Prostitution. Proxénétisme. Traite des êtres humains
 Marie-Victoire Louis

Proxénétisme

Extrait de l'abécédaire féministe

date de rédaction : 19/02/2024
date de publication : 19 février 2024
mise en ligne : 19/02/2024
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Extrait de l’Abécédaire féministe

L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 22.917 items et 23 rubriques : I. Culture (1025) ; II. Droit (409) ; III. Êtres humains (1233) ; IV. Corps (558) ; V. Enfants (310) ; VI. Femmes (3278) ; VII. Hommes (1521) ; VIII. Relations entre êtres humains (935) ; IX. Famille (591) ; X. Féminisme (473) ; XI. Justice (983) ; XII. Langage (1050) ; XIII. Patriarcat (760) ; XIV Penser (1578) ; XV. Politique (2389) ; XVI. Pornographie (172) ; XVII. Proxénétisme (459) ; XVIII. « Sciences » sociales (729) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1083) ; XXI. Histoire (891) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (287) ; XXIII. Violences (659) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (1508)
19 février 2024

XVII. Proxénétisme

En noir, items nouveaux (et modifiés)

I. Proxénétisme : Proxénétisme. Un préalable méthodologique ; Proxénétisme (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Par ordre alphabétique Proxénétisme (Agences de mannequins) ; Proxénétisme (Algérie. FLN) ; Proxénétisme (Amnesty International) (1, 2) ; Proxénétisme (‘Arguments’) ; Proxénétisme (Attali) (1, 2) ; Proxénétisme (Bangkok) ; Proxénétisme (Becker Emma) (1, 2) ; Proxénétisme (Berberova Nina) (1, 2, 3, 4) ; Proxénétisme (Berlusconi Silvio) ; Proxénétisme (Bordels) (1, 2) Par ordre alphabétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39) ; Proxénétisme (Borillo Daniel) ; Proxénétisme (Botte Marie-France & Mari Jean-Paul) ; Proxénétisme (Bovy Berthe) ; Proxénétisme (Bowra Maurice) ; Proxénétisme (Brel Jacques) ; Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (1, 2, 3, 4, 5) ; Proxénétisme (CEDAW) : Proxénétisme (Chalais François) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Chanson) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Chateaubriand François-René de) ; Proxénétisme (Chevallier Maurice) ; Proxénétisme (Clemenceau Georges) ; Proxénétisme (Colonialisme. Algérie) ; Proxénétisme (Comment le dissoudre par loi et le verbe) (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Proxénétisme (Conseil constitutionnel. 2019) ; Proxénétisme (Conseil de l’Europe. 15 février 2024) ; Proxénétisme (« Consultation ») ; Proxénétisme (Corbin Alain) ; Proxénétisme (Coronavirus) ; Proxénétisme (Corps…) ; Proxénétisme (Coupe du monde de football. Qatar. 2022) ; Proxénétisme (Courrier International) ; Proxénétisme (« Crime organisé ») ; Proxénétisme (« Culture ») (1, 2) ; Proxénétisme (Dalayrac Dominique) ; Proxénétisme (Debray Régis) ; Proxénétisme (Denis Benoit) ; Proxénétisme (Despentes Virginie) ; Proxénétisme (Désir) ; Proxénétisme (Des Cars Guy) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Deuxième Internationale) ; Proxénétisme (Diderot Denis) ; Proxénétisme (Dumas Roland) ; Proxénétisme (État Français) (1, 2) ; Proxénétisme (« Esclavage moderne ») ; Proxénétisme (Europe) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Proxénétisme (« Exploitation ») ; Proxénétisme (« Exploitation Sexuelle ») ; Proxénétisme (« Exploitation économique et sexuelle ») ; Proxénétisme (Féminisme) (1, 2) ; Proxénétisme (Foucault Michel) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Fraisse (Geneviève) ; Proxénétisme (France Culture) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Proxénétisme (France Inter) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (France 5) ; Proxénétisme (Germinie Lacerteux) ; Proxénétisme (« Gestation pour autrui ». G.P.A) ; Proxénétisme (Gide André) ; Proxénétisme (Girard Christophe) ; Proxénétisme (Google) ; Proxénétisme (Gréco Juliette) ; Proxénétisme (Hancock Matt) ; Proxénétisme (« Hétaïres ») ; Proxénétisme (Histoire) (1, 2) ; Proxénétisme (Hommes) (1, 2) ; Proxénétisme (Hôpital psychiatrique) ; Proxénétisme (Hugo Victor) ; Proxénétisme (Hystérectomie) ; Proxénétisme (Jeanneney Jean-Noël) ; Proxénétisme (Justice) ; Proxénétisme (Justification) ; Proxénétisme (Kapuściński Ryszard) (1, 2) ; Proxénétisme (Las Vegas) ; Proxénétisme (Léautaud Paul) ; Proxénétisme (Leiris Michel) ; Proxénétisme (Lessing Doris) (1, 2) ; Proxénétisme (Libéralisme) (1, 2) ; Proxénétisme (Liberté) ; Proxénétisme (Liberté de la presse. Camus Albert) ; Proxénétisme (« Little big man ») ; Proxénétisme (Lobbys) (1, 2, 3, 4) ; Proxénétisme (Lutte) ; Proxénétisme (Macron Emmanuel) (1, 2) ; Proxénétisme (Marxisme) ; Proxénétisme (« Massage naturiste ») ; Proxénétisme (Mathieu Lilian) ; Proxénétisme (Mauriac François) ; Proxénétisme (Me too) ; Proxénétisme (Menaces) ; Proxénétisme (Michel Louise) (1, 2) ; Proxénétisme (Modernité) ; Proxénétisme (Moindre mal. Argument du) ; Proxénétisme (Monod Théodore) ; Proxénétisme (MFPF) ; Proxénétisme (Monastères) ; Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Proxénétisme (Monologues du vagin. Les) ; Proxénétisme (Monteil Martine) ; Proxénétisme (Morale) ; Proxénétisme (Mo Yan) ; Proxénétisme (« Offre / Demande ») ; Proxénétisme (Panafieu Françoise de) ; Proxénétisme (Paris) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Proxénétisme (Parrains de la pègre Les) ; Proxénétisme (« Parasitisme ») ; Proxénétisme (Parlement Européen. 15 septembre 2023) ; Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (1, 2, 3, 4, 5) ; Proxénétisme (Partis politiques) ; Proxénétisme (Pauvreté) (1, 2) ; Proxénétisme (Pays-Bas) (1, 2, 3, 4) ; Proxénétisme (Perrault Gilles) ; Proxénétisme (« Plaisir ») ; Proxénétisme (Police. France. 1940) Proxénétisme (Politique) ; Proxénétisme (« Prestations ») ; Proxénétisme (Procès) ; Proxénétisme (« Propriété intellectuelle ») ; Proxénétisme (« Putophobe ») ; Proxénétisme (« Putophobe criminelle ») ; Proxénétisme (« Quartiers chauds ») ; Proxénétisme (Questions) ; Proxénétisme (Réalisme) ; Proxénétisme (« Réseaux ») ; Proxénétisme (Rapport Assemblée Nationale. France. 2012) ; Proxénétisme (Rapport Assemblée Nationale. France. 2013) ; Proxénétisme (Rousseau Jean-Jacques) ; Proxénétisme (Roy Jules) ; Proxénétisme (R.P.R) ; Proxénétisme (Roth Joseph) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Russie) Par ordre chronologique (1, 2) ; Proxénétisme (Sade) (1, 2) ; Proxénétisme (Sandel Michael J) ; Proxénétisme (Sartre Jean-Paul) ; Proxénétisme (Séguéla Jacques) ; Proxénétisme (Simenon Georges) ; Proxénétisme (Smith Adam) ; Proxénétisme (Souyri Pierre-François) ; Proxénétisme (« Spéculum ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Statistiques. 2017) ; Proxénétisme (« Système prostitueur ») ; Proxénétisme (Székely János) ; Proxénétisme (Tchékhov Anton) ; Proxénétisme (Terkel Studs) ; Proxénétisme (Théâtre Mogador. 1948) ; Proxénétisme (« Traçabilité ») ; Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Proxénétisme (« Travail, Travailleuse/eur sexuel-le ») (1, 2, 3, 4) ; Proxénétisme (Vailland Roger) ; Proxénétisme (Vente de bananes) ; Proxénétisme (Vergès Jacques) ; Proxénétisme (Vert-es) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Voltaire) (1, 2, 3) ; Proxénétisme (Proxénètes et clients (Comment les faire disparaître) ; Proxénétisme (Zola Émile) ; (311)

II. Proxénétisme. « Clients » : Proxénétisme (« Clients ») (1, 2, 3) ; « Clients » (Banks Russel) ; « Clients » (Bolingbroke Henry-Saint-John. Lord) ; « Clients » (Conseil constitutionnel. 2019) ; « Clients » (Coquery-Vidrovitch Catherine) ; « Clients » (Droit. XIXème siècle) ; « Clients » (Duncan Isadora) ; « Clients » (France Inter) ; « Clients » (Ginsberg Allen) ; « Clients » (Hazera Hélène) ; « Clients » (Hôpital Psychiatrique. Marseille. 1970) ; « Clients » (Hirchen Rosen) ; « Clients » (Mauriac François) ; « Clients » (Miller Henry) (1, 2) ; « Clients » (Mitterrand Frédéric) ; « Clients » (Pénalisation des clients) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2) ; « Clients » (Réal Griselidis) ; « Clients » (Richelieu duc de) ; « Clients » (Roy Jules) ; « Clients » (Simenon Georges) ; « Clients » (Tchékhov Anton) (1, 2) ; Clients (Tolstoï Léon) ; « Clients » (Vailland Roger) ; (32)

III. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées : Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Par ordre alphabétique. Personnes-dites-prostituées (Bachelot Roselyne) ; Personnes-dites-prostituées (Balzac) ; Personnes-dites-prostituées (Baudelaire Charles) ; Personnes-dites-prostituées (Bloy Léon) ; Personnes-dites-prostituées (Buisson Patrick) ; Personnes-dites-prostituées (Conseil Constitutionnel. 2019) ; Personnes-dites-prostituées (Constant Benjamin) ; Personnes-dites-prostituées (Delors Jacques) ; Personnes-dites-prostituées (Flaubert Gustave) ; Personnes-dites-prostituées (France Culture) (1, 2, 3) ; Personnes-dites-prostituées (Gallimard) ; Personnes-dites-prostituées (Garçon Maurice) ; Personnes-dites-prostituées (Goldman (Emma) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Green Julien) (1, 2, 3) ; Personnes-dites-prostituées (Guilloux Louis) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Hollande François) ; Personnes-dites-prostituées (Hua Yu) ; Personnes-dites-prostituées (Hugo Victor) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Istrati Panaït) ; Personnes-dites-prostituées (Leiris Michel) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Lely Gilbert) ; Personnes-dites-prostituées (Le Monde. 2016) ; Personnes-dites-prostituées (Lounguine Liliana) ; Personnes-dites-prostituées (Macron Emmanuel) ; Personnes-dites-prostituées (Sándor Màrai) ; Personnes-dites-prostituées (« Nous, prostituées ». 1975) ; Personnes-dites-prostituées (Olivier Maud) ; ; Personnes-dites-prostituées (Piat Felix & Morphy Michel) ; Personnes-dites-prostituées (Roth Joseph) ; Personnes-dites-prostituées (Sarraute Nathalie) ; Personnes-dites-prostituées (Serge Victor) ; Personnes-dites-prostituées (Székely János) (1, 2, 3) ; Personnes-dites-prostituées (Tolstoï Léon) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Voltaire) (1, 2, 3, 4) ; Personnes-dites-prostituées (Vergès Jacques) (1, 2) ; Personnes-dites-prostituées (Wieviorka Annette) ; Personnes-dites-prostituées (Yourcenar Marguerite ») ; Personnes-dites-prostituées (Zola Émile) (1, 2) ; (76)

IV. Proxénétisme (Proxénètes) : Proxénétisme (Proxénètes) (1, 2, 3, 4) ; Par ordre alphabétique Proxénètes (Banks Russel) ; Proxénètes (Camus Albert) ; Proxénètes (Comment les dissoudre par la loi et le verbe) (1, 2) ; Proxénètes (« Connerie. Faire une ») ; Proxénètes (Dallayrac Dominique) ; Proxénètes (El Glaoui Thami) ; Proxénètes (Genet Jean) ; Proxénètes (Madame Claude) ; Proxénètes (Malraux André) ; Proxénètes (Sinatra Franck) ; Proxénètes (Vallès (Jules) ; (16)

V. Proxénétisme. Abolitionnisme : Proxénétisme (Abolitionnisme) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Abolitionnisme (Antithèse) ; Abolitionnisme (Butler Joséphine) ; Abolitionnisme (Détournement de signification) ; Abolitionnisme (Esclavage) (1, 2) ; Abolitionnisme (France Culture) ; Abolitionnisme (Hugo Victor) ; Abolitionnisme (Justification) ; Abolitionnisme (Langage) (1, 2) ; Abolitionnisme (Libéralisme) ; Abolitionnisme (Marat) ; Abolitionnisme (Penser) ; Abolitionnisme (Richard Marthe) ; Abolitionnisme (Personnes-dites-prostituées) ; Abolitionnisme (Wells H.G) ; (24)

19 février 2024 : 459 items

I. Proxénétisme.

Proxénétisme :

Proxénétisme. Un préalable méthodologique : J’entends par « proxénétisme » le rapport spécifique de domination, réductible à aucun autre, au sein duquel des êtres humains sont considérés comme étant légitimes à s’approprier l’accès aux sexes d’autres êtres humains.
C’est la relation de domination qui est première ; c’est elle qui est signifiante ; c’est elle qui donne son sens au proxénétisme ; c’est elle qu’il faut dévoiler et dénoncer.
Dès lors, la stricte définition du Code pénal, quel qu’il soit (en France ou ailleurs), ne peut être la norme sur les fondements desquels le proxénétisme doit être analysé. La meilleure illustration de cette évidence étant que les articles des codes pénaux et les pensées y afférentes ont coexistés avec tous les systèmes, abolitionnistes inclus, légitimant ce que l’on a appelé la « prostitution ».
- Dès lors, le terme de « proxénétisme » doit remplacer celui de « prostitution », lequel, inapproprié dès l’origine, ne permet assurément plus de penser les bouleversements philosophiques, politiques, juridiques, économiques qui, sur le sacrifice de la Convention de 1949 et de son Préambule ont eu lieu depuis que le corps humain - et donc l’être humain - est « entré sur le marché ». 1
Parmi les conséquences de cette analyse, la moindre n’est sans doute pas celle-ci : Dès lors que l’être humain a été transformé en marchandise, il est soumis aux lois du marché capitaliste fondé grosso modo sur l’offre et de la demande ; en conséquence, la sphère de la marchandisation, faute d’être dénoncée, ne peut que s’agrandir.
- C’est là, à ce point de jonction, qu’abolitionnisme et anti capitalisme se rejoignent, sans réduire l’un à l’autre.
- C’est là, aussi, dans les luttes anticapitalistes, la ligne de fracture qu’effectue le féminisme abolitionnisme.
Ceci clarifié, dans le cadre de cet Abécédaire, et dans l’attente d’un texte autonome qui serait issu de cet Abécédaire, l’emploi de ce terme pose problème dans la mesure où il se réfère à la fois à mes analyses actuelles, mais inclut aussi l’histoire : dès lors, il entraîne nécessairement des anachronismes porteurs de confusions. (Cf. Économie. Marchandise, Proxénétisme. Abolitionnisme, Histoire. Anachronisme)

Proxénétisme (1) : Pour créer, consolider, enraciner un monde dorénavant devenu proxénète :
- Il faut imposer des interlocuteurs-trices ad hoc, des personnes prostituant le terme de féminisme, mais aussi des humanistes, des philosophes, des sociologues, des historien-nes, des juristes, des politiques (député-es, sénateurs-trices, ministres, diplomates…), des policiers, des personnes qualifiées de ‘travailleuses sexuelles’. Il faut des journaux et des journalistes, des sites internet, des partis, des associations, des ONG (Amnesty International, Human’s right’s watch, etc…)
- Il faut des bourses, des financiers, des paradis fiscaux, Western Union (entre autres), des investissements.
- Il faut des bras armés, des petites frappes, beaucoup, énormément de violences.
- Il faut des promesses non tenues, des mensonges, des infiltrations, des manipulations, des ‘aides’, des ‘soutiens’, des corruptions (à petite et grande échelle), des intimidations, des publicités, des menaces, des injures, des tortures, des assassinats et beaucoup, énormément de mises au silence.
Mais il faut aussi faire disparaître de la pensée toute référence à l’abolitionnisme dans l’histoire, et pour cela invalider des concepts, des mots, ayant eu cours, pouvant à nouveau être utilisée en ce sens, en substituer d’autres et les imposer.
- Écrit après avoir lu la définition que l’Abbé Grégoire donnait, en 1822, des « négriers » :
« J’appelle négrier, non seulement le capitaine de navire qui vol, achète, enchaîne, encaque et vends des hommes noirs, ou sang-mêlés, qui même les jette à la mer pour faire disparaître le corps du délit, mais encore tout individu qui, par une coopération directe ou indirecte, est complice de ses crimes. Ainsi, la dénomination de négriers comprend les armateurs, affréteurs, actionnaires, commanditaires, assureurs, colons-planteurs, gérants, capitaines, contremaîtres et jusqu’au dernier des matelots, participant à ce trafic honteux. » 2

Proxénétisme (2) : Le proxénétisme, allié objectif du libéralisme. Son avant-garde ? Non, car il en est son fondement. Leurs mots d’ordre sont identiques : « Laisser [tout] faire, laisser [tout] passer ». Mais libéralisme et proxénétisme ne peuvent être amalgamés : le proxénétisme légitime l’appropriation d’êtres humains par d’autres, ce qui, du fait du patriarcat, existait avant même l’apparition de l’idée même du libéralisme.

Proxénétisme (3) : Le proxénétisme tire ses revenus des personnes dites prostituées, des « clients », de l’État, de la pornographie, d’internet, de la publicité, de la presse. (Cf. Économie. Publicité)

Proxénétisme (4) : Si le Code civil fondait le droit, où plus justement si une lecture patriarcale du droit était effectuée, le proxénétisme devrait être illégal depuis 1804 :
« Il n'y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l'objet des conventions. » (Article 1128 du Code civil).
- Cf. aussi, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 23 juin 1793 :
« La personne n’est pas une propriété aliénable. » (Article 18) (Cf. Êtres humains, Droit. Patriarcal, Économie. Propriété)

Proxénétisme (5) : L’abolitionnisme doit cesser de se focaliser quasi exclusivement sur les personnes qui défendent le bien-fondé du proxénétisme - ‘cibles’ faciles à la critique, engendrant la facilité de la critique - et travailler, dévoiler, dénoncer, se concentrer sur les intérêts qui le légitiment et l’imposent, sur les moyens, pour ce faire, mis en œuvre, sur les valeurs qui sont détruites, sur le monde qui est ainsi créé.

Proxénétisme (6) : Un système d’oppression ne peut ni ne doit se réformer.
Toute réforme le conforte dans son bon droit à se perpétuer. (Cf. Politique. État. Réforme)

Proxénétisme (7) : Abolir le système proxénète, et non pas amender le système prostitutionnel, doit être le projet des abolitionnistes.

Proxénétisme (8) : J’entends depuis quelque temps certaines critiques de la pornographie. À y regarder de plus près, il s’agit de campagnes de la pornographie, dite payante, tentant de lutter contre la concurrence de la pornographie dire gratuite c’est à dire libre d’accès. Mais les deux s’inscrivent dans la même logique marchande : sous couvert de faciliter la masturbation, légitimer le proxénétisme. (Cf. Femmes. Masturbation, Pornographie, Sexes. Masturbation)

Proxénétisme (9) : (juin) 2020. Un rapport d’« Évaluation de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner (sic) les personnes prostituées, publié en décembre 2019 - et jusqu’alors « Confidentiel » - est rendu public en juin 2020.
Sous réserve d’une analyse ultérieure, je lis que ses mesures visaient à :
- « renforcer la lutte contre le proxénétisme »
- « conforter l’engagement abolitionniste de la France ».
J’en déduis que le proxénétisme (qualifié de « phénomène ») est cautionné et que la France n’est pas un pays « abolitionniste ». Il y a des évidences qui méritent d’être rappelées.
N.B. Pour clarification, il eut fallu sans doute mieux distinguer ce qui relève de la définition du proxénétisme dans le code pénal français, dans les textes européens et internationaux, dans la loi du 13 avril 2016 et selon la mienne propre. Mais, en tout état de cause, le qualifier comme « un phénomène » démontre qu’il ne s’agit d’aucune d’entre elles, ce qui - juridiquement stricto sensu -, pose pour le moins question.
- Quant au titre de la loi : « accompagner les personnes prostituées », il est non seulement insignifiant, ridicule et méprisant, mais en outre il cautionne le principe même du proxénétisme.

Proxénétisme (10) : Comme en tout, il faut savoir privilégier le problème essentiel, dont tous les autres - qui en sont les expressions, les manifestations, les mises en œuvre - découlent. C’est pour cela que et la focalisation sur les personnes-dites-prostituées, et celle sur les « clients » - sont autant de retard à toute « lutte - réelle - contre le proxénétisme ».

Proxénétisme (11) : Le proxénétisme, au sein du quel ce que l’on a nommé la prostitution se dissout, c’est considérer légitime qu’un être humain laisse pour un temps, contre paiement, une partie de son être, à la disposition d’autrui.

Proxénétisme (12) : Expliquer le proxénétisme par la pauvreté, c’est légitimer la permanence du patriarcat et des multiples violences patriarcales.

Proxénétisme (13) : Condamner le lynchage, c’est ne pas condamner l’esclavage.
Condamner les violences masculines, c’est ne pas condamner le patriarcat.
Condamner la ségrégation, c’est ne pas condamner l’apartheid.
Condamner les «
clients », c’est ne pas condamner le proxénétisme.

Par ordre alphabétique. Proxénétisme :

Proxénétisme (Agences de mannequins) : 2002. Inès de la Fressange, dans Profession mannequin, auteure de :
« Contrairement à ce que l’on pense souvent, la plupart des agences ne sont pas des mères maquerelles. » Plus loin, je lis :
« Une ou deux agences n’étaient pas très nettes. Personnellement, je n’ai jamais eu de propositions ou été face à une attitude ambiguë de la part de ceux qui me représentaient. Longtemps après, j’ai entendu parler de scandales, de cover-girls qui étaient aussi call-girls par le biais de certaines agences. À l’époque, je n’étais pas du tout au courant. Quand une fille est en dehors de son pays, jolie, jeune et loin de ses parents, il y a toujours un risque, quel que soit le métier. Je sais qu’il y a eu des histoires un peu glauques. […] »
Moi, Inès de la Fressange, je me défends, je sous-estime, je légitime le monde dans lequel j’ai vécu et je vis, comme je peux…difficilement… 3

Proxénétisme (Algérie. FLN) : Avant 1962. Entendu dans l’émission de France Culture du 4 avril 2019 consacré au film de Gillo Pontecorvo [1919-2006], La bataille d’Alger [1965] cette interdiction affirmée par le FLN de la guerre d’Algérie :
« […] Sont interdit la prostitution et le proxénétisme. »
- Peu après, j’entends avec tristesse évoquer « l’alcool (lui aussi interdit par le FLN) et le sexe », et ce suivi d’une référence - anachronique, indéfinie et donc insignifiante - à « l’ordre moral ». 4
- J’entends aussi : « La prostitution d’où vient Ali la pointe ». En d’autres termes, Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome d’Alger lors de la Bataille d’Alger en 1957, fut proxénète. (Cf. Politique. Guerre. Algérie, Proxénétisme. Abolitionnisme)

Proxénétisme. Amnesty International :

Proxénétisme (Amnesty International) (1) : 2015. Dans son Rapport 2014/2015, La situation des droits humains dans le monde, Amnesty International classe une « travailleuse du sexe » - selon leur déjà ancienne dénomination - dans la rubrique « Défenseurs des Droits humains. » 5
Mes critiques de 2014 notamment féministes d’Amnesty International mériteraient d’être prises en compte à leur juste portée.

Proxénétisme (Amnesty International) (2) : (décembre) 2016. Dans un article du magazine d’Amnesty International consacré au Féminisme au masculin, Alicia Ségui de la Slut walk (Marche des Salopes) donne son avis en la matière :
« […] J’attends de voir tous ces hommes qui se déclarent féministes dénoncer le sexisme de leurs collègues ou de leurs amis, et respecter la volonté des femmes, qu’elles se baignent en burkini, exercent le travail du sexe ou se baladent en minijupe ! » 6 (Cf. Femmes. « Salopes », Féminisme, Sexes. Sexisme)

Proxénétisme (‘Arguments’) : Tous les arguments, sans exception, des défenseurs du proxénétisme sont nécessairement erronés car ils sont fondés sur un postulat indéfendable, sauf à justifier la barbarie. (Cf. Penser. Postulat)

Proxénétisme. Jacques Attali :

Proxénétisme (Attali Jacques) (1) : 2009. Jacques Attali, en conclusion de son livre Survive aux crises, propose la rédaction d’une Charte des droits et devoirs de l’espèce humaine et d’une institution planétaire chargée de leur mise en œuvre ainsi présentée :
« Elle aurait la charge de protéger les biens publics mondiaux par une police mondiale, un système public de distribution du crédit, de réguler les marchés financiers, de contenir les trafics d’armes, de sexe et de drogue. » 7

Proxénétisme (Attali Jacques) (2) : (avril) 2016. Jacques Attali, sur YouTube, auteur de :
« Le marché va s’étendre à des domaines aujourd’hui considérés comme illégaux, criminels, comme la prostitution, le commerce des organes, le commerce des armes, le racket, etc., etc. […] »
Jusque et y compris, au bout de la route, la commercialisation de la chose la plus importante c’est à dire la vie, la transformation l’être humain en un objet marchand lui-même devenu un clone et un robot de lui-même. » 8
Juste, à ceci près, que le processus est engagé depuis des dizaines d’années ; pour le savoir, et donc le dénoncer, encore eut-il fallu suivre les discussions, les engagements, les négociations, les signatures de conventions, les conclusions de colloques, etc., etc., dans les institutions européennes, internationale…
Mais où est la condamnation de Jacques Attali ?
De fait, il entérine ce qu’il décrit.
- Pour rappel : ce qu’il nomme « la prostitution » n’est que la légitimation, dans le patriarcat, de la chosification des femmes, échangeables, achetables, vendables depuis des siècles. Bien avant le pouvoir du marché…

Proxénétisme (Bangkok) : 1996. Cornelius Castoriadis [1922-1997], dans Quelle démocratie ? auteur de :
« Bangkok était une des plus belles villes au monde. Je l’ai connue en 1964 avant qu’elle ne devienne le bordel de l’armée américaine au Vietnam. » 9 (Cf. Politique. Guerre, Proxénétisme. Bordels. Botte Marie-France & Mari Jean-Paul)

Proxénétisme. Emma Becker :

Proxénétisme (Becker Emma) (1) : (17 novembre) 2019. Osez le féminisme 38 (Grenoble) a pris position et publié un texte dont l’intitulé est :
« Non à la venue d’Emma Becker à l’Université Grenoble Alpes ».
Me concernant, j’ai cessé de tenter de relever les incohérences, les absurdités, les ridicules, scandaleuses, innombrables, grossières affirmations d’Emma Becker dans La maison [2019] : il y en avait tellement que l’exercice était impossible.
J’ai même un moment pensé qu’un groupe de pression proxénète - un peu subtil - afin d’être un tant soit peu crédible, aurait été sans doute un peu moins caricatural.
Quant aux journalistes qui, à satiété, l’ont interviewée, je n’ai pas le souvenir qu’aucun-e d’entre eux / elles ne l’aient interrogée, inquiétée, questionnée, critiquée sur l’une ou l’autre de ses assertions. Je serais ravie d’être démentie.
N.B. Peut-être les journalistes pourraient-ils utilement opérer une comparaison avec la manière dont les féministes sont - lorsqu’elles le sont - invitées ?
Un exemple récent : l’émission (24 novembre 2019) Signe des temps. France Culture de Marc Weitzmann. (Cf. Langage. Mots. Critique de : « Scandale »)

Proxénétisme (Becker Emma) (2) : (10 février) 2020. Emma Becker, que décidément aucune contradiction ne semble gêner, inquiéter - une fois encore invitée - auteure sur France Culture, de : « La différence entre une femme et une pute, elle n’existe pas. » 10
Quant à un jugement de valeur, une prise de position politique, une référence historique, une critique de méthode, un argumentaire humaniste, féministe, moral de la part de France Culture, n’y pensez pas. (Cf. Proxénétisme. France Culture)

Proxénétisme (Berlusconi Silvio) : (12 juin) 2023. Lu dans La voix du Nord :
« L’ancien chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi [1936-2023], sulfureux milliardaire dont les démêlés judiciaires et frasques sexuelles ont défrayé la chronique, est mort à l’âge de 86 ans.
Prostitution de mineure.

En mars 2015, la Cour de cassation a confirmé l’acquittement dont il avait bénéficié en juillet 2014 après l’arrêt de la Cour d’appel de Milan ayant annulé une condamnation à sept ans de prison et inéligibilité à vie pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, prononcée en juin 2013. La Cour d’appel a retenu les arguments de la défense, affirmant que M. Berlusconi ignorait l’âge de ‘Ruby la voleuse de cœurs’ la Marocaine Karima El-Mahgroub, mineure au moment des faits. Le tribunal a également estimé qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour condamner M. Berlusconi pour avoir fait pression sur la préfecture de Milan afin que la jeune femme, présentée faussement comme la nièce du président égyptien d’alors, Hosni Moubarak, soit relâchée après un larcin.
En février 2023, au bout de six ans d’audiences, un tribunal de Milan a relaxé Berlusconi, accusé d’avoir corrompu des jeunes femmes pour mentir sur ses sulfureuses soirées ‘bunga bunga’ présentées par certains comme des orgies mais que Berlusconi a toujours qualifié de dîners élégants. Un verdict arrivé après deux autres relaxes dans deux autres volets de cette affaire. Selon le parquet, le silence de ces jeunes femmes a coûté entre 2011 et 2015 à Silvio Berlusconi des millions d’euros dont une part importante a été destinée à la seule Ruby, mineure lorsqu’elle a pris part aux fameuses soirées : argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures et de frais médicaux.
La défense de M. Berlusconi affirmait que l’argent était une indemnisation pour l’atteinte à la réputation des personnes impliquées dans l’affaire et insistait sur le fait qu’il est jugé ‘pour le crime de générosité’. ‘Finalement acquitté après plus de 11 ans de souffrances, d’infamie et de dégâts politiques incalculables car j’ai eu la chance d’être jugé par des magistrats qui ont su rester indépendants, impartiaux et corrects face aux accusations infondées qui m’étaient adressées’, avait réagi M. Berlusconi après sa relaxe.
» (Cf. Justice, Politique. État)
Et certain-es, sans y voir plus loin, nomment encore « propagande » les critiques de l’Europe.

Proxénétisme. Nina Berberova :

Proxénétisme (Berberova Nina) (1) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de :
« (À Paris en 1924) Dans un cabaret servent des femmes nues et grasses ; pour cinq sous en plus, le client reçoit une serviette propre s’il veut monter à l’étage avec l’une d’entre elles. 11 (Cf. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

Proxénétisme (Berberova Nina) (2) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de :
« (À Billancourt. sans date. Avant 1939) La criminalité existait certes dans notre milieu, mais elle étant insignifiante. […] J’ai connu deux Russes qui étaient des souteneurs professionnels et quelques prostituées. Celles-ci ne faisaient pas le trottoir ; cinq d’entre elles travaillaient dans des cabarets de nuit, les autres dans des maisons closes qui ont été fermées officiellement entre 1935 et 1940 [?]. Je ne mentionne pas celles qui pratiquaient la prostitution de façon occasionnelle, ni ceux [?] qui se livraient au trafic de devises, au recel ou à la vente de drogues et de préservatifs interdits à cette époque. » 12 (Cf. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

Proxénétisme (Berberova Nina) (3) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de :
« […] Auparavant, elle avait vécu à Paris où elle faisait le trottoir, boulevard Montmartre. Elle louait sa place, et quand elle est partie à la campagne, l’a vendue de façon avantageuse. » 13 (Cf. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

Proxénétisme (Berberova Nina) (4) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure, en décembre 1939, de :
« Nous avions une émigration minable, triste, provinciale, des livres, des bordels, des histoires russes : il n’en reste rien. Ma génération sera tuée à la guerre et les vieux disparaîtront sans tarder. » 14 (Cf. Proxénétisme. Bordels, Histoire)

Proxénétisme. Bordels :

Proxénétisme (Bordels) (1) : « C’est le bordel » : expression inappropriée : l’ordre, la pensée, la violence proxénète règnent dans les bordels.
Proxénétisme (Bordels) (2) : (28 janvier) 2023. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, à l’approche de la manifestation du 31 janvier 2023, auteur de :
« La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays. »
Ils en sont là… (Cf. Hommes. « Politiques ». Darmanin Gérald, Langage. Économie. Retraite, Réforme)

Par ordre alphabétique. Proxénétisme. Bordels :

Proxénétisme (Bordel. Armée soviétique) (1) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femme, interroge une femme « tireur d’élite » :
« Pour les hommes, c’était dur de rester quatre ans sans femmes… Dans notre armée, il n’y avait pas de bordels et on ne distribuait pas non plus de comprimés. Peut-être ailleurs prêtait-on attention à ce problème, mais pas chez nous… Quatre ans… Seuls les chefs pouvaient se permettre quelques privautés, mais pas les simples soldats. C’était passible de sanctions. Mais on n’en parle pas… Moi, par exemple ; au bataillon j’étais la seule femme et je partageais un gourbi avec d’autres. Tous hommes. On m’avait attribué une place à part, mais de quel écart pouvait-il être question quand le gourbi ne faisait pas si mètres carrés ? Je me réveillais la nuit, car j’agitais les bras sans arrêt ; je giflais l’un, je tapais sur les mains d’un autre… Quand j’ai été blessée et que je me suis retrouvée à l’hôpital, je continuais là aussi à gesticuler dans mon sommeil. L’aide-soignante ne réveillait la nuit : ‘Qu’est-ce que tu as’ ?
Mais à qui raconter ça ? » 15 (Cf. Femmes. Silences, Politique. Guerre. Femmes, Histoire, Violences, Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme. Bordel d’Auschwitz :

Proxénétisme (Bordel d’Auschwitz) (2) : 1979. Samuel Pisar [1929-2015], auteur, dans Le sang de l’espoir, de :
« Les hommes qui tirent le chariot en direction de la décharge sont des kapos, super privilégiés, violents, sadiques, jouissant de l’impunité. Les femmes, choisies avec la complicité des gardiennes, ignorent tout de leur destination ; elles sont jeunes, jolies et pour la plupart vierges. Un peu à l’écart d’un tas d’immondices, une maison délabrée dont le grenier a été recouvert de paille : le bordel clandestin d’Auschwitz ! Passé le premier moment de panique, les femmes doivent s’adapter rapidement. Il leur faut surmonter leur répulsion, satisfaire pleinement ces ‘dieux obsédés’ ; car les dieux punissent. Une jeune fille dont ils sont déçus peut repartir avec un blâme, une punition qui la condamne à être rouée de coups, exécutée. Pour un garçon de 15 ans, c’est une expérience marquante, une image traumatisante qui, parfois, contre toute attente, se paraît d’une touche de tendresse et de beauté. L’homme même le plus cruel et le plus dépravé peut s’attendrir dans l’abandon de l’acte sexuel. Un kapo qui s’était conduit comme une brute sadique dépose doucement un baiser sur les lèvres d’une jeune fille et glisse pantelant dans ses bras. De telles scènes contribuèrent sans doute à mon développement émotionnel, en me laissant l’impression que rien de ce qui vit n’est insensible à l’amour et qu’on peut trouver même chez les plus méchants et les plus tarés un brin de sentiment humain. » 16 (Cf. Justice. Impunité)
Je laisse les personnes qui le souhaitent, [dans l’attente de pouvoir reproduire moi-même, de savoir comment le faire, ou plus justement, de pouvoir oser le catégoriser] lire ce que Samuel Pisar écrit concernant son « travail » dans ce bordel d’Auschwitz, mais, plus encore, environ trente ans après, comment il le présente (p.90, 91).

Proxénétisme (Bordel d’Auschwitz) (3) : 2004. Anne-Lise Stern [1921-2013], dans Le savoir-déporté. Camps, Histoire, Psychanalyse, évoque, dans le camp de Birkenau où elle avait été déportée, une relation furtive entre un S.S. - qualifiée, le concernant d’« intimité à son égard » - et elle. Puis elle écrit concernant les « camps » :
« […] Là, [toute] sexualité était exclue. Ça, c’est très difficile à faire comprendre, admettre. Ça n’arrange pas du tout les psychanalystes, ni les fantasmes des plus jeunes. Ils s’accrochent à quelques récits sur les très rares exceptions, les rencontres des ‘privilégiés’ ou brodent sur l’existence de bordels à Auschwitz (pas de juives dans ces bordels, mettez-vous bien ça dans la tête. On en vient à sexualiser Auschwitz pour éviter l’inanalysable, l’inattrapable de la chambre à gaz. » 17 (Cf. Psychanalyse. « Fantasmes », Sexes. Sexualité)

Proxénétisme (Bordel d’Auschwitz) (4) : 1974. Dans le Bréviaire de la haine, au sein du paragraphe intitulé : L’agonie de esclaves, après avoir évoqué les processus par lesquels les déportés étaient devenus « à un degré plus ou moins grand, un rouage du système, en acquérant même certaines caractéristiques mentales », Léon Poliakov [1910-1997] écrit :
« Les privilèges luxueux dont bénéficiaient une mince couche de détenus appartenant à ‘l’aristocratie’ du camp, les distractions et les matchs sportifs, la maison close, leur restaient interdits. » 18 (Cf. Langage. Zeugma, Proxénétisme. Comment faire disparaître les femmes -dites-prostituées)

Proxénétisme (Bordels. Bataille Georges) (5) : 1914. Georges Bataille [1897-1962], dans Madame Edwarda, auteur de :
« La nudité du bordel appelle le couteau du boucher. » 19 (Femmes. Comment faire disparaitre les femmes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Bordels. Brandys Marian) (6) : 1957. Marian Brandys [1912-1998], dans Le Stigmate du diable, auteur de :
« Dans cette baraque là-bas, qui était alors entourée de barbelés, après le massacre complet des juifs de Majdanek (Pologne), les allemands avaient enfermé quatre cent jeunes juives parmi les plus belles, avant de les envoyer dans les bordels frontaliers. » 20 (Cf. Femmes. Belles, Politique. Guerre, Proxénétisme. Bordel d’Auschwitz)

Proxénétisme. Bordels. Hermann Broch :

Proxénétisme (Bordels. Broch Hermann) (7) : 1931. Hermann Broch [1866-1951], dans Les Somnambules, auteur de :
« […] Il tenait […] « dans le salon des discours bruyants sur l’absence de christianisme et le vice qui régnait dans ces établissements [« maisons de tolérance »]. Il a fallu que le Docteur, engagé volontaire, lui expliquât que le haut commandement favorisait ces maisons dans l’intérêt de la santé de l’armée ; elles avaient donc droit au respect qu’on témoigne aux institutions militaires. » 21 (Cf. Politique. Guerre)

Proxénétisme (Bordels. Broch Hermann) (8) : 1931. Hermann Broch [1866-1951], dans Les Somnambules, auteur de :
« Et Hugeneau dit : ‘Mon commandant, vous souvenez-vous de mon premier rapport, dans lequel je vous faisais le compte rendu de mes visites au cl… [claque]’. Hugeneau se tape sur la bouche, ‘pardon à la maison de tolérance.’ ».
Quand le mot est plus insupportable que la réalité qu’il décrit. 22 (Cf. Langage. Mots, Penser, Violences)

Proxénétisme (Bordels. Céline Louis Ferdinand) (9) : (juin) 1957. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], interrogé par Madeleine Chapsal, après avoir critiqué Jean-Paul Sartre, Albert Camus qui « croient qu’il vaut mieux penser », auteur de :
« Tandis qu’en 14, il y avait un devoir, et on le faisait. Des choses que vous n’avez pas connues, vous être trop jeune. Il y avait la vertu. Les femmes étaient vertueuses, les hommes étaient braves et travailleurs. Sans ça, c’était des monstres. Il y avait la putain, il y avait le bordel, on l’a supprimé aujourd’hui…
J’ai promené à travers le monde, parce que j’ai beaucoup voyagé, des missions [j’ai rencontré] des médecins sud-américains qui étaient bien intelligents, et ils me disaient : ‘La civilisation de l’Europe, ça tient sur un trépied : un pied, c’est le bistrot, l’autre l’Église, et le troisième, c’est le bordel’. Évidemment, un trépied, ça tient.
On a supprimé le bordel et maintenant tout tombe ! Alors pourquoi s’arrêteraient-ils en France, les étrangers ? Il n’y a pas de bordel ! Comme ça, on ne respecte plus nos femmes, nos filles… […] On ne respecte plus personne… Autrefois, avant 14, on disait : L’homme est naturellement cochon, il a toutes espèces de fantaisies de cochon : il va les passer, il y a des maisons pour ça ; Il respecte sa femme et ses filles et les autres les respectent… Maintenant, il n’y a plus rien à respecter. » 23 (Cf. Hommes. « Cochons »)

Proxénétisme (Bordels. Dictionnaire de la pornographie) (10) : 2005. Lu, à la rubrique Bordels, dans le Dictionnaire de la pornographie :
« Le spectacle du corps à vendre interroge la nature même du rapport entre le désir et son objet, entre lesquels l’image vient s’interposer. Il ne faut pas oublier que le bordel est un trompe-l’œil, une maison d’’illusion’. On y achète une image, une représentation, un reflet, en d’autres termes : le leurre du désir. » 24
Du négationnisme... (Cf. Êtres humains, Corps, Pornographie)

Proxénétisme (Bordels. Duby Georges) (11) : 1985. Georges Duby [1919-1986], historien, en conclusion d’un colloque tenu à Madrid Pour une histoire des femmes en France et en Espagne, auteur de :
« (Concernant le Moyen-Âge) Ces femmes seules, on s’applique donc à les réunir dans des institutions d’enfermement et de protection, organisées comme des ‘maisons’, elles aussi, des maisons de remplacement, ce sont les monastères, les béguinages, mais aussi les bordels. » 25 À équivalence… (Cf. Histoire. Patriarcale)

Proxénétisme (Bordels. Dumas Alexandre) (12) : (2 novembre) 1858. Alexandre Dumas [1802-1870], dans une lettre à son fils lors de son voyage en Russie, présente ainsi Nijni-Novgorod :
« Ville composée de 6000 boutiques et un bordel de 4000 filles - tout s’exécute sur une grande échelle, comme tu vois. » 26

Proxénétisme (Bordels. Femmen) (13) : En 2012, lors de la coupe du monde du Foot, les Femmen, à Kiev, manifestent, publiquement, courageusement, affichant deux revendications :
« L’Ukraine n’est pas un bordel ». « Non à l’Euro de foot ». (Cf. Féminisme, Proxénétisme. Abolitionnisme, Politique, Guerre. Ukraine)

Proxénétisme (Bordels. « Femmes-dites-de-réconfort ») (14) : 2004. Pierre-François Souyri, dans Le livre noir du colonialisme, concernant la colonisation japonaise, auteur de :
« Toutefois, ce projet d’assimilation forcée des peuples coloniaux cache mal un état de fait, celui de la discrimination et de la surexploitation. Et, au-delà encore, il n’échappe pas à ce qui est souvent la réalité de l’ordre colonial : le non-droit, le violence nue des rapports sociaux. En témoigne, par exemple, l’enlèvement organisé dès les années 1930 et systématisé à partir de 1942 par l’armée impériale - souvent en collaboration avec le ‘milieu’ local - de plus de 140.000 jeunes filles d’origine coréenne, chinoise ou d’Asie du Sud-est, enlevées de force à leurs familles et jetées dans les bordels militaires. Là, la sauvagerie du système apparaît à vif ; elle conduit à la réduction en esclavage d’une partie de la population colonisée (ici, les jeunes filles) (sic). » 27 (Cf. Femmes. Jeunes filles)

Proxénétisme (Bordels. Ferré Léo) (14) : 1913. Léo Ferré [1916-1993], avant de le chanter le poème sibyllin d’Apollinaire [1880-1918], La porte, publié dans Alcools, le présente fort personnellement [sans date] en ces termes : « ces hôtels de passe qui sont des hôtels de l’amour ». [YouTube]

Proxénétisme (Bordels. Feraoun Mouloud) (16) : (8 janvier) 1957. Mouloud Feraoun [1913-1962], écrit dans son Journal :
« Concernant les Ouadhias [Kabylie], pendant la guerre d’Algérie) Le douar a été ratissé. Le premier village fut carrément vidé de ses habitants. Dans les autres villages, on a cueilli tous les hommes. Les hommes ont été enfermés tous ensemble durant quinze jours. On en a tué environ quatre-vingt, fusillés par petits paquets chaque soir. On faisait préparer les tombes à l’avance. […] Aucun gourbi, aucune meule ne subsiste dans les champs. Les femmes sont restées dans les villages, chez elles. Ordre leur fut donné de laisser les portes ouvertes et de séjourner isolément dans les différentes pièces de chaque maison. Le douar fut donc transformé en un populeux B.M.C [Bordels militaires de campagne] où furent lâchés les compagnies de chasseurs alpins ou autres légionnaires. Cent cinquante jeunes filles ont pu trouver refuge au couvent des Sœurs ou chez les Pères blancs…. On ne découvre aucune trace de quelques autres. » (Lire la suite) 28 (Cf. Femmes. Comment meurent les femmes, Politique. Colonialisme, Violences. Viols. Feraoun Mouloud)

Proxénétisme. Bordels. Flaubert Gustave :

Proxénétisme (Bordels. Flaubert Gustave) (17) : (24 juin ?) 1863. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à mademoiselle Amélie Bosquet [1815-1904] :
« Contrairement à la plupart des pays d’eaux, l’embêtante petite ville [Vichy] où je suis présentement contient peu de cocottes. Elles attendent pour accourir la venue de l’Empereur ; voilà ce qui se dit du moins. Un bourgeois fort aimable m’a appris qu’il s’était fondé, depuis l’année dernière, une nouvelle maison de prostitution, et a même poussé l’obligeance jusqu’à m’en donner l’adresse. Mais je n’y ai pas été ; je ne suis plus assez gai, ou assez jeune pour adorer la Vénus populaire. » 29

Proxénétisme (Bordels. Flaubert Gustave) (18) : (18 avril) 1878. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Edmond Laporte [1832-1906] :
« Quand au jeune Guy [de Maupassant. 1850-1893] - qu’il présente comme son « disciple » - , il est si beau que je ne vous en dis rien, mais apprêtez-vous à en ouïr de belles sur son compte. Il nous a donné une séance où l’on vous a beaucoup regretté, mon cher vieux. » Et dans une note de La Pléiade, je lis :
« La lettre dans laquelle Maupassant relate cette soirée est censurée […]. Huysmans [Joris-Karl. 1848-1907] précise que le dîner […] « sous la présidence de Flaubert » « s’est terminée dans un bon bourdel (sic) ou Maupassant s’est livré en public à un formidable gamahuchage. »
Maupassant était malade de la syphilis. 30

Proxénétisme (Bordels. Guinée) (19) : 1960. Juliette Minces [1937-2021], dans De Gurs à Kaboul, se souvient d’un voyage en Guinée en 1960 :
« Lors d’un voyage en train du président [Sékou Touré. 1922-1984] et de sa suite dans les provinces où il m’avait invité […], j’ai assisté à des incidents qui m’ont choquée et dont je n’ai jamais parlé parce que j’ai eu honte de m’être tue au moment où ils se produisaient.
L’entourage présidentiel, assez nombreux, était pourvu de toutes jeunes filles qui devaient être en quelque sorte des hôtesses ou des serveuses. C’est du moins ainsi que j’avais interprété leur présence, jusqu’au moment où je me suis rendue compte que l’un, puis l’autre s’éclipsait avec une petite dans un compartiment discret pour réapparaître plus tard, l’air très satisfait.
J’ai compris que ce train était aussi pour ces messieurs une sorte de bordel organisé. […] » 31 (Cf. Femmes. Jeunes filles)

Proxénétisme (Bordels. Guyon Anthony) (20) : (30 juin) 2022. Anthony Guyon, « historien », dans l’émission de France Culture, Tirailleurs sénégalais, les colonies au service de la France, auteur de :
« […] Bien sûr, il y avait des bordels réservés pour les soldats coloniaux mais je me suis rendu compte que parfois certains de ces hommes venaient juste boire un soda […]. »
Cette double apparente évidence, cet odieux, ridicule, déni occasionne cette question : quand on sait comment la France a - si ignominieusement - traité ces hommes, je ne peux aller jusqu’à imaginer, tant cette vision est insupportable, comment ces femmes pouvaient être traitées. Et, pourtant, cela doit être. Comment ? (Cf. Histoire. Patriarcale)

Proxénétisme (Bordels. Huston Nancy) (21) : (18 décembre) 2023. Nancy Huston, sur France Culture, auteure de :
« Mon enfance, c’est un bordel, excusez mon expression […]. » (Cf. Langage)

Proxénétisme (Bordels. Istrati Panaït) (22) : 1929. Panaït Istrati [1885-1925], dans Vers l’autre flamme, racontant une rencontre à Paris avec des « Français riches et lettrés » qui lui font visiter un bordel, auteur de :
« Les voitures prirent le chemin de la rue de Provence. Façade discrète. À notre entrée, une sonnerie donne l’alarme bruyamment. On nous fait visiter la maison et sa marchandise, pour cinquante francs par personne.
La marchandise n’a rien d’extraordinaire ; une trentaine de filles nues pour tous les goûts. Toutes obligatoirement Françaises, Messieurs ! insiste la patronne.
Dieu protège les peuples et la France ses filles […]
Je demande : Pouvez-vous me dire, madame, combien a coûté la construction de ce bordel ?
- Quatre millions ! […]
Je conclus : Quand une civilisation construit des bordels d’une valeur de quatre millions, pendant que ses paysans, épouvantés par la misère, massacrent leurs enfants à coup de hache [après retranscription d’un article de journal du 4 juillet 1929 faisant état d’une mère ‘affolée par la misère ayant tué à coups de hache ses trois petits…], cette civilisation-là n’a plus droit à l’existence […]. 32 (Cf. Femmes. Marchandise, Économie. Marchandise)

Proxénétisme (Bordels. La Guardia Fiorello Enricon) (23) : (16 décembre) 2023. Après avoir entendu que Fiorello Enrico La Guardia, [1882-1947], maire républicain de New-York, en 1934 « avait fait fermer les bordels » 33, je lis sur Wikipedia :
« Dès son élection en 1934, il entame une croisade contre ce qu'il considère comme pornographique. Les revues érotiques ne sont pas épargnées et de nombreuses sociétés (éditeur, imprimeur, distributeur) sont menacées. »
Je n’en sais malheureusement pas plus…

Proxénétisme (Bordels. Leiris Michel) (24) : (15 mai) 1942. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Depuis un certain temps, je suis le jouet de véritables prurits qui me poussent - généralement lorsque je circule seul - à me précipiter avec avidité dans les pâtisseries, pour manger des gâteaux. Un peu, comme autrefois, il m’arrivait d’être attiré par les bordels. » 34 (Cf. Proxénétisme. Femmes-dites-prostituées. Leiris Michel)

Proxénétisme (Bordels. Martin du Gard Roger. France. 1915) (25) : (20 avril) 1915. Roger Martin du Gard [1881-1958], dans son Journal, écrit :
« Vais avec Marcel et Guieu au bordel assister à l’invasion des Marocains. Maison cubique, sans portes ni fenêtres ; une porte de prison, en fer, une lanterne dans une cage grillée. Les Marocains entrent par fournées de cinquante. À l’intérieur, un sous-officier en armes, un brigadier marocain et six hommes baïonnette au canon pour faire respecter l’ordre. Ils passent une visite, qui leur donne un ticket numéroté. Trois francs la passe, cinq francs la femme (?). Ils ont droit à cinq minutes. Les femmes font quarante passes par jour depuis l’arrivée du Maroc (?). Mais (?) c’est expédié, au bord du lit, dans un nid d’ouate. Très amusant, très pittoresque, pas du tout ‘voyage en Champagne’ (?). Les femmes en peignoir roses très affairées, montent et descendent des brocs. Ceux qui n’ont pas la patience d’attendre leur tour avouent qu’ils se contentent entre eux. » 35
Des liens entre le patriarcat, le proxénétisme, le colonialisme, le racisme… L’horreur. (Cf. Patriarcat, Politique. Colonialisme. Racisme)

Proxénétisme (Bordels. Milei Javier) (26) : (9 décembre) 2023. Javier Milei, nouveau président Argentin - depuis le 10 décembre - a publié, signé par lui, sur le réseau X, une photo d’Emmanuel Macron, avec un pouce en l‘air, présentant un maillot du club de foot de Boca Junior de Buenos-Aires qu’il lui avait adressé, accompagné de :
« Vive la liberté. Bordel ! »

Proxénétisme. Bordels. Elsa Morante :

Proxénétisme (Bordels. Morante Elsa) (27) : 1974. Elsa Morante [1912-1985], dans La storia, auteure de :
« Pour dire la vérité, la seule chose que, d’instinct, il était en train de chercher par les rues de Rome, c’était un bordel. Non pas tant par une envie urgente et irrésistible, que, plutôt, parce qu’il se sentait trop seul, et il lui semblait que c’est uniquement, dans un corps de femme, en se noyant dans ce nid chaud et amical, qu’il se sentirait moins seul. »
Mais, deux pages plus loin, il est question de « (n’importe quelle créature de sexe féminin : une jument, une vache, une ânesse !) » 36 (Cf. Corps, Vagin, Femmes. Animalisation des femmes, Sexes. Hommes)

Proxénétisme (Bordels. Morante Elsa) (28) : 1974. Elsa Morante [1912-1985], dans La storia, auteure de :
« […] Il faisait savoir, par exemple, qu’il était un client assidu des bordels et de fait, ces premières semaines de juin […], il y était retourné deux fois : en ramenant chez lui un sentiment furieux d’indécence et de remords, car il considérait les bordels comme une abjection sociale, à peine inférieure aux Lager [camps de concentration] … » 37

Proxénétisme (Bordels. Ponchon Raoul) (29) : 1891. Raoul Ponchon [1848-1937], auteur de Les vieux messieurs : délicate description des « désirs » de ces messieurs.

Proxénétisme (Bordels. Prisonniers de guerre en Allemagne) (30) : 2008. Patrick Buisson, dans 1940-1945. Années érotiques. Vichy où les infortunes de la vertu, auteur de :
« Cependant la politique des autorités allemandes ne se limite pas à la répression. Un volet dissuasif (sic) a été ajouté avec l’organisation, dès décembre 1940, de bordels pour prisonniers de guerre sur le modèle des bordels militaires, installés dans des baraquements à proximité des camps. Auprès de entreprises où ont été affectés les prisonniers de guerre, des maisons closes sont créés à l’initiative du Front du travail et leur gestion confiée soit à la firme, soit à l’État. Dans tous les cas, les prostituées recrutées sont exclusivement des étrangères, puisque l’objectif affiché est de ‘garantir la sauvegarde de pureté du sang allemand’ en préservant la population féminine des coïts d’aubaine ou de rapine [!] dans lesquels sont passé maîtres les prisonniers de guerre français. » 38

Proxénétisme (Bordels. Quignard Pascal) (31) : (3 février) 2024. Pascal Quignard, sur France Culture, présentant son livre Compléments à la théorie sexuelle et sur l’amour, auteur de :
« Freud [Sigmund. 1856-1939] était un très grand amateur de Bordels. » (Cf. Psychanalyse. Freud Sigmund)

Proxénétisme (Bordels. Reck-Malleczewen Friedrich) (32) : (9 novembre) 1940. Friedrich Reck-Malleczewen [1884-1945] écrit dans son Journal :
« […] Mais ce n’est pas cela [la faim, notamment…] qui, dans mon esprit, s’associe à cette visite dans cette ville [Munich] jadis si élégante, ruinée par les Prussiens. Ce qui est inoubliable, c’est une immense file qui s’était formée près de la gare centrale, dans cette Senefelder strasse si triste et si désolée, si sombre dans la lumière maussade de novembre qu’on avait l’impression de regarder dans l’embouchure d’un canon.
M’étant informé, j’appris que l’on attendait son tour devant un bordel proche et qu’ainsi, en plein jour, on formait déjà une queue qui allait jusqu’à la place de la Gare et gênait la circulation : des permissionnaires, des ouvriers des usines d’armement, et même quelques femmes qui, bien entendu, dans leur instinct grégaire, s’étaient trouvée par erreur dans cette longue file dont elles ignoraient absolument la véritable raison, donnant ainsi prétexte à plaisanteries cyniques faites à mi-voix et à ricanements sournois. Voilà ce que je vis.
J’appris par ailleurs que ce jour-là, il n’y avait que le trafic normal, mais que le jour où il y avait d’importantes arrivées de permissionnaires, la police devait surveiller la file en la limitant à cent personnes à la fois et qu’alors on allait chercher du ‘renfort’ parmi les femmes de chambre des maisons avoisinante. Oui, voilà où en sont les choses à Munich.
Car cet établissement discret appartient au même Christian Weber [1883-1945] qui, ancien domestique au Bélier bleu et aujourd’hui, enfant gâté de M. Hitler [1888-1945] s’est récemment permis de critiquer un artiste comme Clemens von Franckenstein [1875-1942] et habite les appartements pontificaux de l’ancien château royal. […]
Il est devenu Senefeld-maréchal. Ce titre lui revient du discret établissement qui marche admirablement, rapportant des sommes considérables au commensal du rénovateur du mode et qui, comme déjà dit, se trouve dans la Senefelder strasse. »
Du renouvellement des élites et du renflouements des caisses de l’État, sous le nazisme, et sûrement plus encore…
Renouvelle aussi l’histoire, rarement analysée, dans tous les pays, hier et aujourd’hui, sous cet ‘angle’… (Femmes, Hommes, Patriarcat, Politique. État. Guerre, Histoire, Économie)

Proxénétisme (Bordels. Remarque Erich Maria) (33) : 1929. Erich Maria Remarque [1898-1970], dans son livre pacifiste : À l’Ouest, rien de nouveau (qui retrace la vie et la mort des soldats allemands pendant la guerre de 1914-1918) évoque Leer, âgé de 19 ans, « qui a une grande prédilection pour les filles des bordels d’officiers ; il affirme sous serment qu’elles sont obligées, par ordre du commandement, de porter des chemises de soie et, pour les visiteurs, à partir de capitaine, de prendre un bain préalable. » 39

Proxénétisme (Bordels. Sartre Jean-Paul) (34) : (août-septembre) 1974. Jean-Paul Sartre [1905-1980], interviewée par Simone de Beauvoir [1908-1986], se souvient :
- « Quand Giacometti [1901-1966] racontait la façon dont il allait au bordel en cherchant la femme, un peu moche, un peu laide, pour des raisons diverses, c’était très amusant. »
- « Une fois, au Havre, j’avais été dîner sur la plage avec des élèves et ensuite j’avais fini la soirée au bordel, où je n’avais d’ailleurs pas consommé. » 40 (Cf. Êtres humains, Femmes. « Moches », Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées, Proxénétisme. Sartre Jean-Paul)

Proxénétisme (Bordels. Somalie) (35) : 1930. Lu dans La voie royale d’André Malraux [1901-1976] :
« Il revoyait les taches des lampes à pétrole entourées d’insectes […], soumises à la flûte d’un aveugle, [les filles] avançaient en rond, chacune frappant avec rage la croupe trop forte de celle qui la précédait. » […] 41 Spectacle d’horreur… (Cf. Langage. Zeugma)
* Ajout. 7 octobre 2016. Je lis dans le livre de Clara Malraux [1897-1982], Nos vingt ans, concernant une escale à Djibouti, en 1923, lors de leur voyage aller pour Bangkok :
« [Sur une place] des filles belles et nues dansèrent pour nous. D’abord celles que nous avions payées pour le faire, puis, entraînées par le rythme, celles qui regardaient, vêtues, se dévêtir et se joignirent à la procession dansante, pour leur seul plaisir, chacune frappant en mesure sur la croupe saillante qui s’animait devant elle. La chaleur n’abrutissait plus, elle excitait. Les cris saoulent mieux que le champagne, nous ne sommes plus que des corps joyeux d’exister. »
Plus tard dans le récit, plus loin dans le temps, lors de son voyage seule, au retour en France, elle évoquera « les prostituées » de Djibouti. 42
Il est des mots qui, à eux seuls, pèsent lourd... (Cf. Femmes. Écrivaines, Langage. Mots)

Proxénétisme (Bordels. Tolstoï Léon) (36) : (janvier-mars) 1900. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans ses Carnets :
« La meilleure façon de traiter les désir sexuel - c’est (1) de le réprimer entièrement […] next best (3) d’aller dans les maisons de tolérance quand [on est pressé biffé] le désir tourmente. […] » 43 (Cf. Proxénétisme. « Clients ». Tolstoï Léon)

Proxénétisme (Bordels. Tulard Jean) (37) : 1995. Lu, dans Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. L-Z, au lieu et place de « bordels » : « maison de passe » (p.429), « maison close » (p.502), « maison accueillante » (p.518), « maison de rendez-vous » (p.559), « maison de plaisir » (p.1373), « quartier de plaisir », « le milieu où évoluent filles et souteneurs » (p.845) 44.
Il est néanmoins concomitamment question de « bordel » [« à l’atmosphère chaude et familiale »] (p.127), de « bordel de luxe » (p.520) (Cf. Langage. Mots, Économie. Luxe)

Proxénétisme. Bordels. Voltaire :

Proxénétisme (Bordels. Voltaire) (38) : (11-18 septembre) 1722. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Nicolas-Claude Thieriot [1697-1772], lui écrit :
« On m’a fait les honneurs de Bruxelles à merveille, on vient de me mener au plus beau bordel de la ville. Voici les vers que j’y ai fait :
L’amour au détour d’une rue / M’abordant d’un air effronté / M’a conduit en secret dans ce bouge écarté / J’ai d’abord sur ce lit trouvé la volupté / Sans jupe ; elle était belle, et fraîche et fort dodue / La nymphe avec lubricité / Me dit, je t’offre ici ma beauté simple et pure, / Des plaisirs sans chagrin, des agréments sans fard. / L’amour est en ces lieux enfant de la nature / Partout ailleurs, il est enfant de l’art. » 45 (Cf. Proxénétisme. Voltaire)

Proxénétisme (Bordels. Voltaire) (39) : (sans date précise) 1746. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée en italien à Marie-Louise Denis [1712-1790], évoque « ce grand bordel qu’on appelle l’Opéra. » 46 (Cf. Culture, Femmes. Artistes, Proxénétisme. Voltaire)

Proxénétisme (Borillo Daniel) : (26 mai) 2012. Daniel Borillo, auteur notamment des livres suivants : Sida et droits de l’homme, Homosexualités et droit, L’homophobie, Lutter contre les discriminations, La liberté sexuelle, Homosexuels, quel droit ?, Le droit des sexualités, Bioéthique… Et de :
« […] De mon point de vue, le seul moyen de mettre fin aux conditions d’exploitation dans lesquelles s’exerce la plupart de la prostitution actuellement est de la civiliser, c’est-à-dire la faire entrer dans le droit commun, plus précisément dans le droit du travail. » 47 (Cf. Droit, Hommes. Homosexuels, Proxénétisme. « Exploitation ». « Exploitation sexuelle »)

Proxénétisme (Botte Marie-France et Marie Jean-Paul) : 1993. Marie-France Botte et Jean-Paul Mari, dans Le prix d’un enfant. 4 ans dans l’enfer de la prostitution enfantine à Bangkok, auteur-e de :
« Je ne veux pas juger la prostitution adulte, elle existe depuis des siècles. À vrai dire, je 'en fous ! Les moralistes étriqués qui hurlent au moindre faux pas de la société m’ennuient. Le puritanisme conquérant cache souvent un mal être chez les prédicateurs endimanchés au col raide. Je n’ai pas la vocation d’une religieuse. Mais pourquoi faut-il toujours tout mélanger ! […] » 48 (Cf. Enfants, Violences. Violences à l’encontre des enfants)

Proxénétisme (Bovy Berthe) : (29 décembre) 1949. Berthe Bovy [1887-1977], comédienne, en réponse à l’une des questions du questionnaire de Proust :
« Quel est le comble de la misère ? », répondit : « La prostitution ». 49

Proxénétisme (Bowra Maurice) : 2019. Je lis dans le livre de Robert E. Lerner, Ernst Kantorowicz, une vie d’historien :
« En matière de politique étrangère, Bowra [Maurice. Oxford. 1898-1971] fut très tôt un adversaire véhément d’Hitler. Pendant les années 1920 et le début des années 1930, il avait fait de fréquents voyages à Berlin, principalement motivés par le tourisme sexuel. » 50

Proxénétisme (Brel Jacques) : 1964. Jacques Brel [1929-1978], dans la chanson : « Au suivant » se remémore le traumatisme causé par les hommes attendant, « nus, le savon à la main », dans un B.M.C [Bordel militaire de campagne] ‘leur tour’. Il s’interroge notamment sur le fait de savoir s’il est « plus humiliant d’être suivi que suivant », mais il n’a pas un seul mot, une seule pensée pour les femmes qui attendent « le suivant » des 160 hommes. (Cf. Relations entre êtres humains. Haine des femmes du fait des hommes)

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Canard enchaîné Le :

Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (1) : (17 juin) 2020. Dans la rubrique Cinéma, nous est vanté un film, « cru, débordant de vie et d’humour, rapportant la parole libérée des filles, revigorant ! » qui nous est présenté comme « mont[rant] l’envers du décor chatoyant des bordels », réalisé « grâce au fameux Dodo la Saumure ». La culture du Canard : une culture ici, sans ambiguïté, proxénète. (Cf. Proxénétisme. Bordels. Coronavirus)

Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (2) : (24 juin) 2020. Le Canard enchaîné, dans sa critique de l’« Évaluation de la loi du 13 avril 2016, visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner (sic) les personnes prostituées » traite les « clients » de « gros cochons » - pour ne pas avoir à les qualifier juridiquement, et encore moins pour ne pas avoir à les qualifier de « criminels » ; les « proxénètes » évoqués, eux, sont « jeunes » - le soutien du proxénétisme à la presse n’étant sans doute qu’imagination - quant aux « gamins (au seul masculin) placés dans les foyers de l’aide sociale à l’enfance, « enjôlés », ils sont « livrés » à on ne sait qui…. La culture du Canard : une culture ici, sans ambiguïté, proxénète. 51 (Cf. Hommes. Cochons, Proxénétisme. Coronavirus)

Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (3) : (17 mars) 2021. Lu dans la critique du livre Les vilaines de Camilla Sosa Villada :
« Originaire de La Falda, (Argentine) Camila, née Christian en 1982, se prostituait. […] » Toute seule ? 52
N.B. Le titre de l’article, Les derniers seront les premières, dans le cadre d’une pensée féministe de la fonction politique des dits « trans » mérite l’attention : un projet (sans doute inconscient) révélé ?

Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (4) : (12 janvier) 2022. Lu dans la critique du - bon - film Neige [Jean-Henri Roger & Juliet Berto [1977-1990]. 1981] :
« La servante gouailleuse du bar, ‘La Vieilleuse’, fait tourner autour d’elle son petit monde de travelos et de toxicos, de macs et de prostituées… »
Accepterions-nous de lire : ‘le petit monde des esclavagistes et / ou des propriétaires d’esclaves et des esclaves’ ; ‘le petit monde des patrons et des ouvriers / ouvrières’… : ? (Cf. Femmes. Servantes)

Proxénétisme (Canard enchaîné Le) (5) : (6 décembre) 2023. Lu dans la critique du film [que je n’ai pas vu] Kokomo city, « documentaire filmé à bout portant, en très gros plan et dans un noir et blanc artistique de quatre femmes trans, noires et prostituées », :
« Tout commence par une passe qui tourne mal […]
Et voilà comment, en quelques petits mots, le proxénétisme est justifié.
Au lieu et place, il est question de : « rapports sexuels, rapports de force, rejet et opprobre », de « discrimination rampante, violence armée ou virilisme obligé ».

Proxénétisme (CEDAW) : (22 novembre) 2020. Certain-es se sont réjoui-es d‘une « avancée remarquable » obtenue le 7 novembre 2020 par le comité CEDAW [Comité sur l’élimination de la discrimination contre les femmes]. Faut-il rappeler qu’il s’agit d’une « recommandation » concernant un « comité » de l’ONU - précédé et soumis à nombre de « réserves » fondamentales - lui-même s’inscrivant dans la cadre d’une pensée, d’une politique de « l’égalité » et en conséquence de « la discrimination », sans portée contraignante.
La convention CEDAW elle-même n’est donc en rien réécrite.
Il ne s’agit pas plus de lutter contre le proxénétisme, pas non plus contre la prostitution mais d’« appeler les gouvernement de poursuivre tous les moyens appropriés pour éliminer la trafic des femmes et des filles en appelant l’attention sur l’usage croissant des médias sociaux pour recruter les victimes du trafic pendant la pandémie du COVID-19 » [!].
Je pourrais aussi citer bien d’autres paragraphes - tous en réalité - d’une totale, radicale confusion, un véritable tsunami de verbiage incompréhensible à quiconque n’a pas passé des années dans les arcanes de l’Onu et même, dans ce cas, ces textes restent dépourvus de toute signification.
Sans nier l’intérêt de réformes ponctuelles, une lutte abolitionniste ne peut se mener à l’ONU, sauf à se contenter de satisfactions largement symboliques.
Analyserait-on la politique mondiale à cette aune ?
Il faut briser le nœud gordien et exiger l'abolition du proxénétisme et l'abolition de toute intégration des êtres humains (hommes et femmes) au sein de la logique d'échange marchand.

Par ordre chronologique. Proxénétisme. François Chalais :

Proxénétisme (Chalais François) (1) : (7 octobre) 1966. François Chalais [1919-1996] effectue un voyage à Cuba, 8 ans après la révolution cubaine, et reproduit dans un livre publié en 1973, les notes de son journal personnel. Il y évoque un « dîner spectacle au Tropicana, extraordinaire d’ambiance et de couleur. » Et il poursuit :
« Mais les danseuses en sont pratiquement considérées comme du bétail à la disposition du haut personnel de l’État. Le chef de la Presse nous a invités. Il signe sans sourciller une facture qui ferait vivre une famille populaire pendant deux mois. Il n’a qu’à faire un signe et les danseuses se précipitent avec le crainte d’un suspect au moment de l’interrogatoire de police.» Puis, le 10 octobre 1966, il écrit :
« Dans le bureau du chef de Presse, des filles ravissantes que l’on a fait entrer une à une nous sourient. J’en avais demandé deux ou trois pour égayer une séquence que je voulais tourner. Elles tremblent manifestement de peur. Le chef de la presse me les désigna avec morgue : ‘C’est celle-là que tu veux ?’ J’aimerais dire oui pour toutes, tant elles me font pitié. J’en montre une. Mais il refuse : ‘Pas elle, c’est une salope. Sa sœur est partie pour Miami’. Il la chasse. Finalement, celles que j’aurais, c’est lui qui les a choisies. Je lui dis que j’aimerais les payer. Il hausse les épaules : ‘Inutile, elles sont leur salaire de putain.’ »
- Et, enfin le 16 octobre 1966 :
« Si on a heureusement supprimé les infâmes bordels de Batista [1901-1973], on a conservé quelques lieux de recueillement particulier à l’usage des étrangers et de quelques favorisés », suivi de : « Avoir des relations avec un étranger est assimilé ici à un complot contre l’État. »
On comprend mieux alors pourquoi ces femmes « tremblent de peur ». 53
(Cf. Êtres humains, Corps. Chalais François, Relations entre êtres humains. Pitié, Femmes. Animalisation des femmes, Langage. Verbe. Avoir, Patriarcat. Colonialisme, Politique. Colonialisme, Proxénétisme. Bordels)

Proxénétisme (Chalais François) (2) : 1969. François Chalais [1919-1996], dans Les chocolats de l’entracte, racontant la fin du régime de Norodom Sihanouk [1922-2012], au Cambodge et visite à Phnom Penh « les maisons flottantes » :
« Soudain, au détour des bosquets, les pavillons sur pilotis apparaissent, qui s’appellent d’une manière qu’ils croient alléchantes : Tahiti, Hollywood, La cabane. Alors le spectacle devient ignoble. Dans l’odeur du méchoui qui rôtit, les filles attendent à discrétion.
De pauvres filles, terriblement jeunes, déjà déformées par l’abus que l’on fait d’elles.
Les puissants du jour sont là, ventrus, le rire graveleux, la fatuité obscène : officiers de grade supérieur, ou chefs de la police.
Une fille qui a dû boire le mélange de vin rouge et de pastis qu’on lui a versé de force dans la gorge vomit et se met à délirer. On la chasse en m’assurant qu’elle sera sévèrement punie car ‘elle a fait des manières’. Elle est caissière, et n’est venue que pour obéir à son frère qui est dans la police. C’était la première fois. Avant qu’elle ne reprenne, à pied, en titubant, la route qui l’amènera au bout de plusieurs heures à la ville, en attendant le châtiment du lendemain, toute l’assemblée la viole encore une fois. Totalement inconsciente, elle rampe vers la sortie. Mais mon hôte devance ma protestation : toutes ces garces, dit-il avec mépris, sont des restes de l’occupation française. Bâtardes de soldats, et abandonnées, on ne voit vraiment pas pourquoi, il faudrait se gêner avec elles.
Dans deux ans, poursuit toujours mon guide, avec la satisfaction du devoir accompli, épuisées, finies, on les jettera aux chiens ou on leur fera casser des cailloux. Elles ont d’ailleurs souvent le tort d’avoir du sang Vietnamien. Alors, dans ce cas, c’est la curée presque légale. » 54 (Cf. Êtres humains, Corps, Enfants. « Bâtards », Patriarcat. Colonialisme, Politique. Colonialisme, Proxénétisme. Proxénètes. « Clients ». Comment faire disparaître les « clients », Économie. « Pauvres Les »)

Proxénétisme (Chalais François) (3) : 1973. François Chalais [1919-1996], dans Les chocolats de l’entracte, se souvient d’un séjour aux Philippines, sur la base américaine de Clark field [sans date, mais probablement vers 1965, dans la mesure où il évoque l’élection de Ferdinand Marcos] et il écrit :
« Angeles City est une ville très particulière, construite exactement à la limite de la base US de Clark-field, à moins de 200 kilomètres de la capitale [Manille]. Une ville qui ne serait composée que de bars et de dancings […] Leurs noms ont été choisis en fonction de ce qu’on estime être leur pouvoir de persuasion : Blue gardenia ou sexy Rose. [...] Devant les façades, des écriteaux réclament des hôtesses, de préférence nubiles. Il y en a pourtant déjà des milliers. Il en faudrait encore au moins autant. » Et il poursuit :
« À Angeles city, cinq hôtesses sur sept souffrent de troubles vénériens. Ce n’est qu’un début. Alors, pour tâcher d’adoucir une plaie aussi atroce, autour des miasmes de la ville, une autre ceinture vient de boucler sa boucle : celle que forment les somptueuses demeures de médecins spécialisés. Retour à l’hygiène ? À un peu plus d’humanité ? La vérité est que l’on a surtout calculé que les malheureuses victimes laisseraient dans de tels établissements, en principe sanitaires, plus du quart de ce qu’elles gagnent. Traduisez : plus de la moitié de ce que leur abandonnent les mafias qui les exploitent. Le commerce, ce n’est pas difficile, il suffit de se procurer la matière première. » 55 (Cf. Êtres humains, Corps, Patriarcat. Colonialisme, Politique. Colonialisme, Économie. Matière première)

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Chansons :

Proxénétisme (Chansons) (1) : 1935. Prosper Yop la boum : ignoble et fort réaliste justification, pas même inquiète, du proxénétisme.
Maurice Chevalier [1888-1972] s’identifie avec tant de plaisir et d’évidence au proxénète qu’il incarne si bien.
- 2018. Wikipédia pour sa part écrit :
« La chanson relate avec beaucoup de complaisance les activités du ‘grand Prosper’ proxénète dont la ‘petite entreprise’ est florissante. »
- 2018. Lu sur un site intitulé « Ces chansons qui font l’histoire », patronné par le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que par France Info, cette question à laquelle devraient, concernant cette chanson, répondre les élèves ( ?) :
« Est-il si gentil ? », suivi - en guise de réponse - de :
« Tout le monde est ravi de voir ce bon Prosper. »
Puis, elle est ainsi présentée :
« Prosper Youp la boum : grande chanson composée par Vincent Scotto avec un texte de Géo Koger et la voix de Maurice Chevalier, qui en fait un des plus grands succès de 1935, et même un des plus grands succès des années 30, et même un des plus grands succès de toute l’histoire la chanson française parce que tout le monde - les grands comme les petits - nous connaissons cette mélodie attachante et la belle rondeur de ce brave Prosper yop la boum. » (style maintenu en l’état).
- C’est notamment à ce type [d’innombrables] d’exemples que l’on se rend compte de la profondeur de la pénétration des intérêts proxénètes. (Cf. Culture. Patriarcale. Cinéma. Tenue de soirée, Hommes. Grossiers, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Chansons) (2) : 1953. [Paroles de Zaz] Paris Canaille :
« […] Brins de lilas, Fleur de Pantin, Ça fait des tas, De petits tapins, Qui font merveille, En toute saison, Ça fait de l'oseille, Et c'est si bon... […]
Paris j'ai bu, À la voix grise, Le long des rues, Tu vocalises, Y a pas d'espoir, Dans tes haillons, Seulement le trottoir, Mais c'est si bon […]. »
Chanté notamment par Léo Ferré et Yves Montand. (Cf. Culture. Patriarcale. Proxo, Proxénétisme. Paris)

Proxénétisme (Chansons) (3) : 1974. Dans la chanson de Georges Moustaki [1934-2013] : Les amis de Georges [Brassens. 19211-1981], ce passage :
« Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois / Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie / Quitte à les braconner dans les jardins publics / En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics. »

Proxénétisme (Chateaubriand François-René de) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
- « Après le déjeuner, il prétendit me montrer Paris, et me traîna dans les rues les plus sales des environs du Palais-Royal, me racontant les dangers auxquels était exposé un jeune homme. »
- « Si je m’étais prostitué aux courtisanes de Paris, je ne me croirais pas obligé d’en instruire la postérité ; mais j’étais trop timide d’un côté, trop exalté de l’autre, pour me laisser séduire à des filles de joie. Quand je traversais le troupeau de ces malheureuses, attaquant les passants pour les hisser à leur entresol, comme les cocher de Saint-Cloud pour faire monter les voyageurs dans leurs voitures, j’étais saisi de dégoût et d’horreur. Les plaisirs d’aventure ne m’auraient convenu qu’aux temps passés. » 56 (Cf. Hommes. Irresponsables, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

Proxénétisme (Chevallier Maurice) : 1928. Maurice Chevallier chante Ma régulière :

« Je suis un homm' du milieu / J'suis Momo aux beaux yeux. / Les femm's j'les mène à coups d'triqu' / Et l'leur prends tout leur fric / J'ai des poul's qui fond l'trimard/ En doublrad et triplard / Y'en a un' que j'traite à part / Avec beaucoup d'égard/ Et que j'considèr' bien, car,
Refrain : C'est pas ma fill' d'amour / C'est ma régulière /
Elle a fait les beaux jours / De tout Buenos Ayres / Ell' m'aime / D'ell'-même, / Sans dire un mot. / Mignonne a m'donne / Tout ses pesos / J'l'ai ach'tée vingt-cinq piastres, / Un soir aux enchères, / Et j'os' le dire y'a pas d'meilleure ouvrière ! / D'tendresse, d'caresse / Elle m'entour /
Refrain : C'est pas ma fill' d'amour / C'est ma régulière. /
C'est un' goss' dont l'honnêteté / Peut pas êtr' discutée, / Sérieuse avec les clients / Elle a le coeur vaillant ! / Sans grogner et sans piailler/ Elle d'mand' qu'à travailler, / Y'a dix ans qu'ell' fait l'tapin, / Dix ans qu'a r'çoit des pins / J'peux bien dir' d'elle aux copains :
Refrain : C'est pas ma fill' d'amour, / C'est ma régulière
J'lui paierai un d'ces jours / Un' petite affaire / A Nantes/ Au trente, / Y'a un' maison.../ Fernande / En d'mande / Un d'mi-million ;/ Je vais l'ache'ter pour ell' par devant notaire, / Ca f'ra sûr'ment plaisir à sa vieille mère ! / Quell' chouette / Retraite / Pour nos vieux jours...
C'est pas ma fill' d'amour / C'est ma régulière.
»

Proxénétisme (Clemenceau Georges) : (13 novembre) 1897. Georges Clemenceau (1841-1929], dans un article intitulé Chair à machine, paru dans La Justice, auteur de :
« […] Tout le monde sait que nous n’avons point d’esclaves au sens antique ou américain du mot. Nous n’achetons, ni ne vendons d’hommes aux foires, le commerce des femmes ne se fait plus que sur la voie publique ou dans des maisons patentées et le trafic des enfants est soigneusement réglementé par l’Assistance publique. » 57 Donc…

Proxénétisme (Colonialisme. Algérie) : (21 août) 1888. Lu dans le Journal de Jules [1830-1870] et Edmond de Goncourt [1822-1896] :
« Un chasseur d’Afrique, à nous apparenté de loin et qui est venu ici passer deux ou trois jours, affirmait que tous les petits centres, tous les villages d’Afrique et de Tunisie, avaient pour fondateur un Français - oui, toujours un Français - qui arrivait avec des femmes du Midi de la France, des Espagnoles, des Italiennes et établissait un bordel. » 58 (Cf. Patriarcat. Colonialisme, Politique. Colonialisme, Démographie, Histoire, Proxénétisme. Bordels)

Proxénétisme. Comment le dissoudre par loi et le verbe :

Proxénétisme (Comment le dissoudre par loi et le verbe) (1) : Vous mélangez un peu d’« auto-entreprenariat » 59, un peu de « services à la personne », un peu de « violences », un peu d’« infractions à la législation sur les stupéfiants », « ’sur’ les étrangers » (« aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière »…), sans oublier « le blanchiment d’argent », « le travail dissimulé » 60, « le travail illégal », « l’escroquerie sur internet », « l'esclavagisme moderne », « la rétribution insuffisante de personnes vulnérables » (eh, oui ! ), « l’association de malfaiteurs » (classique…), les « troubles à l’ordre public » (historique), « le crime (seulement) organisé », l’aide au « mariage blanc ». Et même, l’« exercice illégal de la médecin e»...61
Vous dissolvez dans « les mafias », « le commerce (illégal) et / ou la traite et / ou le trafic (illégal) des êtres humains, et / ou d’enfants, en bande organisée (ou non) », l’« association de malfaiteurs », l’« extorsion de fonds » et « les violences en réunion », « les réseaux (de prostitution ou autres)», et / ou « les filières (de proxénétisme ou autres», étrangères si possibles (roms, roumains, nigérians, serbes, chinois de préférence…). Vous agitez le tout et le proxénétisme, dont le bien-fondé est d’ores et déjà légitimé par les législations européennes et onusiennes, poursuit son autodissolution.

Proxénétisme (Comment le dissoudre par loi et le verbe) (2) : (28 mai) 2015. Suite : Entendu lors d’une émission de France Culture intitulée :
Eurojust, existe-t-il une justice européenne ? les termes, les expressions suivantes :
« la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic d’êtres humains, que ce soit pour la prostitution que ce soit…les migrants, le trafic de drogue » ; « passeurs d’émigration clandestine qui sont des véritables trafiquants d’êtres humains » ; « traite des êtres humains » « criminalité financière ou fraude » ; « terrorisme » ; « criminalisation de l’émigration clandestine » ; « circuit de la fraude » ; « aide à l’émigration irrégulière en bande organisée » ; « filières de criminalisation de l’émigration clandestine » ; « criminalité transfrontalière » ; « nouvelles criminalité transfrontalières » ; « criminalité organisée » ; « terrorisme international » ; « trafics internationaux » ; « lutte contre la criminalité ou contre le terrorisme » ; « grande criminalité » ; « la traite humaine » ; « infractions transfrontalières » ; « les affaires de terrorisme » ; « vrais réseaux criminels » ; « activités criminelles transfrontières » ; « délinquants internationaux » ; « filières de passeurs » ; « intérêt financier de l’Europe » ; « flux de populations »….
- Sans oublier : « liberté de circulation », « sécurité des citoyens », « atteintes aux libertés », « droits fondamentaux », « droits nationaux », « acteurs économiques », « droits individuels », « libertés individuelles »,
Et in fine, « l’Europe des valeurs » ! …
- Aucun terme, aucune des expressions employées n’ont été ni justifiées, ni singularisées, ni interrogées et tous ces amalgames ont été prononcés sans l’ombre d’une gêne, d’une inquiétude de la part de quiconque (notamment du journaliste enquêteur dont on aurait pu penser que cela relevait de sa responsabilité)
- Doit-on en outre considérer que les questions, les constats entendus relevaient d’‘analyses’ intellectuellement, politiquement, légitimes, acceptables ? Les voici :
« Le monde du droit n’est pas simple » ; « Nécessité fait loi » ; « Les frontières sont perméables » ; « Nécessité de respecter le droit mais de poursuivre les infractions au droit » ; « L’Europe se fait par les hommes et par les femmes » ; « La criminalité transfrontalière… un défaut de l’Europe. » 62 (Cf. Droit, Justice, Langage, Politique. Frontières. « Terrorisme », Pornographie, Proxénétisme. France Culture)

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Comment le dissoudre par loi et le verbe : Proxénétisme. Comment le dissoudre par loi et le verbe (1) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Sur ce front de vieille femme, on voyait la famine ; sur ce front de jeune fille, on voyait la prostitution ». 63 (Cf. Femmes, Patriarcat, Proxénétisme. Hugo Victor)

Proxénétisme (Conseil Constitutionnel) : (1er février) 2019. Je lis dans la décision n° 2018-761 du conseil constitutionnel, concernant la QPC [Question prioritaire de constitutionnalité] :
« […] Le Conseil [Constitutionnel] constate qu'il ressort des travaux préparatoires des dispositions contestées qu'en faisant le choix de pénaliser les acheteurs de services sexuels, le législateur a entendu, en privant le proxénétisme de sources de profits […] ».
Outre les critiques concernant les significations politiques de l’expression « acheteurs de services sexuels », le Conseil Constitutionnel légitime par là même le bon droit du « proxénétisme » à être générer des profits, à être « sources de profits », au pluriel qui plus est.
Et s’il reconnait quelques lignes plus bas que « dans leur très grande majorité, les personnes qui se livrent à la prostitution sont victimes du proxénétisme et de la traite », cette formulation n’invalide en aucun cas la [ma] première assertion : celle-ci en effet légitime le principe même du proxénétisme ; celle-là, jouant sur l’ambiguïté intrinsèque du terme, cautionne la permanence de la possible utilisation ponctuelle - si périmée, si peu gênante - du code pénal français, subsumé depuis longtemps, au plan européen et mondial, dans le concept de « traite des êtres humains ».
Il faut noter enfin - et ce n’est pas le moins grave - que le proxénétisme - sur les cadavres des conventions internationales abolitionnistes - est dorénavant - en sus - clairement une question relevant de « politique publique », d’« ordre public ».
Quant à la référence à la « sauvegarde de la dignité humaine », il y a si longtemps que cette expression fait bon ménage avec le proxénétisme, que l’on peut sans trop de difficulté la considérer comme relevant du verbiage. (Cf. Politique. État. Conseil constitutionnel, Proxénétisme. « Clients ». Conseil constitutionnel. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées. Conseil constitutionnel)

Proxénétisme (Conseil de l’Europe) : (15 février) 2024. Une amie me transmet un long texte du Conseil de l’Europe, présentée comme un Human’rigts comment [Carnet des droits de l’homme] sous l’intitulé - dont je ne connais pas la valeur juridico-politique - The Commissioner’s Human’rigts comments [non traduit en français] et dont le titre est Protecting the human rights of sex workers [Protéger les droits humains des travailleurs et des travailleuses du sexe]. La première phrase est la suivante :
«
The lived realities of sex workers across Europe raise serious human rights concerns.. » [Les réalités vécues par les travailleuses et travailleurs du sexe en Europe suscitent de graves préoccupations en matière de droits humains.]
Il est nul besoin, dans un premier temps, d’aller plus loin : les lobbys proxénètes ont encore bien travaillé. (à suivre) (Cf. Proxénétisme. Europe)
* Ajout 19 juin 2024. Je découvre cependant cette - seule - note hallucinante :
« Au sens du présent article du Carnet des droits humains, le travail du sexe s’entend comme l’échange consensuel de services sexuels contre rémunération entre adultes. »
Le « consentement », ici même, renommé « consensuel » est bien le mot-massue dont le seul ajout dans un texte de droit, qu’il s’agisse du viol ou du proxénétisme, nie tout rapport de domination.
Pour rappel : C’est ce même Conseil de l’Europe qui a élaboré la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte à l’égard des femmes et (sic) la violence domestique, trop vantée et pas assez lue et critiquée par les féministes. (Cf. Droit, Violences)

Proxénétisme (« Consultation ») : (15 novembre) 2020. Je reçois un mail évoquant une consultation le 22 novembre 2020 du gouvernement Écossais sur sa « prostitution policy », suivi de : « Il n’est pas nécessaire pour y répondre de vivre en Ecosse » !
Je ne sais quel crédit y apporter. Et je pense, à ce propos, à cette réaction de Thomas Gomart entendue le 14 novembre 2020 sur France Culture :
« C’est le contrôle du discours qui devient le principal objet de la vie politique. » (Cf. Langage, Politique)

Proxénétisme (Corbin Alain) : 1982. Alain Corbin, dans Les filles de noce, présenté comme « le premier ouvrage scientifique consacré à la prostitution française contemporaine par un historien de métier » (Quatrième de couverture), dans un paragraphe intitulé :
« La croisade de Joséphine Butler [1828-1906] et les débuts de la Fédération abolitionniste internationale », auteur de :
« C’est au sein de milieux protestants anglais et suisses qu’est née la contestation du ‘système français’. Entre 1866 et 1876 en effet, un courant évangéliste, imprégné d’un féminisme agressif, essentiellement suppressif et prohibitionniste, s’est développé Outre-manche et dans les Cantons de Genève et de Neuchâtel. »
- Trois pages plus loin, Alain Corbin, dans la même veine, évoque « l’outrance verbale de Joséphine Butler ». 64 (Cf. Féminisme, Patriarcat, Proxénétisme. Foucault Michel, Abolitionnisme. Butler Joséphine, Sexes. Fellation, Histoire. Historiographie. Patriarcale)

Proxénétisme (Corps…) : (Cf. Êtres humains. Corps) http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1247&mode=last

Proxénétisme (Coronavirus) : Cf. 19 mars 2020, 23 mars 2020, 1er avril 2020, 2 avril 2020, 8 avril 2020, 20 avril 2020, 12 mai 2020, 14 mai 2020, 15, 16 juin 2020, 1er juillet 2020
http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1193&mode=last

Proxénétisme (Qatar. Coupe du monde de football. 2022) : (29 juin) 2022. J’entends sur radio courtoisie (Radio courtoisie), notamment, s’interroger sur la future « gestion des prostituées » - qualifié de « défi culturel » - lors de la future coupe du monde de football qui doit avoir lieu au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022.

Proxénétisme (Courrier International) : 2016. Je lis dans Courrier international dans un article consacré aux ‘Jeunes réfugiés [en Grèce], coincés dans l’enfer de la prostitution’ :
- « […] Certains hommes plus âgés proposent de ramener ces jeunes garçons chez eux, ou en discothèque. D’autres leur offrent des vêtements et des cadeaux - ils les traitent comme leur petit ami ou leur mari et leur donnent de l’argent. Pour beaucoup de ces adolescents, c’est simplement l’occasion de dormir dans un lit chaud, qu’il leur est difficile de refuser. » Et :
« Selon les travailleurs sociaux à qui nous avons parlé, la solution réside dans le long terme. Essayer d’arrêter le commerce qui se déroule dans le parc et sur la place ne fera que déplacer le problème. […] » 65
- Remplacer prostitution / proxénétisme par esclavage.
- Il faudrait par ailleurs relever le nombre d’articles consacrés - depuis de fort nombreuses années - par Courrier International [journal composé d’articles relevés dans le vivier de la presse internationale] qui ont, sous diverses formulations, légitimé le proxénétisme.

Proxénétisme (« Crime organisé ») : 2006. Publicité gouvernementale :
« L’achat de contrefaçon finance le crime organisé ». 66 Le proxénétisme - entre autres... - a dû être oublié. (Cf. Économie. Publicité)

Proxénétisme. « Culture » :

Proxénétisme (« Culture ») (1) : 2011. Le sobre et pudique titre d’une sélection des Mémoires de Saint-Simon, dont le sous-titre est : « Intrigues et passions à la cour de Louis XIV », publiée par Le livre de poche fut :
« Cette pute me fera mourir… ». (Cf. Culture. Proxénétisme)
N.B. Cette phrase, selon Saint-Simon [1675-1755], était prononcée par la reine concernant la duchesse de La Vallière [1644-1710] qui fut la maîtresse de son mari. Mais, il n’est pas anodin de préciser que Saint-Simon, si j’ai bien compris, avait précisé « qu’elle [l’] aima toujours ». 67 (Cf. Culture)

Proxénétisme (« Culture ») (2) : (10 novembre) 2015. Laurent Deutsch, acteur, présentant le spectacle : Irma la douce d’Alexandre Breffort [1901-1971] au théâtre de la Porte St Martin, auteur de :
« C’est Cendrillon au pays des proxos. » 68 Et chacun-e de s’esclaffer du bon mot (Cf. Culture. Proxénétisme, Langage. Mots)

Proxénétisme (Dallayrac Dominique) : 1976. Je lis dans le livre de Dominique Dallayrac [1938-1992], Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle, les termes, expressions, jugements tous inadéquats inappropriés, inacceptables suivants :
« Le commerce au détail de la sexualité féminine » (p.32), « un assortiment [de filles] important » (p.38), « quartiers,rues chauds » (p.38, 45), « concessionnaires officiellement agréés par l’administration pour achalander les maisons de tolérance » (p.38), « placeurs » (p.39), « alimenter des réseaux clandestins » (p.39), « (prostituées) volontaires » [avant prostituées « libres »] (p. 39), « recrutement de pensionnaires nouvelles » (p.40), « officines de prostitution » (p.40), « prostitution occasionnelle » (p.45), « marché de l’amour » (p.46, 95), « occasionnelles de fortune » (p.47) , « écumeurs de chambre de passe » (p.46), « putes en rupture de clandés » (p.47), « les commandos de choc de l’amour tarifé » (p.47), « les gagneuses du macadam » (p.48), « professionnalisme » (p.55), « jeunes filles à l’état de putes, [puis de] prostituées » (p.55), « le produit de la vente de leurs caresses » (p.57), « motiver les visites des amateurs généralement pressés de trouver ce qu’ils recherchent dans l’éventail du choix le plus large » (p.60), « prostitution de luxe » (p. 69), « ce genre de relations hautement vénalisées par leurs visiteuses » (p.80), « améliorer l’ordinaire par des revenus réguliers ou pas » (p.81), « celles qui sont assez maladroite pour se faire prendre [par la police] »(p.83), « ce généreux protecteur » (p.83), « moyennant un pourcentage à l’entremetteur » (p. 84), « se livrer à la prostitution » (p.87), « de substantiels subsides » (p.87), « la jeune femme opérant à domicile » (p.89), « la délinquance du proxénétisme » (p.89), « les intérêts supérieurs du proxénétisme » (p.94), « les profits illicites du proxénétisme » (p.95), « l’imposition des hôteliers aurait pour effet de faire imposer des contraintes encore plus lourdes sur les filles elles-mêmes » (p.96), « certains hôtels de standing sont néanmoins obligés, pour satisfaire leur clientèle masculine, d’entretenir des rapports avec des entremetteuses susceptibles de leur fournir une call-girl dans les meilleurs délais » (p.97) … J’arrête là. (Poursuivre néanmoins)

Il ne suffit pas d’affirmer « la révolte contre l’ordre mâle » pour dénoncer le proxénétisme : faute d’un langage adéquat - et chaque mot, chaque terme, chaque construction de phrase, exige cette rigueur - le proxénétisme est légitimé. 69 (Cf. Langage, Patriarcat, Penser, Proxénétisme. Proxénètes)

Proxénétisme (Debray Régis) : (12 juillet) 2016. Régis Debray, auteur, sur France Culture, dans une émission intitulée : Allons aux faits, de :
« Il n’y a pas de marché pour le corps humain. » 70 Et pour les êtres humains ? Et pour les personnes dites prostituées ? (Cf. Êtres Humains, Corps, Hommes. « Intellectuels », Proxénétisme. France Culture, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Négation. Négationnisme)

Proxénétisme (Denis Benoit) : (14 novembre) 2019. Benoit Denis, auteur de Littérature et engagement [2000], éditeur des Œuvres de George Simenon [1903-1989] dans La Pléiade, évoquant dans l’émission de France Culture de Matthieu Garrigou-Lagrange, une expression de la culpabilité de George Simenon - celle d‘avoir payé la montre-gousset que lui avait donné son père afin de payer une relation sexuelle avec une femme dite prostituée - rappelle cet épisode de « la fin de son adolescence » en ces termes :
« Simenon se promène dans les rues de Liège, dans les lieux un peu malfamés, où se trouvent les lieux de prostitution. Il voit une magnifique prostituée noire dans une vitrine. Il ne peut pas résister. […] » 71
N.B. Sans doute inutile : la « culpabilité » concerne que la seule « montre ». (Cf. Culture. Patriarcale, Hommes. Journalistes. Garrigou-Lagrange Matthieu)

Proxénétisme (Despentes Virginie) : (5 janvier) 2015. Virginie Despentes, auteure de :
« […] Oui, évidemment. La prostitution est un travail comme un autre. […] Moi, je ne comprends pas la marchandisation des corps. Je ne vois pas quel corps n’est pas marchandé aujourd’hui sur le marché du travail. […] La prostitution, au moins, il y a un plaisir quand même …pour celui qui vient acheter le service ; au moins quelqu’un est satisfait, ce qui n’est pas le cas dans tous les échanges commerciaux dont on a l’habitude. » 72 (Cf. Culture. King Kong théorie, Corps, Patriarcat. Domination masculine, Sexes. Hommes, Économie. Capitalisme. « Marché du travail »)

Proxénétisme (Désir) : 2016. Un « client » : « Tu voulais offrir quelque chose ? […] Tes désirs sont des ordres. » Comment nier les rapports de domination ? Il suffit d’en inverser les termes.

Proxénétisme. Guy Descars :

Proxénétisme (Descars Guy) (1) : 1959. Le livre de Guy Descars [1911-1993], Les filles de joie : un concentré rarement égalé de tous les poncifs patriarcaux - notamment mais non pas tant s’en faut, exclusivement religieux - les plus réactionnaires.
Un exemple parmi cent : la remarque d’un inspecteur de police concernant les femmes-dites-prostituées :
« C’est bien regrettable qu’on ne puisse pas toujours toutes les faire entrer chez les Petites Sœurs des Pauvres ! Ce serait la meilleure façon de les reclasser en leur apprenant à être enfin utiles à quelque chose ! »
Quant à la fin du livre, la voici : l’héroïne [pourrait], espère l’auteur, « finir par être une fille de vraie joie en devenant l’épouse du Christ. » 73 (Cf. Économie. « Pauvres Les »)

Proxénétisme (Descars Guy) (2) : 1975. Guy Descars [1911-1993], dans J’ose, évoque le Cuba d’avant la révolution cubaine [1959] :
« Cuba était pourri par l’argent. C’était l’île de tous les plaisirs.
Dans le centre de La Havane, dès que la nuit venait, les rues se transformaient en véritables lupanars à ciel ouvert. Les filles presque nues se vendaient en grappe. Pour arriver à leurs fins, elles avaient appris l’art de se cacher partiellement leurs visages sous des demi-voilettes. […] » Suivi de : « Ce qui est certain, c’est que dès qu’il s’agit de femmes dans le monde on retrouve l’influence française. » 74 (Cf. Politique. Nationalisme, Pornographie. Hefner Hugh, Proxénétisme. Bordels, Économie. Argent)

Proxénétisme (Descars Guy) (3) : 1975. Guy Descars [1911-1993], dans J’ose, analysant ses romans, et leurs liens avec leur « point de départ authentique », auteur de :
« Si je prends L’Entremetteuse, l’histoire piquante d’une reine parisienne de la galanterie organisée, ai-je besoin de rappeler que de telles femmes existent. Je dis des femmes et non une seule. Mon héroïne, Mme Carole, n’est pas Mme Claude [Fernande Grudet. 1923-2015] comme on l’a prétendu. Mon (sic) entremetteuse est une synthèse. Et personne ne peut, évidemment, nier l’existence de ce commerce de luxe qu’est la vie en rose (sic) pas tout à fait clandestine. Pas tout à fait puisqu’elle fonctionne pour la plus grande satisfaction de tous, policiers et clients… » 75 (Cf. Hommes, Femmes, Langage. Possessif, Relations entre êtres humains. Galanterie)

Proxénétisme (Deuxième Internationale) : Je ne peux m’empêcher de penser, dès lors qu’il s’avérait clair que l’enjeu politique était bien de mettre le corps humain et donc les êtres humains sur le marché, que le refus de nombre de féministes de prendre clairement position contre le proxénétisme s’apparente - si une comparaison avec le socialisme est possible - à la faillite de la Deuxième Internationale en 1914. (Cf. Histoire)

Proxénétisme (Diderot Denis) : Denis Diderot [1713-1784], critiquant le projet de « règlement » de la prostitution [1769] de Nicolas Edme Restif de La Bretonne [1734-1806], auteur de :
« Il est incroyable qu’un homme qui a quelque style, de l’érudition […] passe son temps à nous débiter des rêveries sur un sujet aussi dégoûtant, à évaluer les gueuses d’un royaume, à les classer, à dresser un tarif du prix de leurs charmes, à leur élever un édifice et à leur donner une règle aussi réfléchie qu’aucun fondateur de monastère l’ait fait. » 76

Proxénétisme (Dumas Roland) : (28 avril) 2016. Je lis, dans un article du Figaro intitulé : Avant et après : une maison close mythique se mue en hôtel chic, la présentation de son ancienne propriétaire/proxénète dénommée (par qui ?) Katia la rouquine :
« [Elle] avait deux passions : la police et l’opéra. Réputée pour la qualité de ses renseignements, elle a souvent bénéficié de protection dans le milieu policier. Et à un moment où a été lancée une chasse aux maisons closes, sa proximité avec Roland Dumas lui a évité bien des tracas. » Et ce, suivi par :
« La dame avait aussi ses zones d’ombre : le syndicaliste CGT, Henri Krasucki que c’est elle qui l’a dénoncé aux autorités avec d’autres résistants en 1943. Et son nom a été évoqué plus récemment dans le cadre de l’Affaire Elf. » 77
- Pour rappel, Roland Dumas était très proche de François Mitterrand dont il fut le ministre des relations extérieures de 1984 à 1986, puis des affaires étrangères de 1988 à 1993. Serait-il trop exigeant de savoir en quoi M. Dumas a-t-il disons ‘protégé’ cette femme ? ; pourquoi l’a-t-il ‘protégée’ ? ; pour qui l’a-t-il ‘protégée’ ? ; à quel coût l’a-t-il ‘protégée’ ? Et enfin, quelles relations cette aide a-t-elle eu avec la politique étrangère de la France ? (Cf. Politique. État)

Proxénétisme. État Français :

Proxénétisme (État Français) (1) : (14 septembre) 2010. Dans une émission de télévision consacrée à Madame Claude [1923-2015], diffusée sur France 2, réalisée par Serge Khalfon, Sylvette Balland qui l’avait rencontrée à Los Angeles raconte ses échanges avec elle. Rappelons que madame Claude [Fernande Grudet] fut une célèbre proxénète spécialisée dans la « fourniture » de femmes aux dictateurs, hommes politiques, riches hommes d’affaires et autres personnages aussi remarquables.
- [En 1977] « Elle m’a dit qu’on l’avait laissé s’échapper [officiellement elle avait été « expulsée » de France, toujours officiellement, pour des « histoires d’impôts »] parce qu’on ne voulait pas qu’elle révèle…qu’elle parle… »
- Quant à la commissaire Martine Monteil, chef de la Brigade de répression du proxénétisme, responsable de la police que l’on appelait autrefois La mondaine, à la question de savoir si madame Claude avait été « longtemps protégée » répondit : « Oui. Forcément » et elle poursuivit :
« La police et la justice n’ont pas beaucoup travaillé pour la faire tomber » déclara-t-elle.
- L’impunité la concernant est un terme bien faible. 78 (Cf. Justice. Impunité, Politique. État, Histoire)

Proxénétisme (État Français) (2) : (18 octobre) 2020. Entendu sur France Culture, dans l’émission consacrée à Jean Bedel Bokassa [1981-1996], cet échange ayant eu lieu lors de leur première rencontre avec Patrick Rougelet, le responsable des Renseignements généraux chargé en France de la surveiller dans son château d’Hardricourt, tel que retransmis par lui :
« Monsieur le commissaire. Bon. Vous êtes un homme, vous allez me comprendre. On va faire comme d’habitude. Ce sera une blonde, une brune et une rousse. […] Vous savez quand je venais en France, vos collègues de la PAF [Police des frontières] le faisait habituellement. » L’État proxénète en peu de mots.
On apprend aussi, dans cette émission, que le fait que Valéry Giscard d’Estaing ai été l’amant de l’épouse (la première) de Bokassa ne fut pas démenti. 79 (Cf. Langage. Mots)

Proxénétisme (« Esclavage moderne ») : 1996. Sous couvert de prendre en compte en sus des « pratiques proches » de l’esclavage, réhabilite l’esclavage. Et se substitue notamment au (à la lutte contre le) proxénétisme.
À cet égard, le livre de Dominique Torrès, paru en 1996, Esclaves. 200 millions d’esclaves aujourd’hui 80, mêlant indistinctement, « exploitation économique » (p.14), « asservissement » (p.17), « serfs et esclaves » (p.16), évoquant un esclavage « avoué » ou « discret » (p.31), mais aussi « renouvelé » (p.18), pour employer après le terme de « forme d’esclavage » (p.46), parlant de ‘petites bonnes’ « propriété de leurs maîtres » (p.28) mais aussi de « location à durée indéterminée » (p.31), citant des « situations d’exploitation » et de «conditions infrahumaines»(p.35), etc… n’a pas aidé à circonscrire, clarifier le concept : pionnier en la matière (?), il en révèle, en dévoile la confusion.

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Europe :

Proxénétisme (Europe) (1) : 1993. Roger le Taillanter [1925-2005], met dans la bouche d’un proxénète, la juste analyse suivante :
« […] Suivant de près le développement des accords de Schengen, il se félicitait de l’avenir nouveau que les suppressions des frontières allaient sans doute ouvrir à des entreprises comme la sienne. » 81 (Cf. Politique. Frontières, Économie. Europe)

Proxénétisme (Europe) (2) : 2011. Bruno Le Maire, alors ministre de l’agriculture, alors concernant la PAC [Politique agricole commune], dans Jours de pouvoir, écrit justement :
« Dans ces négociations européennes, il ne faut manquer aucune étape : car la décision ne tombe jamais brutalement ; elle résulte d’un long travail de négociations souterrain, dans lequel chaque paragraphe, chaque mot [phrase, paragraphe] reste malléable [changeable, ajoutable, retranchable] puis se fige dans un projet auquel il sera difficile de retirer une seule virgule. » 82
- 2018. Pour avoir suivi, et souvent participé aux nombreuses discussions (ouvertes au public) pendant plusieurs années qui concernaient ce que l’on nommait à l’époque « la prostitution » je ne peux que souscrire à cette analyse. En y ajoutant, qu’il faut concomitamment suivre les mêmes enjeux à l’ONU, dans ses diverses instances, au Conseil de l’Europe, dans les diverses ONG souvent crées ad hoc, sans oublier les débats nationaux - ici, d’abord et avant tout, ceux menés aux Pays-Bas. Aucun-e fonctionnaire national-e, aucun-e diplomate ne peut suffire à la tâche ; aussi ne fut-elle pas menée. Et elle le fut d’autant moins, qu’il eut fallu en outre, avoir en sus de la conscience de la valeur politique de chaque mot, une analyse féministe, c’est-à-dire abolitionniste. (Cf. Droit. Féminisme, Langage. Mots, Politique, Proxénétisme. Pays-Bas)

Proxénétisme (Europe) (3) : 2018. J’entends, concernant le Brexit, évoquer « les quatre libertés » qui seraient constitutives de l’Union Européenne : « la liberté des personnes, la liberté des biens, la liberté des services, la liberté des capitaux ».
Le proxénétisme, tout à la fois, y est dissous, intégré, légitimé.

Proxénétisme (« Exploitation ») : Si l’exploitation est consubstantielle au capitalisme, évoquer, et même dénoncer « l’exploitation » dont sont victimes les personnes dites prostituées n’est en aucun cas une critique du proxénétisme.
Bien au contraire, le seul emploi du terme d’« exploitation », tout aussi bien employé concernant le salariat, conforte le bien fondé du proxénétisme, puisqu’il contribue à le dissoudre dans un concept plus large et inapproprié, puisqu’il considère que l’usage d’un corps est synonyme de l’usage de la force de travail.

Proxénétisme (« Exploitation Sexuelle ») : Du bon usage de la modernisation de la terminologie marxiste qui permet d’évacuer, sous couvert de l’englober, la question de « la prostitution », tout en étant assimilable par le libéralisme proxénète. Dès lors, on peut lire : aux Pays-Bas, dorénavant :
« l’exploitation sexuelle se définit par l’absence d’une juste rémunération de la personne prostituée. » 83 (Cf. Proxénétisme. Pays-Bas)

Proxénétisme (« Exploitation économique et sexuelle ») : (9 décembre) 2014. « La prostitution, point de rencontre entre l’exploitation économique et sexuelle » tel est le titre de la brochure 84 qualifiée de « très bonne » par La Marche mondiale des femmes : Comment, habilement caché par un verbiage marxiste, féministe, se lit - pour qui veut bien s’attarder à l’analyse de cette confusion linguistique - une réalité libérale marchande qui dès lors occulte tous les rapports de domination. Il n’y a plus alors, significativement, tous confondus, à équivalence, que des « acteurs du système prostitutionnel ». En utilisant efficacement la caution d’auteur-es qui s’affirment abolitionnistes, mais dont les limites sont ainsi dévoilées, l’Union européenne et ses si nombreux soutiens (dont le Lobby européen des femmes), tente de cacher qu’elle est depuis longtemps proxénète. Dès lors, les polices des États-membres peuvent se contenter de focaliser leurs recherches sur ce qui est nommé, pour ne prendre qu’un exemple, lu ce matin, « une organisation criminelle internationale de souche asiatique associée à l'exploitation de jeunes femmes ». 85 (Cf. Patriarcat. Exploitation)

Proxénétisme. Féminisme :

Proxénétisme (Féminisme) (1) : Une pensée, une action, un engagement qui légitiment peu ou prou le proxénétisme [et la pornographie], quelles qu’en soient ses formes, ses modalités - c’est à dire d’abord et avant tout dans son principe même - ne peut en aucun cas être qualifiée de féministe. Toute affirmation contraire relève de la forfaiture. (Cf. Proxénétisme. Vert-es Les)

Proxénétisme (Féminisme) (2) : Pour empêcher ceux et celles qui ont si grossièrement subverti le terme de « féminisme », en premier lieu, les défenseurs/euses du proxénétisme, de s’approprier le terme de féminisme, comme celui de « patriarcat », poser en préalable de tout débat que patriarcat et proxénétisme sont indissociables et que les luttes anti-patriarcales ne peuvent être qu’opposées au proxénétisme. À cet égard, le rappel de la déclaration faite le 15 novembre 1996 par l’AVFT, la FAI (Fédération abolitionniste internationale), l’UECTH (Union contre le trafic des êtres humains) (ces deux dernières ayant disparu) et signée par la Coalition contre le trafic des êtres humains reste un repère essentiel. La voici :
«
Feminism and a pro-prostitution stand are mutually exclusive. lt is therefore proposed that in all future international feminists meetings and networks on male violence against women, clear anti-prostitution statement will be a prerequisite. » 86 Exigence plus nécessaire que jamais, mais plus jamais même évoquée… (Cf. Patriarcat. Luttes anti-patriarcales)

Proxénétisme. Michel Foucault :

Proxénétisme (Foucault Michel) (1) : 1976. Michel Foucault [1926-1984], dans l’Histoire de la sexualité. La volonté de savoir, après avoir évoqué « l’hypocrisie de nos sociétés bourgeoises » poursuit :
« […] la maison close et la maison de santé seront ces lieux de tolérance : la prostituée, le client et le souteneur, le psychiatre et son hystérique […] semblent avoir subrepticement fait passer le plaisir qui ne se dit pas dans l’ordre des choses qui se comptent ; les mots, les gestes autorisés alors en sourdine, s’y échangent au prix fort. »
Non seulement : - l’amalgame entre bordels et « maison de santé » est inadmissible,
- l’analogie entre « la prostituée, le client et le souteneur » est indéfendable,
- le lien avec « l’hypocrisie bourgeoise » - ces deux termes étant considérés comme acquis- n’est ni légitimée, ni fondée,
- la référence « aux choses qui se comptent » n’est pas justifiée,
- pas plus que la référence au « plaisir », inappropriée, absurde et mensongère, etc., etc…
mais la phrase ne veut - en toute logique - rien dire. 87
Et les exemples de cette nature dans les textes de Michel Foucault sont légion. (Cf. Proxénétisme. Bordels)

Proxénétisme (Foucault Michel) (2) : (23 mai) 1977. Michel Foucault [1926-1984], dans une émission Les Lundis de l’histoire de France Culture, associe notamment « syphilis et prostitution ». Comment peut-on à ce point nier les êtres humains, sans les distinguer, en les assimilant en sus à une maladie ? 88 (Cf. Langage. Conjonction, Êtres humains, Sexes. Syphilis)

Proxénétisme (Foucault Michel) (3) : 1982. Michel Foucault [1926-1984], dans Dits et Écrits, auteur de :
« Pour les Grecs et les Romains […] les thermes étaient un lieu de sociabilité qui incluait des rapports sexuels (sic). On peut comparer directement les thermes et le bordel. Le bordel est en fait un lieu, et une architecture, de plaisir. Il s’y développe une forme très intéressante de socialité, qu’Alain Corbin a étudiée dans les Filles de noce. Les hommes de la ville se rencontraient au bordel ; ils étaient liés les uns aux autres par le fait que les mêmes femmes étaient passés entre leurs mains (sic), et que les mêmes maladies et les mêmes infections leur avaient été communiquées. […] » 89 (Cf. Proxénétisme, Histoire. Historiographie. Patriarcale. Corbin Alain)

Proxénétisme (Fraisse Geneviève) : 1999. Geneviève Fraisse, après avoir évoqué « les lois sur les reconnaissances de paternité, sur le viol, sur le harcèlement sexuel » - « des progrès », « de nouveaux points de repères » - poursuit :
« Et le prochain combat est celui de la prostitution, pour une stigmatisation du client et pas seulement de la prostituée. » 90 À égalité dans la « stigmatisation », et donc hors champs de toute modification de la loi.

Par ordre chronologique. Proxénétisme. France Culture :

Proxénétisme (France Culture) (1) : (25 juin) 2013. Pour France Culture [après la condamnation de Sylvio Berlusconi à sept ans de prison interdiction à vie d’exercer tout office public] :
« Silvio Berlusconi (76 ans) ou quand ‘bunga-bunga’ fait boom. »
Rappelons que l’une des jeunes filles dite-prostituée était mineure. 91 (Cf. Femmes. Jeunes filles)

Proxénétisme (France Culture) (2) : (septembre) 2019. France Culture serait-il devenu le premier médias pourvoyeur d’émissions justifiant, à petits pas ou à gros sabots, en toute, si grossière, indéfendable, incohérence intellectuelle, en toute inhumanité, le proxénétisme ?
Les émissions justifiant les bordels, le proxénétisme, le sacrifice et le bien-fondé des personnes dites prostituées, tombent comme les tirs à Gravelotte.
Sur le déni de l’histoire des femmes, des féministes, de l’abolitionnisme.
Et sans plus aucune analyse critique.
Tout cela bien sûr, même qualifié de « féministe ». Pourquoi se gêner ? (Cf. Proxénétisme. Abolitionnisme)

Proxénétisme (France Culture) (3) : (3 février) 2020. Et, encore une émission [consacrée au bordel de Genève, le Vénusia dans l’émission Les pieds sur terre.

Proxénétisme (France Culture) (4) : (10 février) 2020. Et, encore une interview sur France Culture d’Emma Becker !
Et, comme par hasard, le 9 février 2020, la secrétaire d’état aux handicapés, Sophie Cluzel, se déclare, dans le Nouvel Observateur, « favorable à l’accompagnement de la vie sexuelle » des « personnes handicapés » par des « assistants ». (Cf. Êtres humains. Handicapés, Politique. Médias, Proxénétisme. Becker Emma. Macron Emmanuel)

Proxénétisme (France Culture) (5) : (18 février) 2020. Entendu sur France Culture, dans l’émission Les pieds sur terre :
« […] un mec qui a des prostituées. […] » 92 Comme relevant de l’évidence…

Proxénétisme (France Culture) (6) : (19 mars) 2020. Dans une série d’émissions intitulées Livres-cultes pour lecteurs rebelles, celle de ce jour consacrée au livre Moi Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée est intitulée Moi Christiane F. le flip des adolescents, il n’est question que de drogue.
Pas un mot, pas une condamnation donc de la prostitution. Il est juste honteusement question, à deux reprises des jeunes qui « font le trottoir ». Et dans ce contexte, j’ai pu entendre :
« Il y a beaucoup de jeunes qui rêvaient d’être Christiane F…»
Quand ce scandale des liens entre France Culture et le monde proxénète - dont je ne présente ici qu’une petite partie - prendra-t-il fin ? (Cf. Langage. Mots. Critique de : « Scandale »)

Proxénétisme (France Culture) (7) : (10 août) 2020. France Culture évoque, concernant Jean Lorrain [1855-1906] : « sa fréquentation des mauvais lieux. »

Proxénétisme (France Culture) (8) : (13 août) 2020. Dans l’émission consacrée à Griselidis Réal [1925-2005], on entend - bien sûr, par hasard - :
« Il n’y a pas de maquereaux, pas proxénètes en Suisse. Officiellement […] ». 93
Jusqu’à quand nous prendra-t-on pour des imbéciles ? La grossièreté de l’analyse n’a-t-elle pas des limites ?

Proxénétisme (France Culture) (9) : (25 août) 2020. Dans l’émission consacrée à Joseph Kessel [1898-1978] on peut lire que Belle de jour est qualifié de « roman sociologique », tandis que Mathieu Garrigou-Lagrange, responsable de l’émission La compagnie des œuvres, se demande si Joseph Kessel n’aurait pas pu dire : « Belle de jour, c’est moi. » 94 (Cf. Culture. Patriarcale)

Proxénétisme (France Culture) (10) : (20 octobre) 2020. J’écoute l’émission de France Culture Entendez-vous l’éco ? consacrée à L’économie du crime et intitulée Les mafias dans la mondialisation. Trois réactions :
- Il est question au tout début de l’émission des « marchandises » interdites par la loi. À moins de considérer que les êtres humains seraient dores-et-déjà [traitées comme] des marchandises, le proxénétisme est donc d’emblée hors propos.
- Mais, à la mi-émission, sans transition, ni explicitation, ni justification, ni éclaircissement - après avoir il est question nommé « le trafic d’êtres humains et le proxénétisme » - « de femmes obligées à se prostituer en Europe ». Il n’est alors question que du Nigéria ; j’entends alors parler de « rites » et de « vaudou ». J’entends aussi confusément évoquer le fait que la prostitution aurait été « déléguée » [?]. Enfin, l’émission nous donna à entendre la chanson de Léo Ferré [1916-1993] : La mafia [1959].
- Il n’est question que de l’Italie, des États-Unis, de la Chine, du Mexique, du Nigéria, mais jamais de la France. Comme le nuage de Tchernobyl, les mafias ne pénètreraient pas la France qui ne serait donc pas concernée.
- Que peut-on donc en conclure ? Souhaiter, sans trop y croire, que la politique française concernant le proxénétisme et ses liens avec les organisations criminelles transnationales ait une autre envergure ? Et qu’enfin, le proxénétisme criminel, auquel nombre de constats présents dans cette émission s’applique, soit traité à la mesure de sa réalité ; et que cesse cette focalisation absurde mais bien fonctionnelle - raciste ? - sur le seul Nigéria. (Cf. Économie. Entendez-vous l’éco ?. Mafias. Marchandise)

Proxénétisme (France Culture) (11) : (27 mars) 2021. Je lis sur le site de France Culture, présentant l’émission de Sylvain Bourmeau :
« Elle [« la sociologue Gwénaëlle Mainsant »] est cette semaine l’invitée de La Suite dans les Idées, et sera rejointe en seconde partie par l’écrivain Arno Bertina, qui a publié voici un an L’âge de la première passe, un récit écrit après cinq longs séjours au Congo à la rencontre des filles des rues, mineures n’ayant pas d’autres ressources que la prostitution. »
Un plaidoyer proxénète raciste : au nom de la réalité vécue ? Par qui ?
- Sylvain Bourmeau pourrait-il supporter d’être personnellement confronté au récit de la vie de l’une de ces « filles de rue, mineure », certes Congolaise, tel exprimé par elle ?
Et, lui, a-t-il d’autres ressources que son métier de « journaliste et producteur de radio » ? 95 (Cf. Enfants. Colonialisme, Hommes, Patriarcat, Politique. Racisme, Proxénétisme. « Clients », « Sciences » sociales. Sociologie, Économie)
N.B. L’intitulé de l’émission Le gouvernement de la prostitution ne veut rien dire.

Proxénétisme (France Culture) (12) : (22 avril) 2022. [1ère diffusion. 23 novembre 2010] France Culture, dans Les pieds sur terre, donne généreusement une demi-heure d’antenne à un homme nommé « le capotier », lequel vend directement « à domicile ou dans les camionnettes », à Lyon des capotes aux personnes - dites - prostituées. Il s’affirme fier d’avoir « distribué » (sic) « pas moins du million de préservatifs en 2010 ». « [Son] but : offrir à ses clientes de meilleures conditions de travail autant sur le plan sanitaire qu'économique. »
France Culture donne aussi les références de son site commercial - lui-même parle d’« entreprise » - où il est possible d’acheter toutes sortes de capotes en ligne. (Cf. Économie)

Proxénétisme (France Culture) (13) : (9 juin) 2023. Et encore, dans Les Pieds sur terre, Maman, papa, je suis travailleuse du sexe, une émission - rediffusée - de propagande proxénète. Et pour ceux et celles qui n’auraient pas compris la subtilité des arguments invoquée, ils ont écrit bien clairement sur le site de France Culture. Il n’y a qu’à recopier et s’y mettre…
Quelle honte, quelles responsabilités…

Proxénétisme. France Inter :

Proxénétisme (France Inter) (1) : (21 septembre) 2015. L’émission Le cabinet de Curiosité présente l’exposition Splendeurs et Misère. Images de la prostitution de 1850 à 1910, au Musée d’Orsay. Après avoir rappelé que les peintres évoqués ‘fréquentaient’ les bordels, après avoir comparé (assimilé ?) cette exposition, avec une précédente « exposition choc », consacrée dans le même musée au « nu masculin » dans laquelle « les sexes d’hommes étaient particulièrement détaillés », le responsable de l‘émission évoque « ce qui risque de faire jaser » : des « photos chocs extraites des films porno de l’époque » interdites au moins de 18 ans.
Enfin, il affirma que le directeur du musée, Guy Cogeval, voulait « mettre le bordel au Musée ». « La putain » de Serge Reggiani clôturait la séquence de l’émission. (Cf. Culture, Pornographie, Proxénétisme. Bordels)

Proxénétisme (France Inter) (2) : (22 septembre) 2015. Le surlendemain, dans la présentation écrite de l’émission, La marche de l’histoire, La prostitution en France au XIXème siècle, j’entends sur France Inter :
« […] Aujourd’hui le gouvernement n’a à promettre aux visiteurs de la capitale que des magasins et le musée d’Orsay ouverts sept jours sur sept. Le Second Empire et la Troisième République y allaient franco. Tant qu’à prôner une métropole commercialement attractive, ils jouaient la carte du tourisme sexuel : à Paris, les p’tites femmes, c’était 24 heures sur 24. »
Je n’ai pas le courage de continuer l’écoute : cela me suffit pour aujourd’hui.

Proxénétisme (France Inter) (3) : (9 août) 2020. Dans l’émission Le masque et la plume, Jérôme Garcin, cite une lettre d’un auditeur « très choqué » critiquant une phrase d’Éric Neuhoff du Figaro, à propos du film Filles de joie qui avait déclaré :
« Une pute et une technicienne de surface, c’est la même chose ».
Et voici sa non moins immonde réaction :
« Je ne sais plus. Je ne me souvenais pas d’avoir dit ça ; mais c’est sûrement maladroit. Mais je voulais sans doute dire que c’était deux métiers physiques, et, dans les deux cas, des briseuses de ménage. » Comment peut-on, par ailleurs, être aussi si scandaleusement bête ? (Cf. Femmes, Personnes-dites-prostituées, Langage. Mots. Critique de : « Scandale »)

Proxénétisme (France 5) : (16 octobre) 2019. Une émission, présentée comme un documentaire, amplement publicisée - « Le doc stupéfiant » - introduite par Léa Salamé, journaliste-phare des médias publics, de France 5 intitulée : L’art du bordel.
Ils / elles ont osé utiliser l’argument de l’art pour justifier le proxénétisme. (Cf. Culture. Art)

Proxénétisme (Germinie Lacerteux) : 1861. Préface de Jules [1830-1870] et Edmond de Goncourt [1822-1896] à Germinie Lacerteux :
« Il nous faut demander pardon au public de lui donner ce livre, et l’avertir de ce qu’il y trouvera. Le public aime les romans faux : ce roman est un roman vrai. Il aime les livres qui font semblant d’aller dans le monde : ce livre vient de la rue. Il aime les petites œuvres polissonnes, les mémoires de filles, les confessions d’alcôves, les saletés érotiques, le scandale qui se retrousse dans une image aux devantures des libraires : ce qu’il va lire est sévère et pur.
Qu’il ne s’attende point à la photographie décolletée du Plaisir : l’étude qui suit est la clinique de l’Amour.
Le public aime encore les lectures anodines et consolantes, les aventures qui finissent bien, les imaginations qui ne dérangent ni sa digestion ni sa sérénité́ : ce livre, avec sa triste et violente distraction, est fait pour contrarier ses habitudes et nuire à son hygiène.
Pourquoi donc l’avons-nous écrit ? Est-ce simplement pour choquer le public et scandaliser ses gouts ? Non.
[…] »

Proxénétisme (Gide André) : 1924. André Gide [1869-1951], dans Si le grain ne meurt, auteur de :
« J’acceptais qu’il se fît proxénète, mais qu’il fût malhonnête, non, cela je ne le tolérais point. […] » 96 (Cf. Politique. Morale)

Proxénétisme (Girard Christophe) : 2006. Christophe Girard, dans Père comme les autres, auteur de :
« Les voyages et les longs séjours à l’étranger m’ont permis de prendre du recul sur mon éducation et ma place dans la société, en regardant et en comparant. J’ai voyagé dans des pays où la liberté sexuelle se conjuguait déjà avec le plaisir de vivre : en Allemagne, aux Pays-Bas et Outre-Atlantique. » 97

Proxénétisme (Google) : (7 janvier) 2024. Voici que j’ai lu, sur Google, à « Prostitution. Passe » :
« Recevoir un client et le satisfaire » Suivi de :
« Quel est le prix moyen d’une passe ? »
« Quel est le prix moyen d’une passe au Maroc ? »
« Quel est le prix moyen d’une passe en Belgique ?
J’avais lu, en sus quelques jours auparavant, le 25 décembre 2023 :
« Quel est le tarif d’une prostituée ? »
« Pourquoi aller à la Jonquera ? »
Et à ces questions des réponses précises étaient fournies. (Cf. Culture. Proxénète, Hommes, Patriarcat)

Proxénétisme (Gréco Juillet) : (28 septembre) 2020. Juliette Gréco [1927-2020] se souvient que, pendant l’Occupation allemande, elle avait été enfermée trois semaines dans une cellule [33], à Fresnes avec « trois prostituées » qui notamment « jouaient aux cartes ». […] Et elle conclut :
« Il y avait des choses difficiles à comprendre. Elles parlaient de la vie qu’elles menaient à l’extérieur. […] J’ai compris qu’il fallait que je me méfie d’une certaine race d’hommes, et des hommes en général. »
Et, juste après, Hélène Hazera commente et déforme ses paroles en évoquant : « ces prostituées qui parlaient de leur vie sentimentale ; c’était [pour vous] comme un espèce de distraction… » poursuit-elle. 98

Proxénétisme (Hancock Matt) : (26 juin) 2021. Matt Hancock, ministre britannique de la santé démissionne de son poste, en charge donc de la lutte contre le covid, démissionne de son poste et du gouvernement, parce qu’il a été pris en photo alors qu’il embrassait « à bouche que veux-tu » sa maîtresse et qu’il avait donc enfreint les règles de distanciation physique - « non-respect des gestes barrières » qu’il avait lui-même imposées.
Qui a fait un lien avec la permanence de la lutte contre le proxénétisme, contre la pornographie qui lui est indissociable et qui transforme des femmes par millions en bouches, vagins, anus à pénétrer par tous les hommes qui le veulent et qui institutionnalise, légitime, normalise ce que lui a ponctuellement enfreint ? (Cf. Proxénétisme. Abolitionnisme)

Proxénétisme (« Hétaïres ») : 1949. Les hétaïres, réhabilitées, dans Le deuxième sexe, par Simone de Beauvoir [1908-1986]. 99 (Cf. Féminisme. Deuxième sexe Le)

Proxénétisme. Histoire :

Proxénétisme (Histoire) (1) : 1924. Havelock Ellis [1859-1939] dans La prostitution - Ses causes - ses remèdes [1924], auteur de :
« Quand les femmes sauvages se vendent de nos jours, ou sont vendues par leur mari, c’est régulièrement, comme l’ont prouvé maintes enquêtes, à la suite d’une contamination par la civilisation européenne. » 100 (Cf. Femmes. « Vente », Famille. Mariage, Histoire)

Proxénétisme (Histoire) (2) : 2010. Je lis dans le livre Ryszard Kapuściński [1932-2007], Le Shah [1919-1980] concernant l’un de ses prédécesseurs :
« Nassereddin Shah [1831-1896] était tellement endetté dans les bordels parisiens que, pour s’acquitter de ses dettes et pouvoir revenir dans sa patrie, il avait dû vendre à la France le droit de fouiller les sites archéologiques situés en Iran et s’approprier toutes les antiquités trouvées. » 101
- Sur Wikipédia, le concernant, outre la référence aux 84 épouses de son harem, je lis :
« Au cours de ses voyages, il fut impressionné par la technologie qu'il avait vue en Europe. […] Nassereddin Shah introduisit nombre d'innovations occidentales en Iran, dont un système de poste moderne, le transport ferroviaire, un système bancaire et la publication de journaux. » (Cf. Histoire, Proxénétisme. Bordels)

Proxénétisme. Hommes. Par ordre chronologique :

Proxénétisme (Hommes) (1) : 1938. « Si les hommes nous aiment, c’est pour eux ». [L'amour des hommes. Vincent Scotto / G. Roger-A. Jugon. Du film : La rue de la joie. Chanté par Fréhel [1891-1951], repris par Marie-Paule Bell] :
« Qu'il neige qu'il pleuve ou qu'il vente / Aussitôt que la nuit descend / On nous voit passer provocantes / Offrant du bonheur aux passants / Ainsi que toutes les femmes / Nous avons une âme / Un cœur pour chérir / Pourtant nul ne s'en inquiète / Nous ne sommes faites / Que pour le plaisir.
- Les hommes nous aiment / pas pour nous mais pour eux / Ils sont tous les mêmes des blasés des vicieux / Quand l'instinct les guide / Que cherchent-ils en nous / Une étreinte rapide et c'est tout / Quand de nos caresses ils ont payé le prix / Bien vite ils nous laissent / D'un air plein de mépris / L'amour ce problème ça compte pour bien peu / Si les hommes nous aiment c'est pour eux.
- On devient triste on devient veule / Et puis tout à coup un beau jour / Lassée de vivre toujours seule / On écoute des mots d'amour / La vie vous semble idéale / Et bientôt le mâle Se fait exigeant / Et bientôt l'on se rend compte / Pour lui ce qui compte / Ce n'est que l'argent.
- Les hommes nous aiment / Pas pour nous mais pour eux / Ils sont tous les mêmes / et cachent bien leur jeu / De façons adroites / Ils se font doux d'abord / Et puis ils vous exploitent / Sans remord /
- Au lieu de caresses quand on rentre chez nous / Hélas on encaisse des injures et des coups / L'amour ce problème ça compte pour bien peu / Si les hommes nous aiment c'est pour eux.
»
- Que dire de plus, ou plutôt : qu’entendre de mieux ?
N.B. J’ai changé l’intitulé de la chanson, tant le titre en était un contresens. (Cf. Femmes. Chanteuses françaises d’antan, Hommes, Famille, Patriarcat, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Hommes) (2) : (4 novembre) 2013. Lu dans Causeur. Signez le manifeste des 343 salauds. Sous-titre, « Touche pas à ma pute ». Contre les lois anti prostitution, Pour la liberté.
Premiers signataires : Frédéric Beigbeder, Rodolphe Bosselut, Pascal Bruckner, Renaud Camus Philippe Caubère, Jacques de Guillebon, Basile de Koch, Jean-Michel Delacomptée, David Di Nota, Claude Durand, Benoît Dutreutre, Roland Jaccard, Guy Konopnicki, Philippe Karensty, Alain Paucard, Périco Légasse, Jérôme Leroy, Richard Malka, Marc Cohen, Gil Mihaely, Christian Millau, Dominique Noguez, Ivan Rioufol, Luc Rosenzweig, Stéphane Simon François Taillandier, Marc Weitzmann, Éric Zemmour. (Cf. Hommes. Salauds)
* Ajout. 9 février 2024. Philippe Caubère mis en examen pour « viols et agressions sexuelles ». - Que pensent aujourd’hui les autres signataires ?

Proxénétisme (Hôpital Psychiatrique) : 1983. Jean-Jacques Durand, dans Moi, l’infirmier des fous, auteur de :
« […] Seulement, si s’arrêtait là, Charlot - le responsable des cuisines de l’hôpital et le patron du café-restaurant qui lui fait face - ne ferait qu’imiter ceux qui, ailleurs, dans les hôpitaux ou les administrations, récoltent aussi des nourritures terrestres. Charlot pratique aussi la prostitution, et qu’elle prostitution. Il accueille, de même que madame Charlot, une femme d’allure sévère, à la bouche peinte en rouge, des malades femmes d’asile, qui sont en placement volontaire et qui ont donc tout loisir de se balader dans le village. Accueillir signifie pour eux guider ces malades vers des pièces plus intimes que la salle à manger. Moyennant un repas, quelques milliers d’anciens francs, ou pour les malades alcooliques, quelques verres de vin, les employés des chantiers voisins, et même d’honorables personnalités du village, achètent des faveurs plus ou moins conscientes. Car, croyez-moi, toutes ces femmes, de tous âges, qui marchent comme des pantins désarticulés, vers le café Charlot, dépendent totalement des drogues de l’asile. Et elles agissent ainsi parce que Charlot leur ordonne d’agir ainsi et qu’il incarne, avec ou sans toque blanche, une autorité de l’hôpital.
Dix fois, cent fois, j’ai répété au docteur O. qu’elles étaient peut-être douze malades à se prostituer à longueur d’après-midi. Il appelle cela le ‘délire de la sexualité et l’opposition caractérielle au système psychiatrique’ mais juge que ce ne peut être que profitable à des femmes en état d’internement partiel. Si c’est le docteur O. qui le dit !
» 102

Proxénétisme (Hugo Victor) : (décembre) 1851. Victor Hugo [1802-1885], dans Choses vues, auteur de :
« Pourvoyeurs de l’Élysée, qui aujourd’hui lui amènent des filles et demain lui apporteront des cadavres. » 103 À actualiser. (Cf. Corps. Cadavres, Hommes. « Politiques », Proxénétisme. Abolitionnisme. Hugo Victor)

Proxénétisme (Hystérectomie) : 1995. Lu dans la description de la vie de « patronne de bordel » - intitulée : « Roman vécu » - de Madame Claude [1923-2015] :
« […] À l‘époque de la grande construction de l’Argentine, une multitude d’ouvriers arrivant de pays étrangers travaillaient sur les chantiers. Ils vivaient éloignés de leur famille. Des filles, souvent amenées d’Europe, étaient censées adoucir leur solitude. Les Corses, ayant flairé la bonne affaire, y en voyaient des Françaises. […]
Afin d’améliorer leur rendement, elles devaient subir avant de partir une hystérectomie qui supprimait les menstruations. » […].
Rappelons que l’hystérectomie est l'ablation chirurgicale de l'utérus, laquelle si elle est ‘totale’ comporte également l'ablation du col de l'utérus.
- La quatrième de couverture de ce livre inscrit : « À lire, sans a priori, l’imagination aux aguets et le sourire aux lèvres » ; quant au proxénétisme, sans cesse vanté dans ce livre, l’éditeur la présente ainsi : Madame Claude « organise aux quatre coins du monde des rencontres amoureuses ». 104 (Cf. Corps. Utérus, Femmes. Comment faire disparaître les femmes. Règles)

Proxénétisme (Jeanneney Jean-Noël) : (21septembre) 2019. Dans l’émission Concordance des temps de France Culture consacrée aux « présidents offensés », il est fait référence à un procès en la matière. Olivier Beaud, invité, note que l’un des accusés était « un ancien proxénète ». Jean-Noël Jeanneney clôt la discussion par un difficilement politiquement acceptable :
« Passons… » 105 De l’art de l’esquive et de sa fonction politique.
Le proxénétisme et sa culture n’a pu se prolonger que par ces ‘délicatesses’. (Cf. Proxénétisme. France Culture, Histoire. Historiographie. Patriarcale. Jeanneney Jean-Noël)

Proxénétisme (Justice) : Aucune justice n’est pensable dans le cadre de sociétés qui justifient le proxénétisme. (Cf. Justice, Politique)

Proxénétisme (Justification) : Rien n’est plus efficace pour justifier le proxénétisme, et plus globalement pour tous rapports de domination, que de lire, de voir, d’entendre exprimée cette légitimation par ses victimes. Et lorsque certaines d’entre elles, s’affirment libres, cette assertion est censée clore le débat. Mais cette justification reçoit son couronnement que lorsque des politiques, des ‘intellectuel-les’, a fortiori par des personnes qui s’affirment abolitionnistes en cautionne le bien fondé.

Proxénétisme. Ryszard Kapuściński :

Proxénétisme (Kapuściński Ryszard) (1) : 1960. Ryszard Kapuściński [1932-2007], dans Il n’y aura pas de paradis, transmets cet échange (à Accra. Ghana) avec un homme qui se vantait « d’avoir des relations avec le gouvernement Guinéen » [de Sékou Touré. 1922-1984] :
« […] Il réfléchit un instant et me confie : ‘J’aimerais tellement me lancer dans les grosses affaires. Plutôt que dans des femmes. » 106

Proxénétisme (Kapuściński Ryszard) (2) : 2000. Ryszard Kapuściński [1932-2007], dans Ébène. Aventures africaines, auteur de :
« (à Monrovia, années 1960 ?) Je demande à John et Zado de me conduire dans un hôtel. J’ignore s’il y en a plusieurs en ville. Sans dire un mot, ils m’emmènent dans une rue où se dresse un bâtiment à étages tout décrépit avec une enseigne : ‘El Mason Hôtel’. On y accède par le bar. John ouvre la porte mais semble arrêté. A l’intérieur, dans une atmosphère étouffante et viciée, se tiennent des prostituées. Ma phrase ne reflète toutefois pas la réalité : dans un local minuscule, une centaine de filles sont agglutinées, dégoulinantes de sueur, exténues, si serrées, comprimées que non seulement on ne peut y entrer, mais qu’on ne pourrait même pas y glisser une main : dès qu’un client ouvre la porte, une fille est catapultée dans les bras du candidat ébahi sous l’effet de la pression régnant à l’intérieur du bar. Sa place est aussitôt occupée par la fille suivante.
John recule et cherche un autre accès. Dans un petit bureau est assis le propriétaire, un jeune Libanais au regard serein et débonnaire. C’est à lui qu’appartiennent les filles et l’immeuble délabré […] » 107

Proxénétisme (Las Vegas) : (4 décembre) 2016. Entendu dans le film Frank Sinatra [1915-1998] ou l’âge d’or de l’Amérique [Michel Viotte] 108 concernant Las Vegas :
« Le lieu de tous les plaisirs et la capitale du crime organisé. »
- Entendu, du même Sinatra, dans l’un de ses films, ce conseil avisé :
« [Il faut] traiter une poule comme une dame et une dame comme une poule. » (Cf. Femmes. Animalisation des femmes, Proxénétisme. Proxénètes. Sinatra Franck)

Proxénétisme (Léautaud Paul) : (13 mai) 1904. Paul Léautaud [1872-1954] dans son Journal littéraire, raconte sa rencontre avec une femme qu’il a connue et qui « fait la grue ».
Il poursuit :
« Je lui ai dit que si je l’avais connue avec de telles dispositions, je lui aurais proposé mieux, sorte de langage, de conseils ; etc. J’avais grand plaisir à parler ainsi à cette fille. Elle m’a répondu - avec quelle facilité ! - sur ma demande, que cela ne lui fait rien de coucher avec des gens, pourvu qu’ils aient de l’argent. Je l’ai emmenée dans un hôtel de la rue de l’Arbre-sec, je crois. Nous sommes restés là une demi-heure, trois quarts d’heure et j’étais déjà son amant de cœur, lui parlant des bonnes affaires qu’on ferait ensemble, si elle voulait, lui disant qu’il faudrait qu’elle fasse tout ce qu’on lui demanderait, si on y mettait le prix, etc.
Enfin, une délicieuse préface à une petite traite des blanches. Tout cela était presque convenu, elle devait réfléchir, se décider à quitter son monsieur de huit jours. […] »
Il lui donne un rendez-vous à laquelle elle ne vient pas et il regrette en ces termes :
« Cela aurait si bien marché. Elle est jeune, pas du tout abîmée, pas défiante. J’en aurais peut- être fait une catin appréciable, et une créature facile à mon plaisir facile.
Tout cela sans doute n’est guère joli. Je me doute si on lisait ce qui précède, qu’on serait fort choqué et même plus. Puisque j’y trouve un plaisir ! (théorie et pratique !) Son plaisir avant tout. Cela m’a toujours intéressé, et c’est en moi comme un besoin irrésistible chaque fois que je cause avec une femme. » 109 (Cf. Hommes. Remarquables. Léautaud Paul)

Proxénétisme (Leiris Michel) : (7 mai) 1959. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« À Amsterdam depuis le 1er mai au soir. […] Quelques traits qui m’auront frappé en Hollande : 1) Caractère exotique, colonial de ce pays […] 2) Sa haute civilisation, démontrée par cette ouverture sur le dehors et par un fait tel que celui-ci : prostitution - apparemment - pas du tout canaille des filles en petites maisons, qu’on voit (souvent jolies et l’air sagement petit-bourgeois) lire devant leur fenêtre généralement de rez-de-chaussée comme dans les tableaux de Vermeer. […] » 110 (Cf. Culture, Patriarcat, Proxénétisme. Pays-Bas. Personnes-dites-prostituées)

Proxénétisme. Doris Lessing :

Proxénétisme (Lessing Doris) (1) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la violence (3), concernant Londres de l’après deuxième guerre mondiale, auteure de :
« Manifestement, elle venait de franchir une nouvelle frontière invisible. De là jusqu’à Queensway, les trottoirs étaient littéralement bordés de prostituées, isolées ou par deux, il y en avait là des dizaines. […]
Trois sortes de bêtes ici. Les femmes à vendre, adossées à des haies. […]
Les clients, hommes de tous âges qui croisaient lentement les femmes ou bien s’arrêtaient sous un arbre pour faire leur choix en grillant une cigarette.
Et puis de l’autre côté de la rue, des policiers stationnés à vingt mètres de chaque couple, qui évitaient de regarder directement des scènes de racolage, mais s’assuraient d’un regard oblique que tout se passait sans incidents. » 111 (Cf. Politique. État. Proxénète. Répression)

Proxénétisme (Lessing Doris) (2) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la violence (3), auteure de :
« Martha ne l’avait pas revu depuis longtemps. Elle avait découvert comment il gagnait son argent. Il formait des filles pour un bordel. Mais, il les formait d’une certaine façon, car il s’agissait d’un certain type de bordel. […]
Il s’agissait essentiellement d’un processus de dégradation, mais pas d’un seul coup. […] Il fallait conduire la fille pas à pas, sur un chemin où elle comprenait et se soumettait à demi à sa propre dégradation. Il s’agissait de la briser psychologiquement. […]
Jamais elle ne put découvrir dans quelle mesure il employait consciemment ces techniques identiques à celles que l’on utilise pour la torture ; ainsi que dans certaines armés ou certains ordres religieux où l’on doit briser la volonté du novice, et dans certaines écoles de psychanalyse. Le facteur commun de tout cela consiste dans le fait qu’une partie de la personne manipulée doit devenir complice de la personne qui manipule. » 112

Proxénétisme. Libéralisme :

Proxénétisme (Libéralisme) (1) : 1943. La vérité théorique du libéralisme, comme fondement du proxénétisme, Cf. Friedrich Hayek [1899-1992], dans La route de la servitude, auteur de :
- « […] Il est nécessaire avant tout que, sur le marché, les parties soient libres d’acheter ou de vendre au prix, quel qu’il soit, auquel ils peuvent trouver une contrepartie, et que chacun soit libre de produire, de vendre tout ce qui est susceptible d’être produit ou vendu. Il est essentiel aussi que l’accès des divers métiers soit ouvert à tous aux mêmes conditions, et que la loi interdise à tout groupement et individus de tenter de s’y opposer par la force, ouvertement ou non. »
- « […] Il n’y a d’échelles de valeurs que partielles, échelles inévitablement diverses et souvent incompatibles. De ce fait l’individualiste conclut qu’il faut laisser l’individu, à l’intérieur de limites déterminées, libre de se conformer à ses propres valeurs plutôt qu’à celles d’autrui, que dans ce domaine les fins de l’individu doivent être toutes puissantes et échapper à la dictature d’autrui. […]
Cette attitude n’exclut naturellement pas qu’on admette l’existence de fins sociales, ou plutôt d’une coïncidence de fins individuelles qui recommandent aux hommes de s’associer pour les atteindre. […]
[Ce qu’on appelle « fins sociales »] sont des fins à l’obtention desquelles des individus sont disposés à contribuer en échange de l’assistance qu’ils reçoivent pour la satisfaction de leurs propres désirs. […] »
Tout est dit…ou presque. 113 (Cf. Politique. Concept. Libéralisme, Économie. Libéralisme)

Proxénétisme (Libéralisme) (2) : 2018. Lu, dans Le Monde Diplomatique, cette analyse qui, sous couvert de constat, illustre magistralement l’analyse politique libérale proxénète :
« Conséquence de la crise économique dans le pays voisin, des centaines de milliers de vénézuéliens (et d’anciens émigrés colombiens) ont franchi la frontière : ‘Ils finissent [!] dans les réseaux de prostitution ou de contrebande, ils vivent de petits trafics. Tout cela alimente le discours de la droite contre Maduro.’ » 114 (Cf. Êtres humains, Langage, Patriarcat, Économie. Libéralisme, Proxénétisme. Monde Diplomatique Le)

Proxénétisme (Liberté) : Détourner le débat de la question de la légitimité du proxénétisme vers celle de la soit-disante liberté des personnes dites prostituées fut une ruse habile du libéralisme proxénète. Évoquer, ne serait qu’une seule fois, la liberté d’une personne dite prostituée (fusse-t-elle, bien évidemment, exprimée par elle-même), justifie le bien fondé du proxénétisme.
- Le féodalisme, le capitalisme, l’esclavagisme, seraient-ils légitimés parce qu’une serf-ve, un-e ouvrier-ère, un-e esclave s’affirmerait libre ?
Et c’est pourtant bien ces aberrations - qui ferait rire des singes - que l’on nous assène comme des mantras depuis des dizaines d’années. (Cf. Langage. Mots. Critique de : « Liberté »)

Proxénétisme (Liberté de la presse. Camus Albert) : (novembre) 1957. Albert Camus [1913-1960], auteur de :
« La liberté de la presse est peut-être celle qui a le plus souffert de la lente dégradation de l’idée de liberté. La presse a ses souteneurs comme elle a ses policiers. Le souteneur l’avilit, le policier l’asservit et chacun prend prétexte de l’autre pour justifier ses empiètements. Parmi ces messieurs, c’est à qui voudra protéger l’orpheline et lui donner un abri, que cet abri soit prison ou maison de prostitution. L’orpheline, vraiment est fondée à décliner tant de services empressés et à décider qu’elle doit lutter seule, et, seule, décider de son sort. » 115 (Cf. Hommes. Journalistes, Politique. Liberté de la presse, Patriarcat, Proxénétisme, Sade. Le Monde, Violences)

Proxénétisme (« Little big man ») : 1970. La patronne du bordel à Dustin Hoffman :
« Tout ce que vous voulez, nous l’avons ». (Cf. Culture. Cinéma)

Proxénétisme. Lobbys :

Proxénétisme (Lobbys) (1) : 2000. [date exacte non retrouvée] :
Publicité : « Il m’a pétrie, il m’a façonnée, il m’a dorée, j’étais cuite, il m’a vendue… mon boulanger. » [Bannette. Boulanger pour le meilleur pain]. (Cf. Femmes. « Vente », Patriarcat, Économie. Publicité)

Proxénétisme (Lobbys) (2) : Pourquoi, alors que tous les « lobbys » (tabac, drogues, armements…) sont (faiblement) dénoncés, les lobbys proxénètes ne le sont-ils jamais ? Dès lors, sont occultés, et donc légitimés, les effets de leur ‘influence’ (pour employer un euphémisme) sur l’ONU, et plus largement dans toutes les institutions internationales, les institutions de l’Union européenne (parlement inclus), la presse, la télé, l’édition, l’Université, la recherche, le féminisme, les associations, les ONG, le gouvernement, à l’assemblée nationale, au sénat, etc. Une explication de cet « oubli » ? Parce que, tout en étant les moins défendables, seraient-ils les plus puissants ? les plus liés à [et dépendants de] tous les autres ? Ce qui est sûr c’est que leur impunité est, à ce jour (2016) totale. (Cf. Justice. Impunité)

Proxénétisme (Lobbys) (3) : Dès lors que vous avez en tête le nom des personnes qui ont soutenu la légitimité du proxénétisme, et listez les domaines dans lesquels ils interviennent (Cf. plus haut) vous comprenez l’extraordinaire efficacité des lobbys proxénètes.

Proxénétisme (Lobbys) (4) : Question : Peut-on encore employer le terme de « lobbys » lorsque leurs initiatives sont peu ou prou reprises, légitimées des États. Non. Il n’est qu’à se référer au rôle (personnellement vécu) si fondamental joué pendant des années notamment dans toutes les institutions supra nationales par les Pays-Bas, et en France par les Verts-es. (Cf. Proxénétisme. Pays-Bas)

Proxénétisme (Lutte) : La lutte contre le proxénétisme doit à la fois être pensée en fonction des l’histoire [de la pensée], mais elle doit constamment être repensée à l’aune des nouveaux enjeux juridiques, éthiques, politiques, internationaux. Faute de quoi, le statu quo est maintenu et conforté.

Proxénétisme. Emmanuel Macron :

Proxénétisme (Macron Emmanuel) (1) : (25 novembre) 2017. Dans le discours d’Emmanuel Macron présentant pour le quinquennat la politique de l’État en matière d’égalité femmes / hommes et de violences à l’encontre des femmes, ni le terme de proxénétisme, ni celui de prostitution, ni celui de personnes prostituées n’ont été employés. C’est clair, non ? (Cf. Femmes. « Politiques ». Schiappa Marlène, Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel)

Proxénétisme (Macron Emmanuel) (2) : (11 février) 2020. Emmanuel Macron dans son discours lors de la Conférence national sur le handicap a affirmé le « droit à la vie sexuelle » défini comme relevant de « la dignité » des personnes handicapé-es… à équivalence sans doute, pour lui, au « droit à la vie sexuelle » des personnes qui leur procureront ce « droit ».
En sus, dépolitisant le problème, il s’agit pour lui d'un « tabou » à combattre.
En réalité, ce dont il est question c’est d’une nième avancée dans le processus de la libéralisation du proxénétisme par le contournement, le détournement, l’affaiblissement de loi n° 216-444 du 13 avril 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner (sic) les personnes prostituées ». En attendant d’autres décisions plus signifiantes.
- Plus concrètement, le 9 février 2010, la secrétaire d’état chargée des personnes handicapées s’était déclarée « très favorable à ce qu’on (sic) puisse accompagner la vie intime, affective et sexuelle des personnes handicapées. ».
Sylvie Cluzel avait alors annoncé qu’elle saisissait le Comité national d’éthique afin qu’il reconsidère son avis 116 ; leurs membres, traités comme des enfants ayant mal travaillé, étant chargés de refaire leur copie : « Il m'apparaît indispensable de rouvrir la réflexion éthique en abordant le sujet de l'assistance sexuelle avec une vision renouvelée » leur a-t-elle fait savoir.
N.B. Pour rappel, Marlène Schiappa avait dès le 24 mai 2017 clairement pris position, allant même beaucoup plus loin en la matière que la reconnaissance des seuls « assistant-es - dit-es - sexuel-les » pour les personnes handicapées :
« Je me situe plutôt dans un mouvement féministe qu'on appelle pro-sex aux États-Unis, et qui demande un statut du travailleur sexuel, que ce soit pour les animateurs de sites X, les performers érotiques, les assistants sexuels pour personnes handicapées... » (Cf. Êtres humains. Handicapés, Femmes. « Politiques ». Schiappa Marlène, Penser. « Tabous », Politique. Macron Emmanuel, Proxénétisme. France Culture)

Proxénétisme (Marxisme) : L’un des grands apports du marxisme fut de dévoiler le processus de transformation par le capitalisme du travail en marchandise. Dans la mesure où il était plus difficile de dissocier le travail de la force de travail, le proxénétisme a prolongé le processus de la marchandisation du monde capitaliste par Marx et poussé la logique marchande à son terme : il a considéré que l’être humain lui-même était une marchandise. Et en a légitimé le bien fondé. (Cf. Êtres humains, Politique. Marxisme. Incompatible avec le féminisme, Patriarcat, Économie. Marchandise)

Proxénétisme (« Massage naturiste ») : 2014. 2015. 2016. Une publicité déposée hier (11 septembre 2014) sur toutes les voitures de la rue du Sommerard (Paris. 75005] :
« Massage naturiste. Confort … détente… Relaxation. Tous les jours. 24 h/ 24, Venez-vous faire masser comme il faut, là où il faut. De jour comme de nuit. Réservez votre massage au… ou sur internet : love massage » … Adresse : rue St Denis. Photo : une jeune femme en maillot de bain deux pièces massant un homme couché sur le ventre.
* Ajout. 18 septembre 2014. Je retrouve, classée mais oubliée, quasiment la même apposée, même rue, même conditions, trois moins auparavant, en juillet 2014 : le massage naturiste n’avait lieu que de 9 heures à 2 heures du matin, tandis qu’après un massage payant « le deuxième » était « offert ». Les affaires marchent bien…
Une autre lui était jointe (même adresse) sur laquelle on pouvait lire :
« 7200 loves Hôtels à Tokyo, le 1er à Paris. Love Hôtel à Paris : Chambres : - À l’heure. Chambres à Thèmes : 25 euros de l’heure. - À la nuit, de 0 h à 8 heures du matin, prix unique : 69 euros (tarif de lancement). Tout le confort d’un hôtel régulier, la discrétion et l’hygiène en plus. Inclus : Chaine X, Condoms, Douche privé, Serviettes de toilettes, Prise MP3, WIFI ; En option : Lube (?), Boissons, Massages, Sex toys, Lingerie ». Et enfin : « Interdit aux mineurs - Prostitution interdite - La direction se réserve le droit d’admission. » Que fait la Brigade de répression du proxénétisme ? Il suffit de savoir lire. Non ?
* Ajout. 5 juillet 2015. Je lis qu’à Paris (seulement)
« 300 salons de massages sont soupçonnés de se livrer à la prostitution. » (sic). Suivi de de :
« Alors que Paris dénombrait une centaine de salons de massage en 2009, les derniers chiffres publiés en recensaient 575 en 2014. Rien qu'entre 2012 et 2014, leur nombre a doublé » […]
En 2014, seuls 17 établissements de relaxation ont fait l'objet de poursuites. » 117
* Ajout. Janvier 2016. Même rue, nouvelle publicité, même présentation, émanant de la même adresse. Le « massage » toujours « 24h/24. 7J/7 » est présenté en français « Massage naturiste » et en anglais : « Nude massage », suivi d’une adresse sur le net : « Relax, it’s just enjoyable ! » Et, en français : « Confort, Détente, Relaxation. Venez vous faire masser comme il faut, là où il faut. » (Cf. Proxénétisme. Paris, Économie. Publicité)

Proxénétisme (Mathieu Lilian) : 2018. Lilian Mathieu, directeur de recherches au CNRS, dans un article intitulé L’enrôlement (sic) du féminisme dans la lutte contre la prostitution [Cités. 2018.1] débute ainsi son texte :
« Lorsqu’en juin 1975 les féministes françaises se rallièrent à la cause des prostituées, elles le firent au nom d’une solidarité féminine contre la répression menée par cette institution patriarcale qu’est la police. » Et le termine ainsi :
« Le soutien accordé par de larges pans du mouvement des femmes français à cette politique pénale se rapproche ce faisant de ce que Elizabeth Bernstein désigne aux États-Unis comme un ‘féminisme carcéral’, désormais converti à la transfiguration néolibérale des problèmes sociaux en problèmes de sécurité. ».
Donnez-moi le point de départ, faux, ici, bien sûr, , je vous donne le point d’arrivée.
Et je pourrais conclure : Il faut oser ! Mais il a osé. (Cf. Femmes. « Féminin », Penser, Sociologie)
N.B. Je n’aborde pas même, en conséquence, la critique du texte.

Proxénétisme (Mauriac François) : 1974. François Mauriac [1885-1970], auteur dans ses Nouveaux mémoires intérieurs, de :
« Le bien et le mal, le discernement que nous en avons, la signification et la portée non seulement de nos actes secrets, mais de nos paroles et de nos écrits, notre responsabilité à l’égard des autres, surtout des petits, l’usage que nous aurons fait de notre pouvoir sur eux, ces attentats sur lesquels tout le monde ferme les yeux, cette prostitution qui fait commerce des corps et qui bénéficie d’une universelle indulgence, toutes ces offenses à la nature, tout cela si nous y projetons la lumière venue en ce monde et que le monde n’a pas connue se révèle tout à coup comme un monde ravagé, crevé d’abîmes, spirituellement mort. » 118 (Cf. Relations entre êtres humains. Indulgence)

Proxénétisme (#Metoo) : (29 octobre) 2017. Lors du rassemblement organisé à Toulouse, le slogan de quelques femmes - pour le moins sibyllin, en réalité incompréhensible, mais aisément lisible pour ceux et celles qui connaissent les lobbys proxénètes - était :
« Nos corps. Nos choix ! ».
Une femme a alors à juste titre constaté :
« C’est le lobby de la prostitution qui parle là. C’est l’argent. Ce n’est pas le droit des femmes. C’est l’argent. » 119 (Cf. Corps, Droit, Féminisme, Patriarcat. Weinstein Harvey)

Proxénétisme (Menaces) : 1965. Texte de Michel Audiard dans La métamorphose des cloportes [Pierre Granier-Deferre] : [à une femme dite prostituée] :
« Je te commence à coups de lattes et je te termine au rasoir » ;
[Concernant un proxénète] :
« J’envoie sa nana se faire bronzer à Dakar » (c’est-à-dire dans un bordel). (Cf. Culture. Cinéma)

Proxénétisme (Monod Théodore) : Théodore Monod [1902-200], « […] érudit et humaniste français ». (Wikipédia), auteur de :
« Qu’est-ce qu’une ville ? Une ville, c’est un palais, un temple, une caserne, une prison et un mauvais lieu. Ça, c’est la civilisation, avec un C majuscule. C’est celle qui est encore la nôtre aujourd’hui. » 120 (Cf. Culture, Langage. Majuscule, Histoire. Jeanneney Jean-Noël)

Proxénétisme (MFPF) : (28 juin) 2012. La boucle est bouclée : Le MFPF [Mouvement français pour le Planning Familial] dont la devise est Liberté, Égalité, Sexualité] tombe dans l’escarcelle des défenseurs-euses du proxénétisme : Cf. le Communiqué de presse « Oui, on peut être féministe et contre la pénalisation des clients ! » 121, ainsi que le soutien du Planning, le 27 février 2013, à l’association Grisélidis 122 qui considère, notamment, avec « Cabiria, le Strass, Act up Paris, Act up Sud-Ouest » qu’« un client c’est celui qui respecte le contrat » et qu’« un agresseur, c’est celui qui ne respecte pas le contrat. » 123
- Outre l’absurdité - d’une telle assertion, si l’on voulait une nième preuve que les défenseurs-ses du proxénétisme sont ici l’avant garde du libéralisme - faisant du « contrat » entre les plus dominé-es et tous les systèmes de domination - la norme, en voici la preuve. (Cf. Droit, Famille. Mariage. Contrat, Politique. Contrat, Proxénétisme, Sexes. Sexualité. MFPF, Économie)

Proxénétisme. Louise Michel :

Proxénétisme (Michel Louise) (1) : 1886. Louise Michel [1830-1905], dans ses Mémoires, auteure de :
« Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe, faisant la place pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irait la couper. » 124 (Cf. Femmes. Remarquables. Michel Louise, Justice, Politique. État, Proxénétisme. Abolitionnisme)

Proxénétisme (Michel Louise) (2) : 1905. Louise Michel [1830-1905], dans Souvenirs et aventures de ma vie, auteure de :
« […] Et la malheureuse [Clarisse] condamnée à 10 ans de prison m’expliqua qu’elle avait, dans un mouvement de colère, d’ailleurs absolument légitime, donné un coup de couteau au triste individu qui lui servait de ‘soutien’. […] » 125 (Cf. Justice. Légitime défense, Violences)

Proxénétisme (Modernité) : 1977. Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut, dans leur livre Le Nouveau désordre amoureux, auteurs de :
« Qu’est-ce que la modernité ? C’est ce moment ou toute pute peut dire : ‘Je travaille’ et où tout travailleur : ‘Je suis une putain’. Voilà ce qu’affirment, à sa façon, Marx et Ulla, et voilà en même temps, un langage que personne ne veut entendre. […] » 126
La brillante analyse des « penseurs », encore en herbe, de la critique de la « modernité »…

Proxénétisme (Moindre mal. Argument du) : 1943. Pour réfuter la pertinence de ‘l’argument’ - ainsi que de toute pensée d’aménagement’ du proxénétisme - citer Simone Weil, dans L’Enracinement, :
« Un prêtre ne devient pas patron d’une maison close dans la pensée qu’un marlou traiterait ces femmes plus mal. » 127

Proxénétisme (Monastères) : (4 mars) 2022. Entendu, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), dans la suite du Rapport Sauvé sur « Les abus sexuels dans l’Église », dans l’émission de Paul Deheuvels, membre de l’Académie des Sciences, « statisticien », en présence de Jean-Robert Armogathe, prêtre [lire sa présentation sur Wikipédia] et de Jean-Michel Lemoyne de Forges, « juriste », sans dénégation, considéré comme connu, su par tous les ‘initiés’ :
« Certains monastères sont de véritables bordels ». Un monde s’effondre, bien tard.
- Combien de de vies gâchés, de souffrances, de violences infligées à tous ces jeunes hommes, enfermés à vie dans des monastères ? (Cf. Hommes, Proxénétisme. Bordels, Violences)

Par ordre chronologique. Monde Diplomatique Le :

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (1) : (mai) 2016. Dans un article intitulé : Au travail, les enfants, paru dans Le Monde Diplomatique, concernant la situation prévalant en Bolivie et au Pérou, il est écrit, sous ce sous-titre :
« Aides à domicile ou vendeurs de bonbons », ceci :
« Cela recouvre des situations très diverses, de la petite-fille qui aide sa grand-mère à vendre des fruits et légumes l’après-midi pour gagner son argent de poche à l’adolescent qui lave des parebrises à un carrefour quinze heures par jour et se prostitue la nuit pour couvrir les besoins élémentaires de ses frères et sœurs. L’activité des enfants et adolescents, qui n’implique pas nécessairement une rémunération pécuniaire se concentre dans l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le commerce ou l’emploi domestique. » 128
Ce sont par ces glissements, ces assimilations, ces analogies que le libéralisme proxénète insidieusement et si efficacement pénètre dans le monde. L’engagement anticapitaliste et anti-impérialiste du Monde Diplomatique accentue sa responsabilité et l’aggrave.
- On peut aussi noter la conclusion de l’article qui laisser penser qu’« encourager les jeunes à rejoindre les formations politiques » pourrait, en Bolivie, relever d’une « mission révolutionnaire ». (Cf. Famille. Frères et sœurs, Penser. Pensées. Méthode. Analogie)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (2) : 2016. Je découvre, étonnée, que le chapeau rédigé par Le Monde Diplomatique de mon texte qui avait été publié, en 1997, Quand les Pays Bas décriminalisent le proxénétisme, Le corps humain mis sur le marché, a été réécrit plusieurs fois.
Il était ‘à côté de la plaque’. Il y est resté. (Cf. Proxénétisme. Pays-Bas)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (3) : (janvier) 2017. Je lis un compte rendu d’un livre d’Agnès Giard intitulé Un désir d’humain, consacré aux ‘Love doll‘ au Japon (Les Belles Lettres. 2016]. Lauréate, pour ce livre, du prix Sade, responsable de la rubrique Les 400 culs de Libération, celle-ci est présentée par Le Monde Diplomatique, comme « anthropologue et journaliste ». Nulle interrogation a minima sur le titre.
Mais on y apprend que « pour la somme de 2.000 à 6.000 euros [les hommes] ont la poupée qu’ils ont choisie, unique, conçue sur mesure, et livrée en pièces détachées, avec vagin amovible » et que « selon Agnès Giard, cela participe à la mise en vie de la poupée et à l’animation de la poupée (?) qui a même droit à un service funéraire. […] »
Quant à la seule question que pose ce livre à sa critique, elle est de savoir si « les femmes aussi auraient aussi droit […à « ces poupées »]) …
La conclusion dont sans doute nous devrions nous réjouir au terme de cette haute réflexion philosophique sur le « désir d’humain » est que « l’unique modèle masculin qui existait au début des années 2000 a disparu. » Avec pénis amovible ? 129 (Cf. Corps. Vagin, Anthropologie. Ethnologie, Violences. Prix Sade)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (4) : (septembre) 2017. Je lis concernant l’Afrique du Sud sous l’apartheid :
« Parmi d’autres lois discriminatoires, l’Immorality Act [1950] faisaient des relations sexuelles entre Noirs et Blancs un crime plus grave que l’adultère au sein d’un même groupe racial. Les célibataires se rendaient au Lesotho, un pays enclavé dans l’Afrique du Sud, où prospérait une prostitution interraciale. Progressivement, les premières maisons closes réservées aux Blancs ouvraient à Johannesburg et, avec elles, la perspective de virées hebdomadaires. » 130
Et ce, suivi de :
« Mais, pour l’État, la stabilité des immigrés reposait avant tout sur la famille. »
Si la chercheuse et le chercheur qui ont rédigés cet article s’étaient interrogés sur les implicites de leur point de vue, la même analyse serait-elle lisible ?
Prosaïquement, où sont les femmes, noires et blanches ?

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (5) : (décembre) 2017. Dans un article du Monde Diplomatique de Dany-Robert Dufour, « philosophe », présentant La fable des abeilles, je lis une présentation de la « morale » de Mandeville [1670-1733], telle qu’il l’aurait défendue dans son « essai sur les maisons closes » :
« Il faut que les femmes pauvres soient sacrifiées pour satisfaire aux plaisirs des hommes qui ont les moyens de se les offrir, mais aussi pour libérer les bourgeoises des trop brutales ardeurs masculines. » 131
- Les femmes ouvrières, paysannes… - ce que laisse entendre cette présentation - [vielle antienne de gauche] ne les souffriraient-elles donc pas ?
Et l’expression de « trop brutales ardeurs masculines » est-elle acceptable en 2017 ?
- Cette présentation, elle-même, anachronique [le livre date de 1714, soit 75 ans avant la révolution de 1789], telle que présentée est-elle appropriée ?
Je lis en effet dans la présentation de ce livre de Mandeville, Vénus la populaire, ou Apologie des maisons de joie par les Éditions de Paris une autre présentation de la « morale » de Mandeville :
« Le commerce avec les femmes publiques est moins criminel en lui-même et moins préjudiciable à la Société, que les débauches commises avec d’autres femmes ou filles. » (Cf. Femmes. Bourgeoises, Violences, Violences à l’encontre des femmes, Histoire, Économie. « Pauvres Les »)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (6) : (novembre) 2018. Un article (pleine page) de Matilde Harel s’intitule : Prostituées Nigérianes, Victimes du ‘juju’.
Vous auriez peut-être pensé que les femmes-dites-prostituées étaient victimes des hommes, des « clients », des proxénètes, des policiers, de la peur, de la violence, du proxénétisme, etc., etc…
Il n’en est pas question. Elles sont victimes du ‘juju‘.
- Quelle honte !
N.B. J’oubliai : Le sous-titre de l’article est : « Des jeunes filles trompées par leurs ainées. » 132 (Cf. Femmes. Jeunes filles. « Trompées »)
* Ajout. 28 novembre 2018. Dans le numéro suivant (décembre 2018) du Monde Diplomatique, je lis à la rubrique Rectificatifs :
« Dans l’article Prostituées Nigérianes, Victimes du ‘juju’, les condamnations évoquées concernaient le ‘proxénétisme aggravé’ et non la prostitution qui n’est pas un délit. » (p.2)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (7) : (avril) 2019. Dans un article du Monde Diplomatique, signé par Marie Bergström [INED], intitulé Amour et sexe à l’heure du numérique, sous-titre - Sociologie des rencontres en ligne - pas un mot sur l’industrie pornographique.
Il faudra se contenter de l’évocation d’un « véritable marché sexuel et affectif » ainsi que d’« applications spécialisées dans la mise en contact de partenaires amoureux et sexuels », de « plateformes », de « services de rencontres francophones ».
La question évacuée, l’auteure s’inscrit sans distance dans le bien-fondé capitaliste du dit marché :
- « La multiplication de l’offre témoigne de leur succès », dont, depuis les statistiques de 2013 citées, « les chiffres ont sûrement augmenté avec popularité grandissante des applications mobiles ».
- « Le recours à ces plateformes est désormais une façon courante de nouer des relations ».
- « Ces services (sic) représentent aujourd’hui un marché florissant ».
Puis vient l’analyse gestionnaire du dit succès :
« Le marché se caractérise par une forte segmentation avec un ciblage de niches » [ce qui] correspond surtout à des stratégies entrepreneuriales éprouvées qui consistent à attaquer les acteurs dominants par une concurrence latérale en occupant les segments du marché) et non pas frontale (en visant le grand public) » ….
En enfin, vient l’analyse justificatrice :
« Avec les sites et les applications, la recherche de partenaires devient une affaire privée, que l’on mène dans un face-à-face avec son smartphone à l’abri des regards environnants. »
Pour en conclure, sous la présentation du Monde Diplomatique : « Échapper au contrôle social » :
« Les relations ainsi nouées deviennent plus rapidement érotiques que celles qui débutent dans un autre contexte, et elles sont souvent de courte durée. La discrétion facilite en effet l’accès à la sexualité notamment non conjugales. Dès lors que le contrôle social extérieur est moindre et que les relations portent moins à conséquence, les partenaires s’y engagent plus facilement. C’est particulièrement vrai pour les femmes, dont les corps continuent à faire l’objet d’un plus fort contrôle que ceux des hommes. ».
Ces incohérences - censées justifiées par le sociologie - sont une fois encore la preuve que le proxénétisme est intellectuellement, politiquement, moralement indéfendable et qu’une analyse féministe défaillante le justifie nécessairement. 133
N.B. Une critique d’« un lecteur qui ne partage pas l‘analyse de Marie Bersgtröm » paru dans le numéro de mai du Monde Diplomatique (p.2), dont je n’ai pas compris cohérence, a pour conclusion peu dérangeante :
« Quand donc cessera-t-on de croire que toute rupture avec un modèle traditionnel est émancipatrice ? »

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (8) : (mai) 2019. Dans un article du Monde Diplomatique, il est question des enregistrements compromettants concernant les « frasques sexuelles » [de Donald Trump] dans un hôtel de luxe de Moscou en 2013. 134
À la simple lecture de ces deux mots, je me suis mieux rendue compte du fossé existant entre le langage des médias et la pourtant nécessaire prise en compte du droit en matière du proxénétisme. (Cf. Langage. Mots)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (9) : (18 septembre) 2019. Je lis dans Le Canard enchaîné que Xavier Niel (Iliad Free) est en tant que « coactionnaire du groupe le Monde », « le propriétaire ou le principal actionnaire » du Monde Diplomatique. 135 Notamment… (Cf. Pornographie. Niel Xavier)

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (10) : (août) 2020. Je lis, dans la rubrique Les revues du Monde Diplomatique, concernant le n°51 de la revue Clio. Femmes, genre, Histoire :
« À lire […] Également, le départ des prostituées françaises blanches à Cuba au début du XXème siècle sème une panique morale chez les réformateurs sociaux. » Absurde et faux. 136

Proxénétisme (Monde Diplomatique Le) (11) : (juin) 2023. Je lis, dans la rubrique Littérature du Monde Diplomatique, dans la présentation de Courants Noirs (que je n’ai pas lu) de Nikos Kavvadias [1910-1975] (p.24) :
« Ses trois recueils […] font entendre la mélancolie des traversées interminables, des amours de maisons closes et des amitiés esquissées. »

Proxénétisme (Monologues du vagin. Les) : 1996. Les Monologues du vagin, pièce de théâtre - importante - d’Eve Ensler, créée en 1996 aux États-Unis, très largement diffusée et jouée depuis lors dans le monde entier a contribué à la légitimation du terme de « travailleuse sexuelle ».
N.B. L’association V-Day, crée en 1998 par son auteure, s’affirme - en s’appuyant sur ce texte - comme un mouvement mondial « pour lutter contre la violence faite aux femmes » (Site officiel). (Cf. Corps. Vagin, Proxénétisme. « Travailleur/se sexuelle », Femme. Vagin, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Monteil Martine) : 1997. Je lis dans Femmes en tête de Françoise Barret-Ducrocq & Évelyne Pisier, concernant la carrière dans la police de Martine Monteil, ceci :
« […] Elle devint en septembre 1989 chef de la Brigade de répression du proxénétisme : la nomination d’une femme à la tête de la Mondaine permet de couper court aux rumeurs et aux suspicions (sic) sur le racket des hôtels de passe… On a vu juste (sic) : à l’occasion, elle n’hésite pas à dénoncer ses collègues masculins pour complicité de proxénétisme. Nouvelle prouesse (sic) ; elle réussit à démanteler le réseau de call-girls de la fameuse Madame Claude. » 137

Proxénétisme (Morale) : 2002. Lu dans Autobiographie d’un hardeur :
« J’étais en train de devenir bien autre chose que ce qu’il [son père] attendait de moi. Je n’ai pas éprouvé de culpabilité. Le regard de mon père n’a pas pesé sur mes décisions. Il me laissait libre. Si j’allais voir les putes, il me conseillait : ‘Prends une capote’. Aucun jugement moral. […] » 138 (Cf. Penser. Morale, Politique. Morale, Pornographie, Sexe. Homme)

Proxénétisme (Mo Yan) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, auteur de :
« Le matin du 18 février 1941, Shangguan Xiangdi redit une liasse de billets à ma mère […] : Maman, j’ai déjà rendu tout ce que nous devions à l’aubergiste, voici le reste.
Xiangdi, demanda ma mère surprise, d’où vient cet argent ? […]
Maman, dit celle-ci, je me suis vendue… Le prix était raisonnable, et l’aubergiste a négocié un long moment… »
La mère maquerelle du bordel avait examiné le corps de la quatrième sœur comme si elle avait inspecté un animal : ‘Trop maigre’. L’aubergiste avait répondu : ‘Patronne, un sac de riz la fera grossir !’. La maquerelle avait montré deux doigts : ‘ Va pour deux cent yuans, je veux me comporter en bienfaitrice pour accumuler des vertus !’
- ‘Patronne, la mère de cette jeune fille est malade et elle a encore toute une bande de petites sœurs, donne-lui un peu plus… avait dit l’aubergiste.
- Hé, s’était exclamée la mère maquerelle, par les temps qui courent, la porte de la bonté est difficile à ouvrir’ L’aubergiste avait supplié. La quatrième sœur s’était agenouillée. La mère maquerelle avait fini par dire : ‘Bon, j’ai le cœur trop tendre. Je rajoute vingt yuans. Je ne peux pas aller plus haut !’.
Le corps de ma mère vacilla et elle tomba lentement par terre […]
Suivi, plus loin, plus tard, de : « Xiangdi était entrée dans le monde de la prostitution en vendant son corps ; c’était presque comme si elle étant morte. » 139

Proxénétisme (« Offre / Demande ») : L’emploi d’un seul de ces termes - devenu progressivement quasiment la norme la norme dans la littérature se définissant pourtant comme abolitionniste - inscrit nécessairement le proxénétisme dans une logique libérale, justifie que les êtres humains soient considérés comme des objets légitimes du marché, et interdit toute pensée, tout projet abolitionniste. L’emploi de ces termes a nécessairement pour conséquences une gestion rentabilisée en termes de stocks et de flux, d’élargissement inéluctable du marchés, d’accroissement de la concurrence, et donc de publicités diverses et variées, de prix de ’la matière première’ à la baisse et de profits inéluctablement programmés à la hausse. (Cf. Femmes. « Objets », Économie. Matière première. Offre / Demande. Publicité)

Proxénétisme (Panafieu Françoise de) : (30 juin) 2002. Françoise de Panafieu, maire et députée UMP du 17ème arrondissement de Paris appelle à « réglementer la prostitution » et à ouvrir des « maisons closes ou autres structures […] permettant ainsi de veiller à la santé publique. » 140

Proxénétisme (« Parasitisme ») : 1964. En Russie, selon Simone de Beauvoir [1908-1986], « la notion de « parasitisme » [social] - dont fut accusé le poète Joseph Brodsky [1940-1996] et qui légitima sa condamnation à cinq années de travail forcé - « s’appliquait presque uniquement aux proxénètes et aux prostituées. » À vérifier… 141

Proxénétisme (Parlement européen. 15 septembre 2023) : (15 septembre) 2023. Je reçois, plus qu’étonnée, un texte présenté comme une « victoire majeure pour les personnes prostituées » de La marche mondiale des femmes (au nom de CAP International : ‘Une coalition de 35 organisations de terrain [!] - dont le Mouvement du Nid et La Fondation Scelles et de survivantes, opérant [!] dans 28 pays) intitulé :
« Le Parlement européen appelle les États membres à adopter toutes les composantes du modèle abolitionniste de la prostitution !
Je me rapporte au seul titre officiel dit rapport : « La réglementation de la prostitution dans l'UE : ses implications transfrontalières et son impact sur l'égalité des sexes et des droits des femmes. »
L’analyse est donc d'emblée posée, celle de penser en termes ‘règlementaristes - terme qui en lui-même ne veut rien dire - sauf qu'il exclue clairement toute référence abolitionniste.
« Implications transfrontalières et son impact sur l'égalité des sexes et des droits des femmes. » Comment La marche mondiale des femmes a-t-elle pu proposer, cautionner une telle interprétation ? (Cf. Proxénétisme. Abolitionnisme)
N.B. Je lis aussi que « Le rapport final qui a été adopté sera bientôt publié (avec des modifications par rapport à la version actuellement en ligne). » (Poursuivre)

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Paris :

Proxénétisme (Paris) (1) : XIXème siècle. Victor Hugo [1802-1855] qualifiait Paris de :
« molle cité pleine de femmes ». 142 (Cf. Femmes, Histoire)

Proxénétisme (Paris) (2) : (28 février) 1918. Lu dans le Journal de l’abbé Mugnier [1853-1944] :
« Diné, hier, à l’hôtel Ritz, chez la princesse Sotzo […], Berry [Walter 1859-1927. président de la Chambre de commerce américaine de Paris] m’a dit que dans les débuts de la guerre, le Ritz était un ‘lupanar’. [Et il ajoutait qu’il ne comprenait pas qu’on fit de la copulation un crime. Il trouve la chose naturelle comme de manger. » 143

Proxénétisme (Paris) (3) : 1940. Henry Miller [1891-1980], dans Le monde du sexe, auteur de :
« La première chose qui frappe à Paris, c’est que l’air y est imprégné de sexualité. […] On peut se payer une femme pour le prix d’un repas ; ou si on est en fond, se l’offrir après le repas comme une liqueur. Ou bien, si l’on s’ennuie, faire un saut au bordel et bavarder avec une fille nue, devant un verre de bière - à moins qu’on ait envie de danser ou de monter avec elle, histoire de tirer une salve. […] Où que l’on aille, quoi que l’on fasse, il est rare qu’on ne trouve pas la femme à proximité. […] » (Cf. Hommes. Grossiers, Femmes. Femme, Proxénétisme. Bordels. « Clients ». Miller Henry. Femmes-dites-prostituées, Sexes. Sexualité)

Proxénétisme (Paris) (4) : 1984. Lu dans « La bonne guerre ». Histoires orales de le seconde guerre mondiale de Studs Terkel [1912-2008] :
« À Paris, on [les M.P. Military Police] faisait le tour des hôtels borgnes pour récupérer les G.I. qui faisaient le mur. Il y avait des femmes à gogo sur les quatre ou cinq étages ; dans les escaliers, dans les chambres, partout. […]
Il y avait à Paris plus de Noirs que de Blancs. Les Françaises ne faisaient pas la différence entre un type de couleur et un Blanc. Alors évidemment ils faisaient la belle, et allaient trouver un Française, une Blanche, ce qui devaient leur être interdit là d’où ils venaient. » 144 (Cf. Femmes, Politique. Racisme, Proxénétisme. Proxénètes. « Clients »)

Proxénétisme (Paris) (5) : 2015. Entendu nommer Paris sous l’Occupation (1939-1945) de :
« Lupanar de la nouvelle Europe ».
Entendu que « les allemands auraient [par ailleurs] calculé le chiffre des bordels : 160. » 145 D’autres précisions sur le rôle des dits bordels dans l’histoire de la collaboration seraient nécessaires, bienvenus. (Cf. Proxénétisme. Bordels. Dumas Roland. Police. France. 1940, Histoire)

Proxénétisme (Parrains de la pègre Les) : (28 avril) 2022. Série allemande [2021] en trois épisodes d’Arte : sous couvert de dévoiler les crimes de certains « parrains de la pègre », légitime le proxénétisme, jamais critiqué, souvent justifié - notamment qualifié en sus de partie prenante sans distinction, absorbé dans la « pègre » - d’« économie liée au sexe », d’« univers parallèle ».

Proxénétisme. Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016 :

Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (1) : (3 février) 2016. Ce jour, l’assemblée nationale doit voter en troisième lecture, « le projet de loi sur la prostitution ». On apprend que « son parcours législatif [initié il y a deux ans et demi] n'est pas terminé : il fera un nouveau passage au Sénat, puis un éventuel ultime vote à l'Assemblée, si les sénateurs ne votent pas le texte conforme. » 146 Pour mieux comprendre l’évolution de la gestion du cheminement législatif de de projet, il faudrait connaître les agissements des lobbys proxénètes au sein de l’État. (Cf. « Clients ». Pénalisation des « clients »)

Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (2) : (10 mars) 2016. Ce jour, ce texte à nouveau rejeté, concernant ceux dénommés « clients », par le sénat. Les sénateurs, toujours aussi courageux, laissent, comme d’habitude, la parole à une seule personne, une femme, Esther Benbassa, écologiste engageant donc son parti et ce courant de pensée et ce parti dans son sillage. Ses arguments, brillants :
« Pénaliser les clients, c’est se donner bonne conscience » ; « Que deviendront ces femmes ? » a-t-elle demandé en accusant les auteurs du texte espérer ‘sans doute tirer un bénéfice politique de leur position’. » 147
Quant aux arguments invoqués pour défendre la loi : du verbiage, encore, du verbiage, toujours du verbiage ; des manipulations de mots, encore et toujours dont se satisfont ceux et celles qui ont entériné, accepté, légitimé le fait que cette loi puisse être qualifié d’abolitionniste, et qui dès lors sont, comme le gouvernement auquel leur sort est désormais lié, dépendants du bon vouloir du sénat.
Quelles régressions politiques, intellectuelles, féministes… Quelle tristesse… (Cf. Politique. État. Sénat, Proxénétisme. « Clients ». Pénalisation des clients)
* Ajout. 12 février 2017. 2017. La même sénatrice, celle qui fut à l’avant-garde de l’opposition à la loi dite de pénalisation des « clients », Esther Benbassa lors d’un débat au sénat le 2 février 2017, peut déclarer, sans lier entre eux ses deux engagements :
« La société continue de méconnaitre la réalité des violences sexuelles, leur fréquence, leur gravité et leur impact. Cette méconnaissance participe à la non reconnaissance des victimes et à leur abandon sans protection, ni soin. » 148
- Ce débat présente cependant l’avantage de permettre de fonder les critiques de l’expression de « violences sexuelles ». (Cf. Sexes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (3) : (10 mars) 2016. Sur les fondements de la lecture d’un article paru ce jour, sur le site d’Europe 1, lequel reprend les analyses du responsable du Mouvement du Nid, ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas en évoquant « le sexisme » de l’assemblée nationale que l’on trouvera la réponse à la question de savoir comment agissent les lobbys proxénètes et quels sont leurs innombrables et si puissants moyens d’action.
On ne luttera pas non plus contre le proxénétisme en nommant le « client », « un acteur », dont on conteste le droit « de profiter de leur avantage économique », ni en considérant les personnes dénommées prostituées comme des femmes « en grande fragilité ».
Enfin, on ne peut que constater et regretter, si l’on en croit l’article cité, la poursuite de l’alignement de l’association du Nid, très active, sinon association ‘leader’ au sein d’Abolition 2012, sur les positions gouvernementales, lorsqu’elle entérine dorénavant, si l’on en croit cet article, le principe de la « responsabilisation » et non plus de la pénalisation des « clients ».
Sans même évoquer, ou plutôt, en rappelant, que considérer la prostitution, en réalité le proxénétisme, comme relevant d’une problématique de « l’égalité » revient à lui dénier toute spécificité et donc abandonner l’abolitionnisme (Cf. « Clients ». Pénalisation des « clients », Sexes. Sexisme)

Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (4) : (17 février) 2016. À l’écoute sur Radio Libertaire, de l’analyse d’un responsable du Mouvement du Nid, je constate que celui-ci, qui se présente toujours comme « abolitionniste », ne voit pas sinon de contradiction, du moins de singulières ‘nuances’ entre l’emploi de ce qualificatif et le fait d’affirmer vouloir dorénavant « faire reculer la prostitution ».
Et ce, tout en reconnaissant leur quasi impuissance face aux effets de ladite loi pour combattre les proxénètes, sans aucune référence ni aux politiques européennes, ni aux politiques onusiennes, ni à aucune analyse concernant la logique du capital, comme celle du patriarcat ?
Et ce, enfin, sans aucune garantie concernant les « droits » qui seraient accordées aux personnes dites prostituées, les conditions qui seraient exigées d’elles, ni les moyens mis en œuvre en matière de « parcours de sortie de la prostitution ». Parcours individuel, singulier, faut-il le préciser ?
Dernier point : affirmer que les personnes dites prostituées ne sont pas des « coupables » et, sur ce fondement, légitimer positivement le retrait les articles concernant le racolage n’est pas justifié. Elles ne sont pas coupables : elles sont des victimes du proxénétisme (« clients » inclus). 149 (Cf. Proxénétisme. « Clients ». Pénalisation des « clients », Rapport Assemblée Nationale. 2012, 2013, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées. Maud Olivier)

Proxénétisme (Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016) (5) : (6 avril) 2016. La loi est votée. La veille, j’avais reçu de l’association La Marche des femmes et dont le titre était : Rassemblement pour l’abolition de la prostitution ceci :
« Ce mercredi 6 avril sera un jour historique pour notre mobilisation collective pour une loi sur l'abolition de la prostitution. Il est important que nous soyons de nouveau présent-es et enthousiastes pour soutenir la PPL, au moment où les député.e.s et les ministres rejoindront l'hémicycle pour les questions au gouvernement. Après 5 à 7 années de mobilisation continue, des dizaines de contributions écrites, orales, de tribunes, de rassemblements et manifestations, de réunions unitaires, de campagnes en ligne et par mail, l'adoption définitive de la PPL, objectif central de tous nos efforts au sein du collectif Abolition 2012, sera un aboutissement exceptionnel. » 150
Et maintenant, piégées, que vont faire les associations féministes qui n’ont eu de cesse de suivre l’association du Nid, qui, elle-même suivait le gouvernement ? :
« […] Obtenir des moyens financiers qui permettront l’application effective de la loi. » ? La messe est-elle finie ?

Proxénétisme (Partis politiques) : 1976. Je lis dans le livre de Dominique Dallayrac [1938- 1992], Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle, ce que dit une femme que ne peut échapper aux pouvoirs d’un proxénète :
« […] Quant aux flics, ils ne bougeront pas ! Le patron qui tient l’affaire est l’agent électoral d’un parti politique. Il ne sera jamais inquiété ! ». Et ce suivi d’une note :
« ‘Si l’on veut vraiment combattre le proxénétisme, il n’y a qu’à demander aux partis politiques de publier les sources de leurs revenus. » F. [François] Colcombet [1937-2023]. secrétaire du syndicat de la magistrature. 151 (Cf. Justice, Politique. État. Répression, Proxénétisme. R.P.R, « Sciences » sociales. Sociologie)
N. B. François Colcombet fut co-président du Syndicat de la magistrature de 1973 à 1974.

Proxénétisme. Pauvreté :

Proxénétisme (Pauvreté) (1) : Tout lien exclusif entre « la pauvreté » et ce que l’on nomme encore « la prostitution » est caution, du fait de son occultation, du proxénétisme. (Cf. Économie. « Pauvres Les »)

Proxénétisme (Pauvreté) (2) : (3 mars) 1921. Milena Jesenskà [1896-1944], dans Vivre, qui a elle-même a eu froid et faim, à Vienne, aux lendemains de la guerre de 1914-1918, auteure de :
« Jamais je ne croirai que des gens se prostituent parce qu’ils ont faim. » 152 (Cf. Économie. « Pauvres Les »)

Proxénétisme. Pays-Bas :

Proxénétisme (Pays-Bas) (1) : 2017. Alors que, les Pays-Bas ont été les principaux, les véritables maîtres d’œuvre de la politique proxénète européenne et internationale, dans une émission de France Culture, l’esprit Public, composée de spécialistes politiques et économiques, en 2017, Marc-Olivier Padis le caractérise comme « un pays très ouvert du point de vue évidemment culturel, mais surtout économique » ; tandis que Nicole Gnesotto le définit comme :
« ce [petit] pays qui est le symbole de l’ouverture, depuis Descartes, de l’accueil, de toute la dissidence, de toute la différence européenne, qui a été pionnier en matière de liberté des mœurs, liberté politique, liberté sexuelle, liberté du cannabis, un pays extraordinairement ouvert sur le monde. […] » 153 (Cf. Culture, Proxénétisme. France Culture, Économie, Philosophie. Descartes René)
* Ajout. 4 février 2021. 1774. Marat [1743-1793], dans Les chaînes de l’esclavage, après avoir évoqué « les vices de l’affreux égoïsme […] la soif de l’or [qui] dessèche tous les cœurs », conclut :
« On ne soupire plus qu’après la fortune et on vend jusqu’à l’humanité », tandis que dans une note il écrit : « C’est en Hollande, surtout, qu’il faut voir ces funestes effets de l’esprit mercantile. » 154

Proxénétisme (Pays-Bas) (2) : 2018. Christine Ockrent, évoquant la politique (européenne) actuelle des Pays-Bas, évoque son « rigorisme protestant ». 155
Il est des jugements, plus que d’autres, qui interrogent sur la nature des catégories analytiques employées. (Cf. Femmes. Journalistes. Ockrent Christine)

Proxénétisme (Pays-Bas) (3) : 2019. En matière de légitimation du proxénétisme, les innombrables interventions de la Hollande 156, la précision de ses actions, la compréhension des enjeux à mener et donc des moyens juridiques, politiques à mettre en œuvre, sans rien considérer comme secondaire, s’avéra un incontestable succès, une quasi apothéose ; en cohérence et dans la longue lignée de ses combats pour la liberté du commerce.
L’État Français tenta de résister mais sans rien comprendre à l’immensité des enjeux, se focalisant lentement, ponctuellement, sur tel ou tel point de détail et / ou enjeux symboliques, sans penser à construire de stratégie politique, impossible, impensable du fait de l’impossibilité, - Europe oblige - de critiquer l’Allemagne. Un combat d’arrière-garde, d’emblée voué à l’échec, menée à la petite semaine, et sans aucun projet fut confronté à une blitzkrieg qui sut prendre son temps et qui savait exactement ce qu’elle voulait.
Dans ce naufrage de l’abolitionnisme, les associations françaises, financièrement dépendantes de l’État, soudainement flattées par lui - ce à quoi elles n’étaient pas habituées - furent embarquées par lui, le cautionnèrent, et y perdirent leur âme. (Cf. Politique. Belgique, Histoire)

Proxénétisme (Perrault Gilles) : 1990. Gilles Perrault [1931-2023], dans Notre ami le roi, auteur de :
« Sur la Corniche [de Casablanca, autour de 1980], s’était établie une colonie absente en 1965 : milliardaires saoudiens et potentats des émirats arabes. Ils appréciaient le Maroc pour sa chair fraîche et les facilités ménagées par sa police. La prostitution des fillettes impubères devenait, grâce à eux, l’une des plus rentables spécialités casablancaises. Ils payaient en dollars. Mais des gamines montaient pour 30 dirhams (vingt francs) dans les belles voitures racolant à la sortie des lycées. » 157 (Cf. Politique. État, Proxénétisme. Proxénètes. El Glaoui Thami)

Proxénétisme (« Plaisir ») : Il est aussi insupportable, odieux, de lier proxénétisme et « plaisir » que travail [libre] et esclavage.

Proxénétisme (Police. France. 1940) : (28 juillet) 1940. Maurice Garçon [1889-1967] dans son Journal, rapporte une discussion tenue avec « Gripois, inspecteur ou brigadier de la police judiciaire ». Celui-ci, après avoir évoqué la flagornerie des commissaires (de police) devant les Allemands : « Ils sont à plat devant les nouveaux maîtres », « Leur bassesse ne connaît pas de bornes » évoque les faits suivants que rapporte ainsi Maurice Garçon :
« Croirait-on, par exemple, qu’ils se sont abouchés avec les marchands de photos obscènes - que d’habitude, ils arrêtent - pour faire tirer des épreuves qu’ils donnent à ces messieurs ? Ils se font aussi les pourvoyeurs de femmes. Ils ont certains jours, raflé ce qu’ils ont pu trouver de mieux dans les bordels et, sous prétexte de je ne sais quelle visite sanitaire, ont transporté le troupeau à Saint-Lazare. Là, on a livré les lots aux Allemands qui ont fait leur choix et transféré les créatures dans les hôtels réquisitionnés… Pour meubler ! » 158 (Cf. Corps. Vagin, Relations entre êtres humains. Flagornerie, Femmes. Achat, Animalisation des femmes, Proxénétisme. Bordels. Paris, Pornographie)

Proxénétisme (Politique) : Sans politique nationale, européenne, internationale spécifique contre le proxénétisme, les proxénètes ne risquent rien, ou presque. Et ceux et celles qui, sans cesse, partout, le légitiment : encore moins. À cet égard, la législation italienne contre les mafias apparait avancée, concernant plus spécifiquement le renversement de la charge de la preuve (à charge pour la personne suspectée d’établir l’origine licite de ses biens) suivie d’une politique de confiscation des biens saisis... 159 (À prolonger)

Proxénétisme (« Prestations ») : (10 septembre) 2023. Informée par un voisin de la réputation bien établie des « massages » proposés à Yak Thaï Beauté, place Paul Painlevé (Paris 5ème), je prends le prospectus sur lequel je vois inscrit sur la première page :
« Toutes nos prestations peuvent être offertes sous forme de carte cadeau. 20 % Offerts »
N.B. « Prestations » : « action de fournir un service contre paiement ».

Proxénétisme (Procès) : (12 juin) 2015. Lors du procès dit du Carlton, après que Dominique Strauss-Kahn ait été, au même titre que Dodo la Saumure - légitimé dans son bon droit à violenter les femmes, - le Procureur avait requis la relaxe « pure et simple », il a quitté le tribunal dans une berline noire aux vitres fumés, « protégé par une escouade de policiers et de motards. » Bernard Lemettre, partie civile pour Le Nid, qui rappelle ce spectacle, poursuit :
« S’il avait été condamnée par la justice, je suis certain qu’il aurait bénéficié de la même protection policière. » 160 (Cf. Hommes. « Politiques ». Strauss-Kahn Dominique, Justice. Procès)

Proxénétisme (« Propriété intellectuelle ») : Il ne faut pas s’étonner que des avocats défendent concomitamment la légitimité du proxénétisme et s’affirment spécialistes des droits à la propriété intellectuelle et soient, à ce double titre, jusqu’à plus soif, et sur tant de « sujets » invités par les médias : pour eux, tout est marchandise. (Cf. Droit. Propriété intellectuelle, Économie. Marchandise. Propriété)

Proxénétisme (« Putophobe ») : Certains défenseurs-euses du proxénétisme, sous le label et avec la caution des dénommés L.G.B.T, pensent et veulent croire que nommer l’adversaire les posent comme la norme légitime ; qu’injurier affirme son courage, rehausse sa supériorité, le libère de la honte ; que décréter la criminalité (excusez du peu…) de l’autre, les innocente. Déclarer dorénavant, ouvertement, publiquement, nominativement, sa « haine », non seulement n’est pas condamné, mais, en toute fonctionnalité libérale proxénète, ouvre la voie royale au statut d’interlocuteur régulier des médias, comme à celui de candidat sur une liste Europe écologie les Verts, aux élections municipales à Paris, en toute logique historique de ce parti.
- Il fut un temps où même un vaniteux aspirait, sinon à imposer le respect, du moins à croire, à espérer une certaine reconnaissance de soi… (Cf. Êtres humains. « L.G.B.T », Relations entre êtres humains. Haine, Politique. Écologie, Proxénétisme. Vert-es, Sexes)

Proxénétisme (« Putophobe criminelle ») : (9 septembre) 2023. Ayant eu à clarifier une position du StrassSyndicat du travail sexuel en France » [!]), je lis ceci dans la présentation : Qu’est-ce que le Strass ? :
« […] C’est à cause de discours comme le sien que les hommes peuvent se permettre de réduire les travailleuSEs du sexe à des corps appropriables. Ils ne font là que reprendre son discours et le mettre en pratique quand ils se permettent des violences à notre égard. […]
Elle est responsable de notre fragilité et du manque de prévention face au sida et autres IST. Marie Victoire Louis n’est qu’une PUTOPHOBE CRIMINELLE ! » (article revu en juillet 2014, texte déjà écrit en 2006 par les Putes.org].
Je découvre à cette occasion quelques titres d’articles, slogans, revendications du Strass :
« Abolissez la police, pas les putes ! » (7 juillet 2023) ; « Même retraite pour les putes que pour les députés » (1er mars 2023) ; « Travailler, c’est faire la pute, Faire la pute, c’est un travail » (29 avril 2022) ; « Travail du sexe : 6 ans que votre loi tue » (5 mars 2022) ; « Je suis une putain de féministe » (12 octobre 2021) ; « « Le travail sexuel ; au carrefour des oppressions » (15 décembre 2020) ; « Notre collège Vanessa Campos a été assassinée » (17 août 2018) …

Proxénétisme (« Quartiers chauds ») : Il n’y a pas de « quartiers chauds » : il y a des quartiers où les proxénètes font la loi qu’ils imposent - avec la complicité, l’accord de l’État - aux femmes qu’ils y ont peu ou prou enfermées.

Proxénétisme (Questions) : Dès lors que les débats existent en la matière depuis des dizaines et des dizaines d’années, se contenter de poser les questionnements relève - il est difficile de le penser autrement - d’un manque de courage. Il vaut mieux tout simplement ne pas traiter du sujet et se taire. En attendant d’y voir plus clair. Et que dire de ceux et celles qui refusent de et / ou qui ne peuvent prendre parti ? À cet égard, l’emploi du terme de « controversé » s’avère d’une réelle efficacité.

Proxénétisme (Réalisme) : Il est intéressant de noter que le pseudo argument du nécessaire « réalisme » lequel a été employé ad nauseam pour cautionner toutes les avancées du libéralisme n’a pas, à ma connaissance, été mis en avant pour justifier la légitimation du proxénétisme au plan mondial. Il eut en effet fallu alors dévoiler cette mise sur le marché des êtres humains ; aussi, tout a été mis en œuvre pour cacher la terrifiante logique du libéralisme. En échange, furent mis sur le marché tous ces faux débats dont nous furent abreuvés toutes ces dernières années, du type : « La prostitution est telle un métier ? » ; « Les prostituées sont-elles libres ? » …

Proxénétisme (Réseaux) : Lu, dans les dictionnaires, au mot « réseau » :
« maillage d'éléments unis par des liens de nature variée » et « ensemble de personnes en relation poursuivant un but caché ». Il est alors précisé qu’il existe des « réseaux » navigables, des « réseaux » ferroviaires, des « réseaux » d’amis, des « réseaux » parallèles de renseignements, des « réseaux » de la Franc-Maçonnerie, les « réseaux » Africains de Jacques Foccart [1913-1997], des « réseaux » sociaux…
Or, on constate qu’en matière de proxénétisme, l’emploi du terme de « réseaux » est de plus en plus fréquent.
Trois exemples récents dans la presse :
- « Sept membres d'un réseau de traite d'êtres humains, qui forçaient des femmes et des enfants bosniens à voler et à mendier dans plusieurs villes en France, ont été arrêtés ce matin en Bosnie dans une opération conjointe des autorités des deux pays. » 161 ;
- « Des peines allant de 2 à 4 ans de prison et des amendes de 15.000 euros ont été prononcées aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Marseille à l'encontre des six membres d'un réseau de proxénétisme nigérian. » 162 ;
- « Un couple d'hôteliers parisiens a été interpellé la semaine dernière soupçonné de faire ‘travailler’ une trentaine de filles pour un chiffre d'affaires estimé à trois millions d'euros. […] a annoncé vendredi la préfecture de police de Paris (PP). L'enquête a établi que les gérants de l'établissement, des sexagénaires, étaient propriétaires du fonds de commerce depuis près de trente ans. Au total, 10.000 euros ont été saisis par la police et environ 325.000 euros d'avoirs issus de leur présumé réseau ‘bloqués’. » 163
Cet emploi est politiquement signifiant. En effet, le « réseau » ne signifie pas « structures organisées » aisément reconnaissables et donc - éventuellement - condamnables ; le réseau en effet est immatériel et matériel, abstrait et concret, symbolique et réel, occulte et visible, organisé et informel, légal et criminel, local et international, nécessaire ou contingent et concerne à la fois des personnes, des objets, des structures mises en interrelation. Dès lors, le seul emploi de ce terme « réseau » marque, signifie encore un peu plus de distanciation avec toute référence au droit, aux lois, aux organisations, aux entreprises, d’un si grand apport pour le proxénétisme. En réalité, cette confusion est, une fois encore, nécessaire aux processus de légitimation du proxénétisme. (Cf. Langage)

Proxénétisme. Rapport. Assemblée nationale. France :

Proxénétisme (Rapport. Assemblée nationale. France. 2012) : 2012. Voici ce que l’on peut lire (entre autres…) dans le Rapport d’information de l’Assemblée Nationale n° 3334, présenté comme « abolitionniste » [et défendu par toutes les associations signataires du regroupement d’associations sous le label Abolition 2012] 164 concernant la politique française en matière de proxénétisme :
- « Du côté des politiques publiques, le bilan qui s’en dégage est […] plutôt positif en matière de lutte contre le proxénétisme. » (p.16)
- « De l’avis général, le dispositif répressif en matière de proxénétisme et de traite des êtres humains est très complet. » (p.264)
- « Le dispositif pénal en matière de proxénétisme est complet et apte à sanctionner toutes les formes de cette criminalité. » (p.268)
- Concernant « l’assistance sexuelle pour les personnes en situation de handicap » : « Dès lors […] il serait nécessaire de ménager une exception à la législation sur le proxénétisme, notamment pour les personnes lourdement handicapées qui ne sont pas en mesure de toucher leur propre corps. » (p.284) (Cf. Êtres humains. Handicapés, Corps, Proxénétisme. Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016)

Proxénétisme (Rapport. Assemblée nationale. France. 2013) : (septembre) 2013. Le Rapport d’information suivant, n°1360, celui de madame Maud Olivier prolonge ces « constats ». On y lit (p.37 et suivants) :
- « La France dispose d’une législation complète pour réprimer le proxénétisme. »
- « L‘arsenal législatif français est à l’avant-garde de l’Europe. »
- « Les faits de proxénétisme font régulièrement l’objet de poursuites et les condamnations sont nombreuses, comme le montre le tableau suivant. » Notons que le-dit tableau démontre que les incriminations de proxénétisme ont été divisées par deux entre 2000 (820) et 2011 (414).
Et on lit enfin :
- « Si les poursuites sur la base d’une incrimination de proxénétisme sont fréquentes et efficaces, celles sur la base de la traite sont moins mises en œuvre ; les condamnations pour traite sont très peu nombreuses, inférieures à une dizaine chaque année. »
- C’est donc devenu cela, l’abolitionnisme « à la française » ! Quelle immonde et si grossière manipulation. Par quels processus les associations qui s’affirment abolitionnistes en sont-elles venues à cautionner une politique gouvernementale qui affirme sans gêne de tels « constats » censés valoir être des « arguments » ? (Cf. Justice. Fait, Proxénétisme. Parlement français. Vote de la loi du 6 avril 2016, Personnes-dites-prostituées. Maud Olivier)

Proxénétisme (Répression policière) : (12 novembre) 1974. Requête à monsieur le procureur de la république adressés par les prostituées :
« Nous, prostituées, venons vous demander de faire cesser les brimades et sévices de tous ordres que nous subissons entre l’interpellation sur la voie publique jusqu’au lendemain lorsque nous sommes relâchées. En effet, à peine arrivées sur les lieux de notre travail, les policiers se précipitent sur nous, nous obligent à monter en voiture, où à changer de voiture, avec brutalité, quand ce n’est pas sous les coups ou sous la menace d’un révolver, le tout accompagné de vociférations et des sarcasmes. Il est curieux et inadmissible que ce sont toujours les mêmes qui sont emmenées ainsi alors que d’autres sont autorisées et jamais inquiétées tandis que nous sommes ramassées à leur côté (à l’interpellation, les filles qui travaillent en voiture et refusent de donner leurs papiers se voient infliger un rapport avec retrait du permis de conduire). Sitôt que nous sommes descendues de voiture, les policiers nous parquent dans un grand car de police, caché dans un coin, et là on nous fait attendre dans le froid jusqu’à trois heures du matin et on nous conduite ensuite au poste ; là, on nous enferme dans une cage comme des criminelles, dans un lieu, exigu, sale, sans air ; nous restons dix heures, parfois davantage, assises sur un banc de bois quand on ne nous monter pas à Saint-Lazare. Dans le poste, c’est le cauchemar, les policiers ne tiennent compte ni des collègues malades, ni des ordonnances médicales et ils répondent à toutes nos demandes par des refus et des grossièretés. Nous espérons que vous userez de vos pouvoirs pour remédier à cette dramatique situation. » 165 (Cf. Femmes, Hommes. Grossiers. Violents, Politique. État. Répression. Violences policières, Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Rousseau Jean-Jacques) : 1762. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Émile ou de l’éducation, auteur de :
« […] Il est aisé d’avoir des femmes avec de l’argent. […] » 166

Proxénétisme (Roy Jules) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Mémoires barbares, concernant l’Indochine en 1952, auteur de :
« Saïgon, c’était la grande Babylone, la capitale du négoce et du stupre. […]
Le commerce le plus florissant était celui des jeux, des banques et de la prostitution où l’on pouvait faire fortune en deux ans. Cholon n’était qu’un lupanar destiné à pourrir l’Occident. » 167 (Cf. Politique. Colonialisme. Guerre, Économie)

Proxénétisme (R.P.R) : (26 février) 2020. Claude Angeli, ex-rédacteur en chef du Canard enchaîné, sur France Culture, évoquant le début de l’« affaire Papon », en mai 1981, auteur de :
« J’ai fait une enquête à Lyon sur les bordels qui étaient protégés par le RPR [Rassemblement pour la République, parti de Jacques Chirac] du coin. J’ai voulu aller à Bordeaux parce que je savais qu’il se passait la même chose. »
Si Claude Angeli, généralement informé aux ‘bonnes’ sources, n’était pas persuadé que le proxénétisme n’était pas en lui-même un problème politique, il ne lancerait pas en toute tranquillité ces informations, qui normalement [?] devraient s’avérer sinon une bombe, du moins être autrement présentées. 168 (Cf. Politique. Médias, Proxénétisme. Bordels. Partis politiques)

Proxénétisme. Joseph Roth :

Proxénétisme (Roth Joseph) (1) : Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, évoquant, avant 1914, une localité de « dix mille âmes, à la frontière Austro-hongroise, au nord-est de la monarchie », dont « un tiers à peu près des habitants vivait de l’artisanat, un deuxième tiers se nourrissait chichement de ses misérables terres, et le reste s’adonnait à une sorte de commerce », celui-ci poursuit :
« […] Quelques-uns d’entre eux faisaient même le trafic des hommes, des hommes vivants. Ils expédiaient des déserteurs de l’armée russe aux États-Unis et de jeunes villageoises au Brésil et en Argentine. Ils avaient des agences maritimes et des filiales de bordels étrangers. Et pourtant, leurs gains étaient misérables, ils ne soupçonnaient rien de la magnificence, de la largesse, de l’abondance dans laquelle un homme peut vivre. […] » 169 (Cf. Proxénétisme. Bordels. Proxénètes. Trafic / Traite des êtres humains, Économie. Capitalisme)

Proxénétisme (Roth Joseph) (2) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« - Et tous de répéter : Chez Rési ! On va chez tante Rési !
Rien n’aurait pu effrayer Charles-Joseph autant que cet appel. Il l’attendait avec angoisse depuis des semaines. Il avait encore un souvenir précis de tout ce qui s’était passé lors de la dernière visite chez Mme Horwarth : le champagne fabriqué avec du camphre, le rouge criard et le jaune insensé des tapisseries, le corridor qui sentait le chat, la souris et le muguet, ses aigreurs d’estomac douze heures après. Il était arrivé depuis huit jours à peine et ç’avait été sa première visite au bordel.
- Manœuvres d’amour ! dit Taittinger.
C’était lui le meneur. Cela faisait partie des obligations de l’officier qui administrait le mess depuis des temps immémoriaux. Pâle, maigre, la coquille de son sabre sous le bras, il circulait de table en table dans le salon de Mme Horwarth, de son pas allongé, délié, discrètement sonore, tentateur furtif, proposant d’aigres plaisirs. Kindermann était sur le point de s’évanouir, quand il sentait l’odeur des femmes nues, le sexe féminin lui donnait des nausées. […] »
Plus loin, je lis que « l’établissement de Mme Rési, abondamment (sic) fréquenté (sic) par les hommes de troupe, était interdit aux officiers. » 170

Proxénétisme (Roth Joseph) (3) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« - ‘C’était un brave type, votre père, mais un timoré. C’est bien tard qu’il est allé chez les filles. J’ai dû lui donner du courage, sans cela il n’aurait jamais trouvé le chemin. Sois juste, Trotta, dis-le que c’est moi qui t’ai conduit.’ »
Le professeur souriait avec complaisance et se taisait. » 171 (Cf. Hommes. Solidaires)

Proxénétisme. Russie :

Proxénétisme (Russie) (1) : (1er janvier) 1920. Pierre Pascal [1890-1983], évoquant la situation de la Russie bolchévique, dans son Journal, écrit :
« Peu de vrais communistes. Tel qui n’avait jamais été en auto abuse aujourd’hui des voitures de fonction : toutes les nuits les autos sont commandées - fait certain - pour transporter les putains du Kremlin. » 172 (Cf. Histoire)

Proxénétisme (Russie) (2) : (17 janvier) 2017. Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse [pour contrer les accusations concernant le fait que la Russie serait en possession de films montrant Donald Trump ‘en compagnie’ de personnes-dites-prostituées] évoque :
« […] Ces filles… disons… à la conscience sociale réduite… même si les prostituées russes sont les meilleures au monde. […] » 173 (Cf. Femmes, Politique. Nationalisme, Patriarcat)
Encore un brillant personnage…

Proxénétisme. Sade :

Proxénétisme (Sade) (1) : 1785. Lu dans Sade [1740-1814], Les Cent vingt journées de Sodome, les conseils d’une sœur à sa jeune sœur :
« […] Chacun pour soi, dans ce monde. J’ai gagné cela avec mon corps et avec mes doigts ; fais en autant. Et si la pudeur te tient, va-t’en au diable, et surtout ne viens pas me chercher […] Va, va, sois sûre que nous ferons fortune. Je suis jolie et toi aussi : nous gagnerons ce que nous voudrons, ma mie. Mais il ne faut pas s’attacher, souviens t’en. Aujourd’hui l’un, demain l’autre, il faut être putain mon enfant, putain dans l’âme et dans le cœur. […] Imite moi, on gagne tout sur les hommes avec de la complaisance ; le métier est un peu dur dans les commencements, mais on s’y fait. Autant d’hommes, autant de goûts ; d’abord il faut t’y attendre. L’un veut une chose, l’autre en vaut une autre, mais qu’importe, on est là pour obéir, on se soumet : c’est bientôt passé et l’argent reste. » 174 (Cf. Êtres Humains. Pudeur, Femmes. Pudeur, Pornographie. Sade)

Proxénétisme (Sade) (2) : 2005. Voici une présentation (partielle) par Dominique Demange du livre important de François Ost, Sade et la loi. [Odile Jacob] :
Sade procède « à un renversement complet de l’axiome de la Critique de la raison pratique : Autrui ne sera jamais pour moi qu’un moyen de jouissance personnelle, et jamais ne pourra devenir en lui-même une fin (Cf. p.198 à 205).
Toute liberté est illusoire, l’être humain est le jouet des lois aveugles de la nature ; la liberté de jugement est elle-même purement déterminée par la physique du corps (« toutes nos idées doivent leur origine à des causes physiques et matérielles qui nous entraînent malgré nous», p.199) ; aucune instance ne peut donc venir détourner une créature du but que la nature a fixé en elle, à savoir la jouissance.
Deuxièmement, une telle logique diabolique aboutit à la négation de toute loi universelle et de tout contrat social. ‘ A l’encontre de la doctrine ‘standard’, dans laquelle communiait toute l’Europe savante et juridique, Sade soutient que nous n’avons jamais quitté l’état de nature ; c’est mensonge de dire que la loi fait accéder à l’état civil (l’état civilisé), qu’elle est une victoire de la culture sur la nature, un arrachement à la violence originaire. Si elle traduit un progrès, ce ne peut être qu’un raffinement dans l’hypocrisie, dès lors qu’elle n’a jamais fait autre chose que conforter les rapports de force.’ […]
Pour Sade, il n’est de loi que privilège, et de droit que droit d’exception. Une loi ne consacre jamais qu’un point de vue particulier à l’encontre d’un autre point de vue particulier, ce dont atteste son extrême variabilité dans le temps et l’espace. (p.159).
De là la haine absolue de Sade envers l’État, incarnation du principe d’universalité dans l’ordre social, et son horreur envers la manifestation la plus directe et violente de l’État qu’est la peine de mort. Si l’individu, dans le feu de sa passion, commet un meurtre, c’est à la seule nature, qui lui a inspiré cet acte, qu’il faut en imputer la faute ; mais l’État, être abstrait sans aucune réalité de nature, devient un bourreau sanguinaire en commettant un meurtre anonyme.
Ce n’est pas la mise à mort qui fait reculer Sade, c’est la peine de mort, comme si le droit n’avait rien à faire dans ce jeu dont seule la nature est l’inspiratrice, et le désir le bras armé.’ (p.160). » (Poursuivre) 175 (Cf. Droit, Êtres humains, Politique. Lois)

Proxénétisme (Sandel Michael) : 2016. Dans le livre Justice, « vendu à plus de trois millions d’exemplaires dans le monde », de Michael Sandel, professeur de sciences politiques à Harvard, qui, nous dit son éditeur français, « compte parmi les personnalités américaines les plus influentes et les plus populaires », seules deux pages sont consacrées à la prostitution et sont limitées à la position de Kant [1724-1804] face à la prostitution [alors que onze pages (p.23 à 34) sont consacrées à « l’indignation face au renflouement des banques »]. 176
La conclusion qu’il en tire est la suivante :
« Ses vues [celles de Kant] concernant la sexualité mettent au jour la différence entre deux formes d’éthique que bien souvent nous confondons entre une éthique du consentement sans entraves et une éthique du respect de l’autonomie et de la dignité des personnes. »
De la modernité de la pensée en « science » politique à Harvard(Cf. Penser. Consentement. Indignation, Économie)

Proxénétisme (Sartre Jean-Paul) : (6 juillet) 2021. Annie Cohen-Solal, sur France Culture, après avoir précisé quelle avait interrogé nombre des anciens élèves des trois lycées de Jean-Paul Sartre [1905-1980], auteure de :
« Il emmenait ses élèves à la boxe ou au bordel. » Aucune réaction dans le studio. Mais Régis Debray conclura le débat, notamment, par : « C’est un homme pour qui les autres existent. » 177 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». France, Proxénétisme. Sartre Jean-Paul)

Proxénétisme (Séguéla Jacques) : 1984. Jacques Séguéla, dans Fils de pub, auteur de :
« Après avoir été chantre des symboles, prêcheur d’un nouveau star système […], je me ferai vendeur de l’homme. Dans ce qu’il a de supérieur et d’unique, la communication au service du futur. Enfin, une course de fond. » 178 (Cf. Êtres humains, Économie)

Proxénétisme (Simenon Georges) : (20 août) 2009. George Simenon [1903-1989], sur France Culture, auteur (en réponse à la question) :
« Est-il vrai que vous avez connu charnellement 10.000 femmes ? »
« […] J’en ai eu généralement trois par jour depuis l’âge de 13 ans et demi. »
- Auteur aussi de : « Je considère les prostituées comme des femmes comme les autres. […] »
- Son ‘explication’ : « Il y a un besoin ». 179
Simenon est par ailleurs qualifié dans cette émission de France Culture de « baiseur compulsif » et d’« écrivain priapique ».
* Ajout. 10 mars 2015. Les journalistes de France Culture, pour le qualifier ainsi, ont-ils lu sa description d’une ’relation sexuelle’ dans un bordel, avec une « petite Indienne », âgée de 13 ans ? 180 Et, si oui, quelle est l’humanité, dès lors, qu’ils reconnaissent à cette petite fille, laquelle, au vu de leur vocabulaire, est passée ici par pertes et profits, pour non existante? (Cf. Femmes, Hommes, Langage. Verbe. Avoir, Proxénétisme. « Besoins sexuels ». Simenon George, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Smith Adam) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans sa Théorie des sentiments moraux, auteur de :
« Un individu ne doit jamais se préférer à un autre individu au point de lui nuire ou de lui porter préjudice afin d’en retirer un bénéfice […]. » 181
Position qui, en l’état, se suffit à elle-même. (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Préjudice)

Proxénétisme (Souyri Pierre-François) : (26 septembre) 2020. Pierre-François Souyri, sur France Culture, évoque - entre autres formulations tout aussi scandaleuses - une « prostitution de bas étage », une « prostitution de masse », une « prostitution vulgaire ». 182
De qui parle-t-il ? Quelle est sa morale ? son éthique ? sa conception des rapports entre hommes et femmes, ici mêlées …
Jette un autre regard sur « l’érotisme, le raffinement [et] la fascination » que les hommes persistent, depuis des siècles, dans toutes les « cultures », à vouloir imposer au femmes. 183

Proxénétisme. Spéculum :

Proxénétisme (Spéculum) (1) : Les femmes-dites-prostituées, celle suspectée de l’être, celles dont la police qui faisait fonction de justice voulaient les encarter, appelaient, si justement, lors des mêmes « visites », le spéculum, « le pénis du gouvernement » et, pour ne prendre qu’un exemple, à Marseille, près de 90 % des procès-verbaux de la police à la fin du XIXème siècle étaient dressés « pour manquements à la visite ». 184
Une « visite », non. Une torture imposée aux seules femmes par des seuls hommes, pour les seuls hommes. (Cf. Justice. Proxénète, Politique. État, Patriarcat)

Par ordre chronologique. Proxénétisme. Spéculum :

Proxénétisme (Spéculum) (1) : 1870. Lettre de Joséphine Butler [1826-1906] au docteur Garth Wilkinson, concernant l’emploi du spéculum en Grande Bretagne au XIXème siècle :
« Je ne peux pas vous dire grand-chose sur les instruments, n’ayant jamais assisté à l’intervention. Je peux simplement vous dire ce que ces pauvres filles ne cessent de me raconter très simplement. Ce dont elles se plaignent au premier chef, c’est la taille énorme des instruments. Il semble que des instruments de taille identique soient utilisés, qu’il s’agisse de filles de quinze ans, petites et fragiles, de femmes menues, ou de femmes robustes, ayant déjà eu des enfants.
Voici ce que j’entends si souvent : C’est une opération épouvantable, d’abord, la position qu’ils nous forcent à prendre est tellement dégradante et douloureuse, et après, ces instruments monstrueux… souvent ils en utilisent plusieurs, on dirait qu’ils déchirent d’abord l’ouverture avec leurs mains, ensuite ils nous examinent, puis ils enfoncent leurs instruments, ils les retirent et les introduisent à nouveau, ils les tournent et retournent, et si vous criez, ils vous étouffent avec une serviette sur le visage.
Voilà très exactement les mots qu’elles utilisent et elles rajoutent : ‘C’est la même douleur dans le dos et dans les reins que le travail : et vous sentez les instruments remonter dans votre ventre, à vous donner la nausée tellement ils les enfoncent loin’.
J’en ai vu rentrer chez elles après : beaucoup marchaient courbées, en pleurant, et aucune femme ayant connu cette douleur ne peut se méprendre sur la douleur qui se lisait sur leur visage écarlate. Elles se plaignaient particulièrement d’être examinées pendant leurs menstruations. D’après ce qu’elles me disaient, l’examen est pratiqué ‘soit au tout début, soit à la fin’, le début des règles étant pour les femmes un moment sensible et douloureux. Elles m’ont déclaré : «je préférerais aller en prison plutôt que d’être examinées à ce moment-là, c’est épouvantable » (à la fois la honte et la douleur). Certaines s’étonnent que ‘la terre n’engloutisse pas les médecins’. » […] 185
(Cf. Corps. Spéculum, Justice des hommes. France, Femmes. Vagin, Politique. État. Tortures, Histoire, Sexes. Hommes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Proxénétisme (Spéculum) (2) : 1892. Felix Piat [1810-1889] et Michel Morphy [1863-1928], dans Le chiffonnier de Paris, auteurs de :
« (Au dispensaire, pour la visite) La pauvre ouvrière, de plus en plus affolée, folle de dégoût et de fureur, vit des messieurs en tablier blanc, plus blanc que leur besogne, armés d’un odieux instrument d’inquisition lubrique, qu’on dirait inventé par Torquemada et le marquis de Sade, autour d’un long fauteuil de forme suspecte, un vrai instrument de torture et de lupanar. On y poussait justement une femme, l’infortunée Mazagran, récalcitrante au supplice. Un gardien de prison mit les pieds de la rétive dans des étriers de cuir et la repoussa en arrière. Soudain, elle fut culbutée, immobilisée et comme écartelée, les étriers s’étant brusquement ouverts par un ressort. L’ouvrière détourna la tête pour ne point voir l’infâme opération du spéculum. […] 186 (Lire la suite) (Cf. Corps. Femmes, Justice. Proxénète, Sexes. Femmes, Proxénétisme. Femmes-dites-prostituées, Violences. Violences à l’encontre des femmes, Viols)

Proxénétisme (Spéculum) (3) : 1962. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« […] Elle me raconta la torture de la visite médicale. […] ‘Il m’a déchirée avec un machin de fer, je lui ai donné un tas de fric, et qu’est-ce qu’il a conclu ? Qu’il faut que je reprenne des forces.’ [..]. » 187 (Cf. Justice des hommes. France, Femmes, Femmes. Vagin, Politique. Torture)

Proxénétisme (Statistiques. 2017) : (23 août) 2017. À l’occasion de la sortie du « film-évènement de Robin Campillo, 120 battements par minutes qui retrace le combat d’Act up à l’orée des années 90 », je lis sur France Culture, un texte écrit intitulé VIH et travail du sexe : En 2017. La lutte continue. Il y est écrit que, du fait des associations nommées dans ce texte [dont Act Up et le Strass], toutes opposées à la pénalisation des « clients », celle-ci [la loi] « complique les actions de prévention […]. » Et pour ‘preuve de cette affirmation, je lis :
« C’est tout ce [travail de traduction et de prévention celui de ces associations] qui permet aux prostituées chinoises d’avoir un taux exceptionnellement bas de prévalence en VIH… une seule contamination en 10 ans… » Oui : Une ! Et ce après avoir précisé que « les plus jeunes qui travaillent essentiellement sur internet, par petites annonces » sont « les plus difficiles à atteindre. » 188

Proxénétisme (« Système prostitueur ») : Ces deux termes ne sont, en rien, ni synonymes, ni équivalents, ni substituables l’un par l’autre. Plus encore, ce dernier, par la rupture radicale qu’il opère avec toute référence juridique, nationale, européenne, internationale non seulement cautionne tous les textes onusiens, européens et autres, d’ores et déjà signés depuis des dizaines d’années, mais, en sus, dans le prolongement de cette rupture, interdit toute modification politique ultérieure de ces mêmes textes. Procéder au plan linguistique à une pseudo tabula rasa ne peut que satisfaire les tenant-es du système proxénète qui, lui, a d’ores et déjà obtenu, juridiquement, politiquement, l’essentiel de ce pourquoi il s’est battu depuis des décennies dans les instances internationales, interrégionales, nationales. Dès lors le proxénétisme, en tant que spécifique système de domination patriarcale est, en lui-même, légitimé, rendant dès lors nécessairement contingente, voire illusoire « le renforcement de la lutte contre toute forme de proxénétisme ». 189 Faut-il enfin rappeler que la France a signé, ratifié tous les textes européens, onusiens…qui ont, avec constance, légitimés le principe du proxénétisme, rendant mensongère, toute affirmation de la pseudo « position abolitionniste de la France » que tant d’abolitionnistes, de concert avec les gouvernements, par abandon de leur autonomie, par suivisme, par nationalisme, ont relayée.
En dernière instance, progressivement, ce terme de « système prostitueur » est utilisé pour désigner et les proxénètes et les « clients » : encore une confusion de plus qui fait le jeu du proxénétisme qui s’en nourrit. Les associations membres d’Abolition 2012 ont repris à l’unisson, semble-t-il sans trop d’inquiétudes, cette formulation ; et c’est dans ce cadre d’analyse qu’elles revendiquent le principe de la pénalisation, (et/ou de la responsabilisation) des « clients », sans s’interroger sur les conséquences de l’emploi de ce terme avec la disparition progressive du terme de « proxénétisme ». En toute cohérence. (Cf. Langage)

Proxénétisme (Székely János) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Ces garçons [les grooms] étaient fort corrompus. Ils singeaient les célébrités de l’hôtel ; parfois même ils imitaient leurs discours. Ils étaient toujours à écouter aux portes et à regarder par le trou de la serrure ; ils n’étaient heureux que s’ils arrivaient à mettre le nez dans quelque saleté. Tels des fruits meurtris, ils commençaient à pourrir avant d’avoir mûri. Une atmosphère de corruption parfumée envahissait l’hôtel. » 190

Proxénétisme (Tchékhov Anton) : 1888. Anton Tchékhov [1860-1904], dans La crise, auteur de :
« […] Le ton indifférent, contenu, froid sur lequel ses amis et le docteur s’entretenaient des filles et de cette malheureuse rue lui parut étranger au plus haut point.
- ‘ Docteur, dites-moi seulement une chose, dit-il en se maîtrisant pour ne pas paraître grossier, la prostitution est-elle un mal ou non ?’
- ‘ Mon cher, qui le conteste ? dit le docteur comme s’il avait depuis longtemps résolu pout lui-même toutes ces questions. Qui le conteste ?
- ‘ Vous êtes psychiatre ? ’ demanda grossièrement Vassiliev.’
- Oui.
Peut-être avez-vous tous raison ! dit Vassiliev en se levant et en se mettent à faire les cent pas. Peut-être ! mais comme tout cela me semble étonnant ! Que j’ai été étudiant dans deux facultés, cela passe pour un exploit ; parce que j’ai rédigé un travail qui, dans trois ans, sera jeté au rebut et tombera dans l’oubli, on me porte aux nues ; mais parce que je ne peux pas parler des femmes déchues avec autant de sang-froid que de ces chaises, on me soigne, on me traite de fou, on me plaint. […] » 191 (Cf. « Clients ». Tchékhov Anton)

Proxénétisme (Terkel Studs) : 1986. Lu dans Hard times. Histoires orales de la grande dépression de Studs Terkel [1912-2008] :
« [À Hot springs. Arkansas] Les Blancs venaient aussi chercher des femmes. Le quartier chaud était toujours dans les quartiers noirs. Les seules prostituées blanches qu’on pouvait trouver, c’était dans les hôtels. C’étaient les plus chères. Elles s’envoyaient le groom, qui était un Noir. Si le groom lui amenait un politicien, elle pouvait faire quelques centaines de dollars. Elle lui en donnait une partie, et en plus elle couchait avec lui. » 192 (Cf. Patriarcat, Politique. Racisme)

Proxénétisme (Théâtre Mogador. 1948) : 1948. Barbara [1930-1997], dans ses Mémoires interrompus se remémore le théâtre Mogador en 1948 - y on jouait Violettes impériales - et lorsqu’elle fut embauchée quelques mois (pour un salaire « minable » de 13.000 frs) :
« À cette époque-là, les choristes, les mannequins et les danseuses étaient professionnellement très mal défendues. Mes camarades m’ont appris comment, si je voulais, je pouvais arrondir mes fins de mois. Un des machinistes jouait le rôle d’entremetteur et nous trouvait des ‘clients’ dans des milieux plus ou moins interlopes, voire dans certains cas, très particuliers, parmi ces messieurs de la haute. Je me souviens d’un homme qui payait très cher, disait-on, pour qu’on se laissât enfermer dans un cercueil installé dans une pièce attenante à son bureau, etc. ; Ces combines ne m’intéressaient pas du tout, mais il me plaisait assez d’être admise au point qu’on me les proposât. » 193 (Cf. Femmes. Artistes)

Proxénétisme (« Traçabilité ») : Une personne dite prostituée est en droit d’exiger - en conformité avec le droit de la consommation - la traçabilité du bifteck qu’elle fera cuire le soir chez elle, après qu’elle eut, dans la journée, à sucer le sexe et /ou à être sexuellement pénétré durant la journée par un ou plusieurs hommes qui peuvent avoir tué, violé, battu, injurié le jour même une ou plusieurs femmes - en conformité avec les « droits de l’homme ». (Cf. Économie. Consommation)

Proxénétisme. « Trafic / Traite des êtres humains » :

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (1) : Dorénavant synonyme - le Département d’État américain y ayant beaucoup contribué - de la gestion par les États de la mobilité de la force de travail mondialisée. 194

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (2) : Le simple constat que ces deux termes « trafic » et « traite » puissent, en règle générale, se substituer l’un à l’autre vaut analyse politique.

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (3) : 2000. Il suffit de lire la définition de « la traite des personnes » du Protocole additionnel à la Convention contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants - alors le texte international de référence - comprendre comme « la prostitution », le « proxénétisme » ont été noyés, dissous dans cette formulation. Le voici : Article 3
Terminologie
Aux fins du présent Protocole :
a) L’expression ‘traite des personnes’ désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. […] »
Tous, absolument tous, les termes de cette définition doivent être décortiquées, analysés, critiqués, dénoncés. (Cf. Langage, Penser. Consentement)

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (4) : Le proxénétisme et son incessant besoin de ce qui, pour lui, n’est que ‘cheptel humain’ est alimenté par ce que l’on nous a imposé comme relevant de la traite des êtres humains, son principal pourvoyeur, celui qui sans cesse lui offre le renouvellement dont il a besoin.
Se focaliser sur la traite, c’est légitimer le proxénétisme.
Dans la même relation que la traite [des esclaves] et l’esclavage. (Cf. Politique. Animalisation du monde, Esclavage)

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (5) : (19 mai) 2014. Najat Vallaud Belkacem, ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports présente son « premier plan contre la traite des êtres humains » : « Action sur tous les fronts ». Sous couvert de et après avoir été amalgamé sous le terme d’« exploitation », le « proxénétisme » est assimilé à la « servitude domestique », à la « mendicité forcée », et tout ce méli-mélo conjointement subsumés dans « la traite des êtres humains ». Et l’on apprend, ce même jour, par son ministère, que ce plan a été présenté au conseil des ministres le 14 mai 2014 « après une concertation approfondie avec les associations d’aide aux victimes de la traite des êtres humains » ! Quelle grossière et sinistre mascarade …

Proxénétisme (« Trafic / Traite des êtres humains ») (6) : (avril) 2016. Depuis l’ignominieux accord Union Européenne / Turquie, concernant notamment les transferts d’êtres humains entre la Grèce et la Turquie, le concept même de « trafic / traite » que les États étaient censés combattre, est bien dorénavant définitivement mort. Cette fois-ci, aux yeux de tous et toutes.

Proxénétisme. « Travail, travailleuse/eur sexuel-le » :

Proxénétisme (« Travail, travailleuse/eur sexuel-le ») (1) : 2016. 2017. L’usage de ces seuls termes inscrit d’emblée son auteur-e comme caution politique du proxénétisme. Variantes :
« travailleuse du sexe », « professionnelle du sexe ».
A-t-on vraiment réfléchi tant à l’absurdité qu’à l’horreur de ces termes ?
* Ajout. 15 décembre 2016. Sans critique préalable ou concomitante, encadrer de guillemets ces termes n’invalide pas ma critique. 195 (Cf. Féminisme. Guillemets)
* Ajout. 30 janvier 2017. Le terme ayant (encore un peu ?) du mal à être accepté, il peut être remplacé par « TDS ».
* Ajout. 31 décembre 2017. Entendu dans un reportage d’Arte, consacré à Modigliani :
« Les professionnelles de la nuit. » 196
Chassez ces termes que je ne saurais voir…

Proxénétisme (« Travail, Travailleuse/eur sexuel-le ») (2) : Les ‘arguments’ des défenseurs du proxénétisme reprennent les arguments de certains des défenseurs du système esclavagiste qui considéraient que la ‘promotion’ des esclaves pouvait se manifester par leur accès au salariat. L’enjeu n’était que de prolonger la permanence de l’esclavagisme et de tenter de contester ses opposant-es. La critique est toujours juste.

Proxénétisme (« Travail, Travailleuse/eur sexuel-le ») (3) : (1er juin) 2015. Dans une émission de France Culture consacrée à la révolte, en 1975, des prostituées de Saint-Nizier à Lyon, l’expression de « travailleuses du sexe » a été employée. Celle-ci est non seulement inacceptable, mais en outre historiquement anachronique et fausse : ces femmes se présentaient comme « mères », « femmes prostituées », et revendiquaient d’être considérées comme des « femmes ». 197 (Cf. Proxénétisme. France Culture, Histoire)

Proxénétisme (« Travail, Travailleuse/eur sexuel-le ») (4) : 2007. Ellen Chesler, dans son article Les femmes et la politique de Georges Bush, paru dans Le livre noir de la condition des femmes évoque « la prostitution et autre travail sexuel ». 198

Proxénétisme (Vailland Roger) : 1957. Roger Vailland [1907-1965], dans La loi, auteur de :
« Madame songeait à fonder un autre établissement, sur le littoral cette fois, à Siponte, station balnéaire fréquentée par la bourgeoisie de Foggia et par les étrangers. Il faudra intéresser les portiers d’hôtel au rabattage des touristes. Les frais de départ seront importants mais les bénéfices élevés, l’amortissement rapide. Pendant que Madame exposait ses projets, Brigante calculait qu’une fille comme Fulvie rapportait au moins cinquante mille lires par jour, plus qu’un petit hôtel, un garage moyen, une grande oliveraie ou trois camions faisant le transport de la bauxite. La difficulté était d’établir le pourcentage de frais généraux ; à combien par exemple, chiffrer la tolérance de la police ? » 199 (Cf. Femmes. Valeur, Politique. État, Proxénétisme. Bordels, Personnes-dites-prostituées, Économie. Capitalisme. Profit)

Proxénétisme (Vente de bananes) : L’argument, tel qu’exprimé : « C’est comme si on disait à un commerçant : ‘Vous avez le droit de vendre des bananes, mais personne n’a le droit de les acheter !’ » [...] » a pu permettre à « une spécialiste de la prostitution » - sur une liste de « l’association de jeunes chercheurs et chercheuses en études féministes, genre et sexualités » - de justifier, selon elle, « l’aberration » de la pénalisation des « clients ».
Plus encore, elle a cru bon publier ledit argument. (Cf. Êtres humains, Femmes. Vente, Proxénétisme. Libéralisme. Personnes-dites-prostituées, Économie. Capitalisme)
* Ajout. 28 août 2017. 1914. Lu dans Jésus la caille, roman de Francis Carco [1886-1958] qui a lieu « dans le milieu des souteneurs et des prostituées de Montmartre » :
Que veux-tu… L’en faut, pisqu’on en demande.’ » 200

Proxénétisme (Vergès Jacques) : (21 octobre) 2005. Jacques Vergès [1924-2013], dans son Journal, après avoir évoqué une scène du livre de Georges Bernanos [1888-1848], les Grands cimetières sous la lune [1938], dans laquelle « après avoir eu un rapport sexuel avec une jeune prostituée, un notaire respectable lui fait la morale » poursuit :
« Quand on a dépouillé quelqu’un, on ne lui reproche pas de faire la manche. » 201 (Cf. Politique. Morale, Proxénétisme, Femmes-dites-prostituées)

Proxénétisme. Vert-es :

Proxénétisme (Vert-es) (1) : Y a-t-il encore quelqu’un-e chez les Vert-es qui défende - publiquement, va sans dire - l’abolition du proxénétisme ? Je n’en connais pas. Avis de recherche... La mutation des Vert-es en Europe-écologie les Verts ne vaut pas effacement de leurs engagements.
Il ne faut jamais en effet oublier que les Vert-es ont été à l’avant-garde de la légitimation du proxénétisme et qu’ils /elles continuent à être son avant-garde : ouvre de larges réflexions concernant la notion même d’écologie. Quand sera enfin posée la question de leur responsabilité politique en la matière, sans oublier la lâcheté ou le cynisme des autres partis qui leur ont généreusement laissé faire ‘le sale boulot‘ ?
* Ajout. 26 septembre 2014. Ma première question est absurde. Défendre le bien fondé du proxénétisme est une condition sine qua non pour entrer chez les Vert-es. Et ceux et celles qui le savant, le cachent à ceux et celles qui ne veulent pas le savoir, mais qui n’en sont pas moins caution.
* Ajout. 30 octobre 2018. Ne pas oublier qu’au nom des Verts, la sénatrice Esther Benbassa fut pratiquement seule à s’opposer, au sénat notamment, à ladite « pénalisation des clients ». Mais que, par là même, elle les a engagées sur cette position qui défend les intérêts proxénètes.
Une seule personne au sénat, pour défendre une position proxénète n’empêche en rien une loi d’être votée et ne l’a, à l’écouter sur les plateaux de télévision, en rien gênée. Elle, comme toute le monde associatif, politique, des médias… (Cf. Politique. Sénat. Écologie, Pornographie)

Proxénétisme (Vert-es) (2) : (7 octobre) 2020. Lu dans Le Canard enchaîné :
« La sénatrice Veret Esther Benbassa fixe le cap (Le Parisien. 27 septembre 2020) : ‘Aujourd’hui l’écologie ne peut pas se contenter de la seule protection de l’environnement, du respect de la faune et de la flore […] Nous allons plus loin, il faut créer une société écologique, en se battant sur les fronts économiques, sociaux, sanitaires, culturels. » Tout en cautionnant le bien-fondé du proxénétisme.

Proxénétisme (Vert-es) (3) : (8 octobre) 2020. J’ai découvert qu’Anne Souyris - dont je me souviens de ses activités militantes - est aujourd’hui adjointe à la Ville de Paris ; curieuse de savoir comme elle était aujourd’hui présentée, je découvre la concernant sa fiche sur Wikimonde, et j’y lis une grossière réécriture de l’histoire visant à occulter - et à dissoudre, tout en la justifiant - la responsabilité politique des Verts en la matière.
Écrire : « Elle fonde le premier groupe de travail sur la prostitution dans un parti politique la même année, groupe qui sera composé de membres des Verts, de non-verts, de féministes, d'associatifs, de travailleurs sociaux, de chercheuses et de prostituées. Élue au Conseil national inter-régional des Verts à partir de 2002, elle réussira en 2004, par un travail commun important et constant avec les féministes à aboutir à ce que les Verts adoptent une position exceptionnelle en France sur la question […] » relève de la malhonnêteté.
Les Verts auraient-ils honte du rôle qu’ils ont joué, comme de leur position actuelle, pour qu’ils / elles éprouvent le besoin de mentir, si outrageusement ? (Cf. Histoire)

Proxénétisme. Voltaire :

Proxénétisme (Voltaire) (1) : (23 décembre) 1760. Voltaire [1694-1778] écrit, au marquis Francesco Capacelli [1728-1804], certes concernant le théâtre, mais fort juste :
« […] Les hommes ne s’accoutument que trop à mépriser les services qu’ils paient. » 202

Proxénétisme (Voltaire) (2) : (6 août) 1766. Voltaire [1694-1788] dans une lettre adressée au duc de Richelieu [1696-1788], auteur de :
« Voici, Monseigneur, celui qui vous fera des ponts, des chaussées, de beaux grands chemins, l’ingénieur en chef de votre royaume d’Aquitaine [un certain Saint-André : ?]. Il passe de nos déserts à Bordeaux. Je crois qu’il méritera votre protection, car il est expéditif, ne trouvant rien de difficile, dénichant toutes les filles d’un pays, utile dans les travaux, utile dans les plaisirs, fait pour vous servir. Heureux sont qui ont l’honneur de vous approcher ! » 203 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes. Droit de cuissage)

Proxénétisme (Voltaire) (3) : (9 juin) 1767. Voltaire [1694-1778] dans une lettre adressée au Marquis de Florian [1755-1794], écrit :
« Pour moi, je suis hors de combat. Je me console en formant des jeunes gens. Madame de Fontaine-Martel [1661-1733] disait que quand on avait le malheur de ne pouvoir plus être catin, il fallait être maquerelle. » 204

Proxénétisme (Proxénètes et « clients » : Comment les faire disparaître) : 2014. Affiche apposée à Genève (Suisse) : y est représentée une jeune femme se coiffant, vue de dos, le message étant : « On me force à me prostituer », suivi du commentaire suivant : « Gare Cornavin, le 16 octobre 2014. Des panneaux sensibilisant la population à la traite des êtres humains ont été installés dans le hall principal. » 205

Proxénétisme. Émile Zola :

Proxénétisme (Zola Émile) (1) : (30 novembre) 1878. Émile Zola [1840-1902], dans une lettre à Gustave Flaubert [1831-1880] lui présente Nana qu’il est en train d’écrire :
« […] Je crois que c’est très raide et très bonhomme à la foi. Mon ambition est de monter la popote des putains, tranquillement, paternellement. » 206
- Le (5 mars) 1888, il répond à Jacques van Santen Kolff [1848-1896] :
« C’est peut-être aider un peu trop au symbole en disant que le corps pourri de Nana est la France agonisante du second Empire [interprétation de son interlocuteur]. Mais évidemment, j’ai dû vouloir quelque chose d’approchant. » 207 (Cf. Corps, Femmes, Histoire)

Proxénétisme (Zola Émile) (2) : 1880. Émile Zola [1840-1902], dans Nana, auteur de :
« Il [le banquier Steiner] s’était associé avec un maître de forges, en Alsace ; il y avait là-bas, dans un coin de province, des ouvriers noirs de charbon, trempés de sueur qui, nuit et jour, raidissaient leurs muscles et entendaient craquer leurs os, pour suffire aux besoins de Nana. Elle dévorait tout comme un grand feu, les vols de l’agio, les gains du travail. » 208 (Cf. Corps, Hommes. Ouvriers, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées, Économie)

II. Proxénétisme (« Clients ») :

Proxénétisme. « Clients » :

Proxénétisme (« Clients ») (1) : Personnes dénuées de toute humanité. Criminels.

Proxénétisme (« Clients ») (2) : J’écris : « client » entre guillemets : ce terme, bien évidemment anachronique et dépourvu de toute signification juridique ne me satisfait pas du tout, mais je n’en ai pas actuellement d’autre pour le remplacer. Il me permet simplement de porter un autre regard - celui d’aujourd’hui - sur une réalité historique, jamais appréhendée ainsi. (Cf. Féminisme. Guillemets, Langage, Proxénétisme. « Clients ». Rosen Hirchen, Histoire)

Proxénétisme (« Clients ») (3) : Employer ce terme - qui s’inscrit dans une logique économique libérale - est inacceptable, car il s’inscrit dans une logique de « services » et / ou d’usage, d’achat, de location des personnes affectées, ici, à satisfaire leurs besoins, demandes, exigences, légitimes.
N.B. « Client » : « Personne qui dépend d’un protecteur (Clientélisme) » ; « Personne qui requiert ou achète des services moyennant rétribution ».
Exemples : Les entreprises, les avocats ont des « clients ».

Par ordre alphabétique. Proxénétisme. « Clients » :

« Clients » (Banks Russel) : 2016. Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« […] Elle s’allongeait dans la chambre faiblement éclairée et s’ouvrait à ces esprits sombres et malveillants de la même façon qu’elle s’ouvrait à des hommes qu’elle n’aimait pas, des hommes sales et pressés qui puaient le poisson, le rhum et la sueur, des hommes ivres et à moitié impuissants, ce qui les mettaient en colère, des hommes qui la baisent de manière inhabituelle et parmi eux, des temps à autre, celui qui la giflait jusqu’à ce qu’elle pleure et ne la baisait qu’à ce moment-là. » 209

« Clients » (Bolingbroke Henry Saint-John. Lord) : (19 août) 1776. Voltaire [1694-1778] dans une lettre adressée à Guillaume-François de Bure [1731-1782] écrit concernant lord Bolingbroke [1678-1751] :
« Quant à la lettre de feu Lord Bolingbroke qui dit qu’il n’y avait que lui, Pouilly et Pope [1688-17744] qui fussent digne de régner, je ne crois pas qu’il eut jamais dit une telle folie et s’il l’a dite, il ne faut pas l’imprimer ; j’aime mieux ce que disait à ses compagnes la plus fameuse catin de Londres : Mes sœurs, Bolingbroke est déclaré aujourd’hui, secrétaire d’état : sept mille guinées de rente, mes sœurs, et tout pour nous ! » 210

« Clients » (Coquery-Vidrovitch Catherine) : 2004. Catherine Coquery-Vidrovitch, dans Le livre noir du colonialisme, auteure de :
« […] (Sous l’ancien régime… et après) Les femmes noires rencontraient aussi, de leur côté (sic) un succès certain [!], aussi bien aux colonies - où la loi s’efforçait en vain de lutter contre les métissages [!?] qu’en métropole. La différence était qu’en France l’opinion tolérait qu’un Blanc aimât [?] sans déchoir [?], une noire, à condition que la beauté de ses traits fait pardonner [?] la noirceur de sa peau. Les clients des maisons de prostitution en étaient friands [!]. Et elle poursuit :
« Ainsi, en 1790, un opuscule spécialisé [?] signale aux amateurs [!] la liste des bordels honnêtes’ au premier rang desquels figure ‘un bordel de négresses […]. Le prix n’y est point fixe, la négresse, la métisse, la mulâtresse, y sont marchandées comme on marchande les femmes d’une caravane. […] » 211(Cf. patriarcat, Politique, Racisme, Proxénétisme. Bordels)

« Clients » (Droit. XIXème siècle) : (7 décembre) 1861. Jugement du Tribunal correctionnel de Niort : Affaire Plassiart, cité par Julie-Victoire Daubié [1824-1874], dans La femme pauvre au XIXème siècle [1869] :
« Il est de principe et de jurisprudence que l’individu qui a excité à la débauche, pour satisfaire ses propres passions, n’est point regardé comme coupable par notre législation. » 212 (Cf. Droit, Hommes, Justice. Patriarcale, Patriarcat, Histoire, Violences)

« Clients » (Duncan Isadora) : 1928. Lu dans Ma vie de Isadora Duncan [1877-1927] :
« Je ne comprenais pas pourquoi des hommes vraiment raffinés peuvent, après certains entretiens avec des femmes intellectuelles, prendre leur chapeau et se rendre en des lieux de réputation douteuse. Étant femme, je n’avais pas cette ressource. Je me retournai, je m’agitai tout le reste de la nuit. Le matin, un bain russe me remit d’aplomb, la vapeur brulante et la douche froide alternées redonnèrent du ton à mon système nerveux. » 213

« Clients » (Conseil constitutionnel) : (1er février) 2019. Dans sa décision n°2018-761 QPC, le Conseil constitutionnel nomme les « clients du proxénétisme » des « acheteurs de services sexuels ».
Il légitime - de par cette seule expression - la logique capitaliste proxénète libérale fondée sur l’achat d’êtres humains.
Il légitime - de par cette seule expression - que l’on puisse considérer comme relevant d’un « service » le fait que des personnes, dénommées - ou non - prostituées, puissent avoir pour horizon et projet de vie de servir d’exutoire à des éjaculations de sperme.
Il légitime - de par cette seule expression - le fait que le « sexe » d’un être humain puisse être dissocié de sa personne.
Il considère en outre que lesdits « services » puissent en sus être considérés comme une « activité » ; la référence à une lutte « contre » - de peu de sens, de peu d’effet, de peu d’engagement - n’invalide pas le dit terme : elle le cautionne.
Plus encore, ladite « activité » est considérée comme identique, de même signification, de même nature - un « et » les relie - que « la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle », assimilant donc l’un à l’autre (Cf. Politique. État. Conseil constitutionnel, Proxénétisme. Conseil constitutionnel. Proxénétisme. « Clients ». Hirchen Rosen. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

« Clients » (France Inter) : (20 septembre) 2015. Sur France Inter, l’émission de critique cinématographique Le masque et la plume présentait (20h 40) le film Marocain, Much love de Nabil Ayouch, lequel concerne la vie de quatre femmes dites prostituées à Marrakech.
Lors de la discussion [malsaine, grossière, notamment lorsqu’évoquant « les règles des femmes »] on entendit cette phrase qui se voulait sans doute un compliment du film :
« Je ne sais combien sont leurs tarifs, mais moi j’achète ! »
La salle réagit, mais les réactions des autres critiques se limitèrent à critiquer le manque de « classe » de l’auteur de cette phrase, simplement qualifié de « macho ». (Cf. Culture. Cinéma, Hommes. Grossiers, Proxénétisme. France Inter)

« Clients » (Ginsberg Allen) : (18 décembre) 2021. Dans un « atelier de création radiophonique » de France Culture consacrée à Allen Ginsberg [1926-1997], j’entends qu’il a « raconté sa première expérience sexuelle avec un pute en 1945 dans un bordel de New Orleans et que ça s’est très, très mal passé. ». Et, dans la chanson, j’entends (traduit en français) :
« J’ai essayé de trouver un corps à baiser ; je ne suis pas arrivé à bander et je me senti trahi. ».
« Trahi » de quoi ? pourquoi ? par qui ? 214 (Cf. Hommes. Bander)

« Clients » (Hazera Hélène) : (août) 2017. Hélène Hazera sur France Culture, évoquant l’un de ses grands-pères, le qualifie de « pilier de bordel ».
Puis elle affirmera, sans doute, pour en justifier la nécessité :
« Quand vous quittez la prostitution, vous découvrez que partout, c’est la prostitution. Partout on a besoin de protecteur. Et si on n’a pas de protecteur on ne peut pas exister. » 215 (Cf. Verbe. Protéger)

« Clients » (Hôpital psychiatrique. Marseille. 1970) : 1970. Lu dans le livre Journal d’une infirmière d’Anne-Xavier Albertini, infirmière dans un hôpital psychiatrique à l’hôpital de la Timone à Marseille, dans les années 1970 :
« Dans les services (de l’hôpital), les débiles sont les filles de joie des autres malades. C’est toujours vrai actuellement. Ça se passe la nuit dans les dortoirs fermés à clef. Le jour, dans les recoins. Quand l’habitude est prise, ilscertains anciens, sans instruction, sans formation, gardiens qu’on a récupérés sous le nom de servants ou d’aides-soignants »] deviennent vicieux et se font payer : deux ou trois francs, ou quelques cigarettes. » 216 (Cf. Proxénétisme. Hôpital psychiatrique, Proxénètes, Personnes-dites-prostituées, « Sciences » sociales. Psychanalyse. Psychiatrie)

« Clients » (Hirchen Rosen) : (21 janvier) 2019. Rosen Hirchen, cofondatrice du mouvement des Survivantes de la prostitution, auteure de :
« On parle toujours des clients des prostituées, alors que ce sont les clients des proxénètes en réalité. » 217 (Cf. Langage, Proxénétisme, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Survivantes »)

« Clients » (Mauriac François) : 1966. François Mauriac [1885-1970], dans ses Mémoires intérieurs, évoquant la chambre « sordide » de Max Jacob [1876-1944], poursuit ainsi sa description :
« Une chambre à crime, un de ces repaires où la femelle rapporte la proie vivante ramassée sur le trottoir. » 218 (Cf. Hommes, Femmes. « Femelles »)

« Clients ». Henry Miller :

« Clients » (Miller Henry) (1) : 1940. Henry Miller [1891-1980], dans Le monde du sexe, auteur de :
« […] C’est pourquoi la putain qu’un homme gratifie de la moindre bonté est prêt à lui donner son âme. […]
Et pourtant, il n’y a pas d’âme plus généreuse au monde qu’une putain, si on la traite honnêtement. Elle meurt d’envie de se donner à quelqu’un. […] » 219

« Clients » (Miller Henry) (2) : 1940. Henry Miller [1891-1980], dans Le monde du sexe, présente sa vision de Paris et des Parisiennes - ainsi que sa manière de les traiter - dans l’avant-guerre :
« [..] Et peut-être, continuant sans vous presser, avec cette fille, en repériez-vous une autre, du coin de l’œil, que vous trouviez plus intéressante : et si cela vous chantait, rien ne vous empêchait de l’embarquer elle aussi : qui est ce que cela regarderait ? Vous pouviez bien monter avec une demi-douzaine de femmes dans une chambre d’hôtel, du moment que vous payiez le supplément de serviettes et de savon. » 220 (Politique. Nationalisme, Proxénétisme. Paris)

« Clients » (Mitterrand Frédéric) : 2005. Question posée à Frédéric Mitterrand, concernant son livre La mauvaise vie [2005] :
« Au milieu de cette ambiance un peu glauque (sic) de ces bordels de Bangkok, est-ce que vous avez mauvaise conscience ? » Réponse :
« Ça dépend… Si je pense que… C’est pour ça que je ne pouvais pas faire l’économie de ce chapitre. Parce que je ne sais pas. Et que ne sachant pas, encore maintenant, je pense qu’il est plus honnête de le dire. […] Si je n’avais pas écrit ce chapitre-là, j’aurais menti. Et que le but de ce livre était de ne pas mentir. » 221 (Cf. Penser. Liberté d’expression)
- Dans une autre émission [France 3. 6 avril 2005] évoquant « les garçons que l’on cherche à droite et à gauche », il parle de son « désir de paternité ». (Cf. Culture. Mitterrand Frédéric, Patriarcat. Pères, Proxénétisme. Bordels, Violences. Violences à l’encontre des enfants)

« Clients ». Pénalisation des « clients » :

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (1) : Si penser c’est relier, séparer c’est s’interdire de penser (la globalité).
La pénalisation des « clients » n’est pas plus synonyme d’abolition du système libéral proxénète - comme tant, au mépris de l’évidence, se sont acharnés à le faire croire - que ne l’eut été une décision de pénalisation ponctuelle de personnes « utilisant » des esclaves dans la permanence du système esclavagiste.
Ne pas oublier en sus que ladite dénonciation judiciaire, individuelle, couteuse, aléatoire (pour le moins) est censée être le fait de la victime et que son traitement est in fine renvoyé à la justice de l’État. Cette position est donc une réfutation partielle de la position, aujourd’hui partiellement dépassée, que j’ai défendue en 2002. 222
Par ailleurs, créer, maintenir, reproduire, la si efficace et nécessaire confusion - qui évacue le débat - en assimilant la « responsabilisation du client » et sa « pénalisation », comme n’ont cessé notamment de le faire les deux Rapports de l’Assemblée Nationale qui ont préparé la loi concernant la pénalisation des « clients », mais aussi de tant d’associations s’affirmant abolitionnistes, n’est pas honnête. 223 (Cf. Justice. Proxénétisme. Procès, Proxénétisme. Abolitionnisme)

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (2) : Se focaliser, quasi exclusivement, pour les associations abolitionnistes, pendant plus de deux ans, comme ce fut le cas en 2014/2015, pour les associations se targuant d’être abolitionnistes - sur cette seule revendication, [alors que le principe de la peine n’étant même pas acquise, et en tout état de cause, lorsqu’évoquée, infime] sans contester la séparation entre «prostitution» et «trafic», tout en utilisant, en intégrant, en assumant, le terme tout commercial d’« offre », légitimait nécessairement le système proxénète.

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (3) : Se focaliser quasi exclusivement sur le vote par les Chambres, puis par le sénat, de cet article, outre le dérisoire du projet, a progressivement transformé le suivisme de la politique gouvernementale en sa caution. Et dès lors, s’inscrivant dans le cadre de la loi française, dans sa propre logique, dans sa dynamique interne, elle ne pouvait plus remettre en cause le proxénétisme et de fait, le cautionnait.

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (4) : Se focaliser quasi exclusivement sur le vote par l’assemblée nationale, par le sénat, de cet article, (considéré comme le plus difficile à faire accepter) c’était donc politiquement s’inscrire dans le cadre d’une législation exclusivement française, et donc de fait, nécessairement dans le cadre d’une pensée nationaliste. Qui plus est, en faisant fi des toutes les législations, notamment européennes, mais aussi internationales, qui, depuis si longtemps, tel un bulldozer, avaient détruit tous les fondements de l’abolitionnisme, ce soutien les légitimait par le silence les concernant. (Cf. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées. Olivier Maud. Abolitionnisme)

Par ordre chronologique. « Clients ». Pénalisation :

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (1) : 2015. Bernard Lemettre, ancien président national du mouvement du Nid, actuel délégué régional Nord-Pas-de-Calais-Normandie, auteur de :
« Au terme de ‘pénalisation’ du client, je préfère toutefois substituer celui de ‘responsabilisation pénale’. Ce n’est pas l’homme que je juge, mais sa pratique de client qui a de graves conséquences sur les personnes prostituées. Je tiens à ce que les clients soient inquiétés par la loi, afin de faire disparaître, à terme, le clientélisme, qui coûte très cher à la personne prostituée et à son entourage, mais également à la société. » 224 (Cf. Hommes. Irresponsables)

« Clients » (Pénalisation des « clients ») (2) : 2016. Et, pourtant, le vote de la loi n° 2016-444 du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, ne permet pas de considérer, sans plus de clarification, que la « pénalisation des ’clients’ » puisse être mise à son actif. Pourquoi ? Tout d’abord, alors que les personnes-dites-prostituées sont, elles, toujours nommées, le terme de « client », lui, ne l’est pas. En effet, son article 20 prévoit que :
« Le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir des relations de nature sexuelle d’une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, de la fourniture d’un avantage en nature ou de la promesse d’un tel avantage est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe. […] »
Par ailleurs, sauf à considérer que le seul fait d’inclure cet article dans le code pénal puisse être considéré comme relevant de la « pénalisation », il importe de noter :
- que son intitulé : « Du recours à la prostitution » peut sans difficulté être considéré comme une légitimation juridique de la dite « prostitution » ;
- qu’une « contravention » n’est pas un « délit », ni a fortiori un crime et qu’une peine de prison est donc exclue ;
- que les contraventions de cinquième classe concerne les permis de chasse et les permis de conduire,
- et que l’alinéa 6, qui concerne les dites contraventions dans le code pénal (Article 131-16), prévoit : « la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit. Toutefois, cette confiscation ne peut pas être prononcée en matière de délit de presse. »
« La chose » …

« Clients » (Réal Griselidis) : (1er janvier) 2023. Entendu ce jour, dans l’émission de France Culture consacré à Grisélidis Réal [1929-2005], poétesse cet écrit (sans date, ni source) qu’elle adresse aux « clients » :
« Et toi pitoyable ordure, que viens-tu me parler d’amour ; tu pourris lentement dans ta graisse en ouvrant la gueule avec peine comme un poisson asphyxié, comme un mollusque écrasé, ton ventre suant dans ses replis et lorsque je ferme les yeux afin que je t’oublie en ces heures si sombres, je te souhaite la mort. » 225 (Cf. Femmes. Remarquables. Réal Grisélidis)

« Clients » (Richelieu duc de) : (7 septembre) 1753. Voltaire [1694-1778] dans une lettre écrite au duc de Richelieu [1696-1788], auteur de :
« Il y a dans Paris force vieilles et illustres catins à qui vous avez fait passer de joyeux moments, mais il n’y en a point qui vous aime plus que moi. » 226 (Cf. Êtres humains. Aimer, Hommes. « Trompeurs de femmes », Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage ». Voltaire)

« Clients » (Roy Jules) : 1989. Jules Roy [1907-2000], dans Mémoires barbares, auteur de :
« (en septembre 1939) Notre commandant se prenait pour le Grand Turc et nous entrainait souvent boire du champagne à Reims. Le soir, avec quelques officiers désignés à tour de rôle, il couchait au Sphinx, le célèbre bordel où les filles étaient belles. Il m’y emmena une fois. Alors, il se déchaînait dans une vague noce crapuleuse qu’il prenait pour une débauche rituelle la veille d’une bataille. Il croyait grimper vers le zénith, vers la gloire. » (Cf. Politique. Guerre)
Il poursuit : « (en 1944), Paris était libéré, les Américains défilaient à Reims ; ces dames du Sphinx avaient dû les recevoir (sic) aussi. » 227

« Clients » (Simenon Georges) : 1982. Georges Simenon [1903-1989], dans ses Mémoires intimes, auteur de :
« […] Je me rends chez une Madame Claude quelconque. La vraie - dont on a beaucoup parlé - n’était pas la seule à Paris et je crois que je les ai connues, toutes, celles qui habitaient des hôtels particuliers, l’une dans la rue Paul Valéry, toutes dans les ‘beaux quartiers.’ Pour répondre, en passant, à des légendes qui font de moi un obsédé sexuel, je me permets de signaler que j’ai des goûts très normaux et je ne suis pas le seul à être mû, depuis ma tendre adolescence, et encore aujourd’hui, par des besoins sexuels impérieux. […] » 228 (Cf. Corps, Hommes. « Politiques ». Strauss-Kahn Dominique, Proxénétisme. Dumas Roland. Simenon George, Sexes. Hommes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

« Clients ». Anton Tchékhov :

« Clients » (Tchékhov Anton) (1) : 1888. Anton Tchékhov [1860-1904], dans La crise, auteur de :
« - Où sont ces demoiselles, demanda le carabin.
- Elles prennent leur thé, répondait la blonde. Stépane, cria-t-elle, va dire à ces demoiselles qu’il y a des étudiants. […]
Tout était banal, prosaïque, et sans intérêt. […]
- Que tout est pauvre et bête ! songeait Vassiliev. Qu’est-ce qui, dans toute cette médiocrité que j’ai sous les yeux, pourrait séduire un homme, l’inciter à commettre l’affreux péché d’acheter un être humain pour un rouble. Je comprends l’amour du péché pour le lustre, la beauté, la grâce, la passion, le bon goût, mais ici ? Au nom de quoi pêchent-ils ? Du reste… ne pensons pas. » 229

« Clients » (Tchékhov Anton) (2) : 1888. Anton Tchékhov [1860-1904], dans La crise, auteur de :
« Vassiliev entra au salon et s’assit. Outre ses amis et lui, il se trouvait beaucoup de clients : deux officiers d’infanterie, un monsieur gris et chauve à lunettes d’or, deux étudiants imberbes de l’institut de géométrie et un homme complètement ivre qui avait une tête d’acteur. Toutes les pensionnaires étaient occupées auprès des clients et n’accordèrent aucune attention à Vassiliev. Seule l’une d’elles, habillées en Aïda, lui coula un oeillade, sourit et dit en baillant : ‘Voilà un brun… ‘
Vassiliev sentit son cœur battre et son visage prendre feu. Il avait honte devant les clients de se trouver là, il se dégoûtait ; il souffrait. Il souffrait de se dire que lui, un homme honnête et affectueux (telle était l’opinion qu’il avait eu de lui-même jusqu’alors) haïssait ces femmes et n’éprouvait pour elle que de la répulsion. De pitié, il n’en ressentait ni pour elles, ni pour les musiciens, ni pour les domestiques. » 230

« Clients » (Tolstoï Léon) : Léon Tolstoï [1828-1910], écrit dans des Feuillets, Journaux et Carnets :
- (janvier-février )1847. « (Un mot censuré) une femme un ou deux fois par mois » [par ailleurs, suivi de : « Faire tout autant que possible soi-même » ;
- (19 juin) 1850. « Je ne peux pas surmonter la luxure, d’autant moins que cette passion a conflué chez moi avec l’habitude. »
- (17 décembre) 1850. « […] le soir chez les filles et au club » [par ailleurs, suivi le 24 décembre 1850, « Conformément à la loi religieuse, ne pas posséder de femmes »]
- (3 juillet) 1851. « Suis allé à Tchervlionnaïa, bu, couché avec une femme ; tout cela est très mauvais et me tourmente fort. Pas une fois encore, je n’ai passé plus deux mois en me conduisant bien - de sorte que je sois content de moi. Hier aussi j’ai voulu [un mot biffé]. Heureusement qu’elle ne s’est pas laissé faire… Ignominie ! Mais j’écris cela pour mon châtiment. »
- (25 août) 1851. « Hier une fille cosaque chez moi. Je n’ai presque pas dormi de la nuit… Défaillance de caractère [cinq mots censurés]. »
- (26 août) 1851. « Yapichka ivre m’a dit qu’avec Salamanida [« Fille cosaque »], la chose s’arrange. Je voudrais la prendre et la décrotter. »
- « Apprendre le Tatar et filles. »
- (4 septembre) 1851. « J’ai eu des femmes ; me suis montré faible dans bien des occasions. »
- (29 novembre) 1851. « Je n’ai jamais été épris de femmes. […] »
- (20 mars) 1852. « J’ai possédé une femme en septembre à la fin du mois, et encore à Tiflis il y a quatre mois. »
- (13 avril) 1852. « Suis passé devant chez Pokounka *; mais malgré toute mon envie, cette fois je n’y suis pas allé ». La note de La Pléiade ‘précise’ * : « Femme cosaque. Apparemment tenancière d’une … auberge. » (Cf. Bordel)
- « Je ne vais pas bien - hémorroïdes et gonflement des veines - ce doit être la continence. »
- (31 mai) 1852. (Concernant « sa jeunes logeuse » qui « coquette sans doute avec moi »)
« Je remercie Dieu de la timidité dont il m’a doué, elle me suave de la débauche. »
- (15 au 22 mai) 1853. « Possédée deux fois Kas[staka]. Mauvais. Je me suis beaucoup laissé aller. »
- (23 juin) 1853. « Il m’est devenu soudain incompréhensible que j’aie pu durant tout ce temps me conduire si mal. […] Les f[illes] m’ont fourvoyé. »

- (25 juin) 1853. « Des petites choses aux grandes ce défaut [gâte. biffé] détruit le bonheur de la vie. Si j’avais de la persévérance dans ma passion des femmes, j’aurais du succès et de souvenirs, si j’avais de la continence, je serais fièrement tranquille. »
- (25 juin) 1853. « Abstiens-toi de l’alcool et des femmes. Le plaisir est si petit, si peu clair et le repentir est si grand. »
- (26 juin) 1853. « Après le dîner, j’ai paressé. J’aurais pu sinon écrire, au moins réfléchir. - Les filles m’en empêchent. »
- (28 juin) 1853. « Après le dîner suis allé d’une fille à l’autre et partout sans succès. Demain, écrire du matin au soir et employer tous les moyens pour avoir une fille. »
- (15 juillet) 1853. « Hier, j’ai été séduit par une belle Tsigane; mais D[ieu] m’a sauvé. »
- (18 juillet) 1853. « Pourquoi personne ne m’aime-t-il ? […] Où bien ne suis-je pas pour ce milieu ? M[acha] est si gentille qu’on regrette involontairement qu’il n’y ait personne pour comprendre son charme. Une saleté comme Kam[ioni] - « un officier » - lui plaît. »
- (21 juillet) 1853. « Je suis allé chez M[acha] et j’y ai passé tout le jour. »
- (27 juillet) 1853 « Rien fait. Les jolies femmes font trop d’effet sur moi. […] »
- (11 août) 1853. « J’ai effleuré plusieurs fois T [héodorina] le soir, et elle m’excite fortement. […] Kassatka m’a gratifié de je ne sais quel m[ercure], ce qui m’ennuie beaucoup. »
231
- (13 septembre) 1853. « […] Possédé une fille répugnante »
- (16 octobre) 1953. « […] Je vais tâcher de me procurer une femme. »
- (15 novembre) 1853. « Une gamine de quatorze ans me plaisait beaucoup. » (Pas terminé)

« Clients » (Vailland Roger) : 1957. Roger Vailland [1907-1965], dans La loi, auteur de :
« À vingt-deux ans, il sait très peu de choses des femmes. Il va quelques fois dans les maisons de plaisir de Foggia ou de Naples ; comme il a peu d’argent, il ne reste qu’un moment dans la chambre peinte en blanc comme une salle de clinique ; les instructions d’hygiène sont affichées au mur, près du lavabo, comme l’exige le règlement de police, les recommandations plus importantes en caractère gras ; sur la planchette de verre au-dessus du bidet, le litre de permanganate, le désinfectant pour la bouche et la pommade dont l’usage est facultatif mais conseillée ; tel est le décors de ses amours. ‘Mon petit cadeau’, ‘Tu ne veux pas rester une demi-heure, cela ne te coûtera que deux mille lires’, ’Tu n’as pas encore un billet de cinquante lires ?’, ‘Dépêche-toi’, voilà tout ce qu’il connaît du langage de l’amour. Déjà la sous-maitresse frappe à la porte : ‘Pressons-nous’. » 232

III. Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées :

Personnes-dites-prostituées :

Personnes-dites-prostituées (1) : C’est parce les personnes-dites-prostituées sont des êtres humain-es que le proxénétisme est criminel. Et qu’il doit être, dans son principe même, aboli. Cet argument se suffit à lui-même, car il est au fondement de la condamnation du principe même du proxénétisme. En ajouter d’autres invalide ledit principe. (Cf. Abolitionnisme)

Personnes-dites-prostituées (2) : Analyser le proxénétisme sur les seuls fondements de la dénonciation de la vie des personnes-dites-prostituées, c’est analyser le capitalisme sur les seuls fondements des enquêtes de Villermé dans le Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie (2 volumes, 1840) ou le marxisme sur ceux des constats d’Engels dans La situation de la classe laborieuse en Angleterre (1845).

Personnes-dites-prostituées (3) : Tant d’hymnes, chansons, poèmes - réalistes, romantiques, humanistes - concernant les, des prostituées qui, pour, certains d’entre eux, autrefois, m’ont touchée, aujourd’hui m’insupportent… Seuls quelques rares échappent à ce dégoût.

Personnes-dites-prostituées (4) : Dans le monde marchand, il faut fabriquer des produits qui se vendent ; et toute la société doit y contribuer. Dans le monde libéral proxénète, il faut donc logiquement fabriquer des femmes qui se vendent et des hommes qui, d’une manière ou d’une autre, les achètent et /ou les louent ; et toute la société doit y contribuer. (Cf. notamment, Pornographie)

Personnes-dites-prostituées (5) : Au XIXème siècle, concernant le travail des enfants, certains libéraux se demandaient ou - diable ! - pouvait se trouver le problème dès lors que des enfants voulaient ou, pour les moins cyniques, devaient travailler, si concomitamment d’autres voulaient les employer…
Le raisonnement est de même nature concernant les personnes qui distinguent les prostituées dites « volontaires » et/ou « libres » aux… « autres ».
Et la question est alors sans doute moins de dénoncer de telles absurdités - j’ose dire conceptuelles - que de s’interroger afin de comprendre par quels mécanismes celles-ci furent si peu combattues, si aisément considérées comme légitimes.

Personnes-dites-prostituées (6) : 1862. À l’instar de Victor Hugo [1802-1888] qui, dans Les misérables écrit :
« Les galères font le galérien », on peut écrire - bien que le verbe « faire » soit inapproprié - :
« Le proxénétisme fait les prostituées ». 233 (Cf. Langage. Verbe. Faire)

Personnes-dites-prostituées (7) : Entendu :
« Depuis que j’ai 13 ans, personne ne m’a jamais rendu service sans me demander quelque chose en échange. »

Personnes-dites-prostituées (8) : Pourquoi dit-on si rarement que les femmes-dites-prostituées, si souvent présentées comme « grossières », « vulgaires », s’étaient conformées à ce que les hommes, potentiels « clients » - dans un monde, une culture où la satisfaction de leurs « besoins » n’étaient pas contestée - étaient censés étaient censés attendre, apprécier. (Cf. Culture. Proxénète, Hommes, Patriarcat, Proxénétisme. « Clients »)

Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées (9) : Une personne-dite-prostituée doit « faire » tant de « clients » par jour, par mois, pour payer l’hôtel, le proxénète, la nourrice, son logement… (Cf. Langage. Verbe. « Faire », Proxénétisme. « Clients »)

Par ordre alphabétique. Personnes-dites-prostituées :

Par ordre chronologique. Personnes-dites-prostituées. Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées :

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (1) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans l’Argent auteur de :
« On s’étouffait dans les petits théâtres et dans les restaurants, les trottoirs n’étaient plus assez larges pour le torrent débordé de la prostitution. » 234

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (2) : 1901. Thomas Mann [1875-1955], dans Les Buddenbrook, auteur de :
« […] Cette décoration provenait d’une maison du voisinage du port, un hôtel qui, le soir, allumait une lanterne rouge au-dessus de la porte d’entrée, lieu de réunion sans contrainte où régnait toujours la gaité. » 235

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (3) : 1909. Alexandra Kollontaï [1872-1952], dans Les bases sociales de la question féminine, auteure de :
« La bourgeoisie et l’Église, qui jouissaient elles aussi des services de la prostitution et qui la soutenaient en secret, la fustigeaient et la persécutaient ouvertement. » 236 (Cf. Femmes. « Féminin ». Remarquables. Comment les faire disparaître, Famille. Mariage, Féminisme. Féministes. Comment les faire disparaître. Antiféminisme)

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (4) : (26 mai) 1931. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de :
« Non loin de là une rue chaude, avec des maisons que leurs enseignes ou numéros font instantanément reconnaître pour ce qu’elles sont. » 237

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (5) : 1938. Magdeleine Paz [1889-1973], dans un article intitulé Le peuple des hommes seuls, auteure de :
« Mais les autres [les étrangers vivant « seuls »] ceux qui vivent à cinq ou six des garnis ou des taudis, qui, pendant des années sont séparés de leur familles, de leur milieu, imagine-t-on leur vie d’épaves, leur existence physiologiquement anormale - ou leur recours à ces établissements ignobles où le plus bas proxénétisme, facilite, pour quelques francs, l’échange des maladies et de la souillure ? » 238 (Cf. Femme. « Épave humaine ». Femmes. Remarquables. Paz Magdeleine, Patriarcat)

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (6) : 1957. Roger Vailland [1907-1965] dans La loi, auteur de :
« Deux cent lires, c’est également le prix de deux cents grammes d’huile d’olive, de deux litres de vin et d’une passe au bordel. » 239

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (7) : 1974. Dans une émission intitulée La civilisation 1900, j’entends évoquer « ces franges de la prostitution et les maisons closes que les bourgeois savourent en secret. » 240

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (8) : 2007. Lu dans le livre de Marie Didier, Dans la nuit de Bicêtre dans lequel elle réhabilite La vie et l’action de Jean Baptiste Pussin [1746-1811], devenu « gouverneur des fous » à Bicêtre : « […] La chasteté forcée qui est la tienne depuis des années exalte d’un coup le besoin effréné de caresser, de prendre une femme, mais tu connais trop bien les trois cent vérolées de la Miséricorde à Bicêtre pour accepter ce sexe qui, dans les ténèbres de la nuit, se livrerait à toi pour quelques sous à peine. » (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Langage. Sujet. Sexes, « Sciences » sociales. Psychanalyse. Psychiatrie, Sexes) 241

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (9) : (3 février) 2018. Sylvie Chaperon, auteure de :
« Le droit français […] garantit aux hommes, à travers (sic) les maisons closes, le droit à une prostitution saine et récréative. »
Saine (quid de la syphilis ?) et récréative (pour qui ?) 242 (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Féministes. Comment les faire disparaître, Sexes. Syphilis)

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (10) : (13 avril) 2018. Lu :
« La loi du 13 avril 2016 instaure une interdiction d’achat d’acte sexuel. » 243

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personne-dites-prostituées) (11) : (7 octobre) 2019. Entendu sur France Culture évoquer Pierre Loti [1850-1923] qui « fréquentait les milieux de la prostitution. » 244

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (12) : (11 décembre) 2021. Michelle Perrot dans une émission intitulée « le sexe des femmes », évoque, concernant les « plaisirs des hommes », « les maîtresses, la prostitution, les maisons de rendez-vous, les filles galantes. » 245 (Cf. Langage. Zeugma)

Personnes-dites-prostituées (Comment faire disparaître les personnes-dites-prostituées) (13) : (7 février) 2023. Entendu évoquer, après avoir précisé que la ‘traite’ ‘avait’ une définition juridique : « une personne en situation de traite ».

Par ordre alphabétique. Personnes-dites-prostituées :

Personnes-dites-prostituées (Bachelot Roselyne) : 1999. Roselyne Bachelot, auteure de :
« C’est une chose que j’ai souvent entendue : les femmes politiques, ce sont toutes des p… ! » 246 (Cf. Femmes « Politiques ». Bachelot Roselyne, Langage, Patriarcat)

Personnes-dites-prostituées (Balzac Honoré de) : 1838. Balzac [1799-1850], dans Splendeurs et misères des courtisanes, auteur de :
« La familiarité la plus déshonorante est le premier impôt que ces sortes de femmes prélèvent sur les passions effrénées ou sur les misères qui se confient à elles. […] » 247 (Cf. Hommes, Langage. Sujet, Économie. Impôts, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Harcèlement sexuel)

Personnes-dites-prostituées (Baudelaire Charles) : 1947. Jean-Paul Sartre [1905-1980] dans Baudelaire [1821-1867], le cite (sans source, sans date) :
« Ce qui rend la maîtresse si chère, c’est la débauche avec d’autres femmes. Ce qu’elle perd en jouissances sensuelles, elle le gagne en adoration. La conscience d’avoir besoin de pardon rend l’homme plus aimable. » 248 (Cf. Femmes. Comparaison entre femmes, Hommes, Patriarcat)

Personnes-dites-prostituées (Bloy Léon) : 1889. Léon Bloy [1846-1917], dans ses Lettres à sa fiancée, lui écrit :
« […] la prostitution, l’inévitable destin de la femme désespérée. » 249

Personnes-dites-prostituées (Buisson Patrick) : 2008. Patrick Buisson, dans 1940-1945. Années érotiques. Vichy ou les infortunes de la vertu, emploie l’expression - la plus odieuse ? - d’« effectif bordelier. » 250
En cohérence avec le titre du livre ?

Personnes-dites-prostituées (Conseil Constitutionnel) : (1er février) 2019. Je lis dans la décision n° 2018-761 QPC. du Conseil constitutionnel :
« […] Dans leur très grande majorité, les personnes qui se livrent à la prostitution sont victimes du proxénétisme et de la traite […] ».
De par cette formulation, le Conseil constitutionnel valide - dans la lignée du distinguo obtenu à la conférence de l’ONU « sur les femmes » de Pékin en 1995 entre « prostitution libre et forcée » - le distinguo entre celles qui seraient « victimes du proxénétisme et de la traite » et celles qui ne le seraient pas, et qui, dès lors, peuvent arguer et se targuer de « la liberté personnelle » de la « liberté d’entreprendre » et de « la liberté contractuelle » nommément citées.
Il est in fine fait référence aux « conséquences sanitaires pour les personnes prostituées » … « des dispositions contestées » (sic). En tout état de cause, cette référence peut être légitimement considérée comme justifiant lesdites « conséquences », pudiquement nommées « sanitaires ». (Cf. Proxénétisme. Conseil Constitutionnel. « Clients ». Conseil Constitutionnel)

Personnes-dites-prostituées (Constant Benjamin) : 1804. Benjamin Constant, [1767-1830], dans son Journal intime, auteur de :
- « Ayant eu l’occasion d’avoir quelques détails intimes de l’existence des filles du demi-monde, je me suis convaincu que le roman Justine [Sade] n’est point une exagération de la vie humaine. Quelle espèce que la nôtre ! »
- « J’ai déjà remarqué que les filles aimaient Rousseau. J’en ai vu une aujourd’hui qui voulait aller en pèlerinage à Ermenonville. C’est que l’état social pèse sur cette classe et que Rousseau en est le plus éloquent défenseur. »
- « J’ai essayé de relever une fille tombée, mais c’est inutile. Il y a là une habitude de dégradation qu’il est impossible d’effacer. Comme cela fait apprécier un mariage pur où le plaisir est sans dégoût […]. » 251 (Cf. Femmes. « Tombées »)

Personnes-dites-prostituées (Delors Jacques) : (15 février) 2024. [1ère diffusion. 1999] Jacques Delors [1925-2023], sur France Musique, concernant Billie Holiday [1915-1959], auteur de :
« Elle a souffert de la prostitution. »

Personnes-dites-prostituées (Flaubert Gustave) : (10 juillet) 1878. Gustave Flaubert [1821-1880] dans une lettre à Ivan Tourgueniev [1818-1883], auteur de :
« (Concernant Guy de Maupassant. [1850-1893]) Son ministère de la Marine l’énerve et l’abrutit, à ne pouvoir plus travailler. Et ‘ces dames’ sont impuissantes à le distraire ! D’ailleurs comme ‘L’Europe nous les envie’ encore plus que nos institutions, elles ont en ce moment tant d’occupations qu’il est impossible de les aborder. Après l’Exposition, il y en aura bien une vingtaine de mille crevées par excès de travail - (sic). » 252 (Cf. Femmes. Comment meurent les femmes, Proxénétisme. Bordels)

Personnes-dites-prostituées. France Culture :

Personnes-dites-prostituées (France Culture) (1) : (27 mai) 2016. Aurélie Kieffer, journaliste, sur France Culture, auteure de :
« Quand on discute (en Côte d’Ivoire) avec les professionnelles du sexe … alors, elles apprécient beaucoup les visites-aides de leurs consœurs (pour le dépistage, les soins) … mais, elles, ce qu’elles voudraient, c’est plutôt de l’argent, de l’aide pour sortir de la prostitution avant les soins, avant la lutte contre le sida. » 253 (Cf. Femmes. Sida, Proxénétisme. Abolitionnisme)

Personnes-dites-prostituées (France Culture) (2) : (22 décembre) 2022. Entendu sur France Culture, l’expression de « dame de petite vertu ».

Personnes-dites-prostituées (France Culture) (3) : (22 août) 2023. Entendu sur France Culture, dans la série d’émissions consacrés à Victor Hugo [1802-1885], concernant Juliette Drouet [1806-1883] :
« Elle a été prostituée [!], elle est donc une excellente amante. »

Personnes-dites-prostituées (Gallimard) : 2018. Je lis, dans une note du tome II de La Pléiade édité par Jean-Pierre Lefebvre des Œuvres complètes de Kafka [1883-1924], concernant la traduction du terme allemand « luder » ceci :
« Outre le cadavre d’un animal, le terme « luder », équivalent de « garce » ou de « salope », désigne aussi (et surtout) une femme de mauvaise vie, mal soignée et mal famée, ne pensant qu’au sexe ». 254
« Ne pensant qu’au sexe » : Comment peut-on ? (Cf. Corps. Cadavres, Êtres humains. Femmes, Penser, Sexes)

Personnes-dites-prostituées (Garçon Maurice) : 1941. Maurice Garçon [1889-1967] défend, en tant qu’avocat, un « patron de bordel en procès avec son propriétaire » et se « rend sur les lieux ». Il décrit :
« vingt femmes nues, presque toutes mafflues et mal proportionnées, les seins généralement tombant […] travaillant à l’abattage. ».
« Dans les bons moments chaque femme fait soixante passes par jour. » Il poursuit :
« Je me suis amusé en bavardant à chronométrer les temps de disparition avec les clients. On se presse dans les chambres qui sont étroites et sordides. Je n’ai pas vu la passe dépassant - avec le temps mis à monter et à descendre l’escalier - plus de cinq minutes. Ce qu’il y a de plus frappant à observer c’est le silence et la discipline. Pas un cri. Pas une chanson. Les hommes arrivent, s’asseyent ou attendent debout. Ils ne paraissent pas pressés. Ils attendent le passage de la femme dont ils ont envie. Parfois entre le moment et où ils ont choisi et celui où ils se contentent, trois ou quatre hommes ont passé sur le ventre de celle qu’ils ont convoitée. […] On vient là comme à un réfectoire. On se passe une envie brusque et on part allégé. Personne ne fait de sentiment. » 255 (Cf. Justice. Abattage)

Personnes-dites-prostituées. Emma Goldman :

Personnes-dites-prostituées (Goldman Emma) (1) : 1894. Emma Goldman [1869-1940], dans Un an au pénitencier de Blackwell, emprisonnée en 1893, auteure de :
« En mars 1894 nous avons reçu un grand afflux de prisonnières. C’était pratiquement toutes des prostituées ramassées pendant les rafles récentes. La ville avait été frappée d’une nouvelle croisade contre le vice. Le Comité Lexow, avec à sa tête le Révérend Parkhurst, maniait le balai qui devait nettoyer New York de ce fléau affreux. Les hommes trouvés dans les maisons closes étaient automatiquement relâchés, mais les femmes étaient arrêtées, condamnées et envoyées à Blackwell’s Island.
La plupart de ces malheureuses arrivaient dans des conditions déplorables. Elles étaient soudainement privées des narcotiques qu’elles utilisaient pratiquement toutes habituellement. La vue de leur souffrance était poignante. Avec une force de géantes, les frêles créatures secouaient les barreaux de fer, juraient et hurlaient pour demander de la drogue et des cigarettes. Puis elles tombaient au sol, exténuées, gémissant pitoyablement tout au long de la nuit.
La misère de ces pauvres créatures me rappela ma propre lutte pour me passer de l’effet apaisant des cigarettes. Mis à part durant mes dix semaines de maladie à Rochester, j’avais fumé pendant des années, parfois jusqu’à quarante cigarettes par jour. Lorsque nous avions des problèmes d’argent, et qu’il fallait choisir entre du pain ou des cigarettes, nous nous décidions généralement pour ces dernières. Nous ne pouvions tout simplement pas tenir très longtemps sans fumer. Être coupée de cette habitude en arrivant au pénitencier fut pour moi une torture presque au-delà de mes forces. Les nuits dans la cellule devinrent doublement atroces. Le seul moyen d’obtenir du tabac en prison passait par la corruption. Mais je savais que si une des détenues était attrapée en m’apportant des cigarettes, elle serait punie. Je ne pouvais les exposer à ce risque. Priser du tabac était autorisé, mais je n’ai jamais pu m’y habituer. Il n’y avait rien à faire à part s’adapter à la privation. J’eus la force de résister et j’oubliais ma dépendance en me plongeant dans la lecture.
Il n’en était pas de même pour les nouvelles arrivantes. À partir du moment où elles apprirent que j’étais responsable de la pharmacie, elles m’ont poursuivie avec des offres d’argent ; pire encore, avec de pitoyables appels à mon humanité. ‘Juste une bouffée de dope, pour l’amour de Dieu !’. Je m’insurgeais contre l’hypocrisie chrétienne qui permettait aux hommes de s’en aller librement et qui envoyait les pauvres femmes en prison pour avoir accédé aux demandes sexuelles de ces mêmes hommes. Priver soudainement les victimes des narcotiques qu’elles avaient utilisés pendant des années me paraissait impitoyable. Je leur aurais volontiers donné ce dont elles avaient si terriblement besoin. Ce ne fut pas la peur de la punition qui m’empêcha de leur apporter un peu de soulagement ; c’était la confiance que le Dr. White avait en moi. Il m’avait fait confiance avec les médicaments, il avait été gentil et généreux - je ne pouvais pas le trahir. Les cris des femmes me déroutèrent, m’affaiblirent durant des journées entières, mais je m’en suis tenue à mes responsabilités.
» 256 (Cf. Économie. « Pauvres Les »)

Personnes-dites-prostituées (Goldman Emma) (2) : 1922. Emma Goldman [1869-1940], dans L’agonie de la révolution. Mes deux années en Russie. 1920-1921, écrit :
« (À Petrograd, en1920) Sur la perspective Nevski, au coin de la rue Liteiny, je passais devant un groupe de femmes blotties les unes contre les autres pour se protéger du froid. Des soldats qui parlaient en gesticulant les entouraient. Ces femmes, m’apprit-on, étaient des prostituées qui se vendaient pour une livre de pain, un morceau de savon ou du chocolat. Les soldats étaient les seuls clients qui pouvaient payer grâce à des rations supplémentaires. La prostitution en pleine Russie révolutionnaire ? Je m’étonnai. Que fait le gouvernement communiste pour ces malheureuses ? Que font les soviets d’ouvriers et de paysans ? Mon accompagnateur sourit tristement. Le gouvernement soviétique avait fermé les maisons closes et essayait désormais de chasser ces femmes de la rue, mais la faim et le froid les y ramenaient de nouveau ; d’ailleurs il fallait bien remonter le moral des troupe… C’était trop affreux, trop invraisemblable pour être réel, et pourtant elles étaient là, ces pauvres créatures transies de froid, face à ceux qui les achetaient, les défenseurs de la Révolution rouge. ‘C’est ce maudit blocus, cette intervention étrangère, qui en sont les causes’ me dit mon accompagnateur. Bien sûr oui, les interventionnistes et le blocus sont responsables, me rassurai-je. J’essayais de chasser la vision de ces femmes les unes contre les autres, mais en vain ; je sentis à cet instant quelques chose se briser en moi. » 257 (Cf. Femmes, Économie. « Pauvres Les »)

Personnes-dites-prostituées. Julien Green :

Personnes-dites-prostituées (Green Julien) (1) : (26 août) 1960. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, écrit :
« Dans son livre sur le Mexique, Graham Greene [1904-1991] parle de la paix que donne la confession ‘entre deux péchés’. Il n’a pas d’illusions. Ailleurs, il parle de prostituées assises sur un canapé et les appelle simplement ‘lovely sexual instuments’. L’homme de plaisir fait des êtres des instruments sexuels (sic), les réduits à une fonction, les simplifie à l’extrême (sic). Ce ne sont plus des âmes unies à des corps, mais tout bonnement des corps, et souvent des parties du corps. » 258 (Cf. Êtres humains. Âme, Corps, Sexes)

Personnes-dites-prostituées (Green Julien) (2) : (15 octobre) 1961. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, écrit :
« Je ne sais à quel propos nous [avec le père Cognet. 1917-1970] parlons de prostitution et je lui dis que, dans ma jeunesse, elle ne m’inspirait que des sentiments de sympathie, parce qu’on voyait chez elles infiniment moins d’hypocrisie et de pharisaïsme que chez les gens réputés ‘bien, à cause de quoi je la plaçais et la place encore, nettement au-dessus du monde des banquiers, hommes politiques, etc... Il m’a fait remarquer que l’Évangile ne dit pas autre chose et m’a rapporté les paroles d’un prêtre qui disait à des religieuses : ‘Mes filles, souvenez-vous qu’entre vous et les prostituées, il n’y a qu’une différence d’aiguillage’. »
Que d’abymes de la pensée… 259 (Cf. Penser, Patriarcat)

Personnes-dites-prostituées (Green Julien) (3) : (21 novembre) 1960. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, écrit :
« Les cinémas sont des petits refuges contre le désespoir ; de même que les bars et les maisons où on s’amuse une heure ou deux, mais Dieu est le seul grand refuge contre l’immense désespoir de Satan que celui-ci cherche à nous communiquer. » 260 (Cf. Enfants. Green Julien)

Personnes-dites-prostituées. Louis Guilloux :

Personnes-dites-prostituées (Guilloux Louis) (1) : 1928. Louis Guilloux [1899-1980], évoquant « un reportage à la Zola », fait « des visites utiles » et écrit à Jean Guéhenno [1890-1978] :
« On m’a raconté l’histoire inouïe d’une putain s’évadant du bordel où les agents la ramènent de force. » Et il poursuit :
« Qui cela peut-il intéresser ? Les assassinats moraux se commettent au grand jour et pour le plus grand bénéfice de certains. » 261 (Cf. Justice, Patriarcat, Politique. Morale. État)

Personnes-dites-prostituées (Guilloux Louis) (2) : 1935. Louis Guilloux [1899-1980], dans Le sang noir, auteur de :
« Et encore, dit-elle, je mets les gants, tu vois, histoire de ne pas me salir les mains. Je vaux mieux que lui, toute putain que je suis. » 262

Personnes-dites-prostituées (Hollande François) : 2014. François Hollande, évoquant la venue à l’Élysée d’une personne chargée de cirer les chaussures d’Aquilino Morel, l’un de ses conseillers, pour en dédramatiser ‘l’évènement’, auteur de : « Ce n’est pas une péripatéticienne qui vient. » 263
N.B. Comment une personne employant ce terme, fleurant bon son XIXème siècle, peut-elle comprendre les bouleversements théoriques, politiques, féministes inscrits dans le droit international, européen, français depuis une vingtaine d’années ? (Cf. Droit, Hommes. « Politiques ». Hollande François, Langage, Penser, Politique)

Personnes-dites-prostituées (Hua Yu) : 2006. Yu Hua, dans Brothers, évoquant une scène pendant ‘la révolution culturelle’ Chinoise, auteur de :
« Même la mère Su, celle de la boutique dim sum, avait été débusquée et soumise à la lutte-critique, en tant que prostituée. Elle avait une fille et pas de mari, et c’est ce qui faisait d’elle une prostituée. » 264

Personnes-dites-prostituées. Victor Hugo :

Personnes-dites-prostituées (Hugo Victor) (1) : (23 juin) 1848. Victor Hugo [1802-1885], dans Choses vues, auteur de :
« […] La garde nationale, plus irritée qu’intimidée, se rua sur la barricade au pas de course.
En ce moment, une femme parût sur la crête de la barricade, une femme jeune, belle, échevelée, terrible. Cette femme, qui était une fille publique, releva sa robe jusqu’à la ceinture et cria aux gardes nationaux, dans cette affreuse langue de lupanar, qu’on est toujours forcé de traduire : ‘Lâches, tirez, si vous l’osez, sur le ventre d’une femme !’ Ici, la chose devint effroyable. La garde nationale n’hésita pas. Un feu de peloton renversa la misérable. Elle tomba en poussant un grand cri. Il y eu un silence d’horreur parmi les assaillants.
Tout à coup, une seconde femme apparut. Celle-ci était plus jeune et plus belle encore ; c’était presque une enfant, dix-sept ans à peine. Elle leva sa robe, montra son ventre et cria : ‘Tirez, brigands !’ On tira. Elle tomba criblée de balles sur le corps de la première.
Ce fut ainsi que cette guerre commença. » 265 (Cf. Langage, Histoire. Patriarcale)

Personnes-dites-prostituées (Hugo Victor) (2) : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Il y a des petites filles qui commencent à huit ans par la prostitution et qui finissent à vingt ans par la vieillesse. » 266 (Cf. Enfants. Filles)

Personnes-dites-prostituées (Istrati Panaït) : 1929. Panaït Istrati [1884-1935], dans Vers l’autre flamme, auteur de :
« Kiev. Ukraine - fin avril 1928 - : « Beaucoup de nepmans [partisans de la NEP : Nouvelle politique économique] et de prostituées. Celle-ci, parfois, sont des fillettes de quatorze ou quinze ans. » 267 (Cf. Enfants. Femmes. Jeunes filles)

Personnes-dites-prostituées. Michel Leiris :

Personnes-dites-prostituées (Leiris Michel) (1) : (12 mai) 1932. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de :
« Pensé à toutes sortes de choses […] à cette espèce de charité qui est l’apanage de certaines putains, et que je serais tenté d’appeler ‘bonté animale du vagin.’ » 268 (Cf. Êtres humains, Corps. Vagin, Femmes, Hommes. « Intellectuels », Politique. Animalisation du monde, Ethnologie)
* Ajout. 21 juin 2021. À relire, j’ai du mal à imaginer qu’une telle ignominie a pu être pensée, écrite, et non relevée, non dénoncée…

Personnes-dites-prostituées (Leiris Michel) (2) : (3 octobre) 1959. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Amsterdam. On passe dans le canal bordé de part et d’autre par des petites maisons où les prostituées individuellement (et non pas brochettes comme à Hambourg) sont en vitrine. L’une d’elles l’air très sage dans sa combinaison noire, boit dans un grand bol un liquide qui doit être un café au lait matinal. »
Qu’est-il de plus choquant : les brochettes, l’air sage, ou le café au lait matinal ? 269 (Cf. Ethnologie)

Personnes-dites-prostituées (Lely Gilbert) : 1967. Gilbert Lely [1904-1985], dans son Sade, présentant le procès de Marseille au cours duquel Sade fut accusé de viols par six femmes-dites-prostituées le 27 juin 1772, auteur de :
« Nous voudrions qu’il nous fût permis d’ouvrir ici une parenthèse. Sur les six filles de Marseille qui ont témoigné contre M. de Sade, cinq ont déclaré que celui-ci leur avait proposé de ‘jouir d’elles par derrière’, mais qu’elles s’y étaient absolument refusées. Ces fins de non-recevoir, lesquelles ne pouvaient manquer de refroidir la générosité de leur client, nous paraissent dépourvues de vraisemblance chez des créatures de cette espèce. […]
Nous admettrons donc dans le présent récit [reproduit] que chacune des filles à qui il fut demandé le plaisir en question ne laissa pas d’y consentir, en dépit de son témoignage.
Si c’est là une conjoncture, elle atteint à notre sens ce degré de probabilité qui se confond avec la certitude. »
- Ou : comment un postulat se ‘vérifie’, au seul prix de la cohérence, de la rigueur, de l’honnêteté intellectuelle : Sade [1740-1814] doit être justifié, donc la parole de ces femmes - « des créatures de cette espèce » - doit être d’emblée invalidée, leur témoignage dépourvu de toute valeur. 270 (Cf. Justice. Témoignage. Preuves. Patriarcale, Penser. Postulat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Personnes-dites-prostituées (Le Monde) : (6 février) 2016. Je lis dans Le Monde, reprenant une citation de La révolution du plaisir [2015] de Shereen El Feki : évoquer les « personnes qui vendent des services sexuels pour joindre les deux bouts. » 271

Personnes-dites-prostituées (Lounguine Liliana) : 1970. Liliana Lounguine [1920-1997], dans Mot à mot, Une vie dans le siècle soviétique, écrit :
« À la fin des années 1970, la vie changea. L’aspect même de Moscou se transforma. L’inégalité sociale fit son apparition dans la rue. On cessa de dissimuler les richesses, elle devint ostentatoire. Des Mercédès porteuses de plaques minéralogiques russes firent leur apparition. Des jeunes filles s’affichèrent avec des manteaux de renard : soit des filles de la Nomenklatura, soit des prostituées rémunérées en devises, des ‘putains’ offrant leurs services aux clients de l’Intourist. » 272 (Cf. Femmes. Jeunes filles)

Personnes-dites-prostituées (Macron Emmanuel) : (8 mars) 2015. Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie de François Hollande, dans une interview au Wall Street Journal, évoquant son ancienne activité de banquier d’affaires, notamment pour le compte de la banque Rothschild, auteur de :
« On est comme une sorte de prostituée. Le job, c’est de séduire ». Le Figaro considère ce jugement - difficilement acceptable comme ‘analyse’ - comme « une maladresse ». 273
N.B. 2109. Depuis lors, Emmanuel Macron n’a, à ma connaissance, plus jamais parlé de « prostitution », de « proxénétisme », de « prostituées ». La situation actuelle lui agrée donc. (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Femmes. « Politiques ». Schiappa Marlène, Économie. Banques)

Personnes-dites-prostituées. Sándor Màrai) : 2006. Sándor Màrai [1900-1989], dans Métamorphoses d’un mariage, auteur de :
« Pourquoi n’ai-je pas pu vivre avec elle ? Le plaisir physique ? Mais non, j’ai eu au lit, autant de bons moments avec elle qu’avec d’autres femmes, tu sais, les professionnelles du grand duel de l’amour. » 274 (Cf. Femmes. Comparaison entre femmes, Famille. Couple)

Personnes-dites-prostituées (« Nous, prostituées). 1975 : 1976. Lu dans le livre de Dominique Dallayrac [1938-1992], Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle :
« Au mois de juin 1975, à Lyon, d’abord, puis dans d’autres villes de France, dont Paris, des prostituées se réfugient dans les églises pour attirer l’attention sur leurs revendications. Le 7 juin, elles publient un manifeste, rectifié le 9 juin dans sa forme définitive.
Nous prostituées,
- Ce que nous réclamons :
1. L’abolition de l’article 34 aliéna 13 et 26 aliéna 15 - incitation à la débauche. Plus d’amendes. Plus de procès-verbaux. Nous proposons : impositions non abusives donnant droit à la Sécurité Sociale et à la retraite, comme toutes les françaises, mères de famille.
2. Nous constatons que la prostitution est un métier dû aux besoins sexuels d’une partie de la société.
3. Nous voulons être citoyennes à part entière
-
Nous refusons fermement :
1. La réouverture des maisons closes, même sous formes très modernes et luxueuses d’Eros centers
2. D’être des fonctionnaires du sexe sans aucune liberté
3. D’être nationalisées
4. D’être municipalisées
- Nos revendications immédiates
1. Le retrait des peines de prison encourues par les personnes de Lyon
2. La suppression de la loi concernant la prison sur récidive
3. Voir un représentant du gouvernement capable de comprendre les problèmes des prostituées et trouver un terrain d’entente
4. Réouverture des hôtels dans les quartiers de prostitution
5. Application de la loi permettant la réinsertion de la femme et du travesti prostitués dans la société
6. Solidaires avec les prostituées femmes dans leurs luttes, les travestis réclament la suppression de l’article 32 aliéna 13 et de l’article 26, alinéa 15, ordonnance du 1-2-1949, concernant le port du vêtement féminin, en vertu des libertés individuelles et de l’évolution des moeurs.
Le comité des femmes et travestis prostituées. 275

Personnes-dites-prostituées (Olivier Maud) : (30 avril) 2016. Maud Olivier, députée socialiste, rapporteuse de la loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, auteure de : « Ce ne sont plus des délinquantes, ce sont des femmes libres » [d’être prostituées]. 276 Et elle poursuit :
« Le rapport sexuel doit être partagé ; le désir doit être partagé. » Terrible… (Cf. Proxénétisme. Parlement Français)

Personnes-dites-prostituées (Piat Felix & Morphy Michel) : 1892. Felix Piat [1810-1889] et Michel Morphy [1863-1928] dans Le chiffonnier de Paris, décrivent comment une femme est « inscrite » par la police de mœurs :
« L’ouvrière révoltée dans tout son être, médusée d’épouvante répéta machinalement :
- Inscrire !
- Bien ! fit le chef prenant le mot pour un consentement.
Et il écrivit le nom de la jeune fille sur un registre. Puis lui tendant une carte, il reprit :
- Voici l’ordre ! Passer ici chaque matin et faire viser cette carte par le médecin-chef du Dispensaire. L’exhiber à toute réquisition et recevoir l’inspecteur à toute heure de jour et de nuit. Défense de vivre avec un amant à demeure. Ne pas descendre dans la rue avant sept heures du soir et disparaître à onze. Ne jamais porter de vêtements de couleurs claires. Double srideaux de vos fenêtres fermées. Interdiction de séjourner ou stationner aux environs des églises, palais, théâtres, pensionnats, etc… Voilà. Tâchez d’être en règle. Signez ça, et vous irez faire seulement deux jours à Saint-Lazare [prison]. Vous voyez je suis coulant pour une fois, mais ne recommencez pas.’
La jeune fille avait écouté avec une stupeur mêlée d’horreur et de terreur cet arrêté administratif.
- ‘Oh Monsieur, ce n’est pas possible, on vous a trompé, dit-elle. L’agent qui m’accuse est un scélérat.’
- ‘Et vous êtes innocente peut-être’, ricana le chef blasé par son infernal métier.
- ‘Je vous le jure, dit l’ouvrière. […]
Ce ne fut qu’un éclat de rire dans la salle. […] » 277 (Cf. Justice. Proxénètes, Proxénétisme. Spéculum)

Personnes-dites-prostituées (Roth Joseph) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Ils étaient arrivés devant la lanterne bleue de tante Rési. Le capitaine Taittinger frappa à la porte close. À l’intérieur, le piano attaqua immédiatement La marche de Radetzky.
Ordre dispersé ! commanda Taittinger.
Les filles nues volèrent à leur rencontre, telle une troupe affairée de poules blanches.
Dieu soit avec vous ! dit Prohaska. […]
Petit à petit, ils s’étaient sous casés. […] » 278 (Cf. Femmes. Animalisation des femmes. Nues, Hommes, Politique. Guerre, Proxénétisme. Bordels)

Personnes-dites-prostituées (Sarraute Nathalie) : 1987. Nathalie Sarraute [1900-1999], dans le livre Nathalie Sarraute, qui êtes-vous ?, en réponse à une question de Simone Benmussa [1931-2001] concernant le souvenir « horrible » d’un voyage en Inde :
« Tu m’avais parlé de ces filles qu’on vendait. » :
« Les ‘cage-girls’. Je ne sais si ça existe toujours. C’était en [19] 70 à Bombay. Des kilomètres d’une rue sordide dans laquelle des filles de douze à seize ans étaient enfermées dans des cages. Aux portes des cages, il y avait des hommes armés de gourdins pas pour taper sur les filles mais sur les clients qui faisaient du scandale. Les petites filles étaient accroupies par terre et des mendiants, des gens misérables entraient pour une somme infime. Chacun faisait un signe à une des petites filles qui le suivait derrière un rideau, et, cinq minutes plus tard, il ressortait et un autre entrait. Ces cages s’étendaient sur des kilomètres. C’était des petites filles qui leurs parents vendaient pour quelques roupies à partir du moment où elles étaient nubiles. Bombay était d’une misère épouvantable. Les gens mourraient dans la rue. On voyait des moribonds sur la chaussée. » 279 (Cf. Enfants, Femmes. Enfermées, Famille)

Personnes-dites-prostituées (Serge Victor) : 1930. Victor Serge [1890-1947], dans Les hommes dans la prison, concernant la prison de la Santé avant la première guerre mondiale, auteur de :
« La prison-machine charrie ses épaves de compartiment en compartiment. Nous assistons au défilé des prostituées ramassées la nuit par les agents [de la police] des mœurs. Enfermés d’hier, nous ne savons pas encore ce qu’il peut y avoir de prodigieux dans la plus banale silhouette féminine. Au passage grotesque de ce troupeau disparate, les hommes rient d’habitude. Toutes les passantes de la rue semblent là, tous les types, tous les âges. Une grosse dame affairée s’indigne : ce n’est pas vraiment son tour, on la ramasse trop souvent, on lui en veut. Des radeuses à chignon solide passent, indifférentes, les mains dans les poches du tablier. Il en est qui rigolent. Passent aussi des jeunes femmes d’allure modeste, confuses, fripées, étouffant des hoquets de pleurs. Une gentille ouvrière, une dactylo en imperméable, une rôdeuse des halles, écumante de rage ; tenue au poignet par un garde municipal. C’est un flot, - le flot de chaque nuit, de chaque matin, à pareille heure - plusieurs centaines. Une odeur de mauvais parfum et de linge sale finit par épaissir l’air. J’observe une femme bien vêtue qui tient attentivement entre ses deux mains son chapeau à plumes, recouverts d’une chemisette. Elle a une poitrine abondante, elle accomplit avec décision une formalité nécessaire. C’est ça la vie, hein ! Une fois par quinzaine au moins, il faut passer par là : le métier veut ça.
En réalité, les agents doivent ‘faire leur service‘, c’est à dire empoigner chaque nuit un certain nombre de filles : ils prennent, cela est humain, de préférence celles dont les têtes ne leur reviennent pas ou qui manquent de complaisance. Ils traquent aussi l’irrégulière ; car chaque inscription nouvelle soumet une créature à leur loi de mâles investis, sur le trottoir des carrefours louches, d’une autorité absolue. » 280

Personnes-dites-prostituées. János Székely :

Personnes-dites-prostituées (Székely János) (1) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Je n’oublierai jamais ces sombres matins d’hiver, où les ruelles de notre misérable faubourg [de Budapest] n’étaient hantés que par les prostituées, les ivrognes et les voleurs. La police elle-même ne se risquait pas au Faubourg des Anges. » 281
N.B. L’équivalence ici présentée ne doit pas faire illusion : les femmes-dites-prostituées étaient elles-mêmes victimes des ivrognes et des voleurs.

Personnes-dites-prostituées (Székely János) (2) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« En hiver, l’amour était un luxe coûteux que tous les garçons ne pouvaient guère s’offrir. […] La seule possibilité, c’eut été quelque hôtel bon marché ; mais c’était au-dessus de leurs moyens, de même qu’une prostituée. » 282

Personnes-dites-prostituées (Székely János) (3) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« À cette époque, on pouvait acheter n’importe quoi en Hongrie ; sinon, avec de l’argent, du moins avec une situation, une direction, un titre, un rang ou un avantage politique. Oui, ces messieurs, lorsqu’ils se trouvaient au pied du mur, auraient fait n’importe quoi ; et non seulement ces messieurs, mais aussi ces dames. Tout près de l’hôtel se trouvait un petit bar sélect, dont la propriétaire, qui était à la page, se spécialisait dans le négoce des femmes du monde. Elle ne procurait que des dames de la meilleure société. Il arrivait parfois qu’une actrice soit acceptée, mais à titre tout à fait exceptionnelle et à condition d’avoir un nom. Nous autres, grooms, avions aussi avec elle des ‘relations d’affaires’ […]
Les dames de la meilleure société se précipitaient chez elle dans leur automobile, tels les pompiers ; mais si leur femme de chambre - car elles avaient encore une femme de chambre - rentrait après dix heures lors de son jour de sortie, elles la traitaient plaisamment de putain. » 283

Par ordre chronologique. Personnes-dites-prostituées. Léon Tolstoï :

Personnes-dites-prostituées. (Tolstoï Léon) (1) : 1877. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, auteur de :
« - Et cette femme, interrompit Nicolas en la montrant du doigt, c’est Marie Nicolaievna, la compagne de ma vie. Je l’ai prise dans une maison, déclara-t-il dans un spasme du cou, mais je l’aime et je l’estime, et quiconque désire me connaître doit aussi l’aimer et l’honorer, ajouta-t-il en haussant la voix et ne fronçant le sourcil. Je la considère comme ma femme, tout à fait comme ma femme. Ainsi tu sais à qui tu as affaire, et maintenant si tu crois t’abaisser, tu es libre de sortir. » 284

Personnes-dites-prostituées. (Tolstoï Léon) (2) : 1899. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Résurrection, auteur de :
« Cette femme de la rue [qui parle franchement, directement : ‘Tu as besoin de moi, prends-moi ! Sinon, passe ton chemin […], poussée par la nécessité], c’est une eau sale et nauséabonde offerte à ceux dont la soif est plus forte que le dégoût. » 285 (Cf. Femmes)

Personnes-dites-prostituées. Jacques Vergès :

Personnes-dites-prostituées (Vergès Jacques) (1) : (7 mars) 2006. Jacques Vergès [1924-2013], dans son Journal, écrit :
« Certains médias en France ont l’insolence des prostituées. » 286 (Cf. Patriarcat, Politique. Médias)

Personnes-dites-prostituées (Vergès Jacques) (2) : (12 mars) 2006. Jacques Vergès [1924-2013], dans son Journal, écrit :
« À Toulouse, des dizaines de jeunes femmes, prostituées de trottoir, sont mortes, la gorge tranchée. Policiers et juges ont chaque fois conclu au suicide. » 287 (Cf. Droit, Femmes. Comment meurent les femmes, Justice. Non-lieu, Patriarcat, Politique. État. Répression, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Par ordre chronologique. Personnes-dites-prostituées. Voltaire :

Personnes-dites-prostituées (Voltaire) (1) : (8 novembre) 1755. Voltaire [1694-1778] dans une lettre à Nicolas-Claude Thieriot [1697-1772], auteur de :
« Je ne veux pas entendre parler de putain quand je suis sérieusement occupé de l’histoire du genre humain. » 288 (Cf. Femmes, Patriarcat, Histoire. Voltaire)

Personnes-dites-prostituées (Voltaire) (2) : 1759. Je lis dans le Candide de Voltaire [1694-1778] le récit de ses « malheurs » par Paquette dont voici la fin :
« […] Je fus mise en prison. Mon innocence ne m’aurait pas sauvée si je n’avais été un peu jolie. Le juge m’élargit, à condition qu’il succéderait au médecin. Je fus bientôt supplantée par une rivale, chassée sans récompense, et obligée de continuer ce métier abominable qui vous paraît si plaisant à vous autres hommes, et qui n’est pour nous qu’un abîme de misère. J’allais exercer la profession à Venise. Ah ! monsieur, si vous pouviez vous imaginer ce que c’est que d’être obligée de caresser indifféremment un vieux marchand, un avocat, un moine, un gondolier, un abbé ; d’être exposée à toutes les insultes, toutes les avanies ; d’être souvent réduite à emprunter une jupe pour aller se la faire lever par un homme dégoûtant ; d’être volée par l’un de ce que l’on a gagné avec l’autre ; d’être rançonnées par les officiers de justice, et de n’avoir en perspective qu’une vieillesse affreuse, un hôpital, et un fumier (faute de pouvoir être enterrée dans un cimetière), vous concluriez que je suis une des plus malheureuses créatures du monde. » 289 Tout est dit, dénoncé ?

Personnes-dites-prostituées (Voltaire) (3) : (7 mai) 1762. Voltaire [1694-1778], dans une lettre (fictive) à Étienne-Noël Damilaville [1723-1768], auteur de :
« Ce pauvre Fréron [Élie. ‘tête de turc’ de Voltaire. 1718-1767], à ce que j’ai ouï dire, est comme les gueuses de Paris, qu’on tolère quelque temps pour le service des jeunes gens désœuvrés, qu’on renferme à Bicêtre [hôpital Parisien, qui fut un hospice, une prison, un asile] trois ou quatre fois par an, et qui en sortent pour reprendre leur premier métier. » 290

Personnes-dites-prostituées (Voltaire) (4) : (vers le 30 juin) 1768. Voltaire [1694-1778] dans une lettre adressée à Charles-Joseph Panckoucke [1736-1798], lui écrit :
« […] Il faut que les chalands demandent et non pas qu’on leur offre. Les filles qui viennent se présenter sont mal payées ; celles qui sont difficiles font fortune ; c’est l’abc de la profession : imitez les filles ; soyez modeste pour être riche. » 291

Personnes-dites-prostituées (Wieviorka Annette) : (10 août) 2021. J’ai été heurtée d’entendre présenter « les prostituées » comme exemples dans les camps de concentration de la présence de « droits communs ». Que signifient ces deux termes ? 292

Personnes-dites-prostituées (Yourcenar Marguerite) : 1951. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans les Mémoires d’Hadrien, auteure de :
« Phlégon trouva un expédient : on s’installa tant bien que mal chez une proxénète, après s’être débarrassé du personnel de la maison. » 293

Personnes-dites-prostituées (Zola Émile) : (fin janvier) 1868. Émile Zola [1840-1902] dans une lettre à Louis Ulbach [1822-1889] qui avait critiqué Thérèse Raquin [1867] lui répond en lui vantant Germinie Lacerteux [1865] des frères Goncourt. Voici l’analyse qu’il en fait :
« Le malheur […] c’est que Germinie sent le graillon. […] C’est une misérable proie pour le plaisir, tel que vous paraissez l’entendre. Elle a encore un défaut immense, c’est qu’elle ne s’est pas vendue dès l’âge de 16 ans ; elle a grandi dans des pensées d’honneur, dans des répugnances invincibles pour le vice, et elle n’a roulé au fond de l’égout que poussée par les faits, poussée par ses nerfs et son sang. Que voulez-vous ? Germinie n’est pas une courtisane. Germinie est une malheureuse que les fatalités de son tempérament ont jetée à la honte. […] » 294 (Cf. Corps. Zola Émile, Femme. « Beau morceau »)

IV. Proxénétisme. Proxénètes :

Proxénétisme. Proxénètes :

Proxénétisme (Proxénètes) (1) : Des lâches qui n’ont pas le courage de défendre leurs intérêts et qui font faire publiquement leur sale boulot par des personnes prostituées, mais aussi par leurs ‘soutiens’ affichés. Et la presse, avec tant de complaisance, dévoilant sans honte son engagement à leurs côtés, leur ouvre si largement ses colonnes, ses studios.
- À la relecture, ce jugement relève-t-il d’une navrante naïveté qui puisse laisser penser qu’une critique ponctuelle des proxénètes et de leurs si nombreux soutiens puisse aider à la dénonciation du proxénétisme ? (Cf. Êtres Humains. Naïveté)

Proxénètes (2) : 2000. Yves Michaud, dans un texte intitulé Violence et conflit, classe les proxénètes [qu’il nomme « souteneurs »] parmi « les spécialistes de la violence, les individus qui en font un métier ou une profession », avec les « militaires, truands et policiers ». 295
Si je récuse cette analyse de « la violence » - et donc les assimilations telles que présentées - le rôle, la fonction, la spécialisation des proxénètes comme institutionnellement producteurs de violences mérite d’être relevé. Du fait de sa rareté ?

Proxénètes (3) : Il est impossible d’analyser et donc de dénoncer les proxénètes, en se fondant - et donc sans remettre en cause - la définition pénale [article 225-5] par le droit du « proxénétisme ». Et vice-versa.

Proxénètes (3) : Autrefois, un-e proxénète pouvait « tomber » pour « proxénétisme hôtelier », sauf s’il était ‘protégé’ par La mondaine, en échange de ses ‘services’. Et aujourd’hui ?

Par ordre alphabétique. Proxénétisme. Proxénètes :

Proxénètes (Banks Russel) : 2016 (pour la traduction française). Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« Grabow avança d’un pas et Claude décrocha un coup de machette qui trancha l’homme au niveau de la taille, ouvrant son ventre comme un fruit […]
Il est mort ? demanda-t-elle. » 296

Proxénètes (Camus Albert) : 1958. Albert Camus [1913-1960], dans Réflexions sur la guillotine, auteur de :
« […] L’État, investi de la confiance générale, soutenu même par l’opinion publique, continue de corriger [!] les assassins, même et surtout alcooliques, un peu comme il arrive que le souteneur corrige les laborieuses créatures [!] qui assurent sa matérielle. [!] Mais le souteneur, lui ne fait pas de morale. L’État en fait. »
À mettre à son actif ?297 (Cf. Politique. Morale, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)

Proxénètes. Comment les dissoudre par la loi et le verbe :

Proxénètes (Comment les dissoudre par la loi et le verbe) (1) : Vous mêlez : « prostitueurs » (mêlant indistinctement proxénètes et « clients »), « trafiquants », « exploiteurs sexuels » 298, « acteurs » [à l’instar des « clients »], « pourvoyeurs », « racketteurs », « rabatteurs », « organisateurs », « agents dans le milieu du spectacle », « souteneurs », « financiers », « logisticiens », « lieutenants », [Et oui, lu dans le Rapport de l’Assemblée Nationale. septembre 2013], « homme à la tête d’un réseau », « chefs [de réseau] », « responsables [de réseau] », « passeurs »* 299, « intermédiaires », « propriétaires [indélicats] [de bordels] », « conjoints », « entrepreneurs [érotiques] », « mafiosis », « gestionnaires [de bordels, de maisons closes] », « opérateurs de maisons closes », « opérateurs de bordels », « logeurs », « hôteliers », « bailleurs », « exploiteurs », « exploitants [d’établissements] », « entremetteurs dans le commerce du sexe », « personnes soupçonnées d’être à la tête d’un réseau de prostitution », « commanditaire [du réseau] », « collecteur de fonds du réseau », « tierces parties », « personnes tierces », « tierces personnes »*, « représentants », « drivers », « managers », « agents d’escortes », « lovers boys », « gérant-es », « animatrices », « mamas [Nigérianes] », « mères maquerelles », « jujus »*, « protecteurs »* et, enfin, dernièrement lu : « les producteurs » 300 et le même le « conseiller ». 301
J’ai relevé aussi : « boutiquier du sexe » (Dodo la Saumure dans le procès Carlton / DSK), et dernièrement (lors du décès de Madame Claude, « la concurrence » 302
- Vous pouvez aussi les subsumer bien évidemment dans les « trafics », et même dans les « réseaux » *, terme employé seul ou dissocié des « proxénètes » *.
- Vous pouvez aussi noter que les « réseaux », nulle part intégrés dans le droit, sont fort à la mode. Vous agitez le tout et le tour est joué : les proxénètes disparaissent.
* Ajout. 2 avril 2015. Lu ce jour, « les acteurs du réseau ». 303

Proxénètes (Comment les dissoudre par la loi et le verbe) (2) : 2005. Dans le Dictionnaire de la pornographie, une rubrique est intitulée « Prostitution », aucune ne concerne les proxénètes, ni le proxénétisme, ni les « clients », ni les personnes-dites-prostituées.
Sa conclusion mérite d’être citée :
« À exclure du travail du sexe les femmes qui reversent une partie de leur argent à des souteneurs, il n’est pas assuré qu’on réussisse à comprendre ce qui fait lien ou divergence dans l’entre-soi des femmes, des hommes et des transgenres qui monnayent la sexualité. L’utopie semble un leurre vite contredit par les réalités du terrain. » 304 (Cf. Pornographie)
- Pour légitimer le proxénétisme, ne resterait-il donc que l’incohérence ? que l’absurde ?

Proxénètes (« Connerie. Faire une ») : (15 septembre) 2022. Entendu, sur France Culture, dans le cadre de la série d’émissions consacrées à Jacques Mesrine [1936-1979] :
« Le jeune proxénète [assassiné par lui] avait fait une connerie ».
La loi, les normes, la culture du milieu proxénète, reprises sans critique.

Proxénètes (Dallayrac Dominique) : 1976. Dominique Dallayrac [1938-1992], dans Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle, auteur de :
« En 1972, à propos de l’affaire du proxénétisme de Lyon, France Culture m’avait interviewé et j’avais déclaré : « […] ce qui entrave toujours l’union sacrée (sic) entre les filles, c’est le proxénète ! La prostitution, c’est son usine et son capital ; il réagira comme n’importe quel industriel que serait menacé de nationalisation. » 305 (Cf. Êtres humains, Proxénétisme, Proxénètes, Économie)

Proxénètes (El Glaoui Thami) : 1990. Gilles Perrault [1931-2023], dans Notre ami le roi, auteur de :
« (En 1951, au Maroc, face à la progression de l’Istiqlal) Pour appuyer sa menace, [de destituer le sultan du Maroc. Sidi Mohammed ben Youssef-1909-1961] Juin [Alfonse Juin, résident général du Maroc. 1888-1967] fait intervenir le Glaoui [1879-1956], pacha de Marrakech, créature des français, surnommé ‘le bordelier’, à cause de la taxe qu’il perçoit sur chaque putain de Marrakech. » 306 (Cf. Famille. Polygamie. El Glaoui Thoumi, Politique. Colonialisme)

Proxénètes (Genet Jean) : (septembre-octobre) 1982. Jean Genet [1910-1986], dans Quatre heures à Chatila, auteur de :
« Beaucoup de macs algériens, qui traversaient la nuit de Pigalle, utilisaient leurs atouts aus profits de la révolution algérienne. La vertu était là aussi. » 307

Proxénètes (Madame Claude) : 1994. Madame Claude [1923-2015], présentée généralement comme « la plus célèbre proxénète de France », concernant ses bordels, auteure de :
« J’ai fait très vite quelque chose de bien. En faisant bien, on arrive. Il y avait de la place pour quelque chose de qualité. » 308 (Cf. Femmes. Choses. Comment faire disparaître les femmes, Proxénétisme. Bordels)
Lu sur Wikipédia. « Elle bénéficie à l'époque de la clémence de la police, en particulier parce qu'elle fait des comptes rendus réguliers à la brigade mondaine été au SDECE. »
* Ajout. 4 avril 2021. « L’analyse » sur Wikipédia qui est faite d’elle - simplement présentée comme dépourvue de « références » - est un plaidoyer pro domo.

Proxénètes (Malraux André) : 1967. André Malraux [1901-1976], dans ses Antimémoires, auteur de :
« Bonneau arrivait en uniforme de souteneur, habitué à inspire le mépris ou la peur, à vouloir d’autant plus inspirer la peur qu’il rencontrait davantage le mépris. » 309

Proxénètes (Sinatra Franck) : Membre éminent de la mafia américaine, Franck Sinatra [1915-1978] était, notamment, plus personnellement responsable de présenter / « fournir » des femmes à John Fitzgerald Kennedy [1917-1963], qui acquérait donc un statut envié de « client ». (Cf. Proxénétisme. « Clients »)

Proxénètes (Vallès Jules) : (30 novembre) 1867. Jules Vallès [1832-1885], dans l’article publié dans La rue, Cochons vendus emploie, pour qualifier les proxénètes, l’expression de : « procureurs de femmes ». 310 (Cf. Langage, Femmes. Échange des femmes, Économie. Achat)
N.B. « Procurer » : « Obtenir pour quelqu’un (quelque chose d’utile ou d’agréable) » ; « Être la cause ou l’occasion de ».

V. Proxénétisme. Abolitionnisme :

Proxénétisme. Abolitionnisme :

Proxénétisme (Abolitionnisme) (1) : Ma conception de l’abolitionnisme est fondée sur ce positionnement : le sexe est indissociable du corps, le corps est indissociable de l’être humain, l’être humain est inaliénable. Le proxénétisme est un crime. Tout adjectif qui lui est accolé, le légitime. (Cf. Êtres humains, Corps, Sexes) 311

Abolitionnisme (2) : Il n’y a de solution au proxénétisme que son abolition et la libération des personnes qu’il a nommées prostituées de son joug. Toute revendication partielle crée les conditions de sa perpétuation.

Abolitionnisme (3) : Revendiquer l’abolition du proxénétisme n’a que peu, sinon rien, à voir avec les articles (français) du Code pénal censés, au plan strictement judiciaire, et avec les résultats que l’on connaît, condamner le crime singulier de proxénétisme. Il ne s’agit en effet, dans le cadre de cet étroite définition, que de l’écume du rapport de domination que constitue le système criminel de domination proxénète. Revendiquer l’abolition du proxénétisme exige qu’au sein de ce rapport spécifique de domination patriarcal, la responsabilité respective des États, des proxénètes (personnes physiques et morales) et leurs soutiens, les personnes prostituées - seules victimes - et les « clients » soit posée. Et ce sur un plan nécessairement international. Ne l’aborder qu’au strict plan français est non seulement absurde, un grossier déni politique, mais en sus nécessairement cautionne (au nom de la hiérarchie des normes), les législations et les politiques européennes, mais aussi onusiennes, maîtresses d’œuvre en la matière. (Cf. Proxénétisme. Un préalable méthodologique)

Abolitionnisme (4) : Lorsque évoqué sans autre précision par les militant-es de l’abolition de la peine de mort, exclut de facto la pensée, l’histoire, les combats et les projets de l’abolition du proxénétisme. La réciproque est également juste à ceci près que l’abolition de la peine de mort est l’un des principaux paradigmes des « droits de l’homme » alors que l’abolition du proxénétisme n’en a jamais fait partie. (Cf. Droit. « Droits de l’homme »)

Abolitionnisme (5) : Si les critiques - nécessairement antiféministes - de l’abolitionnisme devaient citer précisément, rigoureusement, normalement donc, les arguments qu’ils/elles sont censé-es réfuter, et à l’encontre desquelles ils/elles sont censé-es s’opposer, que resteraient ils de la validité des leurs ? Pas grand-chose. Et pour une raison bien simple : la vérité ne peut être dite, à savoir que l’enjeu est bien de marchandiser les êtres humains.
(Cf. Économie. Marchandise)

Abolitionnisme (6) : La demande d’abolition progressiste du proxénétisme c’est encore et toujours la permanence du proxénétisme. Mais qui emploie encore le revendication d’« abolition » ?

Abolitionnisme (7) : Toute position, fut-elle celle partagée par la terre entière, qui se satisfait de la permanence du proxénétisme est une négation de toute « morale ».

Abolitionnisme (8) : (31 août) 2023. Je reçois un texte signé de quinze associations féministes intitulé :
« Pénalisation des clients prostitueurs : La Cour européenne des droits de l’homme [CEDH] va-t-elle abandonner les dizaines de milliers personnes prostituées pour qui la pénalisation des clients est une avancée considérable ? » Pourquoi une question ? Et, qu’en penser ?
- Au lieu de lire dans l’envoi du mail : « La CEDH a reporté sa décisionsans se prononcer sur le fond »], l’essentiel n’est-il pas que « La CEDH a acté la recevabilité de la demande des requérant.e.s » ?
- Je ne pense pas que critiquer « Médecin du Monde ou Amnesty international » parce qu'ils n'auraient jamais « fait la moindre étude ou évaluation sur les pays réglementaristes » et dont la position est connue depuis de nombreuses années, soit un argument pertinent. Faut-il donc « une étude » pour s’affirmer abolitionniste ?
- Je ne pense pas qu’il soit juste de lier « les violences prostitutionnelles, la criminalité organisée, la traite sexuelle ». Je suis même sûre du contraire.
- Je ne pense pas que, dans un monde gangréné par le proxénétisme, le maintien de la formulation (pensée et déjà critiquable au XIXème siècle) de « régimes réglementaristes » - qui s’apposerait à quoi, d’ailleurs ? - puisse être un argument valide.
- Je ne pense pas que la reprise - absurde - du pseudo argument de la liberté ou de la contrainte pesant sur les seules personnes - dites - prostituées, le soit non plus.
- Je ne pense pas que - dans le cadre européen, qui plus est - la position de la bonne-France-avec-sa-bonne-loi versus les méchants allemands soit un argument recevable.
- Je ne pense pas que la revendication faite à la CEDH « de s’attacher à la matérialité des faits (sic) : c’est la prostitution qui est une violence. Pas la loi » puisse être entendable par aucun-e juriste.
- Je pense que des associations s'en remettant à l'état français pour défendre leurs analyses s’inscrivent incontestablement dans ce que l’on doit nommer un féminisme d’état. Qui n’en est donc pas un.
J'arrête là car je suis vraiment en colère. (Poursuivre)

Par ordre alphabétique. Proxénétisme. Abolitionnisme :

Abolitionnisme (Antithèse) : (1er juillet) 2014. Najat Vallaud Belkacem (ministre), auteure de :
« Notre objectif, c'est l'abolition de la prostitution, c'est permettre à toute personne prostituée qui le souhaite de sortir de la prostitution. »
Pour mieux comprendre la signification politique de cette position, comparer, par analogie :
« Notre objectif, c’est l’abolition de l’esclavage, c’est permettre à tout-e esclave qui le souhaite de sortir de l’esclavage. » 312
Najet Vallaud Belkacem légitime, cette fois-ci clairement, au nom du gouvernement, dans la cohérente logique libérale proxénète européenne, sans ambiguïté, le proxénétisme ; toutes les confusions savamment entretenues depuis des années sous couvert d’abolitionnisme apparaissent dans leur vérité au grand jour. Mais pourquoi a-t-il fallu tant de temps pour reconnaître l’évidence ? (Cf. Penser. Pensées. Méthode. Analogie, Politique. Escalvage)

Abolitionnisme (Butler Joséphine) : (1er janvier) 1870. Joséphine Butler [1828-1906] féministe anglaise, fondatrice de l’abolitionnisme politique, dans une lettre de l’Association nationale des Dames, auteure de :
« Attendu que du moment où l’État reconnaît et protège la prostitution, il en proclame par cela même la nécessité et lui ôte son opprobre. » 313
Un livre récent : Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle : la croisade de Joséphine Butler renouvelle et enrichit l’analyse des analyses des combats de cette femme, féministe, (cf. notamment p.45 à 52), abolitionniste, chrétienne, iconoclaste, radicale, resitués dans leur cadre historique. 314 (Cf. Femmes. Remarquables. Butler Louise, Féminisme. Agressif, Politique)

Abolitionnisme (Détournement de signification) : 2007. Lu dans la Préface à : Un joli monde. Romans de la prostitution :
« Une vingtaine d’années plus tard (après 1884), plaçant leurs espoirs dans une république devenue radicale, quelques écrivains participent au combat que les « abolitionnistes » (les partisans d’une abolition de tout contrôle) mènent avec toujours plus d’ardeur contre le réglementarisme et la répression des filles par la police. » 315 Outre le lien posé entre l’abolitionnisme et la « République devenue radicale », outre l’emploi des guillemets à « abolitionnistes », outre l’emploi du terme de « filles », chacun de ces termes devant, pour leur part, être critiqué, définir, sans excès de scrupules, l’abolitionnisme comme « l’abolition de tout contrôle » est un détournement de signification. Depuis fort longtemps, je sais que les partisans du système proxénète veulent s’approprier le terme d’abolitionnisme ; pour la première fois, je pense avoir compris comment. Et j’en lis la manifestation. Mais, sans doute, il y en aura d’autres… (Cf. Féminisme. Guillemets)

Abolitionnisme. Esclavage :

Abolitionnisme (Esclavage) (1) : 1994. Oruno D. Lara et Inez Fischer-Blanchet, auteur-es de :
« Le terme d’abolition laisse entendre la brièveté d’une opération instantanée : un décret promulgué et l’esclavage s’estompe, disparaît à jamais... Abolition : un rite de passage vers l’affranchissement généralisé impliquant un ou des abolitionnistes qui tranchent le nœud gordien de l’esclavage. […] Le système esclavagiste ne s’évanouit pas, ses marques profondes persistent dans le mode de production, dans les rapports sociaux et dans les cerveaux des colonisés (et colonisées). Il faudra les abattre ou les extirper. Tout reste à faire quand on proclame l’abolition de l’esclavage. […] » 316
Analyse juste et valable aussi concernant l’abolition du proxénétisme. (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Langage, Politique, Esclavage)

Abolitionnisme (Esclavage) (2) : (30 mars) 1847. Alors qu’un vote devait avoir lieu à la Chambre des députés concernant l’abolition de l’esclavage, un certain nombre de planteurs demandèrent (je ne sais selon quelles modalités) d’« obtenir une représentation directe au parlement ». Le 30 mars 1847, Victor Schœlcher [1804-1893] écrivit à Guillaume (vérifier) [1803-1871] ceci :
« Ils ne doivent pas entrer au parlement tant qu’ils auront des esclaves, ils ne peuvent jouir du droit commun tant qu’ils seront en dehors du droit commun. » Cet argument doit être repris concernant plus largement tous ceux et celles qui de près ou de loin ont des intérêts ou défendent les intérêts proxénètes / pornographes. À ceci près que, un siècle et demi après, la légitimation du proxénétisme / pornographe est entrée dans « le droit commun », a été intégrée dans « les valeurs de la République ». Sans oublier le pouvoir des propriétaires de presse. 317 (Cf. Politique. Esclavage, Pornographie. Niel Xavier)

Abolitionnisme (France Culture) : (12 octobre) 2022. Non seulement France Culture, comme les médias publics, ne se sent jamais contrainte de consacrer des enquêtes, d’ouvrir ses micros, de donner l’occasion de connaitre, de comprendre l’histoire, la pensés, les initiatives, les combats abolitionnistes, mais France Culture a osé utiliser, détourner, une série d’émissions consacrées au viol pour justifier prostitution, proxénétisme, travailleuses sexuelle et tutti quanti. Je laisse les personnes qui pourraient l’estimer nécessaire apprécier la nature des ‘arguments’, tellement en eux-mêmes honteux que je n’en ai pas même le courage. En toute logique, on peut noter que pour ce faire, citer, re-citer, re-re-citer Virginie Despentes est plus que nécessaire : fonctionnel. (Cf. Politique. Médias, Proxénétisme. France Culture, Violences)

Abolitionnisme (Hugo Victor) : (20 mars) 1870. Lettre de Victor Hugo [1902-1885] adressée (notamment) à Joséphine Butler [1828-1906] :
« Paris, le 20 mars 1870.
Madame, mesdames, Je suis avec vous de toute la force de mon âme. En lisant votre éloquente lettre
(Lettre en date du 1er janvier 1870 de l’Association nationale des Dames), j’ai senti s’élever en moi une brûlante sympathie pour les faibles et une indignation non moins vive contre leurs oppresseurs. La France, selon toute apparence, est sur le point d’emprunter à l’Angleterre une criminelle institution – la Chambre des exécutions, le meurtre légal accompli à huis clos ; et, en retour, l’Angleterre se préparer à importer de France un détestable système, celui d’une police qui traite les femmes comme des êtres hors la loi. Protestez ! Résistez ! Montrez votre indignation ! Tous les cœurs nobles, tous les esprits élevés seront de votre côté. L’esclavage des femmes noires est aboli en Amérique, mais l’esclavage des femmes blanches persiste et Europe ; et les lois continuent à être faites par les hommes en vue de l’oppression des femmes. On ne pourrait rien voir de plus odieux que ce qui se passe aujourd’hui : la France copinant le régime féodal de l’Angleterre, et l’Angleterre imitant le despotisme médical de Paris. C’est une rivalité dans la rétrogradation. Quel spectacle misérable ! C’est un déshonneur pour la justice française de même que pour le gouvernement anglais. Publiez cette lettre si vous le juger utile, et soyez assurées, Mesdames, de mon ardente sympathie et de mon respect. V. Hugo » 318
- Mais Victor Hugo ne voyait sans doute pas de contradiction entre cette analyse et les rapports qu’il entretenait lui-même avec les femmes qu’il payait et qu’il « recommandait » à d’autres. Le 15 novembre 1871, il écrit concernant l’une d’entre elles : « Malvina de Ch., rue Frochot, 5 au 6ème, pucelle d’Orléans ; osc [Pour V. Hugo, signifier : « baiser » 319]. Je la recommande au ministre des Finances. » 320 En échange de quoi ? Sur quelles complicités (implicites ou non) ? : élargit le concept de proxénétisme. Tout en le remettant en cause ? (Cf. Femmes. Échange des femmes, Remarquables. Butler Joséphine, Hommes. Remarquables. Hugo Victor, Penser. Indignation, Proxénétisme. Hugo Victor. Butler Joséphine)

Abolitionnisme (Justification) : Les abolitionnistes doivent cesser de s’auto-justifier : toute justification est preuve de manque de confiance en soi, en ses idées ; toute justification est faiblesse. Et donc échec.

Abolitionnisme. Langage :

Abolitionnisme (Langage) (1) : L’abolitionnisme ne peut être repensé à l’aide d’aucun des termes conceptualisés dans le cadre de systèmes de domination autres que patriarcal. C’est vrai pour les plus nombreux, à savoir ceux du capitalisme, ceux du libéralisme proxénète, tels que « achat », « vente », « offre » et « demande ».
Mais c’est vrai aussi pour : « industrie [du sexe] », « commerce [sexuel], [de la prostitution] », « service » [sexuel], [à la personne] », « exploitation [commerciale, sexuelle », « marché [du sexe] », « clients » [du commerce, de l’industrie, des services sexuels] », « tourisme [sexuel] » etc…
Plus encore, l’emploi de ces termes, tout à la fois - à chacun de leur usage - en mêlant deux concepts de nature différente, dissout la spécificité de l’un comme de l’autre et cautionne les systèmes qui les ont produits.
Sans concept adéquat, spécifique, aucune lutte de l’abolition du proxénétisme n’est plus pensable, ni donc possible.
* Ajout. 30 septembre 2014. Un contre-exemple, particulièrement caricatural : Karl Marx [1818-183], auteur de :
« La prostituée n’est qu’une expression particulière de la prostitution de l’ouvrier. » 321 (Cf. Esclavage, Exploitation, Langage, Patriarcat. Concept)

Abolitionnisme (Langage) (2) : De l’évolution du langage : « abolition », puis : « éradication », puis : « élimination », puis : « régression » puis : « diminution », puis « sensibilisation », puis : « caution », puis : « banalisation », puis : « légitimation ».

Abolitionnisme (Libéralisme) : Il ne peut y avoir aucune critique du proxénétisme sans analyse concomitante du libéralisme économique mondial qui nous a été, sans notre accord, imposé et dont les métastases, incessamment, partout, gangrènent nos vies. Ce constat est sans doute la plus forte critique des failles, des manques de la pensée féministe (abolitionniste) dominante actuelle, au sein de laquelle je m’inclue. (Cf. Économie. Libéralisme)

Abolitionnisme (Marat) : 1790. Marat [1743-1793], auteur dans son Plan de législation criminelle de :
« Je n’examinerai point s’il faut [des prostituées] dans un État, j’observerai simplement qu’on n’en voit que chez les nations corrompues, et cela seul suffit pour décider de la question. » 322 (Cf. Politique. Morale, Histoire. Révolution française)

Abolitionnisme (Penser) : Tous les écueils, les échecs inhérents aux pensées de l’abolition de tous les systèmes de domination, et donc à leur permanence, doivent être répertoriés, analysés, critiqués, réfléchis. Afin d’éviter d’inutiles et si couteuses répétitions de l’histoire. Pour ce faire, se référer aux travaux de Oruno D. Lara et de Nelly Schmidt, et notamment, concernant cette dernière à son remarquable ouvrage, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies, 1820-1851. 323 (Cf. Penser)

Abolitionnisme (Richard Marthe) : 1982. Lu dans un Rapport parlementaire émanant de Jacques Delarue [1919-2014], résistant, policier, historien :
« Je m’intéresse beaucoup aux imposteurs : je les trouve assez géniaux, comme Marthe Richard [1889-1982], dont la vie ne fut qu’imposture. […] » 324 Qu’en penser ? Que savons-nous effectivement d’elle ? Ou plutôt, que nous a-t-on caché ?

Abolitionnisme (Personnes-dites-prostituées) : Les premières et plus anciennes abolitionnistes : les personnes dites prostituées. Mais nul-le n’était là pour les entendre. Nul-le ne pouvait les entendre. Nul-le ne voulait les entendre. Toujours vrai. (Cf. Femmes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Abolitionnisme (Wells H. G) : 1920. H. G Wells [1866-1946], dans La Russie telle que je viens de la voir, auteur de :
« Quand une organisation sociale basée sur la propriété individuelle se disloque ; quand la propriété privée est soudainement et totalement abolie, cette abolition ne fait pas disparaître, ne détruit pas ce qui constituait la propriété privée. » 325 Analyse essentielle.
Par comparaison : revendiquer l’abolition du proxénétisme ne fera pas disparaître ce qui fonde depuis des siècles les structures sociales, mentales, politiques, linguistiques, symboliques qui, depuis des siècles, en légitiment le bien-fondé. (Cf. Penser. Pensées. Méthode. Analogie, Économie, Propriété)

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Notes de bas de page

1 Cf. Marie-Victoire Louis, Textes consacrés aux processus ayant mené à l’affirmation de cette assertion. http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=336

2 Abbé Henri Grégoire, Des peines infâmantes à infliger aux négriers. Paris. Beaudoin Frères, Imprimeurs, 1822. In : Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies. 1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196 p. 2001. p.407

3 Inès de la Fressange, Profession mannequin. Hachette Littérature. 189p. 2002. p.71, 124

4 France Culture, La Bataille d’Alger : La guerre d’Algérie à l’écran. 4 avril 2019

5 Amnesty International, Rapport 2014-2015. La situation des droits humains. Brésil p.111, 112

6 Magazine d’Amnesty International, Le féminisme au masculin. n° 87. décembre 2016

7 Jacques Attali, Survivre aux crises. Fayard. 286p. 2009. p.285, 286

8 YouTube, Attali. Chez Néo News. 2016

9 Cornelius Castoriadis. Entretien, Radio suisse romande. 4 août 1996. In : Cornelius Castoriadis, Quelle démocratie ? II. Éditions du Sandre. 656p. 2013. p.621

10 France Culture, La grande table. 10 février 2020

11 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.236

12 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.358

13 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.458

14 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.421

15 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu. 415p. 2016. p.305, 306

16 Samuel Pisar, Le sang de l’espoir. Robert Laffont. Le livre de poche. 351p. 1979. p.83, 84

17 Anne-Lise Stern, Le savoir-déporté. Camps, Histoire, Psychanalyse. 335p. 2004. p.228

18 Léon Poliakov, Bréviaire de la haine. Le IIIème Reich et les juifs. Le livre de poche. 505p. 1974. p.329

19 In : France Culture, Georges Bataille, l’enragé. 17 février 2024. [Ière diffusion. 3 août 1997

20 In : La vie est un reportage. Anthologie du reportage littéraire Polonais. Préface. Les éditions noir sur blanc. 264p. 2005. p.255

21 Hermann Broch, Les somnambules. II. Gallimard. 1986. 372p. p.140

22 Hermann Broch, Les somnambules. II. Gallimard. 1986. 372p. p.201

23 In : Madeleine Chapsal, Les écrivains en personne. 10/18. 316p. 1973. p.110, 111

24 Valérian Lallemand, In : Dictionnaire de la pornographie. (Sous la direction de Philippe Di Folco) PUF. 581p. 2005. p.69

25 Georges Duby, Mâle Moyen-Âge. De l’amour et autres essais. Champs. Histoire. Flammarion. 267p. 2010. p.122

26 Alexandre Dumas, Lettres à mon fils. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 408p. 2008. p.252

27 In : Le livre noir du colonialisme. La colonisation japonaise : un colonialisme moderne mais non occidental. Hachette. Littérature. 2004. 1120p. p.572

28 Mouloud Feraoun, Journal. 1955-1962. Éditions du Seuil. 348p. 1962. p.184

29 Gustave Flaubert, Correspondance. III. (janvier 1859-décembre 1868). La Pléiade. 1727p. 1991. p.333

30 Gustave Flaubert, Correspondance. V. (janvier 1876-mai 1880). La Pléiade. 1556p. 2007. p.387, 374, 1267

31 Juliette Minces, De Gurs à Kaboul. Éditions de l’Aube. 315p. 2015. p.262, 263

32 Panaït Istrati, Vers l’autre flamme. 10/18. 1980. p.35 à 37

33 In : France Culture, Michel Leiris : « En bousculant le langage, dans une certaine mesure, on bouscule le monde ». 16 décembre 2022. [Ière diffusion. 1991]

34 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.431, 432

35 Roger Martin du Gard, Journal. I.1892-1919. NRF. Gallimard. 1094p. 1992. p.625

36 Elsa Morante, La storia. France loisirs. 612p. 1978. p.22, 24

37 Elsa Morante, La storia. France loisirs. 612p. 1978. p.557

38 Patrick Buisson, 1940-1945. Années érotiques. Vichy ou les infortune de la vertu. Albin Michel. 570p. 2008. p.312

39 Erich Maria Remarque, À l’Ouest, rien de nouveau. Le livre de poche. 243p. 1967. p.8

40 Simone de Beauvoir, La cérémonie des adieux. Suivi de : Entretiens avec Jean-Paul Sartre. Folio. Gallimard. 625p. 1981. p.403, 469

41 André Malraux, La voie royale. Grasset. 269p. 1930. p.13

42 Clara Malraux, Nos vingt ans. Grasset. 1966. 282p. p.123, 124, 214

43 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. II. La Pléiade. 1399p. 1980. p.809

44 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1995. 1479p.

45 Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.80

46 Voltaire, Correspondance. II. (janvier 1739-décembre 1748). La Pléiade. 1814p. 1977. p.1119

47 Daniel Borrillo, Médiapart (Blog). Faire de la prostitution, une véritable profession. 26 mai 2012

48 Marie-France Botte & Jean-Paul Mari, Le prix d’un enfant. 4 ans dans l’enfer de la prostitution enfantine à Bangkok. J’ai lu. 247p. 1993. p.153

49 France Culture, Qui êtes-vous Berthe Bovy ? 26 novembre 2017 [1ère diffusion. 29 décembre 1949]

50 Robert E. Lerner, Ernst Kantorowicz, une vie d’historien. Bibliothèque des histoires. NRF. Gallimard. 638p. 2019. p.296

51 Le Canard enchaîné, Le rapport qui étrille la loi sur la prostitution. 24 juin 2020. p.4

52 Le Canard enchaîné, Les derniers seront les premières. 17 mars 2021. p.6

53 François Chalais, Les chocolats de l’entracte. Choses vécues. Le livre de poche. 348p. 1973. p.153, 155, 160

54 François Chalais, Les chocolats de l’entracte. Choses vécues. Le livre de poche. 348p. 1973. p.285, 286

55 François Chalais, Les chocolats de l’entracte. Choses vécues. Le livre de poche. 348p. 1973. p.134, 135

56 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.115, 125

57 In : Georges Clemenceau, La liberté à tout prix. Le Monde. Les Rebelles. 189p. 2012. p.122

58 Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Mémoires de la vie littéraire. 1887-1896. Bouquins. Robert Laffont. 1461 p. 2004. p.150

59 Le Canard enchaîné, L’auto-entreprise va droit aux putes. 28 décembre 2011

60 Le Figaro, Toulouse. Proxénétisme. 5 mises en examen. 29 janvier 2016

61 AFP, Proxénétisme. 12 femmes arrêtées. 14 juin 2012

62 France Culture, Eurojust, existe-t-il une justice européenne ? 28 mai 2015

63 In : Henri Guillemin, Victor Hugo par lui-même. Écrivains de toujours. Éditions du Seuil. 191p. 1951. p.115

64 Alain Corbin, Les filles de noce. Champs Flammarion. 494p. 1982. p.316, 318

65 Courrier international, Grèce. Jeunes réfugiés en Grèce, coincés dans l’enfer de la prostitution. 5 décembre 2016

66 Le Monde. avril 2006. Date oubliée

67 In : Mémoires du duc de Saint-Simon. Choix et présentation de Paul Galleret. 10/18. 443p. 1974. p.56.

68 Paris Première, TV. 10 h30. 1er novembre 2015

69 Dominique Dallayrac, Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle. Robert Laffont. 1976. 222p.

70 France Culture, Régis Debray, Allons aux faits. Réalités religieuses. Que fait-il entendre par sacré ? 12 juillet 2016

71 France Culture, Le continent Simenon. 14 novembre 2019

72 In : France Culture, La grande table d’été. À l’école des textes. 16 juillet 2019

73 Guy Des Cars, Les filles de joie. J’ai lu. Flammarion. 313 p. 1959. p.299, 313

74 Guy Des Cars, J’ose. J’ai lu. 254p. 1975. p.66

75 Guy Des Cars, J’ose. J’ai lu. 254p. 1975. p.221

76 In : Restif de La Bretonne, Le pornographe ou la prostitution réformée. Mille et une nuits. n°417. 135p. 2003.p.126, 127

77 Le Figaro, Avant et après : une maison close mythique se mue en hôtel chic. 28 avril 2016

78 France 2, Un jour, Un destin. Madame Claude. 14 septembre 2010

79 France Culture, Bokassa 1er. Grandeur et décadence d’un soldat français. 18 octobre 2020

80 Dominique Torrès, Esclaves. 200 millions d’esclaves aujourd’hui. Phébus. 1996. 199p.

81 Roger le Taillanter, Les nouveaux esclaves. Au bois de Boulogne et ailleurs. Éditions de Fallois. p.200

82 Bruno Le Maire, Jours de pouvoir. Récit. Gallimard. 427p. 2013. p.148

83 Cité dans le Rapport d’information. n°3334. Op.cit. p.175

84 Une initiative du Monde selon les Femmes, en partenariat avec plusieurs associations, y compris le Lobby européen des femmes

85 AFP. Le Figaro, Canada. Un réseau de prostitution démantelé. 1er avril 2015

86 Cf. Marie-Victoire Louis, À propos des violences, de la prostitution, de la traite, de la sexualité. Chroniques Féministes : Violences, une stratégie patriarcale. mai-juin 1997 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=502&themeid=336

87 Michel Foucault, Œuvres. II. La Pléiade. 1740p. 2015. p.618

88 France Culture, Les lundis de l’histoire. Table ronde avec Roger Chartier, Michel Foucault, Michelle Perrot, Arlette Farge… 20 février 2021 [1ère diffusion. 23 mai 1977]

89 Michel Foucault, Dits et écrits. 1954-1988. II. 1976-1988. Quarto. Gallimard. 1735 p. 2001. p.1100, 1101

90 Roselyne Bachelot, Geneviève Fraisse. Deux femmes au royaume des hommes. Hachette Littérature. 304p. 1999. p.238

91 France Culture, Thomas Cluzel. 5 juin 2013

92 France Culture, Les pieds sur terre. Amir. Le caméléon, étudiant en école de commerce et détective pour voyou. 18 février 2020

93 France Culture, Griselidis Réal, écrivain, peintre, prostituée. 13 août 2020

94 France Culture, L’Œuvre Kolossale de Kessel. 25 août 2020

95 France Culture, La suite dans les idées. Le gouvernement de la prostitution. 27 mars 2021

96 André Gide, Si le grain ne meurt. In : Souvenirs et voyages, La Pléiade. Gallimard. 1467p. 2001. p.316

97 Christophe Girard, Père comme les autres. Hachette Littérature. 93p. 2006. p.71

98 France Culture, À voix nue. Juliette Gréco. 28 septembre 2020 [1ère diffusion. 5 février 2001]

99 Cf. Marie-Victoire Louis, Prostituées et hétaïres. Pour une analyse critique du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=527&themeid=859

100 Havelock Ellis, La prostitution - Ses causes - ses remèdes. Mercure de France. 209p. 1929. p.24

101 Ryszard Kapuściński, Le Shah. Flammarion. 241p. 2010. p.126

102 Jean-Jacques Durand, Moi, l’infirmier des fous. France Loisirs. 202p. 1983. p.82, 83

103 Victor Hugo, Choses vues. 1849-1885. Folio. Gallimard. 1014 p. 2010. p.273

104 Claude Grudet, ‘Madam’. Madame Claude raconte… Michel Lafon. J’ai lu. 319p. 1995. p.89

105 France Culture, Concordance des temps. Les présidents offensés. 21 septembre 2019

106 Ryszard Kapuściński, Il n’y aura pas de paradis. Pocket. 308p. 2007. p.15

107 Ryszard Kapuściński, Ébène. Aventures africaines. Plon. Pocket. 373p. 2002. p.270, 271

108 Ciné Classique, Frank Sinatra ou l’âge d’or de l’Amérique. 4 décembre 2016

109 Paul Léautaud, Journal littéraire. Choix de pages. Folio. Mercure de France. 1304p. 2013. p.88, 89

110 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.587

111 Doris Lessing, Les enfants de la violence. La cité promise. Le livre de poche. 915p. 1981. p.56, 57

112 Thomas Mann, Les Buddenbrook. Le livre de poche. Fayard. 2019. 764p. p.601 à 613

113 Friedrich A. Hayek, La route de la servitude. Quadrige. Grands textes. PUF. 176p. 2010. p.33, 49

114 Le Monde Diplomatique, En Colombie, la paix ‘réduite en miettes’ ? septembre 2018. p.4

115 Albert Camus, Hommage à un journaliste exilé. La Révolution prolétarienne. n° 422, nov. 1957. In : Albert Camus, Écrits libertaires (1948-1960). Rassemblés et présentés par Lou Marin. 337p. 2013. p.267

116 Comité national d’éthique. Avis n°118. Vie affective et sexuelle des personnes handicapées, Question de l’assistance sexuelle

117 AFP, Paris. Salons de massages. 3 interpellations. 3 juillet 2015

118 François Mauriac, Nouveaux mémoires intérieurs. Folio. Gallimard. 374p. 1974. p.130, 131

119 En récusant le titre honteux, je dois néanmoins le citer, ainsi que la source : RT, Me too. Quand des féministes se crêpent le chignon sur la prostitution. 29 octobre 2017

120 In : France Culture, Concordance des temps. 10 octobre 2020

121 Un communiqué de presse en date du 2 juillet 2012 d’Abolition 2012 répond au MFPF : Féministes, et donc pour une politique cohérente et entière contre la prostitution !

122 Le site de l’association Griselidis se présente comme un « site de ressources par et pour les travailleur-se-s du sexe »

123 Site du Strass, diffusé par la liste (de « recherches », faut-il le préciser) Effigies

124 Louise Michel, Mémoires. Préface de Xavière Gauthier. Éditions Tribord. 582p. 2005. p.385

125 Louise Michel, Souvenirs et aventures de ma vie. La Découverte. Maspéro. 437p. 1983. p.105

126 Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Le nouveau désordre amoureux. Le Seuil. 316 p. 1977. p.192

127 Simone Weil, Œuvres. Quarto. Gallimard. 1276 p. 2003. p.1132

128 Le Monde Diplomatique, Robin Cavagnoud. Au travail les enfants. mai 2016

129 Le Monde Diplomatique. janvier 2017. p.24 (titre manquant)

130 Le Monde Diplomatique, Immigrés français en Afrique du sud. septembre 2017. p.27

131 Le Monde Diplomatique, Dany-Robert Dufour. Les prospérités du vice. décembre 2017. p.3

132 Le Monde Diplomatique, Mathilde Harel. Prostituées Nigérianes, Victimes du ‘juju’. novembre 2018

133 Le Monde Diplomatique, Marie Bergström. Amour et sexe à l’heure du numérique. avril 2019. p.18

134 Le Monde Diplomatique, Serge Halimi et Pierre Rimbert. Tchernobyl médiatique. mai 2019. p.1

135 Le Canard enchaîné, Ces patrons qui rêvent d’un ‘Monde’ du silence. 18 septembre 2019. p.3

136 Le Monde Diplomatique, Dans les revues. août 2020. p.26

137 In : Françoise Barret-Ducrocq & Évelyne Pisier, Femmes en tête. Flammarion. 534p. 1997. p.340

138 HPG, Autobiographie d’un hardeur. Hachette littérature. 196p. 2002. p.31

139 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.206, 370

140 In : Le Journal du dimanche. 30 juin 2002

141 Simone de Beauvoir, Tout compte fait. Folio. Gallimard. 634p. 1978. p.418

142 Victor Hugo, Choses vues.1849-1885. Folio. Gallimard. 1014p. 2010. p. 956 (notes)

143 Journal de l’abbé Mugnier.1879-1939. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 639p. 2007. p.331

144 In : Studs Terkel, « La bonne guerre ». Histoires orales de la Seconde guerre mondiale. Éditions Amsterdam. 378p. 2006. p.236

145 Chaine Toute l’Histoire, Montmartre : du plaisir au crime. 12 avril 2015

146 Europe 1, Projet de loi sur la prostitution : ‘un texte d’égalité’ ? 3 février 2016

147 Europe 1, Le Sénat rejette à nouveau la pénalisation des clients. 10 mars 2016

148 Le Monde, Le Sénat appelle à sortir de la culture du viol. 4 février 2017

149 Radio Libertaire. Émission Femmes libres. 17 février 2016

150 La Marche mondiale des femmes. 5 avril 2016

151 Dominique Dallayrac, Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle. Robert Laffont. 222p. 1976. p.130

152 Milena Jesenskà, Vivre. Lieu commun. 285p. 1985. p.47, 48

153 France Culture, L’esprit public. 19 mars 2017

154 Marat, Les chaînes de l’esclavage. Présentation de Michel Vovelle. Éditions Complexe. 326p. 1988. p.76

155 France Culture, L’esprit public. 24 juin 2018

156 Cf., Le Monde Diplomatique, Marie-Victoire Louis, Quand les Pays-Bas décriminalisent le proxénétisme. mars 1997

157 Gilles Perrault, Notre ami le roi. Gallimard. 376p. 1990. p.279

158 Maurice Garçon, Journal. 1939-1945. Les Belles Lettres. Fayard. 702p. 2015. p.141

159 Arte, La mafia à nos portes. 16 juin 2015 [rediffusé le 29 juin 2015]

160 Bernard Lemettre, Je veux juste qu’elles s’en sortent. Michel Lafon. 253p. 2015. p. 245, 246

161 Le Figaro avec AFP, 23 juin 2015

162 Le Figaro avec AFP, 4 juin 2015

163 Le Figaro avec AFP. 22 mai 2015

164 Op. cit.

165 In : Dominique Dallayrac, Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle. Robert Laffont. 222p. 1976. p.193, 194

166 Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation. Garnier Flammarion. 629p. 1966. p.456

167 Jules Roy, Mémoires barbares. Le livre de poche. 697p. 1989. p.469

168 France Culture, À voix nue. Dans les coulisses du Canard enchaîné. 26 février 2020

169 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.158, 160

170 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.95, 125

171 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.60, 61

172 Pierre Pascal, En communisme. Mon Journal de Russie. 1918-1921. L’Age d’Homme. 226 p. 1977. p.112

173 RT (Site officiel Russe), ‘Les prostituées russes sont les meilleures au monde’ …et c’est Poutine qui le dit. (Vidéo) 17 janvier 2017

174 Sade, Les cent vingt journée de Sodome. In : Œuvres. I. La Pléiade. 1363p. 1990. p.98, 99

175 Site : Le philosophoire, septembre 2006

176 Michael J. Sanders, Justice. Albin Michel. 2016. 410p.

177 France Culture, 1945. Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme. 6 juillet 2021

178 Jacques Séguéla, Fils de pub. Flammarion. 297p. 1984. p.267

179 France Culture, Grandes traversées. Georges Simenon. Écrivain voyageur. 20 août 2009. [2ème diffusion. 18 janvier 2015]

180 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.229

181 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.200

182 France Culture, Concordance des temps. Érotisme au Japon : Raffinement et fascination. 26 septembre 2020

183 France Culture, Concordance des temps. Érotisme au Japon : raffinement et fascination. 26 septembre 2020

184 A. Corbin, Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution (19ème siècle). Champs Flammarion. 495p. 1978. p.160

185 In : Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle. La croisade de Joséphine Butler. Textes réunis et présentés par Frédéric Regard [ …] 311p. ENS Éditions (Lyon). déc. 2013

186 In : Michel Nathan, Anthologie du roman populaire.1836-1918. 10/18. 371p. 1985. p.143, 144

187 Elena Ferrante, Le nouveau nom. Folio. Gallimard. 623p. 2016. p.235

188 France Culture, VIH et travail du sexe : en 2017. La lutte continue. 23 août 2017

189 Cf. Abolition 2012

190 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.228, 229

191 Anton Tchékhov, La crise. In : Œuvres. II. La Pléiade. 1021p. 1970. p.640, 641

192 In : Studs Terkel, Hard times. Histoires orales de la grande dépression. Éditions Amsterdam. 596p. 2009. p.132

193 Barbara, Il était un piano noir… Mémoires interrompus. Le livre de poche. 189p. 1998. p.54

194 Cf. Trafficking in persons report. Annuel. Passionnant car si éclairant

195 Le Monde Diplomatique, Dans les revues : Prostitution et société. décembre 2016. p.27

196 Arte, Modigliani. Le corps et l’âme mis à nu. 31 décembre 2017

197 France Culture, Sur les docks. La révolte des prostituées de Saint Nizier. 1er juin 2015

198 Le livre noir de la condition des femmes. Sous la direction de Christine Ockrent. Points. XO éditions. 954p. 2007. p.526

199 Roger Vailland, La Loi. Le livre de poche. 378 p.1965. p.308

200 Francis Carco, Jésus la caille. Le livre de poche. 252p. 1967. p.97

201 Jacques Vergès, Journal. La passion de défendre. Éditions du Rocher. 403p. 2008. p.254

202 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.160

203 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.578, 579

204 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.17

205 La tribune de Genève, Un numéro pour lutter contre la traite des êtres humains. 16 octobre 2014

206 Émile Zola, Correspondance. III. 1877-1880. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 543p. 1982. p.242

207 Émile Zola, Correspondance. VI. 1887-1890. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 524p. 1987. p.258

208 Émile Zola, Nana. Le livre de poche. Fasquelle. 440p. 1975. p.406

209 Russel Banks, Continents à la dérive. Actes Sud. 542p. 2016. p.296

210 Voltaire, Correspondance. XII. (janvier 1775-juin 1777). La Pléiade. 1361p. 1987. p.614

211 In : Le livre noir du colonialisme. Le postulat de la supériorité blanche. Hachette. Littérature. 2004. 1120p. p.880

212 Julie-Victoire Daubié, La femme pauvre au XIXème siècle. Éditions côté-femmes. Tome 2. 1993. 203p. p.30

213 Isadora Duncan, Ma vie. Folio. Gallimard. 447p. 2016. p.212

214 France Culture, Allen Ginsber’s apocalypse,ou la chute de l’Amérique. 18 décembre 2021 [1ère diffusion. 3 juin 1979]

215 France Culture, Hélène Hazera, Une femme de combat. 28, 30 août 2017

216 Anne-Xavier Albertini, Journal fou d’une infirmière. Robert Laffont. 200p. 1976. p.16

217 Le Monde, Prostitution : deux camps irréconciliables. 21 janvier 2019

218 François Mauriac, Mémoires intérieurs. Le livre de poche. 382p. 1966. p.105

219 Henry Miller, Le monde du sexe. Le livre de poche. 160p. 1974. p.44, 45

220 Henry Miller, Le monde du sexe. Le livre de poche. 160p. 1974. p.120

221 Source oubliée, à retrouver

222 Marie-Victoire Louis, La pénalisation des clients : la nécessaire mort d’un droit de l’homme. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=520&themeid=336

223 Cf. entre autres innombrables malhonnêtetés intellectuelles et scandaleuses affirmations, le Rapport d’information n°3334. Prostitution : l’exigence de responsabilité. En finir avec le plus vieux métier du monde. Assemblée Nationale. Commission des lois. avril 2011. Danielle Bousquet, Présidente. Guy Geoffroy, Rapporteur. 383p.

224 Bernard Lemettre, Je veux juste qu’elles s’en sortent. Michel Lafon. 253p. 2015. p.251

225 France Culture, Grisélidis Réal en poétesse. 1er janvier 2023

226 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.1037

227 Jules Roy, Mémoires barbares. Le livre de poche. 697p. 1989. p.217, 321

228 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.383

229 Anton Tchékhov, La crise. In : Œuvres. II. La Pléiade. 1021p. 1970. p.621

230 Anton Tchékhov, La crise. In : Œuvres. II. La Pléiade. 1021p. 1970. p.629

231 Léon Tolstoï, Journaux et Carnets. I. (1847-1889). La Pléiade. 1979. 1451p.

232 Roger Vailland, La Loi. Le livre de poche. 378 p.1965. p.155, 156

233 Victor Hugo, Les misérables. La Pléiade. 1805p. 1951. p.316

234 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.317, 318

235 Thomas Mann, Les Buddenbrook. Le livre de poche. Fayard. 2019. 764p. p.330, 331

236 In : Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle. François Maspero. Bibliothèque socialiste. 286p. 1973. p.72, 73

237 Michel Leiris, L’âge d’homme, précédée de L’Afrique fantôme. La Pléiade. 1387p. 2014. p.51

238 Magdeleine Paz, Je suis l’étranger. La Thébaïde. 395p. 2015. p.253

239 Roger Vailland, La Loi. Le livre de poche. 378 p.1965. p.35

240 France Culture, La civilisation 1900. 11 novembre 2019 [1ère diffusion. 20 avril 1974]

241 Marie Didier, Dans la nuit de Bicêtre. Folio. Gallimard. 197p. 2007. p.82

242 Le Monde, Des salons des Lumières aux révoltées de #meettoo. 3 février 2018

243 HCE, Évaluation intermédiaire du 5ème plan interministériel (2017-2019) et de la politique contre les violences faites aux femmes. Rapport du 22 novembre 2018. 113p. p.54

244 France Culture, Pierre Loti. Une vie de roman. 7 octobre 2019

245 France Culture, Histoire des femmes (3/10). 11 décembre 2021 [1ère diffusion. 9 mars 2005]

246 Roselyne Bachelot, Geneviève Fraisse. Deux femmes au royaume des hommes. Hachette Littérature. 304p. 1999. p.136

247 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes. Folio. Gallimard. 695p. 1989. p.206

248 Jean-Paul Sartre, Baudelaire. Idées. Gallimard. 245p. 1985. p.155

249 Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Éditions Stock. 142p. 1941. p.78

250 Patrick Buisson, 1940-1945. Années érotiques. Vichy ou les infortune de la vertu. Albin Michel. 570p. 2008. p.104

251 Benjamin Constant, Journal intime et Lettres à sa famille et à ses amis. Albin Michel. 520p. 1928. p.83, 108, 113

252 Gustave Flaubert, Correspondance. V. (janvier 1876-mai 1880). La Pléiade. 1556p. 2007. p.404, 405

253 France Culture, Côte d’Ivoire : le combat des prostituées contre le sida. 27 mai 2016

254 Kafka, Œuvres complètes. Tome II. La Pléiade. 1051p. 2018. p.914

255 Maurice Garçon, Journal. 1939-1945. Les belles lettres. Fayard. 702p. 2015. p.249, 250

256 Emma Goldman, Un an au pénitencier de Blackwell. 1931 (Sur le net). Cf. aussi Vivre ma vie. Une anarchiste au temps des révolutions. L’échappée. 1095p. 2018. p.178, 179

257 Emma Goldman, L’agonie de la révolution. Mes deux années en Russie. 1920-1921. Les nuits rouges. 336p. 2017. p.40, 41

258 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.202

259 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.259

260 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.214

261 Jean Guéhenno-Louis Guilloux, Correspondance (1927-1967). Les paradoxes d’une amitié. La part commune. 734p. 2011. p.134

262 Louis Guilloux, Le sang noir. Folio. Gallimard. 1982. 631p. p.460

263 In : Gérard Davet, Fabrice Lhomme, « Un président ne devrait pas dire ça…». Les secrets d’un quinquennat. Stock. 662p. 2016. p.432

264 Yu Hua, Brothers. Actes sud. 1018p. 2010. p.257

265 In : Victor Hugo. Témoin de son siècle. J’ai lu l’essentiel. 561p. 1962. p.260, 261

266 Victor Hugo, L’homme qui rit. Éditions Pocket. 762p. 2016. p.689

267 Panaït Istrati, Vers l’autre flamme. 10/18. 1980. p.109

268 Michel Leiris, L’âge d’homme, précédé de l’Afrique fantôme. La pléiade. 1387p. 2014. p.349

269 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.594, 595

270 Gilbert Lely, Sade. Idées. NRF. 375p. 1967. p.77, 78

271 Le Monde, Du Caire à Cologne, chronique du harcèlement. 6 février 2016

272 Liliana Lounguine, Mot à mot. Une vie dans le siècle soviétique. Les éditions des quatre vivants. 398p. 2017. p.345

273 Le Figaro, Emmanuel Macron compare son ancien métier de banquier à de la prostitution. 9 mars 2015

274 Sándor Màrai, Métamorphoses d’un mariage. Albin Michel. 448p. 2006. p.140

275 Dominique Dallayrac, Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle. Robert Laffont. 222p. 1976. p.191, 192

276 Interview enregistré écoutable à la suite de l’article publié dans Le Figaro, Un réseau de prostitution démantelé dans l’Isère. 30 avril 2016

277 In : Michel Nathan, Anthologie du roman populaire.1836-1918. 10/18. 371p. 1985. p.142, 143

278 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.97

279 Nathalie Sarraute. Qui êtes-vous ? Conversations avec Simone Benmussa. Éditions la Manufacture. 223p. 1987. p.85, 86

280 Victor Serge, Les hommes dans la prison. Climats. 266p. 2011. p.58, 59

281 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.234

282 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.369

283 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.592, 593

284 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.101

285 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.1327

286 Jacques Vergès, Journal. La passion de défendre. Éditions du Rocher. 403p. 2008. p.374

287 Jacques Vergès, Journal. La passion de défendre. Éditions du Rocher. 403p. 2008. p.379

288 Voltaire, Correspondance. IV (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.604

289 Voltaire, Candide, Le livre de poche. Classique. 223p. 2015. p.139, 140

290 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p

291 Voltaire, Correspondance. IX. (juillet 1767-septembre 1769). La Pléiade. 1601p. 1985. p.538

292 France Culture, Germaine Tillion. Une ethnologue à Ravensbrück. 10 août 2021

293 Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien. Le livre de poche. 437p. 1969. p.282

294 Émile Zola, Correspondance. II. 1868-1877. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 644p. 1980. p.107

295 Yves Michaud, Violence et conflit. In : Université de tous les savoirs (Sous la direction d’Yves Michaud) Qu’est-ce que la société ? Volume 3. Éditions Odile Jacob. 897p. 2000. p.750

296 Russel Banks, Continents à la dérive. Actes Sud. 542p. 2016. p.306, 307

297 Albert Camus, Réflexions sur la guillotine. In : Essais. La Pléiade. 1975p. 1965. p.1046

298 Le Figaro, Ces trafics d'êtres humains venus de l'Est. 27 mars 2013

299 Les termes suivis d’un astérisque sont repris du Rapport de l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales) N°RM 2012, Prostitution, Les enjeux sanitaires. décembre 2012. (p.12, 13, 23 (note 8), 23, 28, 43). 146 p.

300 Campagne Zero macho. Membre d’Abolition 2012. 20 novembre 2012

301 Le Figaro, Le ‘DSK’, nouveau bar à hôtesses de Dodo la Saumure. 30 avril 2014

302 Le Figaro, Affaire du Carlton. DSK remercie les juges. 20 février 2015

303 AFP, Canada. Un réseau de prostitution démantelé. 1er avril 2015

304 Catherine Deschamps, In : Dictionnaire de la pornographie. (Sous la direction de Philippe Di Folco) PUF. 581p. 2005. p.386

305 Dominique Dallayrac, Le nouveau visage de la prostitution. La révolte contre l’ordre mâle. Robert Laffont. 222p. 1976. p.202

306 Gilles Perrault, Notre ami, le roi. Gallimard. 367p. 1990. p. 279

307 In : Jean Genet, L’ennemi déclaré. Textes et entretiens choisis. 1970-1983. Folio. Gallimard. 290p. 2010. p.200

308 Archives INA, Madame Claude décrit les coulisses de sa profession. 1994

309 André Malraux, Antimémoires. Gallimard. 605p. 1967. p.296

310 In : France Culture, Jules Vallès et ses combats, 29 août 2020

311 Marie-Victoire Louis, Abolir la prostitution ? Non. Abolir le proxénétisme http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=744&themeid=336

312 Le Figaro avec AFP. Belkacem au Sénat sur la prostitution. 1er juillet 2014

313 Joséphine Butler, In : Souvenirs personnels d’une grande croisade. Paris, Librairie Fischbacher. 1900. (2 tomes) Tome I. p.15

314 Frédéric Regard (Textes réunis et présentés par), Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle. La croisade de Joséphine Butler. ENS Éditions. (Lyon) déc. 2013. 341 p.

315 Un joli Monde. Romans de la prostitution. Édition établie et présentée par Mireille Dottin-Orsini et Daniel Grojnowski. Robert Laffont. 1117p. 2007. p. XI

316 Oruno D. Lara et Inez Fischer-Blanchet, Abolition ou destruction du système esclavagiste ? In : Les abolitions de l’esclavage. Actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII, les 3, 4 et 5 février 1994. Presses Universitaires de Vincennes et Éditions Unesco. 415 p.1995. p.336 à 343

317 Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies. 1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196 p. 2000. p.292

318 Joséphine Butler, Souvenirs personnels d’une grande croisade. Librairie Fischbacher. 1900 (2 tomes) Tome I. p.23

319 Victor Hugo, Choses vues. 1870-1885. Folio. Gallimard. 529p. 1972. p.108

320 Victor Hugo, Choses vues. 1849-1885. Folio. Gallimard.1014p. 2010. p.678. Dans l’édition de 1972, Cf. page 521 : ‘Note sur Victor Hugo et les femmes’.

321 Karl Marx, Les manuscrits de 1844. Économie politique et philosophie. Éditions sociales. 1972. Troisième manuscrit. Note de la page 77

322 Marat, Plan de législation criminelle. Bibliothèque sociale. Aubier Montaigne. 201p. 1974. note 1, p.128

323 Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies, 1820-1851 Analyse et documents, Éditions. Karthala, Paris, 2000, 1.200 pages. Lire aussi, Nelly Schmidt, L’élaboration des décrets de 1848. Application immédiate et conséquences à long terme. In : Les abolitions de l’esclavage. Actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII, les 3, 4 et 5 février 1994. Presses Universitaires de Vincennes et Éditions Unesco. 415 p. 1995. p.345 à 355

324 Assemblée Nationale, Rapport de la commission d’enquête sur les activités du Service d’action civique (SAC). 18 juin 1982. Alain Moreau Éditeur. Tome 2. 996p. 2002. p.777

325 H. G. Wells, La Russie telle que je viens de la voir. Éditions du progrès civique. Paris. 169 p. 1920. p.53


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