Les étudiantes polonaises de l’Université de Cracovie et de Lemberg nous envoient une proclamation, dans laquelle elles recommandent aux femmes de boycotter l’Université russe de Varsovie.
Le tsar, pas plus que Guillaume qui a exprimé sur la question son opinion dans un discours récent, le tsar n’est pas pour l’émancipation des femmes ; seulement, comme les Polonais qui ont gardé encore le sentiment national, ne veulent pas se laisser russifier à l’Université de Varsovie, il a ouvert cet établissement aux femmes, afin de le peupler.
Certes, nous respectons le patriotisme des Polonaises, mais, nous ne saurions, nous féministes, blâmer des femmes de profiter d’une commodité qu’on leur offre d’acquérir l’instruction supérieure, dans un pays où la plupart des Universités leur sont fermées.
Une femme doit faire passer l’émancipation de son sexe avant la patrie, car, où les hommes, seuls, sont citoyens, les femmes ne sauraient être patriotes ; la patrie n’est pas leur affaire.