Poèmes politiques
 Marie-Victoire Louis

La bourse monte, la bourse baisse,
C’est à cause de quoi ?
C’est la faute à qui ?

date de rédaction : 26/08/2010
mise en ligne : 16/09/2010
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« Moi, mon travail, c’est de sortir les Français de la crise »
Nicolas Sarkozy. 25 mai 2010

La bourse monte, la bourse baisse
C’est à cause de quoi ?
C’est la faute à qui ? 1 :

À la crise grecque et à la dette espagnole
Au gendarme allemand de la bourse et aux paradis fiscaux
À la tension entre les Corées et au vote du Sénat américain
Aux inquiétudes sur la Hongrie et au surendettement du Portugal
Aux indicateurs chinois, aux élections britanniques et au Financial Times
À l’absence de politique commune budgétaire, monétaire, économique européenne...

Aux dettes et aux monnaies
À la compétitivité insuffisante
Aux déficits budgétaires excessifs
Aux valeurs bancaires et aux agences de notation
À la croissance anémique et aux plans de renflouement
Aux politiques de rigueur et à la baisse de la consommation
À l’inflation généralisée, aux risques de déflation et à la stagflation
Aux exilés fiscaux, aux investisseurs étrangers, aux attaques comme aux bulles spéculatives...

À l’euro, au dollar, à la livre britannique, au franc suisse, au yen, à la monnaie chinoise, à l’or, valeur toujours sûre, nous dit-on, et – plus globalement – aux monnaies, affaiblies, en chute, comme en hausse...

Au FMI, à l’UE, à la FED, et à la BCE qui, à guichet ouvert, prête aux banques le mercredi pour qu’elles puissent rembourser le jeudi...

Aux incertitudes sur la santé des banques, à la crise des subprimes, à la titrisation des dettes, à la recapitalisation des banques, à la résorption du surplus de liquidités bancaire et /ou à l’assèchement dudit secteur. Sans oublier les précisions sur les décotes des pertes souveraines de la zone euro prises en compte dans les « stress test », ni les résultats des dits tests de résistance des banques européennes....

Au ralentissement de la croissance économique dans la région de Chicago, aux solides exportations nippones vers l’Asie, à la hausse des importations chinoises, au recul des commandes de l’industrie US, au rebond des commandes industrielles allemandes, aux délocalisations des industries des pays riches et la croissance galopante des pays émergents...

Mais tout ceci ne suffit pas...
Si la bourse monte, si la bourse baisse, c’est aussi à cause :

Du moral de Wall Street [et/ou autres bourses nationales], des investisseurs, des observateurs des marchés, des traders, de certains analystes, des chefs d’entreprise, des actionnaires et des ménages, souvent mais pas toujours – on ne sait pourquoi – en berne. Un indice de la peur a même été récemment construit...

Des statistiques, des indicateurs macro-économiques, des performances sectorielles, des résultats commerciaux semestriels, des indices des prix à la consommation [corrigé des variations saisonnières] ...

Du prix de l’énergie, des métaux, des matières premières, du blé, des logements, des barils de pétrole, sans en oublier les stocks...

Des tensions dans les circuits monétaires, comme sur le marché obligataire...

De l’interdiction allemande des ventes à découvert et de la réforme américaine de régulation du secteur financier...

De l’augmentation des inscriptions au chômage et/ou du recul plus faible que prévu du chiffre hebdomadaire des dites inscriptions, de la chutes de création d’emplois, des chiffres mensuels de l’emploi non agricole français, de la fin d’une partie des emplois temporaires liés à la campagne de recensement américaine, de la destruction des emplois dans les PME. Sans oublier les doutes, mais aussi des craintes la veille des jours de la publication de chiffres officiels de l’emploi...

De la fragilité des capacités de croissance de l’économie mondiale, du doute concernant la solidité de la reprise économique, du risque de rechute de l’économie, aux Etats-Unis, en Europe, comme de ralentissement de la croissance et/ou de la surchauffe en Chine. Sans oublier les pays que l’on ose qualifier d’émergents...

Mais tout ceci ne suffit toujours pas :
Si la bourse monte, si la bourse baisse,  c’est enfin à cause :

De l’arrêt de l’écoulement du pétrole dans le Golfe du Mexique...

De la fin attendue de la prime à la casse et à la baisse inéluctable des ventes de voitures...

D’une enquête lancée pour harcèlement sexuel et notes de frais abusives...

Du marché du travail trop rigide, du coût du travail trop élevé, des licenciements trop coûteux, des charges fiscales et sociales trop lourdes pour les entreprises, de l’indexation trop mécanique des salaires à l’inflation, des chômeurs trop nombreux, des arrêts de travail trop fréquents. Des grévistes en colère, des réactions hostiles aux politiques d’austérité, des violences en Grèce, des manifestations, occupations d’usines etc. en France et ailleurs...
Sans oublier les hausses d’impôt et de taxes...

Des discours pessimistes, des propos imprudents, des rumeurs infondées, des déclarations alarmistes, fussent-elles le lendemain démenties, du chantage de chefs d’état, d’un manque de discours économique coordonné...

Des problèmes non réglés, des tensions à répétitions, de l’incertitude générale...

Des craintes [exagérées] des marchés, des scénarios catastrophes et du retour des Cassandres.

 

En guise de post-face :   

* « Selon Standard & Poor's, ce sont pas moins de 3.500 milliards de dollars de capitalisation boursière qui sont partis en fumée sur les trois derniers mois ». Les Échos 1er juillet 2010

* « La croissance des profits 2010 est déjà intégrée. C’est la suite qui pose question. »
Pierre Sabatier « Stratège chez Prime View » Les Échos 1er juillet 2010

* «Mais que tout se casse la gueule... et qu’on n’en parle plus ; ils nous emmerdent grave avec leur fric. Ras le bol de leurs conneries. On est tous pris pour des cons. Point. Alors le capitalisme, qu’il s’écroule d’un bon coup et qu’on recommence tout à zéro, comme ça, plus de problèmes ». Commentaire de l’article : « L'euro et l'emploi américain font chuter les Bourses », Libération 4 juin 2010

* « La solution: supprimer la bourse ! » Commentaire de l’article : « Le CAC 40 plombé par la déprime aux États-Unis » Le Figaro 25 août 2010

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Notes de bas de page
1 Sources : La presse [économique] Mai/juillet 2010

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