. Penser le genre. Syllepse. Collection Nouvelles Questions féministes. 398 p. 2002. p.359
90 Pierre Bourdieu, Choses dites. Les Éditions de Minuit. 230p. 1987. p.18
91 Régine Sellier, De la décolonisation des peuples à la décolonisation de l’utérus et à la libération des femmes. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.201
92 Victoria Thérame, La déferlante généreuse, fiévreuse, joyeuse du Mouvement de Libération des Femmes. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.150
93 Janine Manuceau, La liberté de vivre avec un homme plus jeune. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.134
94 France Culture, Sur les docks. Jour et nuit debout. 12 avril 2016
95 Françoise Parturier, Lettre ouverte aux femmes. 1974. (page à retrouver)
96 France Culture, La Grande table. Alain Caillé, L’écologie politique introuvable. 10 décembre 2013
97 Le Point, Geneviève Fraisse : ‘Le féminisme, ça pense’. 17 mai 2018
98 France TV, C. Politique. 10 juin 2018
99 France Culture, L’esprit public. 5 juin 2016
100 Cécile Duflot, De l’intérieur. Voyage au pays de la désillusion. Fayard. 213p. 2014. p.213
101 Université de Bourgogne Franche-Comté. CRIT. Axe : Parler par le corps. Appel à communications : Le corps dans tous ses éclats - Corps dévoilés, exhibés et jouissants. 15-16 novembre 2018
102 France Culture, Frantz Fanon. La psychiatrie, une rame de combat pour dépasser la race. 20 août 2020
103 Madeleine Renaud, La déclaration d’amour. Éditions du rocher. 132p. 2000. p.115, 116
104 Louise Weiss, Combats pour les femmes. Albin Michel. 270p. 1980. p.199
105 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.475
106 Louise Weiss, Combats pour les femmes. Albin Michel. 270p. 1980. p.35
107 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.246
108 Violette Leduc, La folie en tête. Gallimard. 412p. 1970. p.233
109 Blog de Nina Innana. Mille nuances de violet. Publié sur Médiapart. 19 novembre 2022
110 Annie de Pisan, Anne Tristan, Histoires du MLF. Préface de Simone de Beauvoir. Calmann-Lévy. 260p. 1977. p.39
111 Gloria Steinem, Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe. Harper Collins. 393p. 2019. p.100
112 L’Express, ‘Être féministe est une affaire d’hommes’. 16 mai 2014
113 Au féminin. News, 14 décembre 2014
114 Françoise Barret-Ducrocq, Mouvement de Libération des Femmes : la découverte. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.47
115 Montreal Sisterhood, Critique du féminisme universitaire. In : durerealite.wordpress.com. 10 décembre 2015. In : le fanzine Casse sociale. mai 2015
116 Benjamin Constant. Principes de politique. In : Écrits politiques. Textes choisis, présentés et annotés par Marcel Gauchet. Folio. Essais. 870p. 2004. p.474, 512
117 Le Figaro, Richard Ferrand : ‘J’ai vécu une épreuve que je ne souhaite à personne’. 13 octobre 2017
118 France Culture, Mona Ozouf, Madame de Staël et les femmes. 17 juillet 2017
119 Site d’Isabelle Alonso, Violences. 8 décembre 2018
120 RT, Gilets jaunes. Aude Lancelin répond aux accusations de Frédéric Aziza, ‘le tripoteur de fesses’. 13 décembre 2018
121 Michèle Le Dœuff, Le sexe du savoir. Champs. Flammarion. 378p. 2000. p.111, 112
122 France Culture, Geneviève Fraisse. De la démocratie exclusive au consentement : à l’œuvre ! 26 avril 2017
123 In : Madeleine Laude, Une femme affranchie. Gabrielle Petit l’indomptable. Éditions du Monde libertaire. 2010. In : Les insoumises. La révolution féministe. (Une anthologie présentée par Christine Bard) 189p. 2013. p.49
124 Jane Austen, Persuasion. Christian Bourgois. 10/18. 254p. 1986. p.218, 219
125 Simone de Beauvoir, In : Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne. 10/18. 316p. 1973. p.28
126 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
127 In : Judith Thurman, Karen Blixen. Robert Laffont. 492p. 2000. p.77
128 Paris Match, Royal. Schiappa. Le duo féministe. 7 décembre 2017
129 Cf. la page qui lui est consacrée : http://sisyphe.org/editions/Cinq-ecrits-d-Andrea-Dworkin
130 https://tradfem.wordpress.com
131 Sibilla Aleramo, Une femme. Éditions des femmes. 1974. 255 p.
132 Le Parisien Magazine, Julie Gayet : ‘Le sexisme perdure. Il faut être vigilant’. 9 septembre 2016
133 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
134 Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.209
135 Natalie Mei, De l’écriture solitaire à l’oralité solidaire. In : Génération MLF [1968-2008]. Des Femmes. Antoinette Fouque. 615p. 2008. p.122
136 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
137 France 5, C. Politique. Le débat. 15 octobre 2017
138 France Culture, Entendez-vous l’éco ? La négociation européenne. 16 octobre 2017
139 Françoise de Graffigny, Lettres d’une Péruvienne. In : Romans de femmes du XVIIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1085p. 1996. p.147à 153
140 Benoîte Groult, Mon évasion. Autobiographie. Le livre de poche. 345 p. 2010. p.190
141 Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet. Éditions du Seuil. 379p. 1989. p.41
142 Gordon Schochet, De l’idée de sujétion naturelle à l’indifférenciation par convention ; les femmes dans la pensée politique de Sir Robert Filmer, de Thomas Hobbes et de John Locke. In : Nouvelle Encyclopédie des femmes (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles lettres. 1216p. 2010. p.94, 95
143 Le Monde, Rossy de Palma ‘Je crois en la force de la sororité.’ 15-16 avril 2018
144 Cf. 71 textes de Madeleine Pelletier. http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=25
145 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
146 In : Daniel Flamant, Hélène Brion, une institutrice féministe devant la conseil de guerre. Éditions Raison et passions. 187p. 2018. p.150
147 In : Film de Yanis Youlountas, L‘amour et la révolution. YouTube. juillet 2018
148 In : Le Canard enchaîné, Les Verts en état de choc. 25 août 2021. p.3
149 Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta, Maria Velho da Costa, Nouvelles lettres portugaises. Combats. Le Seuil. 310p. 1974. p.8
150 France Inter, Une semaine en France. 30 septembre 2016
151 In : Margaret Goldsmith, Cinq femmes contre le monde. Gallimard. 201p. 1937. p.27
152 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
153 France Culture, Les rencontres de Pétrarque. Leçon inaugurale. L’année Me-too de Wassila Tamzali. 9 juillet 201V
154 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
155 Henry James, Les Bostoniennes. Folio. 697p. 2007. p.551
156 Louise Weiss, Combats pour les femmes. Albin Michel. 270p. 1980. p.45
157 France Culture, La dispute, 19 juin 2018
158 France Culture, Des nouvelles du Portugal. José Maria Branco : Rêves d’avril. 26 avril 2017
159 France Culture, Musée de l’histoire du féminisme. Matrimonialiser les luttes. 17 mars 2023
160 France Culture, La fabrique de l’histoire. Les filles de mai se rebellent. 29 avril 2018 [1ère diffusion. 13 mai 2008]
161 Christophe Charle et Laurent Jeanpierre, La vie intellectuelle en France. I. Des lendemains de la Révolution à 1914. 653p. Seuil. 2016. p.339 à 341
162 Le Monde, Emma Thomson, le féminisme, comme un devoir. 20 août 2019
163 France Culture, Simone de Beauvoir. 31 mars 2020
164 Christophe Charle et Laurent Jeanpierre, La vie intellectuelle en France. de 1914 à nos jours. Seuil. 911p. 2016. p.703 à 706
165 France Culture, Evelyne Sullerot, Le fait féminin. La famille démaillée. 13 avril 2017
166 Cf. Marie-Victoire Louis, Des intellectuels [médiatiques] ? Non http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=952
167 Idée suggérée par la lecture du livre de Séverine, En marche… H. Simonis Empis. Éditeur. 320p. 1896. p.126
168 France Culture, À voix nue. Didier Daeninckx, 31 mars 2014
169 Roselyne Bachelot, Geneviève Fraisse. Deux femmes au royaume des hommes. Hachette Littérature. 304p. 1999. p.8
170 Roselyne Bachelot, Geneviève Fraisse. Deux femmes au royaume des hommes. Hachette Littérature. 304p. 1999. p.8
171 Auteur des magistraux Dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier, mouvement social, œuvre poursuivie par Claude Pennetier
172 Édith Stein, Correspondance. I. 1917-1933. Cerf. Éditions du Carmel - Ad Solem. 767p. 2009. p.142
173 La Gazette des femmes, Des hommes féministes, est-ce possible ? 14 octobre 2015
174 Jean-Paul Sartre, In : Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne. 10/18. 316p. 1973. p.276
175 France Inter, Vous avez dit classique ? 18 décembre 2015
176 Charles de Gaulle, Mémoires. La Pléiade. 1505p. 2000. p.145
177 Michel Foucault, Dits et écrits. 1954-1988.II. 1976-1988. Quarto. Gallimard. 1735 p. 2001. p.1273, 1264
178 Le Monde, Rencontre avec Mary Bird…N’a pas le latin dans sa poche. 28 septembre 2018
179 Radio Libertaire, Femmes libres. 9 décembre 2015
180 France Culture, Avoir raison avec Françoise Héritier. 12 juillet 2018
181 Le JDD. Europe1, ‘Le pire est malheureusement possible’ : L’appel de 61 associations et ONG avant le second tour. 30 avril 2017
182 Libération, Françoise d’Eaubonne, révolutionnaire du désir. 4 juillet 2019
183 Lettres d’Hannah Ardent à Martin Heidegger, 12 mars 1970. In : Lettres et autres documents. 1925-1975. Hannah Arendt. Martin Heidegger. NRF. Gallimard. 397p. 2001. p.195, 196
184 Aristote, Les politiques. Traduction et présentation par P. Pellegrin. Garnier Flammarion. 575p. 2006. p.156
185 François Poullain de la Barre, De l‘égalité des deux sexes, Discours physique et moral, où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés. 1679. Seconde édition. p.74 (Lisible sur Gallica)
186 Normand Baillargeon présente De l’action Directe de Voltairine de Cleyre. Le passager clandestin. 74p. 2009. p.11 à 25
187 Stéphane Durand-Soufflot, Frissons d’Assises. L’instant où le procès bascule. Denoël. 269p. 2012. p.136
188 Denise Bombardier, Nos hommes. Seuil. 155p.1995. p.10, 80
189 Cornelius Castoriadis, La culture dans une société démocratique. In : Esprit. En mal de culture. octobre 1994. In : La montée de l’insignifiance. Points. Essais. Les carrefours du labyrinthe-4. Le Seuil. 292p. 2007. p.236, 238
190 J.J Rousseau, Fragments autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1986. p.1114
191 Régine Deforges, Les cent plus beaux cris de femmes. Anthologie. Le Cherche midi. 1980. 250p. p.128
192 Christine de Pisan, La cité des dames. Texte traduit et présenté par Thérèse Moreau et Éric Hicks. Stock / Moyen Age. 291p.1992. p.108
193 Georges Duby, Mâle Moyen-Âge. De l’amour et autres essais. Champs. Histoire. Flammarion. 267p. 2010. p.116
194 In : Awa Thiam, La parole aux négresses. Denoël. 189p. 1977. Dépôt légal. 1983. p.18
195 Friedrich Engels, Paul et Laura Lafargue, Correspondance. Tome III. 1891-1895. Éditions Sociales. 594p. 1959. p.103
196 Léo Ferré, Ton style
197 France Inter, 12 septembre 2017
198 France Culture, Sexe, mensonges et grandes questions ; quelques scéances d’éducation sexuelle au lycée. 15 février 2018
199 Françoise Giroud, Arthur ou le bonheur de vivre. Le livre de poche. 183p. 2003. p.119
200 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.225, 232, 240, 373
201 France Culture, L’esprit public. 10 décembre 2017
202 In : Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle. Présentation par Judith Stora-Sandor. Bibliothèque socialiste. François Maspero. 286p. 1973. p.77
203 Alexandra Kollontaï, Pour une histoire du mouvement féminin ouvrier en Russie. In : Revue Période. 1er février 2016
204 In : France Culture, Mélanie Klein. Réparer l’enfance. 25 septembre 2019
205 France Culture, Manifeste pour un nouveau romantisme. 26 mai 2016 [1ère diffusion. 28 octobre 1978]
206 Maurice T. Maschino, Mensonges à deux. Calmann-Lévy. 230p. 1995. p.99
207 France Culture, Femmes au foyer, Histoire d’un travail invisible. 15 octobre 2020
208 Vilfredo Pareto, Traité de sociologie générale. 1818p. 1968. Librairie Droz. p.622, 749
209 In : George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XV. 964p. 1981. note 1. p.153
210 France Culture, La dispute. 15 novembre 2019
211 Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation. Garnier Flammarion. 629p. 1966. p.446, 447
212 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.696
213 In : Blog. Huffpost, Olympe de Gouges, une imposture historique. 19 août 2019
214 L’Express, 7 mars 2005
215 Georges Suffert, Les intellectuels en chaise longue. Plon. 217p. 1974. p.63
216 Alain Touraine, Lettre à Lionel, Michel, Jacques, Martine, Bernard, Dominique… et vous. Fayard. 114p. 1995. p.94
217 H. G Wells, La Russie telle que je viens de la voir. Éditions du progrès civique. 169p. 1920. p.142, 143