Domination masculine. Patriarcat
 Marie-Victoire Louis

Corps

Extrait de l'abécédaire féministe

date de rédaction : 24/02/2024
date de publication : 24 février 2024
mise en ligne : 24/02/2024
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Extrait de l’Abécédaire féministe

À la recherche du patriarcat…

L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 22.963 items et 23 rubriques : I. Culture (1030) ; II. Droit (410) ; III. Êtres humains (1239) ; IV. Corps (560) ; V. Enfants (311) ; VI. Femmes (3282) ; VII. Hommes (1521) ; VIII. Relations entre êtres humains (936) ; IX. Famille (591) ; X. Féminisme (473) ; XI. Justice (983) ; XII. Langage (1050) ; XIII. Patriarcat (760) ; XIV Penser (1583) ; XV. Politique (2395) ; XVI. Pornographie (172) ; XVII. Proxénétisme (459) ; XVIII. « Sciences » sociales (730) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1085) ; XXI. Histoire (892) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (290) ; XXIII. Violences (661) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (1515)
24 février 2024

Cf. aussi : Êtres humains :

http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1214&mode=last

IV. Être-s humain-es (Corps)

En noir : Nouveaux items (et modifiés)

Êtres humains. Corps : Êtres humains. Corps (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) Par ordre chronologique (1, 2) ; Corps (« Disposer de son corps ») ; Corps (« Mon corps m’appartient ») (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Corps (Adolescente) ; Corps (« Adverse ») ; Corps (Ainsenstein Marilia) ; Corps (Alexievitch Svetlana) ; Corps (Aliénation) ; Corps (Althusser Louis) ; Corps (« Âmes ») ; Corps (Amnesty International) ; Corps (Arabes) ; Corps (Armée) ; Corps (Arte) ; Corps (Barbe) ; Corps (« Bâtiment ») ; Corps (Bès Gaultier) ; Corps (« Bons Pasteurs ») ; Corps (Bory Jean-Louis) ; Corps (Bouche) (1, 2, 3, 4, 5) ; Corps (Bras) (1, 2, 3, 4, 5) ; Corps (Bras et jambes) (1, 2, 3) ; Corps (Bras, mains et jambes) ; Corps (Brisés) (1, 2) ; Corps (Bronzage) ; Corps (Bruant Aristide) ; Corps (Bruckner Pascal) ; Corps (Cadavres) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16) ; Corps (Capital) ; Corps (« Capitalisme corporel ») ; Corps (Carte d’alimentation. France. 1941) ; Corps (Castes) (1, 2) ; Corps (Cerveau) ; Corps (Chair) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) ; Corps (Chalais François) ; Corps (Cheville) ; Corps (Cheveux) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21) ; Corps (Chirurgie) ; Corps (Cixous Hélène) ; Corps (Clitoris) (1, 2, 3, 4) ; Corps (Collants) ; Corps (Colonne vertébrale) (1, 2) ; Corps (Contention) ; Corps (Corset) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Corps (Cou) (1, 2, 3) ; Corps (Cuisses) (1, 2) ; Corps (Crâne) (1, 2) ; Corps (Danse) ; Corps (De Gaulle Charles) (1, 2) ; Corps (Dents) (1, 2, 3, 4) ; Corps (Doigts) (1, 2, 3) ; Corps (Dolto Françoise) ; Corps (Duby Georges) ; Corps (Elle. 2014) ; Corps (Elle. 2017) ; Corps (Émotions) ; Corps (Empreintes digitales) ; Corps (« en morceaux ») ; Corps (Épaules) ; Corps (Épuisés) ; Corps (« Esprit de corps ») ; Corps (Étranger) ; Corps (Évangile) ; Corps (Fausse-couche) ; Corps (Femmes) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) ; Corps (« Féminin ») ; Corps (« Féministe ») ; Corps (Festival de Cannes. 2017) ; Corps (Football) ; Corps (Fouille à corps. Israël) ; Corps (Fouille à corps. Police) (1, 2) ; Corps (Fouille à Corps. Prison) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19) ; Corps (Front) (1, 2, 3) ; Corps (Galey Matthieu) ; Corps (Gide André) ; Corps (« Gestation pour autrui ». G.P.A) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Corps (Genoux) (1, 2, 3, 4) ; Corps (« Gland ») ; Corps (« Glande pinéale ») ; Corps (Goldoni Carlo) ; Corps (Gouvernement) ; Corps (Hardy Françoise) ; Corps (Hegel Friedrich) ; Corps (Hommes) ; Corps (Hugo Victor) ; Corps (« Humusation ») ; Corps (Hymen) ; Corps (Inaliénable) (1, 2) ; Corps (Injures) ; Corps (Jambes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Corps (Jockeys) ; Corps (Jouet) ; Corps (Khomeiny) ; Corps (Langage) (1, 2, 3) ; Corps (« Lesbien ») ; Corps (Lessing Doris) ; Corps (« L.G.B.T ») ; Corps (« Liberté du corps ») ; Corps (« Machine à vivre ») ; Corps (Magma) ; Corps (Maigrir) ; Corps (Mains) (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41) ; Corps (Marchandisation) ; Corps (Mannequinat) ; Corps (Massages) ; Corps (Matérialisme) ; Corps (Membres) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Corps (Modigliani) ; Corps (Mongin Olivier) ; Corps (Nationalisme) (1, 2) ; Corps (Nemo Philippe) ; Corps (Nez) (1, 2) ; Corps (Nombril) ; Corps (Non patrimonialité) ; Corps (Nudité) (1, 2) ; Corps (Nudité. Femme) (1, 2 ) Par ordre chronologique (1, 2) ; Corps (Obésité) ; Corps (Ongles) (1, 2, 3) ; Corps (Oreilles) ; Corps (« Orientaux ») ; Corps (Os) ; Corps (« Outil de travail ») ; Corps (Papauté) ; Corps (Patriarcat) ; Corps (Paupières) ; Corps (Peau) (1, 2, 3, 4, 5) ; Corps (Perrot Michelle) ; Corps (Péguy Charles) ; Corps (Pieds) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Corps (« Pieds bandés ») (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Corps (Poids) ; Corps (Plotin) ; Corps (Président de la République) ; Corps (Propreté) (1, 2) ; Corps (Proxénétisme) (1, 2) ; Corps (Pudeur) ; Corps (Pulsions) ; Corps (« Quatre mains ») ; Corps (Régime) ; Corps (Rides) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Corps (Rodin Auguste) (1, 2) ; Corps (Rousseau Jean-Jacques) ; Corps (Sade) ; Corps (Sand George) ; Corps (Sang) ; Corps (Seins) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36) ; Corps (Sexes) ; Corps (Silice et discipline) ; Corps (Soljenitsyne Alexandre) ; Corps (Souffrant) ; Corps (Souffrance au travail) ; Corps (Spéculum) ; Corps (Sperme) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) ; Corps (Squelette) ; Corps (Taille) ; Corps (« Tête à claques ») ; Corps (Thackeray William Makepeace) ; Corps (Tolstoï Léon) ; Corps (Torse) ; Corps (Torture) ; (Corps (Travail) ; Corps (Trous) ; Corps (Urine) ; Corps (Utérus) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Corps (Vagin) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16) ; Corps (Ventre) (1, 2, 3) ; Corps (Vêtements) ; Corps (« Viande ») ; Corps (Vigarello Georges) ; Corps (Vigée-Lebrun Élisabeth) ; Corps (Viols) ; Corps (Visage) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18) ; Corps (Vivants et morts) ; Corps (Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17) ; Corps (Weil Simone) ; Corps (Yeux) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35) ; Corps (Yourcenar Marguerite) ; Zola Émile (1, 2, 3)

24 février 2024 : 560 items

Êtres humains. Corps :

Par ordre alphabétique. Êtres humains. Corps :

Êtres humains. Corps (1) : Le corps ne pense pas. (Cf. Êtres humains)
* Ajout. 26 février 2018. Le cerveau non plus… 1
* Ajout. 29 décembre 2019. (2 mars) 1984. Lu, dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986], : « Le corps pense. » 2 (Cf. Corps. Galey Matthieu)

Corps (2) : Le corps est l’incarnation de l’être. Tout ce qui réduit l’être au corps, subsume l’un dans l’autre, participe de la négation de l’être humain. (Cf. Êtres humains)
* Ajout. 26 juin 2020. Comment ne pas voir, ne pas saisir, ne pas comprendre qu’intituler une émission [France Culture. 27 mai 2014] : « Corps en résistance : quand les femmes républicaines [Irlandaises] entrent en grève », est soit absurde, soit scandaleux.
Comment ne pas comprendre que c’est un processus de déshumanisation des êtres humains qui est à l’œuvre ? (Cf. Femmes, Langage. Mots. Critique de : « Scandale », Politique. Luttes. Femmes)

Corps (3) : Le corps ne peut, ni ne veut rien.

Corps (4) : (28 juin) 2017. Hier, j’entendais une universitaire considérer comme une avancée nouvelle, positive, le fait que les « jeunes féministes » redécouvraient « le corps ». Outre la naïveté du constat, comment ne pas voir que séparer « le corps » de l’être humain, c’est briser la séparation entre la vie et la mort ? Entre « l’être » et « le néant » ? (Cf. Êtres Humains. Naïveté)

Corps (5) : Séparer le corps de l’être humain, de la personne humaine est aussi absurde que d’avoir séparé pendant des siècles, le corps de l’âme. Il suffit de réfléchir cinq minutes pour voir l’absurde, l’impensable de cette séparation. (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (6) : Tous les êtres ont un corps, mais chaque être est singulier. (Cf. Langage. Verbe. Avoir. Être)

Corps (7) : Le corps doit retrouver sa juste place, ni nié, ni séparé, ni détaché de l’être humain, qui ne doit jamais lui être subordonné.
Complexe, mais dans cette recherche, que de découvertes…

Corps (8) : Pour faire retrouver au corps sa réalité, il faut le décomposer, puis le recomposer. Il faut le resituer dans ses diverses composantes, dans ses divers organes, ses diverses fonctions. Il faut l’interroger tel qu’il a été analysé, interprété, romancé, utilisé, déformé, pensé….
N.B. Le « sexe » a été dans cet Abécédaire séparé du corps par besoin - premier - de clarification : ils sont bien évidemment indissociables, au même titre que le corps l’est de l’être humain. (Cf. Féminisme. Abécédaire, Penser. Pensées. Claires, Sexes)

Corps (9) : (6 juillet) 2022. Entendu un dialogue dans un magasin entre une mère et sa petite fille de 8/10 ans, cherchant à échanger, pour celle-ci, un maillot de bain noir de deux pièces. La petite fille lui demande alors : « Peut-être un blanc ? ». Sa mère lui répond : « Non. Parce qu’on verra tout. » (Cf. Dialogues, Femmes. Jeunes filles)

Par ordre chronologique. Corps :

Corps (1) : (23 juin) 1760. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], lui écrit :
« Je voudrais que les philosophes pussent faire un corps d’initiés et je serais content. » 3 (Cf. Penser, Politique, Philosophie)

Corps (2) : (18 octobre) 2020. En réaction à l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty - dont la tête décapitée a été montrée sur internet - j’entends dans un appel au rassemblement ce jour place de la république, cette terrifiante expression :
« Faire corps, ensemble [derrière l’école de la République] ». 4
* Ajout. 18 octobre 2020. Même jour, j’entends Sylvie Kauffmann, du Monde, dans l’émission L’esprit public de France Culture, évoquer « l’envie de faire corps ».
* Ajout. 20 octobre 2020. L’expression « faire corps » n’étant sans doute pas jugée suffisamment efficace, j’entends, ce jour, Michel Winock sur France Culture, affirmer :
« Il faut faire bloc […]. » (Cf. Politique. Démocratie, Nationalisme)
N.B. L’assassin de Samuel Paty est un jeune Tchétchène musulman de 18 ans, né à Moscou, en France depuis une dizaine d’années.
Samuel Paty avait été dénoncé sur internet pour avoir montré les caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours d’enseignement moral et civique et il avait déposée plainte, seul, sans le soutien de l’institution Éducation nationale. (Cf. Justice)

Corps (« Disposer de son corps ») : (25 janvier) 2014. Dans l’appel à manifester ce jour à Paris, signé - à l’initiative de la Marche Mondiale des femmes contre les Violences et la Pauvreté - par des dizaines d’associations, partis, syndicats, intitulé :
« Avortement Espagne : Manifestations Solidaires Paris et ailleurs ! »
« Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs ! […] », je lis notamment :
« Nous appelons à : […] Lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux. […] » Et le texte se termine ainsi :
« Non à l'ordre moral qui veut gérer nos vies, Oui à nos droits, tous nos droits, et à la liberté de choix d'avoir un enfant ou non. »
L’Europe libérale proxénète a encore gagné : ce sont ses ‘concepts’ qu’elle a, sous couvert de lutte pour le droit à l’avortement, imposés. Par ailleurs
- Que vient faire « l’ordre moral » ici ? Qui cela est-il censé dénoncer ?
- Comment peut-on considérer que les États et les religions (lesquelles ?) pourraient relever d’une même analyse ?
Que veut dire : « sans contrainte » ; que veut dire « librement » ?
Que signifie : « régression des droits des femmes » ? ; « nos droits » ?
- Cette Charte des droits - dits - fondamentaux [2000] a t’-elle jamais dénoncé le proxénétisme, légitimé le droit à l’avortement, récusé le droit patriarcal ?... (Cf. Droit. Femmes. Avortements, Politique. Morale, Proxénétisme)
N.B. Signataires : ANCIC, CADAC, Collectif Tenon XXe, Mouvement Planning Familial Confédéral, 40 ans de mouvement, 
APEL-Egalité, Association Droits des Femmes XXème, Association Nationale des Études Féministes, Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Oui oui oui, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Ruptures, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, 
Coordination lesbienne en France, Comité Femmes Manche 50, Demain les femmes (sud77), 
Du Côté des femmes, 
Encore Féministes, EGALE, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes, Femm’Ecolos, 
Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, 
Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial, Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé, 
Féminisme et géopolitique, Féministes pour une Autre Europe, Femmes en Résistance, Femmes Solidaires, FièrEs, La Grande Loge Féminine de France, L'Assemblée des Femmes, Les efFRONTé-e-s, 
Lesbiennes of Color, Ligue du Droit International des Femmes, 
Maison des Femmes de Montreuil, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Regards de femmes, 
Réseau Féministe Ruptures, Réseau de Jeunes Féministes d’Europe MMF, Solidarité féministe, SOS Sexisme, Association pour la Mixité l’Egalité La LaÏcité, Attac, CNAFAL, Comité laïcité, République Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, FASTI, Fondation Copernic, Groupe Cadre de vie, l'Inter-L.G.B.T., Hétéros au boulot, Le Long Yang Club Paris, 
L.G.B.T Formation Avignon, Les Enfants d'Arc-en-Ciel, Ligue des Droits de l’Homme, Marea Granate Paris, Médecins du Monde, Les Sœurs de La Perpétuelle Indulgence, Union des Famille Laïques, Union des associations laïques, LMDE, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, 
Syndicat général des lycéens, UNEF, Union Syndicale Solidaires, UL-CGT 20, Alternative Libertaire, CAP21, Ensemble, Europe Écologie Les Verts, Gauche Unitaire, Izquierda Anticapitalista (Espagne), Les Jeunes Écologistes, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes Français, Mouvement Jeunesses Socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Parti Pirate, Union des Étudiants Communistes…

Corps. « Mon corps m’appartient » :

Corps (« Mon corps m’appartient ») (1) : Affirmer « Mon corps m’appartient », c’est poser le droit de propriété (de son corps) comme fondement de son identité, au mépris de toutes les philosophies posant la liberté comme fondement de la personne humaine pensante.
C’est substituer la question de la liberté (de l’être) à celle de la propriété (du corps).
Toute dissociation du corps et de l’être humain est en soi une négation de la personne humaine, morcelée, et donc chosifiée.
Cette expression ne peut être légitimée.
En effet, si je suis propriétaire (de mon corps) - dissocié de ma personne -, je suis libre d’en disposer à mon gré, de le vendre, le louer, de l’exploiter, et donc d’en être exploitée : on légitime donc la capacité de chacun-e à s’approprier d’autres êtres humains. On comprend mieux, dès lors, comment une revendication présentée, vécue un temps comme féministe en est venue à être utilisée, en toute cohérence libérale, par les tenants du proxénétisme.
Et peut justifier l’esclavage. (Cf. Êtres humains. Esclavage)
* Ajout. 8 février 2023. Pour poursuivre la réflexion concernant la dissociation du corps et de l’être, et en montrer l’inanité, Léon Tolstoï [1828-1910] écrivit, entre cent autres jugements, le 8 février 1908, que :
« Le corps est une manifestation de l’esprit. »

Corps (« Mon corps m’appartient ») (2) : Subordonner l’être - qui dès lors disparaît - à l’avoir, c’est la « propriété de soi » qui peut alors devenir « le combat de la nouvelle génération », tel que présenté par « le dirigeant du think tank, Liberal. Génération. Libre ».
On peut noter que ledit dirigeant a « travaillé au cabinet de Christine Lagarde à Bercy et à la BERD à Londres. » 5

Corps (« Mon corps m’appartient ») (3) : « Mon corps m’appartient » : à comparer avec, par exemple :
« Je suis une femme qui revendique le droit de décider de sa vie ».
Plusieurs autres formulations possibles. (Cf. Corps. Femmes)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (4) : En relisant le titre du roman de Victor Margueritte [1866-1942] qui avait alors déjà été publié à 125.000 exemplaires intitulé : Ton Corps est à toi - 1927 - me vient cette réflexion, certes banale :
Qu’une formulation, un argument, un raisonnement puissent être considéré comme un progrès par rapport à ceux qui l’ont précédé, à ceux / celles qui en nient même l’hypothèse, ne le rend pas juste pour autant. 6, (Cf. Penser, Histoire)

Par ordre chronologique. Corps. « Mon corps m’appartient » :

Corps (« Mon corps m’appartient ») (1) : 1689. John Locke [1632-1704], dans le Traité du gouvernement civil, auteur de :
« Je ne suis pas le propriétaire de ce qu’un autre est en droit de me prendre quand il lui plaira, contre mon consentement. » 7 (Cf. Penser. Consentement, Violences)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (2) : 1775-1780. Emmanuel Kant [1724-1804], dans ses Leçons d’éthique, auteur de :
« L’homme ne peut pas disposer de lui-même, parce qu’il n’est pas une chose. Il ne saurait donc être propriétaire de lui-même. » 8

Corps (« Mon corps m’appartient ») (3) : 1793. L’article 28 de la Déclaration des droits de l’homme de l’an III (24 juin 1793) :
« Tout homme peut engager ses services, son temps : mais il ne peut se vendre, ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable [...]. » (Cf. Êtres humains)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (4) : 1880. Émile Zola [1840-1902], dans Nana, après l’avoir évoquée en manque d’argent, « trop fière pour risquer un refus » [de Zoé], poursuit :
« Une telle émotion la soulevait, qu’elle rentra dans sa chambre en parlant tout haut.
- Va, va, ma fille, ne compte que sur toi… ton corps t’appartient et il vaut mieux s’en servir que de subir un affront.
Et sans même appeler Zoé, elle s’habillait fiévreusement pour courir chez la Tricon. C’était sa suprême ressource aux heures de grands embarras.
[…] Elle se rendait chez la Tricon, avec l’aisance de l’habitude, comme les pauvres gens vont au mont-de-piété. » 9 (Cf. Proxénétisme)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (5) : 1935. Germaine Lix [1893-1986] chante :
« Je vends de l’amour » :
Moi nuit et jour / Je vends de l'amour / Allons qui qu'en veut, à qui le tour ?
J'ai bien le droit / De donner d'la joie / Puisque mon corps il est à moi
Je m'arrange pour que tous mes charmes percent,
Mes appâts c'est mon fond d'commerce /
Dans les faubourgs / Je vends de l'amour
Sous l'œil complaisant de ses bourgs /
Y'en a sous la République / Aussi qui trafiquent
D'une autre façon / A tous ils vendent / Leur protection
Leur recommandation / J'en connais dans la police / Qui vendent la justice
C'est bien l'expression !
Qu'on soit roussin ou magistrat / On vend ce qu'on a !
Moi nuit et jour / Je vends de l'amour
Allons, qui qu'en veut, à qui le tour ?
J'ai qu'un désir comme tout négociant / C'est de satisfaire mes clients
Et bien que certains soient très exigeants / Ils rentrent tous dans leur argent
Dans les faubourgs / Je vends de l'amour
Chez moi c'est ouvert tous les jours
» (Cf. Culture, Proxénétisme)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (6) : (15 février) 2018. Entendu sur France Culture, dans l’émission LSD, sans évoquer la critique de l’ensemble de son « cours », un enseignant d’éducation sexuelle (du Centre régional d’information et de prévention du sida) affirmer doctement comme relevant de l’évidence aux lycéens et lycéennes auxquel-les il s’adressait :
« Je fais ce que je veux de mon corps ». 10

Corps (« Mon corps m’appartient ») (7) : (7 août) 2021. Revendication reprise lors de troisième manifestation contre - a minima - « le pass sanitaire » qui impose la vaccination contre le covid. (Cf. Politique. Coronavirus)

Corps (« Mon corps m’appartient ») (8) : 2022. Sonia Dayan-Herzbrun, dans Rien qu’une vie, auteure de :
« Nous disons : ‘Notre corps nous appartient’, et on refuse aux musulmanes le droit de décider elles-mêmes du vêtement qu’elles porteront. […]. » 11

Corps (Adolescente) : Souvenir (d’enfance) : mon cousin germain était venu présenter à mes parents, après son mariage, son épouse. Je me souviens avoir pensé : ’Il sait comment les femmes sont faites’ et j’en éprouvais furtivement honte, gêne, malaise : j’avais l’impression qu’il voyait à travers moi.

Corps (« Adverse ») : (21 février) 2021. Entendu l’expression employée par Roland Barthes [1915-1980] de « corps adverse ». 12

Corps (Aisenstein Marilia) : 1997. Marilia Aisenstein, psychanalyste, après avoir affirmé :
« Je l’ai compris très vite, il n’y a pas de philosophe femme. Hannah Arendt [1906-1975] est la seule grande exception. C’est la raison pour laquelle j’ai fui de la philosophie à la psychanalyse » poursuit :
« La seule vraie question philosophique a trait à : ‘comment on pense’. La seule vraie réponse est : ‘avec son corps’. Alors c’est comme ça, et il n’y a aucune raison que ça ne dure pas, c’est inscrit dans le corps. » 13
Peut-être a-t-elle, depuis lors, modifié son analyse… (Cf. Penser. Philosophie. Psychanalyse)

Corps (Alexievitch Svetlana) : (14 juillet) 2022. Entendu :
« La jambe arrachée jusqu’au genou, l’os qui sort, la verge coupée, l’œil crevé, l’oreille arrachée. » 14 (Cf. Politique. Guerre)

Corps (Aliénation) : (8 novembre) 2019. Entendu sur France Culture, dans une émission de philosophie, évoquer « le corps des femmes comme le lieu de l’aliénation ».
Quid alors de leur intelligence, de leur être, d’elles-mêmes ? 15 (Cf. Corps. Femmes. Femmes « Aliénées »)

Corps (Althusser Louis) : 1992. Louis Althusser [1918-1990], dans L’avenir dure longtemps, auteur de :
- « On me dit que j’ai, vers 1975, prononcé cette phrase terrible : ‘Et puis, il y a des corps et ils ont des sexes’ ! » Et de :
- « Mon corps désirait profondément avoir son existence à lui. » Et de :
- « Je m’appropriais toutes les virtualités effectives de mon corps. » Et de :
- « C’est là que je me mis à ‘penser’ avec mon corps. » Et de :
- « J’étais enfin devenu heureux dans mon désir, celui d’être un corps, d’exister avant tout dans mon corps. » Et, in fine, de :
- « Lorsque je ‘rencontrai’ le marxisme, ce fut avec mon corps que j’y adhérai. » 16
Sidérant, lorsque l’on sait l’influence que cet homme eut sur une fraction importante des intellectuels marxistes français, et au-delà… (Cf. Hommes. « Intellectuels ». Althusser Louis, Relations entre êtres humains. Influence, Penser, Sexes)

Corps (Âmes) : 94-56 avant J-C. Lucrèce, auteur de :
« D’abord je dis que l’âme, l’esprit comme on l’appelle souvent, où sont placés le conseil et le gouvernement de la vie, est une partie de l’homme, au même titre que la main et le pied. » [De natura rerum, Livre III, v.94-96] 17 (Cf. Êtres humains. Âmes, Philosophie)

Corps (Amnesty International) : (mars) 2014. Amnesty International a lancé une campagne internationale intitulée :
« Mon corps, mes droits », ces deux termes étant précédés de : « ma vie, ma santé, mon éducation, mon choix, mon avenir. »
Un nouveau concept : l’égotisme utilitariste, dont les femmes seraient l’avant-garde ? (Cf. Êtres humains. Soi, Droit. Droits humains. Amnesty International, Langage. Possessif)

Corps (Arabes) : (1er mars) 2017. Je reçois un « appel à contribution » émanant de la revue l’Homme et la société, Paris, L’Harmatan, intitulé :
« Corps en colère dans les révoltes arabes ». [Date de remise des articles : 30 mai 2017]
Court, mais suffisamment clair pour mieux saisir l’utilisation politique qui peut être faite de l’usage du mot : « corps », au lieu et place d’« êtres humains ».

Corps (Armée française) : (13 juillet) 2019. Emmanuel Macron, toujours dans la nuance, auteur de :
« Demain ce seront tous les français qui feront corps avec leur armée. »
Des « Gilets jaunes » et d’autres, clairement audibles, ont sifflé et hué Emmanuel Macron ; sur les Champs-Élysées ; certains ont chanté : « On est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne veut pas, nous on est là ! », ainsi que : « On veut du homard, du champagne et du caviar » ; d‘autres sont bloqués à l’extérieur de l’avenue ; à 10h 18, Jérôme Rodrigues, Maxime Nicolle et Sophie Tissier notamment avaient été interpellé-es pour : « organisation d’une manifestation illicite [!] ». Éric Drouet aussi, lui pour « rébellion ». J’entends un homme qui crie en chantant : « Tous en garde à vue ! Tous en garde à vue ! » 152 personnes interpellées à 14h21. Heurts.
Je lis une pancarte : « Police-Justice. Que faites-vous ? Pourquoi ça ? Qui êtes-vous ? » (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Politique. « Gilets jaunes », Médias. Nationalisme. État. Autoritaire. Répression. Guerre)

Corps (Arte) : (26 juin) 2019. Entendu sur Arte :
« Sur la Côte Basque, Chanel a rendu aux femmes leurs corps. » 18
Là, on touche à l’absurde, dont les effets de légitimation de l’incohérence, sont pourtant réels. (Cf. Corps. Femmes, Penser)

Corps (Barbe) : 1920. H. G Wells [1866-1946], dans La Russie telle que je viens de la voir, auteur de :
« Partout où nous allions, nous nous heurtions à des bustes, à des portraits à des statues de Marx ! Les deux tiers environ du visage de Marx sont en barbe - une barbe solennelle, laineuse qui sans aucun doute, rendrait tout exercice physique normal complètement impossible à son possesseur. Ce n’est pas là la sorte de barbe qui pousse naturellement à un homme. Cela, c’est une barbe cultivée, une barbe chérie, thésaurisée pour pouvoir l’étendre patriarcalement sur tout le monde. Dans sa ridicule abondance, elle rappelle exactement Das Kapital. Quant à la partie humaine du visage, elle regarde par-dessus la barbe, à la façon d’un hibou, comme pour se rendre compte de l’impression produite sur le genre humain par cette broussaille. Donc, les images - partout présentes - de ce système pileux, m’agaçaient de plus en plus. Un désir finit par me ronger : voir le menton de Karl Marx sans poil ! […] » 19 (Cf. Culture. Statues, Corps. Visage)

Corps (« Bâtiment ») : (10 septembre) 1762. Voltaire [1794-1778], dans une lettre à Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck [1715-1800], auteur de :
« Je ne suis point paresseux, Madame, mais je perds les yeux, les oreilles, l’estomac, le sommeil, les jambes, toutes les pièces nécessaires à mon vieux bâtiment s’en vont l’une après l’autre. » 20

Corps (Bès Gaultier) : (12 juillet) 2018. Gaultier Bès, directeur adjoint de la revue Limite, « revue de combat culturel et politique d’inspiration chrétienne », dont le projet est :
« Face à la démesure contemporaine, nous voulons promouvoir une écologie intégrale qui se fonde sur le sens des équilibres et le respect des limites », auteur de :
« Nous sommes des corps. » 21
J’ai du mal à comprendre la logique du raisonnement, mais il y en a sûrement une… ; je comprends aussi que cette « écologie intégrale » fait le miel d’une fraction de l’extrême-droite. (Cf. Politique. Écologie. Extrême-droite)

Corps (« Bons Pasteurs ») : 2022. Je lis dans le Dictionnaire du fouet et de la fessée. Corriger et Punir, concernant les si mal nommés « Bons pasteurs » :
« Imprégnées d’une culture de la mortification, les religieuses contrôlent et négligent tout à la fois les corps des jeunes filles. […] Les filles ne disposent pas de linge de protection en quantité suffisante lors de leurs règles, les douches sont rares, les seins sont comprimés par des bandages. Un examen gynécologique est pratiqué dès lors arrivée, quel que soit le motif de la réclusion […] Chaque fugue, chaque contact avec l’extérieur réactive le doute quant à leurs mœurs et suscite un nouvel examen, au prétexte de les protéger d’une grossesse non désirée […]. » 22 (Cf. Corps. Seins, Femmes. Jeunes filles. Règles, Sexes. Femmes)

Corps (Bory Jean-Louis) : 1977. Jean-Louis Bory [1919-1979], dans Comment nous appelez-vous déjà ? Ces hommes que l’on dit homosexuels, co-écrit avec Guy Hocquenghem [1986-1988], auteur de :
« Mon corps était à moi. Il était mon maître, mais j’en étais le seigneur. Nous serions amis. Mieux complices. Je ne tricherai pas avec lui, je n’accepterai pas qu’il soit muselé, mutilé. Je le protégerais, je le défendrais, je l’aiderais à s’épanouir. Moyennant quoi, il me prodiguerait des plaisirs et des joies dont j’essaierai de faire du bonheur. Je savais désormais quel genre de plaisirs et de joies ; et quel serait le visage de ce bonheur. » 23 (Cf. Êtres humains. Corps. « Mon corps m’appartient ». Visage, Hommes. Homosexuels, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Bouche :

Corps (Bouche) (1) : (1er décembre) 1924. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« J’aime les femmes aux dents petites, enfoncées profondément dans les gencives très roses ; lorsqu’elles sourient, leur quadruples lèvres font ressembler leur bouche à leur sexe. » 24 (Cf. Êtres humains, Corps. Dents, Femmes, Pornographie, Sexes. Femmes)

Corps (Bouche) (2) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« […] Vous tous, vous avez des bouches en forme d’égout. » 25

Corps (Bouche) (3) : 1960. Serge Gainsbourg [1928-1991] chante L’eau à la bouche :
« Je t’en prie ne sois pas farouche / Écoute ma voix, écoute ma prière / Écoute mon cœur qui bat / laisse-toi faire / Je t'en prie ne sois pas farouche / Quand me vient l'eau à la bouche / Je te veux confiante, je te sens captive / Je te veux docile je te sens craintive / Je t'en prie, ne sois pas farouche / Quand me vient l'eau à la bouche / Laisse-toi au gré du courant / Porter dans le lit du torrent/ Et dans le mien / Si tu veux bien / Quittons la rive / Partons à la dérive / Je te prendrais doucement et sans contrainte / De quoi as-tu peur allons n'aie nulle crainte/ Je t'en prie, ne sois pas farouche / Quand me vient l'eau à la bouche / Cette nuit près de moi tu viendras t'étendre. / Oui je serai calme je saurai t'attendre / Et pour que tu ne t'effarouches / Vois, je ne prends que ta bouche. » (Cf. Langage. Verbe. Prendre, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Gainsbourg Serge)

Corps (Bouche) (4) : (5 mars) 2016. Neuf Iraniens, en grève de la faim pour protester contre le démantèlement de la jungle de Calais, se sont cousus la bouche.

Corps (Bouche) (5) : (15 février) 2018. Lors de l’émission de France Culture LSD, intitulée : Sexe, mensonges et grandes questions ; quelques séances d’éducation sexuelle au lycée, on entend qualifier, par l’enseignant, la bouche : d’« orifice sexuel ». 26 (Cf. Corps. Femmes, Femmes. Trous, Féminisme. Antiféminisme. France Culture, Pornographie, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Bras :

Corps (Bras) (1) : (7 august) 1771. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Catherine II [1729-1796], écrit :
« Nous avons depuis quelque temps une danseuse excellente à l’Opéra de Paris. On dit qu’elle a de très beaux bras. » 27

Corps. Bras. Alfred Döblin :

Corps (Bras) (2) : 1970. Alfred Döblin [1878-1957], dans Berlin. Alexanderplatz, concernant les prisons allemandes dans les années 1925-1930, écrit :
« Au premier son de cloche, on est tenu de se mettre au travail qu’il n’est permis d’interrompre qu’aux heures des repas, de la promenade et de l’instruction. Pendant la promenade, les prisonniers doivent lever les bras et les balancer en avant et en arrière. » 28

Corps (Bras) (3) : 1970. Alfred Döblin [1878-1957], dans Berlin. Alexanderplatz, auteur de :
« Et regardez-le maintenant ! Il a acheté un complet d’été pour vingt marks payés comptant. Pour les solennités spéciales, il arbore la crois de fer, histoire de légitimer son bras amputé, ce qui lui vaut le respect des passants et la haine du populo. » 29

Corps (Bras) (4) : (23 avril) 2020. Lu sur France Info : Au Québec, le premier ministre François Legault a demandé le renfort 1.000 militaires pour prêter main-forte aux EHPAD locaux :
« On demande 1.000 personnes, ce n'est pas idéal, mais ça va beaucoup nous aider pour avoir des tas de bras additionnels pour faire des tâches qui sont moins médicales et aider le personnel ». (Cf. Êtres humains)

Corps (Bras) (5) : (26 septembre) 2020. Après le sempiternel : « Le Hezbollah est le bras armé de l’Iran au Liban », entendu, sur France Inter, évoquer un homme présenté comme « le bras armé de la pensée d’Apollinaire [1880-1918] ». (Cf. Culture, Langage, Penser, Politique. Guerre)

Par ordre chronologique. Corps. Bras et jambes :

Corps (Bras et jambes) (1) : 1863. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Les cosaques, auteur de :
« Comme j’étais amoureux, cette nuit-là ! Comme j’étais heureux ! Et comme j’ai souffert de dépit quand le lendemain matin, en me réveillant, j’ai senti que j’étais libre ! Eh bien, l’amour, il ne vient donc pas ? Il ne me liera donc jamais bras et jambes ? » 30 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer)

Corps (Bras et jambes) (2) : 2004. Marie-Georges Buffet, ministre communiste de la jeunesse et des sports [1997-2002], dans Un peu de courage !, interrogée sur cette « expérience », répond :
« La première chose à laquelle je me suis attelée, ce fut de redonner confiance aux sportifs et aux sportives. Pour moi, il faut les considérer comme des citoyens à part entière, et non pas comme des bras et des jambes. […] » 31
Encore heureux… (Cf. Êtres Humains, Corps. Jambes, Femmes. « Politiques »)

Corps (Bras et jambes) (3) : 2022. Sonia Dayan-Herzbrun, dans Rien qu’une vie, auteure de : « Il y a eu aussi ces longues heures passées à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, où nous voyons arriver de jeunes Palestiniens aux jambes et aux bras brisés à coups de gourdin, les soldats Israéliens ayant suivi à la lettre la consigne d’Itzhak Rabin [1922-4 novembre 1995] qui était de briser les membres de ces lanceurs de pierres. » 32 (Cf. Politique. État. Israël)

Corps (Bras, mains et jambes) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, évoquant « la vie des hommes et des femmes de l’ancien monde (prérévolutionnaire) » qui « ne savaient pas faire trois pas sur la terre du bon Dieu sans être accablés de fatigue », critiquant leur « prétendue grâce… un brevet de maladresse et de débilité physique », poursuit :
« Qu’eussent-ils fait de leur grâce sans leurs valets pour leur tenir lieu de bras, de mains et de jambes ? » 33 Bien vu, bien analysé. (Cf. Êtres humains, Corps. Jambes, Politique)

Par ordre chronologique. Corps. Brisés :

Corps (Brisés) (1) : 1992. Lu dans un Dictionnaire des femmes célèbres, concernant une danseuse allemande :
« Adèle Grantzowa [1845-1877] […] dut interrompre les représentations pour s’être fracturé un pied - premier d’une longue série d’accidents qui devaient mettre un terme à sa carrière. […] C’est à Paris, alors qu’elle répétait Coppélia, qu’une nouvelle chute la mit hors d’état de danser. Elle mourut à trente-deux ans, peu après avoir été amputée d’une jambe. » 34 (Cf. Corps. Danse)

Corps (Brisés) (2) : (5 décembre) 2019. Un danseur de l’Opéra de Paris, lors de la manifestation contre la réforme des retraites, interviewé, raconte que, le matin, il lui faut environ 40 minutes pour marcher normalement.
Et tous ces corps brisés, cette discipline, toutes ces violences imposées pendant des années aux corps des danseurs, des danseuses pour le plaisir esthétique des privilégiées - qui n’en sont pas même conscient-es. (Cf. Culture, Corps. Danse, Économie. Retraites)

Corps (Bronzage) : (25 juin) 2019. Pascal Ory, auteur de L’invention du bronzage, auteur aussi de :
- « ce grand continent qu’est le corps » ;
- « s’il y a bien un sujet anthropologique, c’est le corps » ;
- « l’habit fait le corps » et de (concernant la peau) :
- « Je pense qu'il n'y a rien de plus important que de s'interroger sur le statut de cette partie du corps qui, par définition, est en contact avec la société. » 35
N.B. Pascal Ory a notamment dédié son livre à Coco Chanel [1883-1971] - qu’il appelle Coco - dont il est cité dans l’émission auquel il participe qu’« une femme qui n’a pas de mari est une femme bien à plaindre. » Sans réaction de part et d’autre. (Cf. Femmes, Épouses, Anthropologie, Histoire)

Corps (Bruant Aristide) : (Avant) 1906. Aristide Bruant [1851-1925], dans Les Marcheuses, auteur de :
« […] Pierreuses / Trotteuses, / A's marchent l'soir, / Quand il fait noir, / Sur le trottoir.
Les ch'veux frisés, / Les reins brisés, / Les seins blasés, / Les pieds usés. […] » (Cf. Politique. Chansons réalistes, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées, Histoire)

Corps (Bruckner Pascal) : 2014. Pascal Bruckner, dans Un bon fils, après s’être qualifié de « chantre du libertinage », cite le titre de sa thèse soutenue en 1975 sous la direction de Roland Barthes [1915-1980] :
« Le corps de chacun appartient à tous. »
Il avait préalablement expliqué pourquoi il n’avait pas invité sa mère à la soutenance :
« Elle aurait été capable de dire à voix haute ce qu’elle me répétait souvent : ‘Vous savez, mon fils n’en est jamais revenu d’avoir quelque chose dans son pantalon’. » 36 (Cf. Hommes, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Cadavres :

Corps (Cadavres) (1) : (15 mai) 1745. Le marquis d’Argenson [1696-1764], secrétaire d’état à la guerre, présent à la bataille de Fontenoy [11 mai 1745], dans une lettre à Voltaire [1694-1778] « monsieur l’historien », auteur de :
« […] Après cela, pour vous dire le mal comme le bien, j’ai remarqué une habitude trop tôt acquise de voir tranquillement sur le champ de bataille des morts nus, des ennemis agonisants, des spectacles affreux, des plaies fumantes. Pour moi, j’avouerai que le cœur me manqua et j’eux besoin du flacon. J’observais bien nos jeunes héros, je les trouvai trop indifférents sur ces articles, je craignis pour la suite de leur longue vie, que le goût ne vint à augmenter par cette inhumaine curée : le triomphe est la plus belle chose de la vie, […] mais le plancher de tout cela est du sang humain, des lambeaux de chair humaine. » 37 (Cf. Corps. Chair, Politique. Guerre)

Corps (Cadavres) (2) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, auteur de :
« […] Un spectacle bien plus horrible et bien plus dégoutant s’offrit à mes yeux le jour suivant dans l’après-midi. C’étaient les morts qu’on avait dépouillés pendant la nuit, et qu’on faisait monter à vingt-cinq mille hommes : ils étaient nus et amoncelés ; on voyait des jambes, des bras, des crânes, et du sang partout. Quel carnage !
Les Parmesans craignaient l’infection de l’air, vu la difficulté d’enterrer tous ces corps massacrés ; mais la république de Venise, qui était presque limitrophe du Parmesan, et qui était intéressée à garantir la salubrité de l’air, envoya de la chaux en abondance pour faire disparaître tous ces cadavres de la surface de la terre. » 38

Corps (Cadavres) (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant la bataille de Wagram [14 juin 1809] auteur de :
« Quatre jours après on ramassait au milieu des blés des militaires qui achevaient de mourir aux rayons du soleil sur des épis piétinés, couchés et collés par du sang : les vers s’attachaient déjà aux plaies des cadavres avancés. » 39

Corps (Cadavres) (4) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant la retraite de Russie [1812] :
« Le 29 septembre, on touche aux fatales collines de la Moskowa [bataille de la Moskowa ou bataille de Borodino. 17 septembre 1812] : un cri de douleur et de surprise échappe à notre armée. De vastes boucheries se présentaient, étalant quarante mille cadavres diversement consommés. Des files de carcasses alignées semblaient garder encore la discipline militaire ; des squelettes détachés en avant, sur quelques mamelons écrêtés, indiquaient les commandants et dominaient la mêlée des morts. […]
Le silence des soldats, hâtés du froid, de la faim et de l’ennemi, était profond ; ils songeaient qu’ils seraient bientôt semblables aux compagnons dont ils apercevaient les restes. » 40 (Cf. Êtres humains. Restes)

Corps (Cadavres) (5) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie, concernant la Sologne, « avant la révolution », rapportant les propos de sa grand-mère [Marie-Aurore Dupin de Francueil. 1748-1821], auteure de :
« ‘Les vols et les meurtres étaient très fréquents, et on avait une singulière façon de les compter et de les signaler aux voyageurs. Quand les brigands étaient pris, jugés et condamnés, on les pendait aux arbres de la route, à l’endroit même où ils avaient commis le crime : si bien qu’on voyait ici de chaque côté du chemin, et à des distances très rapprochées, des cadavres accrochés aux branches et que le vent balançait sur votre tête. Quand on faisait la route, on connaissait tous les pendus, et chaque année, on pouvait compter les nouveaux, ce qui prouve que l’exemple ne servait pas à grand-chose. Je me souviens d’y avoir vu, un hiver, une grande femme qui est restée entière fort longtemps, et dont les longs cheveux noirs flottaient au vent, tandis que les corbeaux volaient tout autour pour disputer sa chair. C’était un spectacle affreux et une infection qui vous suivait jusqu’aux portes de la ville.’ » 41 (Cf. Corps. Chair, Histoire)

Corps. Cadavres. Léon Tolstoï :

Corps (Cadavres) (6) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, concernant Napoléon, auteur de :
« Ce n’est pas seulement ce jour-là que, parcourant le champ de bataille jonché de soldats morts ou mutilés - par sa volonté croyait-il - il calculait à vue d’œil, la nombre de Russes par rapport aux Français et que, se leurrant lui-même, il trouvait des raisons de se réjouir en constant qu’il y en avait cinq pour un. Ce n’était pas seulement ce jour-là qu’il dit, comme il l’écrivait à Paris : ‘Le champs de bataille a été superbe’, parce qu’il voyait étendu plus de cinquante mille cadavres. » 42 (Cf. Êtres humains, Politique. Guerre. Tolstoï Léon, Économie. Calcul)

Corps (Cadavres) (7) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, concernant Napoléon, auteur de :
« Tout en s’informant des prisonniers russes qu’on emmenait dans ce détachement, il [Dolokhov] dit : ‘La vilaine affaire de traîner des cadavres après soi. Vaudrait mieux fusiller cette canaille’ et il éclata d’un rire si étrange que Pétia crut que les Français allaient tout de suite s’apercevoir de la ruse […]. » 43

Corps (Cadavres) (8) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
« Au milieu de la cour il y avait un monceau noir, vaguement modelé d’un côté par la flamme, de l’autre par la une ; ce monceau était un tas d’hommes ; ces hommes étaient morts. […]
Ces cadavres étaient des soldats. Tous étaient pieds nus ; on leur avait pris leurs souliers ; on leur avait aussi pris leurs armes ; ils avaient encore leurs uniformes qui étaient bleus ; ça et là on distinguait dans l’amoncellement des membres et des têtes, des chapeaux troués avec des cocardes tricolores. C’était des républicains. » 44 (Cf. Corps. Pieds, Politique. République. Guerre)

Corps (Cadavres) (9) : 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la Révolution française, rapporte l’une des étapes de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, et écrit :
« […] La rage du peuple fut inexprimable. Depuis le matin, on disait que le gouverneur avait attiré la foule dans la cour pour tirer dessus ; ils se crurent trompés deux fois, et résolurent de périr ou de se venger des traitres. À ceux qui les rappelaient, ils disaient dans leur transport : ‘Nos cadavres serviront du moins à combler les fossés ! » 45 (Cf. Êtres humains. « Trompés », Politique. Peuple, Histoire. Révolution française)

Corps (Cadavres) (10) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Ici, les clients ne me battaient pas ; ils ne me grondaient même pas. Mais ils ne me voyaient pas. […] Je pensais parfois que si je tombais mort à leurs pieds, ils garderaient le même sourire poli et incompréhensifs, tout comme les aveugles. Un de ces messieurs retirerait peut-être son monocle, irait au téléphone et appellerait la réception d’une voix traînante et maussade : ‘Dites donc, il y a un cadavre ici. Envoyez-moi le gérant, je vais me plaindre.’ » 46

Corps (Cadavres) (11) : (mai) 1956. Concernant la décision de grève illimitée des études décidée par l’UGEMA [Union Générale des Étudiants Musulmans Algériens], l’un des slogans/‘arguments’ fut :
« À quoi sert de faire des études ? Cela ne fera pas de nous de meilleurs cadavres. » 47 (Cf. Êtres humains. Vie, Penser, Politique. Guerre)

Corps (Cadavres) (12) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La Guerre n’a pas un visage de femme, rapporte la mémoire d’une militaire russe, Olga Vassilievna :
« Je me souviens… Une première vague était montée à l’attaque et avait été fauchée, puis une deuxième, pareil... Beaucoup avaient sauté sur des mines… C’était des marins, leurs cadavres sont restés là longtemps, ils ont enflé et, à cause de leurs maillots rayés, on aurait dit que des pastèques avaient poussé. Dans un grand champ… » 48 (Cf. Corps. Visage)

Corps (Cadavres) (13) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, auteure de : « J’ai lu [janvier 1942] dans un petit journal russe, intitulé Notre parole, un reportage de Savoleinen [?-?] sur ce qui se passe à Leningrad. On y enterre dans des fosses communes ceux qui sont morts de faim et de froid, ou bien on attend, pour le faire, le dégel, et les cadavres s’amoncellent en tas dans les cours comme des bûches. » 49

Corps (Cadavres) (14) : (5 décembre) 2016. Un médecin légiste, auteur de :
« Ce n’est pas un cadavre, c’est une personne décédée. » 50 (Cf. Êtres humains, Langage)

Corps (Cadavres) (15) : (9 juillet) 2020. Lu sur France Info : « Des juges d'instruction vont enquêter sur le scandale du Centre du don des corps de l'université Paris-Descartes. Une information judiciaire a été ouverte pour ‘atteinte à l'intégrité du cadavre’, a appris l'AFP auprès du parquet de Paris. » (Cf. Droit, Langage. Mots. Critique de : « Scandale »)

Corps (Cadavres) (16) : (3 septembre) 2022. Entendu sur France Culture, dans l’émission Toute une vie, Fernand Léger [1885-1955] dire :
« J’ai fait la guerre de 14-18 comme ambulancier. Alors, en cadavres, je m’y connais. »

Corps (Capital) : (19 août) 2016. Entendu sur Arte, dans une émission consacrée au Brésil à l’occasion des Jeux olympiques, :
« Le corps est un capital comme un autre …. » 51 (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient », Proxénétisme, Économie. Capital)

Corps (« Capitalisme corporel ») : 2016. Je lis à l’annonce d’un colloque intitulé :
« Le corps humain saisi par le droit : entre liberté et propriété » :
« […] On voit poindre ici la logique de marché, laquelle fait craindre l’émergence d’un capitalisme corporel. »
- Dès lors que c’est bien « le corps » qui est sujet du colloque, que c’est bien du corps que toutes les interventions parlent [« Le corps humain, la dignité et la liberté » ; « Le corps humain et la propriété » ; « Le corps mis à disposition » ; « Le corps contraint »] la crainte évoquée plus haut n’est qu’hypocrisie et cache-sexe.
Enfin, l’expression de « capitalisme corporel », lu ici, par moi, pour la première fois, - sans doute promise à un brillant avenir - est politiquement fort signifiante. Ce dont il s’agit, c’est l’achèvement d’une logique capitaliste qui a depuis déjà fort longtemps, intégré les êtres humains dans le marché mondial. Ce qui est en cause et doit être dénoncé, ce n’est pas le capitalisme, dit corporel, c’est le capitalisme libéral proxénète. (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient », Relations entre êtres humains. Hypocrisie, Patriarcat, Proxénétisme, Économie. Capitalisme. Marché)

Corps (Carte d’alimentation. France. 1941) : (28 avril) 1941. Jean Guéhenno [1890-1978], alors professeur en Khâgne, dans son Journal, auteur de :
« Samedi, j’ai dû faire la queue à la mairie pour changer ma carte d’alimentation. (Les professeurs de gymnastique seuls ont droit à la carte T - 350 grammes de pain - Ceux qui, comme moi, ne soulèvent que des mots n’ont doit qu’à la carte A - 200 grammes de pain.) » 52 (Cf. Hommes. « Intellectuels », Langage, Politique. Guerre, Économie. Alimentation)

Corps. Castes. Inde :

Corps (Castes. Inde) (1) : 2.000. Arundhati Roy, dans Mon cœur séditieux, auteure d  :
« Plusieurs castes, comme celle des Mahar à la quelle Ambedkar
[1891-1956] appartenait, devaient s’attacher un balai à l’arrière de la taille pour effarer leurs empreintes polluantes, d’autres s’accrocher un crachoir autour du cou pour recueillir leur salive polluée. » 53

Corps (Castes. Inde) (2) : 2.000. Arundhati Roy, dans Mon cœur séditieux, auteure de :
«Les hommes des castes privilégiées possédaient un droit imprescriptible sur les corps des femmes intouchables. » 54 (Cf. Violences à l’encontre des femmes. Droit de cuissage)

Corps (Cerveaux) : Cf. Êtres humains. Cerveaux

Par ordre chronologique. Corps. « Chair » :

Corps (« Chair ») (1) : Dans Le Littré, parmi les exemples de la signification du terme « Chair », je lis :
« Vendeur de chair humaine, racoleur, agent pour le remplacement militaire, et aussi celui qui fait métier de prostituer des femmes. » (Cf. Proxénétisme, Sexes)

Corps (« Chair ») (2) : Un poème : « Chair à travail, chair à plaisir » [Eugène Pottier. 1816-1895] (à retrouver)
* Ajout. 4 décembre 2022. Titre du texte publié dans Quels corps ? (mai 1998. p.179-190)
http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=561&themeid

Corps (« Chair ») (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1766-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant Napoléon :
« Il a pris croissance dans notre chair ; il a brisé nos os, et s’est nourri de la moelle des lions. » 55 (Cf. Êtres humains)

Corps (« Chair ») (4) : (11 avril) 1855. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Ce qui m’enrage, surtout maintenant que je suis malade, c’est qu’il ne vienne à l’idée de personne qu’il puisse sortir de moi autre chose que de la chair à canon - terme qu’il reprendra dans Les récits de Sébastopol [1855], comme dans La guerre et la paix [1865-1869] - et de l’espèce la plus inutile. » 56 (Cf. Êtres humains Politique. Guerre)

Corps. « Chair ». Émile Zola :

Corps (« Chair ») (5) : 1867. Dans Thérèse Raquin d’Émile Zola [1865- 1902], j’ai relevé 38 emplois du mot « chair ». 37 de trop ? Non. 38

Corps (« Chair ») (6) : (15 avril) 1868. Préface de la deuxième édition de Thérèse Raquin [1867] par Émile Zola [1865-1902] :
« Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est la livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. […] » 57 (Cf. Êtres humains. « Libre arbitre »)

Corps (« Chair ») (7) : (3 mars) 1951. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, écrit :
« Visite d’un vieillard, qui me dit que le problème de la chair se pose encore à son âge. Chez lui, la chair n’a pas été refermée, comme celle d’Adam. » 58 (Cf. Sexes)

Corps (« Chair ») (8) : 1965. Victor-L. Tapié [1900-1974], dans Chateaubriand par lui-même, évoque, le concernant « la [sa] complaisance à la faiblesse de la chair ». 59
La seule sienne bien sûr. (Cf. Hommes. Irresponsables, Patriarcat)

Corps (« Chair ») (9) : (11 janvier) 1969. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, écrit, :
« Verbe fait chair. Jean [l’Évangile de] ne dit pas que le Verbe se soit fait homme, mais il dit qu’il s’est fait chair. Pourquoi ? Quel est le sens du mot ‘caro’ ? » 60 (Cf. Corps. Évangile, Penser)

Corps (« Chair ») (10) : 2003. Jean Tulard, dans son Dictionnaire du cinéma. Les réalisateurs, concernant le film Le bossu de la morgue [1972] de Javier Aguirre [1935-2019], auteur de :
« Rarement la décomposition des chairs fut aussi bien rendue que dans ce film naturellement tourné en couleurs. » 61

Corps (« Chair ») (11) : (7 novembre) 2013. Chantal Akerman [1950-2015] se remémorant la manière dont elle était perçue dans sa famille qui la souhaitait mariée, auteure de :
« On était de la chair à vendre dans ce milieu. À l’époque, dans ce milieu. Moi je viens vraiment des juifs Polak. Et c’était encore ça. » 62 (Cf. Culture. Akerman Chantal, Femmes, Famille. Mariage, Patriarcat, Proxénétisme)

Corps (« Chair ») (12) : (30 juillet) 2022. Dans l’émission Concordance des temps de France culture, Georges Vigarello, présenté par Jean-Noël Jeanneney, comme « l’éminent spécialiste de l’histoire des corps », auteur de :
« La chair est culturelle. » 63
- Auteur aussi de : « La femme d’aujourd’hui se crée… » (Cf. Histoire)

Corps (Chalais François) : 1973. François Chalais [1919-1996], dans Les chocolats de l’entracte, explique pourquoi « en dépit de ses si détestables excès », les Philippines sont « de tous ceux [les pays] qu’il a connu », soit « l’un de [ses] préférés » :
« Ce n’est pas seulement à cause de la beauté de ses sites ; ma tendresse a pour origine un mystère plus profond. Quelque chose comme une chaleur spéciale émane ici des yeux des femmes, des muscles souples des hommes. La pauvreté certes, existe […]. »
- au Vietnam, François Chalais décrit « le visage de filles des Vietnamiens que leur confère l’absence totale de barbe sur les joues » ;
- à New York, il évoque « les prostituées aux hanches gaies et aux paupières tristes » ;
- à Hong-Kong, il vante la beauté « de l’arc de ses rivages à celui des mollets et des reins des femmes » ;
- à Tokyo, il a eu peur d’un « déferlement de visages aux masques identiques » 64 (Cf. Corps. Paupières. Visage. Yeux, Proxénétisme. Bordels. Philippines. Base Américaine. Chalais François. Cuba. 1966)

Corps (Cheville) : 1995. Khalida Messaoudi, dans Une Algérienne debout, concernant les bijoux de cheville portées par des femmes en Kabylie, auteure de :
« Si elles portent des bijoux à la cheville, ce n’est pas pour faire joli, mais pour protéger du regard des hommes cette partie nue de leurs corps. » 65

Par ordre chronologique. Corps. Cheveux :

Corps (Cheveux) (1) : 1793. Jeanne-Marie Roland [1754-1793], dans ses Mémoires particuliers, se souvient de son enfance :
« La toilette me coûtait bien quelque chagrin, car on me frisait souvent les cheveux avec des papillotes, des fers chauds, tout l’attirail ridicule et barbare dont on se servait dans ces temps-là ; j’avais la tête extrêmement sensible, et le tiraillement qu’il fallait souffrir était si douloureux qu’une grande coiffure me faisait toujours verser des larmes arrachées par la souffrance, sans être accompagnées de plaintes. » 66

Corps (Cheveux) (2) : (17 août) 1831. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal, écrit qu’en Bretagne, (lors d’une visite à Poullaouen) :
« Les filles vendent leurs cheveux aux Normands. » 67

Corps (Cheveux) (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d'Outre-tombe, auteur de :

« Depuis la conquête des Romains, les Gauloises ont toujours vendu leurs tresses blondes à des fronts moins parés (sic) ; mes compatriotes bretonnes se font tondre encore à certains jours de foire, et troquent le voile naturel de leur tête pour un mouchoir des Indes. M’adressant à un merlan, qui filait une perruque sur un peigne de fer : ‘Monsieur, n’auriez-vous pas acheté les cheveux d’une jeune lingère qui demeurait à l’enseigne des Deux-Anges, près du Petit-Pont ?’ » 68

Corps (Cheveux) (4) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« Auparavant [avant de se couper, avec son frère, les cheveux], elle [Maggie] avait surtout pensé se libérer de ces cheveux agaçants et des remarques agaçantes qu’ils suscitaient ; […] elle ne voulait pas avoir de jolis cheveux - c’était hors de question -, elle voulait seulement que les gens pensent qu’elle était une petite fille intelligente, sans la critiquer. »
Suivi de : « ‘Oh, quelle honte ! ‘dit la tante Glegg […]. ‘Les petites filles qui se coupent les cheveux devraient être fouettées et mises au pain sec et à l’eau, … au lieu de venir à table avec leurs oncles et tantes.’ »
Et de : « ‘Allons, allons, ma petite fille, lui dit son père pour l’apaiser, en la prenant dans ses bras, t’en fais pas ; t’as eu raison de les couper, s’ils te tracassaient ; cesse de pleurer, ton père va prendre ton parti’.
Délicieuses paroles de tendresse ! Maggie n’oublia jamais ce moment où son père ‘prenait son parti’ ; elle les garda dans son cœur et y pensa encore des années après, quand tout le monde disait que leur père avait très mal agi envers ses enfants.
» 69 (Cf. Enfants, Famille)

Corps (Cheveux) (5) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« Maggie, malgré son désir ascétique de renoncer à toute parure, fut obligée de céder à sa mère au sujet de sa coiffure, et d’accepter de voir son abondante chevelure tressée en couronne sur le sommet de la tête, selon la mode affligeante de cette époque ancienne. » 70

Corps (Cheveux) (6) : (25 octobre) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« […] Tout va bien, sauf que les bonnes ne sont pas propres. Que de chemin ont encore à faire les êtres qui ne se peignent pas. »
- Et le 3 mars 1872, elle écrit à sa fille, Solange Clésinger-Sand [1828-1899] :
« Je ne connais pas de Berrichonnes à t’envoyer. Elles sont sales comme des peignes… sales. » 71 (Cf. Femmes. Bonnes-à-tout-faire, Hommes. Sales)

Corps (Cheveux) (7) : 1883. Émile Zola [1840-1902], dans Au bonheur des dames, auteur de :
« Jouve […] très excité […] voulut la baiser sur le cou.
‘Petite méchante, petit bête… Quand on a des cheveux comme ça, est ce qu’on est aussi bête ? Venez donc ce soir, c’est pour rire.’
» 72 (Cf. Femmes. Beauté, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)

Corps (Cheveux) (8) : (11 décembre) 1907. Charmian London [1871-1955], épouse de Jack London, dans le Journal de bord du Snark qu’elle a tenu du 25 avril 1907 au 15 octobre 1908, alors aux Iles Marquises, écrit, alors qu’un « indigène présentait à deux mains un objet sombre ondulant » […] :
- ‘Peaux de chèvre’ ? demandais-je.
Pour toute réponse, Jack ramassa la sombre toison et la laissa choir sur mes genoux. J’eus, malgré moi, un mouvement de répulsion, quand je vis ce dont il s’agissait. Une peau de chèvre ? C’étaient des cheveux humains, en nombreuses nattes, longues, épaisses et souples, d’un brun marron, tournant au fauve aux extrémités. Ces inquiétantes tresses étaient habilement fixées sur une ceinture en fibre de coco, d’où elles pendaient comme les franges des ceintures de ‘hula-hula’. L’ensemble était fort beau. Mais on songeait que cette richesse en chevelures, ainsi amassée, avait été prélevée au cours de sacrifices humains sur les têtes des victimes destinées à être rôties et dévorées par leurs semblables, son caractère romanesque s’assombrit quelque peu.
Je maniais délicatement cette lugubre trophée, bien déterminée à en faire l’acquisition pour le ‘musée du Snark’ que nous comptions organiser plus tard chez nous. Le marché fit conclu en un clin d’oeil. De toute façon, on ne pouvait surévaluer de témoignage ancien et sans pris d’une race en train de disparaître. […]
À notre arrivée à Taiohaé, M. Kreiech a été surpris du nombre et de la valeur des souvenirs que nous rapportions. Il n’imaginait pas qu’il en existât encore dans l’île. Mais de tout notre butin, rien ne dépasse l’aspect terrible de notre ceinture-jupe de danse faite uniquement de cheveux. Combien de têtes durent tomber pour fournir ces tresses si abondantes ? Toutes mesurent au moins soixante centimètres de longueur, et sont disposées de telle sorte que le moindre mouvement produit cette oscillation caractéristique des jupes à franges des danseuses du pays. Nous essayons d’imaginer les fêtes païennes où cette sinistre parure fut portée. » 73

Corps (Cheveux) (9) : 1952. Je lis dans Léon Morin prêtre de Béatrix Beck [1914-2008] :
« Reine me raconta que, quand elle était jeune, quelqu’un lui avait dit, tant ses cheveux étaient beaux : ’C’est malheureux, des cheveux comme ça pour une fille d’ouvrier. » 74 (Cf. Femmes. Écrivaine. Beck Béatrix)

Corps (Cheveux) (10) : (27 mars) 1961. Julien Green [1900-1998] écrit dans son Journal :
« Dans ses souvenirs de jeunesse, souvent inédits, ma sœur Éléonore [?-?] dit qu’à 20 ans elle était socialiste. Elle avait des théories. Elle avait aussi une chevelure extraordinaire qui lui tombait presque jusqu’aux pieds. Un soir, après un dîner en ville, elle rentre chez elle en fiacre. Un invité s’offre de la raccompagner. Non, dit alors un autre. Il y a dans le fiacre tout juste assez de place pour Mademoiselle Green, ses idées et sa chevelure. Elle a connu Henry James, Jean Lahore et Coppée. » 75 (Cf. Corps. Pieds, Femmes. « Écrivaines », Famille. Frères et sœurs, Politique. Socialisme, Patriarcat, Penser. Idée. Théorie)

Corps (Cheveux) (11) : (août-septembre) 1974. Jean-Paul Sartre [1905-1980] interviewé par Simone de Beauvoir [1908-1986], interrogé notamment sur sa « laideur », auteur de :
« Il y aussi quelque chose qui me fait plaisir ; c'est de ne pas avoir de cheveux blancs. » 76

Corps (Cheveux) (12) : 1976. Michèle Le Dœuff, philosophe, auteure de
« Cheveux longs et idées courtes. » (Cf. Féminisme, Patriarcat, Penser, Philosophie)

Corps (Cheveux) (13) : 1980. Maurice Genevoix [1990-1980], dans Trente mille jours, se souvient de cet épisode de son enfance, vers 7 / 8 ans :
« C’était l’après-midi, la chambre eut dû être déserte. Emporté par quelque partie de cache-cache ou quelques course-poursuite, j’en poussais violemment la porte, et restait interdit sur le seuil. Grand-mère, assise, me tournait le dos, à demi cachée par Blanche - ‘la femme de notre coiffeur‘ - dont les mains s’activaient sur sa tête.
Sur sa tête, délivrée du tulle noir et du jais, et qui libérait à mes yeux une chevelure royale dont les ondes ruisselaient sur ses épaules, le long de ses reins, superbement.
Je dus rougir et balbutier, je refermais doucement la porte, plus que confus, honteux, coupable d’avoir découvert, malgré moi, en grand-mère Clotilde, une femme. » 77 (Cf. Corps. Épaules, Femmes. Grands-mères, Hommes)

Corps (Cheveux) (14) : Certaines aujourd’hui encore dénomment leur coiffure une « queue de cheval ». Et je lis dans un Dictionnaire des femmes célèbres que Dalida [1933-1987] avait une « crinière blonde », tandis que Marianne Oswald [1901-1995] est présentée comme « une fille étrange, à la crinière flamboyante ». 78 (Cf. Femmes. Artistes. Animalisation des femmes)

Corps (Cheveux) (15) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femmes, retranscrit la parole des femmes, pendant la seconde guerre mondiale :
« - On est arrivées au bureau de recrutement : on nous faisait entrer par une porte pour ressortir par une autre. J’avais une tresse magnifique… Quand je suis sortie, je ne l’avais plus. On m’a fait aussi quitter ma robe. Je n’ai eu le temps de donner ni la tresse, ni la robe à ma mère. Elle qui m’avait suppliée de lui laisse quelque chose de moi. […] » (p.36)
- « On travaillait jour et nuit, jour et nuit. Des soldats nous apportaient nos gamelles. […] Nous n'avions pas le temps de nous laver les cheveux, alors j’ai demandé : ‘Eh ! les filles, coupez-moi mes nattes’. » (p.62)
- « À dix-neuf ans, j’ai été décorée de la médaille de la Bravoure. A dix-neuf ans, j’avais les cheveux blancs. […] » (p.72)
- « […] Dans mon enfance, mon père me tondait la boule à zéro. Ça m’est revenu quand on nous a coupé les cheveux et que, de jeunes filles, nous nous sommes trouvées soudain métamorphosées en pioupious. Certaines étaient effarées… Mais, moi, je n’ai eu aucun mal à m’y faire. J’étais dans mon élément […]. » (p.275, 276)
- « En octobre 1944 […] Qu’une femme soit à la tête d’une section d’hommes, et qu’elle-même, par-dessus le marché, soit sapeur-pompier faisait sensation. J’avais les cheveux coupés à la garçonne, je portais pantalon et tunique d’uniforme, j’avais de plus en plus acquis des manières d’homme, bref j’avais tout d’un adolescent. […] Ça me plaisait d’ébahir ainsi les gens. » (p.286) 79 (Cf. Femmes. Devenir une femme)

Corps (Cheveux) (16) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des Petits Riens, auteure de :
« Elle s’était réveillée bien des fois la nuit pour échapper à un cauchemar devenu familier tant il était fréquent : des policiers s’approchaient d’elle avec des ciseaux pour lui couper les cheveux. À Kottayam [État du Kerala. Inde], c’était le sort des prostituées prises en flagrant délit de racolage au bazar - stigmatisées à jamais. Veshyas. Pour permettre aux policiers qui ne les connaissaient pas encore de les repérer plus facilement. Ammu les remarquaient toujours, ces filles au regard vide et au crâne rasé dans un pays où les cheveux longs et huilés sont l’apanage des femmes irréprochables. » 80

Corps (Cheveux) (17) : (1er novembre) 2018. Titre du Magazine du Monde :
« Femmes noires et métisses : une libération qui commence par les cheveux.
Après des décennies d’injonction au défrisage et de canons de beauté édictés par les Blancs, elles affirment leur identité en laissant leurs cheveux au naturel. » 81
Il y a vraiment de quoi, à cette lecture du Monde, être très en colère… (Cf. Êtres humains, Femmes. Mépris. Négation des femmes, Patriarcat. Colonialisme)

Corps (Cheveux) (18) : (14 novembre) 2018. Je reçois ce jour l’annonce d’un séminaire Corps et beauté qui doit avoir lieu le 19 novembre 2018 à l’Université de Rouen Normandie intitulé : « Poils et cheveux, supports esthétiques cruciaux. »
Il y est notamment rappelé l’exposition ‘Cheveux chéris’ organisée par le musée du Quai Branly en 2012-2013. Mais on y lit aussi ceci :
« Au XXIème siècle, après les hommes ‘métrosexuels’ à la tendance épilatoire et imberbe, la mode des barbes longues et soignées ‘hipster’, a contribué à revitaliser toute une économie endormie, et la tradition des coiffeurs ‘barbiers’ a pu reprendre haleine dans un grand nombre de réalités urbaines contemporaines. En même temps, sur les réseaux sociaux, nous voyons apparaître des photographies d’aisselles, de pubis ou de jambes féminines poilus, faisant polémique et suscitant souvent une sorte de malaise ou encore des moqueries, voire des insultes. Autour des poils naissent donc des initiatives qui fédèrent des féminismes ‘corporelles’ (les collectifs ‘La Barbe’ et ‘Ma Colère’, etc.). Support de modes, de cultures et de sous-cultures, et suivant leur agencement, expression de conformisme ou d’anticonformisme, les cheveux et les poils font donc encore et toujours scandale, à l’instar de la barbe de la chanteuse autrichienne Conchita Wurst, devenue emblème de la subversion des codes traditionnels de la binarité des genres. Dans quelle mesure ces éléments corporels, constituent-ils des supports esthétiques mais aussi politiques, sociaux et sensoriels ? Qu’est-ce que la pilosité révèle-t-elle de nos sociétés ? »
- Qualifier l’association féministe La barbe de ‘féminisme corporel’ pourrait être qualifié de scandaleux si je ne craignais de passer sous silence la honte que je ressens à lire ces ‘analyses’. (Cf. Femmes. « Féminin », Langage. Mots. Critique de : « Scandale », Penser. Polémique. « Réseaux sociaux »)

Corps (Cheveux) (19) : (29 mars) 2023. Une lycéenne, lors des manifestations contre la réforme des retraites, raconte :
« Un flic m’a ramassée en tirant sur ma queue de cheval. C’était super humiliant. » 82

Corps (Cheveux) (20) : (25 décembre) 2023. France Culture débute une série de cinq émissions A voix nue d’une demi-heure à John Nollet, « Le magicien des cheveux » intitulée :
« Pour l’amour des cheveux. »
Je lis notamment sur Wikipédia qu’il est « un coiffeur et créateur de bijoux pour tête français. »

Corps (Cheveux) (21) : (26 décembre) 2023. Entendu dans l’émission Mao et 700 millions de Chinois de France Culture [1ère diffusion. 19 avril 1969] concernant la « révolution culturelle » [1966-1968], des fillettes s’adresser à de jeunes femmes, ainsi :
« Tu dois couper tes tresses. Les tresses, c’est le symbole de l’occupation Mandchoue. Une bonne Chinoise, une bonne communiste ne porte pas de tresses. »

Corps (Chirurgie) : 1966. Alexandre Soljenitsyne [1918-2008], dans Le pavillon des cancéreux, auteur de :
« Ils étaient deux pour faire toutes les opérations de l’hôpital : le patron de la chirurgie, Léon Léonidovitch, un homme vraiment très grand et, avec de longs bras, et puis cette femme, toute menue, déjà vieillie et qui amputait des membres, pratiquait des trachéotomies, enlevait de estomacs, pénétrait dans les derniers recoins des intestins, sévissait dans le fin fond des bassins et gardait pour la fin de sa journée d’opérations, comme un travail aisé et déjà bien rodé, l’ablation d’une ou deux glandes mammaires atteintes par le cancer. Il ne se passait pas un mardi ou un vendredi qu’Eugénie Oustinovna procédât à plusieurs mammectomies ; et à la femme de charge qui nettoyait la salle des opérations, elle disait souvent, en tirant sur sa cigarette avec ses lèvres pales, qu’en rassemblant tous ces seins de femmes qu’elle avait enlevés, on pourrait faire une colline. » 83 (Cf. Corps. Seins)

Corps (Cixous Hélène) : (7 août) 2018. Hélène Cixous, auteure de :
« Mon corps est habité […]. » 84 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer. Cixous Hélène, Langage. Possessif)

Par ordre chronologique. Corps. Clitoris :

Corps (Clitoris) (1) : 1769. Denis Diderot [1713-1784], dans Le rêve de D’Alembert, auteur de :
« Le clitoris est un membre viril en petit. » 85 (Cf. Hommes. « Virils », Sexes. Femmes. Hommes)

Corps (Clitoris) (2) : 1977. Dépôt légal. 1983. Awa Thiam, dans La parole aux négresses, évoquant les mutilations sexuelles imposées aux petites filles rappelle « qu’on [leur] a sans cesse répété que [leur] clitoris est un élément masculin qui n’a pas sa place dans son corps, et qu’il faut en faire l’ablation. » 86

Corps (Clitoris) (3) : (3 septembre) 2017. Lu un article du Monde intitulé : Le clitoris, clé du plaisir féminin. 87 Pas un mot concernant les mutilations sexuelles dont des dizaines de millions de femmes sont victimes : c’est à cela que la lecture patriarcale / occidentale du monde doit aussi être lue, dans ce qu’elle cache.
Quant à assimiler le plaisir - en soi - au clitoris, il faut oser… (Cf. Femmes. « Féminin », Violences, Sexes. Mutilations sexuelles, Philosophie. Van Reeth Adèle)

Corps (Clitoris) (4) : (21-24 septembre) 2020. Série honteuse de quatre émissions de France Culture intitulée Au-delà du clitoris : confusions, amalgames, mélanges des genres, contradictions, aberrations… Aucune rigueur d’aucune sorte. Quel mépris des femmes ! Quelles régressions ! : France Culture recycle et refourgue sans aucune distance critique tout ce que les féministes - qui luttent pour refuser que les femmes soient assimilées, réduites à des corps, à des sexes, à des vagins - ont récusé avec force. Ce n’est pas autour d’un mot allégrement assimilé à des dizaines autres, en réunissant une dizaine de femmes, venant de tous les horizons, censées compétentes dans leur domaine, que l’on réfléchit.
Ce n’est pas en fétichisant le clitoris que les femmes seront libérées… de quoi d’ailleurs ?
Me concernant, au terme de ces quatre heures, je n’ai que colère et confusion en tête… (Poursuivre ?)
N.B. Je ne comprends toujours pas comment il est possible d’accepter d’être interviewé-e, avec beaucoup d’autres, sans aucune maitrise du montage, dans une émission dans laquelle on ne contrôle rien. (Cf. Politique. Médias)

Corps (Collants) : (22 mai) 2023. Entendu sur France Culture, un homme parler des collants des femmes : « Ça coupe le rêve », « La femme est emprisonnée …. » 88 (Cf. Corps. Jambes, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Crâne :

Par ordre chronologique. Corps. Colonne vertébrale :

Corps (Colonne vertébrale) (1) : 2015. Juliette Minces [1937-2021], dans De Gurs à Kaboul, écrit :
« Au lycée Hélène Boucher, on nous enseignait les ’bonne manières’, spécifiques aux femmes, souvent étranges pour moi. C’est tout juste si on ne nous apprenait pas à faire la révérence ! L’index plié d’une pionne s’enfonçait dans notre dos, au milieu de la colonne vertébrale : ‘Tenez-vous droites, mesdemoiselles !’. » 89

Corps (Colonne vertébrale) (2) : (31 mars) 2022. Entendu ce jour (pour s’opposer à un adversaire) :
« Moi, j’ai une colonne vertébrale. »

Corps (Contention) : (5 mai) 2018. Lu dans la manifestation « La fête à Macron » :
« Non à la contention en psychiatrie ». (Cf. « Sciences » sociales. Psychiatrie)

Corps. Corsets :

Corps (Corsets) (1) : Le corset coupe le souffle à des femmes déjà privées de voix.

Par ordre chronologique. Corps. Corsets :

Corps (Corsets) (1) : 1787. Charlotte-Nicole Coqueret de Monbert [1760-18 ?], dans le Livre d’Ernest et de Cécile, s’adresse ici - pour en garder la mémoire - à sa fille Cécile, (7 ans) :
« Tu grandis beaucoup ; ta taille est avantageuse. Tu portes depuis trois mois un corset très bien fait où il n’y a presque pas de baleines et très, très minces. Tu te trouves beaucoup plus à ton aise que dans ta camisole lâche ; j’ai d’ailleurs jugé nécessaire de te contenir sans te gêner. Tu avais une épaule un peu plus forte que l’autre et moyennant ce corset qu’on retourne tous les jours, l’épaule est déjà beaucoup mieux. Tu as un joli maintien et tu joues et remues d’aussi bon cœur qu’avant. Nous continuerons encore cet hiver l’usage des caleçons. » 90

Corps (Corsets) (2) : (9 octobre) 1838. Friedrich Engels [1820-1895] écrit à sa sœur Marie [?-?] :
« Tu te plains que ton corset te gêne, eh bien, ma petite sotte, tiens-toi d’abord droite toute seule et on ne te le mettra pas. » 91

Corps (Corsets) (3) : (7 mars) 1849. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal, écrit :
« Je n’ai jamais considéré qu’avec tristesse et déplaisir les modes du XVIIIème siècle, surtout l’excessif resserrement de la taille, la suppression du ventre, ce cruel étranglement de la matrice et des entrailles. » 92 (Cf. Êtres humains. Mode, Corps. Ventre)

Corps (Corsets) (4) : 1855. George Sand [1804-1876], dans Histoire de ma vie évoquant madame de Béranger (amie de sa grand-mère) écrit :
« Elle ne montrait point ses bras, mais elle avait encore pour sa taille une prétention extraordinaire. Elle portait des corsets si serrés qu’il fallait deux femmes de chambre pour la sangler en lui mettant leurs genoux dans la cambrure du dos. »
Concernant sa grand-mère, elle écrit qu’elle « se sanglait si fort dans ses corsets que le soir elle était rouge comme une betterave et que les yeux lui sortaient de la tête. » Et elle poursuit :
« Elle me déclara que je me tenais comme une bossue, que j’étais taillée comme un morceau de bois, et qu’il fallait me donner des formes. En conséquence, elle me fit faire bien vite un corset, à moi qui ne connaissais pas cet instrument de torture, et elle me sangla elle-même si fort que je faillis me trouver mal la première fois. » 93
Elle raconte ensuite comment, progressivement, elle s’en sépara. (Cf. Corps. Contention. Genoux, Femmes. Jeunes filles. Grands-mères, Politique. Torture)

Corps (Corsets) (5) : (30 août) 1872. George Sand [1804-1876], dans une lettre au docteur Henri Favre [1827-1916], auteure de :
« […] Aurore [sa petite fille, née le 10 janvier 1866] est superbe et je vous bénis d’avoir fait supprimer le corset. Depuis ce moment, elle a pris un développement régulier et superbe. La petite [Gabrielle, née le 11 mars 1868] au contraire, reste emprisonnée dans une gaine que je ne vois pas sans chagrin, mais que je n’ose prohiber. Lina [la mère] me dit que vous l’avez conseillée et vous savez que votre autorité ici est entière et acceptée de tous. » 94 (Cf. Penser. Obéir)
N.B. Les « gaines » remplacèrent progressivement les corsets, pour disparaître à leur tour, non sans voir causé, sans doute, leurs effets nocifs sur la santé des femmes dont je doute que les médecins les aient mesurés. (Cf. Patriarcat)

Corps (Corsets) (6) : 1893. Anton Tchékhov [1864-1904], dans Récit d’un inconnu, auteur de :
« Je me souviens qu’elle était enceinte. Elle essayait de cacher son état aux autres et à elle-même. Chez elle, elle portait des blouses amples ou des chemisiers exagérément plissés sur le devant ; quand elle sortait, elle se sanglait si fort dans son corset que, deux fois encore, au cours de nos promenades, elle s’évanouit. Elle ne me parlait jamais de sa grossesse et un jour que je glissai dans la conversation qu’elle ferait bien d’aller consulter un médecin, elle devint toute rouge et ne répondit rien. » 95

Corps (Corsets) (7) : 1938. Sur le catalogue Blanc des magasins du Louvre, deux pages entières sont consacrés aux « gaines et corsets ».
Sont représentés des gaines, certaines orthopédiques, d’autres stomacales, d’autres plastiques ou tubulaires ; des fourreaux-gaines ; des gaines-combinaisons ; des ceintures, certaines abdominales, ventrières, ou orthopédiques ; des corsets-sangles…
Elles sont en merveilleux coton, en tissu broché, en rayonne, en satin rayonne, en caoutchouc, en tricot élastique, en coutil-satin, en jersey, avec ou sans plastron, en filés lastex. Elles sont renforcées à la base, extensibles ; elles ont des ressorts intérieurs, horizontaux, ou amovibles. Elles sont agrafées côté, lacées dos. Elles sont très enveloppantes, très baleinées, le baleinage étant pour certaines démontable ; tandis que d’autres ont des ressorts intérieurs, amovibles. Elles assurent une contention parfaite, une ligne et un maintien parfait, ou une (seule) ligne idéale, ou une (seule) à contention parfaite.
L’une d’entre elle enfin « maintient sans comprimer ».
- Il existe aussi pour petites filles, jeunes filles, des gaines, des corsets de maintien (de 8 à 16 ans), des brassières « comme maman » (de 6 à 16 ans) des ceintures (de 13 à 18 ans). 96 (Cf. Corps. Contention)

Corps (Corsets) (8) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, écrit :
« M. Maynard se souvint de s’être demandé par quels étranges méandres de conscience, elle [Mrs Maynard] en était arrivée à se juger indécente sans son corset jusqu’en robe de chambre, alors qu’il lui eût paru plus indécent encore de porter un soutien-gorge. Jamais tissu ni même dentelle n’avait réprimé ces seins lâches et pleins qui roulaient et tressautaient sans retenue. Les cheveux grisonnants bien soignés et les sourcils droits semblaient ne faire qu’un avec la partie inférieure de son corps - cette masse bien tassée de chair contrôlée. » 97 (Cf. Corps. Seins)

Corps (Corsets) (9) : 1963. Claudia Cardinale se souvient qu’au terme du film Le guépard [Visconti] dans lequel elle portait du corset « d’époque », elle avait « du sang tout autour de la taille. » 98 (Cf. Culture. Cinéma)

Corps (Corsets) (10) : 2000. Véronique Vasseur, dans Médecin-chef à la prison de la Santé, auteure de :
« […] Le travesti s’est réveillé. Il a dû absorber trop de somnifères : il porte un corset à lacet, genre Belle époque, trop serré et, comme il a du mal à respirer, je demande au gardien de m’aider à le délacer. Ses faux seins en silicone sortent comme des ballons. » 99 (Cf. Corps. Seins)

Corps (Corsets) (11) : 2004. Sándor Márai [1900-1989], dans Mémoires de Hongrie, auteur de :
« Suant à grosses gouttes, la femme de chambre et Mademoiselle peinaient à lui lacer son corset. Grand-mère état forte de taille, elles devaient, se tenant chacune d’un côté, tirer de toutes leurs forces sur les cordons, pendant que leur maîtresse, debout devant la glace, leur adressait, gémissante, ses consignes. Emprisonner son corps dans cette cuirasse à baleines était une opération de longue haleine. » 100

Par ordre chronologique. Corps. Cou :

Corps (Cou) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1843], dans les Mémoires d’Outre-tombe, évoque concernant sa sœur Lucille, son « cou soute[nu] par un collier de fer garni de velours brun ». Le corset de la tête... 101

Corps (Cou) (2) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1843], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant l’année 1801 à Paris, auteur de :
« Tous les portiers, grands partisans de feu M.de Robespierre, regrettaient les spectacles de la place Louis XV, où l’on coupait la tête à des femmes qui, me disait mon propre concierge de la rue de Lille, avaient le coup blanc comme de la chair de poulet. » 102

Corps (Cou) (3) : 1988. Arthur Miller [1905-2005], dans son autobiographie Au fil du temps, se souvient de Mlle Fisher, la directrice de son école qui « portait un col ivoire fait au crochet et renforcé par des baleines qui l’empêchait de ployer le cou ; j’avais mal pour elle » conclut-il. 103
* Ajout. 17 août 2022. Je me souviens de ma grand-mère qui portait autour du cou une sorte de large ganse noire.

Par ordre chronologique. Corps. Crâne :

Corps (Crâne) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1868], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant, les exhumations, le 18 janvier 1814, « des restes de Marie-Antoinette et de Louis XVI », à laquelle il assiste, auteur du sidérant :
« Au milieu des ossements, je reconnus la tête de la reine par le sourire que cette tête m’avait adressé à Versailles [en 1788]. » 104 (Cf. Êtres humains. Restes, Histoire. Mémoire)

Corps (Crâne) (2) : 1861. Fiodor Dostoïevski [1821-1881], dans Souvenirs de la maison des morts, auteur de :
« On rasait aussi la tête [des forçats] de différentes façons ; le crâne était mis à nu, tantôt en long, tantôt en large, de la nuque au front ou d’une oreille à l’autre. » 105

Corps. Cuisses :

Corps (Cuisses) (1) : 1995. Jean Tulard dans le Guide des films. 1895-1995. LZ, présente ainsi Riz amer [1949. Giuseppe De Santis] :
« […] Un film érotique qui rendit célèbre dans le monde entier les cuisses de Silvana Mangano [1930-1989]. À cause d’elles, le film se laisse encore voir. » 106 (Cf. Culture. Cinéma, Corps, Sexes)

Corps (Cuisses) (2) : (6 juillet) 2023. Paris Match (relevé par le Canard enchaîné. 12 juillet) présente ainsi la compagne de Jeff Bezos (patron d’Amazon) :
« Lauren, pilote d’avion et animatrice, a le cerveau aussi musclé que les cuisses. » (Cf. Corps. Cerveau. Patriarcat, Penser)
* Ajout. 12 juillet 2023. En découvrant une photo d’elle, je me demande si ses cuisses sont évoquées pour ne pas évoquer ses seins.

Corps (Danse) : (15 janvier) 2022. Entendu sur la Chaîne Histoire, dans Voyez comme on danse [2013] :
« La danse est le plus humain des arts, car le corps est à la fois le sujet et l’instrument ». Laisse perplexe… faute de comprendre ? parce que c’est incompréhensible ? par refus de comprendre ?

Par ordre Chronologique. Corps. Charles De Gaulle :

Corps (De Gaulle Charles) (1) : 1945. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, concernant la France à la Libération, auteur de :
« La marée, en se retirant, découvre donc soudain, le corps bouleversé de la France ». 107 Puis, quelques pages plus loin, il emploie le même mot pour évoquer, parmi d’autres personnes et institutions, le « corps de l’État » auquel il présente « [sa] politique » (p.592), « les corps de l’armée » (p.595), les « corps constituées » [de l’État] (p.596). (Cf. Langage. Mots, Politique. État)

Corps (De Gaulle Charles) (2) : 2004. Philippe de Gaulle, dans De Gaulle, mon père, auteur de :
« Il s’identifiait à la France, non par orgueil, précisait-il, mais ‘viscéralement’. Étant donné le choix qu’il avait fait, il la sentait incarnée en lui. Et tout ce qui arrivait à la France, lui faisait du bien ou du mal comme, m’a-t-il avoué une fois, ‘une caresse ou un coup sur mon propre corps. » 108

Par ordre chronologique. Corps. Dents :

Corps (Dents) (1) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
« Ses cheveux blancs n’empêchaient pas qu’il eut toutes ses dents. » 109 (Cf. Corps. Cheveux, Hommes. Âgés)

Corps (Dents) (2) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de :
« […] Et les dents, blanches, régulières et solides, n’avaient jamais eu besoin de dentiste ; il le remarqua avec plaisir en poursuivant son examen. Mais une pensée le troubla tout à coup : n’y a-t-il pas des gens qui se lavaient les dents tous les jours ? des gens très supérieurs à lui, certes, des gens de sa classe, à Elle. Elle, naturellement, se lavait les dents tous les jours… Que penserait-elle de lui si elle apprenait que de sa vie il ne se les était nettoyées ? Il décida d’acheter une brosse à dents et de prendre, cette habitude, dès le lendemain. » 110

Corps (Dents) (3) : (2 juillet) 1943. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire, auteur de :
« Encore un des effets autant de la négligence, de l’indifférence avec lesquelles j’ai été élevé […] que de la pauvreté. J’avais la mâchoire en très mauvais état. Je passais mon temps à souffrir d’une dent, d’une autre. L’argent me manquait pour les soins qui me les auraient conservées. Pour ne pas souffrir, je les faisais arracher. J’ai perdu ainsi une grande partie de mes dents, jusqu’au jour où j’ai pu faire soigner celles qui me restaient. » 111

Corps (Dents) (4) : 2010. Catherine Clément, dans son autobiographie, Mémoire, écrit :
« Il n’y a pas si longtemps, l’ami Henri Weber [1944-2020] me proposa d’être candidate à un poste de sénateur socialiste. J’étais tentée, mais quand il ajouta la formule consacrée : ‘Il faudra venir arracher ta candidature avec les dents !’, je reculai. Les dents ? Mais on n’est pas des chiens ! » 112 (Cf. Êtres humains, Hommes. « Politiques », Langage. Féminisation du langage, Politique. Animalisation du monde. État. Sénat. Comment devenir sénatrice)

Par ordre chronologique. Corps. Doigts :

Corps (Doigts) (1) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
« De temps en temps, elle renonçait à la civilisation et mangeait avec ses doigts. » 113

Corps (Doigts) (2) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« […] Parfois, sur un plat échiquier, leurs doigts se heurtaient comme des passants sur une place, ils se retiraient vivement, rentraient chez eux. Mais si fugitives que fussent ces rencontres, leurs doigts, comme pourvus d’yeux et d’oreilles, percevaient tout ce qui les concernait et tout ce qui concernaient les deux hommes auxquels ils appartenaient. Et quand le préfet et le docteur se furent rencontrés plusieurs fois sur l’échiquier, par le contact de leurs mains, ils eurent tous les deux l’impression de se connaître de longue date et de n’avoir pas de secret l’un pour l’autre. » 114 (Cf. Corps. Mains)

Corps (Doigts) (3) : (19 janvier) 2008. David Barboza, dans le New York Times, après une enquête menée dans les usines travaillant pour les sociétés multinationales étrangères, dans la province de Guangzhou (Chine) auteur de :
« Les travailleurs [euses] d’usine perdent environ 40.000 doigts, brisés ou coupés sur les machines, tous les ans. » 115

Corps (Dolto Françoise) : 1985. Françoise Dolto [1908-1988], dans La cause des enfants, auteure de :
« Chez les filles, l’angoisse de ne pas avoir de pénis est très vite dépassée par la certitude d’avoir bientôt de seins. » 116 Ouf, on n’a pas tout perdu ! (Cf. Corps. Seins, Enfants, Langage. Verbe. Avoir, Psychanalyse)

Corps (Duby Georges) : (4 décembre) 1970. Georges Duby [1919-1996], lors de sa leçon inaugurale au Collège de France, auteur de :
« Toute société est un corps ». 117 (Cf. Êtres humains, Histoire. Historiographie. Patriarcale. Duby Georges)

Corps. Elle :

Corps (Elle) (1) : (24 février) 2014. Lu dans Elle l’article intitulé : Espagne, Mon corps, propriété privée :
« C’est une action de reconquête. Prenant le slogan : ‘Mon corps m’appartient’ au pied de la lettre, des centaines d’Espagnoles ont répondu à l’appel de la performeuse Yolanda Dominguez en faisant enregistrer leurs corps au Registre des biens meubles dans les Chambres de commerce de plusieurs villes. […] Cette action contient bien sûr une ironie décrypte l’artiste dans le journal El Pais. Nous ne sommes pas évidemment que des corps, mais avec sa loi de restriction de l’IVG, le gouvernement nous traite comme tels, de simples corps. » 118
La marchandisation des êtres humains avance inexorablement…Et la presse qui, depuis si longtemps, a marchandisé les femmes, poursuit logiquement son rôle d’avant-garde en la matière. (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient ». Marchandisation des êtres humains, Êtres Humains. Femmes, Politique. Frontières, Proxénétisme, Sexes)

Corps (Elle) (2) : (27 janvier) 2017. Lu dans Elle, en préparation de l’élection présidentielle :
« L’équipe de Elle au grand complet a balayé les principales questions concernant les droits des femmes en 2017. D’abord les enjeux liés au corps des femmes : Accès à la contraception, P.M.A, endométriose, voile et laïcité. » [Ensuite : la violence faite aux femmes - du viol au harcèlement de rue, puis le thème de l’égalité au travail et dans la politique.] 119 (Cf. Droit. Droits des femmes)

Corps (Émotions) : (25 juillet) 2016. Christophe André, souvent présent sur France Culture, auteur de :
« Nos émotions ne parlent pas, mais elles s’expriment. Par des sensations corporelles, des comportements, des pensées automatiques, radicales, simplifiées. Et, de même, pour les calmer et les apaiser, les mots ne suffisent pas, en général. Il faudra passer par le corps. » 120 (Cf. Êtres humains. Soi. André Christophe, Langage)

Corps (Empreintes digitales) : 2017. Il / elle avait « laissé ses empreintes digitales » à Lampedusa : dès lors, au nom du règlement de Dublin III. 2013, il / elle était expulsable de France en Italie. Retour au point de départ qui se voulait un point enfin d’arrivée…
- Des marquages du corps, des frontières européennes… (Cf. Politique. Frontières. État, Économie. « Crise des migrants »)

  1. Corps (« En morceaux ») : (28 novembre) 2014. Un colloque intitulé : « Le corps en morceaux : violences sexuelles et violences sexuées faites aux femmes » doit avoir lieu au sénat. Il sera ouvert par Pascale Boistard, secrétaire d’état, chargée des droits des femmes sur le thème :
    « La prostitution, une violence faite au corps des femmes ». (Cf. Êtres humains, Femmes, Proxénétisme, Violences)

  2. Corps (Épaules) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La curée, auteur de :
    « Et les intimes s’inclinaient, avec un discret sourire d’intelligence, rendant hommage à ces belles épaules, si connues du tout-Paris officiel, et qui étaient les fermes colonnes de l’Empire [de Napoléon III]. Elle s’était décolletée avec un tel mépris des regards, elle marchait si calme et si tendre dans sa nudité que cela n’était presque plus indécent. » 121 (Cf. Corps. Seins, Femmes. Nues, Politique)

  3. Corps (Épuisés) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La guerre n’a pas un visage de femme, rapporte les souvenirs pendant la deuxième guerre mondiale d’une chirurgienne :
    « On opérait durent des jours et des nuits d’affilée. On était là, debout, et les bras vous tombaient tous seuls. Il m’arrivait de piquer du nez sur le corps du blessé étendu sur le billard. On avait les jambes tellement enflées qu’elles ne rentraient plus dans nos bottines en simili cuir. Et les yeux si fatigués qu’on avait du mal à fermer les paupières. » 122 (Cf. Corps. Jambes. Paupières. Visage)

  4. Corps (« Esprit de Corps ») : (3 mars) 1752. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Marie-Louise Denis [1712-1790], écrit :
    « […] Celui qui a dit, qu’à la cour comme à l’armée, quand on voit tomber à droite et à gauche, on crie serre et on avance n’a eu que trop raison. » 123 (Cf. Êtres humains, Corps. Voltaire, Politique. Guerre)

  5. Corps (Étrangers) : (18 avril) 2018. Dans la critique du Canard enchaîné du film : Jeunesse à vendre [France 5. 18 avril 2018], je lis :
    « Louisa, Inès, Océane, Léa : comme près de 8.000 autres adolescentes en France, elles ont décidé que leurs corps leur était étranger. […] » 124 (Cf. Êtres humains, Femmes. Jeunes filles, Proxénétisme)

  6. Corps (Évangile) : 1759. (Cité par Voltaire [1694-1778]) : « Spiritus promptus est, caro autem infirma ». Traduction :
    « L’esprit est prompt, mais la chair est faible ». [L’Évangile selon Mathieu. XXVI, 41) 125 (Cf. Corps. « Chair »)

  7. Corps (Fausse-couche) : (20 mars) 2022. Entendu :
    « Un corps avec son lot de fausses-couches ». (Cf. Êtres humains. Femmes)

  8. Corps. Femmes :

  9. Corps (Femmes) (1) : ‘Avant’, pour faire disparaître les femmes, on cachait leur corps, sous lequel, tapi se cachait leur sexe ; ‘après’, on fit paraître leur seul corps, en révélant quand cela était possible leurs seuls sexes : le résultat n’est pas fondamentalement différent. (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Patriarcat)
    * Ajout. 2 avril 2021. Non. Le résultat fut pire.
    * Ajout. 9 février 2022. Et dans la suite logique, les hommes ne furent plus que sexe. (Cf. Pornographie, Sexes)

  10. Corps (Femmes) (2) : Souvenir d’enfance : avoir entendu un homme parlant des femmes et de « leur tuyauterie ».
    N.B. « Tuyauterie » : « Ensemble des tuyaux d’une installation »

  11. Par ordre chronologique. Corps. Femmes :

  12. Corps (Femmes) (1) : (15 août) 1762. Denis Diderot [1713-1784], dans une lettre à Sophie Volland [1716-1784], auteur de :
    « Nous [les hommes], nous avons la tête nue : on voit la forêt de nos cheveux blancs ; une longue barbe rend notre visage respectable ; nous conservons sous une peau ridée et brunie des muscles fermes et solides. La nature douce, molle, replète, arrondie de la femme, toutes qualités qui font qu’elle est charmante dans la jeunesse, font aussi que tout s’affaisse, tout s’aplatit, tout pend dans l’âge avancé. […] Nous changeons sans doute comme les femmes avec le temps, mais le temps ne nous décompose pas autant qu’elles. Les proportions s’altèrent moins partout, parce que partout nous avons les chairs plus compactes, les muscles plus durs et toute la charpente plus grosse. » 126 (Cf. Corps. Peau. Visage, Hommes, Patriarcat)

  13. Corps (Femmes) (2) : 1772. Voltaire [1694-1778], débute sa rubrique Femme de L’Encyclopédie, en ces termes :
    « En général elle est bien moins forte que l'homme, moins grande, moins capable de longs travaux ; son sang est plus aqueux, sa chair moins compacte, ses cheveux plus longs, ses membres plus arrondis, les bras moins musculeux, la bouche plus petite, les fesses plus relevées, les hanches plus écartées, le ventre plus large. Ces caractères distinguent les femmes dans toute la terre, chez toutes les espèces depuis la Laponie jusqu'à la côte de Guinée, en Amérique comme à la Chine. […] » 127 (Cf. Femmes. Corps, Féminisme. Antiféminisme, Patriarcat)

  14. Corps (Femmes) (3) : 1773. Denis Diderot [1713-1784], dans Ceci n’est pas un conte, auteur de :
    « […] Je lui dis à plusieurs reprises : ‘Mais, monsieur, elle se meurt… Il faudrait appeler.’ Il me répondit en souriant et en haussant les épaules : ’Les femmes ont la vie dure ; elles ne meurent pas pour si peu ; ce n’est rien, cela passera. Vous ne les connaissez pas ; elles font de leurs corps tout ce qu’elles veulent’… - ‘Elle se meurt, vous dis-je’. » 128 (Cf. Corps. Épaules, Hommes, Femmes. Comment meurent les femmes)

  15. Corps (Femmes) (4) : 1863. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Les cosaques, auteur de :
    « Elle avait le cou, les bras et le visage musclés, comme un homme. On voyait à son costume et à tout, que c’était elle qui faisait constamment les durs travaux masculins. » 129

  16. Corps (Femmes) (5) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de :
    « Martin gagna la cuisine, avec un poids sur le cœur ; la vue du visage congestionné de sa sœur et de son corps avachi le préoccupait beaucoup. Il conclut qu’elle l’aimerait bien si elle avait le temps - mais voilà : elle travaillait à en crever. Bernard Higginbotham était une brute de l’éreinter ainsi. » 130 (Cf. Corps. Visage, Famille. Mariage. London Jack, Femmes. Travail-dit-ménager)

  17. Corps (Femmes) (6) : 1930. Sigmund Freud [1856-1939], dans Le malaise dans la culture, auteur de :
    « Tous les névrosés, et beaucoup d’autres qui ne le sont pas (sic), sont heurtés par le fait que ‘Inter urinas et faeces nascimur’ [Nous naissons entre les urines et les fèces].
    N.B. « Fèces » : « Excrément solides des humains ». (Cf. Femmes. Mères)

  18. Corps (Femmes) (7) : (5 mars) 1939. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de :
    « Journée d’attente, presque sans travail, assommante. Griaule [Marcel. 1898-1956] et moi allons voir travailler une potière. Plusieurs femmes de la famille sont boutonneuses et pourries. Peu ont le corps absolument indemne. » 131 (Cf. « Sciences » sociales. Ethnologie)

  19. Corps (Femmes) (8) : 1936. Louis Aragon [1897-1982], dans Les beaux quartiers, auteur de :
    « M. de Loménie n’avait jamais vu de sa femme que ce qu’il avait besoin de voir pour lui faire des enfants. » 132
    Réalité évoquée aussi dans Le Guépard. 1958. (retrouver la citation)

  20. Corps (Femmes) (9) : 1962. Dans film, Le septième juré [Georges Lautner. 1962] une jeune femme, attirante, jeune, belle, en bikini, dorait son beau corps au soleil. Elle est assassinée. Nous assistons au crime. Une reconstitution doit avoir lieu : la personne chargée de l’incarner, était un homme fort, entièrement vêtu, pourvu d’un pardessus. (Cf. Culture. Cinéma. Le septième juré, Femme, Justice)

  21. Corps (Femmes) (10) : 1979. Présentation du Sommaire du livre intitulé : La femme et son corps. 700 réponses :
    « La naissance de la vie, la puberté, les règles, la contraception, l’avortement, la grossesse, l’accouchement, la stérilité, anatomie et physiologie de l’appareil génital, le sein, les affections gynécologiques, la ménopause, le vieillissement, la sexualité, la beauté. » 133
    N.B. Le nombre de réponses proposées [700] doit sans doute éviter aux femmes de se poser les questions. Une seule eut été déjà éclairante : Pourquoi mon corps n’est-il censé être qu’avoir la reproduction pour finalité (« beauté » incluse) ? (Cf. Femmes. Accouchements. Avortements)

Corps (Femmes) (11) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des Petits Riens, auteure de :
« Elle se regarda dans la longue glace de la porte et vit apparaître comme pour se moquer d’elle, l’image de ce qu’elle serait un jour. Sûre et piquée comme un vieux cornichon. Grise. Les yeux chassieux. Des roses au point de croix écrasées sur ses joues flasques et creuses. Les seins flétris, pendant comme des chaussettes molles. L‘entrejambe aride, comme un désert d’os blanchis. Les poils rares. Aussi cassants qu’une fougère séchée dans un herbe. La peau qui desquamait et s’envolait comme neige. » 134

Corps (Femmes) (12) : (30 mai) 2019. Entendu sur France Culture, dans une série d’émission intitulée : Heureuse comme une arabe en France » (après avoir présenté « la sexualité » comme « un territoire », afin de dénoncer la « colonisation » du corps des femmes et la nécessité de le « décoloniser » […]) :
« Le corps d’une femme racisée n’est pas le même que le corps d’une femme blanche. Point. En fait. Elles ont des tétons roses, on a des tétons marrons, voire marron très foncés. La base ! La taille des lèvres - je parle de celles d’en bas - n’est pas la même. La couleur n’est pas la même. Plein de choses sont différentes. En bien… Qu’on puisse les dire. […] » 135
Il ne suffisait pas que l’on oppose depuis des siècles le corps des femmes à celui des hommes pour mieux maintenir l’évidence du patriarcat ; il ne suffisait pas que l’on oppose les femmes entre elles sur ce qui différencieraient leurs corps ; il ne suffisait pas que l’on oppose les femmes entre elles sur leur dite sexualité. Il faut maintenant que l’on oppose les femmes entre elles selon le critère de l’apparence de certaines parties corps - celles traditionnellement définies comme « sexuelles ».
Et cela, au nom de l’anticolonialisme, les femmes redéfinies comme blanches selon la couleur de leur peau, étant dès lors toutes renvoyées au colonialisme, sur le fondement du mépris de l’histoire, et sur le déni de tout féminisme… Absurde, tout simplement absurde. (Cf. Femmes. Corps, Féminisme. Antiféminisme, Langage. Critique de mots. « Racisé-es », Patriarcat, Politique. Colonialisme, Histoire. « Décoloniale »)

  1. Corps (« Féminin ») : 1917. Alexandra David-Neel [1868-1969], dans son Journal de voyage, au Japon, après avoir évoqué le port de caleçons se baignant dans une rivière par « les jeunes gens » « aux idées progressives » […], poursuit :
    « Le monde féminin étale buste, seins et cuisses avec la même libéralité » et elle conclut même que « personne n’y fait attention d’ailleurs. » 136 Du fait de la généralisation, difficilement crédible. (Cf. Corps. Seins, Femmes. « Féminin », Langage. Sujet)

Corps (« Féministe ») : (19 mai) 2019. France Culture, qui ose tout, présente une émission intitulée : Les blessures de Vénus. Qu’est-ce qu’un corps féministe ?
Je gage que n’importe qui réfléchissant une poignée de secondes considérerait cette question comme absurde.
Voici dès lors les pertinentes questions que France Culture nous présente afin de nous guider pour nous aider à mieux les penser, au cœur sans doute des questions fondamentales qui posent les liens entre l’art et la politique :
« Jeudi 29 mai 2014, Deborah de Robertis, vêtue d’une robe dorée, expose son sexe sous le tableau L’Origine du monde de Courbet, au Musée d'Orsay à Paris. L'acte fait scandale et le Musée portera plainte pour exhibition sexuelle. Deborah de Robertis proteste : son acte est une performance artistique, un geste politique. Qu'a-t-elle voulu dire ? Pourquoi choisir ce tableau plutôt qu'un autre ? Peut-on rapprocher son geste de celui de Mary Richardson [1889-1961] ? A travers les siècles, qu'est-ce qu'un corps féministe ? Quel rapport entretien-t-il avec l'art, la nudité, la beauté ?
Mais ce n’était pas tout présenté à mon indignation, à mon écœurement.
Pour illustrer ces questions, France Culture nous imposait une photo d’histoire, particulièrement violente - sobrement intitulé « Le gavage d’une féministe » -. Celle-ci représente une militante féministe Britannique - en prison pour avoir manifesté pour le droit de vote des femmes - fermement tenue sur une chaise par deux hommes et une femme, un tuyau dans les narines, tandis qu’une seconde femme versait dans un entonnoir de la nourriture, afin de la contraindre à rompre sa grève de la faim.
Pour France Culture, la torture d’une féministe a la même valeur - et doit avoir la même signification - que la présentation et la représentation du sexe d’une femme.
Peut-on aller plus loin dans l’ignominie ? (Cf. Culture. L’origine du monde, Femmes, Penser. Indignation, Politique. Torture. Vote des femmes, Sexes)

  1. Corps (Festival de Cannes) : (15 mai) 2017. Lu dans Le Figaro :
    « Cannes, c’est comme un enchevêtrement fébrile de corps et d’émotions en tenues de soirées. » 137 (Cf. Culture, Langage. Zeugma)

  2. Corps (Football) : (18 mai) 1998. Daniel Sibony, psychanalyste, lors du Mondial de foot de 1998, auteur de :
    « Sans être un freudien obsédé, on peut voir chaque équipe comme un corps collectif qui, dès qu’il a la balle, devient phallique et va l’enfoncer dans le creux du corps adverse. Dans maintes langues, marquer un but c’est carrément tirer un coup… » 138 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire » l’amour, Famille. Mariage. Football, Langage, Sexes. Hommes. Sexualité, Violences)

  3. Corps. Fouille à corps. Israël :

  4. Corps (Fouille à corps. Israël) : 1979. Raymonda Hawa-Tawil, dans Mon pays, ma prison. Une femme de Palestine, auteure de :
    « Nous nous accroupissons en cercle, sous la surveillance de soldats israéliens, armées de fusil en attendant d’être fouillées. Chaque fois que l’on appelle quelqu’un, tout le monde se lève et avance d’une place, ce manège se répétant un nombre incalculable de fois au fur et à mesure que le temps passe. […]
    La fouille est un cérémonial des plus minutieux : on ne se contente pas de passer au peigne fin nos vêtements et toutes nos affaires, on nous oblige aussi à nous dévêtir complètement. Chaque fois qu’on me demande de le faire, je bataille avec les jeunes soldates chargées de l’opération, mais elles insistent. Je vais me plaindre ensuite à l’officier responsable qui s’excuse, prétendant que les jeunes filles ont mal compris les instructions.
    Après un de mes échanges de criailleries avec les jeunes israéliennes, j’avais déposé une plainte écrite contre cette façon de mes déshumaniser et de m’humilier. J’avais crié à l’officier de garde : ‘Vous feriez mieux d’avoir un gynécologue sur le pont [du Jourdain qui sépare la Jordanie des territoires sous contrôle Israéliens], ces filles n’ont pas le droit de fourrer les doigts dans nos parties les plus sensibles et les plus intimes !’ ? L’officier s’était moqué de ma colère et m’avait proposé sur un ton sarcastique ses services comme gynécologue.
    En arrivant chez moi, j’avais pris contact avec le maire de Naplouse [Mounir] Al-Masri. Scandalisé par mon récit, il s’était plaint à son tour au gouverneur militaire Givoli [?] qui avait ouvert une enquête. L’Union des femmes arabes, de son côté, avait envoyé une pétition à Dayan [Moshe. 1915-1981].
    Pour se justifier, les autorités militaires prétendirent que la fouille d’une militante leur avait permis de découvrir des détonateurs cachés sur sa personne. Dayan répondit à notre pétition en disant que les autorités militaires avaient le droit de procéder à des fouilles corporelles sur des personnes qu’elles avaient raison de soupçonner.
    Nos protestations n’eurent guère plus d’effet sur les Israéliens, pas plus que les articles et les lettres satiriques qui ridiculisaient, dans nos journaux [Jordaniens], la fouille corporelle : l’un de ces articles était intitulé ‘strip-tease sur le pont, tandis qu’un autre invitait les gens à devenir membre du ‘nouveau club nudiste’. […] » 139 (Cf. Femmes. Jeunes filles, Violences. Viols)

  5. Corps. Fouille à corps. Police :

  6. Corps (Fouille à corps. Police) (1) : 1981. Domitila Barrios de Chungara [1937-2012], dans Si on me donne la parole…, auteure de :
    « […] Je n’ai pas eu le temps de répondre, l’agent qui était derrière moi ne m’a pas laissé parler. Il m’a attrapée et m’a fait descendre. Et ils ont descendu [du camion] toutes mes affaires. Ils mont fouillée, centimètre par centimètre. Il y avait trois agents et ils m’ont fouillée tous les trois. Mes cheveux aussi, ils m’ont toute dépeignée. Les cicatrices que j’ai sur les jambes, ils voulaient savoir d’où elles venaient, ce que j’avais fait, pourquoi je l’avais fait. Ils ont tout fouillé, absolument tout fouillé. » 140

  7. Corps (Fouille à corps. Police) (2) : 1996. Anne-Valérie Noir, fille de Michel Noir, dans Il vaut mieux perdre sa fille que les élections, épouse à l’époque de Pierre Botton, alors qu’elle n’est ni mise en examen, ni inculpée, auteure de :
    « Le commandant de police me fit savoir qu’il souhaitait se rendre en ma compagnie à ma banque pour perquisitionner le coffre que j’y détenais. Ce ne serait donc jamais fini ? Nous voilà à 11 heures dans la salle des coffres. Lorsqu’il s’aperçut que le mien était vide, le ton monta devant le personnel de la banque, effaré par ses méthodes. ‘Où sont les papiers, vous devez me dire où sont les papiers’. J’ignorais de quels documents il parlait. Mais quand je lui posais la question, il éructa : ‘Je veux les papiers. Si vous ne me dites pas où ils sont, cet officier de police judicaire femme va vous fouiller’. Cette tentative d’intimidation passée, il acheva mon audition. » 141 (Cf. Corps. Fouille. Prison, Justice. Politique. État. Police)

Corps. Fouille à corps. Prison :

Corps (Fouille à corps. Prison) (1) : En garde à vue, en prison, la signification réelle des fouilles à corps : un viol des personnes emprisonnées ou menacées de l’être par l’État. Autrefois appelées « examen vaginal et rectal » ; aujourd’hui encore : « fouille corporelle [intégrale] », « fouille à nu [avec ou sans inspection anale] », « investigations corporelles internes ». (Politique. Prison, Violences)

Corps (Fouille à corps. Prison) (2) : (mai) 2013. En sus, sur Wikipédia, à ce terme, on peut lire, sans autre commentaire :
« En droit [positif] français la « fouille à corps » (ou « fouille corporelle ») est assimilée à la perquisition. » [Cf. Cass. crim. 21 juillet 1982 (Bull. crim. n°196. p.535)]
Ouvre de larges perspectives à la réflexion. (Cf. Droit, Politique. Prison, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Fouille à corps. Prison :

Corps (Fouille à corps. Prison) (1) : (avril) 1917. Léon Trotsky [1879-1940] écrit dans Ma vie [1929] :
« La police laissa à Halifax [Canada] ma femme et mes enfants. Les autres détenus furent expédiés par chemin de fer au camp d’Amherts où l’on gardait les prisonniers allemands. Là, dans la salle d’admission, nous subîmes une fouille telle que je n’avais rien connu de pareil, même lorsque je fus incarcéré à la forteresse Pierre-et-Paul [Moscou]. En effet, dans la prison du tsar, si l’on vous obligeait à vous mettre nu, si des gendarmes vous tâtaient le corps, c’était fait discrètement ; à Amherts, chez ces démocrates, nos alliés, on nous soumit à des outrages éhontés en présence d’une dizaine de personnes. Je me rappellerai toujours les sergent Olsen, d’espèce Suédo-canadienne, une tête rousse de criminel et d’argousin, qui joua le principal rôle dans l’affaire. Les canailles qui, de loin, en avaient ainsi disposé, savaient parfaitement que nous étions d’irréprochables révolutionnaires russes qui rentraient dans leur pays délivré par la révolution. » 142 (Cf. Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (2) : 1930. Victor Serge [1890-1947], dans Les hommes dans la prison, concernant son enfermement à la prison de la Santé puis à Melun entre 1912 et 1917, auteur de : « L’homme enfermé diffère jusque dans son aspect extérieur de l’homme tout court. Dès la première heure, la prison le marque. Cravate, col, ceinture, bretelles, lacets de chaussures, canif, tout ce que pourrait, par une strangulation ou une blessure secrète, soustraire un désespéré à la loi ; papiers, calepin, lettres, photographies, tout ce qui renseigne sur un homme, les nombreuses petites choses qui s’agrègent à sa vie intime, tout est enlevé. On se sent dépouillé d’une partie de soi-même, réduit à une impuissance inconcevable l’heure d’avant. Les habits lâches, insuffisamment retenus, entravent les mouvements. Les chaussures ouvertes bâillent. On est fripé des pieds à la tête. Des mains de geôliers, grasses, velues, malpropres, habituées au maniement de ces défroques, ont rassemblé dans mon mouchoir menues choses et accessoires de toilette. C’est désormais le ‘frusquin’ du n°30. […]
De guichet en guichet, de toise en fouille, de fouille en douche, de douche en case, nous passons. Je pense à des grains de sable coulant à travers un tamis compliqué, très sale, et tombant à chaque seconde, dans une plus sordide pénombre. […]
Nous avons déjà été fouillés, à l’arrestation. La cérémonie recommence pourtant, un peu plus odieuse. Deux ou trois gardiens massifs se carrent devant une file d’hommes nus. ’Ouvrez la bouche ! Baissez-vous !... Mieux… Eh, cré nom, s’pèce d’idiot, plus bas… Jambes écartées… Allez… Avance, au suivant’ !’ Un pouce gras palpe la mâchoire douteuse. Un képi avachi se penche sur l’arrière-train du type à la mauvaise tête qu’on fait passer sous la barre : la barre oblige à se courber de telle sorte que les objets cachés dans l’anus sont censés devoir se trahir… » 143 (Cf. Corps. Anus. Bouche, Jambes. Mains, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (3) : 1931. Emma Goldman [1869-1940], dans Vivre ma vie, décrit son entrée en prison en 1922 en Russie :
« […] Quelqu’un m’arracha à mes réflexions. Une policière corpulente se trouvait campée devant moi. Elle était venue pour me fouiller, annonça-t-elle. ‘Vraiment ? fis-je remarquer. J’attends depuis trois heures, un délai plus que suffisant pour détruire toute preuve de complot dont la police nous soupçonne’. Mes railleries la laissèrent impassible. Elle se mit à me fouiller le corps. Mais quand elle essaya d’aller plus loin, je la giflais. Elle bondit hors de la pièce en me promettant de ramener des hommes pour finir le travail. Je me rhabillais afin de recevoir ces messieurs sans heurter leur pudeur. Il n’en vint qu’un seul, qui m’invita à le suivre jusqu’à ma cellule où il m’enferma. C’était un type obligeant. » 144 (Cf. Êtres humains. Pudeur, Femmes. Pudeur, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (4) : 1935. France. Prison de Haguenau. :
« La détenue entièrement nue, doit s’accroupir au-dessus d’un miroir posé à terre et tousser afin que la surveillante puisse procéder à un examen attentif, sans inutile contorsion. […] » 145 (Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (5) : 1966. France. Prison de la Roquette. Nicole Gérard, dans Sept ans de pénitence, auteure de :
« On nous a emmenées, dans la 1ère division, devant une cellule absolument nue et dépourvue de tout mobilier. Il faisait un froid très vif. Nous y sommes toutes rentrées l’une après l’autre. […]
Quand je fus complètement nue, Mme Têtout me fait écarter les jambes et se mit à genoux devant moi pour procéder à une inspection détaillée de mon anatomie. Ne voulant pas être en reste, Richet, pendant ce temps, m’écartait les fesses des deux mains et s’assurait que la partie charnue de ma personne ne recelait rien qui fut contraire au règlement. Mon briquet semblait mettre quelque bonne volonté à rester en place, mais tous mes muscles contractés pour l’y maintenir, je n’osais ni protester, ni faire le moindre mouvement susceptible de précipiter la catastrophe. Des larmes de honte et d’impuissance coulaient sur mon visage, et une brave surveillante, demeurée à la porte me regardait d’un air navré. Le zèle déployé par ses ‘supérieures’ l’écœurait et elle ne le cachait pas. » 146 (Cf. Corps. Genoux. Jambes. Mains. Visage, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (6) : (janvier) 199I. Mumia Abu-Jamal, dans un texte paru dans le Yale Law Journal, écrit :
« Ce que les visiteurs ne voient pas, c’est le spectacle horrifiant qui se produit avant la visite : une fouille de chaque orifice du corps. Une fois que le prisonnier est nu, le gardien aboie une litanie funèbre : « Ouvre la bouche.
Sort ta langue.
Tu portes un dentier ?
Laisse-moi voir les deux côtés de tes mains.
Remonte ton prépuce.
Soulève ta bourse.
Retourne-toi.
Penche-toi en avant.
Écarte les fesses.
Le dessous des pieds.
Rhabille-toi. » 147

Corps (Fouille à corps. Prison) (7) : 2006. Fatéma Oufkir [1935-2016], dans Les jardins du roi, se souvient que dans la villa de Marrakech d’où elle et ses enfants furent enfermés du 1er juillet 1987 au 26 février 1991 :
« Tous ceux qui venaient nous voir étaient fouillés méthodiquement avant de pouvoir pénétrer dans la villa. Mes sœurs et mes belles sœurs devaient baisser leur culotte, même quand elles avaient leurs règles. Au règne de la terreur succédait celui de l’humiliation permanente. » 148 (Cf. Femmes. Règles, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (8) : 2006. Canada. Prison de Surrey, Nathalie Getteliffe, dans ses Lettres de prison, auteure de :
« [...] On nous a isolées une à une dans nos cellules pour nous déshabiller. On m’a demandé encore de me pencher en avant et d’écarter mes fesses et de soulever mes seins. » 149 (Cf. Corps. Seins, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (9) : 2011. Jean-Marc Rouillan, dans Chroniques carcérales écrit :
« Les fouilles à corps visent d’abord à humilier : ‘Placez-vous sur les marques, baissez- vous et toussez’ » 150 (Cf. Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (10) : 2012. France. Prison d’Orléans. Je lis, sous la plume de Jacqueline Sauvage [1947-2020] :
« Hier [le jour même où elle avait tué son mari, et appris le suicide de son fils. 10 septembre 2012] quand les gendarmes m’y ont abandonnée [en prison à Orléans] à 23 heures, les gardiennes m’ont demandé de me mettre nue. » 151 (Cf. Justice. Procès. Jacqueline Sauvage, Femmes. Nues, Politique. Prison)

Corps (Fouille à corps. Prison) (11) : 2013. Amnesty International, dans son Rapport annuel, évoque, pour sa part : « les fouilles des cavités internes. » 152 (Corps. Vagin (notamment), Politique. Prison, Violences. Viols)

Corps (Fouille à corps. Prison) (12) : (5 décembre) 2014. Entendu ce jour, sur Radio Libertaire (Chroniques Syndicales) : une prisonnière qui avait ses règles, soumise à une fouille à corps « intégrale », a dû retirer son tampon et le montrer à la surveillante (sans date précise). (Cf. Politique. Prison, Violences. Viols)

Corps (Fouille à corps. Prison) (13) : (21 mai) 2017. France. Prison de Rennes. Dans un reportage consacré aux femmes emprisonnées pour de longues peines, je lis une pancarte sur une porte :
« Local des fouilles intégrales ». Ces humiliations « supplémentaires » révèlent et la conception que la prison a des êtres humains, ici des femmes, et dévoile, bien plus justement que nombre de discours sur la prison, le rôle qu’elle joue et la fonction qu’elle s’assigne : tenter de les briser, de vaincre leurs résistances personnelles. 153 (Cf. Langage, Politique. Prison, Violences. Viols)

Corps (Fouille à Corps. Prison) (14) : 2018. Jodi Picoult, dans Mille petits riens, auteure de :
« Déshabillez-vous ! […]
- ‘Ouvrez la bouche’, dit-elle et je tire la langue comme chez le docteur.
- ‘ Penchez-vous en avant et montrez-moi ce qu’il y a derrière les oreilles’. Je m’exécute en me demandant ce qu’on pouvait bien cacher à cet endroit. Elle m’ordonne en suite de mettre ma tête en bas et de me secouer les cheveux, d’écarter les orteils et de soulever les pieds pour examiner ma voute plantaire.
- ‘Accroupissez-vous et toussez trois fois’. […]
- ‘Écartez les fesses’. » 154

Corps (Fouille à Corps. Prison) (15) : (19 juillet) 2019. Prison, Danemark. Entendu, concernant Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], emprisonné au Danemark de 1945 à 1947, évoquer une « fouille dans les parties intimes de son corps. » 155 (Vérifier dans ses Cahiers de prison) (Cf. Politique. Prison, Violences. Viols)

Corps (Fouille à Corps. Prison) (16) : (25 mars) 2020. Alors que des mutineries secouent des dizaines de prisons en France, dans une tribune appelant les prisonniers à « bloquer les prisons », les détenu.es dénoncent toute la violence du monde carcérale, qui n’est qu’accentuée par la crise actuelle. On y lit notamment :
« Nous, détenus, dénonçons la flexion lors de fouille à nu, cela porte atteinte à notre dignité et nous humilie. Pourtant, sur la circulaire relative aux moyens de contrôle des personnes détenues, jamais la flexion n’est indiquée ou ni aucune autre humiliation, c’est donc de l’abus de pouvoir. » 156 (Cf. Politique. Prison)

Corps (Fouille à Corps. Prison) (17) : (28 septembre) 2020. Juliette Gréco [1927-2020] se souvient des trois semaines au cours desquelles, elle, âgée de 15/16 ans, avait été enfermée à Fresnes, puis relâchée seule à Paris, avec une adresse et un ticket de métro, sa sœur et sa mère ayant elles été ensuite déportées. Et elle poursuit :
« La brutalité et l’humiliation, je connais. Surtout l’humiliation, je ne pardonnerai jamais… ; le coup de la fouille, surtout, par une dame, infecte, qui met son doigt dans tous vos orifices et qu’elle retire plein de sang. Et ça, ça ne l’inquiète pas du tout d’avoir dépucelée une jeune demoiselle. C’est immonde, immonde. Je suis sûre qu’elle y prenait plaisir… » 157 (Cf. Femmes. Déportées. Enfermées, Politique. Prison)

Corps (Fouille à Corps) (18) : (30 juin) 2021. Selon une décision du tribunal administratif de Versailles, l'État a été condamné à indemniser - 1500 euros ! - un enfant de 14 ans à qui fut imposé des « fouilles intégrales » alors qu'il était incarcéré pour une durée de quinze jours à l'établissement de Porcheville en décembre 2018. Selon la décision, « les considérations générales liées aux nécessités de prévention ne sauraient justifier la pratique de fouilles intégrales effectuées les 5 et 11 décembre 2018 », précisant que le détenu était « mineur », « incarcéré pour la première fois », « soumis à un régime d'interdiction de tout contact avec l'extérieur » et « que son comportement en détention ne posait pas de difficulté ».
Ces deux fouilles, « sans justification suffisante », présentent ainsi pour le juge « un caractère disproportionné au regard des nécessités de sécurité et de bon ordre au sein de l'établissement pénitentiaire. »
Aucune décision de principe donc : plus encore, le jugement légitime les honteuses fouilles dites « intégrales », en réalité des viols. En prison, l’anus, et pour les femmes en sus le vagin, doit être sondé, pénétré par des représentants de l’État, au nom de la perpétuation de l’ordre public, dans un ‘État dit-de-droit’. 158 (Cf. Droit. État de droit, Politique. État. Répression. Prison, Violences. Viols)

Corps (Fouille à Corps) (19) : (13 novembre) 2021. Le premier jour du procès de attentats du 13 novembre 2015, j’entends à la télévision qu’il avait dû être un moment interrompu (vérifier) car l’un des accusés avait fait un malaise. J’entends aussi évoquer la ‘fouille’ à laquelle ils auraient été soumis. Qu’en est-il ? Et, existe-t-il un lien avec la déclaration d’Ahmed Coulibaly - unanimement qualifié de ‘provocation’ - avec sa déclaration. « Nous sommes traités comme des chiens » ? (Cf. Politique. Prison)

Par ordre chronologique. Corps. Front :

Corps (Front) (1) : (17-18 juillet) 1835. Honoré de Balzac [1799-1850] écrit à Ewelina Hanska [1801-1882] :
« Mon Dieu, comment avec un aussi grand front avez-vous des petitesses. » 159

Corps (Front) (2) : (19 octobre) 1835. Honoré de Balzac [1799-1850] écrit à Ewelina Hanska [1801-1882] :
« Enfin, j’ai toujours présent un front d’airain au malheur. Il n’y a que le bonheur qui m’attendrisse et que je sache mal porter. » 160

Corps (Front) (3) : 1936. André Gide [1869-1961], dans Retour de l’URSS, auteur de :
« Après tant de mois d’efforts, tant d’années, on était en droit de se demander : vont-ils enfin pouvoir relever la tête ?
- Les fronts n’ont jamais été plus courbés. » 161 (Cf. Politique. Révolution. Gide André)

Corps (Galey Matthieu) : (10 août) 1979. Matthieu Galey [1934-1986], dans son Journal, à son retour de Montréal écrit :
« Aventure express avec un gentil petit Canadien musculeux, nommé Edmond, Édouard, je ne sais plus. Il allait avoir vingt-quatre ans et son jules l’avait plaqué et il était sans boulot.
Ça n’empêche pas d’avoir un beau cul, heureusement.
» 162 Ignoble. (Cf. Êtres humains. Galey Matthieu. « Viande »)

Corps (Gide André) : (11 septembre) 1939. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Mon corps n’est pas si usé que la vie avec lui ne soit encore supportable. » 163

Par ordre chronologique. Corps. Genoux :

Corps (Genoux) (1) : 1677. Racine [1639-1699], dans Phèdre, auteur de :
« Je ne me soutiens plus ; ma force m’abandonne / Mes yeux sont éblouis du jour que je revois / Et mes genoux tremblant se dérobent sous moi. / Hélas ! » 164

Corps (Genoux) (2) : (5 février) 1750. Voltaire [1694-1778], termine une lettre à Frédéric II [1712-1786] par :
« À vos genoux ».
Tandis que le 8 mai 1750, il termine sa lettre par :
« Je pars et je voudrais partir pour passer ma vie à vos pieds. » 165 (Cf. Relations entre êtres humains. Flagornerie. Voltaire)

Corps (Genoux) (3) : 1830. Stendhal [1783-1842], dans Le rouge et le noir, évoquant l’une des premières impressions et la première « considération » de mademoiselle de la Mole, concernant Julien, écrit :
« Celui-là n’est pas né à genoux, pensa-t-elle, comme ce vieil abbé », […] « le véritable parvenu ». 166 (Cf. Hommes. Parvenus)

Corps (Genoux) (4) : 2020. Arundhati Roy, dans Mon coeur séditieux, en 2010, évoque « Padma » à qui les policiers en « lui fracassant les genoux » lui avait « expliqué que c’était pour s’assurer qu’elle ne marcherait plus jamais dans la forêt. » 167

Corps. « Gestation pour autrui ». G.P.A :

Corps (« Gestation pour autrui ». [G.P.A.]) » (1) : Ce que je n’accepte pas pour moi, je ne l’accepte pas pour d’autres [femmes].

Corps (« Gestation pour autrui ». [G.P.A.]) (2) : Ladite « G.P.A » utilise les femmes pour la valeur d’usage, et d’elles seules, eu égard à leurs corps : à ce seul titre, elle doit être interdite et son abolition exigée. (Cf. Corps. Marchandisation des corps, Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Proxénétisme)

Par ordre chronologique. Mères. « Gestation pour autrui » [G.P.A] :

Corps (« Gestation pour autrui » [G.P.A]) (1) : 2006. Christophe Girard, dans son livre Père comme les autres, auteur de :
« Il existe aujourd’hui de nombreux sites internet qui permettent aux couples qui désirent un enfant de se mettre en relation avec des agences spécialisées, notamment aux États-Unis, dans ce qu’on appelle des ‘grossesses de substitution’. Autrement dit, de trouver une mère porteuse en Californie. C’est un moyen légitime qui ne vient pallier que de l’insuffisance de l’inconséquence de notre droit. » 168 (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Famille. Couple)

Corps (« Gestation pour autrui » [G.P.A]) (2) : (15 mai) 2009. Sylviane Agacinski, auteure, concernant la G.P.A, de :
« J'éprouve un certain dégoût à devoir argumenter pour dire pourquoi il est indigne de demander à une femme de mettre son ventre à la disposition d'autrui. » 169 (Cf. Corps. Ventre, Êtres humains. Comment faire disparaître les êtres humains, Femmes. Mères)

Corps (« Gestation pour autrui » [G.P.A]) (3) : 2016. Aucune dénonciation de la G.P.A n’est crédible, ne serait-ce qu’en pure logique, si elle n’est concomitamment liée à celle de la dénonciation du proxénétisme.
Or, elle en est exclue dans la « Charte pour l’abolition universelle de la maternité de substitution », [qualifiée de « pratique sociale »] dont en France les associations initiatrices sont la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception), la C.L.F (Coordination lesbienne en France), et Le Corp (Collectif pour le respect de la personne. Responsable. Sylviane Agacinski).
Les premières « Assises » ont eu lieu à l’assemblée nationale, le 2 février 2016.
On note qu’en conclusion, « la parole politique » (au singulier) était dévolue à « Marie-George Buffet, Yvette Roudy, anciennes ministres, José Bové (député Européen. Les Verts) et de nombreux responsables politiques européens. » (Cf. Êtres humains. Comment faire disparaître les êtres humains, Femmes. Avortements, Féminisme, Proxénétisme)

Corps (« Gestation pour autrui » [G.P.A]) (4) : (22 juillet) 2018. Entendu sur France Inter :
« Des hommes engagés dans des G.P.A… » et : « Avoir recours à la G.P.A. » 170

Corps (« Gestation pour autrui » [G.P.A]) (5) : (28 février) 2020. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) : « prendre une mère porteuse » ; « sous-traiter la maternité ». (Cf. Corps. GPA, Femmes. Mères, Langage. Verbe. Prendre)

Corps (« Gestation pour autrui ». [G.P.A]) (6) : (26 février) 2022. Entendu, sur LCI, une femme, sous les bombes russes, interrogée sur la situation de Kiev - dont on comprend qu’elle, son compagnon et un autre couple attendent l’accouchement de deux femmes Ukrainiennes - évoquer « nos enfants » et « nos mères porteuses ». (Cf. Êtres humains, Femmes, Famille. Couple, Langage. Possessif)

Corps (« Gestation pour autrui ». [G.P.A]) (7) : (20 mai) 2022. Marc-Olivier Fogiel, sur LCI, évoquant les femmes - devenues mères porteuses d’enfants pour d’autres qui peuvent néanmoins affirmer avoir eux aussi « porté » les-dits enfants - auteur de :
« Elles trouvent un rôle social dans cette démarche-là. Elles s’accomplissent dans cette démarche-là. Dans la vie, elles retrouvent une utilité. […] » À vomir…
- À noter : « Michel qui a porté nos filles », puis : « Michel qui a porté mes filles ». (Cf. Enfants, Femmes, Famille. Couple, Langage. Possessif)

Corps (« Gland ») : 1891. Verlaine [1844-1896], dans son poème Balanide, auteur de :
« Gland, point suprême de l’être / de mon amant adoré […]. » 171 (Cf. Hommes, Sexes. Hommes)

Corps (« Glande pinéale ») : René Descartes [1596-1650] considérait - l’hypothétique - « glande pinéale » comme le centre nerveux du corps, grâce à laquelle l’âme, ainsi « unie à toutes les parties du corps », lui commandait. (Cf. Êtres humains. Âmes, Penser, Philosophie)
* Ajout. 8 décembre 2021. (29 août) 1757. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], lui écrit : « Mandez-moi comment vont les organes pensants de Rousseau, et s’il a toujours mal à sa glande pinéale. » 172
- Cf. aussi, la lettre en date du 17 mars 1777 : « dès que ma glande pinéale sera un peu en meilleur état. »

Corps (Goldoni Carlo) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, auteur de :
« J’avais donc pour la ville pour moi ; tout le monde au moins l’aurait cru, et je le croyais aussi ; mais je ne tardais pas à m’apercevoir que je m’étais trompé ; l’amitié et la considération m’avaient naturalisé dans les cœurs des particuliers, mais j’étais toujours étranger quand ces mêmes individus se rassemblaient en corps. » 173 (Cf. Politique. Nationalisme)

Corps (Gouvernement) : (14 décembre) 2014. Une émission de France Culture est consacrée au « gouvernement du corps [...] ». 174 (Cf. Politique. État)

Corps (Hardy Françoise) : 2019. Françoise Hardy, auteure de :
« Nous ne sommes pas notre corps. Il faut le considérer comme le véhicule qui nous a été donné pour notre incarnation sur cette planète. Nous l’habitons et le pilotons. C’est tout. Et quand il est trop usé pour continuer sa fonction, il rend l’âme tout simplement. » 175. (Cf. Êtres humains. Âmes, Philosophie)

Corps (Hegel Friedrich) : 1820. Friedrich Hegel [1770-1831], dans Principes de la philosophie du droit, auteur de :
« Une violence faite à mon corps est une violence faite à moi. » 176
C’est en relisant cette évidence, lue dans un autre contexte, que je me rends mieux compte à quel point la dichotomie du corps - ouvrant la voie à celle du sexe - et de l’être humain, malheureusement si souvent reprise par tant de féministes - qui semblent au XXIème siècle redécouvrir « le corps des femmes » - s’est banalisée. (Cf. Êtres humains. Hegel Friedrich, Féminisme, Proxénétisme, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
N.B. En relisant ce que j’avais écrit, concernant cette même phrase, je me rends compte que je l’interprète dans un sens tout différent. Contradictoire ? Dans l’attente de comprendre, je laisse les deux références.

Corps (Hommes) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la violence (3), évoque « les hommes fiers de leurs corps et de leur travail qui gagnaient leur vie grâce à leur force physique et à leur capacité de travail. » 177 Important… (Cf. Femmes, Hommes. Force physique, Famille, Patriarcat)

Corps (Hugo Victor) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables, concernant M. Myriel, par ailleurs évêque, mais lui-même un « ex-pécheur », présente la « doctrine » qu’il prêchait et dont la genèse, aux fins de comprendre « la faute » avant de la condamner, était la suivante :
« L’homme a sur lui la chair qui est à la fois son fardeau et sa tentation. Il la traîne et lui cède. Il doit la surveiller, la contenir, la réprimer, et ne lui obéir qu’en dernière extrémité. […] » 178 (Cf. Êtres humains, Sexes)

Corps (« Humusation ») : (novembre) 2018. En lisant une note de l’article Éloge de la gratuité paru dans Le Monde Diplomatique, j’ai découvert un mot et sans doute une réalité : « Humusation », qui signifie : « la transformation du corps en compost ».
À la suite de la même note, j’en ai découvert un autre : la « promession » qui signifie : « dissolution du corps dans l’azote liquide. » 179 (Cf. Êtres humains, Langage, Économie. Gratuité)

Corps (Hymen) : Cf. Patriarcat. Hymen

Corps. Inaliénable :

Corps (Inaliénable) (1) : 1804. Transformer l’article 16-1 du Code civil (français) :
« Le corps humain est inviolable » en :
« Le corps humain est indissociable de la personne humaine. La personne humaine est inviolable et inaliénable. »
L’inscrire dans le préambule de la constitution et en tirer les conséquences dans tous les textes de droit interne, inter-régional et international. (Cf. Êtres humains, Droit)

Corps (Inaliénable) (2) : (2 mai) 2011. Entendu dans un documentaire intitulé Les ors de la République :
« Le domaine de l’État est inaliénable et imprescriptible. » 180
Ce qui est valable pour les meubles de l’Élysée pourrait peut-être l’être aussi, pour un-e enfant, un-e adulte, violé-e, prostitué-e. Non ? (Cf. Droit, Justice. Imprescriptibilité des crimes en matière de violences à l’encontre de personnes, Proxénétisme. Abolitionnisme, Violences)

Corps (Injures) : (27 octobre) 2016. Place Maubert, un taxi frôle un cycliste qui, furieux, l’injurie en ces termes : « Descends ! Descend, si t’es un homme ! Pédé ! T’as rien dans le cul ! » Légèrement contradictoire, non ? (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Injures, Hommes, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Jambes :

Corps (Jambes) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« (Dans une hôtellerie où il est contraint de coucher dans « un lit immense, bâti en rond autour d’un poteau ») Je commençais à m’assoupir, lorsque je sentis quelque chose se glisser contre moi ; c’était la jambe de mon grand Hollandais ; je n’ai de ma vie éprouvé une plus grande horreur. » 181 (Relations entre êtres humains)

Corps (Jambes) (2) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La curée, auteur de :
« Comme elle allongeait un pied, pour se détendre dans son bien-être, elle frôla de sa cheville la jambe tiède de Maxime, qui ne prit même pas garde à cet attouchement. » 182

Corps (Jambes) (3) : 1975. Lu dans le livre collectif Maternité esclave :
« Une jeune femme se souvient de l’humiliation ressentie dans une salle commune (d’une maternité) lorsque le médecin entrant pour sa visite matinale déclara d’un ton qui se voulait peut-être paternel [!] : « les papattes en l’air ». Et toutes ensemble, ces jeunes femmes, le derrière nu, se mirent en position gynécologique sans oser protester […] Elle avait dix-neuf ans. » 183 (Cf. Femmes, Politique. Esclavage, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps (Jambes) (4) : 1981. Je lis dans Recherches sur l’infanticide [1955-1965], la présentation de « cas » de « femmes infanticides », « du ressort de la cour d’appel de Pau » :
- Cas n°17 : « [L’enfant « après autopsie »] serait resté entre les jambes de la mère de trois à six heures après un accouchement pénible ». ;
- Cas n° 26: « [Elle accoucha seule] […] Elle perdit connaissance pendant une heure et à son réveil trouva l’enfant mort entre les jambes. » 184 (Cf. Femmes. Accouchements)

Corps (Jambes) (5) : 1991. Jean Tulard, dans son Dictionnaire du Cinéma. Les acteurs (sic), présente ainsi, en 1991, Angie Dickinson :
« Après Marlène Dietrich et Cyd Charisse, les plus belles jambes du cinéma. »
- Il écrit aussi dans sa présentation de Lynch Kelly ceci :
« Apparition fracassante dans Desperate hours, où elle montre les plus belles jambes du cinéma depuis Cyd Charisse. » 185 (Cf. Culture. Cinéma, Femmes. Artistes, Violences)
* Ajout. 15 octobre 2018. 1995. Alain Paucard, dans le Guide des films. 1895-1995, coordonné par Jean Tulard, concernant le film Soleil de nuit [1985. Taylor Hackford], écrit :
« Mention spéciale : Helen Mirren, grande comédienne formée à la Shakespeare company, et qui, de plus, possède les plus belles jambes du cinéma contemporain (message personnel). » 186
* Ajout. 25 octobre 2018. Jean Tulard, dans le Guide des films. 1895-1995, concernant le film : Maison des otages (La). [1990. Michael Cimino] :
« Les jambes de Kelly Lych sont superbes. »
- Du droit de sérier, nommer, focaliser, commenter, hiérarchiser, féliciter, et même transmettre des ‘messages personnels’… (Cf. Patriarcat)

Corps (Jambes) (6) : 1992. Lu dans un Dictionnaire de femmes célèbres, concernant :
- Cyd Charisse [1922-2008], « danseuse et actrice américaine » : « […] Sans faire oublier Ginger Rogers [1911-1995], Cyd Charisse donna une nouvelle dimension aux ‘envolées’ de Fred Astaire [1899-1987]. Elle fut désormais la reine de la comédie musicale, dotée des plus belles et les plus belles jambes d’Hollywood. » (p.170)
- Dietrich Marlène [1901-1992], « actrice américaine d’origine allemande » : « […] Dans l’Ange bleu, le rôle de Lola, Lola, avec ses longues jambes gainées de noir, ses œillades, sa voix rauque et étrange, le haut de forme sur l’oreille, symbolisait parfaitement la femme fatale. » (Cf. Culture, Cinéma, Femmes) (p.244)
- Lawrence Marjorie [1907-1979], « soprano Australienne » : « […] En 1941, elle fut terrassée par la poliomyélite. À force de courage, elle surmonta cette épreuve ; mais ne retrouva pas l’usage de ses jambes. Elle chanta assise, en 1943, 1944 au Metropolitan Opéra de New-York, à l’Opéra de Paris […]. (p.493)
- Mangano Sylvana [1930-1989], « actrice italienne » : « En 1946, Guiseppe De Santis [1917-1997] lui fit tourner Riz amer, un film réaliste, dans lequel troussée jusqu’au hanches dans un champs de riz, elle découvre de superbes cuisses, qui apportèrent une note d’érotisme au fil et la rendirent célèbre. […] » (p.546) (Cf. Corps. Cuisses)
- Marchand Colette [1925-2015], « danseuse française » : « Grande et svelte, les jambes admirablement galbées - le public américain la surnomme The leg - elle se tourna vers le music-hall […] » (p.549)
- Mistinguett [1875-1956], « chanteuse, danseuse, comédienne et meneuse de revue » : « […] Elle était mieux que belle, piquante, des yeux spirituels, un sourire éclatant, un nez impertinent, et possédait des jambes tellement célèbres qu’elle les fit assurer pour la somme de 500.000 francs en 1919 ! » (p.604)
- Vera Nemtchinova [1899-1984], « danseuse russe » : « Svelte, fine, des jambes magnifiques, elle était le mouvement même. » (p.636)
- Maya Plissetskaïa [1925-2015], « danseuse soviétique » : « Ses longues jambes, sa souplesse et son élévation en firent l’idole du public soviétique. » (p.694) 187

Corps (Jambes) (7) : 1985. Svetlana Alexievitch, dans La Guerre n’a pas un visage de femme, rapporte la mémoire d’une militaire russe Olga Vassilievna pendant la seconde guerre mondiale :
« Certains boches avaient exposé, devant leurs tranchées, une rangée de bottes contenant chacune une jambe coupée. C’étaient celles de nos camarades qui avaient péri la vieille au combat. […] » 188 (Cf. Corps. Cuisses. Visage, Politique. Guerre)

Corps (Jockeys) : 1880. Émile Zola [1840-1902], dans Nana, auteur de :
« Tiens, voilà Price, dit-il […] Et elle le trouva joliment laid. Tous les jockeys lui avait l’air crétin ; sans doute, disait-elle, parce qu’on les empêchait de grandir. Celui-là un homme de quarante ans, paraissait un vieil enfant desséché, avec une longue figure maigre, creusée de plis, dure et morte. Le corps était si noueux, si réduit, que la casaque bleue, aux manches blanches, semblait jeté sur du bois. » 189

Corps (Jouet) : (12 septembre) 2013. Lu : « Mon corps, ce jouet ». 190 (Cf. Enfants. Jouets)

Corps (Khomeiny) : 1979. Khomeiny [1902-1989], auteur de :
« Chaque fois que dans un autobus un corps féminin frôle un corps masculin, une secousse fait vaciller l’édifice de notre révolution. » 191
Fait vaciller la pensée… (Cf. Femmes. « Féminin »)

Corps. Langage :

Corps (Langage) (1) : Non, le corps ne parle pas ; non, il n’y a pas de parole, pas de langage du corps. Il y a des paroles, des langages (silences inclus) de l’être humain, dont certaines se manifestent ou non, consciemment ou non, par des expressions visibles ou non, lisibles ou non, physiquement, corporellement ou non.
Non, le corps (‘arts de la danse’ inclus) n’a pas à « se dire », à « s’exprimer », à « se laisser aller », à « se libérer », à « dire sa vérité » …
Le corps (le cœur, le cerveau, le sexe…) ne peut être dissocié de l’être humain ; s’il l’est, quand il l’est, c’est une négation de l’idée même d’être humain.
C’est donc la personne qui « se dit », « s’exprime », « se laisse aller », « se libère », « dit sa vérité ». (Cf. Langage, Proxénétisme)

Corps (Langage) (2) : 2016. Françoise Dolto [1908-1988], dans La cause des enfants, évoque « un vocabulaire du corps ». 192 (Cf. Enfants, Psychanalyse)

Corps (Langage) (3) : 2014-2017. Le processus de transfert des attributions supposées être celles de l’« être humain » au corps s’accélère…
- Quelques intitulés de livres, séminaires, colloques, exposés, journées d’études, appels à contrats, articles, thèses (non exhaustif) :
- [2014-2015] : «Mon corps a-t-il un sexe ?» ; «Corps vulnérables» ; «Du corps imaginaire à la singularité du corps : Le féminin en question» ; «Le corps à travers le regard» ; «Du corps différent à l’imaginaire de l’autre» ; «Le corps imaginaire incarcéré deux fois» ; «Quand le corps s’abîme dans l’art» ; «Le corps doublement blessé» ; «Du corps ‘sculpté’ au sexe mutilé» ; «Le corps féminin, fantasme de la chirurgie esthétique» ; «Cancer du sein, le corps singulier» ; «L’apprentissage du corps après l’accident» ; «Pratiques de séduction et construction du corps des épouses dans l’Assemblée des femmes» ; «Hermaphrodites et invertis dans le discours médical à la Belle époque. Corps vulnérables ou corps coupables ?» ; «Le corps en lambeaux : violences sexuelles et violences sexuées faites aux femmes» ; «La violence des mots et leurs effets sur le corps» ; «Violences sexuelles et marquage du corps dans le monde romain» ; «Entre sexe, genre et statut. La violation des corps dans les sources tragiques et judiciaires de l'Athènes classique» ; «Le corps à l’épreuve du Moyen Âge à l’époque contemporaine» ; «Le corps, valeur sociale protégée : les mots du code pénal et les limites de la répression» ; «La prostitution, une violence faite au corps des femmes» ; «Corps en guerre ; une reconfiguration de la virilité» ; «Le corps du délit ou la libre disposition de soi» ; «Validité, autonomie, abjection : interroger le corps et le care» ; «Corps individuels, corps subjectifs ; Quelles subjectivités dans les pratiques de transplantation ?» ; «La personne greffée : Corps individuel, identités personnelle et professionnelle» ; «Corps collectifs : Du don à la justice» ; «Corps et marché dans la transplantation d’organes» ; «Genre, corps et vulnérabilité : normes médicales, éthiques et politiques de l'intégrité corporelle et de la sexualité» ; «Les normes corporelles comme enjeu d’altérité» ; «Au cœur du vieillissement ? Regards croisés sur le corps» ; «Le corps reproducteur» ; «Corps et sciences sociales» ; «Conversions des corps et transmutations identitaires» ; «Le genre à l'épreuve de l'idéal. Approches pluridisciplinaires de la mise en image des corps» ; «Hyper-médicalisation des corps et de la société : perspectives d’émancipation» ; «Le corps handicapé et ses constructions sociales» ; «Le corps masculin déplacé. L'épreuve de la migration dans la littérature arabe moderne» ; «Cherchez la Femme ! Enjeux du corps féminin en médecine contemporaine» ; «Du corps au genre : dialogues interdisciplinaires» ; «Résister en corps. Ethnographies de l'infamie» ; «Corps noirs et médecins blancs. Entre race, sexe et genre : savoirs et représentations du corps des Africain(e)s dans les sciences médicales françaises (1780-1950)» ; «La Colonisation des corps. De l'Indochine au Vietnam» ; «Corps à l'œuvre, à l'ouvrage et à l'épreuve. Sociohistorique des arts de la performance, années 1970» ; «Transcrire le corps» ; «Du corps imaginaire à la singularité du corps : Le féminin en question» ; «Femmes politiques issues de l'immigration : un corps à part» ; «Transcrire le corps. Penser la notion de corps au sein des études de genre et des théories féministes» ; «La nudité, une arme politique ?» ; «Biotechnologies, corps et personne : ‘l'Ouest et le Reste’» ;
- [2016/2017] : «Mon corps, mes droits ! : droits sexuels et reproductifs, de la législation à la pratique» ; «Du corps au langage et du langage au corps. Sociologie, philosophie et études de genre face à la sexualité» ; «Corps et biopolitique : les images des migrants» ; «Fragiles ou contagieuses, le pouvoir médical et le corps des femmes»; «Les batailles du corps. Le féminin entre désir, contrainte et aliénation» ; «Géographies queer : corps, performance et militantisme» ; «La chair de l'Asie. Corps contraints et rationalisation des individus au sein des sociétés orientales», «Corps vulnérables, vies dévulnérabilisées», «Corps de migrants en souffrance : le cas de Chinois à Paris» ; «Genre, corps et sexualité dans l’espace (post-ottoman» ; «Le corps en lambeaux. Violence sexuelles et sexuées faites aux femmes» ; «Le corps humain saisi par le droit. Entre liberté et propriété» ; «Le corps humain est-il une chose, appropriée ?» ; «À qui appartient mon corps ? Conséquences éthiques. Du sujet à la situation : vulnérabilités» ; «Des éléments du corps humain disponibles pour l’industrie pharmaceutique ?» ; «Les utilités du corps d’autrui : le contrôle des autorités parentales et tutélaires» ; «Le corps des personnes détenues : de l’objet de punition au respect de la personne»; «Contraintes du corps en psychiatrie» ; «Critique féministe des savoirs : corps et santé» ; «Sociologie et Anthropologie des Corps en Transformation» ; «L’approche relationnelle du corps et de la personne : un défi sociologique et philosophique abordé à partir du cas de la procréation et de la filiation» ; «Le corps du prêtre est-il genré ? Controverses silencieuses dans l’Église Catholique» ; «Droit, construction politique de son corps et morale» ; «Potentialités des corps handicapés» ; «Corps, genre et vulnérabilité. Les femmes et les violences conjugales» ; .
Certes, « le corps » n’est pas une ‘découverte’ nouvelle [de la recherche, de l’Université], mais ce processus doit être analysé dans le contexte de la dissociation accélérée du « sexe », du « corps » et de « l’être humain », (après notamment la dissociation du « corps » et de « l’âme »), ce qui lui confère une signification politique actuelle d’importance.
Un dépeçage de l’être humain à l’œuvre. (Cf. Êtres humains. Âmes, Femmes. « Féminin », Langage, Genre, Proxénétisme, Sexes, Proxénétisme)

Corps (« Lesbien ») : Le corps « lesbien » [1973. Monique Wittig. 1935-2003] n’existe pas ; plus que le corps « hétérosexuel » et / ou « homosexuel ». (Cf. Êtres humains, Femmes. Lesbiennes)

Corps (Lessing Doris) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la violence (3), auteure de :
« Mais qui avaient-ils connu ? Marjorie, la plus jeune sœur. Un ensemble d’yeux, de nez, de cheveux, de joli teint d’Anglaise. » 193

Corps (« L.G.B.T ») : (30 janvier) 2020. Dans une série d’émissions consacrées par France Culture au féminisme Polonais, dans la dernière - conclusive ? -, une femme se présentant comme L.G.B.T explique pourquoi, selon elle, le mouvement L.G.B.T « est intrinsèquement lié au mouvement féministe ». Pourquoi ? Selon elle, ce sont les « les mêmes droits qui sont revendiqués ». Quels seraient-ils ? : « Disposer de son corps comme on l’entend, que ce soit dans la maternité ou dans l’orientation sexuelle ». 194
Ces confusions, ces amalgames, ces aberrations intellectuelles ne seraient pas possibles sans l’identification, la réduction des êtres humains, hommes et femmes dès lors confondu-es, à leurs corps… asexué…. (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient », Êtres humains. L.G.B.T, Féminisme, Sexes. Orientation sexuelle)

Corps (« Liberté du corps ») : (6 septembre) 2017. Le Canard enchaîné, afin de défendre Leila Slimani, auteure d’un livre intitulé Sexe et mensonges [Les Arènes. 2017] consacré à « la vie sexuelle au Maroc » [!], considérant qu’elle avait été injustement critiquée « pour avoir dit des vérités connues de tous », conclut ainsi l’article :
« Reste dans ta case [!] Slimani. Qu’on fasse taire cette traitresse qui ose parler de la liberté du corps de la femme. » 195
- Prochaine étape ? : revendiquer « le droit pour toutes à la liberté de son corps » ?

Corps (« Machine à vivre ») : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, rapporte - en italique - à la veille de la bataille de Borodino [7 septembre 1812] lors d’une discussion avec le général Jean Rapp [1773-1821] cette expression de Napoléon [1769-1821] :
« Notre corps est une machine à vivre. » 196 (Cf. Êtres humains. Vie)

Corps (« Magma ») : 1967. André Malraux [1901-1976], dans ses Antimémoires, auteur de :
« La route était vide. Trois corps écrasés par les chars avaient laissé un magma sanglant. » N.B. « Magma » : « Mélange formant une masse pâteuse, épaisse : Magma informe ; Mélange confus, inextricable de choses abstraites : ces propositions constituent un magma incohérent ; Matériau constitué de liquide et de cristaux en proportions variables, qui se forme à l'intérieur de la Terre et qui, en refroidissant, forme une roche. » 197
(Cf. Êtres humains, Famille. « Magma », Langage. Sujet)

Corps (Maigrir) : Vouloir maigrir, c’est prendre le problème à son point d’arrivée. (Cf. Êtres humains. Grossir/ Maigrir)

Corps. Mains :

Corps (Mains) (1) : Elle voulut lui serrer la main. Il portait des gants de travail. Il lui présenta son coude. Ils se saluèrent.

Corps (Mains) (2) : Elle voulut lui serrer la main. Il s’affirmait musulman. Il la refusa. Elle, qui l’était aussi, et qui avait l’âge de sa mère, fut profondément vexée et en parla à tout le monde autour d’elle.

Corps (Mains) (3) : Cet homme la dégoûtait. Elle refusa de lui serrer la main. Il fit semblant de ne pas voir.

Par ordre chronologique. Corps. Mains :

Corps (Mains) (1) : 1675-1677. Le cardinal de Retz [1613-1679], dans ses Mémoires, nommé archevêque de Paris, décide de rompre avec les habitudes de son prédécesseur, son oncle :
« […] Il ne donnait pas la main, dans sa propre maison, aux gens de qualité qui avaient affaire à lui. Je pris le chemin tout contraire. Je donnais la main chez moi, à tout le monde ; j’accompagnais tout le monde jusqu’au carrosse ; et j’acquis par ce moyen la réputation de civilité à l’égard de beaucoup, et même d’humilité à l’égard des autres. »
- Puis, nommé cardinal, après avoir constaté : « Il n’y a que manière en la plupart des choses du monde », il écrit :
« Je ne donnai la main à personne sans exception ; je n’accompagnai les maréchaux de France, les ducs et les pairs, le Chancelier, les princes étrangers, les princes bâtards, que jusqu’au haut de mon degré : tout le monde fut très content. » 198

Corps (Mains) (2) : (10 janvier) 1749. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Frédéric II [1712-1786], évoque, concernant ce dernier : « cette main qui écrit comme elle combat. » 199

Corps (Mains) (3) : (29 mars) 1761. Voltaire [1694-1778] écrit à Claude-Philippe Fyot de la Marche [1694-1768] :
« Je suis condamnée à des assujettissements continuels qui rendraient la vie odieuse si la philosophie ne la rendait pas supportable. C’est cet état qui me réduit à vous écrire d’une main étrangère. » Ce qui signifie que cette lettre a été écrite sous sa dictée par son secrétaire. 200

Corps (Mains) (4) : (24 janvier) 1764. Voltaire [1694-1778] écrit à Anne-Robert-Jacques Turgot [1727-1781] :
« Ayez pitié pour un pauvre diable d’incendié ; je ne connais point de meilleur onguent pour la brûlure que d’être entre vos mains. » 201 (Cf. Relations entre êtres humains. Pitié, Justice)

Corps (Mains) (5) : 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la Révolution française, auteur de :
- évoquant après l’abolition de la féodalité, l’accès à la propriété du fait de la Révolution française : « La terre triste et stérile hier, sous les vieilles mains de prêtres, passant aux mains chaudes et fortes de ce jeune laboureur… »
- évoquant les réactions des « demoiselles » au Château de Versailles envahi le 5 octobre 1789 par le peuple venu de Paris qui « […] se laissent baiser la main et entendent : ‘Prenez-la cette cocarde [tricolore], gardez-la bien, elle seule sera triomphante.’ Et Michelet conclut :
« Comment refuser de ces belles mains ce signe, ce souvenir ? » 202 (Cf. Politique. Démocratie. Peuple)

Corps (Mains) (6) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables, décrit ainsi les mains de Fantine :
« Elle avait les mains hâlées et toutes piquées de taches de rousseur, l’index durci et déchiqueté par l’aiguille. » 203 (Cf. Femmes. Travail)

Corps (Mains) (7) : 1863. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Les cosaques, auteur de :
« Leurs mains grossières, qui ne sont pas habituées aux menus objets, arrachent avec un tremblement le couvercle de la précieuse boîte d’allumettes, grande rareté au Caucase. » 204

Corps (Mains) (8) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« Une impression dominante le torturait : ces mains, ces mains osseuses et rougeaudes, dont on voyait les poils sous les manchettes, ces mains qu’il aimait et haïssait tout ensemble, le tenaient en leur puissance. » 205

Corps (Mains) (9) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« La petite main blanche qui tenait la croix effleura l’uniforme du soldat Lazarev. Napoléon s’imaginait sans doute que, pour rendre ce soldat à jamais heureux, pour en faire un être comblé, à part de tous les autres, il suffisait que sa main, à lui Napoléon daigna toucher cette poitrine. » 206 (Cf. Êtres humains)

Corps (Mains) (10) : (Vers le 10 mai) 1869. Alexandre Dumas [1802-1870] écrit à son fils Alexandre [1824-1895] :
« Mon cher enfant, C’est vrai, ma main tremble, mais ne t’inquiète pas de cet accident qui n’est que momentané. C’est au contraire le repos qui l’a rendue tremblante. Que veux-tu ? Elle est tellement habituée à travailler que quand elle m’a vu faire l’injustice de dicter au lieu d’écrire moi-même pour ne pas rester ainsi immobile, elle s’est mise à trembler de colère. Aussitôt que je me mettrai à écrire sérieusement moi-même, elle reprendra sa majestueuse allure. » 207

Corps (Mains) (11) : 1871-1872. George Eliot [1819-1880], dans Middlemarch, auteure de :
- « Elle n’avait pas les mains fines, ni petites ; c’étaient des mains fortes, féminines, maternelles. » Et de :
- « Ses petites mains jointes étaient enfermées dans celles de Sir James comme un bouton de fleur dans son ample calice. » 208 (Cf. Femmes. « Féminin »)

Corps (Mains) (12) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, évoque un homme qui avait « habits de paysan, mains d’aristocrate ». 209

Corps. Mains. Émile Zola :

Corps (Mains) (13) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’Argent, auteur de :
« Il eut un rire narquois, en homme qui se sait invincible, lorsque la baronne, d’un air d’oubli, dans le feu de sa prière, lui posa enfin sur le genou sa petite main tentatrice, aux doigts dévorants, souples comme un nœud de couleuvres. Plaisamment, il prit cette main, l’écarta en disant merci d’un signe de tête, ainsi que pour un cadeau inutile que l’on refuse. » 210

Corps (Mains) (14) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’Argent, auteur de :
« Il leur sera vigoureusement la main, mettant dans son étreinte l’absolue promesse de vaincre. » 211

Corps. Mains. London Jack :

Corps (Mains) (15) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de :
« Il s’assit soigneusement sur le bord de la chaise, très embarrassé de ses mains. Partout où il les mettait, elles étaient gênantes. » 212

Corps (Mains) (16) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de :
« Elle se sentait irrésistiblement poussée vers lui. D’autre part, un sentiment contraire la retenait. Ses mains abimées, tellement encrassées par le travail que toute la souillure du labeur quotidien semblait s’y être incrustée, lui causaient une violente répulsion, ainsi que la striure de sa nuque et ses muscles saillants. » 213

Corps (Mains) (17) : 1900. Jack London [1876-1916], dans Martin Eden, auteur de :
« […] Comment une simple main de femme pouvait-elle être si adorablement douce ? […]
Il était habituée à la peau rugueuse des ouvrières et des femmes du peuple. Eh bien !, Il le savait, pourquoi leurs mains étaient rudes ! Sa main à Elle était douce, parce qu’elle n’avait jamais travaillé. »
Puis il évoque « Gertrude : quand ses mains n’étaient pas durcies par le ménage, elles étaient rouges et crevassées par la lessive. » Et il poursuit :
« Et sa sœur Marianne ! Elle avait travaillé dans une fabrique de conserves, l’été précédent, et ses jolies mains fines étaient complètement tailladées par le coupage des tomates. L’hiver d’avant, l’extrémité de ses deux doigts avaient été enlevée par une machine dans une manufacture de boîtes de carton, Il se rappela les mains rugueuses de sa mère, couchée dans son cercueil… Et son père avait travaillé jusqu’à son dernier soupir ; la corne de ses mains devait bien avoir un centimètre d’épaisseur à sa mort. » 214 (Cf. Corps. Peau)

Corps (Mains) (18) : 1901. Thomas Mann [1875-1955], dans Les Buddenbrook, auteur de :
« Ses mains, pareillement colorées, étaient étroites et, pour une travailleuse, d’une beauté extraordinaire. » 215

Corps (Mains) (19) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Le monocle du porte-étendard Bärenstein était maintenant fiché dans l’œil d’une fille aux cheveux blonds. Il était assis près d’elle, clignant de ses petits yeux noirs, ses mains brunes et velues rampaient sur la demoiselle comme d’étranges animaux. » 216 (Cf. Corps. Femmes. Yeux)

Corps (Mains) (20) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, auteure de :
« […] Suivaient une vingtaine d’hommes et de femmes indigènes, vêtus de guenilles diverses, nu-pieds et misérables […] Les prisonniers étaient attachés entre eux par des menottes, et ce furent ces mains qui attirèrent l’attention de Martha : ces mains laborieuses, maintenues ensemble par ces gros bracelets étincelants, soigneusement placées au niveau de la taille, et empêchées de suivre le balancement naturel des bras - la chair noire fragile qui se protégeait de la morsure du métal. […] » 217 (Cf. Corps. Pieds, Politique. Colonialisme. État. Répression)

Corps (Mains) (21) : 1958. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, écrit, concernant le 28 mai 1958 :
« Il ne reste plus au régime [de la IVème République] qu’à se démettre entre mes mains. » 218 (Cf. Politique. État)

Corps (Mains) (22) : (20 octobre) 1960. Julien Green [1900-1998], dans son Journal, écrit :
« Dans l’autobus, frappé par la beauté des mains des jeunes gens, garçons et filles. Presque tous les jeunes gens ont de belles mains, fines, délicates. Ils n’en savent rien, ne les regardent pas, ne savent pas ce qu’ils ont au bout des bras. S’ils avaient des mains de bouchers, ils n’y prêteraient pas plus d’attention. Et personne ne les admire, ces mains que personne ne voit. C’est une beauté qui ne compte pas, qui est inutile. » 219 (Cf. Femmes. Beauté, Relations entre êtres humains. Admiration, Économie. Utilitarisme)

Corps (Mains) (23) : 1964. Violette Leduc [1907-1972], dans La bâtarde, auteure de :
« Ma mère ne m’a jamais donné la main. »

Corps (Mains) (24) : 1969. Nina Berberova [1901-1993], dans C’est moi qui souligne, évoque une rencontre à Moscou en 1921 avec « l’historien de l’art Tchoudovski [?-?], qui avait la main bandée pour éviter de la donner à des inconnus. » 220

Corps (Mains) (25) : 1976. Marie Vaubourg, dans Silence… on crie, auteure de :
« Il me tenait parfois par la main. Aucun geste d’amour ne pouvait nous unir autant. » 221

Corps (Mains) (26) : 1984. Lu dans le livre d’Amnesty International, La torture, concernant la Mauritanie :
« […] En septembre 1980, à Nouakchott, trois individus reconnus coupables de vol par le tribunal ont été amputés de la main droite, en présence de plusieurs milliers de personnes. Après chaque intervention, pratiquée sans anesthésie générale par un médecin, la main amputée a été présentée à la foule qui exposée à la vue de tous, attachée à une ficelle. » 222 (Cf. Justice, Politique, État, Répression, Économie. Vol)

Corps (Mains) (27) : 1990. Je lis dans Imperium de Ryszard Kapuściński [1932-2007], l’évocation d’une rencontre à Moscou (1990) :
« Je me demande bien pourquoi, mais tout à coup, Anna Andreevna, une femme d’une quarantaine ou peut-être d’une soixantaine d’années, tend vers moi ses mains dépassant des manches trop courtes de son imperméable : ‘Regardez un peu, me dit-elle, bouleversée et désespérée, regardez un peu les mains d’hommes qu’ils m’ont faites !’ exhibant ses mains noueuses, rugueuses, épaisses, elle répète : ‘Des mains d’homme !’. Dans sa bouche, ces paroles résonnent comme une terrible accusation, une horreur, une malédiction. ‘Depuis que je suis jeune, m’explique-t-elle en criant et en éclatant en sanglots, ils m’ont obligée à travailler comme plombier. Toute ma vie, comme plombier. Et maintenant, regardez, me dit-elle, avec un mélange de douleur et de menace dans la voix, maintenant, j’ai des mains d’homme !’. […] » 223

Corps (Mains) (28) : 1993. Lu, dans un livre intitulé Le défi féminin [1993], :
« La main qu’elle tend est une vraie paluche de mec. » 224 (Cf. Femmes. « Féminin »)

Corps (Mains) (29) : 1995. Gisèle Halimi [1927-2020], dans La nouvelle cause des femmes, raconte que lors de l’enterrement de sa mère, alors qu’elle s’adressait au rabbin pour le remercier, elle « lui tendit la main pour le saluer. Il fit un bond en arrière comme pour éviter le serpent de la Bible : ‘Ah, non, non ! Je ne vous serre pas la main, madame, la religion nous l’interdit…’. Et, devant mon air interloqué et mon bras toujours tendu, il ajouta : ‘Excusez-moi… c’est comme ça…’ L’impureté des femmes est telle que l’homme juif risque d’être contaminé par le simple contact d’une main. » 225

Corps (Mains) (30) : 2003. Jean Tulard, dans son Dictionnaire du cinéma. Les réalisateurs, évoquant le film Le voleur de bicyclette [1948] de Vittorio de Sica [1901-1974], auteur de :
« On n’oubliera jamais cette scène où Umberto D tend la main pour mendier, puis, au moment où l’on va lui donner quelque monnaie, retourne sa main dans un geste familier de qui veut savoir s’il pleut. » 226

Corps (Mains) (31) : 2004. Sándor Márai [1900-1989], dans Mémoires de Hongrie, auteur de « (Concernant les soldats russes occupant la Hongrie en 1944) Ils avaient tendance à respecter le bourgeois courtois et tiré à quatre épingles. Les bonnes manières, l’aspect soigné, ‘les mains blanches’ les impressionnaient. Avant leur arrivée, certains oiseux de malheur avaient conseillé aux ‘bourgeois’ de s’abimer les mains en pressant entre leurs paumes un objet rugueux, par exemple une vis, parce que les soldats allaient exécuter tous ceux qui n’avaient pas les mains calleuses. En réalité, de nombreux russes se comportaient comme des snobs cherchant la compagnie de gens bien habillés. » 227
Corps. Mains. Elena Ferrante :

Corps (Mains) (32) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« […] [Elle] lui ôta toute affection dès qu’elle quitta l’épicerie, comme on retire la main menacée par les crocs d’un animal. » 228

Corps (Mains) (33) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
« […] Sur le coup, je prêtais peu d’attention à cette marque d’affection, tant je fus frappée par ses mains gonflées et par ses blessures, des coupures anciennes et récentes dont une fraîche sur le pouce gauche, enflammée sur les bords et j’imaginais que sa main bandée cachait des entailles encore plus graves.
‘Qu’est-ce que tu t’es fait ? ‘
Elle recula aussitôt et mit les mains dans ses poches.
‘Rien. Quand tu désosses la viande, tu te bousilles les doigts.’
[…] » 229

Corps (Mains) (34) : 2016. Russel Banks [1940-2023], dans Continents à la dérive, auteur de :
« […] C’étaient des mains rugueuses, avec des éraflures et du poil sur le dessus, avec de grosses veines qui zigzaguaient à la surface comme des éclairs bleus, et brusquement ses mains donnèrent à Bob l’impression d’être des armes, des armées dotées de leur volonté propre, telles des pierres capables de se lancer toutes seules, et il les sortit du berceau pour les enfoncer dans ses poches. » 230

Corps (Mains) (35) : (6 septembre) 2017. Vu et lu :
« Un leader musulman refuse de serrer la main de la ministre Norvégienne de l’intégration » [« parce qu’elle est une femme »]. 231 (Cf. Hommes. Musulmans, Patriarcat, Politique. Islam)

Corps (Mains) (36) : (20 avril) 2018. Lu :
« Le Conseil d’État a jugé valide un décret du premier ministre retirant à une Algérienne la nationalité qui venait de lui être accordée. Motif ? Elle avait refusé de serrer la main à un représentant de la préfecture et à un élu lors de la cérémonie de naturalisation. »
Alors qu’elle avait invoqué ses « convictions religieuses », le motif officiel fut fondé sur le « défaut d’assimilation ». 232 (Cf. Politique. Nationalisme)

Corps (Mains) (37) : (18 février) 2018. Renata Ada-Ruata, dans Elle voulait voir la mer [Maurice Nadeau. Éditeur], auteure de :
« […] Mon père, il avait des mains - grandes, je ne sais plus - en tout cas, des mains calleuses, et dures, moitié chair, moitié ciment. […] »
N.B. À l’écoute, beaucoup aimé. 233

Corps (Mains) (38) : (juillet) 2018. Un manifestant criant en tentant de se défendre face à un cordon de police en Grèce :
« On n’a plus que nos mains ! On n’a rien ! » 234 (Cf. Politique. État. Répression)

Corps (Mains) (39) : 2018. Un slogan en Grèce :
« Il est temps de reprendre nos vies en mains. » 235 (Cf. Politique. État. Démocratie)

Corps (Mains) (40) : (31 mai) 2020. Le milieu de terrain international algérien de Dijon Yassine Benzia, « footballeur professionnel », s'est gravement blessé à une main lors d'un accident de buggy, a indiqué le président du club Olivier Delcourt au quotidien régional Le Bien public. 236
* Ajout. 11 août 2022. En France, en 2019, 656.000 accidents du travail. [Wikipédia]

Corps (Mains) (41) : (15 février) 2024. Lu sur France Info : Une jeune femme, qui dénonce à nouveau Gérard Depardieu et qui souhaite rester anonyme, dénonce notamment ‘ses paluches partout sur [son] corps’ et les ‘mots indécents’ de l'acteur sur le plateau. (Cf. Relations entre êtres humains. Frontières, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps (Marchandisation du corps) : 2008. La séparation de l’être humain de son corps, condition nécessaire à la marchandisation des êtres humains ne concerne pas que le proxénétisme, ni la « G.P.A », ni…
Le libéralisme emporte tout sur son passage : ainsi, lu dans la presse, concernant la gestion des hôpitaux :
« L’avortement fait partie des actes très peu valorisés (Il ‘rapporte’ 4 fois moins qu’un curetage après une fausse-couche par exemple) qui ne résistent pas à la pression des objectifs à atteindre. » 237 (Cf. Êtres humains, Corps. G.P.A, Fausse-couche. Femmes. Avortements. Mères. « Mères porteuses », Démographie. M.F.P.F, Économie)

Corps (Mannequinat) : (13 septembre) 2015. Entendu une jeune fille de 17 ans :
« Je me trouvais trop maigre, les gens se moquaient de moi, ils disaient que j’étais anorexique, qu’on voyait mes os, qu’on aurait dit un squelette, mais, maintenant, vu que je suis dans le milieu du mannequinat, j’aime mon corps. » 238
- Pour une analyse critique de ce déni au regard ‘du milieu du mannequinat’, cf. le livre / témoignage de Victoire Maçon-Dauxerre, Jamais assez maigre. Journal d’un top model. 239 (Cf. Êtres humains. Mode, Femmes. Jeunes filles. Mannequins)

Corps (Massages) : (18 juin) 2023. Écouté, sur France Culture, le riche, généreux, triste, épanouissant, compte-rendu des séances de massages effectués sur, pour, des dénommés « sans-abris ». Mais la présentation, lisible dans le titre, : « Masser les sans-abris pour qu’ils se sentent revivre » est honteuse. (Cf. Êtres humains. « Personnes sans domicile » [S.D.F.], Économie « Pauvres Les »)

Corps (Matérialisme) : 2015. Entendu, sur Radio Libertaire, par un ‘matérialiste libertaire’ :
« Nous sommes un corps ». 240 Non : un être humain.

Par ordre chronologique. Corps. Membres :

Corps (Membres) (1) : 1670. Blaise Pascal [1623-1662], dans les Pensées, auteur d’une pensée qui aurait pu amuser les surréalistes, Jacques Prévert… :
« Qu’on s’imagine un corps plein de membres pensants. » 241

Corps (Membres) (2) : 1995. Jean Tulard, dans le Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant La revanche de Frankenstein [1958. Terence Fisher] :
« Dans l’hospice qu’il dirige, Frankenstein profite des décès de pensionnaires pour récupérer des membres sains de corps à peine enterrés. […] » 242

Corps (Membres) (3) : (2 novembre) 2018. Concernant l’assassinat de Jamal Khashoggi [1958- 2 octobre 2018] dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, un conseiller du président Turc recep tayyip Erdogan a déclaré :
« Nous voyons qu’à ce stade, ils [des Saoudiens] ne se sont pas contentés de le [Jamal Khashoggi] démembrer. Ils s’en sont débarrassé en le [le corps] dissolvant. » 243 (Cf. Politique. État. Répression)

Corps (Modigliani Amedeo) : Ils admiraient les corps nus des femmes de Modigliani [1884-1920].
J’aimais les visages des femmes peintes par Modigliani, comme ceux des femmes peintes par Matisse. (Corps. Nudité. Visage)

Corps (Mongin Olivier) : (mars-avril) 2001. Olivier Mongin, alors directeur de la revue Esprit, dans le cadre d’un numéro spécial de la revue intitulé : L’un et l’autre sexe, dans son article intitulé : Ces femmes qui font rire, écrit :
« […] Valérie Lemercier se penche sur les malheurs et les catastrophes auxquels le sexe féminin n’échappe pas en dépit de son autonomie croissante ce qui la conduit à être particulièrement crue sur les détails corporels et à parler des poils et des cheveux d’une femme. » 244 Juste ciel !
Le choix des mots, la rigueur du raisonnement, comme celle de l’analyse méritent un temps de réflexion. (Cf. Corps. Femmes. « Féminin », Hommes. « Intellectuels », Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Nationalisme :

Corps (Nationalisme) (1) : (10 octobre) 1756. Voltaire [1694-1778], dans une lettre écrite au duc de Richelieu [1696-1788], auteur de :
« Le corps germanique a intérêt que cette puissance soit très réprimée. » 245

Corps (Nationalisme) (2) : (19 décembre) 2017. Hier, sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), j’entends un homme, fier de son nationalisme, affirmer :
« Je fais partie du corps français ». (Cf. Politique. Nationalisme)

Corps (Nemo Philippe) : 1975. Philippe Nemo, dans L’homme structural, alors intégré dans la dénomination : « nouveaux philosophes », auteur de :
« Les savoirs se hiérarchisent selon que leur objet concerne plus ou moins médiatement le corps. » 246 Interprète qui peut, veut… (Cf. Langage. Sujet, Philosophie)

Corps. Nez :

Corps (Nez) (1) : 1873. Pierre Larousse [1817-1875], dans son Grand dictionnaire universel du XIXème siècle, auteur, concernant Honoré de Balzac [1799-1850], de :
« Balzac, posant devant le grand statutaire David (d’Angers), lui disait, avec cette infatuation phénoménale qui lui était propre, avec cette ivresse du Moi, qui dans sa bouche, avait plusieurs syllabes : ’Surtout, étudiez mon nez ; mon nez c’est tout un monde !’Étonnante illusion ! son nez était fort laid, plus que vulgaire, carré du bout, un peu renflé du milieu et partagé en deux lobes soufflés et bossués, un vrai nez de fantoche et de grotesque.
Nous ne faisons cette observation puérile, qu’on le croie bien, que pour montrer l’inanité du système. » 247

Corps (Nez) (2) : (24 juin) 1969. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, écrit :
« Avenir de l’humanité. Khrouchtchev et Kennedy n’ont pas le nez accentué et proéminent comme l’avaient Roosevelt et Staline. Cela indique qu’ils ne se lanceront pas dans l’aventure […] Nous aurons un temps de paix. » 248

Corps (Nombril) : 1980. Marie Cardinal [1929-2001], dans Au pays de mes racines, auteure de :
« Comme tout cela est loin ! Ma mère et moi nous avons réglé nos comptes depuis longtemps. […] Notre combat à toutes les deux est terminé. Je ne porte plus d’autre cicatrice d’elle que mon nombril. Ronde et creuse blessure de la mère, ouverte et fermée à l’heure même de la naissance, pour toujours, pour jamais. » 249 (Cf. Enfants, Femmes. Mères)

Corps (Non patrimonialité) : (avril) 2011. L’expression de « non patrimonialité » : pseudo concept repris, sans analyse, ni justification, par le Rapport d’information n°3334 de l’assemblée nationale (lui-même d’une systématique confusion) [Danielle Bouquet (PS), Présidente ; Guy Geoffroy [UMP] Rapporteur]).
- Il fut repris dans la Résolution n°3522, votée à l’assemblée nationale le 6 décembre 2012 « à l’unanimité ».
- Voici l’article 16 du code civil dont ce « concept » (Chapitre II : Du respect du corps humain) est issu (depuis le 30 juillet 1994) :
« La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie. » Et, en voici l’alinéa 5 :
« Les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles. »
C’est ainsi qu’un alinéa d’un article du droit français [dont l’ambiguïté concernant notamment l’avortement est patent] est dorénavant censé fonder l’abolitionnisme (français !), faisant donc d’un Code civil national portant sur « les conventions » la source de droit permettant de faire croire à « la position abolitionniste de la France », au lieu et place d’engagements européens et internationaux.
Cet article 16 alinéa 5 - rappelons le, de droit civil - d’une extrême confusion sémantique - est donc dorénavant considéré comme : « un des principes juridiques au fondement de notre société démocratique et républicaine » (p.17 du Rapport sus-cité n°3334), lequel est censé justifier l’abolitionnisme français. Et ce, au mépris de la hiérarchie des normes juridiques (Préambule de la constitution, constitution, lois…) françaises, des engagements européens, internationaux, au mépris donc de la signature de tous les textes qui ont engagé la France depuis des dizaines d’années ; plus particulièrement, depuis « la quatrième conférence mondiale sur les femmes », à Pékin, en 1995. C’est en effet celle-ci qui a légitimé internationalement les termes de « prostitution forcée », lesquels ont ouvert la voie royale à la légitimation du proxénétisme.
- Comment peut-on à ce point occulter, nier l’existence - et donc légitimer leur réalité - tous les textes émanant de lUnion Européenne ainsi que celle toutes les instances internationales ?
- Pourquoi les associations qui se disent abolitionnistes cautionnent-elles, s’alignant sur les positions gouvernementales françaises, ce déni, ce subterfuge ?
- Pourquoi celles qui ont signé : « L’Appel à entrer en résistance contre l’Europe proxénète » 250 ont-elles, sans aucune explicitation, renié leur signature ? (Cf. Politique. Hiérarchie. Nationalisme, Proxénétisme. Abolitionnisme) 251

Corps. Nudité :

Corps (Nudité) (1) : Rien n’est moins ’naturel’ que la nudité, sauf peut-être, dans ‘l’état de nature’ qui n’est que fiction philosophique, aux effets politiques (incarnés notamment par Rousseau) cependant bien réels. (Cf. Femmes. Artistes. Yamina)
* Ajout. 22 avril 2018. 1860. Pour une position contraire, Jean-Marie Déguignet [1834-1905], dans ses Mémoires d’un paysan Bas Breton, alors qu’il était soldat et que le bateau avait fait halte à l’Ile de Malte, auteur de :
« On se baignait [dans la baie] en costume du père Adam et ni les hommes, ni les femmes [qui devaient être peu nombreuses] ne faisaient pas plus attention à ce costume primitif qu’au plus beau costume moderne. » 252

Corps (Nudité) (2) : (17 mai) 1936. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Trop constamment vêtus, c’est curieux le nombre de gens chez qui la seule idée de nu éveille aussitôt des échos lubriques. » 253
- L’explication ne s’en tient pas seulement aux vêtements, et « les gens » évoqués l’incluent. (Cf. Êtres humains. Vêtements)

Corps. Nudité. Femmes :

Corps (Nudité. Femmes) (1) : Quand les actrices seront-elles à même de briser le silence qui leur est imposé par l’industrie du cinéma, concernant la gêne, la violence, les difficultés que représentent pour elles le fait d’être si souvent nues à l’écran, dans un lit, avec un homme, en mimant - ou non - l’amour, qui plus est ? Ce non-dit participe de la culture de la violence : être nue, se montrer nue, être vue nue, ne serait pas pour les femmes un problème.
- Écrit en ayant depuis longtemps en tête le refus respecté par les metteurs en scène, les réalisateurs, de l’acteur Lino Ventura [1919-1987] d’être représenté nu.
- Depuis lors, la dénonciation de Harvey Weinstein a eu lieu… (Cf. Culture. Patriarcale. Cinéma, Femmes)

Corps (Nudité. Femmes) (2) : Des femmes nues, des corps féminins nus, la nudité des femmes, la nudité féminine…

Par ordre chronologie. Corps. Nudité. Femmes :

Corps (Nudité. Femmes) (1) : Mistinguett [1875-1956] chante : « Il m’a vue nue, toute nue » :
« […] Il m'a vue nue, / Toute nue, / Sans cache-truc ni soutien-machins, / J'en ai rougi jusqu'au bassin. / Il m'a vue nue, / Toute nue, / Je me suis, par respect humain, / Voilé la face de mes deux mains. / Mais je crois bien / Que par ce geste irréfléchi / J'ai négligé d'voiler quelques petits chichis […] »
« Je suis une jeune fille, c'est net, / Un peu dans l'genre de Miss Helyett. / Car je me dis, depuis cette fatale nuit, / Je n'peux pas épouser un autre homme que lui / Il m'a vue nue, / Tell'ment nue / Super-nue. » (Cf. Famille. Mariage, Sexes)
N.B. Miss Helyett : Comédie en 3 actes, représentée le 12 novembre 1890. Lu sur Wikipédia : « […] Retenue de justesse par une branche accrochée à son jupon, une femme est sauvée par un passant à qui sont dévoilés les dessous de la prude jeune femme. »

Corps (Nudité. Femmes) (2) : 1953. 2015. Lorsque Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir est paru dans sa première traduction anglaise, en 1953, pour la première fois aux États-Unis, chez A.Knopf la couverture représentait une femme nue.
- Libération, le 30 octobre 2015, pour présenter le livre critique de Marie-Jo Bonnet sur Simone de Beauvoir, s’affichait la photo, de dos, nue, de Simone de Beauvoir. Ignoble. 254 (Cf. Culture. Guérilla girls, Femmes, Féminisme. Deuxième sexe Le. Antiféminisme)

Corps (Obésité) : (22 novembre) 2023. Selon L’Express, l’Arabie saoudite « connait l’une des plus forts taux d’obésité au monde, avec plus de la moitié de la population eu surpoids et près d’un tiers touché par le diabète. »
L’obésité ne serait plus, dès lors, le monopole des Américains pauvres. Tout dépend qui l’on examine et de quel point de vue.

Corps. Ongles :

Corps (Ongles) (1) : (30 septembre) 1846. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Louise Colet [1810-1876] : « Soigne ta main et laisse-toi pousser les ongles plus longs ; tu sais que tu me l’as promis ». 255

Corps (Ongles) (2) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1844], dans les Mémoires d’Outre-tombe, après avoir présenté l’état - difficile à lire - du cadavre de Napoléon vingt après sa mort, écrit :
« Ses ongles seulement s’étaient allongés, pour déchirer, je présume, ce qui restait de liberté au monde. » 256

Corps (Ongles) (3) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1844], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Que madame de Saint-Leu [Hortense de Beauharnais. 1783-1837] de cette friperie [« un cabinet rempli des dépouilles de Bonaparte »], c’est tout simple ; mais les autres spectateurs ont besoin de se rappeler les manteaux royaux déchirés par les ongles napoléoniens. » 257

Corps (Oreilles) : 1952. Yves Gibeau [19016-1994], dans Allons z’enfants, concernant le général Bigot, auteur de :
« La campagne du Rif, en 1925, lui valut une étoile supplémentaire. Avec les ‘sauvages’, selon son terme, il s’était donné du bon temps, ébauchant même un projet de décision qui autorisait les soldats à couper les oreilles des Bédouins blessés ou mort, en représailles de leur fâcheuse manie de s’attaquer, eux, aux testicules, toute paire d’oreilles laissant à son possesseur le bénéfice d’un double bidon de vin. » 258 (Cf. Politique. Colonialisme. Guerre, Histoire, Sexes)

Corps (« Orientaux ») : (7 au 9 décembre) 2017. Un colloque intitulé : « Le corps ‘oriental’ : genre, gestes et regards » a eu lieu à l’université Paris VII Diderot : dans la présentation, je lis qu’il y sera question de « la perception et la construction des corps genrés, ‘orientaux’ ou non ». Si les guillemets ajoutés à « oriental » révèlent sans doute une certaine gêne, le terme n’en est pas, pour autant, récusé… (Cf. Langage. Guillemets. Genre)
Une prolongation de la rencontre est programmée à Londres en 2018.

Corps (Os) : (2 et 3 septembre) 1966. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de sa vie, rapporte une discussion avec le pape Paul VI [1897-1978] :
« Nous parlons de l’abdication des papes, et en particulier de l’abdication du pape Célestin V [1215-1296]. Le Pape me raconte les conditions de cette démission du Pape ; il revient de voir la cellule où Célestin V a passé les derniers temps de sa vie, et où on lui a remis en cadeau un os de Célestin. » 259 (Cf. Relations entre êtres humains. Cadeau)

Corps (« Outil de travail ») : (7 juin) 2019. Une athlète, auteure de :
« Notre corps est notre outil de travail ». 260

Corps (Papauté) : 1953. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de sa vie, rapporte les souvenirs de Paul-Louis Couchoud [1879-1959], concernant les différents papes qu’il avait connus :
« J’ai assisté aussi à une audience de Pie XI [1857-1939]. C’était l’époque des décolletés et des jupes courtes : pour éviter le scandale, on faisait agenouiller tout le monde ; moi je ne m’étais agenouillé que d’un genou, mais un prélat passa et me dit d’une voix ferme : ‘deux genoux ! ‘Un censeur des mœurs passait et il faisait signe aux seins trop généreux pour qu’ils s’ajustassent ; ils se rajustaient un moment, puis revenaient à la position généreuse. Pie XI [1857-1939] traversait les salons d’un air las ; visiblement cela l’ennuyait ; il promenait sa main à la hauteur des lèvres, de sorte qu’on pouvait ne pas la baiser sans surprendre personne. » 261 (Cf. Corps. Seins)

Corps (Patriarcat) : 1976. Ménie Grégoire [1919-2014], dans Telle que je suis, étudiante à Paris, écrit :
« Je tenais mon corps en laisse et les hommes en lisière. Libre, j’étais mieux gardée par l’ombre de mon père que par les plus hautes murailles. » 262 (Cf. Langage. Zeugma, Patriarcat, Père)

Corps (Paupière) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« Vers la fin de février 1821, Napoléon fut obligé de se coucher et ne se leva plus. «’Suis-je assez tombé’, murmura-t-il : « Je remuais le monde et je ne puis soulever ma paupière !’ ». 263

Par ordre chronologique. Corps. Peau :

Corps (Peau) (1) : (2 avril) 1755. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au duc de Richelieu, [1696-1788] (qui avait eu un érysipèle - maladie de peau au visage) - auteur de :
« On me mande que mon héros (sic) a repris son visage. Il ne pouvait faire mieux que de garder tout ce que la nature lui a donné. Vous êtes donc quitte Monseigneur (au moins je m’en flatte) de votre maladie cutanée. Il était bien injuste que votre peau fut si mal traitée après avoir donné tant de plaisirs à la peau d’autrui. Mais on est quelque fois puni par où on a péché. » 264 (Cf. Corps. Visage. Voltaire, Hommes. « Héros », Proxénétisme. « Clients ». Richelieu Duc de, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Voltaire)

Corps (Peau) (2) : (27 août) 1846. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Louise Colet [1810-1876] :
« Je te l’ai déjà dit. J’ai la peau du cœur, comme celles des mains, assez calleuse : ça vous blesse quand on y touche ; le dessous peut-être n’en est que plus tendre. » 265

Corps (Peau) (3) : 1939. John Steinbeck [1902-1968], dans Les raisins de la colère, auteur de :
« Je ne suis plus que de la souffrance avec de la peau dessus. » 266 (Cf. Économie. « Pauvres Les »)

Corps (Peau) (4) : 1995. Jean Tulard, dans le Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant :
- La peau [1981. Liliana Cavani] : « Naples en 1943 après le débarquement américain. […] Cavani nous offre par-delà des images provocantes une réflexion sur l’homme réduit à sa peau, une peau qui ne valait pas cher à Naples en 1943. » 267 (Cf. Êtres humains)

Corps (Peau) (5) : (25 octobre) 2020. Gilles Lapouge [1923-2020], dans son Dictionnaire amoureux du Brésil, cite le chiffre de «136 couleurs de la peau », selon « une recherche officielle », relevées au Brésil. 268 (Cf. Politique. Racisme)

Corps (Péguy Charles) : 1910. Charles Péguy [1873-1914], dans Notre Jeunesse, évoque « le jour où le bateau qui ramenait Dreyfus [Alfred. 1859-1935] en France introduisit parmi nous le corps même du débat. » 269 (Cf. Êtres humains, Justice. Procès. Dreyfus Alfred, Penser)

Corps (Perrot Michelle) : (11 décembre) 2021. Michelle Perrot présentant sur France Culture, une série d’émissions historiques intitulées Histoire des femmes [6] Le corps, évoque les thèmes qu’elle traitera : « la chevelure, la maternité, la sexualité, la prostitution ». 270

Corps. Pieds :

Corps (Pieds) (1) : Ne pas oublier qu’il a existé des ‘valets de pieds’. (Cf. Êtres humains. Valets)

Par ordre chronologique. Corps. Pieds :

Corps (Pieds) (1) : (21 décembre) 1775. Voltaire [1694-1778] termine ainsi sa lettre à Frédéric II, roi de Prusse [1712-1786] :
« Je me mets à vos pieds, plus que jamais ; je me flatte qu’ils ne sont plus enflés du tout. »

Corps (Pieds) (2) : 1777. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, se souvient de sa rencontre avec le pape Clément XIII [1693-1758] :
« Sa Sainteté toucha à la sonnette qui était sur sa table ; c’était pour moi le signal de partir ; je faisais en m’en allant des révérences, des remerciements ; le Saint-Père ne paraissait pas satisfait ; il remuait ses pieds, ses bras, il toussait, il me regardait et ne disait rien. Quelle étourderie de ma part ! Enchanté, pénétré de l’honneur que je venais de recevoir, j’avais oublié de baiser le pied du successeur de saint Pierre ; je reviens enfin de ma distraction ; je me prosterne : Clément XIII me comble de bénédictions et je pars mortifié de ma bêtise, et édifié de son indulgence. » 271

Corps (Pieds) (3) : Frédéric Chopin [1810-1849] recommandait à ses élèves d’« avoir le corps souple jusqu’au bout des pieds. » 272

Corps (Pieds) (4) : 1837. Honoré de Balzac [1799-1850], dans César Birotteau, auteur de :
« Anselme Popinot était petit et pied-bot, infirmité que le hasard a donné à Lord Byron, à Walter Scott, à monsieur de Talleyrand pour ne pas décourager ceux qui en sont affligés. » 273 (Langage. Verbe. Être)

Corps (Pieds) (5) : 1874. Victor Hugo [1802-1885], dans Quatre-vingt-treize, auteur de :
« […] Ces pieds avaient des souliers ; ils étaient plus petits que d’autres. Tellmarch approcha. C’étaient des pieds de femmes […], fusillées. » 274 (Cf. Politique. Guerre. Femmes)

Corps (Pieds) (6) : 1946. Lu, cet ‘éloge’ des pieds, dans Ma maison de Jacques Prévert [1900-1977] :
« [Dans ma maison] Je ne faisais rien / C'est à dire rien de sérieux / Quelquefois le matin / Je poussais des cris d'animaux / Je gueulais comme un âne / De toutes mes forces / Et cela me faisait plaisir. / Et puis je jouais avec mes pieds / C'est très intelligent les pieds / Ils vous emmènent très loin / Quand vous voulez aller très loin / Et puis quand vous ne voulez pas sortir / Ils restent là ils vous tiennent compagnie / Et quand il y a de la musique ils dansent / On ne peut pas danser sans eux / Faut être bête comme l'homme l'est si souvent / Pour dire des choses aussi bêtes / Que bête comme ses pieds, gai comme un pinson / Le pinson n'est pas gai / Il est seulement gai quand il est gai / Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste. […] »

Corps. « Pieds bandés » :

Corps (« Pieds bandés ») (1) : 1831. Alexis de Tocqueville [1805-1859] évoque une autre torture que celle des « pieds bandés » imposée aux femmes chinoises, celle des « pieds en dedans » imposée aux femmes Indiennes aux États-Unis :
« Leurs pieds étaient liés dès l’enfance, de telle sorte qu’à vingt ans, les deux pointes des pieds se trouvent vis à vis l’une de l’autre en marchant. Alors, elle enlève tous les hommages et est réputée des plus fashionable. » conclue-t-il. 275 Une torture. (Cf. Corps. Pieds, Politique. Torture)
* Ajout. 3 février 2023. Mais dois-je considérer cette description comme reflétant la réalité, parce que Alexis de Tocqueville en fait état ? (Cf. Penser. Méthode, Histoire)

Corps (« Pieds bandés ») (2) : 1855. Hélène de Jaurias [1824-1900], « fille de la Charité », alors supérieure de l’orphelinat de Ningbo [Chine)] écrit concernant les pieds bandés des petites filles :
« C’est vers l’âge de six ans que commence la martyre de ces pauvres enfants. On serre fortement les pieds avec une grande bande de toile. Les orteils sont repliés de telle façon qu’ils sont collés à la plante des pieds, et en dessous, on fait un gros nœud… Avant cette opération, nos enfants sont gaies, ouvertes, bruyantes. Sitôt qu’elle est commencée, elles deviennent tristes et guindées. Il faut pourtant les soumettre à ce cruel traitement, sans quoi elles ne trouveraient pas à se marier et passeraient pour des personnes de mauvaise vie. » Une torture. (Cf. Politique. Torture) 276

Corps (« Pieds bandés ») (3) : 1985. Lu, dans le livre-récit-autobiographique de Xie Bingying [1906-2002] Une femme en guerre :
- «
[...] Maman, ça fait trop mal d’avoir les pieds bandés, je ne pourrais plus marcher. Ne fais pas ça, lui dis-je en sanglotant de terreur.
- Si je te bande les pieds, c’est parce que je t’aime. Si je ne le faisais pas, c’est que je te voudrais vraiment du mal. Réfléchis, comment marier une fille aux grands pieds ?
[…]
- De ce jour, je fus obligée de rester assise au coin du feu à filer ou bien à me promener tout doucement dans la maison.
[…]
- Le jour de la fête des fleurs, ma mère profita de ce que j’étais profondément endormie pour percer un trou dans chacune de mes oreilles : Je fus brutalement arrachée à mes rêves par la douleur. Déjà elle avait glissé des fils de soie rouge dans mes deux oreilles.
- Bien ! Maintenant, j’ai déjà réglé deux de tes trois grandes affaires, me dit ma mère, joyeusement. Elle pensait que les trois grandes affaires d’une jeune fille, c’était : 1. Bander les pieds. 2. Percer les oreilles. 3. Donner en mariage.
- Oui, il ne te reste plus qu’à régler ma mort, lui répondis-je furieuse, ce qui me valut une nouvelle fois, de subir sa colère. »
277 Une torture. (Cf. Êtres humains. Colère, Femmes. Mères, Politique. Torture, Histoire, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps. « Pieds bandés ». Mo Yan :

Corps (« Pieds bandés ») (4) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, évoque au cours des années 1930 (invasion de la Chine par le Japon), « un grand rassemblement contre le bandage des pieds des femmes » 278

Corps (« Pieds bandés ») (5) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, auteur de : - « Une femme petite et grosse se précipita vers le puit en se dandinant. Ses pieds étaient si petits qu’ils semblaient inexistants, comme si ses mollets étaient en contact direct avec le sol. »
- « Les profondes traces de pas que les pieds atrophiés de ma mère laissèrent sur le sol mouillé étaient encore visibles plusieurs mois plus tard. » 279

Corps (« Pieds bandés ») (6) : 2010. Lisa See, dans Filles de Shanghai, auteure de :
« Nous ne la contredisons pas, mais l’odeur qui nous suffoque tous n’émane ni des excréments nocturnes ni de crevettes périmées, mais tout simplement d’elle… Comme les domestiques ne sont pas là pour assurer un minimum d’aération dans la pièce, les relents de pus sanguinolents qui filtrent à travers les bandages enveloppant les minuscules pieds de maman me restent littéralement en travers de la gorge. » 280

Corps (« Pieds bandés ») (7) : 2010. Lisa See, dans Filles de Shanghai, auteure de :
« […] Elle reporte ensuite son attention su maman. Elle l’aide à prendre place sur un tabouret, dans l’angle de la pièce, verse à nouveau de l’eau chaude dans une bassine et se place de façon à s’interposer entre elle et nous. Malgré tout, j’entrevois maman qui se penche et entreprends de dénouer ses bandages. Je détourne aussitôt les yeux. Il s’agit de l’occupation la plus intime à laquelle elle puisse se livrer. Jamais je n’ai vu ses pieds dénudés et je n’ai pas l’intention de déroger à cette règle aujourd’hui. » 281

Corps (Poids) : Elle refusa la demande du médecin de se peser, d’être alors dépendante d’un instrument de mesure qui en noterait dorénavant l’évolution : elle connaissait le mode de fonctionnement de son corps, de sa vie, d’elle-même. (Cf. Êtres humains. Poids)
* Ajout. 9 décembre 2019. Analyse effectuée en faisant abstraction de la nécessité pour la médecine - ou du moins, une certaine médecine - de connaitre le poids d’une patient-e : donc une analyse vraie pour soi, fausse pour la médecine.

Corps (Plotin) : 1931. Thomas Mann [1875-1955], dans La montagne magique, auteur de :
« Savez-vous que l’on nous a transmis cette parole du grand Plotin [205-270] qu’il avaithonte d’avoir un corps’ ». 282
Intriguée, je lis ensuite sur Wikipédia :
« Pour Plotin, le corps ne semble jamais être autre chose que la prison de l’âme. » (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Président de la République) : (11 mars) 2017. Entendu hier dans le film consacré à François Hollande, président de la république, que, lors des attentats de novembre 2015 à Paris, il avait « fait corps avec les Français ». Pour mieux nous étouffer. 283
Le « corps du roi » se perpétue… (Cf. Corps. De Gaulle Charles)

Par ordre chronologique. Corps. Propreté :

Corps (Propreté) (1) : 1891. Je lis Le cabinet de toilette de la baronne de Staffe [1843-1911], arbitre des « bonnes manières » bourgeoises au XIXème siècle.
- Dans la deuxième partie consacrée au « Soins corporels en général », des chapitres sont consacrés au visage, à la chevelure, à la bouche, aux dents, à la voix, aux yeux, au nez, à l’oreille, à la main, au pied. C’est tout.
- Dans le chapitre « Conseils hygiéniques et intimes », je lis :
- « Pour mériter de rester l’être adorable que l’on rêve, la femme doit maintenir toute sa personne dans un état d’exquise et raffinée propreté. Que les mères repoussent la sotte pruderie qui les conseille. Un corps net est le compliment obligé d’une nature chaste, d’un esprit réservé, des façons décentes. » (p.52)
- « La femme, cette merveille de la création, supporterait que sa peau de satin, aux reflets nacrés, fut déshonoré par des souillures ! Non, non, le noble corps humain doit être religieusement délivré chaque soir et chaque matin, des taches et impuretés qu’il peut recevoir, de par l’assujettissement aux lois animales et matérielles, auxquelles il est encore soumis. » (p.54)
- « Mais il n’est pas permis au grand nombre, dira-t-on, de prendre des bains chaque jour, le temps et l’installation font défaut. Je répondrai que le bain à l’éponge - suffisant en ce qui concerne la propreté - ne demande que de courts instants et un coin sans témoins. Si on ne disposait pas encore de ces cours instants, tous les jours pour le bain entier, on en aurait bien quelques-uns pour l’exécuter partiellement. […] Puis, une ou deux fois par semaine, partiellement, il faudrait prendre les quelques minutes qui sont nécessaires pour le bain complet. » (p.55,56)
- « La moindre négligence concernant la propreté est tout à fait condamnable. » (p.56) 284 (Cf. Corps. Peau, Êtres humains, Femmes, Sexes)

Corps (Propreté) (2) : 1960. Souvenir d’enfance. Une femme paysanne, à Gordes (Vaucluse), le dimanche, avant d’aller à la messe, montait un bol d’eau chaude dans sa chambre « pour, disait-elle, faire sa grande toilette ».

Corps. Proxénétisme :

Corps (Proxénétisme) (1) : Toute analyse (de type philosophique, psy, sociologique, historique...) centrée sur le corps, non seulement dénie l’existences même des êtres humains singuliers, mais, qui qui plus est, si elle ne se situe pas dans le cadre de et par rapport à la domination proxénète, la légitime. (Cf. Corps. « Mon corps m’appartient », Êtres humains, Proxénétisme)

Corps (Proxénétisme) (2) : (24 septembre) 2015. Je lis une pancarte présentée par une Américaine lors d’une manifestation pro-avortement :
« Keep your laws out of my body ! » 285 (Cf. Droit, Femmes. Avortements, Proxénétisme)

Corps (Pudeur) : 1782. Denis Diderot [1919-1784], évoquant Melle Mélanie de Salignac [1744-1766], aveugle à l’âge de deux ans, dans l’Addition à la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, auteur de :
« Elle avait le sentiment le plus délicat de la pudeur ; et quand je lui en demandais la raison :’ C’est, me disait-elle l’effet des discours de ma mère ; elle m’a répété tant de fois que la vue de certaines parties du corps invitait au vice ; et je vous avouerais, si j’osais, qu’il y a peu de temps que je l’ai comprise, et que peut-être il a fallu que je cessasse d’être innocente.
Elle est morte d’une tumeur aux parties naturelles qu’elle n’eut jamais le courage de déclarer. » 286 (Cf. Êtres humains. Pudeur, Femmes. Comment meurent les femmes. Pudeur, Sexes. Femmes. Diderot Denis)

Corps (Pulsions) : (15 mai) 2016. Entendu sur Arte :
« Le corps des femmes fait (ou : est ?) l’objet de toutes les pulsions. »

Corps (« Quatre mains ») : 2017. Dans un centre de thalassothérapie, lu : « Massage. Quatre mains ». Comprendre : massage effectué par deux masseurs (ou masseuses).

Corps (Régime) : Faire un régime (pour perdre du poids) modifie et donc déstabilise nécessairement l’équilibre antérieur dont le poids était l’une des expressions. Si la décision de maigrir ne s’interroge pas sur le dit équilibre et ne s’inscrit pas dans le projet d’un autre équilibre, le régime risque fort d’être inopérant, en ajoutant en sus de nouvelles normes, de nouvelles contraintes, de nouvelles frustrations.

Par ordre chronologique. Corps. Rides :

Corps (Rides) (1) : (5 juin) 1773. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée au comte d’Argental [1700-1788], concernant Sophonisbe, l’une de ses pièces qu’il reprend et corrige, écrit qu’il lui a « replâtré les rides ». 287 (Cf. Êtres humains, Corps. Rides)

Corps (Rides) (2) : 1857. Charles Baudelaire [1821-1867], dans son poème des Fleurs du mal, intitulé Réversibilité, auteur de :
« […] Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides, / Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment / De lire la secrète horreur du dévouement / Dans les yeux où longtemps burent nous yeux avides ? / Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? »

Corps (Rides) (3) : 1891. Émile Zola, [1840-1902], dans L’argent, auteur de :
« Et, aujourd’hui, tout à fait chauve, se désolant ainsi qu’une jeune-fille dont les rides menacent le gagne-pain, il attendait toujours l’occasion qui devait le lancer au succès, à la fortune. » 288

Corps (Rides) (4) : 1934. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Mais l’âge approchait à pas cruel et silencieux, parfois sous de perfides déguisements. Elle [Madame von Taussig] comptait les jours qui passaient, et chaque matin, les rides fines, les délicats réseaux, tissés la nuit autour de ses yeux qui ne se doutaient de rien. Toutefois, son cœur restait celui d’une jeune fille de seize ans. » 289

Corps (Rides) (5) : 1934. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« L’empereur [François-Joseph 1er. 1830-1916] était un vieil homme. […] Son crâne était chauve comme un désert bombé. Ses favoris étaient blancs comme deux ailes de neige. Les rides de son visage étaient une inextricable broussaille où les années nichaient par centaines. » 290

Corps (Rides) (6) : 1994. Lu, dans L’art de la joie, de Goliarda Sapienza [1924-1996] :
« Si je peux me permettre, chères amies, vous lisez trop. Ça fait mal aux yeux. Mon oncle médecin affirme que lire donne des rides. » 291

Corps (Rides) (7) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, auteur de :
« Une fois son maquillage ôté, ses rides réapparaissaient et sa peau gardait la trace noire des produits de beauté à bas prix. » 292 (Cf. Corps. Peau, Femmes. Maquillage)

Corps (Rides) (8) : 1999. Lu, dans Aimer encore, de Sophie de Vilmorin [1931-2009] :
« Ludmilla Tcherina [1924-2004] ne souriait jamais. Je n’ai pu m’empêcher de lui en faire la remarque et elle m’a dit : ‘Tout le monde sourit pour un oui ou pour un non. C’est ridicule et ça crée des rides ! Je ne souris pas, parce que j’ai choisi d’avoir la peau lisse.’ » 293 (Cf. Corps. Peau, Femmes. Beauté)

Corps (Rides) (9) : (23 août) 2018. Hier, la ministre de la culture, Françoise Nyssen, était à nouveau critiquée par Le Canard enchaîné, concernant des travaux indus non déclarés pour sa maison d’édition, Actes Sud, Le porte-parole du gouvernement ne l’a pas défendue. Aujourd’hui, dans la presse, son visage vieilli, enlaidi, est plein de rides. 294 (Cf. Corps. Visage, Femmes. Beauté. Femmes. « Politiques »)

Corps. Auguste Rodin :

Corps (Rodin Auguste) (1) : Auguste Rodin [1840-1917], auteur de :
« Lorsque j’ai un beau corps de femme pour modèle, les dessins que j’en prends me donne des images d’insectes, de poissons, d’oiseaux. […] » 295 (Cf. Femmes. Remarquables. Claudel Camille. Animalisation des femmes, Hommes. Remarquables. Rodin Auguste)

Corps (Rodin Auguste) (2) : (18 mars) 1958. Jean Guitton [1901-1999], dans le Journal de ma vie, écrit :
« Rodin [1840-1917]. Quelle profusion de formes, quel univers, quelle invention, quelle utilisation nouvelle de la pierre et du contour ! J’admire la démarche en avant de Victor Hugo, de Saint jean. La tête de Benoît XV qui le rend semblable à César, et ces troncs, ces étals de bouchers, ces membres dispersés, ce corps de l’homme qui est aimé pour lui-même et qui est débité morceau par morceau. C’est un œuvre de démiurge. Les dessins sont des mouvements de lignes, des gymnastiques de la main avant l’acte du sculpteur. » 296 (Cf. Hommes)

Corps (Rousseau Jean-Jacques) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, écrit :
« Quand je souffre, je suis sujet à l’humeur. » 297 (Cf. Corps. Voltaire)

Corps (Sade) : 1795. La première personne ayant employé l’expression : « Ton corps est à toi » serait-il Sade [1740-1814], dans La Philosophie dans le boudoir ? 298 En voici la citation exacte :
« Fous, Eugénie, fous donc, mon cher ange, ton corps est à toi, à toi seule, il n’y a que toi seule qui aies le droit d’en jouir et d’en faire jouir qui bon te semble. »
Les femmes et les associations qui affichent cette revendication qu’elles partagent avec les associations proxénètes devraient y réfléchir plus, avant de l’utiliser. (Cf. Droit, Hommes. Sade, Proxénétisme. Sade)

Corps (Sand George) : (25 juin) 1861. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Alexandre Dumas fils [1824-1895], auteure de :
« […] Je trouve que les médecins nous traitent trop souvent comme des instruments. Aussi font-ils pour nos corps ce que les prêtres veulent faire pour notre âme, ils s’attachent à nous ôter la force de réaction qui nous sauverait. » 299 (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Sang) : 1995. Françoise Giroud [1916-2003], dans Cœur de tigre [Clémenceau. 1841-1929], auteure de :
« (En 1918) La France s’est vidée de son sang. 9 millions d’hommes sont morts […]. » (Cf. Êtres humains, Politique. Guerre) 300

Par ordre chronologique. Corps. Seins.

Par ordre chronologique. Corps. Seins. Pepys Samuel :

Corps (Seins) (1) : (19 juin) 1666. Lu dans le Journal de Samuel Pepys [1633-1703] :
« Puis, avec ma femme, fûmes dans le jardin, ou nous chantâmes avec Mrs Mercier [1647 -?], « dame de compagnie » de son épouse - que, lui, qualifie de « domestique » d’un certain « rang »] - je sens que je commence à trop aimer cette dernière, lui pétrissant les seins lorsqu’elle m’habille, car de ma vie je n’en vis de plus beaux. C’est la stricte vérité. » 301 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps (Seins) (2) : (22 novembre) 1666. Lu dans le Journal de Samuel Pepys [1633-1703] :
« À midi, chez moi pour le dîner au cours duquel ma femme et moi nous sommes querellés ; je m’irritais qu’elle ait échancré trop largement, jusqu’à presque laisser voir ses seins, le mouchoir de dentelle qui ornait son corsage, persuadée qu’elle était, mais à tort, que c’était la mode. » 302 (Cf. Patriarcat. Domination masculine)

Corps (Seins) (3) : 1669. Le : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir » du Tartuffe de Molière [1622-1673] est souvent cité. Mais l’est beaucoup plus rarement la suite qui qualifie les seins « d’objets » [des femmes] « bless[ant] les âmes » [des hommes ?] :
« Par de pareils objets les âmes sont blessées / Et cela fait venir de coupables pensées. » 303 (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Seins) (4) : (24 octobre) 1769. Denis Diderot [1713-1784] écrit à Sophie Volland [1716-1784] :
« On n’a pas de beaux tétons de femmes impunément. » 304

Corps (Seins) (5) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les confessions, écrit concernant madame d’Épinay [1726-1783] :
« J’étais fort aise de lui rendre de petits soins, de lui donner de petits baisers bien fraternels qui ne me paraissaient pas plus sensuels pour elle, c’était là tout. Elle était fort maigre, fort blanche, de la gorge comme sur la main. Ce défaut seul eut suffi pour me glacer : jamais mon cœur ni me sens n’ont su voir une femme qui n’eut pas de tétons […]. » 305

Corps (Seins) (6) : 1792. Jean-Paul Marat [1743-1793], dans son Adresse au peuple, concernant la guerre entre la révolution française et souverains européens, ses « implacables ennemis », auteur de :
« Eux-mêmes plongeant à l’envie leur mains homicides dans votre sang, déchireront vos entrailles palpitantes, sur le sein livide de vos femmes et de vos enfants. » 306 (Cf. Politique. Démocratie. Peuple)

Par ordre chronologique. Corps. Seins. Balzac Honoré de :

Corps (Seins) (7) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« (début de la lettre d’Eugène de Rastignac pour demander de l’argent à sa mère) Ma chère mère, vois si tu n’as pas une troisième mamelle à t’ouvrir pour moi. » 307

Corps (Seins) (8) : 1841. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Mémoires de deux jeunes mariées, auteur de :
« […] Dieu te garde d’avoir une crevasse au sein ! Cette plaie qui se rouvre sous des lèvres de rose, qui se guérit si difficilement et qui cause des tortures à rendre folle, si l’on n’avait pas la joie de voir la bouche de l’enfant barbouillée de lait, est une des plus affreuses punitions de la beauté. » (Cf. Politique. Torture) 308

Corps (Seins) (9) : (22 septembre) 1846. Gustave Flaubert [1821-1880], dans une lettre à Louise Colet [1810-1876], auteur de :
« Adieu, il est temps que je parte. À toi, cher amour, celui qui t’aime et t’embrasse sur les seins. Regarde-les et dis : Il rêve votre bonheur et son désir pose la tête sur vous. » 309

Corps (Seins) (10) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’outre-tombe, auteur de :
« Ma nourrice se trouva stérile ; une autre pauvre créature me prit à son sein. » 310

Corps (Seins) (11) : 1854. Lu, dans un livre publié en 2014 consacré à Marie Souvestre [1830-1905], une lettre datée de 1854 :
« […] Jetant [sur Adah] un regard masculin, il remarqua soudain que son corsage bourgeonne ; rien de comparable, ajoute-t-il toutefois, à celui de sa sœur aînée, Marie. » 311 (Cf. Femmes. Remarquables. Souvestre Marie)

Par ordre chronologique. Corps. Seins. Léon Tolstoï :

Corps (Seins) (12) : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, auteur de :
« […] Certes ses épaules n’étaient pas encore pleines ni sa gorge encore formée […]. Natacha n’était qu’une fillette que l’on a décolletée pour la première fois et qui en aurait eu grande honte si on ne lui avait affirmé que c’était indispensable. » 312 (Cf. Corps. Épaules, Femmes. Jeunes filles)

Corps (Seins) (13) : (29 août) 1910. Léon Tolstoï [1828-1910], note dans bloc-notes inachevé :
« Une femme qui nourrit, les mamelons lui font mal de saleté. » 313

Corps (Seins) (14) : 1912. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Hadji Mourat, auteur de :
« La digne femme […] était là debout, près de son fils [mort] ; sa chemise déchirée sur sa poitrine découvrant ses vieux seins pendants, les cheveux défaits, elle s’égratignait jusqu’au sang et hurlait sans arrêt. » 314 (Cf. Femmes. Mères)

Corps (Seins) (15) : 1885. Émile Zola [1840-1902], dans Germinal, auteur de :
« Maman, maman, il est tard. Toi qui a une course… Prends garde ! tu vas écraser Estelle. Et elle sauva l’enfant, à demi étouffée sous la coulée énorme des seins. »
« Devant le feu, Estelle hurlait, bercée dans les bras d’Alzire. Celle-ci n’ayant plus de sucre, ne sachant comment la faire taire, s’était décidée à feindre de lui donner le sein. Ce simulacre, souvent, réussissait. Mais cette fois, elle avait beau écarter sa robe, lui coller la bouche sur sa poitrine maigre d’infirme de huit ans, l’enfant s’enrageait de mordre la peau et de n’en rien tirer.
« Passe-la-moi, cria la mère, dès qu’elle se trouva débarrassée. Elle ne nous laissera pas dire un mot. Lorsqu’elle eut sorti de son corsage un sein lourd comme une outre, et que la braillarde se fut pendue au goulot, brusquement muette, on put enfin causer. »
- « Des femmes arrivaient toujours, pour rejoindre et emmener leurs hommes ; des bandes d’enfants suivaient à la queue ; et les mères ne se gênaient plus, sortaient des mamelles longues et blondes comme des sacs d’avoine, barbouillaient de lait les poupons joufflus […]. » 315 (Cf. Corps. Peau)

Corps (Seins) (16) : 1895. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Trois années, auteur de :
« Comme elle avait une tumeur au sein, elle était convaincue que c’était l’amour et la vie de son foyer qui l’avait rendue malade, la jalousie et les larmes qui l’avaient mise au lit. » 316

Corps (Seins) (17) : 1931. 1932. Michel Leiris [1901-1990], dans L’Afrique fantôme, auteur de : - (25 août) 1931. « Sa mère qui ne peut se faire comprendre, attrape un de ses seins - vieille poche de cuir - à deux mains et me le montre, afin de me faire comprendre que je suis avec celui qu’elle a nourri. »
- (29 novembre) 1931. « Les femmes sont jolies, ont de beaux seins qui se tiennent bien, font des gestes joyeux. »
- (15 décembre) 1931. « Rencontre la femme du policier de garde […] à peu près nue, comme d’habitude, les seins croulants, une belle pipe recourbée à la bouche […]. »
- (8 janvier) 1932. « […] Brusquement, pour s’écarter, il soulève sa blouse. On voit deux grands seins tombants. C’est une femme, griotte, attachée à la maison du sultan. »
- (8 janvier) 1932. « Deux femmes sont à leur toilette entre deux de ces greniers. L’une d’elle est grande, svelte, les reins très cambrés, les seins un peu flétris […]. »
- (14 mars) 1932. « Femme décharnée, absolument dénuée de seins, souriant comme une empoisonneuse. »
- (27 mars) 1932. « Au cours de la journée, vu deux de ces femmes, idéalement belles. L’une assez petite, le visage peint de motifs noirs, ainsi que font beaucoup ; les seins assez tombants en forme de gourdes, mais les traits délicieux. »
- (8 août) 1932. « Sa fille - la princesse au pur visage de cire, mais aux mamelles flétries […] »
- (14 septembre) 1932. « Je vois encore ses grandes mamelles jaunes de louve ». (Cf. Femmes. Animalisation des femmes)
- (23 septembre) 1932. « Durant tout l’entretien, Emawayish, selon son habitude fait sauter alternativement hors de sa chamma [vêtement] ses seins très décevants, pour que son fils les suce équitablement. Le gosse a inventé un jeu, pressant les outres maternelles […] » 317 (Cf. Hommes, Ethnologie, Patriarcat. Colonialisme)
* Ajout. 14 février 2021. J’ai aussi relevé dans son Journal : « seins aigus » (p.163), « seins un peu proéminents », « seins tombants » « seins un peu allongés » (p.298), « seins énormes et pendants » (p.326), « seins tout rabougris » (p.481)
- Michel Leiris : un homme voyeur, fétichiste.
- Imaginer un instant que des femmes aient ainsi juger, jauger, appréhender, qualifier les sexes des hommes… et les hommes - et les comparer entre eux - sur ce critère… (Cf. Hommes, Patriarcat. Colonialisme, Sexes)

Corps (Seins) (18) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« De son coin, Trautmannsdorf suivait tous ses mouvements avec de brefs regards de ses yeux verts. Il finit par ses lever et par aller fourrer sa main dans la poitrine de Mme Horwarth. Elle s’y perdit comme une souris blanche dans des montagnes blanches. » 318

Corps (Seins) (19) : 1938. Sigmund Freud [1856-1938], auteur de : « Je suis le sein ».
- En 1996, Cornelius Castoriadis [1922-1997], dans un texte intitulé Psychanalyse et philosophie, écrivit qu’il s’agit de « l’une de ses propositions qu’ [il] considère comme des plus importantes. » 319 (Cf. Hommes. « Intellectuels », Penser, Patriarcat, Psychanalyse, Philosophie)

Corps (Seins) (20) : 1957. Roger Vailland [1907-1965], dans La Loi, auteur de :
- « Il s’approcha d’elle, qui était toujours assise, et il lui prit les pointes de seins entre le pouce et l’index de chaque main. Il tira et l’obligea de se lever. Il n’avait senti sous ses doigts que l’armature du soutien-gorge.
’C’est du toc’, dit-il.
Il n’avait pas lâché ; il pinça plus fort et elle gémit.
‘On finit quand même à retrouver quelque chose. […]. »
- « Il posa la main sur le sein de la jeune fille, sur la blouse de toile.
Mariette souleva la main de don Cesare, défit rapidement la blouse (qui se déboutonne par devant), lui repose la main, sur son sein nu. Le sein était petit, rond et dur, et la large main seigneuriale l’enveloppa tout entier. » 320 (Cf. Corps. Mains)

Corps (Seins) (21) : 1973. Danièle Granet, dans Journal d’une institutrice, se souvient :
Une « vieille » directrice de l’école normale d’institutrice, « le jour du bal traditionnel avec les Normaliens est entrée dans le dortoir en déclarant : ‘Que celles qui ont beaucoup de poitrine mettent des bandes Velpeau’. [Bandes de pansements ou de maintien] »
N.B. La nouvelle directrice, dans le même contexte, leur dit :
« Mesdemoiselles, vous avez désormais une responsabilité. Ou bien l’homme doit avoir une situation supérieure à celle la femme [ou…]. Ne choisissez pas n’importe qui. » 321

Corps. Seins. William Styron :

Corps (Seins) (22) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« […] Une autre fois, le coeur battant la chamade, et les doigts furtifs, j’avais réussi à palper quelques secondes, ce qu’on appelait [dans les années quarante] ‘un nichon nu’, et une autre fois, flairant la victoire, mais à deux doigts de défaillir sous l’effort, j’étais parvenu à arracher un soutien-gorge à armature, pour découvrir alors une paire de ‘postiches’ et une poitrine de jouvenceau aussi plate qu’une raquette de ping-pong. » 322

Corps (Seins) (23) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« Ses seins semblaient inciter à un festin. » 323

Corps (Seins) (24) : 1979. William Styron [1925-2006], dans Le choix de Sophie, auteur de :
« On aurait dit que cette fois ce parfum émanait d’entre ses seins qui, à ma grande surprise, s’offraient généreusement aux regards, encadrés de façon appétissante par son corsage de soie largement échancré. » (Cf. Êtres humains. Vêtements, Langage. Sujet)

Corps (Seins) (25) : 1995. Jean Tulard, dans le Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant :
- Pixote, La loi du plus faible [1980. Hector Babenco] : « L’évocation sensible et juste de la délinquance juvénile culmine dans l’image de Pixote, passé souteneur [!] et tâtent le sein de la ‘fille’ qu’il protège. » (Cf. Langage, Proxénétisme)
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander [1972. Woody Allen] : (6ème sketch. Les expériences médicales sur le sexe donnent-elles des résultats satisfaisants? ) « Un sein géant qui s’est échappé d’un laboratoire, où un apprenti sorcier se livre à d’étranges expériences, ravage la campagne avant d’être pris dans un soutien-gorge géant. » 324

Corps. Seins. Arundhati Roy :

Corps (Seins) (26) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des Petits Riens, auteure de :
« Sur quoi, l’inspecteur Thomas Mathew, sa baguette à la main, fit le tour du bureau et s’approcha d’elle. ‘À votre place, je rentrerai chez moi, bien tranquillement’ dit-il, tout en lui tapotant les seins de sa baguette. Gentiment. Tap, tap. Comme s’il était en train de choisir des mangues dans un panier, désignant celles qu’il voulait qu’on lui emballe et qu’on lui livre. » 325

Corps (Seins) (27) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des Petits Riens, auteure de :
« Dans cette institution éminemment chrétienne, les seins n’avaient pas de statut reconnu. Puisqu’ils n’étaient pas censés exister, ils pouvaient difficilement faire mal. »

Corps (Seins) (28) : 1999-2001. L’obsession de Mo Yan pour les seins, dans Beaux seins, belles fesses, vantées par l’éditeur, tant elle est systématique, déconsidère inutilement le livre et m’est devenue écœurement.

Corps (Seins) (29) : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud. Une ambition française, concernant Françoise Giroud [1916-2003], évoque « ses seins lourds » (p.61), cite Michèle Rosier qui évoque ses « gros seins qu’elle tentait de dissimuler en se tenant voutée » (p.7), cite Madeleine Chapsal qui évoque « ses seins généreux » (p.93), cite George Kiejman [1932-2023], son délicat amant, qui évoque « des seins superbes » (p.164) Plus jamais ça… 326

Corps (Seins) (30) : 2018. Ségolène Royal, dans Ce que je peux enfin vous dire [Fayard], alors qu'elle est, en 2016, ministre de l'environnement, « a dû sanctionner un ‘cadre supérieur’ qui s'adressait aux femmes en ces termes : ‘Les gros seins à droite, les petits seins à gauche’. » 327 (Cf. Femmes. « Politiques ». Royal Ségolène, Hommes, Économie)

Corps (Seins) (31) : (2 juillet) 2019. Magy Martin, danseuse, se souvient du temps où celles, parmi les danseuses, « qui avaient de trop gros seins devaient se faire opérer. » 328

Corps (Seins) (32) : (8 novembre) 2019. Camille Froidevaux-Mettrie « philosophe féministe », auteure du livre Le corps des femmes. La bataille de l’intime [2018] et de :
« S’il y a bien quelque chose qui n’appartient pas aux femmes, c’est leurs seins. » 329

Corps (Seins) (33) : (15 février) 2020. Lu sur le site de l’Institut national du cancer :
« La pose d'implants mammaires n'est pas anodine, qu'il s'agisse de chirurgie reconstructrice ou à visée esthétique. Comme pour toute opération, il existe des aléas liés à la douleur, à une mauvaise cicatrisation, ou encore à l'anesthésie générale. On peut aussi observer un risque d’inflammation ou de rupture de la prothèse et, exceptionnellement, un risque de développer une forme très rare de lymphome qui ne touche que les femmes porteuses de prothèses mammaires, appelé ‘lymphome anaplasique à grandes cellules associé à un implant mammaire’. (LAGC-AIM). »
N.B. Environ 500.000 femmes auraient procédé à ces « implants ».

Corps (Seins) (34) : (28 novembre) 2020. Vu sur BFM-TV, lors de la manifestation contre la loi dite de sécurité nationale, à Paris, sur une pancarte d’une femme membre des Femen :
« Filme pas mes seins. Filme sa matraque. » (Cf. Politique. État. Répression)

Corps (Seins) (35) : (8 janvier) 2022. Dans l’émission Concordance des temps de France Culture, Didier Nourrisson, auteur du livre Du lait et des hommes. Histoire d’un breuvage nourricier de la renaissance à nos jours [2021] emploie les expressions de : « la vierge allaitante », de : « la lactation de la vierge », et de : « marché du sein ».
Et dans la même émission, Jean-Noël Jeanneney présentant comme « un hommage à l’allaitement par la mère » un passage du Docteur Pascal [1893] d’Émile Zola [1840-1902] « qui nous parle beaucoup de l’histoire du lait », dans lequel il question de la « souffrance » due aux « crevasses » du sein et dans lequel il est écrit et, ici, lu que : « les mères sont heureuses de donner leur lait comme elles donneraient leur sang. » 330 (Cf. Femmes, Histoire. Patriarcale. Jeanneney Jean-Noël, Économie. Marché)

Corps (Seins) (36) : (29 mars) 2022. Une publicité Louis Vuitton apposée place du Luxembourg dévoile une jeune fille cachant intégralement ses seins : par pudeur ? Non pour mieux attirer l’attention et faire valoir le sac qu’elle nous présente. (Cf. Femmes. Faire-valoir. Objets. Pudeur, Économie. Publicité)

Corps (Sexes) : Cf. Sexes

Corps (Silice et discipline) : 1796. Denis Diderot [1713-1784], dans La religieuse, auteur de :
« La mère de Moni n’approuvait point ces exercices de pénitence qui se font sur les corps ; elle ne s’était macérée que deux fois dans sa vie : une fois la veille de ma profession [de foi], une autre fois dans une pareille circonstance. Elle disait de ces pénitences qu’elles ne corrigeaient d’aucun défaut, et qu’elles ne servaient qu’à donner de l’orgueil. Elle voulait que les religieuses se portassent bien, et qu’elles eussent le corps sain et l’esprit serein. La première chose, lors qu’elle entra en charge, ce fut de se faire apporter tous les cilices avec les disciplines, et de défendre d’altérer les aliments avec de la cendre, de coucher sur la dure, et de se pourvoir d’aucun de ces instruments. La seconde, au contraire, renvoya à chaque religieuse son cilice et sa discipline et fit retirer l’Ancien et le Nouveau Testament. » 331
N.B. Se macérer : Mortification par jeûnes, disciplines et autres austérités.
Cilice : Tunique, ceinture de crin ou d'étoffe rude, garnie éventuellement de clous ou de pointes de fer à l'intérieur et portée sur la chair par mortification.
Discipline : Instrument de flagellation, fouet fait de cordelettes ou de petites chaînes dont les religieux et aussi les personnes laïques se servent pour se mortifier ou pour châtier ceux qui sont sous leur conduite. (Cf. Femmes. Religieuses)

Corps (Soljenitsyne Alexandre) : Interrogé (sans date) sur la (sa) vieillesse, Alexandre Soljenitsyne [1918-2008] débuta sa réponse par :
« Nous avons vécu ensemble, mon âme et mon corps. » 332 (Cf. Êtres humains. Âmes, Corps. Voltaire, Langage. Possessif, Penser)

Corps (Souffrant) : 2012. Un petit garçon, Taylor, atteint d’une maladie génétique, la drépanocytose, décrit ainsi ses souffrances à sa mère :
« J’ai tellement mal, c’est comme si on me cassait les os avec un marteau piqueur. J’ai un tsunami dans mon ventre » ; « J’ai comme une rivière en crue ; le plus dur, c’est d’attendre la décrue » ; « Soit tu me guéris tout de suite ou sinon tu me tues. Tu connais la médecine, fais quelque chose, je n’en peux plus. » 333 (Cf. Êtres humains, Enfants)

Corps (Souffrance au travail) : Entendu :
« C’est le métier qui rentre ». Et aussi :
« Le travail est dur » ; « Il faut tenir » ; « Si vous avez mal, vous arrêtez, si c’est une douleur normale, vous continuez » ; « J’ai mal partout » ; « répétition des gestes traumatisants » ; « mon corps, c’est mon outil de travail : il faut l’entretenir » ; « tonicité du corps pour pouvoir durer » ; « stress » ; « imposer une gestuelle pour l’améliorer » ; « travail du corps » ; « écoute du concret », « mains déchiquetées » ; « il ne faut jamais forcer mais il faut une certaine intensité » ; « il faut que l’esprit lâche prise et les mains travaillent toute seules » ; « je suis fier, j’ai réussi ça » ; « intelligence corporelle » ; « il faut s’entrainer » ;… (Cf. Êtres humains)

Corps (Spéculum) : Cf. Proxénétisme. Spéculum

Par ordre chronologique. Corps. Sperme :

Corps (Sperme) (1) : (3 août) 1859. Gustave Flaubert [1821-1880] écrit à Ernest Feydeau [1821-1873] :
« Ta sacré queue te mènera au tombeau, mon bonhomme. […]
Mais, misérable, si tu répands ainsi ton foutre, il ne t’en restera plus pour mettre dans ton encrier. C’est là (l’encrier), le vrai vagin des gens de lettres. »334 (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Vagin, Sexes. Hommes)

Corps (Sperme) (2) : (22 juillet) 1937. Paul Léautaud [1872-1956] raconte dans son Journal littéraire qu’ayant soumis un manuscrit à Georges Duhamel [1884-1966], alors directeur au Mercure de France, celui-ci ne lui demande que « de changer un mot » […] ;
« Si vous voulez bien, nous mettrons semence ».
Réaction de Paul Léautaud :
« Le diable l’emporte avec son mot ‘semence’. J’ai honte à l’idée qu’on pourra croire que ce mot ridicule est de moi. »
Le 9 août 1937, alors que Paul Léautaud propose « sp… », ce qui est consenti « avec toutes sortes d’excuses de demander des choses de ce genre. » 335 (Cf. Langage, Sexes. Hommes)

Corps (Sperme) (3) : 1940. Henry Miller [1891-1980], dans Le monde du sexe, auteur de :
« Au lit, avec la femme, tout ce flot s’écoulait de moi, comme si elle avait été l’égout où je me vidais de mes eaux sales. » 336 (Cf. Femmes. Femme, Hommes, Sexes)

Corps (Sperme) (4) : (11 juin) 1948. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Je ne puis croire que ces rapports d’adolescents tels que nous les propose l’antiquité, soit entre eux, soit avec des aînés, restâssent chastes, c’est-à-dire non accompagnés d’émissions libératrices. […] » 337 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer. « Faire l’amour ». Gide André, Sexes)

Corps (Sperme) (5) : 1995. Jean Tulard, dans Le guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant Tarzoon, la honte de la Jungle [1975. Dessin animé. Jean-Paul Picha, Boris Szulinger, d’après les personnages de Picha :
« Tarzoon mène une vie bien tranquille entre sa femme Jane et son singe Flicka. Non loin de là, la reine Bazonga, protégée par ses terribles Zombits, au jet de sperme destructeur […]. » 338

Corps (Sperme) (6) : 2000. Véronique Vasseur, dans Médecin-chef à la prison de la Santé, auteure de :
« Un petit Noir Ghanéen vient en consultation. Motif : quand il fait l’amour, il a du sperme qui sort ! je luis réponds qu’il est normal ! Et après (sic) il n’arrive pas à recommencer tout de suite : il veut un médicament. Je le rassure : il est normal. » 339 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour », Sexes. Hommes)

Corps (Sperme) (7) : 2010. Je lis dans les notes de La Pléiade des Œuvres philosophiques de Denis Diderot [1713-1784] que « Diderot et Buffon [1707-1788] pensent que le fluide séminal est présent dans les deux sexes ». Je lis aussi qu’il en est de même concernant les « testicules » terme employé dans Entretien entre M. d’Alembert et Diderot par Diderot qui « désigne à la fois les testicules et les ovaires ».
Puis est cité Furetière [Antoine. 1619-1688] :
« Les testicules sont extérieurs aux hommes […]. Les femmes en ont d’intérieurs qui sont posés sur les muscles des lombes, d’une qualité, figure et substance différente. » 340 (Cf. Hommes, Femmes, Sexes)
N.B. Buffon emploie l’expression de « liqueur séminale », et de « liqueur de la femelle ». (Cf. Femmes. « Femelles »)

Corps (Sperme) (8) : 2014. Pascal Bruckner, dans Un bon fils, se remémorant ses années adolescentes chez les jésuites, après avoir lu Trois essais sur la théorie sexuelle [1905] de Freud et avoir été « pris de vertige » écrit :
« Un continent s’ouvre devant moi. Je me rabats [!] sur mes camarades, faute de mieux, et nous développons un érotisme de puceaux fait de branlettes réciproques qui n’engagent à rien mais procurent un soulagement provisoire. Nous nous saisissons mécaniquement, sans fioritures ni chichis, n’importe où, à l’étude, au réfectoire et même à la sacristie ; la semence jaillit très vite et nous nous rhabillons. »
Penser que la vie de millions d’êtres humains a été brisée pour que « la semence jaillisse » !
Et il poursuit :
« Certains vont un peu plus loin [!] et offrent l’asile de leurs bouches [!] à nos jeunes ardeurs. Nous les méprisons [!] mais avons recours à leurs services [!] dans la plus grande discrétion. Un grand de terminale appelait cela ‘l’hostie spermatique’ et le terme, sacrilège, nous fascine. Des millions d’adolescents, aujourd’hui encore, entrent dans la carrière amoureuse [!] par ce biais [!] et l’effacent ensuite de leur mémoire. [!] À cet âge, il convient de se dévergonder à outrance [!] et par tous les moyens [!] : la pulsion l’emporte sur l’objet [!], la libido est un fleuve en crue [!]. » 341 (Cf. Corps. Bruckner Pascal, Hommes. Irresponsables, Patriarcat, Violences. Viols)

Corps (Sperme) (ç) : (12 septembre) 2018. « La PMA pour toutes annoncée pour 2018 », « sans condition de fertilité ». 342 À cette occasion, j’apprends sur France Inter, ce jour, qu’au Danemark, le sperme est payant.
- La sphère de la marchandisation avance, avance...
- J’imagine avec peine la réponse qu’une mère à la question de son enfant demandant qui est son père et devant lui dire qu’il est l’enfant d’un sperme acheté par elle. (Cf. Femmes. Mères. « Politiques ». Schiappa Marlène, Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Politique. Égalité, Proxénétisme)

Corps (Sperme) (10) : (25 juillet) 2018. Jean Malaurie [1922-2024] évoque « le sperme de l’homme [qui] perd de sa virilité. » 343 (Cf. Hommes. « Virils »)

Corps (Sperme) (11) : (16 août) 2018. Titre d’un article du Figaro : « ‘Super papa’. Ce donneur de sperme aux 64 enfants ». Je lis le début de l’article :
« ‘J'étais inscrit au fichier des donneurs d'organes, donc pourquoi pas de sperme… ? Comme j'ai passé l'âge de faire des dons au CecosConservation et préservation de la fertilité »], comme le sperme, j'en produis tous les jours, qu'il ne me sert à rien, autant l'offrir…’» Superpapa, qui vit - seul - dans un petit village en Dordogne, ‘peut même héberger si besoin, tout gratuitement bien sûr’, mais ne se ‘déplace plus’. Il ne souhaite pas de ‘coparentalité’, accepte de rencontrer les enfants plus tard s'ils le demandent, mais ne les reconnaît pas. […] »
- Si ni les associations féministes, ni Le Figaro ne s’indignent, alors… 344 (Cf. Êtres humains, Enfants, Famille, Patriarcat)

Corps (Sperme) (12) : 2019. Elena Ferrante qualifie le sperme de « flux répugnant de la matière vivante. » 345 (Retrouver la source dans ses livres) (Cf. Femmes. « Matière vivante »)

Corps (Squelette) : (7 février) 2022. Une archéologue, sur France Culture, évoque la fouille pendant deux ans d’une des plus grandes nécropoles qui a pu être étudiée avec des méthodologies de terrain novatrices, après la découverte d’un des plus grand cimetière Carolingien de l’Ile-de-France, lequel était sur le site sur lequel a été construit le parc Disneyland. Elle raconte :
« On a même eu le grand patron de l’époque de Disney qui arrivait en hélicoptère pour vérifier toutes ces installations et les travaux et qui était venu voir la nécropole - parce que forcément il y avait des tombes partout - et qui cheminait sur nos planches de bois disposées pour parcourir la nécropole et qui en fait de façon assez péremptoire et totalement désincarnée de toute contingence législative, juridique, choisissait des sépultures parce que en fait il voulait les squelettes pour les mettre dans Le manoir hanté. Cela a été une négociation franco-américaine rude pour lui expliquer que ce n’était pas des squelettes destinés à l’amusement, mais à la science. Et il était fort mécontent de ne pas pouvoir, pensant que c’était son terrain, donc il a fallu lui expliquer que la loi française quand bien même c’était une enclave américaine - Disney a le statut d’une ambassade - on ne pouvait pas lui donner des squelettes Carolingiens pour aller habiter Le manoir hanté de Disney. » 346

Corps (Taille) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« La comtesse Anastasie de Restaud, grande et bien faire, passait pour avoir l’un des plus jolies tailles de Paris. » Et ce, suivi de : « […] une femme que le marquis de Ronquerolles nommait un cheval de pur-sang. » 347 (Cf. Femmes. Animalisation des femmes)

Corps (« Tête à claques ») : 1995. Jean Tulard, dans Le guide des films.1895-1995. L-Z, concernant Tête à claques [1981. Francis Perrin] :
« Compositeur la nuit et chauffeur de taxi la nuit, Alex Berthier rencontre dans un commissariat une ‘tête à claques’, Sandrine Vauthier qui l’entraîne dans les pires catastrophes et lui fait perdre la garde de son fils. Il la retrouvera en épousant Sandrine. Mais à quel prix ! » 348 (Cf. Femmes)

Corps (Thackeray William Makepeace) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« Je pourrais, si je voulais, remplir des volumes d’anecdotes de cette espèce ; mais à ce compte, mon histoire ne serait pas finie de plusieurs années, et qui sait si d’un jour à l’autre, je ne serais pas forcé de m’arrêter. J’ai la goutte, des rhumatismes, la gravelle et le foie malade. […] » 349

Corps (Tolstoï Léon) : (3 ?) octobre 1887. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit à Romain Rolland [1868-1964] :
« […] Je ne croirai jamais à la sincérité des convictions chrétiennes, philosophiques ou humanitaires d’une personne qui ferait vider son pot de chambre par une servante. » 350 (Cf. Femmes. Servantes, Politique. Morale)

Corps (Tortures) : 1924. Albert Londres [1884-1932], dans Dante n’avait rien vu [Biribi], auteur de : « Suspendre des hommes par les reins.
- Leur faire la ‘blague’ de les laisser un après-midi dans une tinette
- Immobiliser un malheureux et lui sucrer la figure pour aguicher les guêpes et les mouches.
- L’attacher de telle façon qu’il ressemble à un crapaud. Si l’on attachait les crapauds pour leur faire prendre la forme des hommes, la société protectrice des animaux interviendrait.
- Condamner un homme à la peine de soif et, quand la soif le torture, lui faire boire du sel fondu.
- Le coucher nu entre deux fagots de branches épineuses et commander les violons. Je veux dire : danser dessus.
- L’obliger à porter nu de la chaux vive sur son épaule saignante.
- L’étendre au milieu de la cour et le faire
directement recouvrir d’immondices.
- Le rosser, le piétiner, l’attacher à la queue d’un mulet.
- Le livrer à la simplicité des
bons tirailleurs qui l’expédient dans un monde plus juste. […] »
Pour mieux comprendre, sentir, saisir ces tortures, il vaut mieux les lire dans le livre lui-même, telles qu’exprimées par ceux qui les ont vécus. 351 (Cf. Justice. Tortures, Politique. Colonialisme)

Corps (Torse) : (août) 2020. Il faisait valoir - selon lui, négligemment - son beau torse bronzé. D’emblée, il perdit le peu d’attirance qu’il aurait pu invoquer en sa faveur : il n’avait donc que cela à présenter… ; c’était donc d’abord avec cela qu’il pensait établir des relations avec l’autre…

Corps (Travail) : (19 août) 2020. Entendu sur France Inter un aquaculteur :
« Il faut aimer travailler avec son corps. » (Cf. Êtres humains, Proxénétisme. « Travailleuse sexuelle »)

Corps (Trous) : (12 mai) 1766. Voltaire [1794-1778], dans une lettre au comte [1700-1788] et à la comtesse [1703-1774] d’Argental, auteur de :
« L’un de mes anges m’a écrit une lettre toute remplie de raison, d’esprit et de bonté, et de toutes choses charmantes. Cela n’empêche pas que je ne trouve toujours pas l’âme immortelle placée entre les deux trous prodigieusement ridicules. »
Une note de La Pléiade [1983] précise :
« Ce thème est repris, et la phrase est éclairée, dans L’homme aux quarante écus [In, Romans et contes] : ‘Ô Dieu paternel ! s’écria-t-il, l’âme immortelle de mon fils née et logée entre l’urine et quelque chose de pis !’ » 352 (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Urine) : 1924. Albert Londres [1884-1932], dans Dante n’avait rien vu [Biribi], auteur de :
« ‘Ha ! oui, faisaient les autres détenus, c’était le camp de la mort.
- C’était simple, reprit le dégourdi : un homme puni était un homme fichu. En cellule, j’ai touché sept quarts de pain en vingt-neuf jours. Jamais à boire. On ne buvait - et encore en fraude - que tous les sept jours quand passait la corvée de lavage. On se jetait sur les paquets de linge pour en sucer l’eau. Le reste du temps, on buvait ce que vous supposez. On se le vendait même ! car il y en avait chez qui la soif l’emportait sur la faim. Et ils donnaient un quart de pain pour en avoir. » 353 (Cf. Justice. Tortures, Politique. Colonialisme)

Par ordre chronologique. Corps. Utérus :

Corps (Utérus) (1) : (20 février) 1954. Simone de Beauvoir [1908-1986], auteure de :
« C’est qu’on admet chez nous que la femme pense avec son utérus. Quelle chiennerie, vraiment ! » 354 (Cf. Femmes, Hommes. « Intellectuels », Patriarcat, Penser, Politique. Nationalisme)

Corps (Utérus) (2) : (26 janvier) 2017. « Délit d'entrave : douze hommes et un utérus » : Titre de Libération concernant la présence de douze hommes parlementaires et d’une femme parlementaire (à vérifier) lors de la discussion sur la pénalisation de certains sites concernant l’IVG. 355 (Cf. Femmes, Politique. Sexes)

Corps (Utérus) (3) : 1989. Michel Ragon [1924-2020], dans L’accent de ma mère. Une mémoire Vendéenne, auteur de :
« Mais tant de bohémiens, pendant des siècles, doivent bien avoir égaré leur semence dans des utérus paysans. » 356 (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes. Mères, Hommes, Langage. Accent, Famille, Sexes. Sperme)

Corps (Utérus) (4) : (25 mars) 2020. Annette Messager, auteure, sibylline ou claire, de :
« Beaucoup de jeunes utérus sont passés dans l’atelier de Balthus [1908-2001]. » 357

Corps (Utérus) (5) : (26 décembre) 2020. Dans un texte posté - puis retiré - sur Facebook par le Planning familial des Bouches du Rhône, on pouvait lire que « les règles arrivent au moment de la puberté, généralement entre 10 et 16 ans, chez les personnes qui ont un utérus » ; que concernant les règles « en pratique, ça peut être très différent selon les personnes », que « quand une personne a ses règles, ça signifie que son utérus peut accueillir une grossesse » et enfin, qu’on peut tomber « enceint.e » Pas une seule fois le mot « femme » ne sera utilisé. Fathia Agag-Boudjahlat réagit :
« Seules les femmes ont des utérus. Seules les femmes ont leurs règles. Seules les femmes peuvent tomber enceintes. […]
- Penser que le seul emploi du terme « genre » - qui a pour finalité de détruire toute pensée de critique du patriarcat et donc toute pensée féministe - a pour conséquence la disparition des termes de femme [et d’hommes] en ce qu’ils sont seuls à même de les penser. (Cf. Femmes. Comment faire disparaître les femmes. Enceintes, Langage. Genre. Verbe. Tomber)

Corps (Utérus) (6) : (31 décembre) 2022. Entendu, dans une émission de France Culture consacrée à « l’utérus artificiel », l’expression de : « chaînon manquant ».

Corps. Vagin :

Corps (Vagin) (1) : Vagin : un contenant ou un contenu ? (Cf. Femmes, Sexes)

Par ordre chronologique. Corps. Vagin :

Corps (Vagin) (1) : 1769. Denis Diderot [1713-1784], dans Le rêve de d’Alembert, utilise pour qualifier le vagin, le latin : « in vase licito » : dans le vase permis. 358

Corps (Vagin) (2) : 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la révolution française, évoquant « la scène effroyable » de l’assassinat de madame de Lamballe [1749-1792] - et de la manière dont son corps fut « défiguré » - le 3 septembre 1792 écrit :
« Cependant, soit pour augmenter la honte et l’outrage, soit de peur que l’assistance ne s’attendrit à la longue, les meurtriers se mirent à défigurer le corps. Un nommé Grison lui coupa la tête ; un autre eut l’indignité de la mutiler au lieu même que tous doivent respecter (puisque nous en sortons tous). »
Deux paragraphes plus loin, il évoquera « les parties honteuses de madame de Lamballe ». 359 (Cf. Langage, Histoire. Révolution. Femmes, Sexes. Femmes)

Corps (Vagin) (3) : (27 mai) 1857. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal, écrit :
« Ce que dit cette femme dans Tacite [56-120. Annales] : ‘Le vagin de ma maîtresse est plus pur que les lèvres de telle autre’, c’est ce que je puis dire de la mienne quand je la compare à toutes. » 360 (Cf. Femmes. Comparaison entre femmes. Maîtresses, Hommes. Grossiers)

Corps (Vagin) (4) : (4 décembre) 1933. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Rêve : je fais l’amour avec [...] Son vagin, démesurément grand et liquide, est une sorte de cloaque. »
N.B. 1. « Cloaque » : « Lieu destiné à recevoir les immondices, les eaux usées ; Foyer de corruption morale ou intellectuelle. »
N.B. 2. « Cloaque » était le terme par lequel Saint-Augustin [354-430] définissait les femmes.

Corps (Vagin) (5) : 1935. Lu dans le Journal particulier de Paul Léautaud [1872-1956] :
« Soirée chez Marie Dormoy. Fort agréable. Plaisir parfait. Jolie au possible pendant nos mutuelles caresses. Son mot, à cause d’une pose fort favorable : ‘Tu es en plein dedans’ ». 361 (Cf. Femmes, Sexes)

Corps (Vagin) (6) : (2 juin) 1960. Dans l’article de Simone de Beauvoir [1908-1986], Pour Djamila Boupacha, publié dans Le Monde, celle-ci avait écrit :
« On lui enfonça une bouteille dans le vagin. »
- Réaction de Gisèle Halimi [1927-2020] :
« La rédaction du journal s’émut de la cruauté de l’image : il fallut remplacer le mot ‘vagin’ par ‘ventre’. »
- Précision : Le terme de « vagin » était bien employé dans la plainte de Djamila Boupacha. 362 (Cf. Corps. Ventre, Femmes. Bouteille, Politique. Médias. Le Monde, Sexes)
* 14 juillet 2021. Gisèle Halimi [1927-2020] rapporte que l’un des arguments de Robert Gauthier [1901-1966], pour substituer « ventre » à « vagin » était que les journalistes du Monde dont il était alors le directeur étaient « les héritiers du Temps ». 363 (Corps. Ventre, Patriarcat, Politique. Médias)

Corps (Vagin) (7) : 1940. Henry Miller [1891-1980], dans Le monde du sexe, auteur de :
« Tout se tient, et peut être le … de la femme est-il le symbole le plus extraordinaire de ce lien entre toutes choses. Entrer dans la vie par le canal du vagin, c’est un moyen qui en vaut un autre. Pour peu que l’on entre assez profondément, et que le séjour soit assez long, rien n’échappe à la découverte. Mais il faut y entrer coeur et âme - et se dépouiller d’abord au vestiaire. Cela, les putains le comprennent parfaitement. […] » 364 (Cf. Femmes. Femme, Proxénétisme. « Clients ». Femme-dites-prostituées)

Corps (Vagin) (8) : (9 mars) 1976. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Sur un mur, à Rennes : VAGIN VAINCRA » 365

Corps (Vagin) (9) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, auteur de :
« L’animal se mit à braire et se redressa. Au même instant, une énorme chose luisante, suivie de sang et d’un liquide gluant s’écoula du vagin […]. » 366

Corps (Vagin) (10) : 2006. Le terme de « vagin » n’existait pas dans le Larousse médical, lequel alors fut ainsi présenté :
Il fut « conçu par une équipe de 150 éminents spécialistes, ce dictionnaire répond à toutes les questions sur le corps humain, sur ses fonctions et ses maladies. Plus de 6 000 articles classés de A à Z présentent les termes médicaux, la prévention, l'évolution et le traitement des maladies, les actes chirurgicaux, la description des examens médicaux, le rôle et l'action des médicaments, les bases de l'anatomie et de la physiologie, les techniques de secourisme. » (lisible sur internet)
- Ceci étant, en cherchant sur le net : « Larousse médical. Vagin » je lis (accompagné d’un graphique clair) ceci : « Conduit musculo-membraneux qui s'étend de l'utérus à la vulve chez la femme. » Lire la suite pour « Structure » et « Pathologie » (du vagin). (Cf. Femmes, Proxénétisme. Les monologues du vagin, Sexes)

Corps (Vagin) (11) : (29 décembre) 2012. Dans un monde saturé de pornographie, le terme de vagin - considéré comme ‘indécent’ ? - est toujours en 2012 inapproprié. On a pu ainsi lire, dans une dépêche de l’AFP, concernant une jeune femme violée, en Inde, par six hommes :
« Ils l'avaient aussi agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée, lui causant de graves blessures aux intestins [...]. » 367 (Cf. Femmes, Langage, Sexes, Violences. Violences contre les femmes)

Corps (Vagin) (12) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, auteure de :
- « Je n’avais nulle intention de mettre des mots sur ce qui m’étais arrivé : c’était un fait brut qui concernait mon corps et ses réactions physiologiques, et qu’une partie minuscule du corps d’un autre se soit introduit dans le mien pour la première fois me semblait insignifiante. L’image de Sarratore dans la nuit ne m’inspirait rien d’autre qu’une impression d’étrangeté, et j’étais soulagée qu’elle se soit dissipée comme un orage qui n’éclate pas. »
- Quelques années plus tard dans son récit, Elena Ferrante écrit :
« […] Ce qui me parut soudain le plus insupportable ce fut la soirée aux Maronti avec Donato Sarratore, au point que j’en eus de longues crises de larmes. Après tout ce temps, je me rendis compte que cette première expérience de pénétration, dans le noir et sur le sable froid, avec cet homme banal qui était le père du garçon que j’aimais, avait été dégradante.
J’en eus honte et cette honte s’ajoura aux autres, de natures différentes, que j’éprouvais.» 368 (Cf. Femmes. Vierges)

Corps (Vagin) (13) : 2015. Une sculpture de Anish Kapoor - qui démentira « vaguement » l’avoir ainsi nommée - intitulée, présentée comme Le vagin de la reine est installée sur l’esplanade du Château de Versailles. (Cf. Culture)

Corps (Vagin) (14) : (12 février) 2018. Rodrigo Duterte, président des Philippines, lors d’une réunion à Manille, parlant des femmes, s’est exprimé en ces termes :
« Dites aux soldats qu’il y a un nouvel ordre qui vient du maire. Nous ne vous tuerons pas. Nous tirerons dans vos vagins. » 369 (Cf. Femmes, Sexes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps (Vagin) (15) : (14 août) 2019. Entendu concernant une publicité pour les « coupes menstruelles » :
« Glissez la dans votre intimité. » 370 (Cf. Économie. Publicité)

Corps (Vagin) (16) : (22 janvier) 2021. Entendu sur Arte, dans un documentaire intitulé Cinquante nuances de requins :
« Le mâle peut introduire son orifice dans le cloaque de sa partenaire. » (Cf. Femmes. Animalisation des femmes, Sexes) 371

Corps. Ventre :

Corps (Ventre) (1) : (14 juillet) 1839. Astolphe de Custine [1790-1857], décrit l’empereur Nicolas 1er [1796-1855] :
« L’Empereur est plus grand que les hommes ordinaires de la moitié de la tête ; sa taille est noble, quoiqu’un peu raide ; il a pris dès sa jeunesse l’habitude russe de se sangler au-dessus des reins, au point de se faire remonter le ventre dans la poitrine, ce qui a dû produire un gonflement des côtes ; cette proéminence peu naturelle nuit à la santé comme à la grâce du corps ; l’estomac bombé excessivement sous l’uniforme, finit en pointe et retombe par-dessus la poitrine. Cette difformité volontaire qui gêne la liberté de mouvements, diminue l’élégance de la tournure, et donne de la raideur à toute la personne. On dit que lorsque l’Empereur se desserre les reins, les viscères, reprenant tout à coup, pour un moment, leur équilibre dérangé, lui font éprouver une prostration de force extraordinaire. On peut déplacer le ventre, on ne peut pas l’anéantir. » 372
À comparer avec l’usage du corset pour les femmes. (Cf. Corps. Corset)

Corps (Ventre) (2) : (24 novembre) 1928. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« Par le ventre, nous appartenons tous à la masse. » 373 (Cf. Êtres humains. Massse, Hommes, Politique. Patriarcat, Sexes)

Corps (Ventre) (3) : 2000. Véronique Vasseur, dans Médecin-chef à la prison de la Santé, auteure de :
« C’est incroyable ce qu’ils peuvent avaler : lames de rasoir, clés, pièces de monnaie, pinces à ongles, couteaux, fourchettes, cuillers, vis, boulons, clous, lunettes… » 374 (Cf. Politique. Prison)

Corps (Vêtements) : Cf. Êtres humains. Vêtements

Corps (« Viande ») : 1865-1869. Léon Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, concernant la bataille de Borodino [7 septembre 1812] :
« De toutes parts gisait de la viande - cadavres d’hommes et de chevaux - à différents degrés de décomposition et le passage continuel des troupes éloignait les loups, si bien que Siéry [le chien de Pierre Bezoukhov] pouvait se repaître à satiété. » 375 (Cf. Corps. Cadavres. Rodin, Êtres humains, Politique. Guerre)

Corps (Vigarello Georges) : (2 juillet) 2021. Présentation par France Culture d’une ‘déambulation historique avec Georges Vigarello’, laquelle fait, sans tambour ni trompette, disparaître les êtres humains :
« Le corps a longtemps été oublié par les historiens. Les sciences sociales pourtant en ont révélé l’importance et la profondeur. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience collective. […] » 376 Quant à la cohérence de l’analyse…. (Cf. Êtres humains, Langage, Penser, « Sciences » sociales, Histoire)

Corps (Vigée-Lebrun Élisabeth) : 1792. Élisabeth Louise Vigée-Lebrun [1755-1842] raconte, dans ses Souvenirs, sa visite à Florence au « célèbre Fontana » [1730-1803] :
« Ce grand anatomiste, comme on sait, avait imaginé de représenter, jusque dans les moindres détails, l’intérieur du corps humain, dont toutes les parties sont si ingénieuses et sublimes.
Il me fait voir son cabinet, qui était rempli de pièces d’anatomie faites en cire couleur chair. Ce que j’observais d’abord avec admiration, ce sont tous les ligaments presque imperceptibles qui entourent l’œil, et une foule d’autres détails particulièrement utiles à notre conversation ou à notre intelligence. […]
Comme je remarquais une femme couchée de grandeur naturelle, qui faisait véritablement illusion, Fontana me dit de m’approcher de cette figure, puis, levant une espèce de couvercle, il offrit à mes regards, tous les intestins, tournés comme sont les nôtres. Cette vue me fait une telle impression, que je me sentis près de me trouver mal. Pendant plusieurs jours, il me fut impossible de m’en distraire, au point que je ne pouvais voir une personne sans la dépouiller mentalement de ses habits et de sa peau, ce qui me mettait dans un état nerveux déplorable.
Quand je revis M. Fontana, je lui demandais ses conseils pour me délivrer de l’importune susceptibilité de mes organes.
- ‘J’entends trop, lui dis-je, je vois trop et je sens tout d’un lieue’.
- ‘Ce que vous regardez comme une faiblesse et un malheur, me répondit-il, c’est votre force et votre talent ; d’ailleurs si vous voulez diminuer les inconvénients de cette susceptibilité, ne peignez plus’.
On le croit sans peine que je ne fus pas tentée de suivre son conseil ; peindre et vivre n’a jamais été qu’un seul mot pour moi, et j’ai bien souvent rendu grâce à la providence de m’avoir donné cette vue excellente, dont je m’avisais de me plaindre comme une sotte au célèbre anatomiste. »
377 (Cf. Corps. Peau, Femmes. « Cire ». Artiste. Vigée-Lebrun Élisabeth, Langage. Mots)

Corps (Viols) : Cf. Violences

Par ordre chronologique. Corps. Visage :

Corps (Visage) (1) : 1759. Adam Smith [1723-1790], dans sa Théorie des sentiment moraux, auteur de :
« On pourrait imaginer qu’une femme qui se farde ne puisse retirer que peu de vanité des compliments qui lui seraient fait sur son teint. Ils devraient bien plutôt lui rappeler les sentiments que son teint naturel exciterait, et le contraste devrait la mortifier d’autant plus. Se satisfaire d’un tel applaudissement sans fondement est une preuve de légèreté et de faiblesse des plus superficielles. » 378
Argument à utiliser pour délégitimer L’Oréal et ses utilisatrices ? (Cf. Femmes. Beauté, Relations entre êtres humains. Applaudissements. Compliments. Vanité)

Corps (Visage) (2) : 1827. Alessandro Manzoni [1785-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« [Il] se tenait dans une attitude de sujétion et de respect devant Don Rodrigue en personne, qui était là, au bout de la table, en sa maison, environné d’amis, d’hommages, et de tant de signes de sa puissance, avec un visage à faire mourir dans la bouche de n’importe qui le son d’une prière, sans parler d’un conseil, encore moins d’une remontrance, ou d’un reproche. » 379 (Cf. Hommes. Autoritaires, Politique. Autorité. Pouvoir)

Corps (Visage) (3) : 1829. Saint-Simon [1675-1755], dans ses Mémoires, concernant la princesse de Soubise [1648-1709], auteur de :
« Elle a passé sa vie dans le régime le plus austère pour conserver l’éclat et la fraîcheur de son teint : du veau et des poules ou poulardes rôtis ou bouillis, des salades, des fruits, quelques laitages furent sa nourriture constante, qu’elle n’abandonna jamais, sans aucun autre mélange, avec de l’eau parfois rougie ; et jamais elle ne fut troussée comme les autres femmes, de peur de s’échauffer les reins et de se rougir le nez. » 380 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)

Corps (Visage) (4) : (21 mai) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Suzanne Necker [1737-1794], après avoir évoqué M. Pigalle [1714-1785], qui doit « venir modeler [son] visage » pour la sculpture qu’il doit faire de lui, lui écrit :
« Mais, Madame, il faudrait que j’eusse un visage, on en devinerait à peine la place ; mes yeux sont enfoncés de trois pouces ; mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien. Le peu de dents que j’avais est parti. Ce que je vous dis là, n’est point coquetterie, c’est la pure vérité. […] » 381
Il acceptera néanmoins la statue…

Corps (Visage) (5) : 1797. Germaine de Staël [1766-1817], dans ses Considérations sur la révolution française, évoque un dîner où elle est assise entre Emmanuel-Joseph Sieyès [1748-1836] et Bonaparte écrit :
« J’examinais avec attention la figure de Bonaparte ; mais chaque fois qu’il découvrait en moi des regards observateurs, il avait l’air d’ôter à ses yeux toute expression, comme s’ils fussent devenus de marbre. Son visage était alors immobile, excepté un sourire vague qu’il plaçait sur des lèvres à tout hasard, pour dérouter quiconque voudrait observer les signes extérieurs de sa pensée. » 382 (Cf. Corps. Yeux)

Corps (Visage) (6) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, voyant pour la deuxième fois Bonaparte, le 2 mars 1804, auteur de :
« À mesure qu’il s’approcha de moi - mais il ne s’arrêta pas à lui -, je fus frappé de l’altération de son visage ; ses joues étaient dévalées et livides, ses yeux âpres, son teint pâle et brouillé, son air sombre et terrible. L’attrait qui m’avait précédemment poussé vers lui, cessa […]. » 383 (Cf. Corps. Yeux)

Corps (Visage) (7) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« Je me suis longtemps demandé quelle consolation Traddels pouvait trouver à dessiner des squelettes […]. Mais je crois qu’en réalité il avait adopté de genre de sujet, parce que c’était le plus facile, et qu’il n’avait pas de traits à donner aux visages. » 384

Corps (Visage) (8) : 1890. Lu dans L’inutile beauté de Guy de Maupassant [1850-1893] :
« Une femme apparut, vieille aussi, propre, avec un bonnet de nuit bien blanc encadrant une tête osseuse, aux traits accentués, une de ces grosses têtes bonnes et rudes de femmes d’ouvriers laborieuses et fidèles. » 385
Le visage d’une femme révélateur de sa fidélité…

Corps (Visage) (9) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Son visage était osseux, rude et tanné : les roses violacées de l’alcoolisme s’épanouissaient sur ses joues comme sur un parterre cultivé avec amour. » 386

Corps (Visage) (10) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Je palpitais d’émoi lorsqu’elle pénétrait dans l’ascenseur. […] Comme la plupart des femmes, elle allait aussitôt au miroir. Elle faisait bouffer ses cheveux, redressait son chapeau ou ajustait sa voilette, mais ce n’était là que des excuses et elle n’y mettait pas de conviction. Les autres femmes agissaient de même lorsqu’elles étaient seules dans l’ascenseur, mais il y avait une différence. Certaines se contemplaient avec amour, on eût dit qu’elles allaient baiser leur image. D’autres s’observaient avec une désapprobation qui s’adressait plutôt à la nuit précédente et aux traces qu’elle avait laissé sur leur visage. Elles tapotaient nerveusement la patte d’oie au coin de leur paupières et y plaçait une dernière touche de poudre de riz. Il y en avait d’impartiales, qui s’examinaient avec l’objectivité d’un commerçant disposant son étalage. […] S.E [son excellence] Mme Épi n’appartenait à aucune de ces catégories. Elle se regardait comme un connaisseur qui étudie son oeuvre d’art favorite ; elle avait conscience de sa beauté et aussi de ses défauts. » 387 (Cf. Corps. Paupières)

Corps (Visage) (11) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, écrit :
« La porte s’ouvrit, et le visage pâle et anxieux de Mme Gunn apparut, suivi de son corps. » 388

Corps (Visage) (12) : 1960. Ryszard Kapuściński [1932-2007] rencontre à Accra (capitale du Ghana), une jeune femme, An, qui « a le visage tatoué ».
Il poursuit :
« Elle vient d’une tribu du Nord, les Nankani : dans le Nord, on mutile le visage des nouveaux nés. Cette coutume remonte à l’époque où les tribus du Sud asservissaient les tribus du Nord pour les vendre aux Blancs. Aussi, les hommes du Nord se défiguraient-ils le front, les joues et le nez pour devenir invendables. […] » 389 (Cf. Femmes. « Vente », Patriarcat. Politique. Colonialisme)

Corps (Visage) (13) : 1976. Marie Vaubourg, dans Silence… on crie, auteure de :
« Je doute de son cœur à cause de son visage. » 390

Corps (Visage) (14) : 1995. Jean Tulard, dans le Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant Règlement de comptes [1953. Fritz Lang] :
« Grand moment lorsque Marvin ébouillante et défigure la sublime Gloria Grahame. » 391 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes)

Corps (Visage) (15) : 2015. Gloria Steinem, dans Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe, rapporte les luttes menées par les hôtesses de l’air et rappelle ainsi les ahurissantes contraintes qui étaient les leurs. Elle rappelle ainsi qu’elles « recevaient des blâmes si elles ne souriaient pas constamment. ‘Mon visage ne m’appartient même pas’ me confia l’une d’elles. » 392

Corps (Visage) (16) : (5 avril) 2020. Entendu un peintre parlant de son épouse :
« Son visage est à la fois mon port d’attache et le large. »

Corps (Visage) (17) : (27 septembre) 2020. Entendu concernant le début des relations - telles que présentées par Arte - d’Amadeo Modigliani [1884-24 janvier 1920] et Jeanne Hebutern [1898-26 janvier 1920] :
« Pour Amadeo, Jeanne est le visage, celui qu’il cherche depuis des années. » 393

Corps (Visage) (18) : (21 septembre) 2021. Entendu, concernant un ‘mauvais garçon’ :
« Il avait une tête de fait divers. »

Corps (Vivants et morts) : 2016. Si le même terme, à savoir : « le corps » peut être employé pour un être humain vivant et un être humain mort, qu’en déduire ? Je lis dans les dépêches de l’AFP reprises par Le Figaro :
- « Charente : un corps démembré retrouvé » (28 mars 2016) ;
- « La gendarmerie a retrouvé cet après-midi un corps au sud de l'île d'Oléron. Le Parquet de La Rochelle a confirmé à l'AFP en début de soirée la découverte d'un corps ‘de femme’. Le cadavre n'a pas encore été identifié. » (10 mars 2016)
- « Le corps sans vie d’une femme a été retrouvé […] Un couple mis en examen après la découverte d’un corps torturé » (28 février 2016)
- « Le Croissant rouge Lybien a fait état de la découverte de 40 corps rejetés sur les côtes Lybiennes » (26 octobre 2016) ;
- « Le corps d'une jeune femme a été découvert ce dimanche dans un ruisseau reliant deux bras de l'étang de Thau. » (21 décembre 2015)
* Ajout. 25 septembre 2016. (19 décembre) 1964. Dans le discours d’André Malraux [1901-1976] pour le transfert ses cendres de Jean Moulin [1899-1943] au Panthéon, respectueux de l’homme, il évoque son « corps de mort ». (Cf. Êtres humains. Corps. Cadavres, Famille. Couple)

Par ordre chronologique. Corps. Voltaire :

Corps (Voltaire) (1) : (15 janvier) 1736. À l’occasion de débats aujourd’hui dépassés sur les rapports entre « la matière », « l’âme » et « dieu », Voltaire [1694-1778], s’appuyant sur les écrits de Locke [1632-1704] concernant Leibniz [1646-1716], écrit dans une lettre à Jean-Baptiste-Nicolas de Formont [1694-1758], :
« Or, on ne connaît rien dans les corps, dira-t-on, qui ressemble à une pensée ; cela est vrai : mais je réponds, une pensée est l’action de l’être pensant. […] » 394 (Cf. Êtres humains. Âmes, Penser, Philosophie. Voltaire)

Corps (Voltaire) (2) : (18 décembre) 1738. Voltaire [1694-1778] écrit à l’abbé Moussinot (homme de confiance et commissionnaire de Voltaire) auquel il commandait notamment certains achats :
« Mon cul, jaloux de la beauté de mes meubles, demande aussi une jolie chaise percée [selon Wikipédia, « association d’une chaise et d’un pot de chambre »] avec de grands sceaux de rechange. Vous me direz que mon cu est bien insolent de s’adresser à vous, mais songez que ce cu appartient à votre ami. » (Cf. Hommes. Jaloux)

Corps (Voltaire) (3) : (11 mars) 1751. Voltaire [1694-1778] termine sa lettre à Claude-Etienne Darget [1712-1778] en ces termes :
« Mes entrailles font leurs très humbles compliments à votre c… et à votre vessie, et mon cœur aime tendrement le vôtre. » 395 (Cf. Hommes. Grossiers)

Corps (Voltaire) (4) : (février) 1752. Voltaire [1694-1778] évoque sa « machine mourante », puis, même mois, à un autre interlocuteur, sa « fragile machine », à une autre interlocutrice, en février 1753, sa « frêle machine », à sa nièce, le 15 août 1753, il parle de « sa très faible et très malheureuse machine ».
- Le 27 août 1753, il évoquera « son corps languissant et mourant. » 396

Corps (Voltaire) (5) : (28 mars) 1752. Voltaire [1694-1778] écrit à Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, Margravine de Bayreuth [sœur de Frédéric II] :
« Madame, songez à la santé surtout. C’est là ce qu’il faut vous souhaiter ; la beauté, la grandeur, l’esprit, le don de plaire, tout est perdu quand on digère mal. C’est l’estomac qui fait les heureux. » 397

Corps (Voltaire) (6) : (28 avril) 1752. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Jean-Baptiste-Nicolas de Formont [1694-1758], écrit qu’il souhaite à madame du Deffand [1697-1780] (qui, alors, était déjà aveugle) « un estomac, ce principe de tous les biens. » 398

Corps (Voltaire) (7) : (3 avril) 1752. Voltaire [1694-1778] écrit à Pierre-Robert Le Cornier de Cideville [1693-1776] :
« […] J’ai deux âmes, l’une est à Paris auprès du roi de Prusse. Mais aussi je n’ai point de corps. » 399 (Cf. Êtres humains. Âmes, Aimer. Voltaire)

Corps (Voltaire) (8) : (vers le 30 juin) 1752. Voltaire [1694-1778] écrit à Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck [1715-1800] :
« Vous êtes, Madame, la plus belle âme que j’ai jamais connue, et moi, le plus misérable corps. » 400 (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Voltaire) (9) : (9/10 février) 1755. Voltaire [1694-1778] écrit à Jacques-Abraham-Élie-Daniel Clavel de Branles [1717-1771] :
« Des souffrances presque continuelles me réduisent à des assujettissements bien désagréables dans la société. Cette pauvre âme, ce sixième sens dépendant des cinq autres se ressent de la décadence de la machine. » 401 (Cf. Êtres humains. Âmes)

Corps (Voltaire) (10) : (17 octobre) 1754. Voltaire [1694-1778] écrit au duc de Richelieu [1696-1788] :
« Le corps est un esclave qui doit obéir à l’âme [et surtout à une âme qui vous appartient]. » 402 (Cf. Êtres humains. Âmes, Politique. Esclavage)

Corps (Voltaire) (11) : (14 octobre) 1756. Voltaire [1694-1778] écrit à Jean-Robert Tronchin [1710-1793] :
« Je suis un corps très ridicule. » 403 (Cf. Langage. Verbe. Être)

Corps (Voltaire) (12) : (19 janvier) 1758. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à D’Alembert [1717-1783], concernant les Encyclopédistes, en butte à de nombreuses attaques, auteur de :
« Faites un corps, messieurs, un corps est toujours respectable. […]
Ameutez-vous en vous serez les maîtres. […] » 404 (Réfléchir à la signification ici du corps comme unité politique) (Cf. Philosophie)

Corps (Voltaire) (13) : (6 juillet) 1760. Voltaire [1694-1778] écrit au comte d’Argental [1700-1788] :
« Vous a-t-on dit que cette grosse masse de chair fraîche nommée le Landgrave de Hesse est en prison à Stade ? » Puis, au même, il écrit le (9 juillet) 1760 :
« La détention de la chair fraîche du Landgrave ne se confirme pas. » 405 (Cf. Êtres humains, Corps. Chair, Hommes. Grossiers. Voltaire)

Corps (Voltaire) (14) : (15 novembre) 1760. Voltaire [1694-1778] écrit à la comtesse d’Argental [1703-1774] :
« J’aurai l’honneur d’écrire le 17 à mes anges [c’est ainsi qu’il appelle le comte et la comtesse d’Argental] ce que j’aurai pensé à tête reposée. Mon cœur qui va plus vite que ma tête vous écrit lui tout seul. […] » 406

Corps (Voltaire) (15) : 1764. Voltaire [1694-1778], dans son Dictionnaire philosophique, écrit dans la rubrique intitulée Corps :
« De même que nous ne savons ce que c’est qu’un esprit, nous ignorons ce que c’est qu’un corps : nous voyons quelques propriétés ; mais quel est ce sujet en qui ces propriétés résident ? Il n’y a que des corps, disaient Démocrite et Épicure ; il n’y a point de corps, disaient les disciples de Zénon d’Élée. […] » 407 (Cf. Êtres humains, Philosophie)

Corps (Voltaire) (16) : (22 juillet) 1767. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Etienne-Noël Damilaville [1723-1768], auteur de :
« On m’assure que la Sorbonne lâchera toujours son décret contre Bélisaire [roman de Jean-François Marmontel. 1767]. Il est difficile de comprendre comment un corps entier persiste à se rendre ridicule. » 408 (Cf. Culture. Censure)

Corps (Voltaire) (17) : (5 décembre) 1770. Voltaire [1694-1778], dans une lettre adressée à Condorcet [1743-1794], écrit :
« Je suis très malade […] La faculté digérante me quitte, et par conséquent la faculté pensante. » 409 (Cf. Penser, Philosophie. Voltaire)

Corps (Weil Simone) : Simone Weil [1909-1943], auteure de :
« Le corps est une prison. […] Le corps est un tombeau. » 410

Par ordre chronologique. Corps. Yeux :

Corps (Yeux) (1) : 1827. Alessandro Manzoni [1785-1873], dans Les fiancés, auteur de :
« […] Deux yeux, très noirs aussi, se fixaient quelquefois sur les visages, d’un air d’investigation hautaine, et quelquefois s’abaissaient en hâte, comme s’ils cherchaient à se dissimuler ; à certains moments, un observateur attentif pouvait conclure qu’ils quêtaient affection, sympathie, pitié ; et, d’autre fois, croire y saisir la révélation subite d’une haine invétérée et comprimée, je ne sais quoi de menaçant et de féroce. » 411

Corps (Yeux) (2) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« Aussitôt que j’eux rendu mes devoirs à son Altesse, j’allai à la comtesse Ida, et lui fit une profonde révérence, la regardant fixement au visage jusqu’à ce qu’elle devienne cramoisie, puis promenant les yeux sur chaque homme de son cercle, jusqu’à ce que, ma foi, je leur eusse fait baisser les leurs. » 412

Par ordre chronologique. Corps. Yeux. Honoré de Balzac :

Corps (Yeux) (3) : 1844. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La femme de trente ans, auteur de :
« Son plus grand charme venait d’une physionomie dont le calme trahissait une étonnante profondeur de l’âme. Son œil plein d’éclat, mais qui semblait voilé par une pensée constante, accusait une vie fiévreuse et la résignation la plus étendue. Ses paupières, presque toujours chastement baissées vers la terre se relevaient rarement. Si elle jetait des regards autour d’elle, c’était par un mouvement triste, et vous eussiez dit qu’elle réservait le feu de ses yeux pour d’occultes contemplations. » 413 (Cf. Corps. Paupières, Êtres humains. Âmes, Femmes, Penser. Pensées, Politique. Résignation)

Corps (Yeux) (4) : 1846. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La cousine Bette, auteur de :
« Et la colère du maréchal lui fit jeter par les yeux ces regards fulgurants qui, semblables à ceux de Napoléon, brisaient les volontés et les cerveaux. » 414 (Cf. Êtres humains. Cerveaux)

Corps. Yeux. Chateaubriand François-René de :

Corps (Yeux) (5) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« M. de Chateaubriand [son père] était grand et sec ; il avait le nez aquilin, les lèvres minces et pâles, les yeux enfoncés ; petits et pers [bleus-verts] ou glauques, comme ceux des lions ou des anciens barbares. Je n’ai jamais vu un pareil regard : quand la colère y montait, la prunelle étincelante semblait se détacher et venir vous frapper comme une balle. » 415 (Cf. Patriarcat. Pères)

Corps (Yeux) (6) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« En vain, Rousseau [Jean-Jacques. 1712-1778] nous dit qu’il possédait deux petits yeux tout charmants : il n’en est pas moins certain, témoins ses portraits, qu’il avait l’air d’un maître d’école ou d’un cordonnier grognon. » 416

Corps (Yeux) (7) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, auteur de :
« […] Ne croyez pas au faux sourire ébauché sur mes lèvres en parlant de vous : mes yeux, je vous assure, sont pleins de larmes. » 417

Corps (Yeux) (8) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe, concernant madame de Beaumont [1711-1776], auteur de :
« Son visage était amaigri et pâle ; ses yeux coupés en amande, auraient peut-être jeté trop d’éclat, si une suavité extraordinaire n’eût éteint à demi ses regards en les faisant briller languissamment, comme un rayon de lumière s’adouci en traversant le cristal de l’eau. » 418

Corps (Yeux) (9) : 1862. Fiodor Dostoïevsky [1821-1881], dans Souvenirs de la maison des morts, auteur de :
- « Sévère à en devenir insensé, il se ‘jetait’ sur eux, disaient-ils, mais c’était surtout son regard, aussi pénétrant que celui d’un lynx, que l’on craignait. Il était impossible de rien lui dissimuler. Il voyait pour ainsi dire, sans même regarder. En entrant dans la prison, il savait déjà ce qui se faisait à l’autre bout de l’enceinte ; aussi les forçats l’appelaient-ils ‘l’homme aux huit yeux’. ».
- « Son âme toute entière se lisait sur sa belle figure ouverte. Son sourire si confiant avait tant de simplicité enfantine, ses grands yeux noirs étaient si caressants, si tendres, que j’éprouvais toujours un plaisir à la regarder, et cela me soulageait dans les moments de tristesse d’angoisse. » […]
- « Chaste comme une jeune fille, toute action vile, cynique, honteuse ou injuste, enflammait d’indignation ses beaux yeux noirs, qui en devenaient plus beaux encore. » 419

Par ordre chronologique. Corps. Yeux. Émile Zola :

Corps (Yeux) (10) : 1871. Émile Zola [1840-1902], dans La Curée, auteur de :
« Mais ce qu’il avait de caractéristique, c’était surtout les yeux, deux trous bleus, clairs et souriants, des miroirs de coquettes, derrière lesquels on apercevait tout le vide du cerveau. » 420 (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Femmes. Coquettes)

Corps (Yeux) (11) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’argent, auteur de :
« Mais lui se fâchait, car le fait d'avoir voulu se renseigner - elle avait lu « le code » - la lui montrait méfiante, prête à le surveiller, de ses yeux de femme, fureteurs et intelligents. » 421 (Cf. Femmes. Intelligentes)

Corps (Yeux) (12) : 1891. Émile Zola [1840-1902], dans L’argent, auteur de :
« Il continuait à se polir les ongles, d’un mouvement joli et léger, tout en l’examinant de ses yeux clairs, qui fouillaient les femmes jusqu’au sang du cœur. » 422

Corps. Yeux. George Eliot :

Corps (Yeux) (13) : 1871-1872. George Eliot [1819-1880], dans Middlemarch, évoque « des yeux au bleu céleste, assez profonds pour contenir les pensées les plus raffinées qu’un spectateur ingénieux pouvait y déposer, et assez profonds pour cacher les pensées de leur propriétaire si d’aventure elles se trouvaient être moins raffinées. » 423 (Cf. Penser)

Corps (Yeux) (14) : 1871-1872. George Eliot [1819-1880], dans Middlemarch, auteure de :
« Ils étaient obligés de se regarder pour se parler, et parfois les regards ne pouvaient se soutenir avec le naturel qui aurait dû prévaloir. Lydgate commença à trouver désagréable cette sorte d’embarras ; un jour, il baissa les yeux, ou les détourna, comme une marionnette mal réglée. Mais il aboutit à un résultat fâcheux : le lendemain, ce fut Rosamond qui baissa les yeux et, en conséquence, lorsque leurs regards se rencontrèrent de nouveau, ils éprouvèrent tous les deux un surcroit d’embarras. […] » 424 (Cf. Relations entre êtres humains)

Corps (Yeux) (15) : 1878. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, auteur de :
« Après s’être éclairci la voix, Alexis Alexandrovitch, fidèle à son habitude de ne point regarder son adversaire quand il débitait son discours, s’adressa à la première personne assise en face de lui, laquelle se trouva être un petit vieillard timoré qui n’ouvrait jamais la bouche. » 425

Corps (Yeux) (16) : 1906. Maxime Gorki [1868-1936], dans La mère, auteur de :
« On craignait particulièrement ses petits yeux qui vous perçaient comme des vrilles et tous ceux qui rencontraient son regard sentaient en lui une force sauvage qui les dominait, une force inaccessible à la crainte et prête à frapper sans pitié. » 426

Corps (Yeux) (17) : 1926. Luigi Pirandello [1867-1936], dans sa nouvelle, Puberté, auteur de :
« Avec déjà cette vivacité qu’ont les femmes pour comprendre au coup d’œil ce qu’on attend d’elles, si un homme la regarde dans la rue, elle baissait aussitôt les yeux. » 427 (Cf. Femmes. « Yeux fermés »)

Corps. Yeux. Roth Joseph :

Corps (Yeux) (18) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« […] M. von Trotta éprouvait le désir de dire quelque chose de particulier, mais il ne lui venait rien à l’esprit qui fut de circonstance. Il envoya encore un affectueux regard à son fils. Mais tout de suite après il craignit qu’on eût remarqué ce regard et baissa les yeux. […] » 428

Corps (Yeux) (19) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
«
Derrière le dos de Trotta, le silence se dressait, une montagne de silence. […] Il finit par quitter le cabaret et il lui sembla qu’il se forçait à longer un dur rocher de silence. Et des centaines d’yeux se fichaient dans sa nuque comme des lances. » 429

Corps (Yeux) (20) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
«
Le silence se prolongeait entre les deux hommes. Le préfet n’osait pas regarder le docteur Skowronnek et le docteur Skowronnek n’osait pas regarder le préfet. Ils baissaient les yeux, l’un en face de l’autre, comme s’ils s’étaient pris mutuellement en flagrant délit d’acte blâmable. Enfin Skowronnek dit :
- Peut-être y a-t-il une femme là-dessous ? […] » 430

Corps (Yeux) (21) : 1932. Joseph Roth [1894-1939], dans La marche de Radetzky, auteur de :
« Il [M. von Winternigg] dirigea ses yeux glauques vers les grandes fenêtres. Aucun regard ne vivait dans ses yeux, ou bien ses yeux cachaient son regard, c’étaient de vieux petits miroirs ternis où le préfet [M. von Trotta] ne vit que sa propre et minuscule image. […]
Il parlait très bas. Sa voix était sans timbre, comme ses yeux étaient sans regard. » 431

Corps (Yeux) (22) : 1990. La comtesse de Merlin [1789-1852] dans ses Souvenirs, auteure de :
« Maury état un tout petit homme, marqué de la petite vérole. Ses yeux avaient été tellement endommagés par cette cruelle maladie, qu’ils avaient considérablement diminué ; mais leur feu s’était concentré, ils n’en étaient que plus vifs. » 432

Corps. Yeux. János Székely :

Corps (Yeux) (23) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« […] Mais ses yeux étaient pleins de bonté ; ils ont dû bien voir des malheurs, pensais-je. » 433

Corps (Yeux) (24) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Mon père vint à moi, souleva mon menton de sa main et plongea ses yeux dans les miens. Il sourit. Il n’y avait plus rien de fanfaron dans ce sourire ; il était doux, craintif presque. Il se répandit sur ses traites comme une eau fraîche, emportant les brumes fétides de l’ivresse. » 434

Corps (Yeux) (25) : 1946. János Székely [1901-1958], dans L’enfant du Danube, auteur de :
« Ce sont ses yeux qui me frappèrent le plus. C’étaient les yeux les plus gris que j’ai jamais vus, d’un gris clair et lumineux comme le ciel d’hiver, lorsque le soleil est aux aguets derrière un nuage. Ils étaient taillés en amande et, au-dessous, comme si ses regards avaient brûlé sa chair, se trouvaient deux sombres demi-lunes. » 435

Corps (Yeux) (26) : 1966. Alexandre Soljenitsyne [1918-2008], dans Le pavillon des cancéreux, auteur de :
« Cela fait bien deux mille ans qu’il a été dit qu’on peut avoir des yeux et ne rien voir.
Pourtant une vie difficile développe les facultés visuelles. Et il y en avait dans ce pavillon qui se reconnaissait sans peine. […] » 436

Corps (Yeux) (27) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la violence (3), concernant Londres de l’après-seconde guerre mondiale, auteure de :
« Depuis l’instant où elle avait quitté Oxford street et les boutiques, une atmosphère intense et circonspecte s’était imposée, qui l’obligeait à marcher en baissant les yeux car dans cette partie de Bayswater Road, les hommes accostaient les femmes et le suivaient. » 437 (Cf. Violences. Violences à l’encontre des femmes. Harcèlement de rue)

Corps (Yeux) (28) : 1963. Jacques Brel [1929-1978] dans Les vieux, chante :
« Les vieux ne parlent plus sinon du bout des yeux. »

Corps (Yeux) (29) : 1970. Violette Leduc [1907-1972], dans La folie en tête, auteure de :
« Il se fichait de mon avis puisqu‘il ne répondait pas à ce que disaient mes yeux. » 438

Corps (Yeux) (30) : 1979. L’autobiographe de Michelle Morgan [1920-2016], d’un rare conformisme par ailleurs, s’intitule : Avec ces yeux-là. [Presse Pocket. 1979. 380p.] (Cf. Femmes. Artistes)

Corps. Yeux. Arundhati Roy :

Corps (Yeux) (31) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des petits Riens, auteure de :
« - Ne réponds pas ! lui intima Baby Kochamma d’une voix rauque. Baisse les yeux ! Et ne relève pas la tête !
- L’homme au drapeau reporta sur elle son attention. Elle fixa des yeux le plancher. Comme une jeune mariée timide et effarouchée qu’on a jeté dans les bras d’un inconnu. » 439

Corps (Yeux) (32) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des petits Riens, auteure de :
« Au premier regard, elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa mère […] Seuls ses yeux étaient incontestablement plus beaux. Grands. Lumineux. À s’y noyer, aurait dit Larry McCaslin, qui ne croyait pas si bien dire. » 440

Corps (Yeux) (33) : 1998. Arundhati Roy, dans Le Dieu des Petits Riens, auteure de :
« Quand ils faisaient l’amour, ses yeux le scandalisaient. Ou aurait dit qu’ils appartenaient à quelqu’un d’autre. Qui regardait ailleurs. La mer, par la fenêtre. Un bateau sur la rivière. Un passant chapeauté dans la brume. » 441 (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)

Corps (Yeux) (34) : 2003. Samira Bellil écrit Dans l’enfer des tournantes :
« Parce que, dans les yeux des gens, je lis à livre ouvert. » 442 (Cf. Culture. Livres, Femmes. Remarquables. Bellil Samira)

Corps (Yeux) (35) : 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« C’est son regard surtout qui me méduse. Ses yeux noirs, durs, faussement doux quand il veut séduire, moi, ses yeux me glacent, ses yeux me dérangent, je les évite, le plus possible. » 443 (Cf. Hommes. Séducteurs)

Corps (Yourcenar Marguerite) : 1951. Marguerite Yourcenar [1903-1987], dans les Mémoires d’Hadrien, concernant Arrien de Nicomédie, [son] « meilleur ami », auteure de :
« Son expérience des grandes affaires, sa connaissance des chevaux, des chiens, de tous les exercices du corps, le mettait infiniment au-dessus des simples faiseurs de phrases. » 444 (Cf. Langage, Penser)

Par ordre chronologique. Corps. Émile Zola :

Corps (Zola Émile) (1) : (3 mars) 1861. Émile Zola [1840-1902] écrit à Paul Cézanne [1839-1906] :
« Ce diable de corps est gênant parfois, on le traîne partout et partout il a des exigences terribles. Il a faim, il a froid, que sais-je ? et toujours l’âme qui voudrait parler et qui à son tour est obligée de se taire et de rester comme si elle n’était pas, pour que ce tyran se satisfasse. Heureusement qu’on trouve certains plaisirs dans le contentement de ses appétits. » 445 (Cf. Êtres humains. Âmes, Femmes. « Bon morceau », Hommes. Tyrans, Penser. Pensées. Binaires)

Corps (Zola Émile) (2) : 1868. Émile Zola [1840-1902] écrit dans la préface [15 avril 1868] de la deuxième édition de Thérèse Raquin [23 mai 1868] :
« Je n’ai eu qu’un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie (sic), chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J’ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur les cadavres. » 446 (Cf. Êtres humains, Corps. Cadavres, Penser. Pensées. Binaires, Politique. Animalisation du monde, Sexualité)

Corps (Zola Émile) (3) : (vers le 10 octobre) 1868. Émile Zola [1840-1902], dans une lettre à Édouard Bauer [1838-1892], directeur de L’Évènement illustré, se justifie de ne pas être « un croquemitaine mangeant de la chair crue. » 447 (Cf. Êtres humains, Corps. Chair, Femmes. « Bon morceau »)

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Notes de bas de page

1 France Culture, LSD. Voyage au centre du cerveau. 26 février-1er mars 2018

2 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.728

3 Voltaire, Correspondance. V. (janvier1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.963

4 France Culture, 18 octobre 2020. 09 h.

5 Cf. TedX. Paris. 13 septembre 2016

6 Victor Margueritte, Ton Corps est à toi. Vers le bonheur. Flammarion, 1927. 294p.

7 John Locke, Traité du gouvernement civil. Garnier Flammarion. 381p. 1992. p.247

8 Emmanuel Kant, Leçons d’éthique. Le livre de poche. 1997. p.292

9 Émile Zola, Nana. Le livre de poche. Fasquelle. 440p. 1975. p.391

10 France Culture, Sexe, mensonges et grandes questions ; quelques scéances d’éducation sexuelle au lycée. 15 février 2018

11 Sonia Dayan-Herzbrun, Rien qu’une vie. Maisonneuve & Larose / Hémisphères. 266p. 2022. p.73

12 France Culture, Roland Barthes. Le corps de l’autre. 21 février 2021

13 In : Françoise Barret-Ducrocq & Évelyne Pisier, Femmes en tête. Flammarion. 534p. 1997. p.172

14 France Culture, Svetlana Alexievitch. La vérité ne tient pas dans un seul cœur.14 juillet 2022

15 France Culture, Les chemins de la philosophie. 8 novembre 2019

16 Louis Althusser, L’avenir dure longtemps. Suivi de : Les faits. In : Autobiographies. Stock / IMEC. 356p. 1992. p.206, 207

17 In : Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.1425

18 Arte, Invitation au Voyage. Coco Chanel. Les années Basques. 26 juin 2019

19 H. G Wells, La Russie telle que je viens de la voir. Éditions du progrès civique. 169p. 1920. p.76,77

20 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.1045

21 France Culture, Vers des familles à la carte ? 12 juillet 2018

22 (Sous la direction de) Isabelle Poutrin et Elisabeth Lusset, Dictionnaire du fouet et de la fessée. Corriger et punir. PUF. 773p. 2022. p.111

23 Jean-Louis Bory, Guy Hocquenghem, Comment nous appelez-vous déjà ? Ces hommes que l’on dit homosexuels. Calmann-Lévy. 237p. 1977. p.55

24 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Quarto. Gallimard. 1052p. 2020. p.182

25 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.343

26 France Culture, LSD. Sexe, mensonges et grandes questions ; quelques scéances d’éducation sexuelle au lycée. 15 février 2018

27 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.797

28 Alfred Döblin, Berlin. Alexanderplatz. Folio. Gallimard. 627p. 2003. p.23

29 Alfred Döblin, Berlin. Alexanderplatz. Folio. Gallimard. 627p. 2003. p.375

30 Léon Tolstoï, Les cosaques. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.702

31 Marie-George Buffet, Un peu de courage ! Le Cherche-midi. 169p. 2004. p.31

32 Sonia Dayan-Herzbrun, Rien qu’une vie. Maisonneuve & Larose / Hémisphères. 266p. 2022. p.241

33 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.678, 679

34 Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Dictionnaires des femmes célèbres. De tous les temps et des tous les pays. Bouquins. Robert Laffont. 932p. 1992. p.367

35 France Culture, L’invention du bronzage. 25 juin 2019

36 Pascal Bruckner, Un bon fils. Grasset. 251p. 2014. p.168, 169

37 In : Voltaire, Correspondance. II. (janvier 1739-décembre 1748). La Pléiade. 1814p. 1977. p.1597

38 Carlo Goldoni, Mémoires. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 635p. 2018. p.195

39 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.772

40 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.816

41 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1470p. 1970. p.646

42 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1062 (Livre 3)

43 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1377 (Livre 4)

44 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988. p.131

45 Jules Michelet, Histoire de la Révolution française. I. La Pléiade. 1530p. 1976. p.155

46 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.227

47 France Culture, Les civils dans la tourmente de la guerre [d’Algérie]. 1er mars 2022

48 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu, 415p. 2016. p.202

49 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.447

50 La 6, 5 décembre 2016. 12h 45

51 Arte, 19 août 2016. 18h 30

52 Jean Guéhenno, Journal des années noires. 1940-1944. Gallimard. 344p. 1947.p.108

53 Arundhati Roy, Mon cœur séditieux. NRF. Gallimard. 1050p. 2020. p.730

54 Arundhati Roy, Mon cœur séditieux. NRF. Gallimard. 1050p. 2020. p.730

55 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.692

56 Léon Tolstoï, Les récits de Sébastopol. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.448

57 Émile Zola, Thérèse Raquin. Garnier Flammarion. 253p. 1970. p.59, 60

58 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.187

59 Victor-L.Tapié, Chateaubriand par lui-même. Écrivains de toujours. 166p. 1965. p.153

60 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.643

61 Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma. Les réalisateurs. Bouquins. Robert Laffont. 1008 p. 2003. p.12

62 France Culture, Du jour au lendemain, Chantal Akerman pour son livre : Ma mère rit. 7 novembre 2013. [Réécoute. La nuit Chantal Akerman. 11 février 2018]

63 France Culture, Concordance des temps. La silhouette, histoire d’une obsession. 30 juillet 2022 [1ère diffusion. 13 octobre 2012]

64 François Chalais, Les chocolats de l’entracte. Choses vécues. Le livre de poche. 348p. 1973. p.82, 146, 170, 207, 264

65 Khalida Messaoudi, Une Algérienne debout. Entretiens avec Elisabeth Schemla. Flammarion. 214p. 1995. p.42

66 Jeanne-Marie Roland, Mémoires particuliers. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.520

67 Jules Michelet, Journal. Folio. Gallimard. Classique. 1144p. 2017. p.100

68 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.127

69 George Eliot, Le moulin sur la Floss. Folio. Gallimard. Classique. 738p. 2003. p.100, 104, 105

70 George Eliot, Le moulin sur la Floss. Folio. Gallimard. Classique. 738p. 2003. p.397

71 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXII. 868p. 1987. p.596, 754

72 Émile Zola, Au bonheur des dames. Garnier-Flammarion. 442p. 1971. p.201

73 In : Jack London, L’île des lépreux. Suivi du Journal de bord du ‘Snark’. 10/18. 346p. 1979. p.189, 190

74 Béatrix Beck, Léon Morin prêtre. Gallimard. 237p. 1952. p.54

75 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.226

76 Simone de Beauvoir, La cérémonie des adieux. Suivi de : Entretiens avec Jean-Paul Sartre. Folio. Gallimard. 625p. 1981. p.460

77 Maurice Genevoix, Trente mille jours. Seuil. 1980. 279p. p.44

78 Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Dictionnaires des femmes célèbres. De tous les temps et des tous les pays. Bouquins. Robert Laffont. 932p. 1992. p.218, 658

79 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu, 2016. 415p.

80 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p.220, 221

81 Le Magazine du Monde, Femmes noires et métisses : une libération qui commence par les cheveux. 1er novembre 2018

82 France Culture. Lycéens mobilisés. 29 mars 2023

83 Alexandre Soljenitsyne, Le pavillon des cancéreux. Julliard. 784p. 1971. p.177

84 France Culture, Hélène Cixous :’Lire et vivre sont des synonymes.’ 7 août 2018

85 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.939

86 Awa Thiam, La parole aux négresses. Denoël. 189p. 1977. Dépôt légal. 1983. p.92

87 Le Monde, Le clitoris, clé du plaisir féminin. 3 septembre 2017

88 France Culture, La reine était nue. 22 mai 2023 [1ère diffusion. 29 septembre 1980]

89 Juliette Minces, De Gurs à Kaboul. Éditions de l’Aube. 315p. 2015. p.157

90 Charlotte-Nicole Coqueret de Monbert, Livre d’Ernest et de Cécile. In : La fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes au XVIIème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1192p. 2013. p.885

91 Friedrich Engels et Karl Marx. Correspondance. Tomes 1 et 2. 1835-1851. Les Éditions sociales. Les essentielles. 418p. 2019. p.69

92 Jules Michelet, Journal. Folio. Gallimard. Classique. 1144p. 2017. p.634

93 George Sand, Histoire de ma vie. In : Œuvres autobiographiques. I. La Pléiade. 1418p. 1978. p.670, 751

94 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XXIII. 781p. 1989. p.204

95 Anton Tchékhov, Récit d’un inconnu. In : Œuvres. III. La Pléiade. 1033p. 1971. p.189, 190

96 Au Louvre. Paris. Le blanc du Louvre. Usage garanti. Prix les plus bas. p.34, 35 ,36

97 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.848

98 OCS. Géant. Visconti et les artistes [2015]. 19 août 2019

99 Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la Santé. Le livre de poche. 216p. 2018. p.43

100 Sándor Márai, Mémoires de Hongrie. Albin Michel. 425p. 2004. p.359

101 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.20

102 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.442, 443

103 Arthur Miller, Au fil du temps. Le livre de poche. 893p. 1988. p.48

104 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.906

105 Fiodor Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts. 10/18. 311p. 1962. p.18

106 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.770

107 Charles de Gaulle, Mémoires. La Pléiade. 1505p. 2000. p.587

108 Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père **. Entretiens avec Michel Tauriac. Plon. 556p. 2004. p.215

109 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988. p.32

110 Jack London, Martin Eden. 10/18. 447p. 1973. p.48

111 Paul Léautaud, Journal littéraire. Choix de pages. Folio. Gallimard. 1304p. 2013. p.1004, 10005

112 Catherine Clément, Mémoire. Champs. Flammarion. 588p. 2010. p.228

113 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988. p.359

114 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.286

115 In : Jean Ziegler, La haine de l’Occident. Albin Michel 298p. 2008. p.115

116 Françoise Dolto, La cause des enfants. Le livre de poche. 638p. 1985. p. 23

117 France Culture, Les cours du Collège de France. Leçon inaugurale de Georges Duby. 27 août 2017

118 Elle, Mon corps, propriété privée. 21 février 2014. p.20

119 Elle, n° 3710. 27 janvier 2017

120 France Culture, 3 minutes à méditer par Christophe André. 25 juillet 2016

121 Émile Zola, La curée. Le livre de poche. 412p. 2021. p.209, 210

122 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu, 415p. 2016. p.166

123 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.620

124 Le Canard enchaîné, Balance ton corps. 18 avril 2018. p.7

125 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.536, 1382

126 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.411

127 Site Tout Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie. F-L. Voltaire Foundation University of Oxford

128 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.796

129 Léon Tolstoï, Les cosaques. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.764

130 Jack London, Martin Eden. 10/18. 447p. 1973. p.53

131 Michel Leiris, L’âge d’homme, précédé de L’Afrique fantôme. La Pléiade. 1387p. 2014. p.281

132 Louis Aragon, Les beaux quartiers. Folio. Gallimard. 625p. 2012. p.80

133 Docteur David Elia, Geneviève Doucet, La femme et son corps. 700 réponses. Hachette. 1979. 381p.

134 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p.296

135 France Culture, LSD. Heureuse comme une arabe en France. 30 mai 2019

136 Alexandra David-Neel, Journal de voyage. I. 11 août 1904 - 26 décembre 1917. Presses Pocket. 475p. 1987. p.436

137 Le Figaro. Culture, Isabelle Adjani. Ses souvenirs les plus défrisants de Cannes. 15 mai 2017

138 France Culture, Cité par Jacques Munier de l’article ‘Football et érotisme au masculin’. Revue Desports. n°5. 18 mai 2015

139 Raymonda HawaTawil, Mon pays, ma prison. Une femme de Palestine. Seuil. 254p. 1979. p.152, 153

140 Domitila, Si on me donne la parole… Petite collection Maspéro. 250p. 1981. p.152, 153

141 Anne-Valérie Noir, Il vaut mieux perdre sa fille que les élections. Flammarion. 201p. 2001. p.166

142 Léon Trotsky, Ma vie. Folio. Gallimard. 691p. 1973. p.334, 335

143 Victor Serge, Les hommes dans la prison. Climats. 264p. 2011. p.53, 60, 61

144 Emma Goldman, Vivre ma vie. Une anarchiste au temps des révolutions. L’échappée. 1095p. 2018. p.1016

145 Jean-Marie Fitère, Violette Nozière. France Loisirs. 279p. 1978. p.177

146 Nicole Gérard, Sept ans de pénitence. Robert Laffont. 456p.1972. p.255

147 In : Mumia Abu-Jamal, Dans le couloir de la mort. La découverte. Poche. 239p. 2006. p.46, 47

148 Fatéma Oufkir, Les jardins du roi. Le livre de poche. Michel Lafon. 254p. 2000. p.219

149 Nathalie Gettliffe, Lettres de prison. Traitée comme une criminelle pour avoir voulu protéger ses enfants. Document. Michel Lafon. 211p. 2006. p.41

150 Jean-Marc Rouillan, Chroniques carcérales. 2011. Éditions Agone. Présentation du livre.

151 Le Journal du Dimanche, Jacqueline Sauvage. ‘J’ai fermé les yeux et tiré trois fois‘. 26 février 2017

152 Rapport d’Amnesty International, 2013. Iran. 353p. p.146

153 TFI, Grands reportages. Prison de femmes. 21 mai 2017

154 Jodi Picoult, Mille petits riens. Traduit de l’américain. Actes Sud. 588p. 2018. p.223, 224

155 In : France Culture, Louis-Ferdinand Céline, au fond de la nuit. 19 juillet 2019

156 Paris-Luttes. Info, Nous prisonniers. Bloquons les prisons de France. 25 mars 2020

157 France Culture, À voix nue. Juliette Gréco. 28 septembre 2020

158 Le Figaro, L'État condamné à indemniser une enfant de 14 ans après des fouilles à nu en prison. 30 juin 2021.

159 Honoré de Balzac, Lettres à Madame Hanska. 1832-1844. (Tome 1) Bouquins. Robert Laffont. 957p. 1990. p.261

160 Honoré de Balzac, Lettres à Madame Hanska. 1832-1844. (Tome 1) Bouquins. Robert Laffont. 957p. 1990. p.281

161 André Gide, Retour de l’URSS. Gallimard. 125p. 1936. p.74

162 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.544

163 André Gide, Journal. 1939-1949. Souvenirs. La Pléiade. 1280p. 1954. p.9

164 Racine, Phèdre. Acte 1, Scène III

165 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.162, 181

166 Stendhal, Le rouge et le noir. Le livre de poche. Classiques de poche. 577p. 2009. p.256

167 Arundhati Roy, Mon cœur séditieux. NRF. Gallimard. 1050p. 2020. p.624

168 Christophe Girard, Père comme les autres. Hachette Littérature. 93p. 2006. p.60, 61

169 In : Le Figaro, Bergé contre Bové : La GPA divise plus que jamais à gauche. 15 mai 2009. Citation extraite de son livre : Corps en miettes. Flammarion. 2009

170 France Inter, 22 juillet 2018. 07 h.05 ; Arte, 22 juillet 2018

171 Paul Verlaine, Poèmes érotiques. Librio. 86p. 2014. p.58

172 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.1079

173 Carlo Goldoni, Mémoires. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 635p. 2018. p.285

174 France Culture, Le gouvernement du corps : le rôle du corps en politique.14 décembre 2014

175 Rose magazine (consacré au cancer). automne-hiver 2018-2019. p.38

176 Friedrich Hegel, Principes de la philosophie du droit. Idées. NRF. 380p. 1963. p.94

177 Doris Lessing, Les enfants de la violence. La cité promise. Le livre de poche. 915p. 1981. p.29

178 Victor Hugo, Les misérables. La Pléiade. 1805p. 1951. p.39

179 Le Monde Diplomatique, Paul Ariès, Éloge de la gratuité. novembre 2018. p.28

180 Chaine Toute l’histoire, Les ors de la république. 2 mai 2011

181 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.240

182 Émile Zola, La curée. Le livre de poche. 412p. 2021. p.30

183 Maternité esclave. Les chimères.10/18. 319p. 1975. p.186, 187

184 Recherches sur l’infanticide. 1955-1965. Travaux de l’Institut des sciences criminelles et pénitentiaires. Librairie Dalloz. 417p. 1968. p.220, 224

185 Jean Tulard, Dictionnaire du Cinéma. Les acteurs. Bouquins. Robert Laffont. 987p. 1991. p. 287 et 566

186 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p. 122, 939

187 Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Dictionnaires des femmes célèbres. De tous les temps et des tous les pays. Bouquins. Robert Laffont. 1992. 932p.

188 Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. J’ai lu, 415p. 2016. p.202

189 Émile Zola, Nana. Le livre de poche. Fasquelle. 440p. 1975. p.340

190 Revue Styliste, 12 septembre 2013

191 Sisyphe, La longue marche des femmes en Iran. 29 décembre 2005. Préalablement publié en Italien dans Il Manifesto (25 juin 2005), puis publié par Attac (Grain de sable. 30 novembre 2005)

192 Françoise Dolto, La cause des enfants. Le livre de poche. 638p.1985. p.28

193 Doris Lessing, Les enfants de la violence. La cité promise. Le livre de poche. 915p. 1981. p.127

194 France Culture, La Pologne et le féminisme, les lieux du possible. 30 janvier 2020. [1ère diffusion. 18 mai 2017]

195 Le Canard enchaîné, Slimani, la mauvaise fille. 6 septembre 2017. p.8

196 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1026 (Livre 3)

197 André Malraux, Antimémoires. Gallimard. 605p. 1967. p.256

198 Cardinal de Retz, Mémoires. La Pléiade. 1003 p. 1950. p.45, 649

199 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.9

200 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.325

201 Voltaire, Correspondance. VII. (janvier 1763-mars 1765). La Pléiade. 1590p. 1981. p.537

202 Jules Michelet, Histoire de la Révolution française I. La Pléiade. 1530p. 1976. p.429, 252

203 Victor Hugo, Les misérables. La Pléiade. 1805p. 1951. p.179

204 Léon Tolstoï, Les cosaques. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.714

205 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.435 (Livre 2)

206 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.537 (Livre 2)

207 Alexandre Dumas, Lettres à mon fils. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 408p. 2008. p.309

208 George Eliot, Middlemarch. Folio. Gallimard. Classique. 1152p. 2020. p.69, 391

209 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988. p.30

210 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.336

211 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.408

212 Jack London, Martin Eden. 10/18. 447p. 1973. p.16

213 Jack London, Martin Eden. 10/18. 447p. 1973. p.32

214 Jack London, Martin Eden. 10/1. 447p. 1973. p.49, 50

215 Thomas Mann, Les Buddenbrook. Le livre de poche. Fayard. 2019. 764p. p.177

216 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.97

217 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.266

218 Charles de Gaulle, Mémoires. La Pléiade. 1505p. 2000. p.900

219 Julien Green, Vers l’invisible. Journal 1958-1967. Le livre de poche. 477p. 1967. p.209

220 Nina Berberova, C’est moi qui souligne. Actes Sud / Labor / L’aire. 609p. 1990. p.135, 136

221 Marie Vaubourg, Silence.. on crie. Des femmes. 282p. 1976. p.170

222 Amnesty International, La torture. Instrument de pouvoir, fléau à combattre. 342p. 1984. p.153

223 Ryszard Kapuściński, Imperium. 10/18. 340p. 1999. p.309

224 Caroline Brizard, Le défi féminin. Duchamp / Chevalier. 252p. 1993. p.105

225 Gisèle Halimi, La nouvelle cause des femmes. Seuil. Essais. 226p. 1997. p.80

226 Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma. Les réalisateurs. Bouquins. Robert Laffont. 1008 p. 2003. p.264

227 Sándor Márai, Mémoires de Hongrie. Albin Michel. 425p. 2004. p.95

228 Elena Ferrante, Le nouveau nom. Folio. Gallimard. 623p. 2016. p.458

229 Elena Ferrante, Le nouveau nom. Folio. Gallimard. 623p. 2016. p.612

230 Russel Banks, Continents à la dérive. Actes Sud. 542p. 2016. p.510

231 RT, Un leader musulman refuse de serrer la main de la ministre Norvégienne de l’intégration. 6 septembre 2017

232 La Croix, Elle refuse de serrer la main, on lui refuse la naturalisation. 20 avril 2018

233 France Culture, Elle voulait voir la mer. 18 février 2019

234 In : film de Yanis Youlountas, L’amour et la révolution. YouTube. juillet 2018

235 In : film de Yanis Youlountas, L’amour et la révolution. YouTube. juillet 2018

236 Le Figaro. Sport. L’international Algérien Benzia gravement blessé à une main. 31 mai 2020

237 Métrofrance.com, Avorter, un droit fragile. 19 septembre 2008

238 TFI, Sept à huit. Dans les pas de Lisa, 17 ans et apprentie mannequin. 13 septembre 2015

239 Victoire Maçon Dauxerre, Jamais assez maigre. Journal d’un top model. 2016. Éditions les Arènes. 272p.

240 Radio Libertaire, Chroniques rebelles. 27 juin 2015

241 Blaise Pascal, Pensées. Éditions du Seuil. 442p. 1966. p.171

242 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.749

243 20 minutes, Affaire Jamal Khashoggi: Le corps a été démembré pour être ‘dissous’ plus facilement. 2 novembre 2018

244 Esprit, L’un et l’autre sexe. mars-avril 2001. 339 p. p.266

245 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.866

246 Philippe Nemo, L’homme structural. Grasset. 256p.1975. p.53. In : François Aubral et Xavier Delcourt, Contre la nouvelle philosophie. Idées. Gallimard. 345p. 1977. p.116

247 Pierre Larousse, Pages du Grand dictionnaire universel du XIXème siècle. 10/18. 309p. 1975. p.60

248 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.682

249 Marie Cardinal, Au pays de mes racines. Le livre de poche. 219p. 1980. p.127

250 Appel à entrer en résistance contre l’Europe proxénète. 21 janvier 1999. http://www.marievictoirelouis.net/signaler.php?id=537

251 Pour la critique de nombre de ces textes, Cf. Marie-Victoire Louis : http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=336

252 Jean-Marie Déguignet [1834-1905], Mémoires d’un paysan Bas-breton. An Here. Pocket. 469p. 2000. p.145

253 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.1252

254 Libération, Beauvoir et ses proies féminines. 30 octobre 2015

255 Correspondance de Gustave Flaubert. Lettres à Louise Colet. 1846-1851. Société coopérative éditions Rencontre. Lausanne. 583p. 1964. p.172

256 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.1031

257 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. II. La Pléiade. 1496p. 1988. p.603

258 Yves Gibeau, Allons z’enfants. Le livre de poche. 591p. 1961. p.388

259 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.546, 547

260 France Culture, Sport de haut niveau : jamais plus sans elles. 7 juin 2019

261 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.262

262 Ménie Grégoire, Telle que je suis. Robert Laffont. 359p. 1976. p.147

263 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.1020

264 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.419

265 Correspondance de Gustave Flaubert. Lettres à Louise Colet. 1846-1851. Société coopérative éditions Rencontre. Lausanne. 583p. 1964. p.111

266 John Steinbeck, Les raisins de la colère. Folio. Gallimard. 639p. 2020. p.306

267 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.506

268 France Culture, Nuit des dictionnaires. Entretien avec Gilles Lapouge. [1ère diffusion. 29 octobre 2017]

269 Charles Péguy, Notre Jeunesse. Tempus. Perrin. 250p. 2016. p.149

270 France Culture, Histoire des femmes. 11 décembre 2021 [1ère diffusion. 7 mars 2005]

271 Carlo Goldoni, Mémoires. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 635p. 2018. p.378

272 France Musique. Anne-Charlotte Rémond. 4 septembre 2023

273 Honoré de Balzac, César Birotteau. Bibliothèque de culture Littéraire. 285p. 1964. p.68

274 Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Bibliothèque Lattès. 542p. 1988.p.132

275 Alexis de Tocqueville, Lettres choisies. Souvenirs. Quarto. Gallimard. 1420p. 2003. p.235

276 In : Élisabeth Dufourcq, Les aventurières de Dieu. Tempus. Perrin. 784p. 2009. p.423

277 Xie Bingying, Une femme en guerre. Récit. Rochevignes. 178p. 1985. p.40, 41

278 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.68

279 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.197, 347

280 Lisa See, Filles de Shanghai. J’ai lu. 510p. 2010. p.16, 17

281 Lisa See, Filles de Shanghai. J’ai lu. 510p. 2010. p.121, 122

282 Thomas Mann, La montagne magique. Le livre de poche. 818p. 2007. p.287

283 France Info, François Hollande, le mal aimé. 11 mars 2017

284 La baronne de Staffe, Le cabinet de toilette. Paris Victor-Havard Éditeur. 1891. 351p.

285 Le Figaro. Madame, Avortement ; les femmes témoignent sur internet. 24 septembre 2015

286 Denis Diderot, Lettre sur les aveugles, à l’usage de ceux qui voient. In : Diderot. Oeuvres. La Pléiade. 1445p. 1962. p.867

287 Voltaire, Correspondance. XI. (juillet 1772-décembre 1774). La Pléiade. 1411p. 1986. p.376.

288 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.29

289 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.230

290 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.261

291 Goliarda Sapienza, L’art de la joie. Viviane Hamy. 637p. 2006. p.158

292 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.708

293 Sophie de Vilmorin, Aimer encore. Gallimard. 283p. 1999. p.87

294 Les Échos, Françoise Nyssen. Une ministre dans la tourmente. 22 août 2018

295 France culture, Une vie, une œuvre. Auguste Rodin ou l’esthétique de l’inachèvement. 21 novembre 2015

296 Jean Guitton, Œuvres complètes. Journal de ma vie. Desclée de Brouwer. 747p. 1976. p.385

297 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1969p. 1959. p.564

298 Sade, La philosophie dans le boudoir. In : Œuvres. III. La Pléiade. 1638p. 1998. p.37, 38

299 George Sand, Correspondance. Georges Lubin. Classiques Garnier. Tome XVI. 972p. 1982. p.457

300 Françoise Giroud, Cœur de tigre. Plon. Fayard. 228p. 1995. p.186

301 Samuel Pepys, Journal. II 1665-1669. Bouquins. Robert Laffont. 1994. 1745p. p.417, 503

302 Samuel Pepys, Journal. II. 1665-1669. Bouquins. Robert Laffont. 1994. 1745p. p.593

303 Molière, Tartuffe. Acte III. Scène II

304 Denis Diderot, Correspondance. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p.987

305 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. Autres œuvres autobiographiques. In : Œuvres complètes. I. La Pléiade. 1747p. 1959. p.412

306 In : Marat. Écrits. Présenté par Michel Vovelle. Messidor / Éditions sociales. 251p. 1988. p.140

307 Honoré de Balzac, Le père Goriot. Librairie Joseph Gilbert. 249p. (sans date). p.77

308 Honoré de Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées. In : La Comédie humaine. I. La Pléiade. 1065p.1951. p.249

309 Correspondance de Gustave Flaubert. Lettres à Louise Colet. 1846-1851. Société coopérative éditions Rencontre. Lausanne. 583p. 1964. p.159

310 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.18

311 In : David Steel, Marie Souvestre. 1835-1905. Pédagogue pionnière et féministe. Presses universitaires de Rennes. 208p. 2014. p.24

312 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.596 (Livre 2)

313 Léon Tolstoï, Journaux et carnets. III. (1905-1910). La Pléiade. 1368p. 1985. p.1000

314 Léon Tolstoï, Hadji Mourat. In : Souvenirs et récits. La Pléiade. 1591p. 1960. p.1491

315 Émile Zola, Germinal. Fasquelle. Le livre de poche. 503p. 1969. p.84, 96, 155.156

316 Anton Tchékhov, Trois années. In : Œuvres. III. La Pléiade. 1033p. 1971. p.370

317 Michel Leiris, L’âge d’homme, précédée de L’Afrique fantôme. La Pléiade. 1387p. 2014. p.125, 203, 221, 241, 288-89, 300, 457, 536, 514**.

318 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.96

319 Cornelius Castoriadis, Fait et à faire. Les carrefours du labyrinthe-5. Le Seuil. Points. Essais. 336p. 1997. p.170

320 Roger Vailland, La Loi. Le livre de poche. 378 p.1965. p.288, 289, 364,365

321 Danièle Granet, Journal d’une institutrice. J. C. lattes. 169p. 1973. p.67

322 William Styron, Le choix de Sophie. I. Folio. Gallimard. 456p. 1990. p.228

323 William Styron, Le choix de Sophie. I. Folio. Gallimard. 456p. 1990. p.233

324 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.1091

325 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p.24

326 Christine Ockrent, Françoise Giroud. Une ambition française. Fayard. 2003. 364p.

327 France Inter, ‘Vache folle, ‘ Bécassine’, À poil ! : Ségolène Royal raconte 30 ans d’attaques sexistes. 31 octobre 2018

328 France Culture, Maguy Marin : ‘Qu’est-ce qu’on fait des autres corps, qui ne sont pas dans les canons de beauté ?’ 2 juillet 2019

329 France Culture, Les chemins de la philosophie. 8 novembre 2019

330 France Culture, Concordance des temps. Le lait, éternel, universel. 8 janvier 2022

331 In : Denis Diderot, Œuvres. La Pléiade. 1470p. 1951. p.297

332 France Culture, Une vie une œuvre. Alexandre Soljenitsyne. 27 mai 2017. [1ère diffusion 17 septembre 2011]

333 Jenney Hippocrate-Fixy, la guerrière. In : Céline Baÿt-Darcourt, Femmes d’exception. Tallandier. France Info. 232p. 2012. p.68

334 In : Gustave Flaubert, Correspondance. III. (janvier 1859-décembre 1868). La Pléiade. 1727p. 1991. p.33

335 Paul Léautaud, Journal littéraire. Choix de pages. Folio. Gallimard. 1304p. 2013. p.829, 830, 831

336 Henry Miller, Le monde du sexe. Le livre de poche. 160 p. 1974. p.51

337 André Gide, Journal. 1939-1949. Souvenirs. La Pléiade. 1280p. 1954. p.329

338 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.1020

339 Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la Santé. Le livre de poche. 216p. 2018. p.152

340 Denis Diderot, Œuvres philosophiques. La Pléiade. 1413p. 2010. p.348, 1228, 1229

341 Pascal Bruckner, Un bon fils. Grasset. 251p. 2014. p.122, 123

342 Le Figaro, La PMA pour toutes annoncée pour 2018. 12 septembre 2017

343 France Inter, Jean Malaurie et les Inuits de Thulé. 25 juillet 2018

344 Le Figaro, ‘Super papa’. Ce donneur de sperme aux 64 enfants. 16 août 2018

345 In : France Culture, L’énigme Ferrante. II. 16 juin 2019

346 France Culture, J’irais fouiller dans vos tombes. 9 février 2022

347 Honoré de Balzac, Le père Goriot. Librairie Joseph Gilbert. 249p. (sans date). p.32

348 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.1046

349 William Makepeace Thackeray, Barry Lyndon. Garnier Flammarion. 444p. 2019. p.205

350 Léon Tolstoï, Lettres II. 1880-1910. Gallimard. 452p. 1986. p.96

351 Albert Londres, Dante n’avait rien vu [Biribi]. 10/18. 317p. 1975. p.161, 162

352 Voltaire, Correspondance. VIII. (avril 1765-juin 1767). La Pléiade. 1663p. 1983. p.462, 1366, 1367

353 Albert Londres, Dante n’avait rien vu [Biribi]. 10/18. 317p. 1975. p.57

354 In : Françoise d’Eaubonne, Mémoires irréductibles. Éditions Dagorno. 1135p. 2001. p.476

355 Libération, Délit d'entrave : douze hommes et un utérus. 26 janvier 2017

356 Michel Ragon, L’accent de ma mère, Une mémoire Vendéenne. Plon. Terre humaine. 451p. 1989. p.82

357 France Culture, Les masters classes. Annette Messager. 25 mars 2020 [1ère diffusion. 31 2017]

358 Denis Diderot, Le rêve de D’Alembert. In : Œuvres philosophiques. La Pléiade. 1413p. 2010. p.348

359 Jules Michelet, Histoire de la révolution française. I. La Pléiade. 1530p. 1976. p.1082, note 1 p.1499

360 Jules Michelet, Journal. Folio. Gallimard. Classique. 1144p. 2017. p.825

361 Paul Léautaud, Journal particulier. 1935. Mercure de France. 346p. 2012. p.91, 92

362 Djamila Boupacha, par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi. Gallimard. 280p. 1962. p.64 et p.218 pour le texte de la plainte officielle

363 France Culture, Gisèle Halimi. Gisèle, Djamila, Simone, Sœurs d’âme. 14 juillet 2021

364 Henry Miller, Le monde du sexe. Le livre de poche. 160p. 1974. p.44

365 Matthieu Galey, Journal Intégral. 1953-1986. Bouquins. Robert Laffont. 983p. 2017. p.491

366 Mo Yan, Beaux seins, belles fesses. Éditions du Seuil. Points. 895p. 2004. p.51

367 AFP, Viol en Inde : la victime est morte. 29 décembre 2012

368 Elena Ferrante, Le nouveau nom. Folio. Gallimard. 623p. 2016. p.389, 390, 569

369 Valeurs actuelles (sic), Rodrigo Duterte aux femmes rebelles : ‘Nous tirerons dans vos vagins.’ 12 février 2018

370 France Culture, Rouge comme les règles. 14 août 2019

371 In : Benoîte Groult, Ainsi soit-elle. Le Grand-Livre-du-Mois. 228p. 1978. p.48

372 Astolphe de Custine, La Russie en 1839. In : Œuvres. Classiques Garnier. 1168p. 2015. p.216

373 André Gide, Journal. 1889-1939. La Pléiade. 1378p. 1948. p.898

374 Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la Santé. Le livre de poche. 216p. 2018. p.33

375 Léon Tolstoï, La guerre et la paix. La Pléiade. Traduction de Pierre Pascal. 1654 p. 1945. p.1389 (Livre 4)

376 France Culture, Le cours de l’histoire. Déambulation historique avec Georges Vigarello’. 2 juillet 2021

377 Élisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs. I. Une édition féministe de Claudine Herrmann. Des Femmes. 360p. 1984. p.237, 238

378 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. Quadrige. PUF. 469p. 2010. p.177

379 Alessandro Manzoni, Les fiancés. Folio. Gallimard. Classique. 862p. 1997. p.148

380 Mémoires du duc de Saint-Simon. Choix et présentation de Paul Galleret. 10/18. 443p. 1974. p.121

381 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.263

382 Germaine de Staël, Œuvres posthumes de madame la baronne Staël-Holstein. Considérations sur la révolution française. Slatkine Reprints. 512p. 2014. p.196

383 François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.533

384 Charles Dickens, David Copperfield. Le livre de poche. Classique. 1024p. 2008. p.151

385 Guy de Maupassant, L’Inutile Beauté. Albin Michel. 286p. 1926. p.183

386 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.109

387 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.346

388 Doris Lessing, Les enfants de la violence. Le livre de poche. 918p. 1978. p.279

389 Ryszard Kapuściński, Il n’y aura pas de paradis. Flammarion. 10/18. 308p. 2005. p.11

390 Marie Vaubourg, Silence... on crie. Des femmes. 282p. 1976. p.102

391 Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. Édition du centenaire du cinéma. L.Z, 1479p. 1995. p.717

392 Gloria Steinem, Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe. Harper Collins. 393p. 2019. p.153

393 Arte, L’amour à l’œuvre - Jeanne Hébuterne et Amadeo Modigliani. 27 septembre 2020

394 Voltaire, Correspondance. I. (1704-1738). La Pléiade. 1735p. 1964. p.638

395 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.375

396 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.616, 619, 910, 1016, 1025

397 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.644

398 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.644, 671

399 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.650

400 Voltaire, Correspondance. III. (janvier 1749-décembre 1753). La Pléiade. 1534p. 1975. p.711

401 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.374

402 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.271

403 Voltaire, Correspondance. IV. (janvier 1754-décembre 1757). La Pléiade. 1655p. 1978. p.870

404 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.39

405 Voltaire, Correspondance. V. (janvier 1758-septembre 1760). La Pléiade. 1698p. 1980. p.983, 987

406 Voltaire, Correspondance. VI. (octobre 1760-décembre 1762). La Pléiade. 1648p. 1980. p.83

407 Voltaire, Dictionnaire philosophique. Garnier Flammarion. 380 p.1964. p.149

408 Voltaire, Correspondance. IX. (juillet 1767-septembre 1769). La Pléiade. 1601p. 1985. p.30

409 Voltaire, Correspondance. X. (octobre 1769-juin 1772). La Pléiade. 1648p. 1986. p.506

410 France Culture, Simone Weil. Philosophe sur tous les fronts. 2 juillet 2019 [1ère diffusion. 4 décembre 2018]

411 Alessandro Manzoni, Les fiancés. Folio. Gallimard. Classique. 862p. 1997. p.229

412 William Makepeace Thackeray, Barry Lyndon. Garnier Flammarion. 444p. 2019. p.222

413 Honoré de Balzac, La femme de trente ans. Garnier-Flammarion. 242p. 1965. p.144

414 Honoré de Balzac, La cousine Bette. Éditions Garnier frères. 496p. 1974. p.304

415 Alphonse de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.15

416 Alphonse de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.134

417 Alphonse de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.403

418 Alphonse de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. I. La Pléiade. 1232p. 1983. p.449

419 Fiodor Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts. 10/18. 311p. 1962. p.20, 68, 69

420 Émile Zola, La curée. Le livre de poche. 412p. 2021. p.151

421 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.138

422 Émile Zola, L’argent. Le livre de poche. 501p. 1978. p.193

423 George Eliot, Middlemarch. Folio. Gallimard. Classique. 1152p. 2020. p.167

424 George Eliot, Middlemarch. Folio. Gallimard. Classique. 1152p. 2020. p.366

425 Léon Tolstoï, Anna Karénine. Résurrection. La Pléiade. 1630p. 1951. p.354

426 Maxime Gorki, La mère. In : Œuvres. La Pléiade. 1737p. 2005. p.788

427 Luigi Pirandello, Nouvelles. Puberté. La Pochothèque. 967p. 1996. p.800

428 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.209

429 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.251

430 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.292

431 Joseph Roth, La marche de Radetzky. Éditions du Seuil. Points. 398p. 1995. p.329

432 Souvenirs et mémoires de la comtesse Merlin [1789-1852]. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 474p. 2010. p.108

433 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.218

434 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.321

435 János Székely, L’enfant du Danube. Folio. Gallimard. 854p. 2020. p.345

436 Alexandre Soljenitsyne, Le pavillon des cancéreux. Julliard. 784p. 1971. p.699

437 Doris Lessing, Les enfants de la violence. La cité promise. Le livre de poche. 915p. 1981. p.55

438 Violette Leduc, La folie en tête. Gallimard. 412p. 1970. p.195

439 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p.118

440 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p.134

441 Arundhati Roy, Le Dieu des Petits Riens. Folio. Gallimard. 439p. 2002. p

442 Samira Bellil, Dans l’enfer des tournantes. Éditions France loisirs. Récit. 234p. 2003. p.102

443 In : Virginie Talmont, Inceste. Récit. J’ai lu. 190p. 2004. p.59

444 Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien. Le livre de poche. 437p. 1969. p.233

445 Émile Zola, Correspondance. I. 1858-1867. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 594p. 1978. p.273

446 Émile Zola, Correspondance. II. 1868-1877. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 644p. 1980. p.105

447 Émile Zola, Correspondance. II. 1868-1877. Les Presses de l’Université de Montréal. Éditions du CNRS. 644p. 1980. p.162


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